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L’imagerie cérébrale pour communiquer avec des patients inconscients ?

par Gènéthique, 19/03/2020

Des chercheurs canadiens ont eu l’idée d’appliquer la technologie fNIRS[1], functional near-infrared spectroscopy, pour tenter d’entrer en communication avec les patients atteints d’une grave lésion cérébrale. Les chercheurs ont demandé à des volontaires en bonne santé de s’imaginer en train de jouer au tennis. Un casque, placé sur la tête des volontaires, utilise des faisceaux de lumière détectant les zones actives du cerveau. Jouer au tennis « active une zone spécifique du cerveau utilisée pour planifier des mouvements complexes ». Les volontaires devaient ensuite s'imaginer en train de jouer au tennis pour répondre « oui », ou rester détendus pour répondre « non ». Si les chercheurs voient s’activer la zone spécifique du cerveau, ils en déduisent que la personne répond « oui ». « Cette découverte pourrait donner aux patients atteints de lésions cérébrales graves la possibilité de communiquer ».

Des recherches ont montré qu’après une lésion cérébrale laissant la personne inconsciente, 50 % des familles interrompent les soins dans les 72 heures qui suivent l’admission à l’hôpital. « Cela signifie que certains patients qui auraient pu bien se rétablir meurent ». En effet, des patients que l’on croyait inconscients ont pu montrer, grâce à un scanner fNIRS, qu’ils étaient capables de s’imaginer jouer au tennis, ou faire mentalement le trajet jusqu’à chez eux. « Plusieurs études ont montré que près de 15% des patients que l'on croyait dans un état végétatif persistant - défini par une absence totale de conscience de soi ou de son environnement - sont en fait conscients, d'après l'activité cérébrale révélée par les scanners. »

Cette découverte pourrait dans un premier temps aider le patient à exprimer sa douleur, ses symptômes, son opinion ou des souhaits particuliers. Les chercheurs canadiens estiment que l’outil serait aussi précieux face à la prise de décisions vitales comme le refus d’un traitement jugé disproportionné, par exemple. En cas d’accident ayant provoqué des lésions cérébrales graves, les familles se sentent très seules, sans pouvoir demander l’avis du patient, premier concerné. Cependant, la fNIRS peut difficilement être « utilisée de façon éthique », notamment pour trois raisons :

Les chercheurs ont identifié sans erreur, dans l’expérience des volontaires sains, 79 % des réponses positives et 71 % des réponses négatives. Si cette marge d’erreur est acceptable pour des questions à conséquences légères, elle est inacceptable quand il est demandé au patient s’il juge bon de continuer à être soigné.
Il faut s’assurer que le patient ait vraiment la capacité de poser des choix. « De graves lésions cérébrales peuvent entraîner des déficits cognitifs - ce qui nous donne des raisons d'être sceptiques quant à la capacité de décision d'un patient, en particulier lorsqu'il s'agit de prendre des décisions complexes concernant un traitement vital ».

Il ne faut pas sous-évaluer le fait qu’une décision prise en urgence, juste après un accident, dans un contexte de grande souffrance, peut être très différente de celle du même patient, quelques semaines plus tard. « Il peut éprouver une douleur ou une détresse aiguë, ce qui peut l'empêcher de mettre en balance ses souffrances actuelles et son potentiel de guérison future. Les recherches suggèrent également que les gens ont tendance à surestimer à quel point leur vie serait pire avec un handicap grave. Un patient qui, au départ, considère qu'une vie de handicap grave est pire que la mort peut voir les choses différemment une fois qu'il s'est adapté à sa situation. »

Source : genethique.org