Communion de prière pour la Vie : "Jésus, Marie, protégez la vie " ! (ou toute autre prière à Dieu)
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par Tugdual Derville, 06/06/2024, extraits
Chers amis,
Connaissez-vous « l’effet domino » ? Un évènement – que certains peuvent sous-estimer – en entraîne d’autres en cascade.
C’est cette menace que nous dénonçons avec le projet de loi visant à légaliser suicide assisté et euthanasie. Une image vaut mieux qu’un long discours : nous avons donc fait construire sept dominos géants…
A proximité des Invalides, non loin de l’Assemblée nationale, au moment même où le projet de loi arrivait en séance publique, nos volontaires ont représenté cet effet domino. Au milieu du cercle des manifestants, vêtus de blanc, ils maintenaient les dominos contre les assauts d’un bélier marqué « loi fin de vie » bousculant successivement 1/ la prévention du suicide, 2/ les soins palliatifs, 3/ les progrès contre la douleur, 4/ la confiance entre soignants et soignés, 5/ la paix sociale, et 7/ finalement cette fraternité dont les promoteurs de la loi osent se réclamer.
Au même moment, dans 6 autres villes, d’autres manifestants se rassemblaient avec la même argumentation et des panneaux contre l’euthanasie et le suicide assisté. Résultat : de multiples mentions dans les médias nationaux ou régionaux, des photos et des séquences de télévision.
A Paris, trois témoins s’exprimaient à mes côtés :
Savez-vous que les députés de la Commission spéciale ont aggravé le projet de loi en prévoyant le suicide ou l’euthanasie pour des personnes n’ayant pas de maladie mortelle ? Un an de prison est prévu dans le texte en débat pour toute personne tentant d'en dissuader une autre (par exemple un proche !) de recourir au suicide assisté ou à l’euthanasie. L’effet domino est déjà là !
Pourtant, rien n’est joué : le vote est prévu le 18 juin, nombre de députés hésitent et le monde politique est en recomposition. Nous agissons chaque jour pour qu’on revienne sur ces aggravations et sur le projet gouvernemental.
Tugdual Derville
Porte-parole d’Alliance VITA
Source : alliancevita.org
par Cyriac Zeller, 13/05/2024
Alors que les débats sur le projet de loi sur la fin de vie débutent ce 13 mai en commission à l’Assemblée nationale, quinze représentants d’associations engagées pour la défense des plus vulnérables - dont plusieurs chrétiennes - soulignent les dangers que pourraient représenter le suicide assisté et l’euthanasie pour eux.
Les députés débutent, ce 13 mai en commission, l’examen du projet de loi sur la fin de vie. S’il était voté, ce texte pourrait légaliser le suicide assisté et l’euthanasie comme s’en inquiètent quinze associations engagées dans la défense des plus vulnérables. Les représentants de l’Office chrétiens des personnes handicapées, du Secours Catholique, d’Alliance VITA, de la Fondation Jérôme Lejeune ou encore des Petites Sœurs des Pauvres figurent parmi les signataires d’une tribune qui s’inquiète du sort réservé aux plus vulnérables si l’euthanasie ou le suicide assisté venaient à être légalisées.
« Représentants d’associations, fondations, mouvements ou structures qui prennent soin des personnes et des familles vulnérables, nous considérons que la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté créerait une nouvelle et grave discrimination à leur encontre », soulignent-ils dans ce texte rendu public le 13 mai. C’est particulièrement l’inquiétude de voir ces personnes « ne plus bénéficier d’une protection inconditionnelle de la collectivité » qui les pousse à tirer la sonnette d’alarme.
Ouvrir la possibilité de l’euthanasie ou du suicide assisté instillerait « l’idée que la fragilité et la dépendance sont des marqueurs d’indignité, la perception croissante d’être une charge pour la société, voire un sentiment de culpabilité. Et un nouveau motif d’angoisse. »
Plus d'euthanasie chez les personnes à faibles revenus
Plutôt que de créer un système où les personnes les plus vulnérables se considéreraient comme un poids, ces quinze associations rappellent que « notre responsabilité à leur égard est de tout mettre en œuvre pour soulager leurs souffrances ou répondre à la tentation de désespérance ou de perte de sens qui peut les gagner. » « La réponse à la fragilité ne peut pas consister à faire disparaître les personnes qu’elle atteint ou à leur laisser penser qu’il n’y a d’autre perspective raisonnable que la mort », ajoutent-ils.
Dans les pays ayant déjà légalisé l’euthanasie ou le suicide assisté, l’ouverture de ces pratiques aux personnes atteintes de handicaps physiques ou mentaux est toujours plus importante. En Belgique, malgré le cadre d’application strict de l’euthanasie lors de sa légalisation en 2002, cette pratique n’a cessé de s’ouvrir, notamment aux mineurs et aux personnes atteintes de maladies psychiques. De même, on constate que les personnes rencontrant des difficultés financières sont plus facilement poussées à abréger leur vie. En Oregon, il a été souligné qu’avec le temps, les personnes à faibles revenus étaient surreprésentées dans les candidats au suicide assisté et que les problèmes financiers devenaient une motivation de plus en plus grande pour demander la mort.
Présenté en séance publique aux députés le 27 mai prochain, le projet de loi sur la fin de vie devrait donc proposer de légaliser une « aide à mourir », synonyme pervers d’euthanasie ou de suicide assisté en fonction des cas. Les associations promettent donc de ne pas faire oublier aux représentants du peuple français les plus faibles au moment de faire un choix crucial pour notre société.
Source : famillechretienne.fr
par Cyriac Zeller, 11/04/2024, extraits
Le projet de loi sur la fin vie a été présenté ce 10 avril en Conseil des ministres. Charles Rodwell, député des Yvelines, confie à Famille Chrétienne qu’il s’opposera au texte.
*Quelle est votre position sur le projet visant à légaliser « l’aide à mourir », autrement dit l’euthanasie et le suicide assisté ?
Je ne pense pas qu’il soit opportun de légiférer pour ouvrir un droit à une « aide active à mourir ». Ce projet de loi comporte deux sujets. Je soutiens pleinement le premier qui consiste à soutenir massivement le développement des soins palliatifs en France. Cela me parait essentiel. Le fait qu’un tiers des départements ne disposent pas d’unités de soins palliatifs est un scandale. Dans ma circonscription, la fermeture de l’unité de soins palliatifs de la résidence Claire Demeure et son transfert à l’Hôpital de la Porte Verte – dont je salue l’extraordinaire équipe – illustre par ailleurs le manque de moyens qui affecte le déploiement des soins palliatifs. Je serai favorable à tout effort pouvant être fait pour permettre aux citoyens d’être égaux sur une question aussi intime et fondamentale que la mort. Je déplore néanmoins que nous n’ayons pas eu deux textes qui auraient permis d’éclaircir les choses. Les deux objets de ce projet de loi n’ont pas grand-chose à voir. ...
Le Parlement est-il légitime pour se prononcer sur un tel sujet ?
Si vraiment on souhaite légiférer sur le sujet, je pense que l’on aurait dû demander directement l’avis des Français. J’étais plutôt favorable à la Convention citoyenne sur la fin de vie parce que je considère qu’il n’y a jamais de mal à débattre de sujets aussi vitaux que celui-ci. Si vraiment on souhaitait pousser la logique jusqu’au bout, nous aurions pu interroger directement les citoyens, par referendum par exemple.
Maintenant que je suis interrogé sur ce sujet, je ne vais pas me dérober. J’ai effectué une grande consultation dans ma circonscription. J’ai écouté ceux qui étaient pour, ceux qui étaient contre, des associations, des soignants, des malades, … La conclusion que j’en ai tirée c’est qu’il ne me semble pas opportun de légiférer sur l’aide active à mourir. C’était une conviction ancrée en moi depuis longtemps. Elle a été confirmée par cette large consultation.
Pourquoi une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté ne vous semble pas opportune ?
Certains considèrent l’aide à mourir comme une liberté ultime, je suis sensible à cette idée. Mais qu’est-ce qu’une liberté qui, lorsqu’on la met en action, disparaît ? D’un point de vue moral et philosophique, cela ne me semble pas être bon. Enfin, les exemples venant de l’étranger peuvent nous instruire. Quand on regarde la Belgique, est-ce que les législateurs qui ont dépénalisé l’euthanasie il y a vingt ans auraient imaginé qu’aujourd’hui cette pratique pourrait être ouverte aux enfants de moins de 14 ans ? Est-ce que le législateur canadien, plein de bonnes intentions, qui a ouvert l’aide à mourir il y a vingt ans imaginait que le gouvernement fédéral présenterait un plan d’économie sur la base de l’accroissement de l’euthanasie ? Ce qui m’effraie c’est l’élargissement du champ d’application, qui, si on légalise, me semble inévitable. Je ne veux pas prendre le risque d’ouvrir la boîte de Pandore. ...
Source : famillechretienne.fr
par Bettina Maitrot, 28/02/2024
Disparue depuis vendredi 23 février au soir des urgences de l'hôpital d'Aix, une vieille dame âgée de 85 ans souffrant de la maladie à corps de Lewy, un type de démence, a été retrouvée deux jours après, décédée dans un containeur au sous-sol de l'hôpital.
Anéantie, sa fille Claudine se montre très remontée, en colère. Sa voix se hachure par l'émotion ressentie et ce sentiment de culpabilité qui l'envahit. Sa mère, âgée de 85 ans, souffre de la maladie dite à corps de Lewy, une maladie dégénérative neurologique. Elle présente des symptômes d'Alzheimer, de Parkinson et des hallucinations auditives et est suivie par un médecin à l'hôpital psychiatrique Montperrin, depuis 2017.
Vendredi 23 février soir, alors en pleine crise, Claudine décide d'appeler ce médecin qui l'informe que cette fois-ci, lui ne peut rien faire, la crise relève plus du ressort psychiatrique. Il faut alors l'emmener aux urgences. Ce que fait Claudine. Arrivées à l'hôpital d'Aix à 13h30, elles ont attendu qu'on les prennent en charge aux urgences. Claudine rapporte avoir voulu chercher un coca, vers 19h. Lorsqu'elle est revenue, sa mère avait été emmenée, dans le box 3 des urgences. "Je voulais être avec elle mais ils ne m'ont pas laissée rentrer. Elle était en crise, il fallait qu'elle prenne son traitement. Vers 20h20, je suis rentrée de force mais ils m'ont ramenée à l'accueil. On m'a dit qu'il y avait trop de monde, trop de travail, qu'il fallait attendre qu'un médecin la voit, rapporte Claudine. Ils m'ont ensuite demandé de rentrer chez moi. Je suis arrivée à 21h à mon domicile, à Meyreuil et à 21h45 l'hôpital m'a appelée pour me dire qu'elle avait disparu."
"L'hôpital n'a pas bougé"
Affolée, Claudine débarque à l'hôpital peu de temps après, accompagnée de ses filles. "On a demandé à regarder les caméras de surveillance au poste de sécurité mais on nous a dit que la personne qui s'en occupait était en congé et qu'eux n'avaient pas les codes pour les visionner, poursuit Claudine.
Commence alors une longue traque pour Claudine et sa famille. Dans l'hôpital, aux alentours, dans les rues d'Aix, la vieille dame reste introuvable. Sa petite fille publie un message sur les réseaux sociaux, décrivant une femme âgée, de 85 ans, d'1m60 pour 50kg, les cheveux blancs tirés en arrière. Elle n'a ni téléphone ni papiers sur elle mais porte un bracelet de l’hôpital au poignet, un manteau gris, un pantalon noir, des baskets blanches Adidas. A 1 h du matin, Claudine décide d'aller au commissariat pour signaler une disparition inquiétante, avant de repartir à sa recherche, jusqu'à 4 h du matin, dans les rues d'Aix.
"Mon cousin est pompier à Martigues. Il a appelé son chef de colonne, qui a appelé à son tour les pompiers d'Aix pour organiser les recherches. Le lendemain, on était près d'une vingtaine à sa recherche. On a fouillé partout dans l'hôpital, encore le lendemain. L'hôpital n'a pas bougé, personne n'a rien fait. On est rentré partout, dans l'IRM, dans le bureau des médecins sauf dans les chambres des patients, par mesure de respect. Puis je suis partie au sous-sol avec mon cousin pompier, une première puis une deuxième fois. C'est lui qui l'a trouvée, morte, dans ce conteneur à poubelles, dimanche 25 février, vers 15 h." La vieille dame est malheureusement décédée, dans une benne qui collecte les déchets.
Une enquête a immédiatement été ouverte, sur instruction du parquet et confiée au commissariat d'Aix. Le corps, emmené à l'Institut médico-légal ne révèle à première vue aucune trace de violence. Les résultats complets de l'examen seront transmis vraisemblablement ce mercredi 28 février au soir. Sur l'exploitation des caméras de vidéo-surveillance, la vieille dame est aperçue, vendredi soir, vers 20h45, au sous-sol de l'hôpital. On la voit entrer d'elle-même, escaladant ce containeur pour s'y réfugier. "Elle souffre d'une fragilité psychologique. Elle a divagué et a pu accéder d'elle-même au sous-sol. Elle était déterminée à progresser, même dans une zone interdite au public. Nous ne savons pas encore les causes réelles de sa mort. Le fait de ne pas avoir pris son traitement ? Le froid ? Il s'agit d'un petit gabarit...L'enquête le dira", précise le commissaire Groisne.
"S'ils avaient eu les codes, elle serait encore parmi nous"
"Ils n'ont rien fait. Seule une infirmière cadre m'a contactée, samedi. Le soir, le DRH est venu. Hier soir, l'adjointe de direction m'a appelée pour me dire que l'enquête interne était terminée, qu'ils pouvaient me recevoir", déplore Claudine.
Contacté, l'hôpital d'Aix assure mener une enquête interne, pour "événement indésirable grave", avec des personnes externes, leurs partenaires. "L'hôpital réagit avec une profonde tristesse. Le personnel est très choqué. On a exprimé nos condoléances à la famille. Nous sommes en lien avec elle. Nous avons engagé un grand nombre d'analyses", précise-t-on tout en assurant avoir été "très présent dans les recherches de cette patiente" et soulignant le "caractère exceptionnel" de cet événement.
De son côté Claudine essuie ses larmes mais pas sa colère. "Je culpabilise car je l'ai laissée aux urgences entre les mains de professionnels qui m'ont empêchée d'aller la voir, m'ont demandé de rentrer chez moi. Elle est entrée dans ce containeur alors que j'étais encore aux urgences. On le voit sur les caméras. Si on avait pu les regarder, à ce moment là, s'ils avaient eu les codes, elle serait encore parmi nous". Claudine devrait récupérer le corps de sa mère, ce mercredi soir et prévient: "Je vais enterrer ma mère, puis je compte porter plainte contre l'hôpital."
Source : laprovence.com
par Agnès Pinard Legry, 12/12/2023
Le projet de loi inscrivant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution a été présenté le 12 décembre en Conseil des ministres. Le gouvernement a privilégié la "liberté garantie" aux femmes de recourir à l’avortement au "droit à l'IVG".
Maquillage législatif ou réel changement juridique ? Le projet de loi inscrivant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution a été présenté ce mardi 12 décembre en Conseil des ministres. L’expression « liberté garantie » aux femmes de recourir à l’avortement a été privilégiée au « droit à l’IVG ». « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse », selon la version finale du texte préparé par le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti.
Un terme qui, selon ses détracteurs, dépendra de l’interprétation du législateur qui pourra définir les conditions d’accès à l’IVG, et potentiellement les restreindre. L’association Alliance Vita y voit surtout un leurre : « Consacrer une « liberté de recourir à l’IVG » dans la Constitution risquerait de fragiliser davantage des principes fondamentaux comme la liberté de conscience, et particulièrement la clause de conscience des soignants et la liberté d’expression déjà mise à mal sur ce sujet », dénonce-t-elle. Sans oublier que le taux de recours à l’avortement a atteint en 2022 son plus haut niveau en France depuis trente ans avec 234.000 avortements pratiqués. La volonté de constitutionnaliser une « liberté de recourir à l’IVG » alors que cette pratique a explosé en France en trente ans à de quoi interpeller et questionner sur les priorités en matière de législation.
Un texte débattu à l’Assemblée dès le 24 janvier
Le projet de loi a été inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le mercredi 24 janvier. Après l’examen à l’Assemblée nationale et au Sénat, la formulation devra encore être avalisée par 3/5e des députés et sénateurs réunis en Congrès à Versailles. Dans les faits, l’inscription du recours à l’IVG dans la Constitution – recours à l’heure actuelle reconnu dans une loi ordinaire – est avant tout symbolique. Sa mention dans la loi fondamentale compliquerait les tentatives de le supprimer ou de lui porter gravement atteinte, mais il pourrait toujours être abrogé par une nouvelle révision constitutionnelle.
Pour mémoire, la question d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution a refait surface en France en 2022 après la décision de la Cour suprême des États-Unis de revenir sur l’arrêt « Roe contre Wade » garantissant aux États-Unis le droit d’avorter sur tout le territoire de depuis 1973. Cette décision rend chaque État libre de l’autoriser ou non. Il n’en fallait pas plus en France pour agiter associations féministes et groupes politiques de gauche qui ont réclamé dans la foulée que la liberté d’avorter soit inscrite dans la Constitution. Une annonce reprise en mars 2023 par le chef de l’État qui a promis d’inclure « la liberté » de recourir à l’IVG dans un « projet de loi portant révision de notre constitution ».
Source : aleteia.org
par Agnès Leclair, 14/12/2023, extraits
Après des mois de discussions avec le gouvernement, des professionnels de santé se disent scandalisés par l’avant-projet de loi sur «l’aide à mourir» préparé par le ministère aux Professions de santé.
Entre effarement et colère, le collectif de 17 organisations professionnelles et ordres de soignants, opposé à l'aide active à mourir, a réagi dans un communiqué virulent à l'avant-projet de loi sur la fin de vie préparé au ministère des Professions de santé. «Sur la base de ce texte, le gouvernement doit être conscient qu'il n'y aura aucun accord avec les soignants», écrivent-ils. Le ton monte avant les arbitrages d’Emmanuel Macron sur ce projet de loi sensible, qui doit être présenté en février.
Après des mois de concertation avec Agnès Firmin Le Bodo, qui pilote le débat, le collectif se sent trahi. «Ce texte ne respecte aucune des lignes rouges et des demandes que nous avions exprimées. Nous avons eu un choc à la découverte de cet avant-projet qui va à l’encontre de tout ce que nous avons essayé de faire valoir à la ministre», explique Gaël Durel, président de l'Association nationale des médecins coordonnateurs d'Ehpad.
«Légaliser l'euthanasie sans le dire»
Pour le collectif, cette ébauche est «calquée sur le modèle belge».
La possibilité que l'euthanasie puisse être pratiquée par un proche, se rapproche «des modèles étrangers les plus permissifs», dénonce le Collectif.
Source : lefigaro.fr
par Gènéthique, 14/11/2023
L’Association médicale américaine (AMA) a procédé à un nouveau vote pour abroger sa politique actuelle contre le suicide assisté. Toutefois, pour la quatrième fois, les délégués ont refusé de revoir cette position.
Ainsi, la politique actuelle reste en place. Elle stipule notamment que « l’euthanasie est fondamentalement incompatible avec le rôle du médecin de guérir ». En outre, elle « serait difficile ou impossible à contrôler et présenterait de graves risques pour la société » avertit l’AMA. En effet, « l’euthanasie pourrait facilement être étendue aux patients incapables et à d’autres populations vulnérables ».
« L’implication des médecins dans l’euthanasie renforce l’importance de son interdiction éthique », insiste l’Association. « Le médecin qui pratique l’euthanasie assume une responsabilité unique dans l’acte de mettre fin à la vie du patient ».
Ne pas abandonner les patients en fin de vie
« Au lieu de s’engager dans l’euthanasie, les médecins doivent répondre de manière agressive aux besoins des patients en fin de vie », interpelle l’AMA. Ils « ne doivent pas abandonner un patient lorsqu’il est établi qu’une guérison est impossible », « doivent respecter l’autonomie du patient » et « assurer une bonne communication et un soutien émotionnel ». Enfin, les praticiens doivent apporter aux patients « des soins de confort appropriés et un contrôle adéquat de la douleur ».
Une vision partagée récemment par le Conseil danois d’éthique.
L’Association médicale américaine également refusé de remplacer le terme de « suicide assisté » par « aide médicale à mourir ».
Source : genethique.org
par Carine Janin, 18/11/2023, extraits
Le « Contre-salon des vieilles et des vieux » qui se tient jusqu’à ce dimanche 19 novembre 2023, à Paris, veut redonner la parole aux personnes âgées, et les pousser à se mobiliser pour qu’on ne parle plus « à leur place ».
« Un matin, je me suis réveillée et je me suis dit : je vais réussir ma vieillesse. » Sous la halle des Blancs-Manteaux à Paris, l’auditoire, une foule, sourit. L’écrivaine et prix Nobel de littérature Annie Ernaux, 83 ans, est venue partager ses réflexions sur le vieillissement avec l’historienne Michelle Perrot, au fil d’une conversation animée par la journaliste Laure Adler. Toutes sont convaincues que l’on peut « penser la vieillesse autrement ».
C’est la fin de la première journée de l’iconoclaste « Contre-salon des vieilles et des vieux », qui se tient jusqu’à dimanche soir. Un malicieux « salon des seniors » revisité, sans vendeur de fauteuil électrique, sans spécialiste du viager, sans sponsor de la silver economy.
Plutôt des associations, 60 millions de piétons, la plateforme VIP – pour Vieillesse et précarité –, la Grey Pride, qui lutte contre l’âgisme et le plaide pour le respect de la sexualité des personnes âgées, le projet créatif C’est pas demain la vieille, les associations Vieux et chez soi, l’Or gris… Et des ateliers revigorants, sur l’habitat intergénérationnel, l’Ehpad de demain, la fin de vie, l’accès à la culture…
« Bruyants, blagueurs »
« Aujourd’hui, dès qu’on est retraité et qu’on a trois cheveux blancs, la société cesse de nous considérer » , dit Véronique Fournier, médecin, co-fondatrice du Cnav, le Conseil national autoproclamé pour la vieillesse, pied de nez à la fameuse « Caisse nationale d’assurance vieillesse », qui se charge des retraites.
Fer de lance du Contre-salon, l’insolent Cnav veut aborder la vieillesse autrement. Les membres les plus actifs (2 000 sympathisants revendiqués) sont d’anciens soixante-huitards « qui ont l’habitude de l’ouvrir, d’être bruyants, agités, blagueurs » , poursuit Véronique Fournier. Hier, ils voulaient changer le regard de la société sur la jeunesse. Aujourd’hui, devenus vieilles et vieux, ils se mobilisent pour qu’on « ne parle pas à leur place » . Et qu’on cesse de les invisibiliser. « Rien pour les vieux sans les vieux » est leur slogan.
« On est transparents dans la société. On nous voit avec notre carcasse, mais ce qu’il y a dedans n’intéresse pas beaucoup » , souffle Michel Priser, 78 ans, coiffée d’un béret violet, qui boit un café à la buvette. Alors qu’on « sert à quelque chose » . « Si les retraités se mettaient en grève, le pays s’arrêterait de tourner » , abonde le député socialiste Jérôme Guedj, qui participait hier à une table ronde sur la loi Grand âge. Car les personnes âgées gardent les petits-enfants, se mobilisent dans les associations, les partis politiques, les conseils municipaux…
« Prendre sa place »
« Il faut qu’on prenne notre place » , pense aussi Marguerite Marie, magnifique vieille de 76 ans, cheveux blancs au carré et pull vert mousseux, ancienne du Mouvement de libération des femmes, convaincue qu’il faut « se donner du mal pour bien vieillir. C’est un travail. » Le temps d’une pause sur une chaise, Christine Lévêque, 69 ans, savoure l’humour décalé du salon. Cheveux gris, ongles rouges et canne fleurie, elle vient de commencer une thèse de doctorat à l’université. Et n’aime pas trop qu’on considère les personnes vieilles « comme des enfants qu’il faut protéger » .
Au contre-salon, c’est comme une « révolution » qui commence, jubile Pierre, un visiteur. Vieilles et vieux se rassemblent, prennent la parole, partagent leurs initiatives. Se redressent. « Avant, j’avais honte d’être vieille, dit Martine Gruère, de l’association Old Up. Maintenant, j’en suis fière. » ...
Il y a de la joie à « redonner de la noblesse à la vieillesse » , comme l’exprime Sophie Ferrer-Levesque, de l’association Cheveux gris. Ce qui n’interdit pas de dire, comme l’a fait Michelle Perrot, 95 ans : « Vieillir, c’est pas drôle. Mais essayons d’en profiter quand même ! »
Source : ouest-france.fr
par la Société Française de Soins Palliatifs
L’avis du CCNE ouvre la porte à un changement éthique majeur
Représentantes des soignants engagés quotidiennement dans l'accompagnement et les soins auprès des personnes en fin de vie, les sociétés savantes, organisations professionnelles et associations cosignataires de ce communiqué prennent acte de la publication de l’avis n°139 du CCNE rendu ce 13 septembre 2022.
Si le CCNE tente de concilier l’impératif de solidarité avec celui d’autonomie de décision, il apparait clairement qu’il propose un nouveau paradigme où, dans certaines situations, l’éthique collective pourrait s’effacer devant la demande individuelle.
Reposant justement sur des principes de solidarité inconditionnelle vis-à-vis des patients, nos pratiques soignantes d'aujourd’hui s'inscrivent dans une déontologie et une éthique médicale collégiale claire, caractérisée par une longue continuité historique. Avec le changement de paradigme envisagé par le CCNE, c’est cette continuité qui pourrait demain être rompue.
Les conséquences de ce changement seraient donc majeures sur l'engagement soignant si la loi leur demandait in fine d'être acteurs de la mise en œuvre d’une forme d’euthanasie ou de suicide
médicalement assisté. Conscients de l’injonction qui pourrait nous être faite demain, nous nous saisissons d’une réflexion éthique et pratique indépendante. Celle-ci aura pour but d’explorer et de partager les conséquences concrètes qu’une légalisation du suicide médicalement assisté ou de l’euthanasie aurait sur nos pratiques soignantes.
Nous relevons enfin dans cet avis du CCNE l’absence de consensus sur ce sujet, matérialisé par la présence d’un avis de réserve et des divergences entre les membres signataires de l’avis majoritaire. Cette absence de consensus témoigne de la complexité de la prise en charge des personnes en fin de vie et devra être prise en compte dans les futurs débats.
Source : sfap.org
La Convention citoyenne sur la fin de vie s’est prononcée pour légaliser l’euthanasie et le suicide assisté en France. Éclairage de Tugdual Derville, porte-parole d'Alliance Vita.
Entretien réalisé par Delphine Allaire - Cité du Vatican, 03/04/2023
La Convention citoyenne sur la fin de vie s’est prononcée dimanche 2 avril en faveur d'une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté en France. Composée de 185 Français, de 18 à 87 ans, tirés au sort, elle s'est réunie trois mois et a été reçue par le président français à l’Élysée le lendemain. Ce dernier souhaite une loi «d'ici la fin de l'été». Cette assemblée citoyenne tout de même divisée a émis des réserves sur le cas d'euthanasies d'enfants et de personnes incapables d’exprimer leur volonté. Seul le développement accru des moyens alloués aux soins palliatifs a en particulier récolté une forme de consensus.
C’est pour ce dernier point que plaident l’Église et nombres de corps de la société civile -tribune au Figaro de treize organisations professionnelles et sociétés savantes, représentant 800 000 soignants- plutôt que de promouvoir l’euthanasie. La veille du rendu des conclusions, samedi 1er avril, après neuf mois de réflexion, le Conseil national de l'Ordre des médecins s’est aussi dit défavorable à la participation des médecins à l’euthanasie.
Ces débats alimentent une réflexion touchant à la définition même de la vie et au regard porté sur la dignité de la vie humaine, et les fragilités qu'elle recouvre nécessairement. Entretien avec Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance Vita, auteur de l’essai Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu? aux Éditions Salvator.
Sur le fond et sur la forme, comment avez-vous perçu les trois mois d’échanges au sein de "la Convention citoyenne sur la fin de vie"?
Nous savions qu'elle serait l’occasion de remettre en cause cet interdit de tuer, élément fondateur de la confiance entre soignants et soignés. Par conséquent, nous étions inquiets. Je l’avais dit à Claire Thoury -présidente du Mouvement associatif- avant la convention, nous avons eu confirmation que le socle proposé aux 185 citoyens ne comprenait que des livres favorables à l’euthanasie. Quand le socle qui protège le faible du fort est remis en cause, surgit le risque de pousser les faibles vers l’auto-exclusion. Nous nous sommes rendus compte aussi qu’il y avait quand même une quarantaine de citoyens opposés au vote majoritaire, qui avait été choqué aussi de cette «aide active à mourir» qui dissimule les maux que sont le suicide assisté et l’euthanasie sans prendre en compte avec suffisamment de force les autres sujets plus consensuels du développement des soins palliatifs et l’accompagnement des aidants.
Que constatez-vous de la sémantique employée dans ce débat, est-elle biaisée?
Cette sémantique de «l’aide active à mourir» cache ces mots que l’on ne veut pas prononcer car ils font peur, à juste titre d’ailleurs. Un des éléments peut-être les plus graves est que l’on est en train de s’orienter vers l’idée qu’il y aurait des suicides positifs. Le risque dont nous parle les spécialistes de la prévention du suicide est qu’en connotant positivement le suicide, l’on n’aboutisse à les encourager avec un effet de contagion très bien décrit par les sociologues.
L’enjeu civilisationnel, plus encore, anthropologique, de la question est vertigineux. Légiférer sur la vie paraît oxymorique. Que tente-t-on de redéfinir ainsi?
Un choix de société s’offre à nous entre la culture de la vulnérabilité, estimant que toute personne reste toujours digne, d’être soignée, aimée, consolée, soulagée, et de l’autre côté une société où l’on érige en idoles l’autonomie et la volonté en toute-puissance personnelle, qui finit par faire de nous des êtres, non pas reliés mais avec une autonomie absolue, aboutissant à l’auto-exclusion des plus vulnérables et fragiles. Ce sont parfois les maillons faibles qui déterminent la solidité de la chaîne humaine.
La voix reste naturellement aux forts. Les fragiles et faibles ont quelques porte-voix, mais peu de voix. Le grand risque est de croire que bonne santé, bonheur, bien-être sont d’un côté, et épreuve, maladie, malheur, de l’autre. Or, l’expérience en fin de vie nous fait découvrir des moments où nous est offert simultanément cette peine et douleur et également ces moments précieux où dans la vulnérabilité l’on se dit des choses que l’on ne se disait pas en bonne santé.
Qu’attendre de la mobilisation de l’Église sur cette question, elle qui est «experte en humanité» selon le mot de Paul VI? Quelle est sa marge de manœuvre?
La difficulté réside dans le fait que les promoteurs de l’euthanasie tentent de «catholiciser» le débat. Ils aimeraient dire qu’il n’y a que les catholiques qui sont contre. Il y a par exemple Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort en France, qui nous a confié qu’il ne croyait pas en l’euthanasie légale. Y compris pour des exceptions, car, dit-il, la loi pénale est répressive mais aussi expressive, et qu’en démocratie, «on ne tue pas».
Le Pape François a aussi dit en substance que l’être humain ne doit pas tuer, que l’on doit laisser cela aux animaux; ce n’est pas une question de religion. Nous avons d’un côté l’engagement des chrétiens, et c’est bien naturel comme peuple de la vie, de l’autre côté, ils ne doivent pas laisser croire que cet interdit de tuer serait spécifiquement chrétien. C’est une loi universelle. Pour les soignants en particulier, elle date du serment d’Hippocrate il y a 2 500 ans: «Je ne délivrerai de poison à quiconque même si l’on m’en fait la demande». Il faut que les chrétiens se mobilisent, et la voix des évêques compte, mais il ne faut pas que l’on laisse croire qu'il s'agit là d'une question spécifiquement religieuse.
Source : vaticannews.va
Ma Mère, Elle me garde - je La garderai.
— Christophore Veillez (@VeillezChrist) February 12, 2023
Et vous ?https://t.co/3kqxlqDkyk
par Alliance Vita, 15/12/2022
Chers amis,
Savez-vous que notre service SOS Fin de vie reçoit de plus en plus d’appels de personnes en souffrance psychique qui nous demandent, influencées par les revendications d’euthanasie et de suicide assisté, comment mettre fin à leurs jours ? Et savez-vous que, dès l’ouverture de la Convention citoyenne sur la fin de la vie, ce sont des partisans de l’euthanasie belge et du suicide assisté suisse qui ont été invités à s’y exprimer ? Ce débat n’est pas neutre car il vient bousculer un interdit fondateur de la vie en société.
Une grande tentation suicidaire traverse notre société, marquée par un hédonisme désespéré. C’est d’autant plus triste que la lutte contre la douleur et les soins palliatifs ont fait d’énormes progrès. On parle « d’ultime liberté » mais, dans les pays qui ont légalisé l’euthanasie, le principal mobile évoqué est la peur de peser sur ses proches et la société. Allons-nous inciter les plus fragiles à l’auto-exclusion ?
Croire à la vie – et à la vie de tous – est le seul choix qui honore la justice et la vérité parce qu’il laisse à chacun sa chance de vivre, en donnant droit de cité à la vulnérabilité.
Le pouvoir en place, en décidant – dans un contexte sanitaire et social difficile – de reconsidérer le « cadre de la fin de vie », donne déjà l’impression d’avoir tranché … Pouvons-nous laisser s’imposer l’expression trompeuse « aide active à mourir » qui cache la levée de l’interdit de provoquer la mort ? Pouvons-nous laisser ce débat qu’on prétend « apaisé », dont la convention citoyenne serait le gage, sans mobiliser toutes nos forces ? Bien sûr que non !
Grâce à notre expérience de l’aide aux personnes en fin de vie, nous savons que les derniers moments, malgré leurs difficultés, peuvent être paisibles quand le patient et ses proches sont soutenus et soulagés, accompagnés et protégés. Pour celui qui s’en va comme pour ceux qui restent, c’est ce qui permet de consentir à l’imprévisible d’une mort naturelle.
Chers amis, cette conviction étayée, je l’ai portée ces derniers jours, au nom d’Alliance VITA devant Agnès Firmin Le Bodo, ministre chargée de ce débat, puis devant l’équipe du Conseil économique social et environnemental qui nous recevait en amont de la convention citoyenne et devant les médias. Mais le débat ne fait que commencer.
Tugdual Derville
Porte-parole d'Alliance VITA
Source : alliancevita.org
par Génèthique, 07/11/2022
En Suisse, les maisons de retraite et de soins privées zurichoises ont été autorisées à ne pas pratiquer de suicides assistés si elle le souhaitent. Une décision du Grand Conseil du 31 octobre introduit en effet « une exception à la réglementation ». Elle s’applique également aux établissements du canton subventionnés par les pouvoirs publics.
Ces institutions privées peuvent désormais refuser l’accès aux membres des associations Exit ou Dignitas. Les résidents demandant que l’on mette fin à leurs jours devront quitter l’établissement.
Source : genethique.org
par Radio Télévision Suisse, 20/05/2022
La Fédération des médecins suisses a durci ses conditions pour le suicide assisté. Elle édicte de nouvelles normes pour le corps médical ainsi que les patientes et patients.
Jeudi, la Fédération des médecins suisses (FMH) a revu ses conditions pour le suicide assisté. Elle se calque sur celles qui sont appliquées par l'Académie suisse des sciences médicales.
Les nouvelles directives demandent une plus grande implication de la part des médecins. Ils devront désormais mener au moins deux entretiens avec la personne qui souhaite mettre fin à ses jours. De son côté, le patient ou la patiente devra prouver que sa souffrance est insupportable. Il faut donc que sa situation soit grave et que le médecin puisse en attester. La FMH recommande ainsi d'exclure de l'assistance au suicide les personnes en bonne santé.
Les nouvelles directives soulignent la nécessité d'inclure davantage l'équipe soignante et l'entourage. Ces démarches doivent être documentées.
Incompréhension des associations d'aide au suicide
Les recommandations de la FMH n'ont pas force de loi mais les médecins doivent s'y conformer pour éviter toute sanction.
De leur côté, les associations d'aide au suicide, comme Dignitas, Life circule ou encore Exit, s'opposent fermement aux nouvelles directives. Selon elles, celles-ci représentent de graves obstacles à l'assistance au suicide.
Jean-Jacques Bise, co-président d'Exit Suisse romande, estime même que ces nouvelles directives sont difficilement applicables. Il juge par exemple irréaliste la nécessité de passer deux entretiens avec le médecin en raison de l'extrême urgence de certaines demandes.
Gabriela Cabré
Source : rts.ch
par Famille Chrétienne, 11/10/2022
Deux affaires récentes jettent une lumière crue sur l’euthanasie en Belgique, alors que ce pays est érigé en « modèle » par les tenants de sa légalisation en France.
La Cour européenne des droits de l’homme a jugé que la loi belge ne garantit pas l’impartialité du contrôle des euthanasies.
Shanti De Corte avait 23 ans. Elle avait survécu aux attentats terroristes à l’aéroport de Bruxelles en 2016. Mais le 7 mai dernier, un médecin l’a tuée par euthanasie, comme l’autorise la loi belge, pour mettre fin à ses souffrances psychologiques. Sa jeunesse et le fait qu’un médecin ait réalisé ce que le terrorisme islamiste n’avait pas réussi à faire ont jeté une lumière crue sur la réalité de l’euthanasie en Belgique, où un patient dépressif (et même un mineur, depuis 2014) peut demander à un médecin de le tuer.
Cette nouvelle a jeté un certain trouble chez les partisans de la légalisation de l’euthanasie en France, car ils citent à longueur de temps la Belgique comme leur modèle. Pour sa première visite au titre de superviseur de la convention citoyenne qui se déroulera du 9 décembre 2022 au 19 mars 2023, Olivier Véran s’est lui-même rendu dans une clinique belge pratiquant l’euthanasie. « Je ne suis pas à l’aise avec le modèle suisse qui est vraiment un suicide assisté », a déclaré Emmanuel Macron le 13 septembre, après avoir affirmé, au cours de sa campagne, lui préférer le « modèle belge ».
Autre histoire revenue dans l’actualité, celle de Madame T. Elle avait 64 ans et était suivie pour dépression chronique depuis quarante ans par différents médecins, mais n’avait jamais été hospitalisée en psychiatrie. L’hôpital, elle le vit pour la première et dernière fois le 19 avril 2012 : un médecin la tua pour mettre fin à ses souffrances psychologiques, sans que ses enfants le sachent, à sa demande. Son fils Tom en fut seulement averti le lendemain par l’hôpital. Le 4 octobre dernier, après plusieurs années de lutte juridique, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) lui a donné en partie raison, condamnant pour la première fois la législation du Royaume belge, où 2 699 personnes ont été tuées par des médecins par euthanasie en 2021 – un chiffre qui a été multiplié par dix en vingt ans.
Repères
• En Belgique, l’euthanasie, acte consistant pour un médecin à « mettre intentionnellement fin à la vie d’une personne à sa demande », a été dépénalisée en 2002.
• 2 699 patients sont morts par euthanasie en 2021 (2,4 % des décès), 27 224 depuis 2002.
• En 2014, une nouvelle loi a aussi autorisé l’euthanasie des mineurs. Trois d’entre eux l’ont été depuis lors. Le plus jeune avait 9 ans.
Dans cet arrêt Affaire Mortier c. Belgique, les sept juges de la troisième section de la CEDH condamnent la loi belge sur un point : le contrôle des euthanasies. La loi prévoit que celui-ci est réalisé seulement a posteriori, par une « commission fédérale de contrôle et d’évaluation ». Celle-ci vérifie si l’euthanasie a été réalisée selon les motifs et la procédure prévus par la loi. Elle est constituée de professeurs et de médecins, dont certains réalisent eux-mêmes des euthanasies. La commission est ainsi parfois amenée à examiner la conformité d’euthanasies qu’ont réalisées certains de ses membres. C’est ce qui s’est produit dans le cas de Madame T., puisque le médecin l’ayant euthanasiée – qui est par ailleurs président d’une association prétendant œuvrer pour « une fin digne pour tous » (LEIF), à laquelle Mme T. avait versé 2 500 € peu de temps avant sa mort – siège dans cette commission. La CEDH juge que « le système de contrôle » établi par la loi belge « n’assure pas l’indépendance » de la commission de contrôle.
Deux « opinions dissidentes »
Sur la question de l’euthanasie en tant que telle, la CEDH est divisée. Cinq des sept juges de la formation estiment que sa dépénalisation ne contredit pas l’article 2 de la Convention. Un raisonnement d’autant plus paradoxal que celui-ci dispose que « la mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement », alors que l’euthanasie est définie par la loi belge comme « l’acte de mettre fin intentionnellement à la vie d’une personne à la demande de celle-ci ». L’arrêt contient cependant deux « opinions dissidentes », de la juge espagnole María Elosegui et du juge chypriote Georgios Serghides. « Aucune forme d’euthanasie, affirme ce dernier, ni aucun cadre législatif entourant pareille pratique – quelles qu’en soient les qualités ou les “garanties” associées – ne peuvent préserver le droit à la vie consacré par l’article 2 de la Convention : le but de l’euthanasie est de mettre fin à la vie, tandis que celui de l’article 2 est de la préserver et de la protéger. Je pense humblement qu’au contraire, toute forme d’euthanasie ou de cadre législatif entourant pareille pratique non seulement serait dépourvue de base légale au regard de la Convention, mais aussi serait contraire au droit fondamental de la Convention que constitue le droit à la vie. »
Jean-Marie Dumont
Source : famillechretienne.fr
par Middle East Concern, 12/09/2022, traduction : site.christophore.com
Les chrétiens libyens nous exhortent à prier pour un converti au christianisme condamné à mort par une cour d'appel dans une ville de l'ouest de la Libye.
Le jeune homme, qui a accepté Jésus il y a environ quatre ans, a été arrêté par des milices et détenu à plusieurs reprises au cours de ces dernières années. Ils ont essayé de le forcer à abjurer sa foi, mais il a refusé. En raison de l'absence d'état de droit et d'agences officielles chargées de l'application de la loi en Libye, les milices agissent comme police, agence de renseignement et armée.
La Libye n'a pas de loi contre l'apostasie, ce qui signifie que les convertis sont généralement jugés pour trahison. Cependant, ce tribunal a fondé sa décision sur une loi promulguée par le Congrès national général, l'organe législatif élu entre 2012 et 2014. En vertu de cette loi, un apostat de l'islam doit être exécuté s'il ne se rétracte pas.
Toutes les lois promulguées par le Congrès national général ont été annulées par l'actuel parlement basé à Tobrouk, élu en 2014. Cependant, dans le cadre d'une lutte de pouvoir continue entre les administrations basées à Tripoli et Tobrouk, la Cour suprême de Tripoli a déclaré le Tobrouk -parlement basé sur l'illégalité. Cela laisse aux tribunaux la liberté de choisir de continuer à appliquer les lois annulées.
Le converti était tenu de publier le verdict dans un journal local et sur une station de radio locale, ainsi que de l'afficher à l'extérieur de sa résidence et du tribunal. Il n'a pas été représenté par un avocat pendant la procédure.
Source : meconcern.org
Cliquer ici pour signer la pétition pour sauver la vie d'Ashfaq Masih. Cliquer ici.
par Valeurs Actuelles, 16/07/2022
Le 4 juillet, Ashfaq Masih, un chrétien pakistanais, a été condamné à mort pour blasphème. Tout au long de son procès, il n’a cessé de clamer son innocence.
C’est une histoire pour le moins sordide. Un chrétien pakistanais du nom d’Ashfaq Masih a été condamné à mort le 4 juillet dernier, après avoir été accusé de blasphème par la justice, relaye Infochrétienne, vendredi 15 juillet. Lors de son procès, pourtant, l’homme de 36 ans n’a cessé de clamer son innocence et de marteler qu’il était la victime de fausses accusations.
Dans cette affaire, tout a commencé en 2017, avec une dispute entre Ashfaq Masih et un client musulman, rappelle le site d’actualités. Dans le détail, ledit client avait refusé de payer la réparation de son vélo, arguant qu’il était un dévot musulman soufi. L’avocat du chrétien, Riaz Anjum, a précisé dans la presse que celui-ci avait « rejeté la demande [du client de la boutique], disant qu’il suivait seulement Jésus et qu’il n’était pas intéressé par les statuts religieux des musulmans ». Après cette altercation, le chrétien avait été arrêté par la police locale. Il lui avait été reproché d’avoir manqué de respect au prophète Mahomet.
Tout au long de son procès, le trentenaire a toujours revendiqué son innocence. Il a démenti les accusations portées à son encontre, arguant avoir été piégé par le propriétaire de la boutique dans laquelle il travaillait : Muhammad Ashfaq. Selon lui, ce dernier se serait associé avec son concurrent direct, dans le but de lui nuire. « Muhammad Ashfaq avait fait pression sur Masih pour qu’il quitte le magasin, ignorant les appels de ce dernier à ne pas déplacer son entreprise en cours », a confié son avocat, cité par Infochrétienne.
Les accusations de blasphème sont monnaie courante
Le magistrat a par ailleurs rappelé au juge qu’aucun blasphème ne figurait dans le premier rapport d’information. Ainsi, cette allégation aurait été faite par Muhammad Ashfaq lorsqu’il a fait sa déclaration à la police. Un élément qui n’a pas permis d’innocenter Ashfaq Masih, à l’issue du procès. Le juge l’a condamné à mort.
Au Pakistan – un pays classé en huitième position dans l’Index mondial de persécution des chrétiens 2022 de l’ONG Portes Ouvertes – les accusations de blasphèmes sont nombreuses. D’après cette organisation, les chrétiens pakistanais « vivent sous la menace des lois sur le blasphème qui sont souvent utilisées contre eux ». Au quotidien, « ils peuvent être injustement accusés, arrêtés, emprisonnés, voire condamnés à mort, par simple jalousie ou pour régler des conflits personnels ».
Source : valeursactuelles.com
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« Avec le sourire, le pape Luciani a réussi à transmettre la bonté du Seigneur.
C’est beau, une Église au visage joyeux, serein et souriant,
qui ne ferme jamais les portes, qui n’endurcit pas les cœurs,
qui ne se plaint pas et qui ne nourrit pas de ressentiment,
qui n’est pas en colère ni intolérante,
qui ne se présente pas de manière hargneuse,
qui ne souffre pas de nostalgie du passé »,
a déclaré le pape François au cours de son homélie.
Source : vatican.va
par Elle, 10/06/2022
Condamné par la communauté médicale, Jean-Claude Seknagi est toujours en vie grâce au combat de sa famille.
« Le Parisien » a révélé le 7 juin que l'homme de 70 ans avait retrouvé la parole après quatre mois de coma. En réanimation depuis janvier 2022, le patient ne devait pas être soigné en cas de rechute et sa famille avait lancé des procédures judiciaires.
À 70 ans, il récite ses tables de multiplications et chantonne « Que je t’aime » de Johnny Hallyday après quatre mois de coma. Cet homme, c’est Jean-Claude Seknagi. En janvier 2022, cet habitant de Bondy a été admis en réanimation à l’hôpital Robert-Ballanger à Aulnay-sous-Bois. À la mi-février, les équipes médicales s’accordent pour limiter ou arrêter les thérapeutiques – une « LAT » – en cas de complications. En d’autres termes, le septuagénaire ne serait pas réanimé si son état de santé se dégradait.
« Si je n’étais pas intervenu à ce moment-là, mon père serait mort », affirme Ilan, l’un des trois enfants de Jean-Claude Seknagi, au journal « Le Parisien » le 8 juin. Opposé à la décision médicale – considérée comme « une sorte d’euthanasie » –, le fils lance une pétition sur Internet, « au nom de (son) père et pour la vie de manière générale ».
« Envie de vivre et de se battre »
Le malade avait tourné une vidéo en décembre 2021, avant son hospitalisation, afin de manifester son « envie de vivre et de se battre, peu importe ce qui lui arrivait ». Le tribunal administratif de Montreuil se saisit rapidement de l’affaire.
Après des semaines de procédure judiciaire et de bataille de sourds, le tribunal donne raison début avril à la famille et enjoint l’hôpital à « ne pas mettre en œuvre la décision du 15 février 2022 », soit celle de ne pas réanimer le patient. Deux mois plus tard, l’homme de 70 ans sort du coma et retrouve la parole.
Temps gagné, temps qui mérite d’être vécu
Les deux hôpitaux par lesquels Jean-Claude Seknagi était passé et les médecins qui l’avaient vu étaient pourtant unanimes : le père d’Ilan ne pourrait pas sortir de son coma sans être « un légume ».
« En lançant ces procédures judiciaires, ça nous a fait gagner du temps. Et ce temps-là a permis à mon père de sortir de ce coma, déclare Ilan au « Parisien ». Quoi qu’il arrive, dans le temps et dans le futur, tous ces petits moments de bonheur qu’on a pu partager avec notre père, ce sont des moments incroyables et qui, dans tous les cas, valent la peine d’être vécus. » Son père est aujourd’hui en rééducation.
Source : elle.fr
par Madeleine Lhote, Médecin généraliste, ancienne interne des Hôpitaux de Paris, 15/06/2022
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Madeline Lhote, médecin généraliste: "Plus que jamais avec les températures caniculaires qui arrivent, j’aimerais vous inviter à prêter attention à tous ceux que l’on ne voit pas".
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Météo-France revoit à la hausse ses températures pour la fin de semaine
Si nous enchaînons les mauvaises nouvelles, les crises, la guerre en Ukraine, les problèmes de pouvoir d’achat, le Covid, les déserts médicaux, je constate chaque jour comme nous avons tous besoin de mieux, de plus d’optimisme, de retrouver un sens à ce que nous faisons. Et si l’on profitait de cette période pour prendre soin les uns des autres? Pour se mettre à la place de l’autre? Pour retrouver un peu de lien social? Pour envisager les choses sous un autre angle, un nouveau projet de société?
«Et vous, qui que vous soyez, où que vous habitiez: de qui prendrez-vous soin aujourd’hui?»
Plus que jamais avec les températures caniculaires qui arrivent, j’aimerais vous inviter à prêter attention à tous ceux que l’on ne voit pas. Tous ceux dont on parle dans un projet de réforme “du grand âge”, tous ceux dont on déplore qu’ils aient besoin d’aidants, de soignants, de soins, de protection sociale, qu’ils nous coûtent trop cher. Tous ceux qui en réalité sont notre histoire, notre mémoire, notre honneur, nos souvenirs. Je veux parler de nos aînés. Et si l’on faisait de cette canicule un temps pour eux?
La canicule de 2003 avait provoqué environ 15.000 morts: et si, collectivement, nous essayions de ne pas réitérer ce chiffre?
Vous qui me lisez, pourriez-vous prendre quelques instants pour passer un coup de fil “juste” pour prendre des nouvelles d’une personne fragile, malade, âgée ou isolée? Peut-être n’aurait-elle rien à vous raconter, mais sûrement que vous remplirez sa vie de vos nouvelles à vous?
Vous qui me lisez, pourriez-vous prendre un peu de temps pour aller la voir, lui apporter quelques courses, des médicaments, ou tout simplement de l’eau ou partager une glace?
Dans une société de plus en plus individualiste nous devons retrouver le lien social, la préoccupation de l’autre. C’est gratuit, facile mais ça n’a pas de prix...
Devenons tous soignants
Oui, nous pouvons tous devenir acteurs du système de santé. Je suis médecin mais vous pouvez tous devenir soignants cette semaine, laissez-moi juste vous dire comment:
Aidons au bon fonctionnement du système de santé
Les petits ruisseaux font de grandes rivières : à nous de profiter de cette période un peu tangente pour essayer, chacun, à notre échelle, de changer les choses, cette canicule n’étant probablement que l’un des prémices des épisodes de l’été à venir.
Et vous, qui que vous soyez, où que vous habitiez: de qui prendrez-vous soin aujourd’hui?
Source : huffingtonpost.fr
par Gènéthique, 30/05/2022
Au Québec, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a déposé mercredi un projet de loi visant à modifier la « Loi concernant les soins de fin de vie et d’autres dispositions législatives ». Récemment, les partis d’opposition avaient pressé le gouvernement de soumettre un texte aux parlementaires avant la fin de la session parlementaire le 10 juin.
Dans un contexte d’embouteillage législatif, le ministre avait indiqué deux jours auparavant vouloir « donner la priorité à l’aide médicale à mourir » (AMM).
L’‘aide médicale à mourir’ pour les malades d’Alzheimer
Le projet de loi 38 comprend « une cinquantaine d’articles ». Le texte fait suite « au rapport de la commission sur l’aide médicale à mourir » et contient « l’essentiel des recommandations déjà formulées ».
Ainsi, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer pourront faire une demande anticipée d’‘aide médicale à mourir’. A l’heure actuelle, l’aptitude à consentir est requise au moment d’obtenir l’AMM, « sauf exception ».
Les articles relatifs au handicap retiré
Le lendemain du dépôt du texte, Christian Dubé a annoncé retirer les articles concernant l’‘aide médicale à mourir’ pour les personnes souffrant d’un handicap neuromoteur [1].
En mai 2021, « le Collège des médecins avait recommandé à la commission spéciale d’inclure la notion de handicap neuromoteur, comme la quadriplégie, pour harmoniser la loi québécoise à [la loi] fédérale ». Le ministre de la Santé a déclaré avoir contacté le président du Collège, le Dr Mauril Gaudreault, « pour lui expliquer que le gouvernement procéderait dans un deuxième temps, lors de la prochaine législature » (cf. Le Collège des médecins du Québec favorable à l’euthanasie des enfants).
Actuellement les autres états du Canada autorisent l’euthanasie en cas de handicap neuromoteur.
La déception du milieu des soins palliatifs
De son côté, l’Alliance des maisons de soins palliatifs du Québec a réagi « avec véhémence » à un article du projet de loi. Celui-ci prévoit l’obligation de pratiquer l’‘aide médicale à mourir’ dans ces établissements. Actuellement, 21 maisons de soins palliatifs sur 35 le font au Québec. Un chiffre « en hausse constante » depuis 2015 et l’entrée en vigueur de la loi.
Marie-Julie Tschiember, présidente de l’Alliance, regrette que « ses membres n’aient jamais été consultés quant à ce nouvel article du projet de loi ». « Déception, constatation navrante de ne pas être non seulement informés, mais à tout le moins consultés avant de déposer un projet de loi, a-t-elle déclaré. Il n’y a qu’une petite phrase à l’intérieur du projet, mais qui fait toute une différence pour le réseau des maisons de soins palliatifs. »
[1] Paraplégie, paralysie cérébrale, ou encore amputation après un accident
Source : genethique.org
Nathalie Arthaud : « Pour que la loi permette le suicide assisté pour les personnes en phase avancée ou terminale, à condition qu’elle comporte le maximum de garde-fous. » « Je pense qu'il faut aller plus loin que la loi Leonetti et autoriser le suicide assisté, l'euthanasie. »
Nicolas Dupont-Aignan : « La loi Claeys-Leonetti de 2016 est un statu quo raisonnable. » « Faire en sorte que la sédation profonde, organisée en collaboration avec les familles et les médecins, puisse être proposée dans un cadre légal sûr. »
Anne Hidalgo : Pour la légalisation de l'euthanasie. « Ce sera l'une des premières lois que je porterai, ça fait des années que je suis membre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité. »
Yannick Jadot : veut aller vers la légalisation de l’euthanasie : « On doit pouvoir choisir ce dernier moment de la vie qui est la mort. »
Jean Lassalle : « Il ne faut pas aller plus loin que la loi Claeys-Leonetti. » Et réclame « un grand débat autour de cette question. »
Marine Le Pen : « Je suis opposée à l’euthanasie et au suicide assisté. » « Il faut vraiment qu'on fasse un bond qualitatif dans le domaine des soins palliatifs, dans le domaine de la lutte contre la douleur et notamment en fin de vie. »
Emmanuel Macron : « Je soumettrai la fin de vie à une convention citoyenne. » « Je suis favorable à ce qu'on évolue vers le modèle belge. »
Jean-Luc Mélenchon : Veut « constitutionnaliser cette liberté fondamentale, celle d’être maître de soi jusqu’au bout ».
Valérie Pécresse : A « des réticences sur le suicide assisté » mais respectera une demande de référendum d’initiative citoyenne et demande la pleine application de la loi Claeys-Leonetti.
Philippe Poutou : « Pour le droit de choisir sa fin de vie et une loi légalisant le suicide médicalement assisté. »
Fabien Roussel : « Pour mettre à l’ordre du jour un texte de loi qui pourrait légaliser l’euthanasie. »
Éric Zemmour : « Nous n’avons pas le droit de tuer. Nous ne pouvons pas donner de signal ou de permis en ce sens. » « Je pense que nous devons éviter l'euthanasie qui peut permettre tous les débordements, tous les abus. »
Sources : ladepeche.fr, europe1.fr, francetvinfo.fr
Signons la pétition pour Jean-Claude Seknagi ! A faire suivre largement.
Ilan SEKNAGI a lancé cette pétition adressée à Aux hopitaux, 03/2022
Bonjour à tous,
Je m’appelle Ilan Seknagi.
Cela fait 4 mois que je vis un enfer.
Mon père est rentré à l’hôpital pour un début d’alzaimer présumé. Il est âgé d’à peine 70 ans pourtant.
En rentrant dans son premier hôpital à Jean Verdier (93), il est en pleine forme. Le corps médical l’attache et lui donne un traitement psychiatrique non pas parce qu’il est fou mais car il ne supporte pas les hôpitaux.
Il commence à s’affaiblir, perdre conscience de plus en plus et contracter des infections.
Quelques jours après il est transféré à l’hôpital Rene Muret à Aulnay Sous bois. Il reprend des forces et commence peu à peu son sevrage médicamenteux.
Ma mère est présente à ses côtés tous les jours pour le nourrir, il est toujours en surpoids, qu’importe, il est heureux et reprend goût à la vie.
Deux semaines plus tard l’hôpital rentre en plan Covid, ma mère n’a plus le droit d’aller le voir. Il reste ainsi 10 jours sans manger et boire ou très peu.
Le corps médical annonce déjà qu’en cas de soucis mon père n’irait pas en réanimation car son dossier médical n’est pas bon (antécédent cancer estomac avc et prostate).
Quelques jours plus tard c’est le drame, mon père arrache sa sonde urinaire. Cela associé à une sous nutrition, il fait une septicémie. Contre toute attente il est admis en réanimation à l’hôpital de Montreuil. Il guérit rapidement alors que le conseil médical ne lui laissait aucun espoir.
A ce moment là il signe son arrêt de mort, les médecins statuent sur sa future non admission en réanimation en cas de rechute. Nous ne le savions pas, mais à ce moment là il vivait avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, une sorte de condamnation à mort.
Le service de réanimation l’envoie par la suite à Forcy dans un centre de rééducation. Il reprend des forces mais saigne régulièrement de la prostate.
Il reste à cet hôpital pendant 2 semaines.
J’arrive à décrocher un rdv avec un urologue pour simplement soigner sa prostate à l’hôpital Robert Ballanger.
Je réussis ainsi à convaincre cet urologue de le faire hospitaliser ici à Ballanger dans ce grand hôpital.
Il y reste quelques jours jusqu’en Janvier 2022 ou une nouvelle infection l’envahît. Une infection pulmonaire cette fois.
Nous sommes le 10 Janvier, par une nuit glaciale mon père est en train de perdre la vie. Les médecins décident de suivre la décision de Montreuil et de ne pas le réanimer. De mon côté et ayant anticipé cette décision je saisi la veille le juge des référés.
Sauf que le délai pour obtenir une audience est de 48h or nous ne sommes qu’à 24h de celle-ci.
Je supplie le service de réanimation de prendre mon père en attendant le verdict du juge, ils refusent, ne prennent même pas la peine de me recevoir, ils me parlent par l’intermédiaire d’un interphone, ils sont prêt à laisser mourrir notre père sous nos yeux!
Je m’adresse alors aux anesthésistes qui contre toute attente décident de sauver notre père en créant une réanimation dans leur propre service!
Incroyable dénouement, avaient-ils peur du procès où ont-ils fait preuve d’humanité devant nos supplications?
Cette réponse nous ne l’a connaîtrons malheureusement jamais.
Nous nous retrouvons donc face au juge des référés, qui est outré par le comportement de l’hôpital et obligé le corps médical à reprendre les soins. Les médecins prônent les mauvais antécédents médicaux de notre père qui a eu notamment un AVC. Le juge tourne cela en dérision en disant notamment qu’un ami à lui en avait fait un 20 ans plus tôt, que les médecins lui laissaient 2 mois à vivre et qu’à ce jour il était toujours là.
Pourquoi se baser sur les antécédents médicaux d’un patient alors qu’il est actuellement en rémission et que ses soucis de santé font parti du passé ? Devons-nous condamner à mort chaque patient ayant eu un cancer ou un AVC? Cela n’a pas de sens !
Notre père est donc sauvé et est admis en réanimation. S’en suis pendant 1 mois un harcèlement continue de l’équipe de réanimation avec des phrases du type : « vous savez votre père on n’a pas envie de le soigner, si on le fait c’est parce que le juge nous l’a demandé »
Devant ces propos inhumains et ce harcèlement quotidien il est de plus en plus difficile de soutenir notre père et notre mère alors que ce sont eux qui ont besoin d’aide! Durant cette triste période nous appréhendons à chaque instant de demander des nouvelles par peur de leur réflexion et de leur manque d’humanité. Impossible par ailleurs de prendre des nouvelles car selon la procédure seul le référent peut en avoir.
Sauf que nous sommes 4 (2 frères, 1 sœur et la maman) à visiter notre père à tour de rôle. Et les visites sont limites à 30 mn par personne et par jour.
Nous ne pouvons donc avoir des nouvelles que 2 fois par semaines au mieux. Rien de plus horrible que de ne pas avoir d’informations sur l’état de santé de son père.
On ressent un certain plaisir de vengeance de l’équipe médicale, qui n’a pas l’air d’avoir apprécié qu’on remette en question leur jugement, après tout les médecins sont censés être tout puissant. Je pensais que leur ego allait être mis de côté, en vain…
Plus le temps passe, plus l’étau se resserre, on sent qu’ils vont finir par se réunir une nouvelle fois et enfin réaliser leur désir en débranchant notre père.
Le verdict tombe, ce jour le 14 Février (triste Saint Valentin) où le chef de service me remet une enveloppe disant que le 15 ils ont une réunion de prévue pour statuer sur l’état de mon père et ce qu’ils feront de lui. Nous prenons nos dispositions et contactons notre avocat.
Le lendemain 15 Février et sans surprise les médecins décident une nouvelle fois d’arrêter de traiter notre père et nous disent qu’ils ont l’intention de le débrancher.
Notre père à ce jour n’a plus d’infections, des constantes vitales très bonnes mais des escarres et est dans le coma depuis 1 mois. Ses organes sont en très bon état et n’a pas de maladies incurables. Car ses perspectives de survies sont minces alors les médecins prennent la décision de lui ôter la vie et ce contrairement à la volonté de la famille et du patient , qui a exprimé pourtant son envie de vivre dans le cadre d’une vidéo authentifié par un huissier lors de sa première réanimation.
Et tout ça malgré l’ordonnance que le juge a rendu 1 mois plus tôt sommant les médecins de continuer de le traiter.
Pourquoi s’acharner autant à vouloir débrancher notre père, cela dépasse toute forme de rationalité.
En 2022 ce ne sont plus les familles qui décident mais les médecins qui enlèvent à toute famille l’espoir de croire en un miracle ou tout simplement en la vie, en la possibilité qu’elle a de reprendre ses enfants au moment où elle en a décidé.
Nous souhaitons ainsi partager avec vous notre profonde tristesse car ce qui nous arrive aujourd’hui peut vous arriver à vous demain. En effet, depuis la loi Leonetti, notre vie dépend de la décision d’hommes qui n’ont pourtant pas la science infuse et qui peuvent décider de vie ou de mort sur chaque être humain et ce de façon totalement arbitraire.
Merci de m’avoir lu, j’irai au bout de mon combat, au nom de mon père. Pour la vie de manière générale.
Pour signer, cliquer ici.
Source : change.org
par Samuel Pruvot , Cyriac Zeller et Robin Nitot, 09/03/2022, extraits
Le candidat de la France Insoumise est un défenseur de longue date de l’euthanasie. Il persiste et signe.
Quelle est votre position personnelle concernant l’euthanasie et le suicide assisté ?
Je partage avec le christianisme la conviction de la position cruciale du libre arbitre comme fondement de la dignité de l’être humain et de son absolu responsabilité devant ses œuvres. Mais le christianisme donne un horizon et une mission à cette liberté : le salut. Mon option personnelle laisse ouverte et pour ainsi dire masquée la question du sens de l’existence. Elle fait du tâtonnement modeste et appliqué de Sisyphe le motif ultime d’une plénitude raisonnablement accessible. Ma conviction philosophique s’enracine dans l’Humanisme et à son affirmation de l’être humain seul auteur de son histoire. Pour moi, la possibilité d’éteindre la lumière représente une parousie de cet idéal de pleine possession de soi.
Oui je suis artisan de la légalisation du suicide assisté. Mais bien entendu, je n’oblige personne à partager ma boussole morale et philosophique. Je ne compte pas faire, comme Président de la République, la promotion du suicide assisté. Je propose de créer un droit, une liberté strictement et très intimement personnelle. À partir de là, chacun peut conserver et mettre en œuvre ses propres principes. Accueillir et supporter comme chemin de rédemption ? Ou bien sagement refuser d’être dominé par ce contre quoi on ne peut rien et nie notre liberté fondatrice. Ce n’est pas là un égoïsme et encore moins un hédonisme nombriliste. Epargner aux autres la contagion de sa souffrance est une preuve d’amour sans équivalent. Répétons-le : reconnaitre un droit ne revient nullement à obliger quiconque, ni à faire la promotion de cet acte. La liberté humaniste n’est jamais une menace pour personne.
Avez-vous un plan d’action en faveur du développement des soins palliatifs ?
Nous n'opposons pas droit à mourir dans la dignité et soins palliatifs. Le choix doit être possible pour chacun. Cela signifie que l'accès aux soins palliatifs doit être garanti. Les moyens que nous donnerons à l'hôpital public permettra de rouvrir des lits, notamment adaptés aux soins palliatifs. L'inégalité est également territoriale. Nous rouvrirons les services et hôpitaux de proximité avec des capacités adaptées. Tout hôpital devra compter une unité pour de tels soins.
La réponse de Damien Le Guay à Jean-Luc Mélenchon
« Cette manière d’aborder le sujet de l’euthanasie et du suicide assisté est biaisée. Il y aurait d’un coté « le salut » chrétien et de l’autre la liberté humaine. Comme si le chrétien n’était pas « responsable de sa vie », alors que l’humaniste, lui, le serait. Son idéal est donc le suivant : « la possibilité d’éteindre la lumière représente une parousie de cet idéal de pleine possession de soi ». Le suicide assisté pose deux questions, qui ne porte pas sur le suicide en tant que tel – qui reste une liberté pour tout le monde, même si elle est toujours un aveux d’échec, une impasse. 1/ L’assistance. Aider ceux qui veulent se suicider n’est-ce pas là être complice d’un auto-meurtre et ne rien faire pour lutter contre toutes les raisons qui conduisent à l’idée du suicide. 2/ Les survivants. Nous ne sommes pas seuls au monde. Nous dépendons des autres et d’autres dépendent de nous. Quel sens, ou non-sens, un « suicide » peut-il avoir pour les survivants ? »
Source : famillechretienne.fr
par Alliance Vita, 02/12/2021
Cette loi controversée a été adoptée au forcing en janvier 2021 alors que le pays faisait face à un grave rebond de la pandémie et avait été reconfiné. Le président de la République avait saisi le Tribunal constitutionnel pour contrôler la constitutionnalité de la loi susceptible de porter atteinte à la loi fondamentale du Portugal. Dans un arrêt rendu le 15 mars 2021, le Tribunal constitutionnel portugais l’avait jugée contraire à la Constitution.
Le constat d’inconstitutionnalité portait sur la manière dont l’euthanasie était concrètement encadrée par la loi et sur l’insécurité juridique qui en découlait. Les griefs portaient particulièrement sur le flou entourant les notions de « lésions permanentes d’une extrême gravité selon le consensus scientifique » et de « souffrances intolérables »
Le parlement avait décidé de remanier le texte avant d’imposer un nouveau vote de manière précipitée le 5 novembre dernier alors que le Président venait d’annoncer la dissolution prochaine de l’Assemblée pour des raisons politiques liées à des dissensions sur le vote du budget de l’Etat.
Le président portugais a cette fois opposé son veto arguant dans un communiqué du fait que la loi remaniée présente « un problème de rédaction » car « dans la même loi, voire dans le même article, on trouve des règles contradictoires ». Sensible à la précision juridique en tant que professeur de droit, il soulève l’imprécision de la qualification de la maladie qui pourrait conduire à une euthanasie : « maladie fatale », « incurable » ou seulement « grave »…
Le veto présidentiel ne peut plus maintenant être levé : il aurait fallu pour ce faire que le parlement revote le même texte en l’état. Or la dissolution marque la fin du processus législatif. C’est un nouveau parlement qui sortira des urnes après les élections législatives anticipées en janvier 2022. Il appartiendra aux députés de proposer ou pas une nouvelle loi.
Dans un communiqué le mouvement citoyen Stop Eutanasia considère que la décision du chef de l’État correspond au « sentiment de la majorité des Portugais « . L’urgence est « d’investir dans les soins palliatifs et de promouvoir de meilleurs soins de santé qui permettent une fin de vie vraiment digne pour les personnes les plus fragiles et vulnérables de la société rappelle l’association. « Nous appelons de nos souhaits des politiques plus humaines qui mettent la personne au cœur des décisions et de la vie de la société. » Cette revendication est d’autant plus fondée que le Portugal connait un grave retard de développement des soins palliatifs. En effet 70% des Portugais qui pourraient en bénéficier n’y ont pas accès.
Source : alliancevita.org
par Samuel Pruvot , Cyriac Zeller et Robin Nitot, 09/03/2022, extraits
Quelle est votre position personnelle concernant l’euthanasie et le suicide assisté ?
L’euthanasie et la mort sont des sujets douloureux que l’on ne peut traiter sans gravité. J’ai moi-même perdu mes deux parents à qui j’étais profondément attaché. Leur fin de vie a été éprouvante et m’a durablement marqué.
Je crois qu’il faut sortir de ce que j’appellerai le piège du : « souffrir ou mourir ». La dignité des patients ne se négocie pas, elle ne dépend pas de leur autonomie ou de leur état de conscience. Sinon la porte est ouverte à toutes les dérives.
Le degré d’humanité d’une société se mesure à l’attention portée à ses anciens, aux mourants et aux plus vulnérables. Je ne souhaite pas légaliser l’euthanasie et je veux tout mettre en œuvre pour soulager la douleur. Comme le disait Paul Valéry, « soigner, donner des soins, c’est aussi une politique. Cela peut être fait avec une rigueur dont la douceur est l’enveloppe essentielle ».
Quelle est votre position sur les soins palliatifs ?
Ni euthanasie, ni acharnement thérapeutique mais développement d’une troisième voie : un grand plan de développement des soins palliatifs pour permettre une fin de vie paisible et humaine tel est mon projet.
La réponse de Damien Le Guay à Eric Zemmour
« Sortir du « souffrir ou mourir » est une bonne manière de refuser le chantage du parti euthanasique. L’alternative n’est pas là quoi qu’en disent les promoteurs d’une supposée « dignité » par le choix de sa propre mort ! Derrière cette fausse dignité, Eric Zemmour met en avant une « dignité non négociable » du patient. Dignité de valeur et non liée aux circonstances. Et il insiste, à juste titre, sur tout ce qui pourrait être fait pour soulager la souffrance ! Tout est là. La soulager, l’accompagner, lui donner un horizon.
Eric Zemmour souhaite mettre en place un « grand plan » pour les soins palliatifs. Et même s’il ne le chiffre pas (ce qu’il devrait faire), il n’en indique pas moins une ambition forte. Espérons que cette ambition ne soit pas seulement défensive, pour lutter contre l’euthanasie, mais qu’elle puisse être mieux argumentée et détaillée.»
Source : famillechretienne.fr
par Alice Le Dréau, 09/09/2021
À sept mois de la présidentielle, la fin de vie pourrait revenir dans le débat politique, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, évoquant même une possible consultation citoyenne sur la question.
Si Emmanuel Macron se représente à la présidentielle, la fin de vie sera-t-elle un des sujets majeurs de la campagne et les Français invités à contribuer au débat ?
C’est ce que laisse penser une déclaration du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, dans un entretien donné au journal Le Monde, le 7 septembre.
« La fin de vie est une (...) question sociétale majeure, peut-on lire dans le quotidien. À titre personnel, je suis favorable à une aide active à mourir en cas de maladie incurable dont les souffrances ne peuvent être apaisées.
Mais d’autres voies sont possibles. D’où l’idée de donner la parole aux Français, car toute évolution sur ce sujet nécessite une validation de leur part dans le cadre de la présidentielle. »
La loi Claeys-Leonetti mal connue et mal appliquée
Si le chantier ne figure pas dans les « actions prioritaires » que doit mener le gouvernement dans les mois à venir, selon Jean Castex, son retour sur le devant de la scène politique ne fait guère de doute. Actuellement, la fin de vie est encadrée par la loi dite « Claeys-Leonetti », adoptée
en 2016 et instaurant notamment le droit à une sédation profonde et continue.
Mais cinq ans après, la loi reste mal connue – par le monde médical comme par le grand public –, mal appliquée et elle ne répond pas selon ses détracteurs, à toutes les situations de fin de vie en ne permettant pas, par exemple, à des malades atteints de maladies neurodégénératives (comme la maladie de Charcot) d’en bénéficier.
Donner la parole aux Français
Quelles évolutions donner au cadre actuel ? D’abord, « l’évaluer », proposait Olivier Véran, en avril. Comprendre les atouts et les limites de la loi Claeys-Leonetti et lancer un nouveau plan national pour le développement des soins palliatifs (il devrait être annoncé fin septembre).
Faut-il aller plus loin ? C’est la question qui agite. Des députés comme Jean-Louis Touraine (Rhône, LREM) et Olivier Falorni (Charente-Maritime, Liberté et territoires) plaident, depuis des années, pour une « aide médicale active à mourir », via l’autorisation du suicide assisté ou de l’euthanasie.
Source : la-croix.com
par Gènéthique, 26/03/2021 (extrait, souligné par nos soins)
Le 8 avril, les députés débattront de la proposition de loi « donnant droit à une fin de vie libre et choisie » déposée par Olivier Falorni. Malgré le rejet d’un texte similaire au Sénat mi-mars, le militantisme euthanasique avance. En prévision des débats, Olivier Falorni a mené durant trois jours des auditions d’intervenants de tous bords. Gènéthique reproduit ici les contributions de la délégation de la Fondation Jérôme Lejeune, entendue le 24 mars.
Contribution de Lucie Pacherie, juriste à la fondation Jérôme Lejeune
« On meurt mal en France », « la loi est mal connue », « la loi est mal appliquée », voilà les raisons invoquées depuis 15 ans et encore aujourd’hui pour justifier les légalisations successives sur la fin de vie.
Ce constat du mal mourir avait donné lieu à la loi Leonetti de 2005, qui avait trouvé des réponses en intégrant le refus de « l’obstination déraisonnable », la théorie du double effet, ou encore une meilleure articulation entre la volonté du patient et le devoir du médecin « de tout mettre en œuvre pour prodiguer les soins indispensables », principes prévus par les articles L1110-5 et L1111-4 du code de la santé publique d’alors. Mais cette loi donnait en même temps une autre orientation en rendant possible « le refus ou l’interruption de tout traitement ». Fallait-il encore savoir ce qu’incluait le terme traitement. L’exposé des motifs de cette loi en donnait déjà une définition : « en autorisant le malade conscient à refuser tout traitement, le dispositif viserait implicitement le droit au refus à l’alimentation artificielle ». L’affaire Vincent Lambert a d’ailleurs confirmé l’esprit de la loi de 2005. Le Conseil d’Etat, dans sa décision du 24 juin 2014 a considéré que « l’alimentation et l’hydratation artificielles […] qui tendent à assurer de façon artificielle le maintien des fonctions vitales du patient, constituent un traitement au sens de cette même loi ».
Les juridictions administratives ont donc validé la légalité de la privation d’alimentation et d’hydratation artificielles de Vincent Lambert, en situation de handicap, de grand handicap, dit état « pauci relationnel ». Il faut préciser que cet état touche plus de 1 500 personnes qui vivent aujourd’hui avec ce grand handicap et qui reçoivent les soins adaptés. La loi Leonetti de 2005 prévue selon son intitulé pour les malades et les personnes en fin de vie a donc été étendue sans concertation ni débat national aux personnes handicapées ni malades, ni en fin de vie.
Et puis dès 2015 le débat sur la fin de vie s’est ré-ouvert arguant que la loi de 2005 était mal connue et mal appliquée. Loin de trouver des solutions à la méconnaissance de la théorie du double effet par exemple, la loi Claeys-Leonetti est en réalité allée plus loin. Elle a fait un pas de plus dans l’acceptation de provoquer la mort, en prévoyant un droit à la sédation profonde et continue associée à la suspension de la nutrition et de l’hydratation artificielles. La loi de 2016 n’a pas été écrite ex nihilo. Elle s’est appuyée sur le principe d’arrêt de l’alimentation artificielle posé par la loi de 2005. Elle est aussi venue expliciter la jurisprudence Vincent Lambert, et déployer dans le contexte médical, une procédure d’endormissement définitif par voie de sédation couplé à l’arrêt de nutrition et d’alimentation artificielles, qui fait mourir en quelques jours. Elle a aussi rendu contraignante les directives anticipées, qui n’avaient qu’un caractère indicatif en 2005, déséquilibrant ainsi la relation patient-médecin, et reléguant l’art médical à une prestation de service.
Votre proposition de loi est encore plus explicite, en ce qu’elle propose sans détour une assistance médicale à mourir. Elle propose donc une exception médicale à l’interdiction de provoquer la mort d’autrui. Contrairement à Mme de la Gontrie vous ne présentez pas votre proposition de loi comme une réponse au fait que « la loi est mal connue et mal appliquée ». Il n’en demeure pas moins que vous proposez un détournement de l’article 38 du code de déontologie médicale qui interdit au médecin de « provoquer délibérément la mort », vous proposez un contournement des articles 16 et 16-3 du code civil qui prohibent « l’atteinte à l’intégrité du corps humain » et enfin vous proposez une exception à l’article 221-1 et suivants du code pénal qui incriminent de façon absolue l’homicide volontaire.
Vous aurez compris que nous avons une lecture critique des lois Leonetti et Claeys Leonetti en ce qu’elles ont institué des dérives euthanasiques, une sorte d’anti-chambre inéluctable à l’assistance médicalisée à mourir. Nous abordons avec d’autant plus de réserves votre proposition de loi qui nous semble contraire aux principes fondateurs de notre droit français, garants du respect des personnes dans tous leurs états, y compris les plus vulnérables. Ils sont le gage de la solidarité et de la fraternité.
Source : genethique.org
par Céline Zünd, 05/06/2021, extraits
Lorsque la dernière étape de la vie se déroule à l’hôpital, l’espace se réduit souvent à un lit, une table de chevet et un quotidien rythmé par les soins et les visites médicales. Pour rompre avec cet univers uniformisé, la designer Bitten Stetter, enseignant à l’Université des Arts de Zurich, a créé une ligne d’objets et de vêtements destinés à ce dernier «voyage». Elle exposait récemment sa collection, Travel wear, au festival Hallo, Tod! (salut, la mort!), à Zurich, où artistes et professionnels exerçant des métiers liés à la mort mêlaient leurs voix pour interroger le public «de manière créative» sur nos derniers moments.
La réflexion de Bitten Stetter part d’une expérience personnelle: elle a passé quatre années à accompagner sa maman malade, en fin de vie, durant ses séjours à l’hôpital puis dans une unité de soins palliatifs. Le manque de commodités l’a frappée: «Le personnel médical devait sans cesse déplacer les affaires de ma maman pendant les soins... Un jour, j’ai apporté un panier de vélo, que j’ai accroché au bord du lit, pour rassembler les objets qu’elle avait emportés: son carnet de notes, un stylo, son téléphone, ses lunettes. C’était si simple.» ...
Retrouver l’autonomie et la dignité
«J’ai remarqué que le personnel soignant fermait parfois les chemises d’hôpital des patients avec du scotch pour préserver leur intimité.» La designer conçoit alors un vêtement qu’elle nommera «compagnon de voyage». Large pour faciliter les soins, il est aussi assez long pour dissimuler le corps lorsqu’on le noue. La Zurichoise a développé une gamme d’objets en carton plié, ainsi, ils n’ont pas besoin d’être nettoyés: une pochette pour le téléphone – à suspendre à la poignée triangulaire du lit médical –, un porte-photo ou encore des récipients pour disposer des bougies parfumées.
«Autour de la naissance, il existe une offre pléthorique de commodités. En revanche, en fin de vie, on se retrouve d’ordinaire entouré d’objets bon marché, fabriqués sans amour», souligne Bitten Stetter, qui considère son travail comme un complément aux soins palliatifs. Il ne s’agit pas que de confort ou d’esthétique: les choses qui nous entourent, estime la designer, influencent notre bien-être et jusqu’à notre perception de nous-même. «C’est aussi une question d’autonomie et de dignité.»
Source : letemps.ch
par Gènéthique, 24/03/2021
Le Conseil du Collège des Médecins Andalous dénonce la loi sur l’euthanasie votée la semaine dernière en Espagne, qui « impose aux médecins un acte qui n’est pas un acte médical ». Les médecins regrettent une « atteinte à la déontologie médicale », contraire « aux Droits de l’Homme », et demandent « un réel droit de choix » en « garantissant l’accès aux soins palliatifs ». Lors d’une conférence sur l’euthanasie en décembre 2020, le Conseil avait déjà exprimé ses inquiétudes, estimant le projet de loi « injuste », « inutile en l’absence d’une réelle demande sociale », « inopportune dans le contexte actuel de pandémie » et « favorisant une société qui ne soutient pas les plus dépendants et les plus nécessiteux ».
Le consensus est « unanime » dans la profession médicale sur le « besoin urgent d’une loi sur les soins palliatifs garantissant son accès universel » car sans soins palliatifs accessibles et de qualité, « le patient n’aura jamais la liberté de choix », soulignent les médecins. Ils rappellent également dans le communiqué « le droit, dans un moment aussi crucial de la vie d’une personne, qu’elle et sa famille bénéficient d’une attention complète et personnalisée du point de vue physique, psychologique, spirituel et social plutôt qu’un droit à mourir » et que cette loi représente au contraire « un risque de discrimination pour les personnes handicapées ou surtout vulnérables ».
L’euthanasie « est toujours une forme d’homicide » rappelle de son côté la Conférence Episcopale Espagnole, car « elle implique qu’un homme donne la mort à un autre homme, que ce soit par un acte (euthanasie active) ou par l’omission de l’attention des soins dus aux malades (euthanasie passive) ». « Tu ne provoqueras pas de manière volontaire la mort pour soulager la souffrance », a rappelé Mgr Luis Argüello, secrétaire général de la conférence des évêques espagnols, le 18 mars, jour du vote de la loi (cf. L’Espagne légalise l’euthanasie et le suicide assisté). « Au contraire, tu prendras le plus grand soin, avec tendresse, proximité, compassion, encouragement, espérance, de ces personnes qui se trouvent dans la dernière ligne droite de leur existence et peut-être dans des moments de souffrance qui requièrent consolation, attention et espérance ».
Source : genethique.org
par Gènéthique, 16/03/2021
Tel un « coup de bélier pour faire céder les dernières résistances », cinq textes visant à légaliser l’euthanasie ont été déposés par des parlementaires. La discussion des sénateurs sur le premier, déposé par Marie-Pierre de la Gontrie, n’a pas abouti la semaine dernière. Deux autres « n’iront sans doute pas loin » : la proposition de loi de Caroline Fiat (LFI), et celle de Marine Brenier (LR). Mais un texte déposé par Jean-Louis Touraine (LREM) a été co-signé par 164 députés de la majorité présidentielle. Et La proposition d’Olivier Falorni (libertés et territoires), sera discutée le 8 avril à l’Assemblée nationale, après avoir reçu « des soutiens de poids ».
Dimanche, la présidente de la commission des lois, Yaël Braun-Pivet a fait savoir qu’elle voterait pour le texte d’Olivier Falorni, une position qui « risque donc d’être prise comme un permis de participer à l’offensive ». Car le gouvernement « freine des quatre fers ». Toutefois même s’il a indiqué être défavorable à l’euthanasie, il « semble plus embarrassé sur le moment choisi que sur le fond ». Le délégué général LREM, Stanislas Guerini, a pour sa part proposé la mise en place d’une « convention citoyenne pour créer des conditions de consensus et que chacun puisse prendre ses responsabilités ». Une proposition qui est mal passée.
Pour le docteur Claire Fourcade, présidente de la société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), « il y a quelque chose de schizophrène dans cette démarche alors que l’on vient de passer toute une année à sauver des gens, même très âgés ou très fragiles. Nous avons sacrifié beaucoup pour ces patients et c’est à l’honneur de notre société. Il me semble donc particulier de venir questionner la valeur de ces vies et leur utilité aujourd’hui », déclare-t-elle. Autoriser l’euthanasie provoquerait un « bouleversement majeur dans la relation de soin » rappelle-t-elle. « Mourir de manière acceptable, c’est un souhait partagé par tous, poursuit-elle. On peut y répondre de deux manières : en améliorant l’accompagnement et le soulagement de la douleur ou en répondant que vous avez raison de vouloir mourir. Ce ne serait pas un pas de plus dans la loi mais un tout autre chemin ».
Source : genethique.org
par Soulager mais pas tuer, 10/03/2021
Selon un sondage Ifop pour le collectif Soulager mais pas tuer, conduit le 3 et 4 mars 2021 « Parmi leurs deux priorités concernant leur propre fin de vie, un peu plus d’un Français sur deux (55%) cite une réponse en lien avec l’accompagnement, dont 38% le fait d’être accompagné par des proches. Ils sont également une petite moitié à mentionner comme priorité le fait de ne pas subir de douleur (48%) et ne pas faire l’objet d’un acharnement thérapeutique (46%) tandis que pouvoir obtenir l’euthanasie est cité par un quart d’entre eux (24).»
Pour accéder au sondage : IFOP
Source : soulagermaispastuer.org
par Gènéthique, 19/02/2021
Au Portugal, le président a saisi jeudi la Cour constitutionnelle à propos de la loi dépénalisant l’euthanasie.
Voté par le Parlement fin janvier, le texte « emploie des concepts excessivement indéterminés » qui pourraient créer une « situation d’incertitude juridique » estime le président Marcelo Rebelo de Sousa.
La Cour constitutionnelle dispose de 25 jours pour vérifier que le texte est conforme à la loi fondamentale. Le cas échéant, le président pourra y mettre son veto, qui pourrait lui-même être annulé par un deuxième vote des députés. Si le texte n’est pas jugé conforme par la Cour, il sera renvoyé au Parlement pour reformulation.
Source : genethique.org
par Gènéthique, 05/02/2021
Le mouvement civique portugais « Stop Eutanásia » veut alerter le grand public sur le caractère inconstitutionnel de la loi dépénalisant l’euthanasie. La loi a été votée le 29 janvier au Portugal. Dix juristes participent à cette campagne de communication : Jorge Miranda, Jorge Bacelar Gouveia, Paulo Otero, Carlos Blanco de Morais, José Casalta Nabais, Fernando Alves Correia, António Cândido de Oliveira, Jónatas Machado, Fausto de Quadros et Maria da Glória Dias Garcia. Le mouvement espère que « ces noms seront rejoints par beaucoup d’autres ».
Sous le slogan « Euthanasie ? La vie est inviolable ! », le mouvement rassemble des experts en constitutionnalité et veut porter leur voix sur les réseaux sociaux et dans les médias, « et ainsi parvenir à un plus grand nombre de personnes ». La campagne est basée sur une série d’affiches montrant chacune le visage de l’un des juristes, accompagné de l’article 24, paragraphe 1, de la Constitution portugaise : « La vie humaine est inviolable ».
En janvier, le mouvement avait déjà lancé un film, intitulé « le sens de la vie », à des fins de « sensibilisation et promotion d’une culture de soins par opposition à une loi euthanasie ». Il a également lancé une autre campagne avec les visages des professionnels de santé désapprouvant la loi, intitulée « Euthanasie ? Ne comptez pas sur moi ! ».
En parallèle, l’Association des Juristes Catholiques a fait appel au Président de la République du Portugal, Marcelo Rebelo de Sousa. Elle réclame l’étude de la constitutionnalité de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté par la Cour Constitutionnelle, considérant que la loi « viole de façon évidente les principes constitutionnels les plus fondamentaux ». Le Président doit bientôt annoncer s’il promulgue la loi, s’il la transmet à la Cour Constitutionnelle ou s’il y oppose son veto.
Source : genethique.org
par Gènéthique, 26/01/2021
Des experts des droits de l’homme des Nations unies[1]
ont exprimé leur « inquiétude » face à une augmentation des législations autorisant le recours au suicide assisté en raison d’un handicap ou de « conditions invalidantes, y compris dans la vieillesse ». Des dispositions qui « violent directement l’article 10 de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, qui exige des États qu’ils veillent à ce que les personnes handicapées puissent effectivement jouir de leur droit inhérent à la vie, à égalité avec les autres ». « Le handicap ne devrait jamais être un motif ou une justification pour mettre fin à la vie de quelqu’un, directement ou indirectement », rappellent les experts.
S’il s’agissait de toute autre « minorité protégée », comme une « minorité raciale » ou encore « sexuelle », personne n’accepterait une telle situation estiment-ils, dénonçant de plus le fait que les personnes handicapées ne soient pas suffisamment impliquées dans l’élaboration de ces législations. « Le handicap n’est ni une charge ni un manque, soulignent les experts. C’est un aspect universel de la condition humaine. »
Pour les experts des Nations unies, les personnes handicapées, les personnes âgées, et a fortiori les personnes âgées handicapées, peuvent se sentir poussées « subtilement » à mettre fin à leur vie prématurément, en raison d’« obstacles comportementaux » ainsi que « du manque de services et de soutien adaptés ». « La proportion de personnes handicapées vivant dans la pauvreté est sensiblement plus élevée que celle des personnes non handicapées. Dans certains pays, elle est le double », rappellent-ils. « En aucun cas, la loi ne devrait assurer que la décision de mettre fin à sa vie avec le soutien de l’État peut être bien fondée pour une personne handicapée qui n’est pas mourante. »
[1] Gerard Quinn, Special Rapporteur on the rights of persons with disabilities ; Olivier De Schutter, Special Rapporteur on extreme poverty and human rights ; Claudia Mahler, Independent Expert on the enjoyment of all human rights by older persons
Source : genethique.org
par Vatican News, 29/01/2021, extraits
Le Parlement portugais a adopté vendredi 29 janvier à une large majorité une loi autorisant «la mort médicalement assistée» qui fera de ce pays le quatrième en Europe, après les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, à légaliser l'euthanasie, quand elle entrera en vigueur. La Conférence épiscopale locale a réagi avec «tristesse et indignation».
Alors que la pandémie continue, «c'est une contradiction», répètent les évêques, «de légaliser la mort dans ce contexte, en rejetant les leçons que cette pandémie nous a données sur la valeur précieuse de la vie humaine, que la communauté en général et les travailleurs de la santé en particulier essaient de sauver de façon surhumaine». Le projet de loi approuvé vendredi 29 janvier «porte atteinte au principe de l'inviolabilité de la vie humaine inscrit dans notre loi fondamentale», ajoutent les prélats, en rappelant que, bien qu'ayant été approuvée, la législation «peut encore faire l'objet d'un contrôle constitutionnel».
Cette loi, venue fusionner ces différentes propositions, prévoit que seuls les Portugais majeurs, résidant dans le pays et se trouvant «dans une situation de souffrance extrême, présentant des lésions irréversibles» ou atteints «d'une maladie incurable», pourront avoir recours au suicide assisté.
Appel à prolonger la vie
La Conférence épiscopale portugaise (Cep) définit donc comme inacceptable le fait que l'euthanasie soit «une réponse à la maladie et à la souffrance», car l'accepter signifie «renoncer à soulager la souffrance elle-même et transmettre la fausse idée que la vie marquée par la douleur ne mérite plus d'être protégée et devient un fardeau pour soi-même, pour ceux qui nous entourent, pour les services de santé et pour l'ensemble de la société». D'où l'appel à protéger plutôt la vie, «surtout quand elle est la plus fragile...».
Le débat sur la légalisation de l'euthanasie a été très animé ces derniers mois et l'Église catholique a souvent fait entendre sa voix, réitérant l'importance de protéger la vie de la conception à la mort naturelle.
Source : vaticannews.va
Les évêques portugais s’indignent contre la légalisation de l’euthanasie - Vatican News
2-3 minutes
Le Parlement portugais a adopté vendredi 29 janvier à une large majorité une loi autorisant «la mort médicalement assistée» qui fera de ce pays le quatrième en Europe, après les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, à légaliser l'euthanasie, quand elle entrera en vigueur. La Conférence épiscopale locale a réagi avec «tristesse et indignation».
Alors que la pandémie continue, «c'est une contradiction», répètent les évêques, «de légaliser la mort dans ce contexte, en rejetant les leçons que cette pandémie nous a données sur la valeur précieuse de la vie humaine, que la communauté en général et les travailleurs de la santé en particulier essaient de sauver de façon surhumaine». Le projet de loi approuvé vendredi 29 janvier «porte atteinte au principe de l'inviolabilité de la vie humaine inscrit dans notre loi fondamentale», ajoutent les prélats, en rappelant que, bien qu'ayant été approuvée, la législation «peut encore faire l'objet d'un contrôle constitutionnel».
Cette loi, venue fusionner ces différentes propositions, prévoit que seuls les Portugais majeurs, résidant dans le pays et se trouvant «dans une situation de souffrance extrême, présentant des lésions irréversibles» ou atteints «d'une maladie incurable», pourront avoir recours au suicide assisté.
Appel à prolonger la vie
La Conférence épiscopale portugaise (Cep) définit donc comme inacceptable le fait que l'euthanasie soit «une réponse à la maladie et à la souffrance», car l'accepter signifie «renoncer à soulager la souffrance elle-même et transmettre la fausse idée que la vie marquée par la douleur ne mérite plus d'être protégée et devient un fardeau pour soi-même, pour ceux qui nous entourent, pour les services de santé et pour l'ensemble de la société». D'où l'appel à protéger plutôt la vie, «surtout quand elle est la plus fragile, avec tous les moyens et notamment avec l'accès aux soins palliatifs, dont la majorité de la population portugaise ne dispose pas encore».
Le débat sur la légalisation de l'euthanasie a été très animé ces derniers mois et l'Église catholique a souvent fait entendre sa voix, réitérant l'importance de protéger la vie de la conception à la mort naturelle.
par Claude Villeneuve, 13/01/2021
On entend souvent dire que la distanciation physique, le confinement et le couvre-feu, c’est beaucoup s’imposer à soi-même et à l’économie pour sauver des personnes déjà âgées ou atteintes de comorbidités, supposées mourir bientôt de toute façon.
On répond généralement que c’est le système de santé qui doit être protégé. Que ces gens, même âgés et malades, vont nécessiter des soins prodigués par du personnel déjà surchargé et épuisé.
Cela est vrai, mais personnellement, je n’ai même plus envie de me rendre à cet argument-là. Je trouve qu’on n’a pas assez dit et redit que les aînés valent la peine d’être sauvés, point barre.
Une vie riche
Le mot comorbidité est lourd en lui-même. Quand on l’entend, on s’imagine une personne avec des tubes dans le nez, les jambes enflées comme des jambons, le corps blême couvert de grosses veines bleues.
Or, ce n’est pas ça, une comorbidité. Une personne âgée de 75 ans peut très bien faire de l’hypertension ou du diabète tout en menant une existence active et productive. Elle peut pratiquer l’activité physique, avoir une vie sociale et familiale riche, être impliquée dans sa communauté. Il y a même des gens qui occupent encore des emplois à cet âge-là, même s’ils accumulent eux aussi les petits bobos qui viennent avec le fait de vieillir.
Cela dit, présenter un facteur de risque par rapport à la COVID-19, ça ne fait pas de toi un grand malade ou un invalide.
Mon grand-père est mort subitement à 83 ans. Il faisait de l’insuffisance cardiaque depuis plusieurs années. Ça ne l’avait pas empêché de débarquer sans avertir chez ma mère, la veille, pour faire des travaux sur son terrain.
Ma grand-mère est décédée à 96 ans. À la fin, elle n’était plus toute là, mais cinq ou six années auparavant, elle nous faisait encore à dîner dans sa maison et elle préparait ses pâtés à la viande pour le temps des Fêtes en ricanant. Jusqu’à la fin, elle nous a raconté notre histoire. Pourtant, ça faisait plus de 20 ans qu’elle avait un diagnostic de diabète.
Si un virus sournois, mais contrôlable, était venu chercher mes grands-parents à 70 ans, on ne se serait certainement pas dit que c’était correct, puisqu’ils étaient dus pour mourir de toute façon.
Constat de société
Selon l’INSPQ, 40 % de la population québécoise vit avec une maladie chronique. Ce taux grimpe à 70 % après 65 ans. Cette situation s’explique beaucoup par les habitudes de vie, c’est vrai, mais aussi par des facteurs congénitaux, environnementaux et sociaux.
À un moment donné, il va falloir poser des constats lucides sur notre société. On ne peut pas simplement dire qu’il suffit d’enfermer les personnes vulnérables pour les protéger, puis jeter la clé. En incluant leurs proches, le personnel qui les soigne et les membres de leur propre famille, c’est bien au-delà de la moitié de la société qu’il faudrait mettre en quarantaine complète pour qu’une minorité puisse vaquer à ses occupations.
À la fin, la vie de nos personnes âgées vaut la peine d’être protégée elle aussi. Faire ce choix-là, ce n’est pas un signe de faiblesse d’une société trop douillette. C’est un signe de décence d’un peuple reconnaissant envers ses aînés.
Source : journaldequebec.com
journaldequebec.com
Les aînés valent la peine d’être sauvés
Claude Villeneuve
3-4 minutes
On entend souvent dire que la distanciation physique, le confinement et le couvre-feu, c’est beaucoup s’imposer à soi-même et à l’économie pour sauver des personnes déjà âgées ou atteintes de comorbidités, supposées mourir bientôt de toute façon.
On répond généralement que c’est le système de santé qui doit être protégé. Que ces gens, même âgés et malades, vont nécessiter des soins prodigués par du personnel déjà surchargé et épuisé.
Cela est vrai, mais personnellement, je n’ai même plus envie de me rendre à cet argument-là. Je trouve qu’on n’a pas assez dit et redit que les aînés valent la peine d’être sauvés, point barre.
Une vie riche
Le mot comorbidité est lourd en lui-même. Quand on l’entend, on s’imagine une personne avec des tubes dans le nez, les jambes enflées comme des jambons, le corps blême couvert de grosses veines bleues.
Or, ce n’est pas ça, une comorbidité. Une personne âgée de 75 ans peut très bien faire de l’hypertension ou du diabète tout en menant une existence active et productive. Elle peut pratiquer l’activité physique, avoir une vie sociale et familiale riche, être impliquée dans sa communauté. Il y a même des gens qui occupent encore des emplois à cet âge-là, même s’ils accumulent eux aussi les petits bobos qui viennent avec le fait de vieillir.
Cela dit, présenter un facteur de risque par rapport à la COVID-19, ça ne fait pas de toi un grand malade ou un invalide.
Mon grand-père est mort subitement à 83 ans. Il faisait de l’insuffisance cardiaque depuis plusieurs années. Ça ne l’avait pas empêché de débarquer sans avertir chez ma mère, la veille, pour faire des travaux sur son terrain.
Ma grand-mère est décédée à 96 ans. À la fin, elle n’était plus toute là, mais cinq ou six années auparavant, elle nous faisait encore à dîner dans sa maison et elle préparait ses pâtés à la viande pour le temps des Fêtes en ricanant. Jusqu’à la fin, elle nous a raconté notre histoire. Pourtant, ça faisait plus de 20 ans qu’elle avait un diagnostic de diabète.
Si un virus sournois, mais contrôlable, était venu chercher mes grands-parents à 70 ans, on ne se serait certainement pas dit que c’était correct, puisqu’ils étaient dus pour mourir de toute façon.
Constat de société
Selon l’INSPQ, 40 % de la population québécoise vit avec une maladie chronique. Ce taux grimpe à 70 % après 65 ans. Cette situation s’explique beaucoup par les habitudes de vie, c’est vrai, mais aussi par des facteurs congénitaux, environnementaux et sociaux.
À un moment donné, il va falloir poser des constats lucides sur notre société. On ne peut pas simplement dire qu’il suffit d’enfermer les personnes vulnérables pour les protéger, puis jeter la clé. En incluant leurs proches, le personnel qui les soigne et les membres de leur propre famille, c’est bien au-delà de la moitié de la société qu’il faudrait mettre en quarantaine complète pour qu’une minorité puisse vaquer à ses occupations.
À la fin, la vie de nos personnes âgées vaut la peine d’être protégée elle aussi. Faire ce choix-là, ce n’est pas un signe de faiblesse d’une société trop douillette. C’est un signe de décence d’un peuple reconnaissant envers ses aînés.
A l'Ehpad Korian Le Gâtinais, une fête de Noël intergénérationnelle :
L'Ehpad a décidé d’amener un peu de bonheur à ses résidents en organisant un Noël dans l’établissement.
Une parade a été organisée pour l’occasion puis un chalet a été installé pour offrir aux résidents des crêpes. Une initiative qui vise à redonner du baume au cœur aux habitants de cet établissement. Un Noël confiné mais un Noël quand même.
(source : Cnews)
Et à l'Ehpad les Jasmins de Cabrol à Pégomas, Noël dure 24 jours !
Pour éviter toute contamination à l'extérieur, c'est Noël tous les jours dans cet Ehpad des Alpes-Maritimes
Les réunions de fin d'année sont potentiellement dangereuses pour les personnes âgées, avec un risque accru de transmission du Covid-19. A Pégomas, l'Ehpad les Jasmins de Cabrol suggère aux familles de venir voir leur aîné "à volonté". L'esprit de Noël, c'est pendant trois semaines non stop !
Les résidents qui sortiront de l'établissement pour une déjeuner ou un dîner s'exposent à une contamination au Covid-19. Plutôt que les déplacer, mieux vaut venir les voir dans la résidence, tous les jours si on le souhaite, pour profiter de toutes les animations dans le strict respect des gestes barrières. Car c'est désormais établi,
Contacts accrus, relâchement des mesures barrières, brassage géographique et réunions intergénérationnelles sont autant de facteurs favorables pour la circulation du virus, en particulier chez les personnes âgées, davantage à risque. Le moment du repas est certainement une bonne occasion de transmission virale car les gens sont contraints de retirer le masque.
Des retrouvailles festives
Du coup, aux Jasmins de Cabrol, le ton est donné de jour et de nuit, à l'extérieur et à l'intérieur avec un grand sapin et des décorations partout.
Pour le personnel (45 à 50 salariés permanents) la couleur c'est le rouge, avec des bonnets de Père Noël, car c'est la fête jusqu'à la fin de l'année !
L'année a été éprouvante, inédite, il a fallu s'adapter. Cette année, impossible de faire un grand banquet de 200 personnes comme avant. 2020 aura aussi son charme, on est ravi de proposer une alternative. (Anne-Daphnée Brice, les Jasmins de Cabrol)
Dégustation d'huitres au menu aujourd'hui, vin chaud, musique, chanteur, marché de Noël tout est fait pour gâter les résidents et leurs proches lors de moments de convivialité.
Concrètement, les consignes sont strictes :
► 24 créneaux sont proposés au total chaque jour, sachant qu'une famille, c'est deux personnes plus le senior.
► Il n'y a pas plus de 4 familles en même temps.
► Durée de la visite : une heure max.
► Masque et gestes barrières pour tous ( sauf quand on trinque au champagne ou que l'on savoure les canapés et autres gourmandises préparés pour l'occasion !
Les résidents et leurs proches disposent d'un créneau d'une heure, chaque jour s'ils le souhaitent !
Et les chiffres grimpent vite. 6 rendez-vous quotidiens pendant 24 jours, cela fait beaucoup, et une grosse organisation pour l'équipe. Mais il n'y a qu'une priorité. Les 80 résidents ont passé 2020 sans un seul cas de Covid, l'objectif est de bien terminer l'année, sans aucun malade.
Et le résultat est là, avec des regards qui pétillent, des rires, des chants et des danses, et on tape dans les mains !
Geneviève vient voir son père plusieurs fois par semaine. Cette formule leur convient bien à tous les deux. Pour lui, " les réjouissances sont les bienvenues". Même avis de sa fille;
Ça égaye, c'est vrai, c'est sympa. Avec toutes les précautions que les maisons de retraite ont prises cette année, si on sort les résidents et qu'ils sont contaminés, ça va être compliqué. Il vaut mieux venir les voir en toute sécurité. Si on les sort, pour un repas pris à l'extérieur, c'est au retour un confinement d'une semaine, c'est cher payé ! (Geneviève, fille d'un résident)
Guy Lucas veut également rester prudent. Son frère ne sortira pas tout de suite de la maison de retraite.
En début d'année, si ça va mieux, je viendrai le chercher pour aller à la maison, ça le changera de l'ordinaire. (Guy Lucas, frère d'un pensionnaire)
Dans la résidence, il y a aussi un marché de Noël : les résidentes ont cousu des masques, obligatoires pendant cette période d'épidémie, et ils sont mis à la vente dans l'établissement et le vendredi, sur le marché de Pégomas.
Une fierté pour celles qui ont participé à cette aventure, et un bonus pour l'association Adrien car c'est à elle que les bénéfices seront versés.
Source : France 3 Régions
Pour éviter toute contamination à l'extérieur, c'est Noël tous les jours dans cet Ehpad des Alpes-Maritimes
Santé publique France
6-7 minutes
Les réunions de fin d'année sont potentiellement dangereuses pour les personnes âgées, avec un risque accru de trabsmission du Covid-19. A Pégomas, l'Ehpad les Jasmins de Cabrol suggère aux familles de venir voir leur aîné "à volonté". L'esprit de Noël, c'est pendant trois semaines non stop !
Comment profiter des fêtes sans exposer les personnes vulnérables, c'est-à-dire les personnes en Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes)?
A Pégomas dans les Alpes-Maritimes, aux Jasmins de Cabrol, la réponse est simple.
L'esprit de Noël est bien là !
L'esprit de Noël est bien là ! • © RICHARD DE SILVESTRO / FTV
Les résidents qui sortiront de l'établissement pour une déjeuner ou un dîner s'exposent à une contamination au Covid-19. Plutôt que les déplacer, mieux vaut venir les voir dans la résidence, tous les jours si on le souhaite, pour profiter de toutes les animations dans le strict respect des gestes barrières. Car c'est désormais établi,
Contacts accrus, relâchement des mesures barrières, brassage géographique et réunions intergénérationnelles sont autant de facteurs favorables pour la circulation du virus, en particulier chez les personnes âgées, davantage à risque. Le moment du repas est certainement une bonne occasion de transmission virale car les gens sont contraints de retirer le masque.
Des retrouvailles festives
Du coup, aux Jasmins de Cabrol, le ton est donné de jour et de nuit, à l'extérieur et à l'intérieur avec un grand sapin et des décorations partout.
Les fêtes de fin d'année font craindre que des contaminations importantes intrafamiliales.
Les fêtes de fin d'année font craindre que des contaminations importantes intrafamiliales. • © ERIC DERVAUX
Pour le personnel (45 à 50 salariés permanents) la couleur c'est le rouge, avec des bonnets de Père Noël, car c'est la fête jusqu'à la fin de l'année !
L'année a été éprouvante, inédite, il a fallu s'adapter. Cette année, impossible de faire un grand banquet de 200 personnes comme avant. 2020 aura aussi son charme, on est ravi de proposer une alternative.
Anne-Daphnée Brice, les Jasmins de Cabrol
Dégustation d'huitres au menu aujourd'hui, vin chaud, musique, chanteur, marché de Noël tout est fait pour gâter les résidents et leurs proches lors de moments de convivialité.
Musique, huitres, champagne et petits fours !
Musique, huitres, champagne et petits fours ! • © RICHARD DE SILVESTRO / FTV
Concrètement, les consignes sont strictes :
► 24 créneaux sont proposés au total chaque jour, sachant qu'une famille, c'est deux personnes plus le senior.
► Il n'y a pas plus de 4 familles en même temps.
► Durée de la visite : une heure max.
► Masque et gestes barrières pour tous ( sauf quand on trinque au champagne ou que l'on savoure les canapés et autres gourmandises préparés pour l'occasion !
Les résidents et leurs proches disposent d'un créneau d'une heure, chaque jour s'ils le souhaitent !
Les résidents et leurs proches disposent d'un créneau d'une heure, chaque jour s'ils le souhaitent ! • © ERIC DERVAUX
Et les chiffres grimpent vite. 6 rendez-vous quotidiens pendant 24 jours, cela fait beaucoup, et une grosse organisation pour l'équipe. Mais il n'y a qu'une priorité. Les 80 résidents ont passé 2020 sans un seul cas de Covid, l'objectif est de bien terminer l'année, sans aucun malade.
Ambiance festive, reportage :
Et le résultat est là, avec des regards qui pétillent, des rires, des chants et des danses, et on tape dans les mains !
Geneviève vient voir son père plusieurs fois par semaine. Cette formule leur convient bien à tous les deux. Pour lui, " les réjouissances sont les bienvenues". Même avis de sa fille;
Ça égaye, c'est vrai, c'est sympa. Avec toutes les précautions que les maisons de retraite ont prises cette année, si on sort les résidents et qu'ils sont contaminés, ça va être compliqué. Il vaut mieux venir les voir en toute sécurité. Si on les sort, pour un repas pris à l'extérieur, c'est au retour un confinement d'une semaine, c'est cher payé !
Geneviève, fille d'un résident
Guy Lucas veut également rester prudent. Son frère ne sortira pas tout de suite de la maison de retraite.
En début d'année, si ça va mieux, je viendrai le chercher pour aller à la maison, ça le changera de l'ordinaire.
Guy Lucas, frère d'un pensionnaire
Dans la résidence, il y a aussi un marché de Noël : les résidentes ont cousu des masques, obligatoires pendant cette période d'épidémie, et ils sont mis à la vente dans l'établissement et le vendredi, sur le marché de Pégomas.
Une fierté pour celles qui ont participé à cette aventure, et un bonus pour l'association Adrien car c'est à elle que les bénéfices seront versés.
Pour ceux qui passeront les fêtes en famille
La ministre chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, a annoncé ce samedi 12 décembre un assouplissement du protocole sanitaire recommandé aux Ehpad à l'occasion des fêtes de fin d'année (du 15 décembre 2020 et jusqu’au 3 janvier 2021).
"A titre exceptionnel", les sorties des résidents seront facilitées pour qu'ils puissent retrouver leur famille. Les proches des personnes âgées sont "fortement encouragés" à réaliser un test PCR ou antigénique au préalable. Ils sont aussi invités à respecter les mesures de précaution (les gestes barrières, la distanciation, l'aération…).
A leur retour dans leur Ehpad, les résidents devront passer un test RT-PCR ou antigénique. Ils devront aussi respecter "très strictement" les gestes barrières et porter "systématiquement" un masque chirurgical en présence d'autres personnes. Ils ne pourront en outre pas participer aux activités collectives pendant sept jours et resteront confinés dans leur chambre.
par Vatican News, 18/12/2020
«Le plus faible est celui qui doit être servi, c'est le cœur de l'Evangile et c'est le cœur de l'humanité», Mgr Demetrio Fernandez appelle à la compassion envers ceux qui souffrent. L’évêque de Cordoue, en Espagne, revient pour Vatican News sur la loi en faveur de l'euthanasie, approuvée par les députés espagnols cette semaine.
Entretien réalisé par Manuel Cubías - Cité du Vatican
Le 17 décembre dernier, le Congrès des députés a approuvé un projet de loi facilitant et réglementant l'euthanasie, un texte qui doit encore être approuvé par le Sénat. Les défenseurs du texte espèrent que la loi entrera en vigueur au mois d'avril tandis que l'Église catholique et d'autres entités de la société civile rejette avec force cette réforme.
En quoi consiste la loi ?
Le projet de loi se focalise sur le suicide assisté, qui permet à une personne qui en a assez de vivre, de demander à son médecin de l'aider à mourir. «Ce projet de loi ouvre la possibilité pour les médecins d'effectuer cette action légalement», déplore Mgr Fernández. La loi stipule en outre qu'il y aura des cas où la décision ne sera pas prise par le sujet dans le plein usage de sa liberté: elle pourra être prise par lui mais également par sa famille et le système de santé pourra aussi le décider d'office, explique le prélat qui dénonce le fait que la fin d’une vie puisse être ainsi induite en personne ou par un tiers.
Oter la souffrance, la priorité
«Au lieu d'accompagner la personne avec des soins palliatifs pour qu’elle ne souffre plus, on choisit de la supprimer» pointe l’évêque. Il met en évidence le fait que les soins palliatifs sont mis de côté parce qu'ils représentent un investissement économique en ressources humaines et médicales. «Il est moins coûteux de supprimer une personne que de la soigner avec les moyens que la médecine offre aujourd'hui».
Une énorme régression
«Nous sommes devant une loi qui se présente comme étant un signe de liberté et de progrès, mais c'est une énorme régression, puisque la personne passe au dernier plan et au dernier rang», dénonce Mgr Fernández. Au nom de l’Église, il dit non à la mort et défend plus que jamais la vie, une vision soutenue à Rome. Le prélat mentionne l’encyclique Evangelium vitae de saint Jean-Paul II et le souci constant du Pape François de s’opposer à la culture du déchet.
Accompagner les malades
À ce titre, Mgr Fernandez évoque une autre difficulté, celle pour les familles concernées de s’occuper de leur proche atteint de maladie grave ou en phase terminale. «Elles ne peuvent pas le faire car elles doivent toutes travailler», note-t-il, «le problème devient donc un problème social». Une des réponses qui se profile alors est celle du rejet. Face à cette réalité, l’évêque de Cordoue rappelle que la personne «vaut pour elle-même, et non pour ce qu’elle produit», il réaffirme avec force que ce sont les plus faibles qui doivent être pris en charge, car «c’est le cœur de l’Évangile et de l’humanité». Il appelle chacun à se montrer compatissant et plein de miséricorde envers les plus faibles.
«Tous les médecins que j'ai entendus disent que lorsqu'un patient est bien soigné, qu'il a de l'amour et de l'attention, il ne demande pas la mort», rapporte Mgr Fernández.
Le prélat espagnol invite la communauté chrétienne à se réveiller parce qu'elle a ici «une tâche immense, un grand défi à relever pour accompagner les malades afin qu'ils se sentent aimés dans ce moment décisif de leur vie», a-t-il ajouté, et cela s'étend aux soins des non-croyants, car en tant que personne ils méritent une attention, un accompagnement jusqu'au dernier moment.
Source : vaticannews.va
Espagne: L'Église s'oppose au projet de loi sur le suicide assisté - Vatican News
4-5 minutes
«Le plus faible est celui qui doit être servi, c'est le cœur de l'Evangile et c'est le cœur de l'humanité», Mgr Demetrio Fernandez appelle à la compassion envers ceux qui souffrent. L’évêque de Cordoue, en Espagne, revient pour Vatican News sur la loi en faveur de l'euthanasie, approuvée par les députés espagnols cette semaine.
Entretien réalisé par Manuel Cubías - Cité du Vatican
Le 17 décembre dernier, le Congrès des députés a approuvé un projet de loi facilitant et réglementant l'euthanasie, un texte qui doit encore être approuvé par le Sénat. Les défenseurs du texte espèrent que la loi entrera en vigueur au mois d'avril tandis que l'Église catholique et d'autres entités de la société civile rejette avec force cette réforme.
En quoi consiste la loi ?
Le projet de loi se focalise sur le suicide assisté, qui permet à une personne qui en a assez de vivre, de demander à son médecin de l'aider à mourir. «Ce projet de loi ouvre la possibilité pour les médecins d'effectuer cette action légalement», déplore Mgr Fernández. La loi stipule en outre qu'il y aura des cas où la décision ne sera pas prise par le sujet dans le plein usage de sa liberté: elle pourra être prise par lui mais également par sa famille et le système de santé pourra aussi le décider d'office, explique le prélat qui dénonce le fait que la fin d’une vie puisse être ainsi induite en personne ou par un tiers.
Oter la souffrance, la priorité
«Au lieu d'accompagner la personne avec des soins palliatifs pour qu’elle ne souffre plus, on choisit de la supprimer» pointe l’évêque. Il met en évidence le fait que les soins palliatifs sont mis de côté parce qu'ils représentent un investissement économique en ressources humaines et médicales. «Il est moins coûteux de supprimer une personne que de la soigner avec les moyens que la médecine offre aujourd'hui».
Une énorme régression
«Nous sommes devant une loi qui se présente comme étant un signe de liberté et de progrès, mais c'est une énorme régression, puisque la personne passe au dernier plan et au dernier rang», dénonce Mgr Fernández. Au nom de l’Église, il dit non à la mort et défend plus que jamais la vie, une vision soutenue à Rome. Le prélat mentionne l’encyclique Evangelium vitae de saint Jean-Paul II et le souci constant du Pape François de s’opposer à la culture du déchet.
Accompagner les malades
À ce titre, Mgr Fernandez évoque une autre difficulté, celle pour les familles concernées de s’occuper de leur proche atteint de maladie grave ou en phase terminale. «Elles ne peuvent pas le faire car elles doivent toutes travailler», note-t-il, «le problème devient donc un problème social». Une des réponses qui se profile alors est celle du rejet. Face à cette réalité, l’évêque de Cordoue rappelle que la personne «vaut pour elle-même, et non pour ce qu’elle produit», il réaffirme avec force que ce sont les plus faibles qui doivent être pris en charge, car «c’est le cœur de l’Évangile et de l’humanité». Il appelle chacun à se montrer compatissant et plein de miséricorde envers les plus faibles.
«Tous les médecins que j'ai entendus disent que lorsqu'un patient est bien soigné, qu'il a de l'amour et de l'attention, il ne demande pas la mort», rapporte Mgr Fernández.
Le prélat espagnol invite la communauté chrétienne à se réveiller parce qu'elle a ici «une tâche immense, un grand défi à relever pour accompagner les malades afin qu'ils se sentent aimés dans ce moment décisif de leur vie», a-t-il ajouté, et cela s'étend aux soins des non-croyants, car en tant que personne ils méritent une attention, un accompagnement jusqu'au dernier moment.
par Gènéthique, 15/10/2020
Alors que les Néo-Zélandais se prononceront sur la dépénalisation de l’euthanasie lors d’un référendum le 17 octobre, des personnes handicapées se disent inquiètes. Bien que la loi prévoie d’autoriser le suicide assisté uniquement pour les personnes en phase terminale, ses détracteurs dénoncent une limite floue. La commissaire aux droits des personnes handicapées, Paula Tesoriero, amputée et ancienne paralympienne, affirme qu’il n’existe pas de critère de distinction claire entre le handicap et la maladie en phase terminale définie comme un « état avancé de déclin irréversible de ses capacités physiques ». Selon elle, « il existe de nombreux types de handicap, y compris les maladies neuromusculaires, qui sont terminales par leur nature même ». Et « nombre de personnes handicapées sont très susceptibles d’être éligibles, ou de le devenir facilement » estime-t-elle.
« Si toutes les personnes handicapées ne sont pas vulnérables, beaucoup le sont », alerte la commissaire. Le Dr Huhana Hickey, avocat et défenseur des personnes handicapées souffrant elle-même de sclérose en plaques, partage son inquiétude. « La société sous-estime déjà les personnes handicapées et donne à beaucoup le sentiment qu’elles sont des « déchets » du système de santé, estime-elle. Pouvez-vous imaginer ce qui se passera si [cette loi] entre en vigueur ? »
Source : genethique.org
par Charlotte d'Ornellas, 20/09/2020
Emmanuel Macron a récemment refusé d'accéder à la demande d'un citoyen français gravement malade, militant de la légalisation de “l'aide active à mourir” . Des députés dits “progressistes” espèrent déjà modifier la loi.
Jean-Louis Touraine n'aime pas le mot “euthanasie”, mais espère déjà que le Parlement français se penchera sur « l'aide active à mourir » d'ici à la fin du mandat d'Emmanuel Macron. Il vient de réactualiser sa proposition de loi et souhaite la soumettre rapidement à ses collègues. Pourquoi maintenant ? En raison de la récente médiatisation de l'histoire d'Alain Cocq, un homme atteint d'une maladie dégénérative qui a demandé au chef de l'État de lui accorder l'euthanasie « à titre compassionnel ». Emmanuel Macron a répondu que même le président n'est « pas au-dessus des lois ». Dans l'entourage élyséen, on précise que « le président n'est pas favorable à une évolution de la législation sur la fin de vie » et qu'il préconise plutôt de « faire connaître et faciliter l'application de la loi Claeys-Leonetti ».
À ceci près que cette loi, votée en 2016, ne semble pas satisfaire grand monde. À l'époque, François Hollande avait renoncé à dépénaliser clairement l'euthanasie juste après l'énorme mobilisation de La Manif pour tous. Mais beaucoup, alors, considéraient la loi Claeys-Leonetti comme “transitoire”. À commencer par la ministre de la Santé de l'époque, Marisol Touraine, qui voyait cette loi comme « un pas supplémentaire en direction » de l'euthanasie, et qui y décèle encore aujourd'hui « un changement de paradigme historique sur lequel on ne pourra pas revenir ». En l'occurrence, le droit de “choisir sa mort”.
Concrètement, cette loi concerne les « malades et personnes en fin de vie », sans que nul n'ait jamais clairement défini la “fin de vie”. Elle s'adresse en réalité à des personnes atteintes d'une « affection grave ou incurable » ainsi qu'à celles qui décident d'arrêter un traitement en engageant ainsi leur pronostic vital : la loi leur permet alors d'avoir recours à une « sédation profonde et continue […] jusqu'au décès ».
L'intention du médecin relève bien d'un acte d'euthanasie
Les opposants à l'euthanasie y voient une pudeur hypocrite, que résume le professeur d'éthique médicale à l'université Paris-Saclay Emmanuel Hirsch : « L'intention du médecin relève bien d'un acte d'euthanasie, mais différé dans le temps plutôt que de provoquer une mort rapide. » Il reconnaît à Alain Cocq le mérite de lever le voile sur les ambiguïtés de la loi. Car ce dernier fait partie des militants de l'euthanasie : il aurait pu se suicider, il aurait aussi pu réclamer la sédation profonde et continue après avoir arrêté ses traitements, son hydratation et sa nutrition. Dès lors, il aurait été, de facto, en fin de vie. Mais Alain Cocq a refusé de mourir « dans les vapes », réclamant la légalisation du suicide médicalement assisté. Devant une trop grande souffrance causée par sa décision d'arrêter traitements et alimentation, il a finalement accepté de bénéficier de soins palliatifs, mais compte poursuivre son combat.
Cette fois-ci, Emmanuel Macron a dit non. Mais un an plus tôt, à l'époque de l'“affaire” Vincent Lambert, le gouvernement ne s'était pas empêché d'intervenir. Au terme d'une interminable bataille juridique, la cour d'appel de Paris venait d'ordonner la reprise de l'alimentation et de l'hydratation de Vincent Lambert, le gouvernement s'était alors pourvu en cassation. Vincent Lambert a fini par mourir, neuf jours après le début d'une sédation profonde et continue alors qu'il n'était pas en fin de vie et qu'il n'avait jamais rédigé de directives anticipées. Quelque 1 500 personnes se trouvent aujourd'hui dans la situation de Vincent Lambert, accompagnées dans des établissements spécialisés. Si Vincent Lambert est mort au nom d'une conception de la mort “dans la dignité”, quel est pour eux le message ainsi adressé ? La société oserait-elle répondre que leur existence est indigne d'être vécue ?
La situation avait fait réagir Michel Houellebecq. Discret sur les questions qui animent la société, si ce n'est dans ses romans, l'écrivain était sorti de son silence dans les colonnes du Monde , puis en préface de l'ouvrage d'Emmanuel Hirsch consacré à ce sujet ( Vincent Lambert, une mort exemplaire ?, Les Éditions du Cerf). À l'époque, Houellebecq se demandait si le devoir de la société n'était pas de prendre en charge, de soigner et de donner un cadre de vie à ces patients très lourdement handicapés. Sa réponse était sans appel : « La réponse est oui, pour des raisons morales évidentes (et, si notre société venait à répondre par la négative, je devrais, dès lors, me séparer d'elle). » Aujourd'hui encore, l'écrivain est terrifié par ce qui s'est passé, et peut-être plus encore par l'évolution euthanasique que certains souhaitent.
Des limites sans cesse discutées ou repoussées
Écrivain populaire s'il en est, l'homme est pourtant bien seul sur ce terrain. Comme le répète Jean-Louis Touraine, 96 % des Français attendent qu'on laisse la possibilité à ceux qui le demandent et qui sont en fin de vie de choisir leur mort. Le député insiste sur les quelques “affaires” qui ont défrayé la chronique et qui semblent appeler un changement. L'émotion a emporté le débat, dans une société décidément façonnée par l'individualisme, le matérialisme et le relativisme : chacun désire maintenant choisir sa mort, sous la contrainte abstraite de l'imagination du pire.
Du côté des soignants concernés, le discours est parfois très différent. C'est le cas d'un collectif de 175 associations de bénévoles en soins palliatifs, qui commente le chiffre : « C'est une demande de bien-portants, qui occulte la parole des patients ! Personne ne peut se projeter sincèrement dans sa fin de vie et affirmer savoir ce qu'il souhaiterait alors effectivement. » Alain Cocq et d'autres avant lui semblent démentir. Mais combien n'ont pas de parole médiatique ? Combien pourraient raconter une réconciliation de dernière minute, une amélioration inespérée, une fin de vie entourée et paisible ? Sans doute la notion de “dignité” s'en trouverait-elle changée.
Si la loi devait - déjà - évoluer, il faudrait regarder alentour. Certains pays ont déjà dépénalisé l'euthanasie et les limites ne cessent jamais d'être discutées ou repoussées. Dès lors que le principe de l'interdiction de tuer est bafoué, qui pourra contester la légitimité de tel ou tel à vouloir mourir ? Pourquoi certains seraient autorisés à bénéficier d'un suicide médicalement assisté et d'autres non ? Au nom de quels principes supérieurs à la liberté individuelle puisqu'elle prévaut déjà dans le débat ? En d'autres termes, continuerons- nous à être un pays où on envoie les pompiers sauver celui qui tente de se jeter d'un pont parce que nous préférons aider à vivre plutôt qu'à mourir ? Et que celui qui établit une différence entre un jeune dépressif et un handicapé lourd, entre un adolescent désespéré et une personne très âgée se pose la question : qui décide de la dignité d'une personne si la dignité n'est plus inhérente au fait même d'être une personne ? Le débat devrait, au minimum, donner le vertige.
Source : valeursactuelles.com
par Zenit, 09/07/2020
« Deux arrêts de la Cour suprême en faveur de la liberté religieuse », titre Radio Vatican, ce 9 juillet 2020, après la victoire des Petites soeurs des pauvres et de deux écoles catholiques des Etats-Unis.
« C’est une double-victoire pour la liberté religieuse aux États-Unis : dans deux arrêts distincts, la Cour suprême s’est prononcée en faveur d’une congrégation religieuse féminine et de deux écoles catholiques qui avaient fait appel. La première, pour la reconnaissance du droit à l’objection de conscience dans l’application de l’Affordable Care Act (la réforme des soins de santé de l’ancienne administration Obama plus connue sous le nom d’Obamacare, ndlr), et pour le respect de la liberté d’enseignement dans les écoles confessionnelles », explique Radio Vatican.
Et de préciser la victoire pour l’objection de conscience des Petites sœurs des pauvres, qui aident les personnes âgées en état de précarité: « Les religieuses avaient fait appel des dispositions prévues par l’Obamacare prévoyant l’obligation, également pour les institutions religieuses, de couvrir les services d’avortement et de contraception dans les plans d’assurance de leurs employés, sous peine de sanctions sévères. La congrégation avait déjà remporté une victoire importante en 2014, lorsque la Cour suprême elle-même avait reconnu son droit à être exemptée de cette obligation. Les Petites sœurs des pauvres avaient toutefois déposé un deuxième recours, cette fois contre le compromis conclu avec le gouvernement, qui donnait la possibilité aux organisations confessionnelles de refuser la couverture d’assurance pour la contraception, avec ce que l’on appelle l' »opt-out », tout en permettant aux employés qui optent pour ces services d’être remboursés par l’État. Selon les Petites sœurs des pauvres, ce compromis les rendait complices de la fourniture de contraceptifs, ce qui était contraire à leurs principes religieux. »
Pour ce qui est des écoles, la radio du pape ajoute: « Le deuxième arrêt de la Cour suprême concerne la liberté des établissements d’enseignement confessionnel de sélectionner leur personnel sur la base de leurs principes religieux et donc sans interférence des autorités de l’État. Dans cette affaire, le tribunal de dernière instance du système judiciaire fédéral s’est prononcé en faveur de l’école Our Lady of Guadalupe et de l’école St James. »
Radio Vatican fait état de la réaction positive des évêques des Etats-Unis: « Les évêques américains saluent «un pas en avant important» pour la liberté religieuse et de conscience dans le pays. Deux déclarations en ce sens ont été publiées: la première par Mgr Thomas G. Wenski, président de la Commission pour la liberté religieuse de la Conférence épiscopale (USCCB), et Mgr Joseph F. Naumann, président des activités pro-vie des évêques, et la seconde, toujours par Mgr Wenki et Mgr Michael C. Barber, S.J. d’Oakland, président de la Commission pour l’éducation catholique de l’USCCB. »
La liberté de l’éducation
Ils insistent sur le respect de l’objection de conscience: « Le long litige des Petites Sœurs des Pauvres, comme dans d’autres cas similaires, aurait pu être évité en exemptant tous les objecteurs de conscience de l’obligation d’assurance pour les contraceptifs. «La contraception n’est pas un soin de santé» et «le gouvernement n’a pas le droit de forcer un ordre religieux à coopérer avec le mal», souligne la déclaration avec force, exprimant l’espoir que le jugement «clôturera définitivement cette affaire de discrimination gouvernementale contre les personnes de foi» et appelant à la vigilance pour l’avenir. »
Pour ce qui est de la liberté de l’éducation, Radio Vatican relève également la réaction des évêques: « « L‘éducation est un aspect central de la mission de l’Église: c’est une des œuvres spirituelles de miséricorde», rappellent-ils dans la déclaration. «Les écoles Our Lady of Guadalupe et St James ont le droit, reconnu par la Constitution, de sélectionner le personnel qui exerce ce ministère de l’Église» et le gouvernement n’a pas le pouvoir d’interférer dans les décisions relatives à ce ministère. «La décision de la Cour suprême a reconnu à juste titre cette limitation de l’autorité de l’État». »
Source : zenit.org
par Zenit, 25/05/2020
Plusieurs personnalités, dont Andrea Riccardi, Romano Prodi, Jurgen Habermas, Navy Pillay, Jeffrey D. Sachs, Marie de Hennezel, Jean-Pierre Denis, Michel Wieworka ou encore Stefania Giannini ont signé une tribune publiée ce week-end dans les colonnes du journal Ouest-France, dans laquelle ils appellent à une prise d’initiatives en faveur des personnes âgées.
Cet appel fait suite à la mobilisation de la Communauté de Sant’Egidio à travers toute l’Europe en faveur des personnes âgées touchées par la crise sanitaire du Covid-19. Le 14 avril, Valérie Régnier publiait notamment une tribune dans le Figaro : «Ehpad fermés à clef : à l’extérieur, le déchirement, à l’intérieur, l’angoisse».
Traduit dans différentes langues et diffusé au niveau international, l’appel des personnalités s’adresse à tous, citoyens et institutions, pour un changement ferme des mentalités qui conduise à prendre de nouvelles initiatives, sociales et sanitaires, à l’égard des populations âgées.
Pas d’avenir sans aînés. Appel international pour réhumaniser nos sociétés, contre une santé sélective
Avec la pandémie du Covid-19 les personnes âgées sont en danger dans beaucoup de pays européens comme ailleurs. Les chiffres dramatiques des décès dans les institutions font frémir.
Il y aura beaucoup à revoir dans les systèmes de santé publique et dans les bonnes pratiques nécessaires pour rejoindre et soigner tout le monde avec efficacité, pour dépasser le placement en établissement.
Nous sommes préoccupés par les récits funestes des hécatombes qui se produisent dans les instituts pour personnes âgées. L’idée s’installe qu’il est possible de sacrifier leurs vies en faveur d’autres vies. Le pape François parle à ce propos de « culture du déchet » qui retire aux personnes âgées le droit d’être considérées comme des personnes et fait d’elles un numéro et, dans certains cas, même moins que cela.
Dans beaucoup de pays d’Europe, face à l’exigence des soins, nous voyons apparaître un modèle périlleux qui privilégie une «santé sélective», tenant pour résiduelle la vie des personnes âgées. Leur plus grande vulnérabilité, l’avancée en âge et les autres pathologies possibles dont elles sont porteuses justifieraient une forme de « sélection » en faveur des sujets plus jeunes et plus sains.
Se résigner à une issue de cette sorte est humainement et juridiquement inacceptable. Cela l’est également dans une vision religieuse de la vie, mais aussi dans la logique des droits de l’homme et de la déontologie médicale. Aucun « état de nécessité » ne peut être accepté qui légitimerait ou codifierait des dérogations à de tels principes. La thèse qu’une espérance de vie plus courte comporte une diminution « légale » de sa valeur est, d’un point de vue juridique, une barbarie. Que cela advienne par le moyen d’une imposition (par l’État ou par les autorités sanitaires) extérieure à la volonté même de la personne représente une expropriation intolérable de plus des droits de l’individu.
L’apport des personnes âgées continue d’être l’objet d’importantes réflexions dans toutes les civilisations. Il est fondamental dans la trame sociale de la solidarité entre les générations. Nous ne pouvons pas laisser mourir la génération qui a lutté contre les dictatures, qui a peiné pour reconstruire après la guerre et qui a construit l’Europe.
Nous croyons qu’il est nécessaire de réaffirmer avec force les principes de l’égalité de traitement et du droit universel aux soins, conquis au cours des siècles. Le moment est venu de dédier toutes les ressources nécessaires à la sauvegarde du plus grand nombre de vies et d’humaniser l’accès aux soins pour tous. Que la valeur de la vie reste la même pour tous. Celui qui méprise l’existence fragile et faible des plus âgés se prépare à dévaluer toutes les existences.
Par cet appel, nous exprimons notre douleur et notre inquiétude devant le nombre excessif de morts de personnes âgées ces derniers mois et nous appelons de nos vœux une révolte morale afin qu’un changement de direction s’opère dans le soin réservé aux aînés, afin surtout que les plus vulnérables ne soient jamais considérés comme un poids ou, pire, comme inutiles.
Premiers signataires:
Andrea Riccardi, historien, fondateur de la Communauté de Sant’Egidio
Romano Prodi, ancien président du Conseil des ministres de la Commission européenne
Jeffrey D. Sachs, directeur de UN Sustainable Development Solutions Network
Aleksandra Dulkiewicz, maire de Gdansk, Pologne
Simonetta Agnello Hornby, écrivain, Royaume-Uni
Manuel Castells, professeur de sociologie de l’Université de Californie Berkeley, Espagne
Irina Bokova, ancienne directrice générale de l’UNESCO, membre du Haut comité pour la fraternité humaine, Bulgarie
Mark Eyskens, ancien premier ministre belge
Hans Gert Pöttering, ancien président du Parlement européen, Allemagne
Felipe González Márquez, ancien premier ministre espagnol
Marie De Hennezel, psychologue, France
Jean-Pierre Denis, directeur de l’hebdomadaire La Vie, France
Card. Matteo Zuppi, archevêque de Bologne
Adam Michnik, essayiste, directeur de Gazeta Wyborcza, Pologne
Michel Wieviorka, sociologue, président de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme de Paris, France
Giuseppe De Rita, fondateur de CENSIS
Stefania Giannini, directeur général adjoint de l’UNESCO
Maria Antónia Palla, journaliste, Portugal
Navi Pillay, juge, président ICDP, Afrique du Sud
Annette Schavan, ancienne ministre fédérale allemande de l’Éducation et de la recherche, Allemagne
Jürgen Habermas, philosophe, Allemagne
Source : zenit.org
par Gènéthique, 19/03/2020
Des chercheurs canadiens ont eu l’idée d’appliquer la technologie fNIRS[1], functional near-infrared spectroscopy, pour tenter d’entrer en communication avec les patients atteints d’une grave lésion cérébrale. Les chercheurs ont demandé à des volontaires en bonne santé de s’imaginer en train de jouer au tennis. Un casque, placé sur la tête des volontaires, utilise des faisceaux de lumière détectant les zones actives du cerveau. Jouer au tennis « active une zone spécifique du cerveau utilisée pour planifier des mouvements complexes ». Les volontaires devaient ensuite s'imaginer en train de jouer au tennis pour répondre « oui », ou rester détendus pour répondre « non ». Si les chercheurs voient s’activer la zone spécifique du cerveau, ils en déduisent que la personne répond « oui ». « Cette découverte pourrait donner aux patients atteints de lésions cérébrales graves la possibilité de communiquer ».
Des recherches ont montré qu’après une lésion cérébrale laissant la personne inconsciente, 50 % des familles interrompent les soins dans les 72 heures qui suivent l’admission à l’hôpital. « Cela signifie que certains patients qui auraient pu bien se rétablir meurent ». En effet, des patients que l’on croyait inconscients ont pu montrer, grâce à un scanner fNIRS, qu’ils étaient capables de s’imaginer jouer au tennis, ou faire mentalement le trajet jusqu’à chez eux. « Plusieurs études ont montré que près de 15% des patients que l'on croyait dans un état végétatif persistant - défini par une absence totale de conscience de soi ou de son environnement - sont en fait conscients, d'après l'activité cérébrale révélée par les scanners. »
Cette découverte pourrait dans un premier temps aider le patient à exprimer sa douleur, ses symptômes, son opinion ou des souhaits particuliers. Les chercheurs canadiens estiment que l’outil serait aussi précieux face à la prise de décisions vitales comme le refus d’un traitement jugé disproportionné, par exemple. En cas d’accident ayant provoqué des lésions cérébrales graves, les familles se sentent très seules, sans pouvoir demander l’avis du patient, premier concerné. Cependant, la fNIRS peut difficilement être « utilisée de façon éthique », notamment pour trois raisons :
Les chercheurs ont identifié sans erreur, dans l’expérience des volontaires sains, 79 % des réponses positives et 71 % des réponses négatives. Si cette marge d’erreur est acceptable pour des questions à conséquences légères, elle est inacceptable quand il est demandé au patient s’il juge bon de continuer à être soigné.
Il faut s’assurer que le patient ait vraiment la capacité de poser des choix. « De graves lésions cérébrales peuvent entraîner des déficits cognitifs - ce qui nous donne des raisons d'être sceptiques quant à la capacité de décision d'un patient, en particulier lorsqu'il s'agit de prendre des décisions complexes concernant un traitement vital ».
Il ne faut pas sous-évaluer le fait qu’une décision prise en urgence, juste après un accident, dans un contexte de grande souffrance, peut être très différente de celle du même patient, quelques semaines plus tard. « Il peut éprouver une douleur ou une détresse aiguë, ce qui peut l'empêcher de mettre en balance ses souffrances actuelles et son potentiel de guérison future. Les recherches suggèrent également que les gens ont tendance à surestimer à quel point leur vie serait pire avec un handicap grave. Un patient qui, au départ, considère qu'une vie de handicap grave est pire que la mort peut voir les choses différemment une fois qu'il s'est adapté à sa situation. »
Source : genethique.org
par Gènéthique, 09/04/2020, extraits
Selon une étude d’Orb Media, « l'âge que vous atteindrez dépend non seulement de votre attitude à l'égard du vieillissement, mais aussi de celle de votre entourage ». Cette étude « a conclu que les personnes ayant une attitude positive face au vieillissement vivent plus longtemps et ont une meilleure santé mentale ». A l’inverse, « ceux qui considèrent le vieillissement comme une mauvaise chose "sont plus susceptibles de souffrir d'une crise cardiaque, d'un accident vasculaire cérébral ou de mourir plusieurs années plus tôt" ».
Becca Levy, professeur d'épidémiologie à la Yale School of Public Health, mène des recherches sur l’attitude face au vieillissement depuis les années 1990. L’une des études qu’elle a conduites sur plusieurs décennies montre que « les Américains ayant une opinion positive du vieillissement vivent 7,5 ans de plus que ceux ayant une opinion négative ». Selon elle, c’est lié à la différence de « niveau de stress ». « Des études ont montré que le stress chronique peut non seulement faire vieillir le cerveau, mais aussi changer une personne au niveau cellulaire et accélérer le processus de vieillissement. »
Par ailleurs, « l'étude d'Orb a également montré que l'attitude d'une culture envers ses citoyens plus âgés peut avoir un effet important ». Ces résultats ont été obtenus après avoir interrogé « 150 000 personnes de 101 pays quant à leurs expériences et leurs opinions concernant le vieillissement et les personnes âgées ». « En utilisant une échelle de 1 (très peu de respect) à 5 (très grand respect), Orb a constaté que l'attitude moyenne est de 3,75 ». Avec de fortes disparités, les moyennes nationales allant de « 2,75 à 4,8 ».
Source : genethique.org
par Vatican News, 13/02/2020
Jeudi 20 février, le Parlement portugais se penchera à nouveau sur un projet de loi qui avait été rejeté à une courte majorité fin mai 2018: celui sur l’encadrement de l’euthanasie et le suicide assisté. Un groupe de travail rassemblant des membres des principales confessions religieuses du pays y fait barrage, tout comme l'Ordre des médecins portugais.
«Un acte de démission collective énorme et grave»: c'est ainsi que le groupe de travail interreligieux “Religion-Santé” du pays définit les cinq textes de loi présentées par des partis politiques portugais - dont les socialistes au pouvoir - en faveur de la dépénalisation de l'euthanasie. Bien qu'il ait été bloqué en 2018, ce projet sera réexaminé par le Parlement de Lisbonne le 20 février prochain. Le groupe interreligieux, composé de catholiques, d’orthodoxes, de juifs, de bouddhistes, d’évangéliques, d’hindous, de musulmans, d’adventistes et de mormons s'y oppose à l'unanimité.
Pour le développement des soins palliatifs
«La possibilité légale de mort assistée par euthanasie ou suicide assisté, écrit le groupe dans une note, revient à encourager l'option de la mort, en particulier vis-à-vis de ceux qui vivent dans des conditions de solitude ou de fragilité et voient la mort comme une solution». «Nous croyons que l'inviolabilité de la vie humaine, don de Dieu, ainsi que la compassion comme fondement et norme de l'organisation et du fonctionnement social des communautés humaines, sont deux des plus importantes valeurs éthiques et spirituelles que les religions ont offert au cours des siècles à la civilisation dont nous sommes les héritiers», est-il aussi affirmé.
Partant de l'expérience de «la proximité avec les patients dans la vie quotidienne des centres hospitaliers», les signataires de la note réaffirment que «les malades accompagnés avec compétence et compassion ne demandent pas à mourir». La réponse à leur souffrance se trouve plutôt dans «les soins palliatifs», qui doivent être garantis par l'État «en quantité et qualité suffisantes» pour répondre aux besoins des patients. Seule «l'universalité du droit aux soins palliatifs peut protéger les plus faibles et isolés de l'envie de choisir de mourir», souligne le groupe, car les soins palliatifs «combinent judicieusement le respect de l'inviolabilité de la vie humaine, la compétence clinique et le souci des plus vulnérables».
L'opposition du Patriarche de Lisbonne
Le 20 février, le Parlement portugais examinera quatre nouveaux projets présentés par le “Bloque de Isquerda”, composé par le Parti socialiste, le Parti du peuple, des animaux et de la nature (Pan) et le Parti des Verts (Pev), tous majoritaires au sein de la législature actuelle. Mais le groupe interreligieux a annoncé qu’il demanderait une audition «urgente» avec le Chef de l'État, le président de l'Assemblée de la République et la commission parlementaire de la santé, afin de discuter des «ambiguïtés de la procédure actuelle».
L’appel du groupe interreligieux fait suite à celui lancé ces derniers jours par le Patriarche de Lisbonne et Président de la Conférence épiscopale portugaise, le cardinal Manuel Clemente, qui a rappelé que l'euthanasie est «un problème humanitaire» qui concerne tout le monde, car «l'humanité concerne tout le monde». Il est donc nécessaire que la société actuelle soit «intégralement palliative» selon lui, c'est-à-dire capable de «protéger, accueillir et associer» toutes les phases de la vie d'une personne, de la conception à la mort naturelle.
Contrairement à 2018, les évêques portugais ont par ailleurs défendu la tenue d'un référendum pour consulter la population dont ils pensent qu'une majorité rejetterait l'euthanasie. L'idée a toutefois très peu de chances d'être soutenue par le Parlement.
Les médecins refusent de «participer à des démarches conduisant à la mort»
L'Ordre des médecins portugais s'est lui aussi prononcé contre les textes de loi, rejoignant le mouvement d'opposition mené par l'Église.
«Nous ne sommes pas d'accord, car cela va à l'encontre de la pratique médicale et viole le code déontologique de l'Ordre des médecins», a affirmé son président Miguel Guimaraes le 18 février dernier. «Les médecins apprennent à soigner les patients et à sauver des vies. Ils ne sont pas prêts à participer à des démarches conduisant à la mort», a-t-il ajouté à l'issue d'une audience avec le président de la République, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa.
En mai 2018, l'Assemblée avait rejeté à une très courte majorité plusieurs propositions allant dans le même sens. Les socialistes sont sortis renforcés des élections législatives d'octobre dernier, mais le résultat du débat de jeudi reste incertain car les députés du PS et de la principale formation d'opposition de droite sont divisés sur ce sujet et ne recevront pas de consigne de vote.
Source : vaticannews.va
par Gènéthique, 20/01/2020
A Bagnères-de-Bigorre, la famille d’un patient dont « l’alimentation et les soins avaient été arrêtés » a obtenu la reprise des traitements auprès du tribunal administratif de Pau, le 10 janvier. Le tribunal a estimé que « la décision d'arrêt des soins n'avait pas été une décision collégiale comme l'exige la loi ».
Ce patient, un homme de 70 ans originaire de Tarbes est hospitalisé « dans un état végétatif depuis 2013, suite à un accident cardiaque ». Ses proches indiquent qu’ « il communique par des battements de paupières ». L’hôpital de Bagnères avait décidé de l’arrêt des soins, le 3 décembre dernier, « suite à une aggravation de son état ». Depuis la reprise des soins, « le septuagénaire aurait de nouveau pu communiquer par des battements de paupières ». L’avocat de la famille, Me Roger-Vincent Catalayud, a déclaré : « Il ne s’agit rien moins que de la vie d’un homme ! »
Cette nouvelle intervient alors que Steven Laureys, neurologue, directeur du Coma science group à l’hôpital universitaire de Liège a reçu le prix Generet de la Fondation Roi Baudoin, d’un montant de plus d’un million d’euros, pour ses travaux sur les patients souffrant d’un traumatisme crânien. Le fonds Generet a été lancé en 2018 « pour financer des recherches sur des maladies rares pour lesquelles les traitements ne sont pas rentables pour les compagnies pharmaceutiques et trop chers pour les départements universitaires ».
Le chercheur déclare vouloir combattre « cette épidémie silencieuse et aider les personnes ignorées comme « végétatives » qui, on le croit, ne guériront jamais ». Steven Laureys déclare d’ailleurs que « c’est un horrible terme », auquel il préfère celui de « veille inconsciente ». Steven Laureys affirme que considérer la conscience comme « tout ou rien » est une vision « dépassée », indiquant qu’ « un tiers des patients qu’il suit ont été diagnostiqués à tort comme étant en état végétatif, en dépit de signes de conscience ». Chaque année, en Belgique, « 50 personnes se réveillent en état de veille inconsciente, tandis que 100 en état de conscience minimale ». Pour le neurologue, avec cette épidémie silencieuse qui compte « des centaines de patients », « le risque est aussi de donner un faux désespoir ». Comme cela a été le cas pour la famille de Stig Broeckx, champion cycliste ayant subi un accident, à qui on n’a donné aucun espoir. Aujourd’hui, il marche avec une canne.
Bénédicte Jullien, mère de 2 enfants souffrant quant à elle d’un locked-in syndrome, voudrait qu’on arrête de traiter les gens dans son état comme des « idiots », exaspérée qu’ « on dise bonjour à son mari et pas à elle, ou qu’on parle d’elle à la 3e personne en sa présence ». Communiquant grâce à l’aide d’un ordinateur qui déchiffre le mouvement de ses yeux, elle déclare : « Je vis le moment présent, et si un jour la médecine fait des progrès, tant mieux ».
Steven Laureys compte dépenser son prix pour aider les patients et leurs familles, ainsi que pour des essais cliniques afin de développer de nouveaux traitements. Et déclare « ce n’est pas à moi, en tant que neurologue et médecin, de décider si une vie d’être vécue ».
Source : genethique.org
par Pauline Quillon, 13/02/2020
La Haute autorité de la santé (HAS) a recommandé, le 10 février, de favoriser la prescription de midazolam par les médecins généralistes. Ce puissant sédatif, utilisé à l’hôpital dans le cadre de la loi Leonetti-Claeys, n’est aujourd’hui disponible que dans les pharmacies hospitalières.
La HAS répond aux réclamations de nombreux médecins qui veulent eux aussi mettre en œuvre la sédation profonde prévue par la loi sur la fin de vie et permettre à leur patient de mourir chez eux, sans risquer d’être poursuivis en justice. Plusieurs avaient en effet interpellé la ministre de la Santé alors qu’un médecin du Havre avait été mis en examen, en décembre dernier, avec sa compagne anesthésiste, pour avoir prescrit du midazolam à sept patients en fin de vie. Agnès Buzyn doit désormais rendre son avis, qui devrait être favorable, puisqu’elle s’est déjà prononcée en faveur d’une libéralisation.
Source : famillechretienne.fr
par Frederic Desjardins, 30/12/2019
COMMUNAUTAIRE. Johanne Faucher vit au quotidien avec le cancer. Refusant d’abdiquer contre la maladie, cette résidente de Sainte-Aurélie prend tous les moyens nécessaires pour s’accrocher à la vie.
Initialement, Johanne Faucher avait été diagnostiquée d’un cancer aux ovaires en 2013, à l’âge de 46 ans. Aucun antécédent de cette maladie, ou tout autre type de cancer, n’existait dans sa famille.
«J’étais une femme en forme qui travaillait comme cuisinière dans un CPE. Je marchais mon cinq kilomètres tous les soirs. Mon régime alimentaire était équilibré. Maintenant, je ne peux plus travailler ou me nourrir normalement», explique-t-elle.
Après des tests gynécologiques et une tomodensitométrie (taco), Johanne Faucher a appris que le cancer s’était propagé rapidement dans d’autres parties de son corps.
«Il y avait beaucoup de masses cancéreuses. On a m’enlevé le système reproducteur et cinq pouces de l’intestin. Les médecins ont retiré des masses dans le tablier graisseux du ventre et aussi gratté mon diaphragme, vu qu’il ne pouvait pas l’enlever», dit celle-ci.
L’opération s’est déroulée le 31 mai 2013 à l’Hôtel-Dieu de Québec. Malgré plusieurs chimiothérapies depuis l’opération, des masses cancéreuses se reforment sporadiquement dans le corps de Mme Faucher.
La maladie a apporté d’autres complications. Depuis juillet 2018, Johanne Faucher utilise la néphrostomie pour évacuer son urine. Les tubes et sacs sont installés sur ses jambes.
«Depuis cet été, ce que je mange se transforme presque toujours en diarrhée. J’ai perdu beaucoup de poids. Je ne veux pas qu’on me mette aussi un sac pour l’intestin», mentionne-t-elle.
Médicament
Johanne Faucher a appris de Vincent Castonguay, médecin en recherche à l’Hôtel-Dieu de Québec, qu’un médicament a été testé aux États-Unis sur des femmes ayant le même type de cancer. «Dans 50 % des cas, il y a eu de très bons résultats, comme une baisse de 15 à 30 % des masses cancéreuses», explique Mme Faucher.
Au niveau de Santé Canada, ce médicament est reconnu pour traiter les mélanomes (cancer de la peau), mais pas le cancer dont souffre Johanne Faucher. En conséquence, son assurance privée refuse de payer les 10 000 $ de frais mensuels reliés à la prise du médicament.
«J’ai été bien traitée dans le système de santé. On m’a dit que mon cancer ne se guérissait pas et c’est impossible de dire à quel moment ça va finir. Jusqu’ici, j’ai déjoué tous les pronostics», affirme Mme Faucher.
Afin de payer le médicament, Johanne Faucher a lancé une collecte de fonds sur le gofundme.com sous le nom Un dernier espoir pour Johanne. On peut y accéder via ce lien : https://www.gofundme.com/f/hhq3h-un-dernier-espoir-pour-johanne
«On a célébré Noël chez ma sœur le 24 novembre, parce qu’on craignait que je ne me rende pas aux Fêtes. J’ai deux filles et une petite-fille de cinq mois. Il y a des gens qui demandent l’aide médicale à mourir. Moi, je veux l’aide médicale à vivre. Je ne suis pas prête à partir», conclut Johanne Faucher.
Notons que les fonds restants, en cas de décès ou d’une révision du dossier d’assurance de Mme Faucher, seront versés en parties égales à la Fondation Santé Beauce-Etchemin, la Fondation du CHU de Québec et la Société canadienne du cancer.
Source : lavoixdusud.com
par fsspx news, 20/12/2019
Alors que de nombreux pays légalisent l’euthanasie et le suicide assisté, plusieurs médecins appellent de leurs vœux le prélèvement d’organes de personnes désirant mettre fin à leur jour, fragilisant un peu plus la valeur de la vie humaine.
L’expression vient d’outre-Atlantique et revêt un accent altruiste : « décès par don - death by donation ». C’est en fait la dernière monstruosité mise au point pour encourager l’euthanasie.
L’agence Zenit a publié, le 6 décembre 2019, une contribution du professeur Just Aznar, de l’Université catholique de Valence, mettant en garde contre une pratique que beaucoup de médecins anglo-saxons voudraient voir se généraliser afin de pallier le manque de donneurs d’organes.
Déjà, dans les pays où le suicide assisté a tendance à se banaliser, apparaît le « don de mort imminente ». Cette procédure est la suivante : lorsqu’un patient atteint d’une pathologie en phase terminale doit être euthanasié, le prélèvement des organes a lieu immédiatement après l’acte de mise à mort.
Comme si cela ne suffisait pas, de nombreux praticiens, explique le professeur Aznar, citant un article « à la fois inquiétant et intéressant » paru dans la revue anglo-saxonne Intensive Care Médecine, envisagent le « décès par don ».
Il ne s’agit plus de malades, mais de personnes réputées en bonne santé qui souhaitent néanmoins mettre fin à leurs jours en raison d’une infirmité ou d’une grande souffrance morale. L’acte de suicide coïncidera avec le prélèvement des organes vitaux à des fins de greffes ultérieures.
On voit se profiler toutes les dérives possibles, notamment celle de la commercialisation de l’être humain : le marchandage, qui est déjà objet de préoccupation dans le cadre de la greffe, risque de devenir un motif parallèle au désir de suicide, voire une motivation qui pourrait pousser des familles pauvres à encourager un suicidaire. Hypothèse qui n’a rien d’utopique.
« C'est certainement un pas de plus dans la course folle contre le respect de la vie humaine, car la mort par don, comme l’euthanasie, n’est rien d’autre qu’un homicide », conclut Just Aznar. Le professeur rappelle en effet que, selon le New England Journal Medicine, sur les 3882 décès par euthanasie perpétués aux Pays-Bas et en Belgique en 2013, 1047 (27%) ont été pratiqués sans que le malade en fasse la demande, et donc sans son consentement – autant parler de meurtre par préméditation.
Source : fsspx.news
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