Communion de prière pour la Vie : "Jésus, Marie, protégez la vie " ! (ou toute autre prière à Dieu)
Pour vous inscrire, cliquez ici ! Nombre de priants : 4 365
Le plus grand Amour
Jn 15:9- Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour.
Jn 15:10- Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez en mon amour, comme moi j'ai gardé les commandements de mon Père et je demeure en son amour.
Jn 15:11- Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète.
Jn 15:12- Voici quel est mon commandement : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés.
Jn 15:13- Nul n'a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis.
La Prière du Fils Bien-Aimé
Jn 17:1- Ainsi parla Jésus, et levant les yeux au ciel, il dit : " Père, l'heure est venue : glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie
Jn 17:2- et que, selon le pouvoir que tu lui as donné sur toute chair, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés !
Jn 17:3- Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.
Jn 17:4- Je t'ai glorifié sur la terre, en menant à bonne fin l'œuvre que tu m'as donné de faire.
Jn 17:5- Et maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi de la gloire que j'avais auprès de toi, avant que fût le monde.
Jn 17:6- J'ai manifesté ton nom aux hommes, que tu as tirés du monde pour me les donner. Ils étaient à toi et tu me les as donnés et ils ont gardé ta parole.
Jn 17:7- Maintenant ils ont reconnu que tout ce que tu m'as donné vient de toi ;
Jn 17:8- car les paroles que tu m'as données, je les leur ai données, et ils les ont accueillies et ils ont vraiment reconnu que je suis sorti d'auprès de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé.
Jn 17:9- C'est pour eux que je prie ; je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont à toi,
Jn 17:10- et tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi, et je suis glorifié en eux.
Jn 17:11- Je ne suis plus dans le monde ; eux sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. Père saint, garde-les dans ton nom que tu m'as donné, pour qu'ils soient un comme nous.
Jn 17:12- Quand j'étais avec eux, je les gardais dans ton nom que tu m'as donné. J'ai veillé et aucun d'eux ne s'est perdu, sauf le fils de perdition, afin que l'Écriture fût accomplie.
Jn 17:13- Mais maintenant je viens vers toi et je parle ainsi dans le monde, afin qu'ils aient en eux-mêmes ma joie complète.
Jn 17:14- Je leur ai donné ta parole et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
Jn 17:15- Je ne te prie pas de les enlever du monde, mais de les garder du Mauvais.
Jn 17:16- Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
Jn 17:17- Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
Jn 17:18- Comme tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Jn 17:19- Pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu'ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.
Jn 17:20- Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi,
Jn 17:21- afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé.
Jn 17:22- Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un :
Jn 17:23- moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient parfaits dans l'unité, et que le monde reconnaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.
Jn 17:24- Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire, que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde.
Jn 17:25- Père juste, le monde ne t'a pas connu, mais moi je t'ai connu et ceux-ci ont reconnu que tu m'as envoyé.
Jn 17:26- Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître, pour que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux et moi en eux. "
Votre Sainteté,
Au nom du peuple d'Israël, je veux vous remercier pour tout ce que vous avez fait en tant que Pape pour renforcer les relations entre les Chrétiens et les Juifs et entre le Vatican et l'État juif. Je vous remercie aussi pour avoir défendu courageusement les valeurs judéo-chrétiennes et les racines de notre civilisation commune durant votre pontificat. Je n'ai aucun doute que ces valeurs, qui sont si fondamentales pour construire le monde moderne, sont tout aussi essentielles pour assurer un avenir de sécurité, de prospérité et de paix.
Votre visite historique en Israël en 2009 a offert une rare opportunité pour exprimer les nouvelles relations entre nos fois. Je me souviens avec émotion de notre rencontre, pendant laquelle vous avez fait référence au judaïsme comme frère ainé de la chrétienté et durant laquelle vous avez réaffirmé votre engagement pour un futur de coopération entre les Chrétiens et les Juifs.
Je vous remercie pour votre gouvernement durant ces temps très perturbés, et je vous souhaite une longue vie, la santé et le bonheur.
Traduction : site.christophore.com
Source : Israel Ministry of Foreign Affairs
Peter Seewald, dans Focus
Son dernier entretien avec le Saint-Père Benoît XVI. Traduction complète (18/2/2013)
«Je suis la fin de l'ancien et le début du nouveau»
Notre dernière rencontre a eu lieu il y a une bonne dizaine de semaines. Le pape m'avait reçu dans le Palais Apostolique pour poursuivre nos discussions visant au travail sur sa biographie. L'audition avait baissé; l'œil gauche ne voyait plus; le corps émacié, au point que les tailleurs avaient du mal à suivre avec de nouveaux vêtements. Il est devenu très délicat, encore plus aimable et humble, totalement réservé. Il ne semble pas malade, mais la fatigue qui avait pris possession de sa personne, corps et âme, on ne pouvait plus l'ignorer.
Nous avons parlé de quand il avait déserté l'armée de Hitler, sa relation avec ses parents, les disques sur lesquels il apprenait les langues, les années de formation sur le «Mons doctus», le Mont des Docteurs de Freising, où depuis 1000 ans l'élite spirituelle du pays est introduite aux mystères de la foi. Ici, il avait tenu ses toutes premières prédications devant un public d'étudiants, comme curé, il avait assisté les élèves, et dans le froid confessionnal de la cathédrale, il avait écouté les peines des gens.
En Août, lors de notre conversation à Castel Gandolfo, qui a duré une heure et demie, je lui ai demandé à quel point il avait été frappé par les Vatileaks. «Je ne me suis pas laissé aller à une sorte de désespoir ou de douleur universelle - m'a-t-il répondu - simplement cela me semble incompréhensible. Même en tenant compte de la personne (Paolo Gabriele, ndlr), je ne comprends pas ce que l'on peut attendre. Je n'arrive pas à rentrer dans sa psychologie». Il a affirmé, toutefois, que l'événement ne lui avait pas fait perdre la boussole, ni ne lui avait fait sentir la fatigue de son rôle, «parce que cela peut toujours arriver ». L'important pour lui était que dans l'élaboration de l'affaire «au Vatican soit garantie l'indépendance de la justice, que le monarque ne dise pas, maintenant, c'est moi qui m'en occupe.»
Je ne l'avais jamais vu si épuisé, si prostré. Avec les dernières forces restantes, il avait achevé le troisième volume de son ouvrage sur Jésus, «mon dernier livre», comme il m'a dit avec un regard triste au moment des saluts. Joseph Ratzinger est un homme inébranlable, une personne toujours capable de se reprendre rapidement. Tandis qu'il y a deux ans, malgré les premiers symptômes de l'âge, il semblait toujours agile, presque juvénile, à présent, il ressentait chaque nouveau dossier atterrissant sur son bureau par le secrétaire d'Etat comme un coup.
- Que devons-nous encore attendre, Sainteté, de Votre pontificat?, demandai-je.
«De moi? De moi pas grand chose. Je suis un vieil homme et les forces m'abandonnent. Je pense que ce que j'ai fait pourra suffire».
- Pensez-vous à vous retirer?
«Cela dépend de ce que m'imposera mon énergie physique».
Le même mois, il écrivait à un de ses élèves que la prochaine rencontre serait la dernière.
Il pleuvait à Rome en Novembre 1992, lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans les bureaux de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. La poignée de main n'était pas de celles qui vous brisent les doigts, la voix assez inhabituellee pour un "Panzerkardinal" douce, délicate. J'ai aimé la façon dont il parlait des petites choses, et surtout des grandes; quand il mettait en discussion notre concept de progrès et demandait de réfléchir si on pouvait vraiment mesurer le bonheur de l'homme en fonction du produit intérieur brut.
Les années l'avaient mis à dure épreuve. Il a été décrit comme un persécuteur, alors qu'il a été persécuté, le bouc émissaire à mettre en cause dans toutes les injustices, le «Grand Inquisiteur», par ontonomase, une définition aussi stupide que de faire passer un chat pour un ours. Et pourtant, personne ne l'a jamais entendu se plaindre. Personne n'a entendu de sa bouche un mot méchant, un commentaire négatif sur d'autres personnes, même Hans Küng. Quatre ans plus tard, nous avons passé plusieurs jours ensemble, pour discuter de l'ébauche d'un livre sur la foi, l'Eglise, le célibat et l'insomnie. Mon interlocuteur ne tournait pas en rond dans la salle, comme le font généralement les professeurs. Il n'y avait pas en lui la plus petite trace de vanité ou de présomption. J'étais frappé par sa supériorité, sa façon de penser qui n'était pas en accord avec le temps, et j'étais d'une certains façon surpris d'entendre des réponses pertinentes aux problèmes de notre temps, apparemment presque insolubles, tiré du grand trésor de la révélation, de l'inspiration des Pères de l'Église et des réflexions de ce gardien de la foi qui était assis en face de moi. Un penseur radical - c'était mon impression - et un croyant radical, qui cependant, dans la radicalité se sa foi, n'empoigne pas l'épée, mais une autre arme beaucoup plus puissante: la force de l'humilité, de la simplicité et de l'amour.
Joseph Ratzinger est l'homme des paradoxes. Langue douce et voix forte. Douceur et rigueur. Il pense grand, mais il fait attention aux détails. Il incarne une nouvelle intelligence dans la façon de reconnaître et de révéler les mystères de la foi, c'est un théologien, mais il défend la foi du peuple contre la religion de professeurs, froide comme les cendres.
Tout comme lui-même est équilibré, pareillement, il enseignait; avec la légèreté qui lui était propre, avec son élégance, sa capacité de pénétration qui rend léger ce qui est sérieux, sans enlever le mystère et sans banaliser le sacré. Un penseur qui prie, pour qui les mystères du Christ sont la réalité déterminante de la création et de l'histoire du monde, un amoureux de l'homme qui, à la question «combien de chemins mènent à Dieu», n'a pas eu besoin de réfléchir longtemps pour répondre: «Autant qu'il y a d'hommes».
C'est le petit Pape (ndt: allusion à une réplique de "Lumière du monde") qui, au crayon, a écrit de grandes oeuvres.
Personne avant lui, le plus grand théologien allemand de tous les temps, n'a laissé au peuple de Dieu pendant son pontificat une oeuvre aussi impressionnante sur Jésus, ni élaboré une christologie. Ses détracteurs soutiennent que son élection était un mauvais choix. La vérité est qu'il n'y avait pas d'autre choix. Ratzinger n'a jamais cherché le pouvoir. Il s'est soustrait au jeu des intrigues du Vatican. Il a toujours mené la vie modeste d'un moine, le luxe lui était étranger et un environnement avec un confort au-delà du strict nécessaire lui était complètement indifférent.
Mais venons-en aux choses prétendues petites, très souvent plus éloquentes que les grandes déclarations, conférences et programmes. J'aimais son style pontifical; que son premier geste ait été une lettre à la communauté juive (ndt: dont on comprend bien mieux, aujourd'hui, la signification), qu'il ait supprimé la tiare du blason, symbole aussi du pouvoir terrestre; qu'aux synodes des évêques qil donne aussi la parole aux personnes d'autres religions - là aussi, une nouveauté.
Avec Benoît XVI pour la première fois l'homme au sommet a pris part au débat, sans parler du haut vers le bas, mais en introduisant cette collégialité pour laquelle il s'était battu durant le Concile. Corrigez-moi, disait-il, quand il a présenté son livre sur Jésus, qu'il ne voulait pas annoncer comme un dogme ou apposer le sceau de la plus haute autorité. L'abolition du baciamano a été le plus difficile à mettre en œuvre. Une fois, il a pris par le bras un ancien élève qui s'inclinait pour baiser son anneau, en disant: «Comportons-nous normalement».
Tant de premières fois. Pour la première fois, un pape visite une synagogue allemande (et plus tard , plus de synagogues dans le monde que tous les papes avant lui mis ensemble). Pour la première fois, un pape visite le monastère de Martin Luther, un acte historique sans égal.
Ratzinger est un homme de tradition, il s'appuie volontiers sur ce qui est consolidé, mais il sait distinguer ce qui est vraiment éternel de ce qui n'est valable que pour la période qui l'a fait émerger. Et, si nécessaire, comme dans le cas de la messe tridentine, il ajoute l'ancien au nouveau pour qu'ensemble, ils ne réduisent pas l'espace liturgique, mais le dilatent.
Il n'a pas toujours eu raison, mais il a admis les erreurs, même celles (comme le scandale Williamson), dont il n'était pas responsable. D'aucune défaillance il n'a souffert plus que de celle de ses prêtres, même si comme préfet, il avait déjà mis en oeuvre toutes les mesures permettant de découvrir les terribles abus et punir les coupables.
Benoît XVI s'en va, mais son héritage demeure. Le successeur de ce très humble Pape de l'ère moderne suivra ses traces. Ce sera avec un autre charisme, un style propre, mais avec la même mission: ne pas encourager les forces centrifuges, mais ceux qui tiennent ensemble le patrimoine de la foi, qui restent courageux, proclament un message et font un témoignage authentique. Ce n'est pas par hasard que le pape a choisi le Mercredi des Cendres pour sa dernière grande liturgie. Vous voyez - veut-il prouver - c'est ici que je voulais vous mener, dès le début, c'est cela le chemin. Désintoxiquez-vous, , rassérénez-vous, libérez-vous du superflu, ne soyez pas dévorés par l'esprit du temps, ne perdez pas de temps, dé-sécularisez-vous!
Maigrir pour avoir plus de poids, c'est le programme de l'Eglise de l'avenir. Se priver du gras pour gagner vitalité, fraîcheur spirituelle, et - ce n'est pas le moins - inspiration et fascination. C'est la beauté, l'attractivité, la force, au fond, pour faire face à une tâche si difficile. «Convertissez-vous - ainsi a-t-il dit, avec les mots de la Bible, en marquant de cendre les cardinaux et les abbés - et croyez à l'Evangile».
«Vous êtes la fin de l'ancien - ai-je demandé au Pape dans notre dernière rencontre - ou le début du nouveau?».
Sa réponse a été: «Les deux»
Source : Focus
En italien : Corriere della Serra
Traduction : benoit-et-moi.fr
Benjamin Netanyahu: "Benoît XVI a renforcé les relations judéo-chrétiennes"
(18/02/2013)
Le Premier ministre israélien a remercié officiellement le Pape pour son action
JERUSALEM Le Pape Benoît XVI a amélioré les relations entre le christianisme et le judaïsme ainsi qu'entre le Vatican et Israël, a affirmé lundi dans un communiqué le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"Au nom du peuple d'Israël, je vous remercie pour votre action en tant que pape pour renforcer les relations entre chrétiens et juifs et entre le Saint-Siège et l'Etat juif", a souligné M. Netanyahu dans un communiqué en réaction à l'annonce de la démission de Benoît XVI la semaine dernière.
"Je vous remercie aussi pour la défense courageuse des valeurs du judaïsme et de la chrétienté et les racines de notre culture commune", a ajouté le Premier ministre.
La semaine dernière, le Grand rabbin ashkénaze d'Israël, Yona Metzger, avait lui aussi rendu hommage au pape pour avoir contribué à "une diminution des actes antisémites dans le monde".
Pour la communauté juive, l'un des acquis les plus importants de Benoît XVI aura été d'exonérer le peuple juif de la responsabilité de la mort de Jésus.
Dans un livre publié en 2011, le pape a écrit que "l'aristocratie du Temple" à Jérusalem et "les masses" -- et non pas "le peuple juif dans son ensemble" -- étaient responsables de la crucifixion de Jésus.
M. Netanyahu avait à l'époque déjà salué le "courage" du pape, et plusieurs autres responsables religieux juifs avaient estimé qu'il s'agissait d'une étape essentielle dans la lutte contre l'antisémitisme au sein de l'Eglise.
Benoît XVI a annoncé il y a une semaine sa décision historique de démissionner le 28 février.
Source : La Dernière Heure
MESSAGE DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI POUR LE CARÊME 2013
Croire dans la charité suscite la charité
« Nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous » (1 Jn 4, 16)
Chers frères et sœurs,
la célébration du Carême, dans le contexte de l'Année de la foi, nous offre une occasion précieuse pour méditer sur le rapport entre foi et charité: entre le fait de croire en Dieu, dans le Dieu de Jésus Christ, et l'amour qui est le fruit de l'action de l'Esprit Saint et qui nous guide sur un chemin de consécration à Dieu et aux autres.
1. La foi comme réponse à l'amour de Dieu.
Dans ma première encyclique, j'ai déjà offert certains éléments pour saisir le lien étroit entre ces deux vertus théologales, la foi et la charité. En partant de l'affirmation fondamentale de l'apôtre Jean: « Nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous » (1 Jn 4, 16), je rappelais qu'« à l'origine du fait d'être chrétien, il n'y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive... Comme Dieu nous a aimés le premier (cf. 1 Jn 4, 10), l'amour n'est plus seulement « un commandement », mais il est la réponse au don de l'amour par lequel Dieu vient à notre rencontre » (Deus caritas est, n. 1). La foi constitue l'adhésion personnelle – qui inclut toutes nos facultés – à la révélation de l'amour gratuit et « passionné » que Dieu a pour nous et qui se manifeste pleinement en Jésus Christ ; la rencontre avec Dieu Amour qui interpelle non seulement le cœur, mais également l'esprit: « La reconnaissance du Dieu vivant est une route vers l'amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment dans l'acte totalisant de l'amour. Ce processus demeure cependant constamment en mouvement: l'amour n'est jamais "achevé" ni complet » (ibid., n. 17). De là découle pour tous les chrétiens, et en particulier, pour les « personnes engagées dans les services de charité », la nécessité de la foi, de la « rencontre avec Dieu dans le Christ, qui suscite en eux l'amour et qui ouvre leur esprit à l'autre, en sorte que leur amour du prochain ne soit plus imposé pour ainsi dire de l'extérieur, mais qu'il soit une conséquence découlant de leur foi qui devient agissante dans l'amour » (ibid. n. 31a). Le chrétien est une personne conquise par l'amour du Christ et donc, mû par cette amour – « caritas Christi urget nos » (2 Co 5, 14) –, il est ouvert de façon concrète et profonde à l'amour pour le prochain (cf. ibid., n. 33). Cette attitude naît avant tout de la conscience d'être aimés, pardonnés, et même servis par le Seigneur, qui se penche pour laver les pieds des Apôtres et s'offre lui-même sur la croix pour attirer l'humanité dans l'amour de Dieu.
« La foi nous montre le Dieu qui a donné son Fils pour nous et suscite ainsi en nous la certitude victorieuse qu'est bien vraie l'affirmation: Dieu est Amour... La foi, qui prend conscience de l'amour de Dieu qui s'est révélé dans le cœur transpercé de Jésus sur la croix, suscite à son tour l'amour. Il est la lumière – en réalité l'unique – qui illumine sans cesse à nouveau un monde dans l'obscurité et qui nous donne le courage de vivre et d'agir » (ibid., n. 39). Tout cela nous fait comprendre que l'attitude principale qui distingue les chrétiens est précisément « l'amour fondé sur la foi et modelé par elle » (ibid., n. 7).
2. La charité comme vie dans la foi
Toute la vie chrétienne est une réponse à l'amour de Dieu. La première réponse est précisément la foi comme accueil, plein d'émerveillement et de gratitude, d'une initiative divine inouïe qui nous précède et nous interpelle. Et le « oui » de la foi marque le début d'une histoire lumineuse d'amitié avec le Seigneur, qui remplit et donne son sens plénier à toute notre existence. Mais Dieu ne se contente pas que nous accueillions son amour gratuit. Il ne se limite pas à nous aimer, mais il veut nous attirer à lui, nous transformer de manière profonde au point que nous puissions dire avec saint Paul: ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi (cf. Ga 2, 20).
Quand nous laissons place à l'amour de Dieu, nous devenons semblables à lui, nous participons de sa charité même. Nous ouvrir à son amour signifie le laisser vivre en nous, et nous conduire à aimer avec lui, en lui et comme lui; ce n'est qu'alors que notre foi devient vraiment opérante par la charité (cf. Ga 5, 6) et qu'il prend demeure en nous (cf. 1 Jn 4, 12).
La foi, c'est connaître la vérité et y adhérer (cf. 1 Tm 2, 4); la charité, c'est « cheminer » dans la vérité (cf. Ep 4, 15). Avec la foi, on entre dans l'amitié avec le Seigneur; avec la charité, on vit et on cultive cette amitié (cf. Jn 15, 14s). La foi nous fait accueillir le commandement du Seigneur et Maître; la charité nous donne la béatitude de le mettre en pratique (cf. Jn 13, 13-17). Dans la foi, nous sommes engendrés comme fils de Dieu (cf. Jn 1, 12s); la charité nous fait persévérer concrètement dans la filiation divine en apportant le fruit de l'Esprit Saint (cf. Ga 5, 22). La foi nous fait reconnaître les dons que le Dieu bon et généreux nous confie; la charité les fait fructifier (cf. Mt 25, 14-30).
3. Le lien indissoluble entre foi et charité
A la lumière de ce qui a été dit, il apparaît clairement que nous ne pouvons jamais séparer, voire opposer, foi et charité. Ces deux vertus théologales sont intimement liées et il est erroné de voir entre celles-ci une opposition ou une « dialectique ». En effet, d'un côté, l'attitude de celui qui place d'une manière aussi forte l'accent sur la priorité et le caractère décisif de la foi au point d'en sous-évaluer et de presque en mépriser les œuvres concrètes de la charité et de la réduire à un acte humanitaire générique, est limitante. Mais, de l'autre, il est tout aussi limitant de soutenir une suprématie exagérée de la charité et de son activité, en pensant que les œuvres remplacent la foi. Pour une vie spirituelle saine, il est nécessaire de fuir aussi bien le fidéisme que l'activisme moraliste.
L'existence chrétienne consiste en une ascension continue du mont de la rencontre avec Dieu pour ensuite redescendre, en portant l'amour et la force qui en dérivent, de manière à servir nos frères et sœurs avec le même amour que Dieu. Dans l'Ecriture Sainte nous voyons que le zèle des Apôtres pour l'annonce de l'Évangile que suscite la foi est étroitement lié à l'attention charitable du service envers les pauvres (cf. Ac 6, 1-4). Dans l'Église, contemplation et action, symbolisées d'une certaine manière par les figures évangéliques des sœurs Marie et Marthe, doivent coexister et s'intégrer (cf. Lc 10, 38-42). La priorité va toujours au rapport avec Dieu et le vrai partage évangélique doit s'enraciner dans la foi (cf. Catéchèse lors de l'Audience générale du 25 avril 2012). Parfois, on tend en effet à circonscrire le terme de « charité » à la solidarité ou à la simple aide humanitaire. Il est important, en revanche, de rappeler que la plus grande œuvre de charité est justement l'évangélisation, c'est-à-dire le « service de la Parole ». Il n'y a pas d'action plus bénéfique, et donc charitable, envers le prochain que rompre le pain de la Parole de Dieu, le faire participer de la Bonne Nouvelle de l'Évangile, l'introduire dans la relation avec Dieu: l'évangélisation est la promotion la plus élevée et la plus complète de la personne humaine. Comme l'écrit le Serviteur de Dieu le Pape Paul VI dans l'Encyclique Populorum progressio, le premier et principal facteur de développement est l'annonce du Christ (cf. n. 16). C'est la vérité originelle de l'amour de Dieu pour nous, vécue et annoncée, qui ouvre notre existence à accueillir cet amour et rend possible le développement intégral de l'humanité et de tout homme (cf. Enc. Caritas in veritate, n. 8).
En somme, tout part de l'Amour et tend à l'Amour. L'amour gratuit de Dieu nous est communiqué à travers l'annonce de l'Évangile. Si nous l'accueillons avec foi, nous recevons ce premier et indispensable contact avec le divin en mesure de nous faire « aimer l'Amour », pour ensuite demeurer et croître dans cet Amour et le communiquer avec joie aux autres.
A propos du rapport entre foi et œuvres de charité, une expression de la Lettre de saint Paul aux Ephésiens résume peut-être leur corrélation de la meilleure des manières : « C'est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Cela ne vient pas de vos œuvres, il n'y a pas à en tirer orgueil. C'est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus-Christ, pour que nos œuvres soient vraiment bonnes, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre » (2, 8-10). On perçoit ici que toute l'initiative salvifique vient de Dieu, de sa Grâce, de son pardon accueilli dans la foi; mais cette initiative, loin de limiter notre liberté et notre responsabilité, les rend plutôt authentiques et les orientent vers les œuvres de charité. Celles-ci ne sont pas principalement le fruit de l'effort humain, dont tirer gloire, mais naissent de la foi elle-même, elles jaillissent de la Grâce que Dieu offre en abondance. Une foi sans œuvres est comme un arbre sans fruits: ces deux vertus s'impliquent réciproquement. Le Carême nous invite précisément, avec les indications traditionnelles pour la vie chrétienne, à alimenter la foi à travers une écoute plus attentive et prolongée de la Parole de Dieu et la participation aux Sacrements, et, dans le même temps, à croître dans la charité, dans l'amour de Dieu et envers le prochain, également à travers les indications concrètes du jeûne, de la pénitence et de l'aumône.
4. Priorité de la foi, primat de la charité
Comme tout don de Dieu, foi et charité reconduisent à l'action de l'unique et même Esprit Saint (cf. 1 Co 13), cet Esprit qui s'écrie en nous « Abbà ! Père » (Gal 4, 6), et qui nous fait dire: « Jésus est Seigneur » (1 Co 12, 3) et « Maranatha ! » (1 Co 16, 22; Ap 22, 20).
La foi, don et réponse, nous fait connaître la vérité du Christ comme Amour incarné et crucifié, adhésion pleine et parfaite à la volonté du Père et miséricorde divine infinie envers le prochain; la foi enracine dans le cœur et dans l'esprit la ferme conviction que précisément cet Amour est l'unique réalité victorieuse sur le mal et sur la mort. La foi nous invite a regarder vers l'avenir avec la vertu de l'espérance, dans l'attente confiante que la victoire de l'amour du Christ atteigne sa plénitude. De son côté, la charité nous fait entrer dans l'amour de Dieu manifesté dans le Christ, nous fait adhérer de manière personnelle et existentielle au don total de soi et sans réserve de Jésus au Père et à nos frères. En insufflant en nous la charité, l'Esprit Saint nous fait participer au don propre de Jésus: filial envers Dieu et fraternel envers chaque homme (cf. Rm 5, 5).
La relation qui existe entre ces deux vertus est semblable à celle entre les deux sacrements fondamentaux de l'Église : le Baptême et l'Eucharistie. Le Baptême (sacramentum fidei) précède l'Eucharistie (sacramentum caritatis), mais il est orienté vers celle-ci, qui constitue la plénitude du cheminement chrétien. De manière analogue, la foi précède la charité, mais se révèle authentique seulement si elle est couronnée par celle-ci. Tout part de l'humble accueil de la foi (« se savoir aimé de Dieu »), mais doit arriver à la vérité de la charité (« savoir aimer Dieu et son prochain »), qui demeure pour toujours, comme accomplissement de toutes les vertus (cf. 1 Co 13, 13).
Chers frères et sœurs, en ce temps de Carême, où nous nous préparons à célébrer l'événement de la Croix et de la Résurrection, dans lequel l'Amour de Dieu a racheté le monde et illuminé l'histoire, je vous souhaite à tous de vivre ce temps précieux en ravivant votre foi en Jésus Christ, pour entrer dans son parcours d'amour envers le Père et envers chaque frère et sœur que nous rencontrons dans notre vie. A cette fin j'élève ma prière à Dieu, tandis que j'invoque sur chacun et sur chaque communauté la Bénédiction du Seigneur!
Du Vatican, le 15 octobre 2012
BENEDICTUS PP. XVI
Source : Vatican
Des jours « pas faciles » mais la force de la prière - Benoît XVI parle de son départ à la foule du mercredi
Rome, 13 février 2013 (Zenit.org). Anita Bourdin
Le pape Benoît XVI confie que ces jours ne sont « pas faciles » pour lui, mais qu'il sent quasi « physiquement » la force de la prière de l'Eglise.
Le pape a commencé l'audience du mercredi par cette confidence, devant une salle Paul VI comble, notamment de groupes de jeunes.
« Comme vous le savez, j'ai décidé » : Benoît XVI a été interrompu par un tonnerre d'applaudissements. Emu, il a improvisé ce passage : « Merci de votre sympathie ».
Pui il a repris : « J'ai décidé de renoncer au ministère que le Seigneur m'a confié le 19 avril 2005 ».
Le pape a souligné qu'il fait ce geste « en pleine liberté » et « pour le bien de l'Eglise » après avoir « longuement prié » et s'être « examiné devant Dieu ».
Le pape se dit bien conscient de « la gravité d'un tel acte » et redit qu'il n'est « plus en mesure » d'exercer son ministère « avec la force qu'il requiert ».
Benoît XVI a dit « remercier chacun pour l'amour et la prière » qui l'ont « accompagné ». Et de nouveau les applaudissements l'ont interrompu, long, forts.
Et il a fait cette confidence : « J'ai senti quasi physiquement la force de la prière en ces jours pour moi pas faciles ».
« Continuez à prier pour moi, pour l'Eglise, pour le futur pape », a ajouté le pape avant de commencer sa catéchèse.
lien : Zenit
«Quant à moi,
puissé-je servir de tout cœur,
aussi dans l'avenir,
la Sainte Eglise de Dieu
par une vie consacrée à la prière.»
«Le cœur de l'Église
n'est pas là où l'on conçoit, administre, gouverne,
mais il est là où l'on prie».
Au nom du Crif et en mon nom propre, je salue avec une grande émotion et un très grand respect le Pape Benoît XVI qui a décidé de démissionner le 28 février 2013.
Mû par sa ferveur chrétienne, mais aussi par son exceptionnelle connaissance des textes, Benoît XVI a approfondi encore le sillon de confiance et de fraternité tracé par ses prédécesseurs à la suite du concile de Vatican II, qui a provoqué une transformation complète des relations entre Juifs et catholiques.
Nous pensons que ce sillon est désormais d'une profondeur irréversible. Nous souhaitons à Benoît XVI paix et sérénité au cours de sa retraite et nous lui adressons nos sentiments de très respectueuse amitié.
Richard Prasquier
Président du Crif
Source : Crif
Il y aura tout de temps pour l'analyse, les bilans, les prévisions. Aujourd'hui, encore déconcertés, nous chercherons seulement à donner une réponse possible à trois questions qui ont immédiatement surgi.
Tout d'abord: pourquoi une telle annonce, en ce jour de Février? Ensuite: pourquoi lors d'une réunion des cardinaux annoncée comme de routine? Enfin: pourquoi le lieu choisi pour la retraite du Pape émérite?
À la réflexion, après la surprise presque brutale, tellement elle a été inattendue (et pour tous, dans la Hiérarchie elle-même), il me semble que nous pouvons hasarder une explication possible.
Le 11 Février, jour anniversaire de la première apparition de Notre-Dame de Lourdes, a été déclaré par son «aimé et vénéré prédécesseur», comme il l'appelait toujours, la Journée mondiale du Malade. Ratzinger a dit, dans le latin de la brève et bouleversante déclaration: «je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l'avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien».
Terence, et puis Sénèque, Cicéron et tant d'autres avaient rappelé aussi: senectus ipsa est morbus , la vieillesse elle-même est une maladie. Alors, quelqu'un qui, comme lui, aura 86 ans le 16 Avril, est infirme. Il a ajouté, en effet: «la vigueur du corps et de l'esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s'est amoindrie en moi d'une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m'a été confié». Quel jour plus approprié, donc, pour prendre acte le monde de ses propres infirmités de vieil homme que celui dédié à Notre-Dame de Lourdes, protectrice des malades? Au fond, là aussi, il y a un signe de solidarité fraternelle pour tous ceux qui, par la maladies ou les années, ne peuvent plus compter sur leurs propres forces.
Mais pourquoi (c'est la deuxième question) faire l'annonce, ex abrupto, justement dans un consistoire de cardinaux pour décider la glorification des martyrs d'Otrante, massacrés par la fureur des Turcs Musulmans? Nous ne croyons pas qu'il y ait ici un quelconque rappel à la violence d'un certain islamisme, actuelle aujourd'hui comme au XVe siècle, le massacre dans les Pouilles. Nous croyons plutôt que ces derniers mois, Benoît XVI a médité sur le premier et seul cas d'abdication formelle d'un pape dans l'histoire de l'Église, le 13, Décembre 1294, par Célestin V. Il y avait eu, dans les «âges sombres» du Haut Moyen Age, quelques cas de renonciation du pape, mais dans des circonstances obscures et sous la pression de menaces et de violences. Mais seul Pietro da Morrone, l'ermite arraché de force de sa cellule et élevé au Siège Pontifical, abdiqua officiellement en toute liberté, invoquant lui aussi l'âge plus qu'octogénaire et la faiblesse qui l'accompagnait. Avant de prendre la décision sans précédent, il avait consulté discrètement les plus grands canonistes qui lui confirmèrent que la renonciation était possible, mais qu'il fallait la faire «devant plusieurs cardinaux». C'est justement ce qu'a décidé Benoît XVI, qui n'avait que ce précédent auquel se référer: précédent d'ailleurs, spirituellement sûr, puisque le bon Pierre fut déclaré saint par l'Église et n'avait pas vraiment mérité l'accusation de «lâcheté» lancé contre lui par le gibelin Dante pour des raisons politiques. En somme, en l'absence d'autres règles, Papa Ratzinger, toujours respectueux de la tradition, s'est référé à celles établies il y a huit siècles par le confrère dont il voulait partager le destin. Probablement, ce n'est pas non plus un hasard si l'annonce inattendue a été lu seulement en latin, comme pour rappeler ce précédent lointain.
Mais pour en venir à la troisième question, pour quelle raison, après un court séjour à Castel Gandolfo (désert, et donc disponible pendant le siège vacant) l'ex- Benoît XVI prendra-t-il sa retraite dans ce qui a été un monastère de clôture, dans les murs du Vatican? C'est, du moins, le programme annoncé par le porte-parole, le père Lombardi. Nous ne savons pas si cette installation sera définitive, mais, en tout cas, cela non plus n'est pas un choix aléatoire. Les derniers mots de l'annonce faite hier disent: «Quant à moi, puissé-je servir de tout cœur, aussi dans l'avenir, la Sainte Eglise de Dieu par une vie consacrée à la prière». Dans les années de son pontificat, il a souvent répété: «Le cœur de l'Église n'est pas là où l'on conçoit, administre, gouverne, mais il est là où l'on prie».
Ainsi, son service à la Catholica non seulement se poursuit, mais dans la perspective de la foi, il devient encore plus important: s'il n'a pas choisi un ermitage loin - peut-être dans sa Bavière natale ou dans ce Mont-Cassin auquel pensait Papa Wojtyla comme ultime refuge - c'est peut-être pour témoigner, même avec la proximité physique de la tombe de Pierre, combien il veut rester proche de l'Eglise à laquelle il veut se donner jusqu'au bout. Ce n'est pas non plus un hasard , bien sûr, d'avoir privilégié des murs imprégnés de prière comme ceux d'un monastère de clôture. Toutefois, si l'installation au Vatican s'avérait stable, la discrétion proverbiale de Joseph Ratzinger assure qu'il n'y aura aucune interférence avec le gouvernement de son successeur. Nous sommes tout à fait certains qu'il rejettera le rôle d'un «conseiller», chargé d'années mais aussi d'expérience et de sagesse, même s'il devait y avoir des demandes explicites du nouveau pape régnant. Dans sa vision de la foi, le seule vrai «conseiller» du pape, c'est cet Esprit Saint qui, sous les voûtes de la chapelle Sixtine, il a pointé son doigt sur lui.
Et c'est justement dans cette perspective religieuse qu'il y a peut-être une réponse à une autre question: n'aurait-il pas été plus "chrétien" de suivre l'exemple du bienheureux Jean-Paul II, c'est-à-dire la résistance héroïque jusqu'à la fin, plutôt que celui du saint Célestin V?
Grâce à Dieu, il y a beaucoup d'histoires personnelles, beaucoup de tempéraments, de destins, de charismes, de façons d'interpréter et de vivre l'Évangile. Grande, quoi qu'en pensent ceux qui ne la connaissent pas de l'intérieur, grande est la liberté catholique. Plusieurs fois, le Cardinal m'a répété, dans les conversations que nous avons eues au fil des ans, que ceux qui s'inquiètent trop de la situation difficile de l'Eglise (et quand ne l'a-t-elle pas été) montrent qu'ils n'ont pas compris qu'elle est au Christ, que c'est le corps même du Christ. A Lui, il revient de la diriger et, si nécessaire, de la sauver. «Nous - me disait-il - nous sommes seulement, parole d'Evangile, des serviteurs, parfois inutiles. Il ne faut pas trop nous prendre au sérieux, nous ne sommes que des instruments et, en outre, souvent inefficaces. Ne nous tourmentons pas, par conséquent, pour l'avenir de l'Église: faisons notre devoir jusqu'au bout, le reste c'est à Lui d'y penser».
Il y a aussi, peut-être plus important encore, cette humilité, dans la décision de passer la main: l'instrument est épuisé, le Seigneur de la moisson (comme il aime à l'appeler, selon le mot de l'Evangile) a besoin de nouveaux travailleurs, qui sont là, tant qu'ils sont conscients bien être de simples subordonnés. Quant aux vieux, une fois épuisés, ils donnent leur travail le plus précieux: l'offrande de la souffrance et l'engagement plus efficace. Celui de la prière inépuisable, en attendant l'appel à la maison définitive.
Vittorio Messori
Source : et-et.it
Traduction : benoit-et-moi.fr
En la Fête de Notre-Dame de Lourdes, protectrice des malades, le Saint-Père, se remettant à Elle, confie la Sainte Eglise de Dieu à son Souverain Pasteur, Jésus-Christ.
Frères très chers,
Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l'Eglise. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l'avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d'aujourd'hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l'Evangile, la vigueur du corps et de l'esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s'est amoindrie en moi d'une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m'a été confié. C'est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d'Evêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m'a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l'élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.
Frères très chers, du fond du cœur je vous remercie pour tout l'amour et le travail avec lequel vous avez porté avec moi le poids de mon ministère et je demande pardon pour tous mes défauts. Maintenant, confions la Sainte Eglise de Dieu au soin de son Souverain Pasteur, Notre Seigneur Jésus-Christ, et implorons sa sainte Mère, Marie, afin qu'elle assiste de sa bonté maternelle les Pères Cardinaux dans l'élection du Souverain Pontife. Quant à moi, puissé-je servir de tout cœur, aussi dans l'avenir, la Sainte Eglise de Dieu par une vie consacrée à la prière.
Du Vatican, 10 février 2013
BENEDICTUS PP XVI
Source : Vatican
Très Saint Père,
avec Vous
à travers la Passion du Cœur du Serviteur Souffrant,
avec la Mère qui veille, seule.
Votre enfant,
Christophore
© 2024 Site de Christophore