Communion de prière pour la Vie : "Jésus, Marie, protégez la vie " ! (ou toute autre prière à Dieu)
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Seigneur Jésus,
Tu es né de la Vierge Marie, fille des Saints Joachim et Anne. Regarde les grands-parents du monde entier.
Protège-les ! Ils sont une source d'enrichissement pour les familles, pour l’Eglise et pour toute la société.
Soutiens-les ! Tandis qu’ils vieillissent, puissent-ils continuer à être pour leurs familles de solides piliers de la Foi évangélique, des gardiens des nobles idéaux familiaux, des trésors vivants de profondes traditions religieuses.
Fais d'eux des maîtres de sagesse et de courage, afin qu’ils puissent transmettre aux générations futures les fruits de leur mûre expérience humaine et spirituelle.
Seigneur Jésus, aide les familles et la société à apprécier la présence et le rôle des grands-parents. Qu’ils ne soient jamais ignorés ou exclus mais rencontrent toujours respect et amour. Aide-les à vivre sereinement et à se sentir accueillis durant toutes les années de vie que Tu leur accordes.
Marie, Mère de tous les vivants, garde les grands-parents constamment sous Ta garde, accompagne-les dans leur pèlerinage terrestre, et par Ta prière, accorde à toutes les familles d’être un jour réunies dans la Demeure du Ciel, où Tu attends toute l’humanité pour la grande étreinte de la Vie sans fin.
Amen.
Benoît XVI
2006
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
AUX PARTICIPANTS À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
DE L'ACADÉMIE PONTIFICALE POUR LA VIE
Salle Clémentine
Samedi 24 février 2007
Chers frères et sœurs,
C'est pour moi une véritable joie de recevoir à l'occasion de cette Audience, à laquelle participent tant de personnes, les membres de l'Académie pontificale pour la Vie, réunis à l'occasion de leur XIII Assemblée générale; ainsi que tous ceux qui ont voulu participer au Congrès qui a pour thème: "La conscience chrétienne au service du droit à la vie". Je salue le Cardinal Javier Lozano Barragán, les Archevêques et les Evêques présents, les confrères prêtres, les rapporteurs du Congrès, ainsi que vous tous, venus de divers pays. Je salue en particulier Monseigneur Elio Sgreccia, Président de l'Académie pontificale pour la Vie, que je remercie pour les aimables paroles qu'il m'a adressées, et pour le travail auquel il se consacre, avec le Vice-Président, le Chancelier et les membres du Conseil de Direction, en vue d'accomplir les vastes et délicates tâches de l'Académie pontificale.
Le thème que vous avez soumis à l'attention des participants, et donc également de la communauté ecclésiale et de l'opinion publique, est d'une grande importance: en effet, la conscience chrétienne possède la nécessité intérieure d'être alimentée et renforcée par les motivations multiples et profondes qui militent en faveur du droit à la vie. C'est un droit qui exige d'être soutenu par tous, car il s'agit du droit fondamental par rapport aux autres droits humains. C'est ce qu'affirme avec force l'Encyclique Evangelium vitae: "Malgré les difficultés et les incertitudes, tout homme sincèrement ouvert à la vérité et au bien peut, avec la lumière de la raison et sans oublier le travail secret de la grâce, arriver à reconnaître, dans la loi naturelle inscrite dans les cœurs (cf. Rm 2, 14-15), la valeur sacrée de la vie humaine depuis son commencement jusqu'à son terme; et il peut affirmer le droit de tout être humain à voir intégralement respecter ce bien qui est pour lui primordial. La convivialité humaine et la communauté politique elle-même se fondent sur la reconnaissance de ce droit" (n. 2). Cette même Encyclique rappelle que "la défense et la mise en valeur de ce droit doivent être, de manière particulière, l'œuvre de ceux qui croient au Christ, conscients de la merveilleuse vérité rappelée par le Concile Vatican II: "Par son incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni lui-même à tout homme" (Gaudium et spes, n. 22). Dans cet événement de salut, en effet, l'humanité reçoit non seulement la révélation de l'amour infini de Dieu qui "a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique" (Jn 3, 16) mais aussi celle de la valeur incomparable de toute personne humaine" (ibid.).
Le chrétien est donc constamment appelé à se mobiliser pour faire face aux multiples attaques auxquelles est exposé le droit à la vie. Il sait qu'il peut compter en cela sur des motivations qui ont leurs racines profondes dans le droit naturel et qui peuvent donc être partagées par toute personne ayant une conscience droite. Dans cette perspective, en particulier après la publication de l'Encyclique Evangelium vitae, on a beaucoup fait pour que les contenus de ces motivations soient mieux connus dans la communauté chrétienne et dans la société civile, mais il faut admettre que les attaques contre le droit à la vie dans le monde entier se sont étendues et multipliées, en revêtant également de nouvelles formes. Les pressions en faveur de la légalisation de l'avortement dans les pays d'Amérique latine et dans les pays en voie de développement sont toujours plus fortes, notamment avec le recours à la libéralisation des nouvelles formes d'avortement chimique sous le prétexte de la santé de reproduction: les politiques de contrôle démographique s'intensifient, bien qu'elles soient désormais reconnues comme dangereuses également sur le plan économique et social.
Dans le même temps, dans les pays les plus développés croît l'intérêt pour la recherche biotechnologique plus pointue, en vue d'instaurer des méthodes subtiles et étendues d'eugénisme, allant jusqu'à la recherche obsessionnelle de l'"enfant parfait", avec la diffusion de la procréation artificielle et de diverses formes de diagnostic visant à assurer la sélection. Une nouvelle vague d'eugénisme discriminatoire est approuvée au nom du prétendu bien-être des personnes et en particulier dans le monde économiquement développé, on promeut des lois visant à légaliser l'euthanasie. Tout cela a lieu tandis que, d'un autre côté, se multiplient les pressions en vue de la légalisation de formes d'unions alternatives au mariage, et fermées à la procréation naturelle. Dans ces situations, la conscience, parfois étouffée par les moyens de pression collective, ne fait pas preuve d'une vigilance suffisante devant la gravité des questions en jeu, et le pouvoir des plus forts affaiblit et semble paralyser également les personnes de bonne volonté.
C'est pourquoi, l'appel à la conscience et, en particulier, l'appel à la conscience chrétienne, est encore plus nécessaire. "La conscience morale - comme le dit le Catéchisme de l'Eglise catholique - est un jugement de la raison par lequel la personne humaine reconnaît la qualité morale d'un acte concret qu'elle va poser, est en train d'exécuter, ou a accompli. En tout ce qu'il dit et fait, l'homme est tenu de suivre fidèlement ce qu'il sait être juste et droit" (n. 1778). Il ressort de cette définition que la conscience morale, pour être en mesure de guider correctement la conduite humaine, doit avant tout reposer sur le fondement solide de la vérité, c'est-à-dire qu'elle doit être illuminée pour reconnaître la véritable valeur des actions et l'importance des critères d'évaluation, de façon à savoir distinguer le bien du mal, même là où le climat social, le pluralisme culturel et les intérêts qui se superposent ne le favorisent pas.
La formation d'une conscience vraie, car fondée sur la vérité, et droite, car déterminée à en suivre les règles, sans contradiction, sans trahison et sans compromis, est aujourd'hui une entreprise difficile et délicate, mais indispensable. Et c'est une entreprise qui se heurte, malheureusement, à divers facteurs. Avant tout, dans la phase actuelle de sécularisation appelée post-moderne et marquée par des formes discutables de tolérance, croît non seulement le refus de la tradition chrétienne, mais on se méfie également de la capacité de la raison à percevoir la vérité, on s'éloigne du goût de la réflexion. Selon certains, la conscience individuelle, pour être libre, devrait même se défaire aussi bien des références aux traditions que des références fondées sur la raison. Ainsi, la conscience, qui est l'acte de la raison visant à la vérité des choses, cesse d'être lumière et devient une simple toile de fond sur laquelle la société des médias projette les images et les impulsions les plus contradictoires.
Il faut rééduquer au désir de la connaissance de la vérité authentique, à la défense de la liberté de choix face aux comportements de masse et aux attraits de la propagande, pour nourrir la passion de la beauté morale et de la clarté de la conscience. Tel est le devoir délicat des parents et des éducateurs qui travaillent à leurs côtés; et tel est le devoir de la communauté chrétienne à l'égard de ses fidèles. En ce qui concerne la conscience chrétienne, sa croissance et ce qui la nourrit, on ne peut se contenter d'un contact fugace avec les principales vérités de la foi dans l'enfance, mais il faut suivre un chemin qui accompagne les diverses étapes de la vie, ouvrant le cœur et l'esprit à accueillir les devoirs fondamentaux sur lesquels repose l'existence tant de la personne que de la communauté. Ce n'est qu'ainsi qu'il sera possible d'initier les jeunes aux valeurs de la vie, de l'amour, du mariage, de la famille. Ce n'est qu'ainsi que l'on pourra les conduire à apprécier la beauté et la sainteté de l'amour, la joie et la responsabilité d'être parents et collaborateurs de Dieu pour donner la vie. En l'absence d'une formation permanente et adaptée, la capacité de jugement des problèmes soulevés par la biomédecine en matière de sexualité, de vie naissante, de procréation, ainsi que dans la façon de traiter et de soigner les patients et les couches faibles de la société, devient encore plus problématique.
Il est certes nécessaire de parler des critères moraux qui concernent ces thèmes avec des professionnels, médecins et juristes, pour les exhorter à élaborer un jugement compétent de conscience, et, le cas échéant, une objection courageuse de conscience, mais une telle urgence revient fondamentalement avant tout aux familles et aux communautés paroissiales, dans le processus de formation de la jeunesse et des adultes. Sous cet aspect, à côté de la formation chrétienne, visant à la connaissance de la Personne du Christ, de sa Parole et des Sacrements, dans l'itinéraire de foi des enfants et des adolescents, il faut unir de façon cohérente le discours sur les valeurs morales qui concernent le corps, la sexualité, l'amour humain, la procréation, le respect pour la vie à toutes ses étapes, en dénonçant dans le même temps à l'aide de motifs valables et précis les comportements contraires à ces valeurs fondamentales. Dans ce domaine spécifique, l'œuvre des prêtres devra être accompagnée de façon opportune par l'engagement de laïcs éducateurs et également spécialistes, qui se consacrent au devoir d'orienter les réalités ecclésiales par leur science éclairée par la foi. Je prie donc le Seigneur, afin qu'il envoie parmi vous, chers frères et sœurs, et parmi tous ceux qui se consacrent à la science, à la médecine, au droit et à la politique, des témoins pourvus d'une conscience véritable et droite, pour défendre et promouvoir la "splendeur de la vérité" en vue de soutenir le don et le mystère de la vie. Je compte sur votre aide, très chers professionnels, philosophes, théologiens, scientifiques et médecins. Dans une société parfois chaotique et violente, grâce à votre qualification culturelle, à travers l'enseignement et l'exemple, vous pouvez contribuer à réveiller dans de nombreux cœurs la voix éloquente et claire de la conscience.
"C'est une loi inscrite par Dieu au cœur de l'homme - nous a enseigné le Concile Vatican II -; sa dignité est de lui obéir, et c'est elle qui le jugera" (Gaudium et spes, n. 16). Le Concile a offert de précieuses indications afin que les fidèles apprennent "à distinguer avec soin entre les droits et les devoirs qui leur incombent en tant que membres de l'Eglise et ceux qui leur reviennent comme membres de la société humaine" et afin "d'accorder harmonieusement, les uns et les autres entre eux, se souvenant que la conscience chrétienne doit être leur guide en tous domaines temporels, car aucune activité humaine, fût-elle d'ordre temporel, ne peut être soustraite à l'empire de Dieu" (Lumen gentium, n. 36). C'est pour cette même raison que le Concile exhorte les laïcs croyants à accueillir "ce que les pasteurs sacrés [...] décident au nom de leur magistère et de leur autorité dans l'Eglise" et, d'autre part, recommande que "les pasteurs doivent reconnaître et promouvoir la dignité et la responsabilité des laïcs dans l'Eglise, ayant volontiers recours à la prudence de leurs conseils" et conclut que "de ce commerce familier entre laïcs et pasteurs, il faut attendre pour l'Eglise toutes sortes de biens" (Lumen gentium, n. 37).
Lorsqu'est en jeu la valeur de la vie humaine, cette harmonie entre fonction magistérielle et engagement laïc devient particulièrement importante: la vie est le premier des biens reçus de Dieu et elle est le fondement de tous les autres; garantir le droit à la vie à tous et de façon équitable pour tous est un devoir et l'avenir de l'humanité dépend de son accomplissement. Cette perspective fait également apparaître l'importance de votre rencontre d'étude. Je confie ses travaux et ses résultats à l'intercession de la Vierge Marie, que la tradition chrétienne salut comme la véritable "Mère de tous les vivants". Qu'Elle vous assiste et vous guide! Comme gage de ce vœu, je désire vous donner à tous, ainsi qu'à vos familles et à vos collaborateurs, la Bénédiction apostolique.
Source : vatican.va
par Benoit et moi, 16/01/2014
Depuis un accident de moto en septembre 2008, Vincent Lambert 37 ans est dans un état végétatif chronique dit «pauci-relationnel», avec une conscience minimale. Il bouge et ressent la douleur mais personne ne sait s'il «intègre correctement les informations sensorielles», précisent les médecins. Hospitalisé à l'hôpital Sébastopol de Reims, le patient est au centre d'un conflit familial. Son épouse et son frère assurent que Vincent refusait un maintien en vie artificielle, lors d'une première procédure collégiale réunissant les médecins en avril dernier, l'arrêt de son traitement alimentaire avait déjà été décidé. La mère de Vincent, accablée par la douleur, s'était alors déclarée scandalisée par cette décision. Elle avait alors saisi le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne et obtenu du juge que les médecins reprennent l'accompagnement thérapeutique, en rétablissant l'alimentation et l'hydratation de son fils.
Evidemment, cela évoque les propos de Benoît XVI, lors de l'émission de télévision du Vendredi Saint 2011, que j'ai rappelés tout récemment. En fait, il ne se passe guère de jours sans qu'un sujet d'actualité nous renvoie aux paroles de Benoît XVI...
C'était la deuxième question, et l'animateur la présentait en ces termes:La deuxième question nous présente un calvaire, car nous avons une maman sous la croix de son fils. Cette maman est italienne et s'appelle Maria Teresa, et vous dit: «Sainteté, l'âme de mon fils Francesco qui est dans un état végétatif depuis le jour de Pâques 2009, a-t-elle abandonné son corps, vu qu'il n'est plus conscient, ou est-elle encore en lui?».
Réponse du Pape:
Bien sûr, son âme est encore présente dans son corps.
La situation, est un peu celle d'une guitare dont les cordes sont détruites et ne peuvent plus résonner. L'instrument qu'est le corps, est lui aussi fragile, il est vulnérable, et l'âme ne peut résonner, pour ainsi dire, mais elle est bien présente. Je suis aussi certain que cette âme cachée ressent en profondeur votre amour, même si elle n'en comprend pas les détails, les paroles, etc. Mais elle sent la présence d'un amour. Et c'est pourquoi votre présence, chers parents, chère maman, près de lui, chaque jour, durant des heures, est un véritable acte d'amour de grande valeur, parce que cette présence entre dans la profondeur de cette âme cachée et votre acte est ainsi également un témoignage de foi en Dieu, de foi en l'homme, de foi, disons, d'engagement pour la vie, de respect pour la vie humaine, y compris dans les situations les plus tristes. Je vous encourage donc à continuer, sachant que vous rendez un grand service à l'humanité par ce geste de confiance, par ce signe de respect de la vie, par cet amour pour un corps déchiré, une âme souffrante.
Note
En lisant sur wikipedia le bref résumé de l'affaire Englaro, on ne peut qu'être frappé par la similitude des circonstances et de l'angle d'attaque des pro-euthanasie:
"Eluana fut victime le 19 janvier 1992 d'un accident de voiture qui la laissa dans un état végétatif irréversible. À partir de 1999, témoignant qu'elle « aurait exprimé le désir de mourir, si elle devait tomber dans le coma », son père entreprend des démarches (surtout en 2004, après douze ans de coma) pour que son système d'alimentation artificielle soit débranché...."
Source : benoit-et-moi.fr
(VIS). Le Financial Times publie ce jour un article que Benoît XVI consacre à l'engagement des chrétiens dans le monde. Une note de la Salle de Presse du Saint-Siège indique que l'idée est venue à la suite de la présentation du dernier livre du Saint-Père. Ainsi la rédaction du prestigieux journal lui a demandé un commentaire à l'occasion de Noël, et malgré le caractère insolite de la requête, il a accepté.
Par le passé il avait également accepté une intervention à la BBC pour Noël à la suite de son voyage en Grande Bretagne, et une autre à la RAI à l'occasion du Vendredi Saint. Chaque fois c'est pour lui l'occasion de parler de Jésus et de son message à un vaste public, à des moments majeurs de l'année liturgique. Voici une traduction de l'article signé par Benoît XVI dont voici un extrait :
"Les chrétiens luttent contre la pauvreté parce qu'ils reconnaissent la dignité suprême de tout être humain, créé à l'image de Dieu et destiné à la vie éternelle. Ils oeuvrent pour un partage équitable des ressources car, gardiens de la création de Dieu, ils ont le devoir de prendre soin des plus faibles et des plus vulnérables. Les chrétiens sont opposés à la cupidité et à l'exploitation, ceci à cause de leur foi selon laquelle la générosité et l'amour désintéressé, enseigné et vécu par Jésus de Nazareth, est le chemin qui mène à la plénitude de vie. La foi chrétienne en la destinée transcendante de chaque être humain implique l'urgence de la tâche de promouvoir la paix et la justice pour tous. Pour que ces objectifs soient largement partagés, une fructueuse collaboration est nécessaire entre les chrétiens et les non chrétiens. Même s'ils rendent à César que ce qui lui est à dû, et rien de ce qui appartient à Dieu, les chrétiens ont parfois été incapables d'accéder aux demandes de César. Du culte de l'empereur de la Rome antique aux régimes totalitaires du XX siècle, César a essayé de prendre la place de Dieu. Et lorsque les chrétiens refusent de se prosterner devant les idoles de notre époque, ce n'est pas parce qu'ils ont des vues dépassées du monde, mais parce qu'ils sont libres de toute idéologie. Animés par une vision noble de la destinée humaine, ils ne peuvent transiger avec tout ce qui pourrait y porter atteinte."
Source : itinerarium.fr
(26/8/2013) extraits
Texte intégral à lire sur le site benoit-et-moi.fr
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Ici à Malte, vous vivez dans une société qui est imprégnée par la foi et par les valeurs chrétiennes.
Vous devriez être fiers que votre pays, seul parmi les états de l'Union Européenne, qui à la fois défende l'enfant qui n'est pas encore né et encourage la stabilité de la vie de famille en disant non à l'avortement et au divorce. (...) Dans le contexte de la société européenne, les valeurs évangéliques encore une fois deviennent une contre-culture, tout comme elles l'étaient au temps de saint Paul.
Chers jeunes de Malte et de Gozo, je suis très heureux d'être avec vous,
...En ce jubilé, remercions Dieu d'avoir envoyé l'Apôtre Paul vers ces îles qui ont été parmi les premières à recevoir la Bonne Nouvelle de notre Seigneur Jésus Christ. ...
J'apprécie votre désir de chercher et de trouver la vérité, et de connaître ce que vous devez faire pour atteindre la plénitude de la vie.
Saint Paul, alors qu'il était jeune, a eu une expérience qui l'a changé pour toujours. Comme vous savez, pendant un temps il fut un ennemi de l'Église et il a tout fait pour la détruire. Alors qu'il était en route vers Damas, avec l'intention de traquer tout chrétien qu'il y aurait trouvé, le Seigneur lui apparut dans une vision. Une lumière aveuglante l'enveloppa et il entendit une voix lui dire : « Pourquoi me persécutes-tu ?... Je suis Jésus, celui que tu persécutes » (Ac 9, 4-5). Paul fut complètement bouleversé par cette rencontre avec le Seigneur et toute sa vie en fut transformée. Il devint un disciple jusqu'à devenir un grand apôtre et missionnaire. ...
Chaque rencontre personnelle avec Jésus est une expérience irrésistible d'amour. ...
Jusqu'à la fin de sa vie, Paul a eu l'ardent désir de porter l'annonce de cet amour jusqu'aux confins de la terre.
Peut-être l'un de vous me dira-t-il que saint Paul a souvent été sévère dans ses écrits. Comment puis-je affirmer qu'il a répandu un message d'amour ? Ma réponse est celle-ci. Dieu aime chacun de nous avec une profondeur et une intensité que nous pouvons difficilement imaginer. Il nous connaît intimement, il connaît toutes nos talents et tous nos défauts. Par conséquent, il nous aime tellement, qu'il désire nous purifier de nos imperfections et renforcer nos vertus si bien que nous puissions avoir la vie en abondance. Quand il nous fait reproche parce que quelque chose dans nos vies lui déplaît, il ne nous rejette pas, mais il nous demande de changer et de devenir plus parfaits. C'est ce qu'il a demandé à saint Paul sur le chemin de Damas.
Dieu ne rejette personne. Et l'Église ne rejette personne. Toutefois, dans son grand amour, Dieu provoque chacun de nous à changer et à devenir plus parfait.
Saint Jean nous dit que cet amour parfait chasse la crainte (cf. 1 Jn 4, 18). Et c'est pourquoi je vous dis à tous : « N'ayez pas peur ! ».
Que de fois nous entendons ces paroles de l'Écriture ! Elles ont été adressées à Marie par l'ange à l'Annonciation, par Jésus à Pierre, quand il l'a appelé à être son disciple, et par l'ange à Paul la veille de son naufrage. À tous ceux d'entre vous qui désirent suivre le Christ, en tant que couples mariés, parents, prêtres, religieux, religieuses et laïcs qui portez le message de l'Évangile au monde, je dis : n'ayez pas peur !
Certainement rencontrerez-vous une opposition au message de l'Évangile. La culture d'aujourd'hui, comme toute culture, encourage des idées et des valeurs qui sont parfois incompatibles avec celles vécues et prêchées par notre Seigneur Jésus Christ. Souvent elles sont présentées avec un grand pouvoir de persuasion, renforcé par les médias et par la pression sociale de groupes hostiles à la foi chrétienne. Il est facile, quand on est jeunes et impressionnables, d'être influencés par les personnes du même âge pour accepter des idées et des valeurs que nous savons ne pas être ce que le Seigneur veut vraiment de nous.
Voici pourquoi je vous dis : n'ayez pas peur, mais réjouissez-vous de son amour pour vous ; faites-lui confiance, répondez à son invitation à être ses disciples, trouvez un aliment et un remède spirituel dans les sacrements de l'Église.
Ici à Malte, vous vivez dans une société qui est imprégnée par la foi et par les valeurs chrétiennes. ...
Je vous exhorte à maintenir ce courageux témoignage rendu à la sainteté de la vie. ...
À Malte et à Gozo, les familles savent comment estimer et prendre soin de leurs membres âgés et malades, et elles accueillent les enfants comme des dons de Dieu. D'autres nations peuvent apprendre de votre exemple chrétien. Dans le contexte de la société européenne, les valeurs évangéliques encore une fois deviennent une contre-culture, tout comme elles l'étaient au temps de saint Paul. ...
J'ai déjà parlé de la nécessité d'avoir soin des plus jeunes, des personnes âgées et des malades. Mais le chrétien est appelé à porter le message de salut de l'Évangile à tous. Dieu aime chaque personne en ce monde, en effet il aime toute personne quelle que soit où elle ait vécu. Dans la mort et la résurrection de Jésus, rendues présentes chaque fois que nous célébrons la Messe, il offre la vie en abondance à toutes ces personnes. Comme chrétiens nous sommes appelés à manifester l'amour de Dieu qui s'étend à tous. C'est pourquoi nous devons secourir le pauvre, le faible, le marginal ; nous devons avoir un souci particulier de ceux qui sont en difficulté, qui souffrent de dépression ou d'inquiétude ; nous devons avoir soin des handicapés et faire tout ce que nous pouvons pour promouvoir leur dignité et leur qualité de vie ; nous devons prêter attention aux besoins des immigrés et de ceux qui cherchent asile sur nos terres ; nous devons tendre la main avec amitié aux croyants et aux non-croyants. C'est cela la noble vocation d'amour et de service que nous avons tous reçue. Laissez Dieu vous inspirer de Lui consacrer vos vies en suivant le Christ. N'ayez pas peur d'être des amis intimes du Christ !
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Le Pape Benoît XVI, lors de l'émission "A Sua immagine", le 22 avril 2011
La deuxième question nous présente un calvaire, car nous avons une maman sous la croix de son fils. Cette maman est italienne et s'appelle Maria Teresa, et vous dit: "Sainteté, l'âme de mon fils Francesco qui est dans un état végétatif depuis le jour de Pâques 2009, a-t-elle abandonné son corps, vu qu'il n'est plus conscient, ou est-elle encore en lui?".
BENOIT XVI - Bien sûr, son âme est encore présente dans son corps. La situation, est un peu celle d'une guitare dont les cordes sont cassées et ne peuvent plus résonner. L'instrument qu'est le corps, est lui aussi fragile, il est vulnérable, et l'âme ne peut résonner, pour ainsi dire, mais elle est bien présente. Je suis aussi certain que cette âme cachée ressent en profondeur votre amour, même si elle n'en comprend pas les détails, les paroles, etc. Mais elle sent la présence d'un amour. Et c'est pourquoi votre présence, chers parents, chère maman, près de lui, chaque jour, durant des heures, est un véritable acte d'amour de grande valeur, parce que cette présence entre dans la profondeur de cette âme cachée et votre acte est ainsi également un témoignage de foi en Dieu, de foi en l'homme, de foi, disons, d'engagement pour la vie, de respect pour la vie humaine, y compris dans les situations les plus tristes. Je vous encourage donc à continuer, sachant que vous rendez un grand service à l'humanité par ce geste de confiance, par ce signe de respect de la vie, par cet amour pour un corps déchiré, une âme souffrante.
Source : benoit-et-moi.fr
Répondant en 1993 aux questions d'Inside the Vatican, le Cardinal Joseph Ratzinger s'exprimait ainsi :
"Il est terrifiant de voir comment, en cette fin du XXème siècle, des pays qui se sont battus contre Hitler ont embrassé quelques-unes des idéologies anti-humaines favorisées par lui : euthanasie, par exemple, expérimentation sur les embryons humains.
D'une certaine façon, Hitler a anticipé beaucoup de développements actuels. Et il y a actuellement un débat historique très intéressant sur cette question, en Allemagne. Parce que, vu d'un certain angle, Le Nazisme était certainement un mouvement anti-moderne. Avec l'exaltation romantique du passé allemand, de la nature, contre ce que les nazis appelaient l'"intellectualisme judeo-bourgeois" du monde moderne. Il est vrai que c'était là une réaction anti-moderne, anti-libérale.
D'un autre côté, il y a maintenant une seconde école de pensée, qui soutient que le Nazisme, paradoxalement, donna une grande impulsion au processus de modernisation en Allemagne et en Europe, anticipant des réalisations et des idées qui n'étaient pas encore acceptées par la conscience commune.
Par exemple, précisément, l'idée de débarrasser la communauté de ceux qui sont malades ou incapables de faire leur part de travail dans la société, les malades mentaux, en les tuant - cette idée n'était pas acceptée, même par ceux qui avaient une certaine sympathie pour le régime. Mais je dirais que s'il advenait qu'un pareil régime revînt, la résistance contre de telles choses, parmi les gens, serait bien moindre que ce qu'elle était dans ma jeunesse."
Source : benoit-et-moi.fr
Note du Cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, au sujet de l'interdiction de communier à qui soutient l'euthanasie
(extrait du texte de 2004 destiné à la conférence des évêques des Etats-Unis contenant les "principes généraux" sur le thème "Etre digne de recevoir la communion")
(...)
2. L'Eglise enseigne que l'avortement ou l'euthanasie sont des péchés graves. L'encyclique "Evangelium Vitae", se référant à des décisions de justice ou à des lois civiles autorisant ou encourageant l'avortement ou l'euthanasie, établit qu'il existe "une obligation importante et précise de s'y opposer par l'objection de conscience. [...] Dans le cas d'une loi intrinsèquement injuste, comme celle qui admet l'avortement ou l'euthanasie, il n'est jamais licite de s'y conformer, ni de participer à une campagne d'opinion en faveur d'une telle loi, ni de voter pour elle" (n. 73). Les chrétiens "sont appelés, en vertu d'un grave devoir de conscience, à ne pas apporter leur collaboration formelle aux pratiques qui, bien qu'admises par la législation civile, sont en opposition avec la Loi de Dieu. En effet, du point de vue moral, il n'est jamais licite de coopérer formellement au mal. [...] Cette coopération ne peut jamais être justifiée en invoquant le respect de la liberté d'autrui ni en prenant appui sur le fait que la loi civile la prévoit et la requiert" (n. 74).
3. Les questions morales n'ont pas toutes le même poids moral que l'avortement ou l'euthanasie. Par exemple, si un catholique était en désaccord avec le Saint-Père sur l'application de la peine capitale ou sur la décision de faire la guerre, il ne serait pas considéré pour cette raison comme indigne de se présenter pour recevoir la sainte communion. L'Eglise exhorte les autorités civiles à rechercher la paix et non la guerre et à faire preuve de modération et de miséricorde dans l'application d'une peine aux criminels. Toutefois, il peut être permis de prendre les armes pour repousser un agresseur ou d'avoir recours à la peine capitale. Les catholiques peuvent légitimement avoir des opinions différentes sur la guerre ou la peine de mort, mais en aucun cas sur l'avortement et l'euthanasie.
Source : benoit-et-moi.fr
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS SUR LE THÈME:
"AUX CÔTÉS DU MALADE INCURABLE ET DE LA PERSONNE
EN FIN DE VIE: ORIENTATIONS ÉTHIQUES ET PRATIQUES"
Lundi 25 février 2008
Chers frères et sœurs,
c'est avec une grande joie que j'adresse mon salut à vous tous qui participez au Congrès organisé par l'Académie pontificale pour la Vie sur le thème "Aux côtés du malade incurable et de la personne en fin de vie: orientations éthiques et pratiques". Le Congrès se déroule en concomitance avec la XIV assemblée générale de l'Académie, dont les membres sont aussi présents à cette audience. Je remercie avant tout le Président Mgr Sgreccia pour ses paroles cordiales de salut; je remercie avec lui toute la Présidence, le Conseil de direction de l'Académie pontificale, tous ses collaborateurs et ses membres ordinaires, honoraires et correspondants. Je veux ensuite adresser mes salutations cordiales et reconnaissantes aux intervenants à cet important Congrès, ainsi qu'à tous les participants originaires de différents pays du monde. Chers amis, votre engagement généreux et votre témoignage sont vraiment dignes de louange.
Rien qu'à lire les titres des interventions du congrès, on peut comprendre le vaste panorama de vos réflexions et l'intérêt qu'elles revêtent pour le temps présent, particulièrement dans le monde sécularisé d'aujourd'hui. Vous essayez de donner des solutions aux nombreux problèmes posés chaque jour par le progrès continuel des sciences médicales qui s'appuient toujours davantage sur des outils technologiques de haut niveau. Face à tout cela, apparaît le défi urgent pour tous et particulièrement pour l'Eglise, animée par le Seigneur ressuscité, de placer dans le large horizon de la vie humaine la splendeur de la vérité révélée et le soutien de l'espérance.
Quand une vie s'éteint qu'elle soit d'un âge avancé, ou au contraire à l'aube d'une existence terrestre, ou dans la pleine fleur de l'âge pour des raisons imprévues, on ne doit pas y voir seulement un processus biologique qui s'épuise, ou une biographie qui s'achève, mais plutôt une nouvelle naissance et une existence renouvelée, offerte par le Ressuscité à qui ne s'est pas opposé à son Amour. Avec la mort, l'existence terrestre trouve sa fin, mais à travers la mort s'ouvre également, pour chacun de nous, au delà du temps, la vie pleine et définitive. Le Seigneur de la vie est présent aux côtés du malade comme Celui qui vit et donne la vie, Celui qui a dit: "Moi, je suis venu pour qu'on ait la vie et qu'on l'ait surabondante." (Jn 10, 10), "Je suis la Résurrection et la Vie. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra" (Jn 11, 25) et "je le ressusciterai au dernier jour" (Jn 6, 54). Dans ce moment solennel et sacré, tous les efforts faits dans l'espérance chrétienne pour nous améliorer ainsi que le monde qui nous est confié, purifiés par la Grâce, trouvent leur sens et s'enrichissent grâce à l'amour de Dieu Créateur et Père. Quand, au moment de la mort, la relation avec Dieu se réalise pleinement dans la rencontre avec "Celui qui ne meurt pas, qui est Lui-même la Vie et l'Amour, alors nous sommes dans la vie. Alors "nous vivons"" (Benoît XVI, Spe Salvi, n. 27). Pour la communauté des croyants, cette rencontre de la personne en fin de vie avec la Source de la Vie et de l'Amour représente un don qui a une valeur pour tous, qui enrichit la communion de tous les fidèles. Comme tel, cela doit retenir l'attention et la participation de la communauté, non seulement de la famille des parents proches, mais, dans les limites et dans les formes possibles, de toute la communauté qui a été liée à la personne mourante. Aucun croyant ne devrait mourir dans la solitude et dans l'abandon. Mère Teresa de Calcutta recueillait avec une attention particulière les pauvres et les personnes abandonnées, pour qu'au moins, au moment de la mort, ils puissent ressentir, dans le réconfort de leurs sœurs et de leurs frères, la chaleur du Père.
Mais ce n'est pas seulement la communauté chrétienne, du fait de ses liens de communion surnaturels particuliers, qui est engagée à accompagner et célébrer en ses membres le mystère de la douleur et de la mort et l'aube de la nouvelle vie. En réalité, c'est toute la société au travers de ses institutions civiles et de santé qui est appelée à respecter la vie et la dignité du malade grave et de la personne en fin de vie. Même si elle a conscience du fait que "ce n'est pas la science qui rachète l'homme" (Benoît XVI, Spe Salvi, n. 26), la société entière et en particulier les secteurs liés à la science médicale sont tenus d'exprimer la solidarité de l'amour, la sauvegarde et le respect de la vie humaine à chaque moment de son développement terrestre, surtout lors de la maladie ou dans la phase terminale de celle-ci. Plus concrètement, il s'agit d'assurer à chaque personne qui en aurait besoin le soutien nécessaire par les thérapies et les interventions médicales appropriées, identifiées et gérées suivant les critères de la proportionnalité médicale, en tenant toujours compte du devoir moral d'administrer (du côté du médecin) et de recevoir (du côté du patient) ces moyens de préservation de la vie qui, dans la situation concrète, résultent "ordinaires". En ce qui concerne, en revanche, les thérapies particulièrement à risques ou qu'il serait prudent de juger "extraordinaires", il faudra considérer comme moralement légitime, mais facultatif, le recours à celles-ci. De plus, il faudra toujours assurer à chaque personne les soins nécessaires qui lui sont dus, ainsi que le soutien aux familles les plus éprouvées par la maladie de l'un des leurs, surtout si elle est grave et prolongée. De même, du côté de la réglementation du travail, on reconnait habituellement des droits spécifiques aux membres de la famille au moment d'une naissance; de la même manière, et particulièrement dans certaines circonstances, des droits similaires devraient être reconnus aux parents proches au moment de la phase terminale de la maladie d'un de leurs parents. Une société solidaire et humanitaire ne peut pas ne pas tenir compte des conditions difficiles des familles qui, parfois pendant de longues périodes, doivent porter le poids des soins à domicile de malades graves non autonomes. Un plus grand respect pour la vie humaine individuelle passe inévitablement par la solidarité concrète de tous et de chacun, ce qui constitue un des défis les plus urgents de notre temps.
Comme je l'ai rappelé dans l'Encyclique Spe Salvi, "la mesure de l'humanité se détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui souffre. Cela vaut pour chacun comme pour la société. Une société qui ne réussit pas à accepter les souffrants et qui n'est pas capable de contribuer, par la compassion, à faire en sorte que la souffrance soit partagée et portée aussi intérieurement est une société cruelle et inhumaine" (n. 38). Dans une société complexe, fortement influencée par les dynamiques de la productivité et par les exigences de l'économie, les personnes fragiles et les familles les plus pauvres, dans des moments de difficultés financières ou en cas de maladie, risquent d'être bouleversées. On trouve de plus en plus dans les grandes villes des personnes âgées seules, même dans des moments de grave maladie et à l'approche de la mort. Dans de telles situations, l'euthanasie devient pressante, surtout quand s'insinue une vision utilitariste à l'égard de la personne. A ce propos, je saisis cette occasion de répéter, encore une fois, la ferme et constante condamnation éthique de toute forme d'euthanasie directe, suivant l'enseignement pluriséculaire de l'Eglise.
L'effort synergique de la société civile et de la communauté des croyants doit viser à obtenir que tout le monde puisse non seulement vivre en restant digne et responsable, mais aussi traverser le moment de l'épreuve et de la mort dans la situation la meilleure de fraternité et de solidarité, même là où la mort survient dans une famille pauvre ou sur un lit d'hôpital. L'Eglise, avec ses institutions déjà en place et de nouvelles initiatives, est appelée à offrir le témoignage de la charité active, spécialement envers les situations critiques de personnes non autonomes et privées de soutiens familiaux, et envers les malades graves nécessitant des soins palliatifs, en plus d'une assistance religieuse appropriée. D'une part, la mobilisation spirituelle des communautés paroissiales et diocésaines et, de l'autre, la création ou la qualification des structures dépendantes de l'Eglise, pourront animer et sensibiliser tout le milieu social, pour qu'à chaque homme qui souffre et en particulier au moment de la mort, soit offerte et témoignée la solidarité et la charité. La société, de son côté, ne peut manquer d'assurer le soutien dû aux familles qui envisagent de recueillir chez elles, pour des périodes parfois longues, des malades atteints de pathologies dégénératives (tumorales, neuro-dégénératives, etc.) ou nécessitant une assistance particulièrement lourde. Nous demandons d'une manière particulière le concours de toutes les forces vives et responsables de la société pour ces institutions d'assistance spécifique qui mobilisent un personnel nombreux et spécialisé et des équipements particulièrement onéreux. C'est surtout dans ces domaines que la synergie entre l'Eglise et les Institutions peut se révéler particulièrement précieuse pour assurer l'aide nécessaire à la vie humaine dans ses moments de fragilité.
Alors que je souhaite qu'à l'occasion de ce Congrès international, célébré en liaison avec le Jubilé des apparitions à Lourdes, on puisse formuler de nouvelles propositions pour soulager la situation de tous les malades en phase terminale, je vous encourage à poursuivre votre engagement louable au service de la vie dans toutes ses phases. Avec ces sentiments, je vous assure ma prière pour votre travail et je vous donne ma Bénédiction apostolique particulière.
Source : Vatican
Extrait du discours du Pape Benoît XVI aux participants de la XXII conférence internationale sur l'assistance aux personnes âgées malades
Samedi 17 novembre 2007
"A différentes occasions, mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II, qui, notamment pendant sa maladie a offert un témoignage exemplaire de foi et de courage, a exhorté les scientifiques et les médecins à s'engager dans la recherche pour prévenir et soigner les maladies liées au vieillissement, sans jamais céder à la tentation de recourir à des pratiques abrégeant la vie âgée et malade, des pratiques qui se révéleraient être de fait des formes d'euthanasie.
Que les scientifiques, les chercheurs, les médecins, les infirmiers, mais aussi les politiciens, les administrateurs et les agents pastoraux n'oublient pas que "la tentation de l'euthanasie apparaît comme l'un des symptômes les plus alarmants de la culture de la mort qui progresse surtout dans la société du bien être" (Evangelium vitae, n. 64).
La vie de l'homme est un don de Dieu, que nous sommes tous appelés à toujours protéger. Ce devoir concerne aussi les agents de santé, dont la mission spécifique est de se faire "ministres de la vie", dans toutes ses phases, particulièrement celles qui sont marquées par la fragilité liée au handicap. Il faut un engagement général pour que la vie humaine soit respectée non seulement dans les hôpitaux catholiques, mais dans tous les lieux de soins."
Source : Vatican
Angélus du dimanche 4 février 2007, Journée pour la vie
Chers frères et soeurs !
Nous célébrons aujourd'hui en Italie la Journée pour la vie, promue par la Conférence épiscopale sur le thème: "Aimer et désirer la vie". Je salue cordialement les personnes qui se sont rassemblées Place Saint-Pierre pour témoigner de leur engagement en vue de soutenir la vie, de sa conception jusqu'à son terme naturel. Je m'unis aux Evêques italiens pour renouveler l'appel lancé à plusieurs reprises également par mes vénérés prédécesseurs à tous les hommes et les femmes de bonne volonté, afin qu'ils se montrent accueillants envers le grand et mystérieux don de la vie. La vie, qui est l'œuvre de Dieu, ne doit être niée à personne, pas même au plus petit enfant à naître, sans défense, et encore moins lorsqu'il présente de graves handicaps. Dans le même temps, en faisant écho aux Pasteurs de l'Eglise qui est en Italie, j'invite à ne pas tomber dans l'erreur de penser pouvoir disposer de la vie, en allant jusqu'à "en légitimer l'interruption par l'euthanasie, quitte à la maquiller parfois d'un voile de pitié humaine".
Dans notre diocèse de Rome débute aujourd'hui la "Semaine de la vie et de la famille", une occasion importante pour prier et réfléchir sur la famille, qui est le "berceau" de la vie et de toute vocation. Nous savons bien que la famille fondée sur le mariage constitue l'environnement naturel pour la naissance et pour l'éducation des enfants, et par conséquent pour assurer l'avenir de l'humanité tout entière. Nous savons également cependant que celle-ci est marquée par une crise profonde et qu'elle doit affronter aujourd'hui de multiples défis. Il faut donc la défendre, la soutenir, la protéger, et la valoriser dans son caractère unique et irremplaçable. Si cette tâche revient en premier lieu aux époux, il est également du devoir prioritaire de l'Eglise et de toute institution publique de soutenir la famille à travers des initiatives pastorales et politiques, qui tiennent compte des besoins réels des conjoints, des personnes âgées et des nouvelles générations. Un climat familial serein, éclairé par la foi et par une sainte crainte de Dieu, favorise en outre l'apparition et le développement des vocations au service de l'Evangile. Je me réfère en particulier, outre à ceux qui sont appelés à suivre le Christ sur la voie du sacerdoce, à tous les religieux, les religieuses et les personnes consacrées que nous avons rappelés vendredi dernier au cours de la "Journée mondiale de la Vie consacrée".
Chers frères et sœurs, prions afin qu'à travers un effort constant en faveur de la vie et de l'institution familiale, nos communautés soient des lieux de communion et d'espérance où l'on renouvelle, même au prix de grandes difficultés, le grand "oui" à l'amour authentique et à la réalité de l'homme et de la famille selon le dessein originel de Dieu. Demandons au Seigneur, par l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, que croisse le respect pour le caractère sacré de la vie, que l'on prenne toujours plus conscience des véritables exigences familiales et qu'augmente le nombre de ceux qui contribuent à réaliser dans le monde la civilisation de l'amour.
Source : Vatican
Son Excellence Monsieur François Hollande,
Président de la République française,
À l'occasion de votre investiture comme Président de la République française, je suis heureux de vous adresser mes vœux cordiaux pour l'exercice de vos hautes fonctions au service de tous vos compatriotes.
Je demande à Dieu de vous assister pour que, dans le respect de ses nobles traditions morales et spirituelles, votre pays poursuive avec courage ses efforts en vue de l'édification d'une société toujours plus juste et fraternelle, ouverte sur le monde et solidaire des nations les plus pauvres.
Puisse la France, au sein de l'Europe et de la communauté internationale, demeurer un facteur de paix et de solidarité active, dans la recherche du bien commun, du respect de la vie ainsi que de la dignité de chaque personne et de tous les peuples.
Sur votre personne et sur tous les habitants de la France j'invoque de grand cœur l'abondance des Bénédictions divines.
Benedictus PP. XVI
Source : Zenit
Discours prononcé par le Pape lors de l'audience aux membres de l'Assemblée Plénière du Conseil Pontifical pour la Famille, sur le thème "les grands-parents : leur témoignage et leur présence dans la famille ".
Messieurs les Cardinaux, vénérés Frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce, chers frères et soeurs !
Je suis heureux de vous rencontrer au terme de la XVIIIe Assemblée Plénière du Conseil Pontifical pour la Famille, qui a eu pour thème : "Les grands-parents: leur témoignage et leur présence dans la famille ".
Je vous remercie d'avoir accueilli ma proposition de Valence, où je disais : "Jamais, sous aucun prétexte, les grands-parents ne doivent être exclus du domaine familial. Ils sont un trésor que nous ne pouvons pas arracher aux nouvelles générations, surtout lorsqu'ils donnent un témoignage de foi ".
...
Le thème sur lequel vous avez débattu est très familier à chacun. Qui ne se souvient de ses grands-parents ? Qui peut oublier leur présence et leur témoignage dans le foyer domestique? Combien parmi nous en portent le nom, en signe de continuité et de reconnaissance? C'est une coutume dans les familles, après leur départ, d'en rappeler l'anniversaire avec la célébration de la Messe de suffrage et, si possible, avec une visite au cimetière. C'est, en même temps que d'autres gestes d'amour et de foi, la manifestation de notre gratitude envers eux. Pour nous, ils se sont donnés, se sont sacrifiés, dans certains cas ils se sont même immolés.
L'Église a toujours eu à l'égard des grands-parents une attention particulière, en leur reconnaissant une grande richesse sous l'angle humain et social, autant que sous celui religieux et spirituel. Mes vénérés Prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II - dont nous venons de célébrer le troisième anniversaire de la mort - sont intervenus à plusieurs reprises en soulignant la considération que la communauté ecclésiale a pour les personnes âgées, pour leur dévouement et leur spiritualité. En particulier, Jean-Paul II, pendant le Jubilée de l'An 2000, convoqua en septembre sur la Place Saint-Pierre le monde du "troisième âge" et dans cette circonstance il dit "Malgré les limitations survenues avec l'âge, je conserve le goût de la vie. J'en remercie le Seigneur. Il est beau de pouvoir se dépenser jusqu'à la fin pour la cause du Règne de Dieu ". Ce sont les mots contenus dans le message qu'environ un an auparavant, en octobre 1999, il avait adressé aux personnes âgées, et qui conserve intacte son actualité humaine, sociale et culturelle.
Votre Assemblée Plénière a débattu sur le thème de la présence des grands-parents dans la famille, dans l'Église et dans la societé, avec un regard capable de comprendre le passé, le présent et le futur.
Analysons brièvement ces trois moments.
Dans le passé les grands-parents avaient un rôle important dans la vie et dans la croissance de la famille. Même lorsque l'âge avançait, ils continuaient à être présents avec leurs enfants, leurs petits-enfants et peut-être même les arrière-petits-enfants, en donnant un témoignage vivant de sollicitude, de sacrifice et d'un don de soi quotidien sans réserves. Ils étaient les témoins d'une histoire personnelle et communautaire qui continuait à vivre dans leurs souvenirs et dans leur sagesse.
Aujourd'hui, l'évolution économique et sociale a amené de profondes transformations dans la vie des familles. Les anciens, parmi lesquels beaucoup de grands-parents, se sont retrouvés dans une sorte de "zone de parking" : certains s'aperçoivent qu'ils sont un poids pour la famille et préfèrent vivre seuls ou en maison de retraite, avec toutes les conséquences que ces choix comportent.
De toutes parts, il semble malheureusement que progresse la "culture de mort", qui atteint aussi la saison du troisième âge. Avec une insistante croissante, on en vient même à proposer l'euthanasie comme solution pour résoudre certaines situations difficiles.
La vieillesse, avec ses problèmes liés aussi aux nouveaux contextes familiaux et sociaux, à cause du développement moderne, doit être évaluée avec attention et toujours à la lumière de la vérité sur l'homme, sur la famille et sur la communauté. Il faut toujours réagir avec force à ce qui déshumanise la société. Les communautés paroissiales et diocésaines sont fortement interpellées par ces problématiques et cherchent à venir à la rencontre des exigences actuelles des personnes âgés. Il y a des associations et des mouvements ecclésiaux qui ont embrassé cette cause importante et urgente. Il faut s'unir pour vaincre ensemble chaque marginalisation, parce qu'il n'y a pas qu'eux -les grands-pères et les grands-mères, les personnes âgées - à être emportés par la mentalité individualiste, tout le monde l'est. Si les grands-parents, comme on le dit souvent, constituent une précieuse ressource, il faut mettre en oeuvre des choix cohérents qui permettent de les valoriser au mieux.
Que les grands-parents redeviennent une présence vivante dans la famille, dans l'Église et dans la société. En ce qui concerne la famille, que les grands-parents continuent à être des témoins d'unité, de valeurs fondées sur la fidélité à un unique amour qui engendre la foi et la joie de vivre.
Ce que l'on nomme nouveaux modèles de famille, et le relativisme envahissant ont affaibli ces valeurs fondamentales du noyau familial. Les maux de notre société - comme vous l'avez justement observé au cours de vos travaux - ont besoin de remèdes urgents. Face à la crise de la famille ne pourrait-on repartir de la présence et du témoignage de ceux - les grands-parents - qui ont les valeurs et les projet les plus forts? On ne peut, en effet, projeter le futur sans se référer à un passé chargé d'expériences significatives et de points de référence spirituelle et morale. En pensant aux grands-parents, à leur témoignage d'amour et de de fidélité à la vie, il revient en mémoire les figures bibliques d'Abraham et de Sarah, d'Elisabeth et de Zacharie, de Joachim et d'Anne, et aussi des vieux Siméon et Anne, ou même Nicodème : tous nous rappellent comme dans chaque âge les Seigneur demande à chacun l'apport de ses talents.
Texte original en italien : Vatican
Traduction : Benoit et moi
Lors de la Messe de Notre Dame des Douleurs,
le 15 septembre 2008,
à Lourdes
Je souhaiterais dire,
humblement,
à ceux qui souffrent et à ceux qui luttent
et sont tentés de tourner le dos à la vie :
tournez-vous vers Marie !
Dans le sourire de la Vierge
se trouve mystérieusement cachée
la force de poursuivre le combat
contre la maladie et pour la vie.
Auprès d' Elle
se trouve également la grâce d'accepter,
sans crainte ni amertume,
de quitter ce monde
à l'heure voulue par Dieu.
Source : Vatican
Le Pape Benoît XVI a parlé aussi de la tentation de l'euthanasie lors de l'Audience publique suivant sa renonciation :
« Aujourd'hui, on ne peut plus être chrétien simplement du fait de vivre dans une société qui a des racines chrétiennes : même celui qui naît dans une famille chrétienne et qui reçoit une éducation religieuse doit, chaque jour, renouveler le choix d'être chrétien, c'est-à-dire donner à Dieu la première place, face aux tentations qu'une culture sécularisée lui propose continuellement, face au jugement critique de nombreux contemporains.
« Les épreuves auxquelles la société actuelle soumet le chrétien, sont en effet très nombreuses, et elles touchent la vie personnelle et la vie sociale. Il n'est pas facile d'être fidèle au mariage chrétien, de pratiquer la miséricorde dans la vie quotidienne, de laisser de la place à la prière et au silence intérieur ; il n'est pas facile de s'opposer publiquement à des choix qui pour beaucoup vont de soi, comme l'avortement en cas de grossesse non désirée, l'euthanasie en cas de maladie grave, ou la sélection des embryons pour empêcher des maladies héréditaires. La tentation de mettre de côté la foi elle-même est toujours présente et la conversion devient une réponse à Dieu qui doit être confirmée plus d'une fois au cours de la vie. »
Source : Vatican
Le débat sur ce qu'on appelle « l'aide active à mourir » constitue aussi pour moi une vive préoccupation. Il est à craindre qu'un jour puisse être exercée une pression non déclarée ou même explicite sur les personnes gravement malades ou âgées pour qu'elles demandent la mort ou pour qu'elles se la donnent elles-mêmes. La réponse juste à la souffrance en fin de vie est une attention pleine d'amour, l'accompagnement vers la mort – en particulier aussi avec l'aide de la médecine palliative – et non une « aide active à mourir ». Pour soutenir un accompagnement humain vers la mort il faudrait mettre en place des réformes structurelles dans tous les domaines du système sanitaire et social, ainsi que des structures d'assistance palliative. Ensuite, il faudrait prendre aussi des mesures concrètes: dans l'accompagnement psychologique et pastoral des personnes gravement malades et des mourants, de leurs parents, des médecins et du personnel soignant. Dans ce domaine, le « Hospizbewegung » fait des choses remarquables. Toutes ces tâches, cependant, ne peuvent leur être déléguées à eux seuls. Beaucoup d'autres personnes doivent être prêtes ou être encouragées à se rendre disponibles, sans regarder au temps ni à la dépense pour se consacrer à l'assistance pleine d'amour aux personnes gravement malades et aux mourants.
Source : Vatican
"L'euthanasie
est une fausse solution au drame de la souffrance,
une solution indigne de l'homme."
Benoît XVI
"L'euthanasie est une fausse solution au drame de la souffrance, une solution qui n'est pas digne de l'homme. En effet, la réponse véritable ne peut être de donner la mort, aussi "douce" soit-elle, mais de témoigner de l'amour qui aide à affronter la douleur et l'agonie de manière humaine. Nous en sommes certains: aucune larme, ni celles de celui ou celle qui souffre, ni celles de celui ou celle qui lui est proche, n'est perdue aux yeux de Dieu.
La Vierge Marie a gardé dans son cœur de mère le secret de son Fils, elle en a partagé l'heure douloureuse de la passion et de la crucifixion, soutenue par l'espérance de la résurrection. Nous lui confions les personnes qui souffrent et celles qui s'engagent chaque jour à les soutenir, en servant la vie à toutes ses étapes: les parents, le personnel de la santé, les prêtres, les religieux, les chercheurs, les bénévoles, et les nombreux autres. Pour tous, prions!"
Benoît XVI
"La vie en plénitude est le sommet de la paix.
Qui veut la paix ne peut tolérer des atteintes ou des crimes contre la vie."
Benoit XVI Extrait de son message pour la journée mondiale de la paix 2013
Discours du Pape Benoit XVI
aux participants à la XXIIè Conférence Internationale promue par le Conseil Pontifical pour les opérateurs sanitaires sur le thème :
« La Pastorale dans le Soin des Personnes Âgées »
Samedi 17 novembre 2007
Messieurs les Cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Mesdames et messieurs,
Chers frères et sœurs,
Je suis heureux de vous rencontrer à l'occasion de ce Congrès international organisé par le Conseil pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé. J'adresse à chacun une salutation cordiale, et en premier lieu au Cardinal Javier Lozano Barragán, avec mes sentiments de gratitude pour les aimables paroles qu'il m'a adressées au nom de tous. Je salue avec lui le Secrétaire et les autres membres du Conseil pontifical, les autorités présentes et ceux qui prennent part à cette rencontre pour réfléchir ensemble sur le thème du soin pastoral des personnes âgées malades. Il s'agit aujourd'hui d'un aspect central dans la pastorale du monde de la santé qui, grâce à l'augmentation de la moyenne d'âge, concerne une population toujours plus nombreuse, porteuse de besoins multiples, mais en même temps, de ressources humaines et spirituelles indéniables.
S'il est vrai que la vie humaine à chacune de ses étapes est digne du plus grand respect, sous certains aspects, elle l'est encore davantage lors qu'elle est marquée par la vieillesse et la maladie. La vieillesse constitue la dernière étape de notre pèlerinage terrestre, qui a des phases distinctes, chacune avec ses lumières et ses ombres. On se demande alors: l'existence d'un être humain qui en arrive à un état aussi précaire à cause de la vieillesse ou de la maladie a-t-elle encore un sens? Pourquoi, lorsque le défi de la maladie se fait aussi dramatique, continuer à défendre la vie, et ne pas plutôt accepter l'euthanasie comme une libération? Est-il possible de vivre la maladie comme une expérience humaine à assumer avec patience et courage?
Celui qui est appelé à accompagner les personnes âgées malades est appelé à affronter ces questions, spécialement lorsqu'il ne semble plus y avoir de possibilité de guérison. La mentalité d'aujourd'hui marquée par l'efficacité, tend souvent à marginaliser ces frères et sœurs souffrants comme s'ils étaient seulement un "poids" et un "problème" pour la société. Qui a le sens de la dignité humaine sait qu'ils doivent au contraire être respectés et soutenus alors qu'ils affrontent les difficultés liées à leur état. Il est même juste de recourir, lorsque cela est nécessaire, à l'utilisation de soins palliatifs, lesquels, même s'ils ne peuvent pas guérir, sont en mesure cependant de soulager les douleurs qui découlent de la maladie. Cependant, à côté des soins cliniques indispensables, il faut toujours montrer une capacité concrète à aimer parce que les malades ont besoin de compréhension, de réconfort, d'un encouragement et d'un accompagnement constant. Les personnes âgées, en particulier, doivent être aidées à parcourir de façon consciente et humaine la dernière phase de leur existence terrestre, pour se préparer sereinement à la mort, qui - nous, chrétiens, le savons -, est le passage dans les bras du Père céleste plein de tendresse et de miséricorde.
Je voudrais ajouter que cette sollicitude pastorale nécessaire envers les personnes âgées malades ne peut pas ne pas impliquer les familles. Il est en général opportun de faire ce qui est possible afin que ce soient les familles elles-mêmes qui les accueillent et qui s'en chargent avec une affection reconnaissante, pour que les personnes âgées malades puissent passer la dernière période de leur vie chez elles et se préparer à la mort dans un climat de chaleur familiale. Même lorsque l'hospitalisation dans un établissement médical devient nécessaire, il est important que soit conservé le lien entre le patient et ceux qui lui sont chers et avec son milieu. Dans les moments les plus difficiles, que le malade, soutenu par les soins pastoraux, soit encouragé à trouver la force d'affronter cette dure épreuve dans la prière et avec le réconfort des sacrements. Qu'il soit entouré de frères dans la foi, disposés à l'écouter et à partager ses sentiments. C'est là en réalité le véritable objectif du soin "pastoral" des personnes âgées spécialement lorsqu'elles sont malades, et plus encore si elles le sont gravement.
A différentes occasions, mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II, qui, notamment pendant sa maladie a offert un témoignage exemplaire de foi et de courage, a exhorté les scientifiques et les médecins à s'engager dans la recherche pour prévenir et soigner les maladies liées au vieillissement, sans jamais céder à la tentation de recourir à des pratiques abrégeant la vie âgée et malade, des pratiques qui se révéleraient être de fait des formes d'euthanasie. Que les scientifiques, les chercheurs, les médecins, les infirmiers, mais aussi les politiciens, les administrateurs et les agents pastoraux n'oublient pas que "la tentation de l'euthanasie apparaît comme l'un des symptômes les plus alarmants de la culture de la mort qui progresse surtout dans la société du bien être" (Evangelium Vitae, 64). La vie de l'homme est un don de Dieu, que nous sommes tous appelés à toujours protéger. Ce devoir concerne aussi les agents de santé, dont la mission spécifique est de se faire "ministres de la vie", dans toutes ses phases, particulièrement celles qui sont marquées par la fragilité liée au handicap. Il faut un engagement général pour que la vie humaine soit respectée non seulement dans les hôpitaux catholiques, mais dans tous les lieux de soins.
Pour les chrétiens, c'est la foi dans le Christ qui éclaire la maladie et la condition de la personne âgée malade, comme tout autre événement et toute phase de l'existence. En mourant sur la croix, Jésus a donné à la souffrance humaine une valeur et une signification transcendantes. Face à la souffrance et à la maladie, les croyants sont invités à ne pas perdre leur sérénité, parce que rien, pas même la mort, ne peut nous séparer de l'amour du Christ. En lui et avec lui, il est possible d'affronter et de surmonter toute épreuve physique et spirituelle, et, justement au moment de la plus grande faiblesse, de faire l'expérience des fruits de la rédemption. Le Seigneur ressuscité se manifeste dans ceux qui croient en lui, comme le Vivant, qui transforme l'existence en donnant aussi un sens salvifique à la maladie et à la mort.
Chers frères et sœurs, en invoquant sur chacun de vous et sur votre travail quotidien la protection maternelle de Marie, Salus infirmorum, et des saints qui ont passé leur vie au service des malades, je vous exhorte à travailler sans relâche à la diffusion de "l'évangile de la vie". Avec de tels sentiments, je vous accorde de tout cœur la Bénédiction apostolique, en l'étendant volontiers à ceux qui vous sont chers, à vos collaborateurs et particulièrement aux personnes âgées malades.
Source : Vatican
ROME, Vendredi 5 février 2010 (ZENIT.org) Anita Bourdin
Benoît XVI a fait allusion à un projet de loi écossais sur la fin de vie, dans son discours aux évêques d'Ecosse en visite ad limina. Le pape a rappelé que l'Eglise défend la vie « sans compromis » et a invité les évêques à défendre l'Evangile face à qui voudrait en « diluer » la force. Le pape a également mentionné l'année sacerdotale et les 400 ans de l'ordination d'un grand martyr d'Ecosse, saint John Ogilvie.
Un projet de loi visant la légalisation de l'euthanasie a en effet été présenté en janvier dernier au Parlement d'Ecosse.
« Le soutien à l'euthanasie frappe au coeur même de la compréhension de la dignité de la vie humaine », a protesté Benoît XVI dans ce discours en anglais publié par la salle de presse du Saint-Siège.
Le pape a également exprimé son inquiétude devant des « développements récents en matière d'éthique médicale » et certaines « pratiques » en matière d'embryologie.
Benoît XVI se montre particulièrement vigilant pour ce qui est des lois en préparation.
Lundi dernier, dans son discours aux évêques d'Angleterre, le pape a mis en garde contre un projet de loi sur l'égalité des chances - « the Equality Bill » -, qui pourrait avoir pour conséquence d'obliger l'Eglise à embaucher du personnel qui ne corresponde pas à ses choix éthiques.
Le grand rabbin Jonathan Sacks a apporté son soutien à cette position du pape pour la « liberté des communautés religieuses » et pour les « fondements » des « droits de l'homme » dans le Times de mercredi.
Il semblerait que le gouvernement britannique, qui préfère certainement un climat de détente dans cette phase de préparation du voyage que le pape a confirmé pour septembre prochain, fasse marche arrière.
Lors de l'audience générale du 16 décembre dernier sur Jean de Salisbury, justement un Anglais, le pape avait fait observer que les lois équitables sont celles qui « protègent le caractère sacré de la vie humaine et qui repoussent la légalisation de l'avortement, de l'euthanasie et des expériences génétiques irresponsables, des lois qui respectent la dignité du mariage entre l'homme et la femme » (cf. Zenit du 16 décembre 2009).
Déjà, le 18 février 2009, Benoît XVI avait recommandé la promotion d'une « législation juste » et qui « protège la vie humaine », aux Etats-Unis, lors de sa rencontre avec Mme Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants aux Etats-Unis.
Le pape avait rappelé à cette occasion que « la loi morale naturelle et l'enseignement constant de l'Eglise sur la dignité de la vie humaine de sa conception à sa mort naturelle imposent à tous les catholiques, spécialement les législateurs, les juristes, et les responsables du bien commun de la société, de coopérer avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté pour promouvoir une législation juste, visant à protéger la vie humaine dans tous ses moments ».
En 2009 aussi, après les Pays-Bas et la Belgique, le Luxembourg est devenu le troisième pays de l'Union européenne à dépénaliser l'euthanasie.
lien : Zenit
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