Communion de prière pour la Vie : "Jésus, Marie, protégez la vie " ! (ou toute autre prière à Dieu)

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Ô Marie,
aurore du monde nouveau,
Mère des vivants,
nous te confions la cause de la vie :
regarde, ô Mère, le nombre immense
des enfants que l'on empêche de naître,
des pauvres pour qui la vie est rendue difficile,
des hommes et des femmes
victimes d'une violence inhumaine,
des vieillards et des malades tués
par l'indifférence
ou par une pitié fallacieuse.
Fais que ceux qui croient en ton Fils
sachent annoncer aux hommes de notre temps
avec fermeté et avec amour
l'Évangile de la vie.
Obtiens-leur la grâce de l'accueillir
comme un don toujours nouveau,
la joie de le célébrer avec reconnaissance
dans toute leur existence
et le courage d'en témoigner
avec une ténacité active, afin de construire,
avec tous les hommes de bonne volonté,
la civilisation de la vérité et de l'amour,
à la louange et à la gloire de Dieu
Créateur qui aime la vie.

 

Prière de Jean-Paul II à Marie pour la vie, encyclique Evangelium Vitæ

 

 

 

Notre Dame Fatima

 

 

Pour les 40 ans de sa mort, je vous propose cette vidéo :

 

 

 

 

 

Regina Coeli: s'aimer les uns les autres, avec l'amour de Jésus

Dans son message prononcé depuis la fenêtre du Palais apostolique, le Pape François est, ce dimanche 19 mai, revenu sur les paroles de Jésus dans son discours avant la passion, dans l'Évangile selon saint Jean, et sur le commandement alors prononcé: «que vous vous aimiez les uns les autres».
 

En ce 5e dimanche du Temps pascal, place Saint-Pierre, le Pape François est revenu sur le commandement donné par Jésus dans son «discours d’adieu» avant sa passion. Après avoir lavé les pieds des Douze Apôtres, Jésus leur a dit: «Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi vous devez vous aimer les uns les autres». Quel sens Jésus donne-t-il à ce commandement nouveau, a questionné François, puisque dans l’Ancien Testament, Dieu avait demandé aux membres de son peuple d’aimer son prochain comme eux-mêmes. 

«L'ancien commandement de l'amour est devenu nouveau parce qu'il a été complété par cet ajout : "comme je vous ai aimés".», a expliqué le Saint-Père. La nouveauté réside alors dans l’amour de Jésus-Christ, «l’amour avec lequel il a donné sa vie pour nous». Un amour universel, sans condition et sans limite, qui trouve son apogée sur la croix. «En repensant à la passion et à l'agonie du Christ, les disciples ont compris le sens de ses paroles : "Comme je vous ai aimés, aimez-vous aussi les uns les autres"

Un amour inconditionnel 

C’est Jésus qui nous a aimés le premier, malgré nos fragilités, nos limites et nos faiblesses humaines, a continué le Pape François, «C'est Lui qui nous a rendus dignes de Son amour, qui ne connaît pas de limites et ne finit jamais». Ainsi, en donnant ce nouveau commandement, Jésus demande a chacun de s’aimer les uns les autres, non seulement par notre amour, mais par son amour «que l’Esprit Saint insuffle dans nos coeur». «C'est ainsi - et seulement ainsi - que nous pouvons nous aimer les uns les autres, non seulement comme nous nous aimons nous-mêmes, mais comme Lui nous a aimés, c'est-à-dire, immensément plus.» De cette manière, a continué le Saint-Père, nous pouvons répandre partout la semence de l’amour qui renouvelle les relations entre les personnes et ouvre des horizons d’espérance. 

Pour conclure, le Souverain Pontife a pris soin de rappeler que l’amour manifesté dans la Croix du Christ était la seule force qui transforme notre cœur de pierre en cœur de chair, «qui nous rend capable d’aimer nos ennemis et de pardonner à ceux qui nous ont offensés, qui nous fait voir l'autre comme un membre présent ou futur de la communauté des amis de Jésus ; qui nous encourage au dialogue et nous aide à nous écouter et à nous connaître les uns les autres». L’amour, a terminé le Pape François, est ce qui nous ouvre aux autres, devenant la base des relations humaines.

 

Source : Vatican News

 

 

Message de Noël

par Monseigneur Jacques Suaudeau, FIAMC, 25/12/2018

Aujourd’hui, dans La Cité de David, un sauveur vous est né, qui est le Christ Seigneur

Aujourd’hui : c’est aujourd’hui que vient à nous le Seigneur, le Sauveur, dans l’évocation liturgique de la Nativité, dans la représentation matérielle de nos crèches, dans l’esprit de Noël qui vient habiter nos cœurs et changer l’atmosphère autours de nous.

Cet évènement s’est passé il y a 2018 ans (ou 2020 ans si l’on rectifie les dates), et pourtant c’est toujours « aujourd’hui ».

Parce que le Christ est toujours la nouveauté absolue, Celui qui intervient dans nos petites affaires pour nous dire qu’il y a une vérité, et une seule, par delà toutes nos préoccupations humaines, par delà toutes nos questions d’argent, de position, de pouvoir, de profit, et que cette vérité transcende tous les temps et toutes les places. Elle nous invite à entrer dans son « Royaume », à voir les choses différemment, en profondeur, à ouvrir notre cœur à son message lumineux et toujours actuel.

Noël est second après Pâques dans l’importance des fêtes chrétiennes, mais il n’y aurait pas eu de Pâques s’il n’y avait pas eu Noël. Et il n’y aurait pas eu Noël s’il n’y avait pas eu d’abord Marie, disant « oui » en notre nom à tous, au plan du Seigneur, Marie illuminée de l’Esprit Saint.

Nous irons contempler la crèche, dans la nuit de Noël, comme chaque année. La crèche est tout un enseignement, que peuvent percevoir petits et grands, enfants comme personnes âgées, avec différentes perspectives, certes, mais avec un même profit, si le cœur y est, par delà les yeux. Il est significatif que, dans la présentation commerciale, omniprésente de Noël, cette crèche tend aujourd’hui à se réduire, sinon à disparaître totalement. Il reste les platitudes, les guirlandes, les boules, la fausse neige, quelques ours polaires, et éventuellement un vendeur déguisé en Père Noël. Le Mystère, la joie : évacués ! Place à l’électronique et au sapin synthétique ! Cet appauvrissement volontaire est typique de l’époque où nous vivons, une époque qui nie le mystère, nie le transcendant, et se captive pour l’intelligence artificielle ou l’homme augmenté. Une époque appauvrie et du coup en proie à un grand vide « existentiel », une perte de sens. Une époque mortifère où le Comité des Droits de l’homme de l’ONU n’a rien su faire de plus brillant que de faire rentrer, dans un chef d’œuvre de fausseté mentale, l’avortement et l’euthanasie comme des « droits » , au cœur même du « droit à la vie ». Face à la crèche que l’on élimine, c’est toute la brillante réponse que notre « culture » est capable d’apporter. Une culture en déclin, malgré les paillettes, une culture qui perd l’espérance.

C’est pourquoi la crèche est importante. Dans sa simplicité, dans son dénuement, dans son ouverture sur l’avenir, elle est signe et réalisation de l’espérance, la vraie espérance, l’espérance chrétienne fondée en Jésus Christ. La crèche nous dit le « oui » de Marie. Marie qui, bouleversée par le message de l’ange, se dépasse totalement, et, sans crainte, ose dire pour nous « Que tout m’advienne selon ta parole ». Marie a pu dire cela en notre nom parce que son âme était jeune, simple et pure, capable du don total de soi, de se remettre totalement à la volonté du Seigneur. Or « rien n’est impossible à Dieu ». Et Dieu a fait des merveilles par Marie, parce qu’elle avait totalement confiance en Lui.

La crèche nous invite à cette totale confiance, à reprendre devant Dieu et son immense mystère une attitude d’enfant, aux yeux brillant de joie et d’espérance, pas encore corrompu par les paillettes du monde, par les fausses promesses du tout digital, par l’idéologie d’un surhomme physique sans dimension spirituelle, incapable d’aimer.

Pour le médecin chrétien, la crèche offre une dimension supplémentaire : elle est le lieu où toutes les personnes vulnérables, dans leur esprit, dans leurs moyens, dans leur corps peuvent se retrouver. Elle est le lieu où la solidarité apprend à se développer, entre ceux qui observent et ceux qui viennent prendre place dans la crèche, comme acteurs : les pauvres, les exclus, les souffrants. « Ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le ferez », a dit Notre Seigneur. Sachons placer nos malades, les personnes que nous visitons, examinons, soignons, sur la mangeoire, à la place de l’Enfant Jésus. Il y avait à Bethlehem, dans la grotte-étable, selon la tradition, le bœuf et l’âne pour réchauffer l’enfant de leur présence. Faisons nous un peu « bœuf et âne » pour nos patients, en ce temps de Noël, et en particulier pour les plus âgés, les plus frêles, parfois les plus abandonnés. Le temps manque, les consultations doivent se faire et la salle d’attente doit désemplir : nous « n’avons pas le temps ». Mais cela ne nous empêche pas de donner un sourire, une phrase d’encouragement, un signe d’empathie. Ils et elles en ont tant besoin !

« Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime »

Mgr Jacques Suaudeau

Assistant Ecclésiastique FIAMC

 

 

 

 

PRÉSENTATION DES VŒUX DE NOËL DE LA CURIE ROMAINE

DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

Salle Clémentine
Lundi 21 décembre 2015


 

Chers frères et sœurs,

Je vous demande de m’excuser de ne pas parler debout, mais depuis quelques jours je suis sous l’influence de la grippe et je ne me sens pas très fort. Avec votre permission, je vous parle assis.

Je suis heureux de vous adresser mes vœux les plus cordiaux de saint Noël et d’heureuse nouvelle année, que j’étends à tous les collaborateurs, aux Représentants pontificaux et particulièrement à ceux qui, au cours de l’année passée, ont terminé leur service pour avoir atteint la limite d’âge. Nous nous souvenons aussi des personnes qui ont été rappelées à Dieu. Ma pensée et ma gratitude vont à vous tous et à vos proches.

Dans ma première rencontre avec vous, en 2013, j’ai voulu souligner deux aspects importants et inséparables du travail curial : le professionnalisme et le service, indiquant la figure de saint Joseph comme modèle à imiter. Par contre, l’an passé, pour nous préparer au Sacrement de la Réconciliation, nous avons affronté quelques tentations et “maladies” – le “catalogue des maladies curiales” ; aujourd’hui au contraire je devrais parler des “antibiotiques curiaux” – qui pourraient frapper chaque chrétien, curie, communauté, congrégation, paroisse et mouvement ecclésial. Maladies qui demandent prévention, vigilance, soin et, malheureusement dans certains cas, interventions douloureuses et prolongées.

Certaines de ces maladies se sont manifestées au cours de cette année, causant beaucoup de douleur à tout le corps et blessant beaucoup d’âmes, avec aussi du scandale.

Il semble juste d’affirmer que cela a été – et le sera toujours – l’objet d’une sincère réflexion et de mesures déterminantes. La réforme ira de l’avant avec détermination, lucidité et résolution, parce que Ecclesia semper reformanda.

Toutefois, les maladies et même les scandales ne pourront pas cacher l’efficacité des services que la Curie romaine avec effort, avec responsabilité, avec engagement et dévouement, rend au Pape et à toute l’Église, et cela est une vraie consolation. Saint Ignace enseignait que « c'est le propre du mauvais esprit de tourmenter, de causer de la tristesse, d'élever des obstacles, de troubler par de fausses raisons, afin d’empêcher de progresser; au contraire, c'est le propre du bon esprit de donner courage et forces, donner consolations et larmes, inspirations et sérénité, diminuant et écartant toute difficulté, afin d’avancer sur le chemin du bien » [1].

Ce serait une grande injustice de ne pas exprimer une vive gratitude et un juste encouragement à toutes les personnes saines et honnêtes qui travaillent avec dévouement, dévotion, fidélité et professionnalisme, offrant à l’Église et au Successeur de Pierre le réconfort de leur solidarité et de leur obéissance ainsi que de leurs prières généreuses.

De plus, les résistances, les fatigues et les chutes des personnes et des ministres sont aussi des leçons et des occasions de croissance, et jamais de découragement. Ce sont des opportunités pour revenir à l’essentiel qui consiste à faire le point avec la conscience que nous avons de nous-mêmes, de Dieu, du prochain, du sensus Ecclesiae et du sensus fidei.

De ce revenir à l’essentiel je voudrais vous parler aujourd’hui alors que nous sommes au début du pèlerinage de l’Année Sainte de la Miséricorde, ouverte par l’Église il y a peu de temps, et qui représente pour elle et pour nous tous un fort appel à la gratitude, à la conversion, au renouveau, à la pénitence et à la réconciliation.

En réalité, Noël est la fête de la Miséricorde infinie de Dieu. Saint Augustin d’Hippone dit : « Quelle miséricorde saurait l'emporter pour des malheureux sur celle qui a fait descendre du ciel le Créateur du ciel, qui a revêtu d'un corps de terre le Fondateur de la terre, égalé à nous dans notre nature mortelle Celui qui demeure l’égal de son Père dans son éternelle nature, donné une nature d'esclave au Maître du monde, condamné le Pain même à avoir faim, la Plénitude à avoir soif, réduit la Puissance à la faiblesse, la Santé à la souffrance, la Vie à la mort; et cela pour apaiser en nous la faim, étancher la soif, soulager nos souffrances, éteindre l'iniquité, enflammer la charité?» [2].

Donc, dans le contexte de cette Année de la Miséricorde et de la préparation à Noël, désormais à nos portes, je voudrais vous présenter une aide pratique pour pouvoir vivre fructueusement ce temps de grâce. Il s’agit d’un “catalogue des vertus nécessaires” non-exhaustif, pour qui prête service à la Curie et pour tous ceux qui veulent rendre féconde leur consécration ou leur service à l’Église.

J’invite les Chefs de Dicastères et les Supérieurs à l’approfondir, à l’enrichir et à le compléter. C’est une liste qui part d’une analyse acrostiche de la parole « misericordia » - le père Ricci, en Chine, faisait cela - , afin qu’elle soit notre guide et notre phare :

1. Le caractère Missionnaire et pastoral. Le caractère missionnaire est ce qui rend, et montre la curie fructueuse et féconde ; elle est la preuve de la vigueur, de l’efficacité et de l’authenticité de notre action. La foi est un don, mais la mesure de notre foi se prouve aussi par la capacité que nous avons de la communiquer [3]. Chaque baptisé est missionnaire de la Bonne Nouvelle avant tout par sa vie, par son travail et par son témoignage joyeux et convaincu. Le caractère pastoral sain est une vertu indispensable spécialement pour chaque prêtre. C’est l’engagement quotidien à suivre le Bon Pasteur qui prend soin de ses brebis et donne sa vie pour sauver la vie des autres. C’est la mesure de notre activité curiale et sacerdotale. Sans ces deux ailes nous ne pourrons jamais voler et ni atteindre la béatitude du serviteur fidèle (cf. Mt 25, 14-30).

2. Aptitude [Idoneità] et sagacité. L’aptitude demande l’effort personnel d’acquérir les qualités nécessaires et requises pour exercer au mieux ses propres tâches et activités, avec l’intelligence et l’intuition. Elle s’oppose aux recommandations et aux faveurs. La sagacité est la rapidité d’esprit à comprendre et à affronter les situations avec sagesse et créativité. Aptitude et sagacité représentent aussi la réponse humaine à la grâce divine, quand chacun de nous suit ce célèbre dicton : “Tout faire comme si Dieu n’existait pas et, ensuite, laisser tout à Dieu comme si je n’existais pas”. C’est le comportement du disciple qui s’adresse au Seigneur tous les jours avec ces paroles de la très belle Prière universelle attribuée au Pape Clément XI : « Guide-moi par ta sagesse, soutiens-moi par ta justice… encourage-moi par ta bonté, protège-moi par ta puissance. Je t’offre, ô Seigneur : mes pensées, pour qu’elles soient dirigées vers toi ; mes paroles, pour qu’elles soient de toi ; mes actions, pour qu’elles soient selon toi ; mes tribulations, pour qu’elles soient pour toi » [4].

3. Spiritualité et humanité. La spiritualité est la colonne vertébrale de tout service dans l’Église et dans la vie chrétienne. Elle est ce qui nourrit toute notre conduite, la soutient et la protège de la fragilité humaine et des tentations quotidiennes. L’humanité est ce qui incarne la véridicité de notre foi. Celui qui renonce à son humanité renonce à tout. L’humanité est ce qui nous rend différents des machines et des robots qui n’entendent pas et ne s’émeuvent pas. Quand il nous est difficile de pleurer sincèrement ou de rire franchement – ce sont deux signes – , alors notre déclin a commencé ainsi que notre processus de transformation d’“hommes” en autre chose. L’humanité c’est savoir montrer tendresse et familiarité, courtoisie avec tous (cf. Ph 4, 5). Spiritualité et humanité, tout en étant des qualités innées, sont toutefois des potentialités à réaliser entièrement, à atteindre continuellement et à manifester quotidiennement.

4. Exemplarité et fidélité. Le Bienheureux Paul VI a rappelé à la Curie – en 63 – « sa vocation à l’exemplarité » [5]. Exemplarité pour éviter les scandales qui blessent les âmes et menacent la crédibilité de notre témoignage. Fidélité à notre consécration, à notre vocation, rappelant toujours les paroles du Christ : « Qui est fidèle en très peu de chose est fidèle aussi en beaucoup, et qui est malhonnête en très peu est malhonnête aussi en beaucoup » (Lc 16, 10). Et « Mais si quelqu'un doit scandaliser l'un de ces petits qui croient en moi, il serait préférable pour lui de se voir suspendre autour du cou une de ces meules que tournent les ânes et d'être englouti en pleine mer. Malheur au monde à cause des scandales ! Il est fatal, certes, qu'il arrive des scandales, mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive ! » (Mt 18, 6-7).

5. Rationalité et amabilité. La rationalité sert à éviter les excès émotifs et l’amabilité à éviter les excès de la bureaucratie et des programmations et planifications. Ce sont des talents nécessaires pour l’équilibre de la personnalité : « L'ennemi – et je cite saint Ignace une autre fois, excusez-moi – considère attentivement si une âme est grossière, ou si elle est délicate. Si elle est grossière, il tâche de la rendre délicate à l'extrême pour la jeter plus facilement dans le trouble et l'abattre » [6]. Tout excès est l’indice de quelque déséquilibre, aussi bien l’excès de rationalité que d’amabilité.

6. Innocuité et détermination. L’innocuité qui nous rend prudents dans le jugement, capables de nous abstenir d’actions impulsives et précipitées. C’est la capacité de faire émerger le meilleur de nous-mêmes, des autres et des situations en agissant avec attention et compréhension. C’est faire aux autres ce que tu voudrais qu’il te soit fait (cf. Mt 7, 12 et Lc 6, 31). La détermination c’est agir avec une volonté résolue, avec une vision claire et dans l’obéissance à Dieu, et seulement pour la loi suprême de la salus animarum (cf. CIC, can. 1725).

7. Charité et vérité. Deux vertus indissolubles de l’existence chrétienne : « Faire la vérité dans la charité et vivre la charité dans la vérité » (cf. Ep 4, 15) [7] ; au point que la charité sans vérité devient idéologie d’un “bonnisme” destructeur et la vérité sans charité devient justice aveugle.

8. Honnêteté [Onestà] et maturité. L’honnêteté est la rectitude, la cohérence et le fait d’agir avec sincérité absolue avec soi-même et avec Dieu. Celui qui est honnête n’agit pas avec droiture seulement sous le regard du surveillant ou du supérieur ; celui qui est honnête ne craint pas d’être surpris, parce qu’il ne trompe jamais celui qui lui fait confiance. Celui qui est honnête ne se comporte jamais en maître sur les personnes ou sur les choses qui lui ont été confiées à administrer, comme le “mauvais serviteur” (Mt 24, 48). L’honnêteté est la base sur laquelle s’appuient toutes les autres qualités. La maturité vise à atteindre l’harmonie entre nos capacités physiques, psychiques et spirituelles. Elle est le but et l’aboutissement d’un processus de développement qui ne finit jamais et qui ne dépend pas de l’âge que nous avons.

9. Déférence [Rispettuosità] et humilité. La déférence est le talent des âmes nobles et délicates ; des personnes qui cherchent toujours à montrer un respect authentique envers les autres, envers leur propre rôle, envers les supérieurs, les subordonnés, les dossiers, les papiers, le secret et la confidentialité ; les personnes qui savent écouter attentivement et parler poliment. L’humilité, de son côté, est la vertu des saints et des personnes remplies de Dieu qui, plus elles acquièrent de l’importance, plus grandit en elles la conscience de n’être rien et de ne rien pouvoir faire sans la grâce de Dieu (cf. Jn 15, 8).

10. Générosité [Doviziosità] - j’ai le vice des néologismes - et attention. Plus nous avons confiance en Dieu et dans sa providence plus nous sommes généreux d’âme et plus nous sommes ouverts à donner, sachant que plus on donne plus on reçoit. En réalité il est inutile d’ouvrir toutes les Portes Saintes de toutes les basiliques du monde si la porte de notre cœur est fermée à l’amour, si nos mains sont fermées à donner, si nos maisons sont fermées à héberger, si nos églises sont fermées à accueillir. L’attention c’est soigner les détails et offrir le meilleur de nous-mêmes, et ne jamais baisser la garde sur nos vices et nos manques. Saint Vincent de Paul priait ainsi : “Seigneur aide-moi à m’apercevoir tout de suite : de ceux qui sont à côté de moi, de ceux qui sont inquiets et désorientés, de ceux qui souffrent sans le montrer, de ceux qui se sentent isolés sans le vouloir”.

11. Impavidité et promptitude. Être impavide signifie ne pas se laisser effrayer face aux difficultés comme Daniel dans la fosse aux lions, comme David face à Goliath ; cela signifie agir avec audace et détermination et sans tiédeur « comme un bon soldat » (2 Tm 2, 3-4) ; cela signifie savoir faire le premier pas sans tergiverser, comme Abraham et comme Marie. De son côté, la promptitude c’est savoir agir avec liberté et agilité sans s’attacher aux choses matérielles provisoires. Le Psaume dit : « Aux richesses quand elles s’accroissent n’attachez pas votre cœur » (61, 11). Être prompt veut dire être toujours en chemin, sans jamais s’alourdir en accumulant des choses inutiles et en se fermant sur ses propres projets et sans se laisser dominer par l’ambition.

12. Et finalement fiabilité [affidabilità] et sobriété. Celui qui est fiable est celui qui sait maintenir ses engagements avec sérieux et crédibilité quand il est observé mais surtout quand il se trouve seul ; c’est celui qui répand autour de lui un climat de tranquillité parce qu’il ne trahit jamais la confiance qui lui a été accordée. La sobriété – dernière vertu de cette liste, mais pas en importance – est la capacité de renoncer au superflu et de résister à la logique consumériste dominante. La sobriété est prudence, simplicité, concision, équilibre et tempérance. La sobriété c’est regarder le monde avec les yeux de Dieu et avec le regard des pauvres et de la part des pauvres. La sobriété est un style de vie [8], qui indique le primat de l’autre comme principe hiérarchique et exprime l’existence comme empressement et service envers les autres. Celui qui est sobre est une personne cohérente et essentielle en tout, parce qu’elle sait réduire, récupérer, recycler, réparer, et vivre avec le sens de la mesure.

Chers frères,

La miséricorde n’est pas un sentiment passager, mais elle est la synthèse de la Bonne Nouvelle, elle est le choix de celui qui veut avoir les sentiments du “Cœur de Jésus,[9] de celui qui veut suivre sérieusement le Seigneur qui nous demande : « Soyez miséricordieux comme votre Père » (Lc 6, 36 ; cf. Mt 5, 48 ). Le père Ermes Ronchi affirme : « Miséricorde : scandale pour la justice, folie pour l’intelligence, consolation pour nous qui avons une dette. La dette d’exister, la dette d’être aimés se paie seulement par la miséricorde ».

Donc, que la miséricorde guide nos pas, inspire nos réformes, éclaire nos décisions. Qu’elle soit la colonne vertébrale de notre action. Qu’elle nous enseigne quand nous devons avancer et quand nous devons faire un pas en arrière. Qu’elle nous fasse lire la petitesse de nos actions dans le grand projet de salut de Dieu et dans la majesté et le mystère de son œuvre.

Pour nous aider à comprendre cela, laissons-nous fasciner par la splendide prière communément attribuée au bienheureux Oscar Arnulfo Romero, mais qui a été prononcée pour la première fois par le Cardinal John Dearden :

Il est bon parfois de prendre du recul et de regarder derrière soi.
Le Royaume n’est pas seulement au-delà de nos efforts, il est aussi au-delà de notre regard.
Durant notre vie, nous n’arrivons à accomplir qu’une petite partie de cette entreprise magnifique qui est l’œuvre de Dieu.
Rien de ce que nous faisons n’est complet.
C’est dire que le Royaume se trouve toujours au-delà de nous-mêmes.
Aucune affirmation ne dit tout ce que l’on peut dire.
Aucune prière n’exprime complètement la foi.
Aucun credo n’apporte la perfection.
Aucune visite pastorale n’apporte avec elle toutes les solutions.
Aucun programme n’accomplit pleinement la mission de l’Église.
Aucun but ni objectif n’atteint la plénitude.
Voilà de quoi il s’agit :
Nous plantons des graines qui un jour germeront
Nous arrosons les graines déjà plantées sachant que d’autres en prendront soin.
Nous posons les bases de ce qui se développera.
Nous mettons le levain qui multipliera nos capacités.
Nous ne pouvons pas tout faire, mais commencer nous apporte un sentiment de libération.
Cela nous donne la force de faire quelque chose, et de la faire bien.
Cela peut rester incomplet, mais c’est un début, un pas sur un chemin.
Une opportunité pour que la grâce de Dieu entre et fasse le reste.
Nous pouvons ne jamais voir son achèvement, mais c’est la différence entre le contremaître et l’ouvrier.
Nous sommes des ouvriers, non pas des contremaîtres, des serviteurs, non pas le messie.
Nous sommes les prophètes d’un avenir qui ne nous appartient pas.

Et avec ces pensées, avec ces sentiments, je vous souhaite un bon et saint Noël et je vous demande de prier pour moi. Merci.


[1] Exercices spirituels, 315.

[2] Cf. Sermon 207, 1 : PL 38, 1042.

[3] « Le caractère missionnaire n’est pas seulement une question de territoires géographiques mais de peuples, de cultures et de personnes, parce que justement les « frontières » de la foi ne traversent pas seulement des lieux et des traditions humaines mais le cœur de tout homme et de toute femme. Le Concile Vatican II a souligné de façon particulière la manière dont le devoir missionnaire, le devoir d’élargir les frontières de la foi, est le propre de tout baptisé et de toutes les communautés chrétiennes » (Message pour la Journée missionnaire mondiale 2013, n. 2)

[4] Missale Romanum de 2002.

[5] Pape Paul VI, discours à la Curie romaine, 21 septembre 1963, AAS 55 (1963), 793-800.

[6] Exercices spirituels, 349.

[7] « L’amour dans la vérité, dont Jésus s’est fait le témoin dans sa vie terrestre et surtout par sa mort et sa résurrection, est la force dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de l’humanité tout entière… C’est une force qui a son origine en Dieu, Amour éternel et Vérité absolue » (Benoît XVI, Lett. enc. Caritas in veritate, 29 juin 2009, n. 1 : AAS 101 [2009], 641), C’est pourquoi il faut « conjuguer l’amour avec la vérité non seulement selon la direction indiquée par saint Paul: celle de la “veritas in caritate” (Ep 4, 15), mais aussi, dans celle inverse et complémentaire, de la “caritas in veritate”. La vérité doit être cherchée, découverte et exprimée dans l’“économie” de l’amour, mais l’amour à son tour doit être compris, vérifié et pratiqué à la lumière de la vérité. » (Ibid. n. 2).

[8] Un style de vie empreint de sobriété restitue à l’homme cette « attitude désintéressée, faite de gratuité et de sens esthétique, suscitée par l'émerveillement pour l'être et pour la splendeur qui permet de percevoir dans les choses visibles le message de Dieu invisible qui les a créées » (Centesimus annus n. 37) ; cf. AA.VV. Nouveaux styles de vie au temps de la globalisation, Fond. Apostolicam Actuositatem, Roma 2002.

[9] Jean-Paul II, Angelus du 9 juillet 1989 : « L’expression « Cœur de Jésus » fait immédiatement venir à l’esprit l’humanité du Christ et en souligne la richesse des sentiments, la compassion envers les infirmes ; la prédilection pour les pauvres ; la miséricorde envers les pécheurs ; la tendresse envers les enfants ; la force dans la dénonciation de l’hypocrisie, de l’orgueil, de la violence ; la mansuétude devant les adversaires ; le zèle pour la gloire du Père et la joie pour ses desseins de grâce, mystérieux et providentiels… elle rappelle ensuite la tristesse du Christ pour la trahison de Judas, son désarroi dans la solitude, l’angoisse devant la mort, l’abandon filial et obéissant entre les mains du Père. L’expression renferme surtout l’amour qui jaillit sans cesse de ce cœur : l’amour infini envers le Père et l’amour sans limite envers l’homme ».

Source : vatican.va

 

 

MESSE DE LA NUIT

NOËL

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Basilique vaticane
Jeudi 24 décembre 2015


 

En cette nuit, resplendit une « grande lumière » (Is 9, 1) ; sur nous tous brille la lumière de la naissance de Jésus. Comme les paroles du prophète Isaïe que nous avons écoutées sont vraies et actuelles : « Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse » (9, 2) ! Notre cœur était déjà rempli de joie par l’attente de ce moment, mais maintenant, ce sentiment est multiplié et surabonde, parce que la promesse s’est accomplie, finalement elle s’est réalisée. Joie et allégresse nous assurent que le message contenu dans le mystère de cette nuit vient vraiment de Dieu. Il n’y a pas de place pour le doute ; laissons-le aux sceptiques qui, pour interroger seulement la raison, ne trouvent jamais la vérité. Il n’y a pas de place pour l’indifférence qui domine dans le cœur de celui qui ne réussit pas à aimer parce qu’il a peur de perdre quelque chose. Toute tristesse est bannie, parce que l’Enfant Jésus est le véritable consolateur du cœur.

Aujourd’hui, le Fils de Dieu est né : tout change. Le Sauveur du monde vient pour se faire participant de notre nature humaine ; nous ne sommes plus seuls ni abandonnés. La Vierge nous offre son Fils comme principe d’une vie nouvelle. La lumière vient éclairer notre existence, souvent enfermée dans l’ombre du péché. Aujourd’hui découvrons d’une façon nouvelle qui nous sommes ! En cette nuit, nous est rendu manifeste le chemin à parcourir pour rejoindre le but. Maintenant, toute peur et toute frayeur doivent cesser, parce que la lumière nous indique la route vers Bethléem. Nous ne pouvons demeurer inertes. Il ne nous est pas permis de rester arrêtés. Nous devons aller voir notre Sauveur déposé dans une mangeoire. Voilà le motif de la joie et de l’allégresse : cet Enfant est « né pour nous », il nous est « donné à nous », comme l’annonce Isaïe (cf. 9, 5). À un peuple qui depuis deux mille ans parcourt toutes les routes du monde pour rendre chaque homme participant de cette joie, est confiée la mission de faire connaître le « Prince de la paix » et devenir son instrument efficace au milieu des nations.

Et donc, quand nous entendons parler de la naissance du Christ, restons en silence et laissons parler cet Enfant ; imprimons dans notre cœur ses paroles sans détourner notre regard de son visage. Si nous le prenons dans nos bras et si nous nous laissons embrasser par lui, il nous apportera la paix du cœur qui n’aura jamais de fin. Cet Enfant nous enseigne quelle est la chose vraiment essentielle dans notre vie. Il naît dans la pauvreté du monde, parce qu’il n’y a pas de place à l’hôtellerie pour lui et sa famille. Il trouve abri et soutien dans une étable, et il est déposé dans une mangeoire pour animaux. Pourtant, de ce rien, émerge la lumière de la gloire de Dieu. À partir de là, pour les hommes au cœur simple, commence le chemin de la libération véritable et du rachat éternel. De cet Enfant, qui porte imprimés sur son visage les traits de la bonté, de la miséricorde et de l’amour de Dieu le Père, jaillit pour nous tous, ses disciples, comme l’enseigne l’apôtre Paul, l’engagement à « renoncer à l’impiété » et à la richesse du monde, pour vivre « de manière raisonnable, avec justice et piété » (Tt 2, 12).

Dans une société souvent éprise de consommation et de plaisir, d’abondance et de luxe, d’apparence et de narcissisme, Lui nous appelle à un comportement sobre, c’est-à-dire simple, équilibré, cohérent, capable de saisir et de vivre l’essentiel. Dans un monde qui est trop souvent dur avec le pécheur et mou avec le péché, il faut cultiver un fort sens de la justice, de la recherche et de la mise en pratique de la volonté de Dieu. Dans une culture de l’indifférence qui finit souvent par être impitoyable, que notre style de vie soit au contraire plein de piété, d’empathie, de compassion, de miséricorde, puisées chaque jour au puits de la prière.

Comme pour les bergers de Bethléem, que nos yeux puissent aussi être pleins d’étonnement et d’émerveillement, contemplant dans l’Enfant-Jésus le Fils de Dieu. Et, devant Lui, que jaillisse de nos cœurs l’invocation : « Montre-nous, Seigneur, ta miséricorde, et donne-nous ton salut » (Ps 85, 8).

Source : vatican.va

 

 

MESSAGE POUR LE TEMPS DE L´AVENT 2015

par John, FIAMC, 12/2015

“Chers amis,

Peu importe où vous êtes dans le monde, vous savez que Noël est à quelques jours seulement. Noël est devenu une «célébration» avec une obsession sur la fête et les cadeaux. Séduit par les parties et les chants, beaucoup d’entre nous vont se réveiller le lendemain de Noël avec un certain sens de la vacuité et de la désillusion parce que “Noël” est fini, au moins pour une autre année.

Dans le calendrier liturgique, il ya deux saisons où l’Église nous invite à passer du temps réfléchir sur notre relation d’alliance personnelle avec Dieu. Nous écoutons souvent l’appel à un renouveau de notre foi par le repentir pendant le carême alors que le même appel à une relation plus profonde est souvent perdu dans les festivités de Noël. L’Avent, comme le Carême, pour nous est un temps de méditation du grand don que Dieu, notre Père nous a fait, et du grand sacrifice que Jésus a fait pour devenir homme et vivre parmi nous.

Nous faisons souvent bien en nous abstenant, en jeûnant, et en passant du temps à réfléchir et à prier pendant le carême. Nous devrions de même essayer de le faire pendant l’Avent où nous célébrons le début de la grande réalité de notre salut. L’Avent est pour nous un temps spécial de prière et de contemplation avec Marie, alors que nous nous préparons à ce que Jésus naisse dans nos cœurs. Pour bien célébrer nous devons bien nous préparer. Pour partager Jésus avec les autres, nous devons d’abord avoir Jésus illuminé en nous. Donnons le don de Jésus aux autres, un cadeau bien plus précieux que tout ceux qui peuvent être achetés dans les magasins en cette saison. Si nous sortons le Christ de Noël, Noël devient alors une fête païenne comme une autre et nous sommes amenés à sentir le vide dans nos vies.

Il ya neuf ans, ma femme Priscilla et moi avec quelques-uns de nos enfants et amis de l’église ont décidé d’aller au Cambodge pour apporter la joie de l’Avent à des enfants pauvres, suivant l’exemple de Marie, qui fut la première à porter Jésus, la Bonne Nouvelle, au monde. L’acceptation inconditionnelle et l’amour des “pauvres” nous ont tellement émus que nous passons maintenant les vacances annuelles de la famille au Cambodge. Le sentiment de bonheur lorsque nous tendons la main pour partager Christ avec les autres, ou ce que j’appelle la “joie du service” ne peut jamais être entièrement décrit, il peut seulement être expérimenté. La joie que je cherchais en vain dans les choses matérielles dans ma jeunesse, je la découvre en Jésus, et c’est maintenant tous les jours Noël.

En cet Avent,  alors que nous allons célébrer Noël avec nos proches, ayons une pensée pour les millions de personnes qui sont victimes de persécution religieuse, en particulier pour les chrétiens en Syrie et en Irak. Aujourd’hui, dans le Moyen-Orient islamique, avec la création de l’Etat islamique d’Irak et la Syrie (ISIS = Daesh), les chrétiens souffrent une persécution que nous pouvons à peine imaginer. Ceux qui ont eu la chance de fuir leurs maisons avant d’être pris au piège sont logés dans des conditions déplorables dans des camps de réfugiés avec peu d’espoir pour l’avenir. Quelle a été votre réaction à des actes de violence contre les chrétiens? Arrêtons-nous sur la façon dont nous, les individus, les organisations et une famille internationale des médecins catholiques pouvons répondre à cette tragédie. Je souhaite qu’en cet Avent, le Saint-Esprit nous inspirer tous pour contribuer à éradiquer ce fléau qui afflige la société moderne. Aucun acte n’est trop petit, ni dépourvu de sens. Vous pouvez commencer à changer le monde en restaurant de la dignité  d’un seul individu violé. Dans Matt 25:40, le Christ exhorte chacune et chacun d’entre nous à apporter la Bonne Nouvelle à ceux qui souffrent, “Tout ce que vous ferez au plus petit de mes frères et sœurs, c’est à moi que vous le ferez.”

Je voudrais conclure ce message par une prière. Notre Père aimant, ouvrez nos oreilles pour que nous entendions, et nos yeux pour que nous voyons dans nos vies votre discrète présence. Façonnez nos vies avec votre amour transformant de sorte que nous puissions être porteurs de votre Bonne Nouvelle dans notre monde. Alors que nous attendons votre venue dans la gloire au cours de cette période de l’Avent, gardez-nous vigilants et fidèles, sachant que vous êtes toujours avec nous. Nous faisons cette prière au nom de Jésus, notre Seigneur et Sauveur, Amen.

Que la paix et la joie du Christ nouveau-né soit avec vous et ceux que vous aimez, à Noël et toujours.

Bien à vous dans le Christ”,

John

Source : fiamc.org

 

 

Mon Fils a vécu votre vie, il a eu froid, chaud, soif, il a ri, il a
pleuré, il a eu mal... il n'y a que la vieillesse qu'il n'a pu
connaître parce qu'il a été assassiné avant.

Et moi, dit Dieu, je vois bien que vous êtes tous en train de vieillir.
Tous les jours, je reçois le message de vos prières.
Je vois bien vos cheveux blancs, je vois bien que les escaliers sont
plus hauts qu'avant, je vois bien que votre vue baisse...
Mais mon Fils n'a jamais pu connaître l'âge de l'arthrose, il était mort avant.

Alors, c'est à vous que je fais appel, dit Dieu.
Mais je ne vous mentirai pas, dit Dieu.
Je ne vous dirai pas que vous êtes éternellement jeunes,
je ne prétendrai pas que vous n'avez pas changé et que vous avez
toujours vingt ans !
Je ne sais pas pourquoi tout le monde veut s'imaginer que ceux qui
vieillissent sont tout juste bons à être mis au rencart !

Laissez-les dire, dit Dieu, moi, je sais bien que j'ai trop besoin de vous.
Tout ce que mon Fils n'a pas eu le droit de vivre,
c'est vous qui êtes en train de le vivre.
Tout cet amour que mon Fils n'a pas eu le temps de planter en vieillissant,
c'est vous qui l'inventez.
Toute cette espérance que mon Fils n'a pas eu le temps de semer,
c'est sur vous que je compte pour la faire pousser.

Moi, je ne suis pas un commercial, dit Dieu,
ce qui m'intéresse, ce n'est pas ce qui est rentable,
c'est ce qui est humain.
Je ne cherche pas à faire du chiffre, je cherche à faire de l'amour.
Mais, j'ai beau être Dieu, je ne peux pas vieillir à votre place ;
par contre, vous, vous pouvez vieillir à la place de mon Fils,
qui n'a pas eu le droit d'aller jusqu'à votre âge !
N'ayez pas peur !
Le vieillissement n'est pas une maladie !
Vieillir, c'est vivre...
Il n'y a que dans les cimetières qu'on ne vieillit plus.
Ne me demandez pas comment il faut faire, c'est vous qui allez l'inventer.
Il faut bien que vous vous y mettiez puisque, mon Fils, ils l'ont assassiné !


Jean Debruyne (J'ai rêvé d'un Galiléen, Ed DDB)

 

 

 

Mystère du Calvaire, scandale de la Croix,
le Maître de la terre, esclave sur ce bois !
Victime dérisoire, Toi seul es le Sauveur,
Toi seul, le Roi de gloire, au rang des malfaiteurs !

Tu sais combien les hommes ignorent ce qu'ils font.
Tu n'as jugé personne, tu donnes ton pardon.
Partout des pauvres pleurent, partout on fait souffrir ;
pitié pour ceux qui meurent et ceux qui font mourir !

Afin que vienne l'heure promise à toute chair,
Seigneur, ta Croix demeure, dressée sur l'univers.
Sommet de notre terre, où meurt la mort vaincue,
Dieu se montre Père en nous donnant Jésus !

Didier RIMAUD

 

 

 

Solennité de Noël - Messe de la Nuit de Noël
Basilique vaticane, 24 décembre 2014

Credo III
Wolfgang Amadeus Mozart - Mass in C minor / Messa in Do minore
Et incarnatus est

Chen Reiss, soprano
Manfred Honeck, conductor
Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia

 

La chanteuse d'opéra israélienne Chen Reiss, 35 ans, a reçu l'immense honneur de se produire jeudi lors de la messe de minuit célébrée par le Pape dans la Basilique Saint-Pierre du Vatican.

La messe de minuit a attiré 3.000 spectateurs qui se tenaient sur la place et ont regardé la messe sur un écran géant. Environ 700 millions de catholiques regardent la messe à la télévision chaque année.

Il s'agissait de la deuxième messe dirigé par François depuis son élection il y a un plus d'un an. La soprano israélienne a chanté "Et Incarnatus Est" de Mozart à la demande de François.

Ce passage, qui évoque l'incarnation du Christ, est "indépassable. Il te conduit à Dieu !", avait confié le pape l'an dernier dans une interview à la Civilta cattolica.

La partition de huit minutes a été chantée par la jeune soprano israélienne sous la houlette de Manfred Honeck qui a dirigé un orchestre formé de plusieurs musiciens de Rome.

Le Vatican a découvert Chen Reiss grâce à l'Orchestre Symphonique de Vienne. Elle avat chanté la même partition avec l'orchestre lors d'un festival de musique religieuse il y a deux ans.

Le pape lui-même n'a été informé que 24 heures avant la messe que la chanteuse était israélienne."Cette idée me plait beaucoup, parce que Marie était également juive," a-t-il dit.

Avant la messe, Reiss s'est brièvement entretenue avec le pape, qui l'a remercié d'être venue pour chanter l'œuvre de Mozart.

"C'était très excitant de chanter cette messe. La messe a été diffusée dans tout le monde chrétien, des centaines de millions de personnes l'ont regardé. C'est l'une des œuvres les plus virtuoses que Mozart n’ait jamais écrites. La chanter au Vatican à côté du pape était très émouvant. "

Née à Holon, Reiss est l'aînée de quatre enfants et a grandi à Herzliya. Son père était un mécanicien d'origine hongroise qui possédait un garage et sa mère était chanteuse et s’est produite notamment au théâtre, à l'opéra et dans un chœur.

Depuis 2006, Reiss travaille de façon indépendante et elle est apparue sur les scènes d'opéra du monde entier.

Elle travaille actuellement en association avec l'Opéra de Vienne.

Chen Ress vit actuellement à Londres avec son conjoint et leur petite fille.

Source : i24news.tv

 

 

La souffrance selon Edith Stein

Quel sens sœur Thérèse Bénédicte de la Croix donnait-elle à la souffrance ?

par Cécile Rastoin, carmélite, 12/06/2014

Pourquoi Édith Stein, en entrant au Carmel, a t-elle pris ce nom de Bénédicte de la Croix ?

Ce n'était pas anodin ! Chaque carmélite choisit son mystère. Si une sœur s'appelle de la Croix, de la Trinité, de l'Incarnation, cela montre qu'elle s'y retrouve, que c'est le chemin qui la mène au cœur du mystère de Dieu. Toute sa vie sera marquée par ce mystère qu'elle choisit en dialogue avec la supérieure et qui est en rapport avec ce que Dieu a choisi pour elle.

Édith Stein dit qu'elle est entrée au Carmel avec ce nom en elle. C'était vraiment son mystère, celui par lequel elle s'approche de Dieu. J'aime dire que Bénédicte de la Croix cela veut dire "bénie de la croix". Le Christ a fait de la croix une source de bénédiction. C'est ça le retournement spectaculaire de la croix. Et Édith Stein s'est heurtée au mystère de la croix très souvent.

Quelles souffrances a-t-elle vécu ?

Enfant, elle a vécu dans une famille très unie, mais elle a perdu son père à deux ans. De plus, ses deux oncles se sont suicidés et, elle le dit elle même très franchement, elle avait des tendances dépressives. Édith Stein était très exigeante, passionnée par la vérité et souffrait de ses limites. On admirait son intelligence mais, elle, ne voyait que ses limites! Sa fragilité était encore accrue par cette exigence.

Lors de la Première guerre mondiale, infirmière à la Croix Rouge, elle sentit en elle une résistance à entrer dans les souffrances de l'autre, alors qu'elle se donnait à fond. Je pense qu'elle ressentait la souffrance et qu'elle en voyait le triomphe paradoxal : Édith était complètement solidaire de la souffrance du peuple Juif.

Édith Stein est rentrée au Carmel tardivement, bien après sa conversion. Mais on a l'impression qu'elle avait très jeune le pressentiment de son
destin.

Comme jeune philosophe agnostique, elle s'était déjà forgée une pensée de la responsabilité et de la solidarité. Dès son adolescence elle avait eu des ambitions absolues pour l'humanité, mais aussi l'ambition d'être elle même. Édith avait envie de souffrir avec le peuple juif : elle désirait partager son sort. Elle a fait sa thèse sur l'empathie et pressentait déjà que, devant une souffrance, il n'y a pas de discours, et que la seule réponse est la capacité d'entrer en relation avec autrui. Le Christ n'a pas donné d'explications à la souffrance, mais il l'a rendue communicable et partageable. La Vierge et le Christ ne se sont pas enfermés dans leur souffrance, mais ils ont accueilli les autres dans leur cœur. On voit la fécondité de la croix chez le centurion et le larron: tous deux s'ouvrent à l'amour. Édith aimait contempler Marie au pied de la croix.

On ne nous dit pas que Marie  pleure mais qu'elle reçoit un fils,- le Christ lui donne Jean -; et en cela, Édith dit qu'elle accueille tous les siens dans son cœur. C'est cette co-présence, cette empathie à autrui qui la touche. Elle dit que si Dieu existe il est capacité infinie d'entrer dans la joie ou la souffrance de l'autre. La souffrance nous fixe sur nous même, nous coupe le souffle. Le Christ, lui, nous montre la souffrance comme lieu de partage, de communion. Il ne nous dit pas que c'est un bien caché, que l'on comprendra plus tard, mais il rejoint celui qui souffre, il guérit, pose des questions pour savoir si l'autre a envie de guérir.

La croix est donc le passage obligé pour rejoindre Dieu? Peut -on entendre aujourd'hui un tel discours?

La croix est le chemin vers le ciel. Les gens ont besoin de l'entendre, car trop souvent ils culpabilisent de souffrir. Les chrétiens sont trop peu audacieux sur la souffrance! C'est vrai que depuis la Shoah, on est bloqué pour entendre un tel discours... mais le christianisme casse ça, car c'est l'innocent qui souffre, sans explication. Le Christ assume pleinement cette souffrance jusqu'à la retourner. Une certaine piété nous fait dire que le Christ nous sauve par sa souffrance, ou qu'il faut offrir sa souffrance. Il y a une part de vrai, mais c'est un raccourci de langage. Le Christ ne nous sauve pas par sa souffrance, mais par sa vie donnée jusqu'à l'extrême de la souffrance.

Alors, que dire à quelqu'un qui souffre ?

Offre le cœur de ton être qui est amour jusque dans la souffrance et unis-la à celle du Christ. On est consolé en contemplant la souffrance du Christ : il y a un partage qui se fait. Le passage obligé du mystère pascal c'est l'union au Christ, dans la joie et la souffrance. Il faut assumer la souffrance et la joie en union au Christ. Il n'y a pas de lieu de sa vie où le Christ est absent. Il comprend tout. La souffrance n'est plus en enfermement sur soi mais un lieu de rencontre avec le Christ! Ce n'est pas la souffrance qui est canonisée, c'est l'amour !

Cécile Rastoin, carmélite, auteur de "Édith Stein, enquête sur la source", éd.du Cerf

Source : croire.com

 

 

Mgr Xuereb évoque ses années au service du pape émérite

par Anna Artymiak, Zenit, 04/03/2014

La prière de Benoît XVI pour les malades est « un ministère pastoral très important ». Lorsqu'il était pape, sur son prie-Dieu, une petite boîte contenait des intentions de prière qu’il recevait : « Je sais qu’il les feuilletait souvent », confie Mgr Xuereb.

Dans un entretien publié en polonais sur le blog catholique « Stacja 7 », Mgr Alfred Xuereb évoque ses années de service auprès du pape Benoît XVI, comme second secrétaire (cf. Zenit du 3 mars 2014 pour la première partie).

L’archevêque maltais a été prélat d’antichambre pontificale au temps de Jean-Paul II, puis second secrétaire de Benoît XVI à partir de 2007. Après l’élection du cardinal Jorge Mario Bergoglio au siège de Pierre, il est devenu le premier secrétaire particulier du pape François.

Comment est arrivée votre nomination de second secrétaire du pape Benoît ?

Mgr Alfred Xuereb – Je travaillais déjà au deuxième étage comme prélat d’antichambre pour accompagner les personnalités qui avaient une audience privée dans la Bibliothèque. Un jour on m’a dit: « Le pape a besoin de te parler ». J’étais très ému de me retrouver assis sur la chaise où pendant quelques années, avec Jean-Paul II, puis avec Benoît XVI, j’avais invité les personnes à s’asseoir juste à côté du bureau du pape. Benoît XVI voulait me parler personnellement, et il m’a dit de très belles paroles: « Comme vous le savez, Mgr Mieczyslaw Mokrzycki (connu à Rome comme “Don Mietek”, ndlr) retourne en Ukraine. Nous avons été très contents de lui et j’ai pensé que vous pourriez le remplacer. Je sais – disait-il – que vous avez été en Allemagne, et que vous connaissez donc un peu l’allemand ». Je lui ai répondu que j’avais été à Műnster, où j’avais fait un peu de pratique dans un hôpital, que le pape m’a dit connaître. Il connaissait aussi le quartier où nous habitions et la paroisse, voire même le curé, parce qu’il avait habité dans les parages et y avait enseigné. Il connaissait deux professeurs, le prof. Pieper et un théologien appelé Pasha. Un bombardement avait détruit sa maison et il avait été accueilli par les personnes qui m’ont reçu. Le Saint-Père m’a dit aussi quelque chose sur Malte avant d’ajouter : « Bien entendu, chacun aura ses tâches ». Je compris alors que l’on devait bientôt commencer. Et j’ai commencé tout de suite.

J’imagine que cette fois-ci vous avez fait vos valises avec joie …

Et avec émotion, tant d’émotion...

Benoît XVI a-t-il suivi la tradition de Jean-Paul II en portant dans ses prières personnelles toutes les intentions qui arrivaient au secrétariat ?

Oui, Jean-Paul II le faisait déjà et cette tâche revenait à Mgr Mietek. J’ai hérité de cette très belle tâche. Les intentions arrivaient presque tous les jours ; beaucoup n’arrivaient pas au secrétariat particulier, mais directement à la Secrétairerie d’Etat. On répondait que le pape prierait à cette intention. Benoît XVI était très impressionné : combien de maladies, et que de familles vivant le drame de la maladie ! Il pensait non seulement à la personne malade, mais à toutes les familles qui jour et nuit, à Noël ou Pâques, été comme hiver, devaient soigner et s’occuper de ses malades, certains très graves. Que de familles angoissées parce qu’il s’agissait de nouveau-nés ou de petits ! Et quand arrivait une intention de prière de Malte ou de ma ville, il me demandait : « Vous connaissez ces personnes ? ». Parfois je lui disais oui parce ce que je les connaissais, d’autres fois je lui disais non. Mais ce qui me frappait c’est que le pape, quelques jours plus tard, après avoir récité son chapelet dans les jardins, s’adressait à moi et me disait : « Avez-vous des nouvelle de ce monsieur – il me disait son nom – dont vous m’avez parlé ? ». Dans certains cas je devais dire qu’hélas la personne était morte, et cela me touchait de voir le Saint-Père aussitôt après se recueillir et réciter le « Requiem aeternam » (« le repos éternel »). Et il m’invitait moi aussi à prier. Pour le pape, qui avait mille choses, mille pensées, sa prière pour les malades était un ministère pastoral très important. Je laissais les feuillets avec les noms des personnes sur le prie-Dieu, sur lequel il y avait une petite boîte. Je sais qu’il les feuilletait souvent. Ils étaient là, je ne les enlevais jamais tant qu’il ne me l’avait pas dit.

La canonisation de Jean-Paul II approche. Benoît XVI parlait-il souvent de lui ?

Oui, bien sûr. Il l’appelait « le Pape ». Quand il disait « le Pape », au début je ne comprenais pas. Il se considérait lui-même comme quelqu’un qui collaborait avec « le Pape ». Je pense qu’il servit fidèlement « le Pape » non seulement parce qu’il savait ce que veut dire théologiquement « le Successeur de Pierre », mais aussi parce qu’il avait une vénération particulière pour ce pape, vénération à laquelle il avait été éduqué dans le milieu religieux de la Bavière. En ce sens là, pour lui, servir « le Pape » fut un très grand don.

A votre niveau, comment regardiez-vous ces liens d’amitié qui unissaient Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger ?

Je n’ai participé qu’une seule fois aux rencontres que le cardinal Ratzinger a eues avec Jean-Paul II, et ce fut précisément à l’occasion de l’Audience plénière de la Congrégation pour la doctrine de la foi, dont il était le préfet. Je peux seulement confirmer ce que tout le monde sait, c’est-à-dire que Jean-Paul II avait une très grande confiance en Joseph Ratzinger, il s’adressait à lui pour demander un avis ou pour rédiger et corriger des documents importants. Le fait même que Jean-Paul II n’ait pas accepté, plusieurs fois, la démission du cardinal Ratzinger, qui avait déjà dépassé la limite des 75 ans, veut dire qu’il ne voulait pas perdre un homme de confiance, un collaborateur aussi valable. Là je vois un autre aspect de la sainteté de Jean-Paul II, et c’est sa clairvoyance. Il regardait très loin devant lui et prévoyait peut-être aussi que Joseph Ratzinger aurait pu être son successeur.

Comment avez-vous vécu la béatification de Jean-Paul II ?

Le pape Benoît était très heureux de cela. On l’a vu aussi à la messe, quand il a prononcé, au cours de l’homélie, la phrase « Maintenant il est bienheureux ! ». Il faudrait revoir le film pour comprendre combien il était heureux !

Traduction d’Océane Le Gall

Source : zenit.org © Innovative Media Inc.

 

Neuvaine à Notre Dame de Lourdes (fêtée le 11 février) :

du 2 au 10 février

Marie,
toi qui es apparue à Bernadette
dans le creux du rocher,
dans le froid et l’ombre de l’hiver,
tu apportais la chaleur d’une présence,
l’amitié d’un sourire,
la lumière et la beauté de la grâce.
Dans le creux de nos vies souvent obscures,
dans le creux de ce monde où le Mal est puissant,
apporte l’espérance, redonne la confiance.

Toi qui as dit à Bernadette
«Je suis l’Immaculée Conception» :
viens en aide aux pécheurs que nous sommes.
Donne-nous le courage de la conversion,
l’humilité de la pénitence
et la persévérance de la prière.Nous te confions tous ceux
que nous portons dans notre coeur
et, particulièrement, les malades et les désespérés,
toi qui es «Notre-Dame du Bon Secours».

Toi qui as guidé Bernadette à la découverte de la source,
guide-nous vers Celui qui est la source de la vie éternelle,
Celui qui nous a donné l’Esprit Saint pour que nous osions dire :
Notre Père qui es aux cieux...

 

1) Chaque jour, dire la prière de neuvaine
2) Une dizaine de chapelet, suivie de ces trois invocation :
- « Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous ! »
- « Sainte Bernadette, priez pour nous ! »
- «Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous.»
2) Une communion le jour du 11 février ou un jour de l’octave.
3) Confession recommandée.

 

 

Le pape Francois et Benoît XVI

 

par l'Abbé Dominique Fabien Rimaz, 27/12/2013

Seule la démission de Benoît XVI est humble ?

Je trouve très regrettable et parfaitement injuste que l'on ne relève que le geste d'humilité de la renonciation du Pape Benoît. C'est bien tout son pontificat et son service rendu à toute l'Eglise qui furent remplis d'humilité.

C'est heureusement l'histoire qui révélera la grandeur de cet homme. Heureux sommes nous, car sa fine plume demeure dans de nombreux livres, sa ténacité et son courage face à la grande crise de la pédophilie ont marqué les esprits, tout comme son sens inné de la liturgie, allié à son génie intellectuel et sa marque comme l'un des plus grands théologiens de tous les temps.... Bref, si le Cardinal Ratzinger n'était pas devenu Pape, son génie serait sans doute resté injustement dans l'ombre.

Un ami du Pape François me disait un jour: "Le Pape Bergoglio ne supporte pas qu'on le compare à Benoît XVI, qu'on diminue son prédécesseur pour le mettre en évidence. Il a pour lui une réelle admiration ! Lors du Conclave de 2005, il s'était retiré pour faire élire Joseph Ratzinger"

 

Source : lesuisseromain.hautetfort.com

 

 

Padre Georg : «Ma vie, partagée entre deux Papes »
Interviewe de Georg Gaenswein, par Franca Giansoldati dans «Il Messagero» du 22 Octobre 2013
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Il fait un travail sans précédent: il s'occupe de deux Papes en même temps, François, et Joseph Ratzinger, ce n'est pas quelque chose qui arrive tous les jours.
Mgr Georg Gänswein , ancien secrétaire particulier du Pape Benoît XVI et aujourd'hui préfet de la Maison pontificale est l'homme-pont, la mémoire historique des jours de la renonciation, le lien entre l'ancien et le nouveau. Mais gare à celui qui lui parle de «révolution» en cours, parce que selon lui, ce serait «trompeur». En ce sens que la révolution avait déjà commencé avant.
Sur la soutane noire, «don Giorgio», comme on l'appelle à la Curie, porte une simple croix d'argent («c'est celle de l'Année de la foi avec les armoiries du pape Benoît XVI derrière» ) en conformité avec l'impératif qui s'est imposé bien au-delà du Tibre, à l'enseigne de la sobriété (!!!)

- A quel point est-ce compliqué de travailler pour deux Papes ?
« Disons que c'est un beau défi, indépendamment de la quantité de choses à faire. Parfois, j'aimerais bien demander des conseils à mon prédécesseur, mais il n'y en a pas , parce que personne avant moi n'a jamais eu cette double tâche. Cependant, avec le bon sens, je fais de mon mieux. Je mets en pratique les paroles du Pape François: ne jamais se refermer sur soi-même et ne pas avoir peur; ainsi, chaque jour, je parcours le sentier avec sérénité. Avant l'attention était toute sur Benoît XVI, aujourd'hui, elle est évidemment sur François, mais en fin de compte, le service est fait pour le Seigneur et pour l'Eglise. J'avoue cependant avoir eu quelques difficultés, quelques expériences désagréables concernant des malentendus et de l'envie; mais depuis, les vagues se sont calmées».

- Au Vatican, n'y a-t-il pas le risque d'avoir un Pape et un antipape ?
« Absolument pas. Il y a un Pape régnant et un Pape émérite. Ceux qui connaissent Benoît XVI savent que ce danger n'existe pas. Il n'est jamais intervenu et n'interviendra jamais dans le gouvernement de l'Église, cela ne fait pas partie de son style. Le théologien Ratzinger, en outre, sait que chacune de ses paroles publiques pourrait attirer l'attention, et, quoi qu'il dise serait lu pour ou contre son successeur. Donc, publiquement, il n'interviendra pas. Heureusement, entre lui et François il y a une relation d'estime sincère et d'affection fraternelle».

- Comment vit Ratzinger, enfermé dans le couvent sur les colline du Vatican ?
« Il va bien, il prie, il lit, il écoute de la musique, il se consacre à sa correspondance, qui est abondante, et il y a aussi des visites; nous faisons chaque jour une promenade ensemble dans le bosquet derrière le monastère en récitant le chapelet. La journée est bien planifiée».

- Sa démission a-t-elle été une surprise aussi pour vous?
« Pas tout à fait, je connaissais sa décision depuis quelque temps, mais je n'en ai jamais parlé à personne.
Le moment de l'annonce, le 11 Février, reste indélébile.
Après le 28 Février ont commencé les jours difficiles, quand nous avons quitté le Vatican. Je n'oublierai jamais quand j'ai éteint les lumières de l'appartement pontifical, les larmes aux yeux. Ensuite, le trajet en voiture jusqu'à l'héliport, le vol vers Castel Gandolfo, et à l'arrivée, le dernier adieu de Benoît XVI sur le balcon. Enfin, la fermeture du portail du palais. Tout le mois de Mars a été difficile, aussi parce qu'on ne savait pas qui serait élu au conclave. Heureusement, avec le nouveau pape s'est immédiatement créé un rapport humain d'affection et d'estime, même si Benoît et François sont des personnes avec des styles et des personnalités différents. Certains ont voulu interpréter ces différences en termes antithétiques. Mais ce n'est pas le cas».

- En quoi consiste l'Église pauvre de François ?
« J'essaie de comprendre de plus en plus ce que cela signifie. Une chose me semble claire: l'expression "Eglise pauvre" est devenue un fil conducteur dans le ministère pétrinien du pape Bergoglio. Mais avant tout, ce n'est pas une expression sociologique, mais théologique, au centre, il y a le Christ pauvre, et à partir de là tout s'enchaîne. Sans doute cela touche-t-il le style de vie de chaque chrétien, requiert une attention particulière à ceux qui souffrent, aux malades et aux pauvres au sens strict. Si l'on jette un regard sur le passé, on s'aperçoit que le pape François construit à Rome ce qu'il avait fait auparavant à Buenos Aires. Il n'a pas changé sa ligne ni son style. Tout au plus le point (de vue) est autre».

- Lequel?
« Qu'avec son exemple, il offre à chacun un témoignage précieux. L'exemple personnel et une méthode pastorale».

- Et la révolution en cours ?
« Parler de révolution me semble un slogan facile que certains médias enfourchent volontiers. Bien sûr, certains gestes et initiatives du Pape François ont surpris et surprennent encore. Mais il est normal qu'un changement de pontificat porte en soi des changements à différents niveaux. Le nouveau pape doit nécessairement constituer une équipe avec des gens de confiance. Ceci n'est toutefois pas une révolution, c'est simplement un acte de gouvernance et de responsabilité».

- En attendant, les 8 cardinaux étudient les réformes...
« Bien sûr, la mise en place de ce groupe a été une grande surprise, une parmi d'autres. Mais à y regarder de près, cela rentre dans les tâches des cardinaux, qui sont les premiers conseillers du pontife. Les cardinaux se sont rencontrés pour la première fois au début de ce mois, et d'autres rencontres suivront. Je pense que c'est exagéré de prévoir déjà maintenant les résultats définitifs . Il faut du temps. Avant les résultats, il y a la phase de la réflexion, de la discussion, de l'approfondissement. J'avoue que je suis curieux de voir ce qui va en sortir».

- La rationalisation se traduira-telle également par des réductions de personnels?
« Peut-être faudrait-il faire un peu de clarté sur les termes. Qu'entend-on par rationalisation? Il est évident que le Saint-Siège a une responsabilité envers tous ceux qui travaillent dans les différents dicastères. Rationaliser est un mot qui exige une explication, sinon il n'a pas de sens. J'ajoute que si l'on compare, par exemple, nos organismes à ceux des diocèses allemands, les nôtres sont resserrés».

- Est-il vrai que le pape Ratzinger a été maintenu dans l'ignorance de l'expulsion de Gotti Tedeschi de l'IOR ?
« Je me souviens bien de ce moment. C'était le 24 mai. Ce jour-là il y avait eu aussi l'arrestation de notre majordome, Paolo Gabriele. Contrairement à ce que l'on pense, et il n'y a aucun lien entre les deux événements, tout au plus une coïncidence malheureuse, et même diabolique. Benoît XVI , qui avait appelé Gotti à l'IOR afin de poursuivre la politique de transparence, a été surpris, très surpris par l'acte de défiance envers le professeur. Le pape l'estimait et l'aimait, mais par respect pour les compétences de ceux qui avaient la responsabilité, il a choisi de ne pas intervenir à ce moment. Par la suite, pour des raisons d'opportunité, le Pape, même s'il n'a jamais reçu Gotti Tedeschi, a maintenu le contact avec lui d'une manière appropriée et discrète».

Traduction :  benoit-et-moi.fr

Source :  Il messaggero

 

 

 Au Sacré-Cœur

Poésie de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus

 écrite au Carmel de Lisieux

 

Auprès du Tombeau, sainte Madeleine,
Cherchant son Jésus, se baissait en pleurs.
Les Anges voulaient adoucir sa peine,
Mais rien ne pouvait calmer ses douleurs.
Votre doux éclat, lumineux Archanges,
Ne suffisait pas à la contenter ;
Elle voulait voir le Seigneur des Anges,
Le prendre en ses bras, bien loin l'emporter.

 

Au Sépulcre Saint, restant la dernière,
Marie était là, bien avant le jour ;
Son Dieu vint aussi, voilant sa lumière.
Elle ne pouvait le vaincre en amour...
Lui montrant alors sa Face bénie,
Bientôt un seul mot jaillit de son Coeur ;
Murmurant le nom si doux de « Marie »,
Jésus lui rendit la paix, le bonheur.

 

Un jour, ô mon Dieu, comme Madeleine,
J'ai voulu te voir, m'approcher de toi ;
Mon regard plongeait dans l'immense plaine
Dont je recherchais le Maître et le Roi.
Et je m'écriais, voyant l'onde pure,
L'azur étoilé, la fleur et l'oiseau
Si je ne vois Dieu, brillante nature,
Tu n'es rien pour moi qu'un vaste tombeau.

 

J'ai besoin d'un coeur brûlant de tendresse,
Restant mon appui sans aucun retour ;
Aimant tout en moi, même ma faiblesse,
Ne me quittant pas la nuit et le jour.
Je n'ai pu trouver nulle créature
Qui m'aimât toujours sans jamais mourir ;
Il me faut un Dieu prenant ma nature,
Devenant mon frère et pouvant souffrir.

 

Tu m'as entendue, oh ! l'Epoux que j'aime...
Pour ravir mon coeur, te faisant mortel,
Tu versas ton sang, mystère suprême !
Et tu vis encor pour moi sur l'Autel.
Si je ne puis voir l'éclat de ta Face,
Entendre ta voix pleine de douceur,
Je puis, ô mon Dieu, vivre de ta grâce,
Je puis reposer sur ton Sacré-Coeur !

 

O Cœur de Jésus, trésor de tendresse,
C'est toi mon bonheur, mon unique espoir !
Toi qui sus bénir, charmer ma jeunesse,
Reste auprès de moi jusqu'au dernier soir.
Seigneur, à toi seul j'ai donné ma vie,
Et tous mes désirs te sont bien connus.
C'est en ta bonté toujours infinie
Que je veux me perdre, ô Cœur de Jésus !

 

Ah ! je le sais bien, toutes nos justices
N'ont, devant tes yeux, aucune valeur ;
Pour donner du prix à mes sacrifices,
Je veux les jeter en ton divin Coeur.
Tu n'as pas trouvé tes Anges sans tache ;
Au sein des éclairs tu donnas ta loi ;
En ton Cœur Sacré, Jésus, je me cache,
Je ne tremble pas : ma vertu c'est toi !

 

Afin de pouvoir contempler ta gloire,
Il faut, je le sais, passer par le feu.
Et moi, je choisis pour mon purgatoire
Ton amour brûlant, ô Cœur de mon Dieu !
Mon âme exilée, en quittant la vie,
Voudrait faire un acte de pur amour,
Et puis, s'envolant au ciel, sa patrie,
Entrer dans ton Coeur, sans aucun détour !...

 

Octobre 1895.

 

 

 

"Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive,

celui qui croit en moi,

 De son sein couleront des fleuves d'eau vive".

"Voici ce cœur, qui a tant aimé les hommes.

Voici ce cœur qui s'est livré pour le monde."

« Venus à Jésus, quand ils virent qu'il était déjà mort, [les soldats] ne lui brisèrent pas les jambes, mais l'un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l'eau.

Celui qui a vu rend témoignage – son témoignage est véritable, et celui-là sait qu'il dit vrai – pour que vous aussi vous croyiez. Car cela est arrivé afin que l'Écriture fût accomplie : Pas un os ne lui sera brisé. Et une autre Écriture dit encore : Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé. » (Jean 19)

Chers frères et sœurs, regardons le Christ transpercé sur la Croix !

Il est la révélation la plus bouleversante de l'amour de Dieu.

Sur la Croix c'est Dieu lui-même qui mendie l'amour de sa créature : Il a soif de l'amour de chacun de nous.

L'apôtre Thomas reconnut Jésus comme « Seigneur et Dieu » quand il mit la main sur la blessure de son flanc.

Il n'est pas surprenant que, à travers les saints, beaucoup aient trouvé dans le Cœur de Jésus l'expression la plus émouvante de ce mystère de l'amour(...)

Regardons avec confiance le côté transpercé de Jésus, d'où jaillissent « du sang et de l'eau » !

Les Pères de l'Eglise ont considéré ces éléments comme les symboles des sacrements du Baptême et de l'Eucharistie.

Avec l'eau du Baptême, grâce à l'action du Saint Esprit, se dévoile à nous l'intimité de l'amour trinitaire.

Le sang, symbole de l'amour du Bon Pasteur, coule en nous tout spécialement dans le mystère eucharistique : "l'Eucharistie nous attire dans l'acte d'offrande de Jésus... nous sommes entraînés dans la dynamique de son offrande".

(Benoît XVI Message pour le Carême, 2007)

 

 

« Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle.

Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » (Jn 3)

La foi nous montre le Dieu qui a donné son Fils pour nous et suscite ainsi en nous la certitude victorieuse qu'est bien vraie l'affirmation: Dieu est Amour.

De cette façon, elle transforme notre impatience et nos doutes en une espérance assurée que Dieu tient le monde entre ses mains et que malgré toutes les obscurités il triomphe, comme l'Apocalypse le révèle à la fin, de façon lumineuse, à travers ses images bouleversantes.

La foi, qui prend conscience de l'amour de Dieu qui s'est révélé dans le cœur transpercé de Jésus sur la croix, suscite à son tour l'amour. Il est la lumière – en réalité l'unique – qui illumine sans cesse à nouveau un monde dans l'obscurité et qui nous donne le courage de vivre et d'agir.

L'amour est possible, et nous sommes en mesure de le mettre en pratique parce que nous sommes créés à l'image de Dieu.

Voici à quoi je voudrais vous inviter: vivre l'amour et de cette manière faire entrer la lumière de Dieu dans le monde.(...)

Nous avons pu fixer notre regard sur Celui qui a été transpercé, reconnaissant le dessein du Père qui, mû par l'amour, a envoyé son Fils unique dans le monde pour racheter l'homme.

Mourant sur la croix, Jésus – comme le souligne l'Évangéliste – «remit l'esprit», prélude du don de l'Esprit Saint qu'il ferait après la résurrection.

Se réaliserait ainsi la promesse des «fleuves d'eau vive» qui, grâce à l'effusion de l'Esprit, jailliraient du cœur des croyants. En effet, l'Esprit est la puissance intérieure qui met leur cœur au diapason du cœur du Christ, et qui les pousse à aimer leurs frères comme Lui les a aimés quand il s'est penché pour laver les pieds de ses disciples et surtout quand il a donné sa vie pour tous."
(Benoît XVI « Deus Caritas est »)

"Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive, celui qui croit en moi. Selon le mot de l'Écriture, de son sein couleront des fleuves d'eau vive."(Jn7)

 

 

Don Luigi Novarese : Témoignage de l'amour de Jésus pour les malades

"Le saint prêtre Mgr Luigi Novarese a été définie par le pape Jean-Paul II comme l'Apôtre des malades".
Et maintenant, le pape François a fait qu'il a été proclamé "bienheureux", le 11 mai 2013 à la Basilique de Saint Paul hors les murs : "Je me joins à l'action de grâce pour ce prêtre exemplaire, qui a su renouveler la pastorale des malades en faisant d'eux des participants actifs dans l'Église."

Ce "Bon Samaritain" de notre temps a montré que "l'esprit peut devenir soins pour le corps". Don Luigi aimait les souffrants avec le cœur du Christ et souvent a vu venir comme de vrais miracles la guérison de corps et d'esprit. Pour cela, il peut être cité comme un exemple pour tous les «anges gardiens» des malades, dont les premiers devraient être les médecins et les professionnels de la santé.

Les personnes souffrantes l'invoquent pour la santé et demandent son secours pour la sérénité. Les hommes se rendent compte que la souffrance peut faire perdre la foi, mais elle peut aussi la faire grandir. La générosité de Don Luigi a fait découvrir pour de nombreux malades le visage de Dieu, parce qu'il a toujours laissé briller à travers ses gestes d'amour la bonté de Dieu. Le croyant doit montrer aux gens la "tendresse de Dieu", a dit le Pape François, qui, avec son sourire, nous invite tous à la "tendresse".

Don Luigi, né à Casale Monferrato Juillet 29 1914, ordonné prêtre le 17 Décembre 1938, décédé en Rocca Priora le 20 juillet 1984. C'était un véritable innovateur dans l'accueil hospitalier et il a fait passer son souci affectueux pour le malade à un grand nombre de volontaires, qui ont découvert la joie du service auprès des plus faibles et des abandonnés. Pour eux, il fonde les «bénévoles du centre de la souffrance» et l'Association des "Silencieux Ouvriers de la Croix.

Mauro Anselmo rappelle que "toute sa vie Don Luigi a dû faire face à la souffrance. D'abord comme un garçon souffrant d'une grave tuberculose osseuse ... puis, après la guérison définie inexplicable. ... Il était le médecin de la guérison intérieure. Un explorateur des ressources de l'esprit dans la souffrance du corps » (Luigi Novarese. Esprit qui guérit le corps, Rome 2011, Ed. Centre des Volontaires de la Souffrance).

Les saints sont des balises de la lumière de Dieu qui éclaire tous les hommes de sorte que - comme le dit le décret du Serviteur de Dieu Luigi Novarese - cette Lumière puisse, sur les frères et en particulier sur leur souffrances, rayonner l'esprit d'amour avec "ce silence intérieur qui donne tout l'espace de l'amour du cœur de la Trinité et au service des autres".

+ Peter Meloni

Évêque émérite de Nuoro

Source : F.I.A.M.C.

 

 

Deux Papes au Vatican

par Gian Guido Vecchi, Il Corriere della sera, 3/05/2013 (extraits)
traduction : benoit-et-moi.fr

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... Le pape François, à 17 heures, a accueilli son prédécesseur «avec une grande cordialité et fraternité» devant la résidence où Benoît XVI a choisi de vivre «avant tout dans la prière» et «caché au monde» comme «un simple pèlerin dans la dernière étape de son pèlerinage». L'image des deux hommes en blanc qui s'embrassent et se serrent les mains sur le seuil de Mater Ecclesiae, le Pape et l'émérite, n'est pas une réplique de la rencontre du 23 Mars à Castel Gandolfo. Comme alors, tous deux prient ensemble, seuls, côte à côte dans la chapelle du monastère.

(...) Les images du Centre de Télévision du Vatican, et de L'Osservatore Romano montrent un visage plus serein et reposé. La décision de ne pas les diffuser - sauf une photo - s'explique «en cohérence» avec la volonté d'être «caché» exprimée par Ratzinger lui-même. Aucun direct du vol en hélicoptère, comme le 28 Février, quand il prit congé avant le Siège vacant et le Conclave. Lors de la dernière audience, il avait dit vouloir «suivre l'exemple de saint Benoît» le fondateur du monachisme occidental dont il a pris le nom.
Ora et labora.

Avec le Pape émérite continueront à vivre les quatre Memores Domini et l'archevêque Georg Gänswein. Et pour l'aider tous les jours, il y aura aussi Birgit Wansing, la secrétaire historique que l'on dit la seule personne en mesure de déchiffrer sa minuscule écriture.

Le grand théologien va continuer à travailler.(...) Du reste, pour Ratzinger, étude et prière vont de pair. Dans une conférence mémorable au Collège des Bernardins, en 2008 à Paris (ndt: www.vatican.va..parigi-cultura_fr.html ), il avait expliqué comment le monachisme de saint Benoît avait sauvé l'héritage de la pensée antique et formé la culture occidentale grâce à ces moines qui avaient comme objectif «quaerere Deum», chercher Dieu.

Le Pape émérite reste donc «dans l'enceinte de Pierre» dans ce bâtiment du début du XXe siècle, près de la basilique, à mi-pente de la colline vaticane, qui de 1994 à 2012, a accueilli des Clarisses, des Carmélites Déchaux, des Bénédictines et des Soeurs de la Visitation. Il vivra à quelques centaines de mètres du pape François, qui pourra toujours lui rendre visite et qui pour sa part a choisi de continuer à vivre au moins pendant un certain temps à Sainte Marthe. Le Palais sert pour les audiences.

(...) La prière pour le pape François, c'est son prédécesseur qui s'en chargera. Nul plus que Ratzinger ne sait combien elle est nécessaire. Après son élection, il s'était rendu au monastère et demandé de prier «particulièrement» pour lui, «la Croix de la papauté est parfois lourde ..».

Source : Benoît et moi

 Francois-et-Benoit-prient

 

C'est TOI

La nuit lorsque je sommeille
Qui vient se pencher sur moi ?
Qui me sourit quand je m'éveille ?
Maman ! C'est toi !

Qui, me montrant comment on aime,
Sans cesse pensant à moi,
Me chérit plus qu'elle-même ?
Maman ! C'est toi !

Quand te viendra la vieillesse
A mon tour, veillant sur toi,
Qui te rendra ta tendresse ?
Maman ! C'est moi !

 

 

 

Espérance

Le front penché sur la terre
J'allais seul et soucieux,
Quand résonna la voix claire
D'un petit oiseau joyeux.
Il disait : « Reprends courage,
L'espérance est un trésor
Même le plus noir nuage
A toujours sa frange d'or. » (bis)

Lorsque le soir se fait sombre
J'entends le petit oiseau
Gazouiller là-haut, dans l'ombre,
Sur la branche au bord de l'eau.
Il me dit : « Reprends courage,
L'espérance est un trésor,
Même le plus noir nuage
A toujours sa frange d'or. » (bis)

Mais il partit vers le Père
Et jamais ne le revis.
Je me penchai sur la terre
Et la contemplai, ravi.
Car il n'est que l'espérance
Pour animer notre cœur
Qui de nos plus noires souffrances
Sait toujours être vainqueur. (bis)

 

 

 

Bon anniversaire à Benoît XVI !

Il a porté, avec le fardeau du grand âge, celui d'un pontificat particulièrement difficile

où il a été, sous nos yeux, l'image même du Christ dans sa Passion.

Profondément unis au mystère du Samedi Saint

-jour de sa naissance-

nous le confions à la Vierge Fidèle

qui seule gardait la Foi et l'Espérance

en ce jour où le Sauveur est caché,

son corps enseveli, son âme descendant aux enfers.

Qu'Il veille sur lui, sur son silence, sur sa paix !

Qu'Il le console de l'ingratitude des humains.

Et nous, nous demeurons unis à lui,

"persévérant dans la prière avec Marie."

 

 

 

Méditation de Benoît XVI au pied de la statue de l'Immaculée, le 8 décembre 2009

Au cœur des villes chrétiennes, Marie constitue une présence douce et rassurante. Avec son style discret, elle apporte à tous la paix et l'espérance dans les moments heureux et tristes de l'existence. Dans les églises, dans les chapelles, sur les murs des immeubles: une peinture, une mosaïque, une statue rappelle la présence de la Mère qui veille constamment sur ses enfants. Ici aussi, sur la Place d'Espagne, Marie est placée en haut, comme pour veiller sur Rome.

Que dit Marie à la ville? Qu'est-ce qu'elle rappelle à tous à travers sa présence? Elle rappelle que « là où le péché s'était multiplié, la grâce a surabondé » (Rm 5, 20) — comme l'écrit l'apôtre Paul. Elle est la Mère Immaculée, qui répète également aux hommes de notre temps: n'ayez pas peur, Jésus a vaincu le mal; il l'a vaincu à la racine, en nous libérant de sa domination.

Comme nous avons besoin de cette belle nouvelle! Chaque jour, en effet, à travers les journaux, la télévision, la radio, le mal est raconté, répété, amplifié, nous habituant aux choses les plus horribles, nous faisant devenir insensibles et, d'une certaine manière, en nous intoxiquant, car la négativité n'est pas totalement éliminée et, jour après jour, elle s'accumule. Le cœur s'endurcit et les pensées s'assombrissent. C'est pour cela que la ville a besoin de Marie, qui avec sa présence nous parle de Dieu, nous rappelle la victoire de la Grâce sur le péché, et nous incite à espérer également dans les situations humainement les plus difficiles.

Dans la ville vivent — ou survivent — des personnes invisibles, qui de temps en temps apparaissent en première page ou à la télévision, et sont exploitées jusqu'au bout, tant que la nouvelle et l'image attirent l'attention. C'est un mécanisme pervers, auquel il est malheureusement difficile de résister. La ville cache tout d'abord, et ensuite elle expose au public. Sans pitié, ou avec une fausse pitié. Il y a en revanche en chaque homme le désir d'être écouté comme une personne et d'être considéré une réalité sacrée, car chaque histoire humaine est une histoire sacrée, et demande le plus grand respect.

Chers frères et sœurs, c'est nous tous qui sommes la ville! Chacun contribue à sa vie et à son climat moral, dans le bien ou dans le mal. Dans le cœur de chacun de nous passe la frontière entre le bien et le mal et aucun de nous ne doit se sentir le droit de juger les autres, mais chacun doit plutôt sentir le devoir d'améliorer sa propre personne! Les mass media tendent à nous faire sentir toujours des « spectateurs », comme si le mal ne concernait que les autres, et que certaines choses ne pouvaient jamais nous arriver. En revanche, nous sommes tous des acteurs et, dans le mal comme dans le bien, notre comportement a une influence sur les autres.

Nous nous plaignons souvent de la pollution de l'air qui, dans certains lieux de la ville, est irrespirable. C'est vrai: il faut l'engagement de tous pour rendre la ville plus propre. Mais il y a toutefois une autre pollution, moins perceptible par les sens, mais tout aussi dangereuse. C'est la pollution de l'esprit; c'est celle qui rend nos visages moins souriants, plus sombres, qui nous conduit à ne pas nous saluer entre nous, à ne pas nous regarder en face... La ville est faite de visages, mais malheureusement les dynamiques collectives peuvent nous faire perdre la perception de leur profondeur. Nous ne voyons que la surface des choses. Les personnes deviennent des corps, et ces corps perdent leur âme, deviennent des choses, des objets sans visages, interchangeables et consommables.

Marie Immaculée nous aide à redécouvrir et défendre la profondeur des personnes, parce qu'il y a en elle une parfaite transparence de l'âme dans le corps. C'est la pureté en personne, dans le sens où l'esprit, l'âme et le corps sont en elle pleinement cohérents entre eux et avec la volonté de Dieu. La Vierge nous enseigne à nous ouvrir à l'action de Dieu, pour regarder les autres comme Lui les regarde: à partir du cœur. Et à les regarder avec miséricorde, avec amour, avec une tendresse infinie, en particulier les plus seuls, les plus méprisés, les plus exploités. « Là où le péché s'était multiplié, la grâce a surabondé ».

Je veux rendre hommage publiquement à tous ceux qui en silence, non par les mots, mais par les faits, s'efforcent de pratiquer cette loi évangélique de l'amour, qui fait avancer le monde. Ils sont très nombreux, ici aussi à Rome, et ils font rarement la une. Des hommes et des femmes de tout âge, qui ont compris qu'il ne sert à rien de condamner, de se plaindre, de récriminer, mais il est plus utile de répondre au mal par le bien. Cela change les choses; ou mieux, cela change les personnes et, par conséquent, rend la société meilleure.

Chers amis Romains, et vous tous qui vivez dans cette ville ! Tandis que nous sommes pris par nos activités quotidiennes, prêtons l'oreille à la voix de Marie. Ecoutons son appel silencieux mais pressant. Elle dit à chacun de nous: là où le péché s'est multiplié, que la grâce puisse surabonder, à partir de ton cœur précisément et de ta vie! Et la ville sera plus belle, plus chrétienne, plus humaine.

Merci, Sainte Mère, de ton message d'espérance. Merci de ta présence silencieuse, mais éloquente dans le cœur de notre ville. Vierge Immaculée, Salus Populi Romani, prie pour nous !

Source : benoit-et-moi.fr

 

benoit xvi enfants

 

 

 

 

En ce jour anniversaire de son décès, nous méditons la dernière homélie du Cardinal Louis-Marie BILLE, déjà gravement atteint par le mal qui allait l'emporter quelques mois plus tard, à ses frères évêques de France.
Puisse-t-il intercéder pour la France.

Lourdes - 4 novembre 2001

Homélie du Cardinal Louis-Marie Billé
(extraits)

(...) Ce dont il est question dans cet Évangile, c'est de la mission de Jésus Sauveur, c'est de Jésus, accomplissant sa Pâque pour arracher à sa perte notre humanité, appelée à devenir la demeure de Dieu.

L'aujourd'hui qui, dans le récit de Zachée, vient par deux fois sur les lèvres de Jésus, désigne évidemment le jour où eut lieu, pour le véritable bonheur d'un homme, sa rencontre avec son sauveur. Mais cet aujourd'hui, c'est (...) l'aujourd'hui de notre vie à chacun et à chacune, quels que soient notre âge et notre condition, quelles que soient les joies et les peines qui tissent notre existence. "Aujourd'hui, le salut est arrivé."

Combien de fois, devant les malheurs, les inquiétudes qui accablent notre monde, combien de fois n'avons-nous pas entendu, n'avons-nous pas dit : "Mais où allons-nous ? Où va notre terre ?" Dans ces questions, il ne nous est pas interdit de lire en filigrane la question qui, au-delà de tous les aléas de l'histoire, au-delà de toutes les duretés de la vie, traduit quelque chose du mystère même de notre humanité : "Ce monde, qui finalement va à sa perte, peut-il être sauvé ? L'homme peut-il être libéré de sa capacité à vouloir le mal ?"

(...) La réponse inimaginable à cette interrogation est proposée à notre foi : "Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu."

Tout à l'heure, c'était Zachée qui "cherchait". Il "cherchait à voir qui était Jésus". (...) Et "aujourd'hui il faut" que Jésus "aille demeurer" chez Zachée, car des temps nouveaux sont là, la recherche a pris un tour totalement neuf : "Il est venu..."

On comprend l'urgence dans laquelle Jésus interpelle Zachée : "Vite... Il faut que j'aille demeurer...". Car là est la place du Fils de Dieu : au cœur des misères et des péchés des hommes. C'est là que doit demeurer l'amour sauveur. (...)

Ici à Lourdes, sous le regard de Marie et guidés par elle (...) des hommes et des femmes cherchent le Christ parce que le Christ les cherche.

Ici à Lourdes, (...) ce que vous avez d'abord à chanter, c'est la joie du Salut, le bonheur de recevoir aujourd'hui Celui qui est venu loger chez les pécheurs.

Source : Conférence des Évêques de France