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Fin de vie, l’appel à la sagesse...

par Jeanne Emmanuelle Hutin, 28/04/2024, extraits

Permettra-t-on aux médecins de donner la mort ? C’était au cœur des débats de la commission spéciale de l’Assemblée nationale. Elle a commencé les auditions sur le projet de loi sur la fin de vie, prévoyant d’instaurer le suicide assisté et l’euthanasie. « Un authentique débat démocratique exige la clarté. Or, la confusion est de mise dans ce projet de loi », estime Jeanne Emmanuelle Hutin, directrice de la recherche éditoriale à Ouest-France.

Le projet de loi prévoyant d’instaurer le suicide assisté et l’euthanasie est entré dans une nouvelle étape : la commission de l’Assemblée nationale a commencé ses auditions. Des institutions accompagnant les personnes en fin de vie ont mis en garde les députés sur les dangers d’une telle loi.

Plusieurs intervenants ont souligné la différence fondamentale qui existe entre accompagner ceux qui vont mourir, et leur donner la mort : « Le principe « Tu ne provoqueras pas la mort » est aussi ancien que fondamental. Il est civilisateur », a rappelé Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, se référant au Conseil d’État.

Cette vive conscience habite les familles religieuses aux traditions si diverses. « L’intention d’apaiser en laissant venir la mort n’a rien à voir avec l’intention de donner la mort », a dit Mgr d’Ornellas. « Il y a une différence de nature et pas de degré », a expliqué le médecin Sadek Beloucif, représentant les musulmans. « On passe d’un dispositif qui a pour effet la mort, à un dispositif qui a pour objet de donner la mort », a déclaré le représentant des orthodoxes, Carol Saba.

« Vouloir remédier à la souffrance en mettant fin à la vie revient à se tromper de combat et à semer de nouvelles souffrances », a souligné le représentant des bouddhistes, Antony Boussemart. Face à « l’insuffisance de l’offre de soins palliatifs […] il est inopportun de changer le cadre de la loi », pour le représentant des protestants, Christian Krieger, inquiet de ses effets « sur ceux qui se sentent un poids pour les autres. »

Au lieu de développer d’abord les soins palliatifs comme le préconisait le Comité national d’éthique (CCNE), « il nous est proposé l’inverse, analyse Mgr d’Ornellas. Alors qu’on attendait une unité de soins palliatifs dans chaque Ehpad, ce qui est une demande urgente, on nous propose une « aide à mourir » par suicide assisté ou euthanasie qui s’impose en chaque Ehpad, puisque la clause de conscience est doublée d’une obligation de recourir à un médecin ou à un infirmier qui pratique le geste létal. »

En démocratie, les paroles des familles religieuses ne sauraient être reléguées. Leurs expériences millénaires contribuent à éclairer ce débat sous un jour libéré des contraintes politiques, des jeux de pouvoirs et des intérêts économiques.

Elles rejoignent les objections des soignants qui dénoncent une loi de « la toute-puissance médicale » donnant au médecin « le pouvoir de décider qui doit vivre et qui peut mourir » , a alerté Claire Fourcade, présidente de la SFAP (société française d’accompagnement et de soins palliatifs).

Un authentique débat démocratique exige la clarté. Or, la confusion est de mise dans ce projet de loi qui évite de nommer le suicide assisté et l’euthanasie. On peut s’inquiéter aussi du fait observé par de hauts fonctionnaires, l’absence de diversité d’opinion à la tête de la commission : sa présidente, son rapporteur général et tous les rapporteurs sont favorables à la rupture fondamentale que porte ce projet de loi.

Système de santé à bout de souffle, société fracturée, démocratie représentative contestée : les députés sauront-ils trouver le chemin de la prudence et de la sagesse ?

Source : toulon.maville.com