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par Thibaut Déléaz, 18/04/2023
Généraliste dans le Val-de-Marne, le docteur centenaire Christian Chenay va recevoir une médaille de l'Ordre des médecins pour sa carrière exceptionnelle.
À 101 ans, il reçoit encore ses patients à son domicile. Christian Chenay, le plus ancien médecin généraliste encore en exercice en France, doit être décoré par le conseil départemental du Val de Marne de l'Ordre des médecins ce mardi 18 avril, indique Le Parisien . Une carrière exceptionnelle et un engagement sans faille que ses confrères tiennent à honorer, alors que le docteur continue les consultations à Chevilly-Larue, près de Paris.
Après ses études de médecine entamées pendant la Seconde Guerre mondiale et un passage aux États-Unis, il s'est installé dans le Val-de-Marne en 1951, où il a exercé comme psychiatre hospitalier puis radiologue, avant de se reconvertir en médecin généraliste en 2014, à plus de 90 ans. «C'est facile de se tenir au courant avec Internet», glissait-il à Emmanuel Macron lors d'une rencontre à l'Élysée en mai 2020, en plein confinement.
«Exemple vraiment inspirant»
Le président saluait alors «l'exemple [...] vraiment inspirant» donné par le doyen de la profession. Ce qui n'empêchait pas Christian Chenay d'être critique vis-à-vis de la gestion de la pandémie de Covid-19 par le gouvernement, déplorant le manque de masques pour les soignants. Il avait dû mettre en pause les consultations au cabinet, mais s'était mis aux téléconsultations. Et esquissait une retraite, une fois la crise sanitaire passée.
Son cabinet a bien baissé le rideau en début d'année, mais le médecin centenaire ne peut se résoudre à arrêter de travailler… Et poursuit les consultations dans son salon, pour une poignée de ses plus fidèles et anciens patients.
Source : lefigaro.fr
La Convention citoyenne sur la fin de vie s’est prononcée pour légaliser l’euthanasie et le suicide assisté en France. Éclairage de Tugdual Derville, porte-parole d'Alliance Vita.
Entretien réalisé par Delphine Allaire - Cité du Vatican, 03/04/2023
La Convention citoyenne sur la fin de vie s’est prononcée dimanche 2 avril en faveur d'une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté en France. Composée de 185 Français, de 18 à 87 ans, tirés au sort, elle s'est réunie trois mois et a été reçue par le président français à l’Élysée le lendemain. Ce dernier souhaite une loi «d'ici la fin de l'été». Cette assemblée citoyenne tout de même divisée a émis des réserves sur le cas d'euthanasies d'enfants et de personnes incapables d’exprimer leur volonté. Seul le développement accru des moyens alloués aux soins palliatifs a en particulier récolté une forme de consensus.
C’est pour ce dernier point que plaident l’Église et nombres de corps de la société civile -tribune au Figaro de treize organisations professionnelles et sociétés savantes, représentant 800 000 soignants- plutôt que de promouvoir l’euthanasie. La veille du rendu des conclusions, samedi 1er avril, après neuf mois de réflexion, le Conseil national de l'Ordre des médecins s’est aussi dit défavorable à la participation des médecins à l’euthanasie.
Ces débats alimentent une réflexion touchant à la définition même de la vie et au regard porté sur la dignité de la vie humaine, et les fragilités qu'elle recouvre nécessairement. Entretien avec Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance Vita, auteur de l’essai Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu? aux Éditions Salvator.
Sur le fond et sur la forme, comment avez-vous perçu les trois mois d’échanges au sein de "la Convention citoyenne sur la fin de vie"?
Nous savions qu'elle serait l’occasion de remettre en cause cet interdit de tuer, élément fondateur de la confiance entre soignants et soignés. Par conséquent, nous étions inquiets. Je l’avais dit à Claire Thoury -présidente du Mouvement associatif- avant la convention, nous avons eu confirmation que le socle proposé aux 185 citoyens ne comprenait que des livres favorables à l’euthanasie. Quand le socle qui protège le faible du fort est remis en cause, surgit le risque de pousser les faibles vers l’auto-exclusion. Nous nous sommes rendus compte aussi qu’il y avait quand même une quarantaine de citoyens opposés au vote majoritaire, qui avait été choqué aussi de cette «aide active à mourir» qui dissimule les maux que sont le suicide assisté et l’euthanasie sans prendre en compte avec suffisamment de force les autres sujets plus consensuels du développement des soins palliatifs et l’accompagnement des aidants.
Que constatez-vous de la sémantique employée dans ce débat, est-elle biaisée?
Cette sémantique de «l’aide active à mourir» cache ces mots que l’on ne veut pas prononcer car ils font peur, à juste titre d’ailleurs. Un des éléments peut-être les plus graves est que l’on est en train de s’orienter vers l’idée qu’il y aurait des suicides positifs. Le risque dont nous parle les spécialistes de la prévention du suicide est qu’en connotant positivement le suicide, l’on n’aboutisse à les encourager avec un effet de contagion très bien décrit par les sociologues.
L’enjeu civilisationnel, plus encore, anthropologique, de la question est vertigineux. Légiférer sur la vie paraît oxymorique. Que tente-t-on de redéfinir ainsi?
Un choix de société s’offre à nous entre la culture de la vulnérabilité, estimant que toute personne reste toujours digne, d’être soignée, aimée, consolée, soulagée, et de l’autre côté une société où l’on érige en idoles l’autonomie et la volonté en toute-puissance personnelle, qui finit par faire de nous des êtres, non pas reliés mais avec une autonomie absolue, aboutissant à l’auto-exclusion des plus vulnérables et fragiles. Ce sont parfois les maillons faibles qui déterminent la solidité de la chaîne humaine.
La voix reste naturellement aux forts. Les fragiles et faibles ont quelques porte-voix, mais peu de voix. Le grand risque est de croire que bonne santé, bonheur, bien-être sont d’un côté, et épreuve, maladie, malheur, de l’autre. Or, l’expérience en fin de vie nous fait découvrir des moments où nous est offert simultanément cette peine et douleur et également ces moments précieux où dans la vulnérabilité l’on se dit des choses que l’on ne se disait pas en bonne santé.
Qu’attendre de la mobilisation de l’Église sur cette question, elle qui est «experte en humanité» selon le mot de Paul VI? Quelle est sa marge de manœuvre?
La difficulté réside dans le fait que les promoteurs de l’euthanasie tentent de «catholiciser» le débat. Ils aimeraient dire qu’il n’y a que les catholiques qui sont contre. Il y a par exemple Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort en France, qui nous a confié qu’il ne croyait pas en l’euthanasie légale. Y compris pour des exceptions, car, dit-il, la loi pénale est répressive mais aussi expressive, et qu’en démocratie, «on ne tue pas».
Le Pape François a aussi dit en substance que l’être humain ne doit pas tuer, que l’on doit laisser cela aux animaux; ce n’est pas une question de religion. Nous avons d’un côté l’engagement des chrétiens, et c’est bien naturel comme peuple de la vie, de l’autre côté, ils ne doivent pas laisser croire que cet interdit de tuer serait spécifiquement chrétien. C’est une loi universelle. Pour les soignants en particulier, elle date du serment d’Hippocrate il y a 2 500 ans: «Je ne délivrerai de poison à quiconque même si l’on m’en fait la demande». Il faut que les chrétiens se mobilisent, et la voix des évêques compte, mais il ne faut pas que l’on laisse croire qu'il s'agit là d'une question spécifiquement religieuse.
Source : vaticannews.va
par la Conférence des évêques de France, 28/03/2023
Réunis à Lourdes, lieu d’espérance et de paix, où les personnes malades et handicapées sont à la première place, les évêques du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France ont voulu exprimer l’attention avec laquelle ils suivent le débat en cours sur le juste accompagnement de la fin de vie dans notre pays.
Nous sommes profondément sensibles aux souffrances et aux angoisses des malades, des familles et des aidants qui connaissent des situations humaines et médicales particulièrement éprouvantes. Beaucoup de fidèles catholiques se tiennent à leur côté dans les aumôneries d’hôpitaux ou de maisons de retraite, en leur rendant visite à domicile, ou en s’impliquant dans des associations non confessionnelles d’accompagnement des soins palliatifs. Avec eux, grâce à eux, nous avons pleinement conscience que notre société doit encore progresser dans l’accompagnement de la fin de vie et de la grande fragilité.
Nous sommes impressionnés par le dévouement et la compétence des personnels soignants, malgré les difficultés humaines et économiques considérables auxquelles ils doivent aujourd’hui faire face. Nous tenons à saluer le développement encore insuffisant mais significatif des soins palliatifs. Certes, les déserts palliatifs sont encore trop nombreux, la culture palliative n’est pas assez valorisée durant les études médicales, les soins palliatifs doivent encore progresser pour les nourrissons et les enfants. Mais une véritable dynamique palliative, faite d’attention à chaque personne dans son unité et avec son entourage, contribue notablement à l’humanité de notre société.
Nous entendons de très nombreux soignants affirmer vigoureusement que « la main qui prend soin ne peut en aucun cas être celle qui donne la mort ». Nous entendons plusieurs observateurs de notre société, aux opinions philosophiques et aux appartenances religieuses diverses, mettre en garde contre l’injonction de renoncer à vivre que ferait peser sur les personnes fragiles la facilité légale et économique de « l’aide active à mourir ». Nous entendons la révolte, la colère, le sentiment d’injustice qui retentissent face à la souffrance et à la mort comme des appels à une plus grande fraternité et comme la recherche d’une espérance dont nous désirons témoigner, mais en aucun cas comme une légitimation de l’euthanasie ou du suicide assisté.
Voilà pourquoi nous souhaitons que le débat en cours sur la fin de vie constitue l’occasion positive d’un progrès significatif de l’accompagnement et de la prise en charge notamment de la dépendance due au grand âge dans notre pays. Beaucoup de projets législatifs dans ce domaine ne sont malheureusement pas encore allés jusqu’au bout de leurs promesses. Le débat sur le « suicide assisté » pose aussi la question globale de notre engagement collectif pour la prévention du suicide.
Notre époque est marquée par un mélange de négation de la mort et de fascination pour la mort : comment mieux assumer socialement le terme naturel de l’existence terrestre ?
Nous aimons et nous croyons à la liberté. Mais nous affirmons qu’elle ne peut se déployer que si la valeur de la vie de chacun est pleinement reconnue et respectée. C’est dans ce cadre protecteur qu’il convient de mettre en œuvre tous les chemins possibles d’aide active à vivre. Plus que jamais, ce qui peut unir et apaiser notre société si violemment fracturée, comme le montrent les conflits sociaux de ces jours, c’est la vérité de notre engagement collectif pour la fraternité. Voilà ce que, dans la lumière toute proche de Pâques, nous voulons partager avec toute notre société.
Source : eglise.catholique.fr
par Maximilien Bernard, 26/03/2023
Le diocèse de Paris a réalisé un livret de 12 pages sur la fin de vie pour informer, former et « porter résolument, auprès du plus grand nombre, le témoignage pas simplement énoncé mais surtout vécu (…) de la dignité inaltérable de la vie humaine dont le Seigneur nous a fait le cadeau » comme l’indique Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, dans son éditorial.
Ce livret propose des repères doctrinaux ainsi que des témoignages. Extrait :
Dans l’encyclique “Evangelium Vitae”, saint Jean-Paul II a écrit: « l’euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine ». Les évêques français ont plusieurs fois souligné combien l’euthanasie s’oppose à la fraternité. Si je choisis de mourir parce que je me sens trop vieux, j’envoie à tous ceux qui sont plus vieux que moi le signal qu’ils doivent mourir.
Source : riposte-catholique.fr
par Jean-Marie Dumont, 17/02/2023
Dans un appel publié le 17 février par Le Figaro, treize organisations représentant 800.000 professionnels de santé affirment leur refus « catégorique » de l’euthanasie et du suicide assisté.
L’euthanasie ne peut en aucun cas être considérée comme un « soin » et sa légalisation serait une « transgression éthique majeure » : c’est ce qu’affirment treize organisations et sociétés savantes, représentant 800.000 soignants français, dans un appel rendu public par Le Figaro le 17 février. « L’ensemble des professionnels de santé interrogés refusent catégoriquement la démarche euthanasique », affirme ce document de vingt-six pages très argumenté qui rappelle ces quelques mots du serment d’Hippocrate : « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément ». Une déclaration très importante qui confirme l’opposition massive du secteur de la santé au projet de légaliser l’euthanasie et le suicide assisté actuellement poussé par certains responsables politiques et qui est au cœur de la Convention citoyenne sur la fin de vie.
Une prise de position « interprofessionnelle »
Ce document est le fruit d’une réaction collective à l’avis 139 du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE). Dans ce texte publié en septembre, celui-ci avait affirmé que l’euthanasie et le suicide assisté pourraient être des actes « éthiques ». Prenant acte d’un « changement majeur d’approche » et de sa « rupture claire » par rapport aux avis précédents, les treize organisations ont souhaité réfléchir aux conséquences « éthiques et pratiques » qu’aurait sur la pratique des soignants « la mise en œuvre d’une forme de mort médicalement administrée » et recueillir l’avis de leurs membres. Ces « réflexions éthiques interprofessionnelles », co-signées notamment par le Conseil national professionnel infirmier, mais aussi plusieurs organismes représentant les professionnels de l’oncologie ou du grand âge, en sont le résultat.
Une « injonction de mort » sur les plus vulnérables
Plusieurs axes majeurs ressortent de cette enquête destinée à « informer le législateur et l’opinion publique » des effets d’une légalisation de la « mort médicalement administrée » sur les « pratiques soignantes ». Car ce sont elles qui sont concernées en premier lieu, que ce soit pour pratiquer l’acte de mise à mort (euthanasie) ou pour prescrire le produit létal (suicide assisté). Outre la fragilisation des équipes soignantes déjà très secouées par un système en crise, une telle légalisation « conduirait inévitablement le législateur à subvertir la notion même de soin », affirme le document. En « brisant » la déontologie médicale, elle conduirait à un « glissement éthique majeur », en créant une véritable « injonction de mort » sur « les personnes les plus vulnérables ». « Une légalisation d’une forme de mort médicalement assistée emporterait une modification essentielle de l’éthique soignante » et « transformerait fondamentalement la définition du soin ».
La contradiction entre la prévention du suicide et l’autorisation du suicide assisté
L’une des parties du document est consacrée aux demandes de mort, problématique bien connue des professionnels de santé. « Tous les professionnels de santé s’accordent sur la nécessaire mise en œuvre d’une écoute active et soutenante de ces demandes », affirme le texte qui rappelle que celle-ci permet dans la plupart des cas d’identifier les origines de cette demande et, en les traitant par le soin, de les réduire et de les faire disparaître. Il souligne aussi l’ambivalence des demandes et le caractère « changeant » de la volonté, « spécialement lorsque la personne est confrontée à un pronostic vital engagé à moyen ou court terme ». Face aux situations « très rares » où des patients, en pleine conscience et correctement soignés, demanderaient « à un autre citoyen de transgresser sa déontologie ainsi que le Code pénal pour répondre à son souhait », les organisations signataires estiment que la « réponse positive à cette demande ne relève pas du soin » et que le « cadre normatif et éthique clair », « garantie du bon fonctionnement du système de santé » ne doit pas être remis en question. Illustration de cette affirmation : le suicide, qui fait l’objet d’une importante politique de prévention, alors qu’en France chaque année entre 80.000 et 90.000 personnes sont hospitalisées des suites d’une tentative de suicide. Comment les professionnels de santé pourraient-ils concilier l’injonction simultanée à soigner les auteurs de tentatives de suicide manquées et à satisfaire la demande d’un patient désireux d’avoir recours au suicide assisté ?
L’opposition particulièrement forte des professionnels des EHPAD
« L’acte de donner la mort » ne peut en aucun cas devenir légal, affirment les treize organisations, alignées dans un même rejet. Certains pans du monde médical sont encore plus vent debout que d’autres. C’est le cas, indique le document, des professionnels de santé travaillant dans les EHPAD, « qui sont régulièrement confrontés aux demandes de mort de leurs patients », dont ils s’attachent alors à prendre soin au mieux pour que cette pulsion de mort se dissipe. « Pour ces professions, l’opposition à une légalisation de l’euthanasie est particulièrement marquée » et l’avis du CCNE prétendant que le suicide assisté et l’euthanasie pourraient être éthique a suscité chez elles « de nombreuses réactions de révolte, de colère, de rejet ». Les légaliser enverrait un message « insoutenable » aux personnes âgées dépendantes et aux professionnels de santé qui en prennent soin.
Source : famillechretienne.fr
par Gènéthique, 17/10/2022
Agé de 61 ans, Bertrand, haut fonctionnaire atteint de la maladie de Charcot, a renoncé à son projet de rejoindre la Belgique ou la Suisse pour y être euthanasié.
Lorsqu’il reçoit son diagnostic, il y a près d’un an, il est favorable à l’euthanasie car, « comme tout le monde », il pense « que la fin de vie en France est problématique ». Son espérance de vie étant faible, il envisage, avec le soutien de ses proches, de commencer la procédure. Mais cette décision aurait été « radicale et trop rapide ».
En septembre, il effectue un séjour de trois semaines en soins palliatifs, à la maison médicale Jeanne-Garnier, au cours duquel « un médecin, un psy, un orthophoniste et un kiné l’ont aidé à retrouver du confort et à rédiger ses directives anticipées ». « Dès lors que vous démystifiez cette fin de vie, que vous faites confiance aux soignants, vous vivez les choses différemment » explique-t-il. En effet « chaque jour n’est pas une fête, mais chaque instant a sa valeur ». C’est lors de ce séjour qu’il a pu s’entretenir avec Agnès Firmin le Bodo, ministre déléguée chargée des professions de santé et copilote du débat sur la fin de vie. En effet, la maladie de Charcot est « l’une des pathologies qui ont amené le Comité consultatif national d’éthique à envisager une “voie éthique” vers une loi sur l’euthanasie et l’assistance au suicide ».
Alors que « ce sont les grandes affaires sur la fin de vie, comme celle de Vincent Lambert, qui ont structuré l’opinion en France » et que « quand vous n’êtes pas concerné, vous avez des idées un peu schématiques », il a souhaité témoigner « pour montrer que les choses sont plus complexes ». « J’ai du mal à comprendre l’expression “mourir dans la dignité”. Je ne me sens pas indigne même avec un tuyau sur la tête », affirme-t-il. « À ce stade, mes douleurs sont gérées et, plus que de la souffrance, j’éprouve de la frustration. Est-ce que l’on met fin à ses jours par frustration ? Est-ce que je vais aller en Suisse ou en Belgique parce que je n’arrive plus à marcher, que je suis dépendant ? ».
Source : genethique.org
par Génèthique, 07/11/2022
En Suisse, les maisons de retraite et de soins privées zurichoises ont été autorisées à ne pas pratiquer de suicides assistés si elle le souhaitent. Une décision du Grand Conseil du 31 octobre introduit en effet « une exception à la réglementation ». Elle s’applique également aux établissements du canton subventionnés par les pouvoirs publics.
Ces institutions privées peuvent désormais refuser l’accès aux membres des associations Exit ou Dignitas. Les résidents demandant que l’on mette fin à leurs jours devront quitter l’établissement.
Source : genethique.org
par Famille Chrétienne, 11/10/2022
Deux affaires récentes jettent une lumière crue sur l’euthanasie en Belgique, alors que ce pays est érigé en « modèle » par les tenants de sa légalisation en France.
La Cour européenne des droits de l’homme a jugé que la loi belge ne garantit pas l’impartialité du contrôle des euthanasies.
Shanti De Corte avait 23 ans. Elle avait survécu aux attentats terroristes à l’aéroport de Bruxelles en 2016. Mais le 7 mai dernier, un médecin l’a tuée par euthanasie, comme l’autorise la loi belge, pour mettre fin à ses souffrances psychologiques. Sa jeunesse et le fait qu’un médecin ait réalisé ce que le terrorisme islamiste n’avait pas réussi à faire ont jeté une lumière crue sur la réalité de l’euthanasie en Belgique, où un patient dépressif (et même un mineur, depuis 2014) peut demander à un médecin de le tuer.
Cette nouvelle a jeté un certain trouble chez les partisans de la légalisation de l’euthanasie en France, car ils citent à longueur de temps la Belgique comme leur modèle. Pour sa première visite au titre de superviseur de la convention citoyenne qui se déroulera du 9 décembre 2022 au 19 mars 2023, Olivier Véran s’est lui-même rendu dans une clinique belge pratiquant l’euthanasie. « Je ne suis pas à l’aise avec le modèle suisse qui est vraiment un suicide assisté », a déclaré Emmanuel Macron le 13 septembre, après avoir affirmé, au cours de sa campagne, lui préférer le « modèle belge ».
Autre histoire revenue dans l’actualité, celle de Madame T. Elle avait 64 ans et était suivie pour dépression chronique depuis quarante ans par différents médecins, mais n’avait jamais été hospitalisée en psychiatrie. L’hôpital, elle le vit pour la première et dernière fois le 19 avril 2012 : un médecin la tua pour mettre fin à ses souffrances psychologiques, sans que ses enfants le sachent, à sa demande. Son fils Tom en fut seulement averti le lendemain par l’hôpital. Le 4 octobre dernier, après plusieurs années de lutte juridique, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) lui a donné en partie raison, condamnant pour la première fois la législation du Royaume belge, où 2 699 personnes ont été tuées par des médecins par euthanasie en 2021 – un chiffre qui a été multiplié par dix en vingt ans.
Repères
• En Belgique, l’euthanasie, acte consistant pour un médecin à « mettre intentionnellement fin à la vie d’une personne à sa demande », a été dépénalisée en 2002.
• 2 699 patients sont morts par euthanasie en 2021 (2,4 % des décès), 27 224 depuis 2002.
• En 2014, une nouvelle loi a aussi autorisé l’euthanasie des mineurs. Trois d’entre eux l’ont été depuis lors. Le plus jeune avait 9 ans.
Dans cet arrêt Affaire Mortier c. Belgique, les sept juges de la troisième section de la CEDH condamnent la loi belge sur un point : le contrôle des euthanasies. La loi prévoit que celui-ci est réalisé seulement a posteriori, par une « commission fédérale de contrôle et d’évaluation ». Celle-ci vérifie si l’euthanasie a été réalisée selon les motifs et la procédure prévus par la loi. Elle est constituée de professeurs et de médecins, dont certains réalisent eux-mêmes des euthanasies. La commission est ainsi parfois amenée à examiner la conformité d’euthanasies qu’ont réalisées certains de ses membres. C’est ce qui s’est produit dans le cas de Madame T., puisque le médecin l’ayant euthanasiée – qui est par ailleurs président d’une association prétendant œuvrer pour « une fin digne pour tous » (LEIF), à laquelle Mme T. avait versé 2 500 € peu de temps avant sa mort – siège dans cette commission. La CEDH juge que « le système de contrôle » établi par la loi belge « n’assure pas l’indépendance » de la commission de contrôle.
Deux « opinions dissidentes »
Sur la question de l’euthanasie en tant que telle, la CEDH est divisée. Cinq des sept juges de la formation estiment que sa dépénalisation ne contredit pas l’article 2 de la Convention. Un raisonnement d’autant plus paradoxal que celui-ci dispose que « la mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement », alors que l’euthanasie est définie par la loi belge comme « l’acte de mettre fin intentionnellement à la vie d’une personne à la demande de celle-ci ». L’arrêt contient cependant deux « opinions dissidentes », de la juge espagnole María Elosegui et du juge chypriote Georgios Serghides. « Aucune forme d’euthanasie, affirme ce dernier, ni aucun cadre législatif entourant pareille pratique – quelles qu’en soient les qualités ou les “garanties” associées – ne peuvent préserver le droit à la vie consacré par l’article 2 de la Convention : le but de l’euthanasie est de mettre fin à la vie, tandis que celui de l’article 2 est de la préserver et de la protéger. Je pense humblement qu’au contraire, toute forme d’euthanasie ou de cadre législatif entourant pareille pratique non seulement serait dépourvue de base légale au regard de la Convention, mais aussi serait contraire au droit fondamental de la Convention que constitue le droit à la vie. »
Jean-Marie Dumont
Source : famillechretienne.fr
par Gènéthique, 21/10/2022
« Nous tous, comme citoyens et comme personnes, sommes concernés par cette question de la fin de la vie, par la mort et par les conditions dans lesquelles elle surviendra. » Dans un article publié par la revue Etudes, Jacques Ricot, philosophe, et Claire Fourcade, présidente de la SFAP, réfutent l’affirmation selon laquelle « l’euthanasie serait un “complément” des soins palliatifs et qu’elle n’enlèverait rien à ces derniers ».
Bien que nous soyons tous concernés, par la proximité qu’ils entretiennent avec la mort, les patients, soignants et accompagnants de soins palliatifs sont les premiers impliqués. Ensemble, ils construisent jour après jour une alliance, et font une promesse : « quoi qu’il arrive, nous serons là, jusqu’au bout. Et nous ferons ce qu’il faut pour vous soulager. Quoi qu’il en coûte mais aussi quoi qu’il nous en coûte ». Dès lors, soignants et accompagnants tremblent à l’idée d’une loi qui, « sous couvert de respecter la liberté », viendrait obliger les patients à envisager qu’ils pourraient être là pour donner la mort.
L’euthanasie est la cessation du soin
Par une « manipulation du dictionnaire et du droit », l’euthanasie est présentée comme un « soin de fin de vie », dénoncent Jacques Ricot et Claire Fourcade. Pourtant « l’euthanasie va “ailleurs” », comme ils le rappellent. « Elle n’est ni un traitement, ni un soin ». En stoppant « tous les gestes humains et médicaux accompagnant la vie qui s’en va », elle ne « s’ajoute pas [aux soins palliatifs], elle les contredit dans leur visée profonde ».
« Aider à mourir, c’est précisément la mission des soins palliatifs qui accompagnent la vie, sans retarder la mort qui vient, ni la provoquer», affirment le philosophe et la présidente de la SFAP. « Aider à mourir, c’est donc aider à vivre le mieux possible les derniers moments d’une existence qui arrive à son terme ». Il s’agit de soulager la souffrance, et non de supprimer le souffrant.
Dès lors, accepter l’euthanasie modifierait le « pacte de soin qui unissait jusqu’à présent le médecin et le patient dans la lutte commune pour rendre supportables les conditions de la fin de vie ».
Les soins palliatifs, « une offre singulière »
« Le soin palliatif ne se réduit pas à celui que l’on donne lorsque la guérison n’est plus l’horizon». Ils sont une philosophie qui place la relation humaine au cœur du soin, rappellent Jacques Ricot et Claire Fourcade. En somme, un « modèle avant-gardiste de l’exercice médical » qui devrait être étendu à d’autres spécialités.
« Le soin palliatif vient rappeler à la médecine sa mission immémoriale : guérir quand c’est possible et soulager toujours, ne pas promettre l’immortalité terrestre, ne pas provoquer la mort. ». « Travailler en soins palliatifs, c’est reconnaître que l’homme est mortel et que la médecine n’est pas toute- puissante ». « Les pionniers des soins palliatifs sont venus interroger une médecine de la performance et de la toute-puissance », refusant comme le rappellent les auteurs. « Ils ont refusé une médecine de plus en plus technique qui divise et morcelle l’homme ».
Aujourd’hui, le soin palliatif récuse cette nouvelle forme de « toute-puissance d’une médecine qui, ne pouvant pas offrir la guérison, s’arrogerait le pouvoir exorbitant de faire le tri entre les “vraies” et les “fausses” demandes d’en finir. » Qui est-on pour s’autoriser une telle décision ? interrogent Jacques Ricot et Claire Fourcade.
Finalement, les soins palliatifs proposent une 3e voie. Ils permettent de « dire le scandale de laisser mourir dans la douleur, la solitude ou la peur en même temps que le scandale de faire mourir. ». Alors « ne dévoyons pas le soin palliatif en prétendant le “compléter” par ce qui le nie ».
Source : genethique.org
par Samuel Pruvot, 23/09/2022, extrait
La question se pose avec acuité aujourd’hui pour certains de nos proches et demain pour nous-mêmes.
Tout faire humainement, quand il n’y a plus rien à faire médicalement, c’est la ligne de conduite de nombreux soignants, dont Élisabeth de Courrèges. Cette jeune ergothérapeute nous raconte comment elle a accompagné de nombreuses personnes en fin de vie, les aidant avec discrétion à s’approcher paisiblement du seuil ultime.
Ses armes peuvent paraître dérisoires face au tragique des situations – un air de piano ou une parole d’encouragement –, mais elle a vu la demande insistante de mourir de certains malades s’estomper peu à peu. Les soins palliatifs n’ont pas la prétention de rendre la vie aux personnes mais de prendre soin de leur humanité.
Jusqu’au bout. Ce progrès sans majuscule est indispensable, aux antipodes de l’euthanasie qui tue.
Source : famillechretienne.fr
par Radio Télévision Suisse, 20/05/2022
La Fédération des médecins suisses a durci ses conditions pour le suicide assisté. Elle édicte de nouvelles normes pour le corps médical ainsi que les patientes et patients.
Jeudi, la Fédération des médecins suisses (FMH) a revu ses conditions pour le suicide assisté. Elle se calque sur celles qui sont appliquées par l'Académie suisse des sciences médicales.
Les nouvelles directives demandent une plus grande implication de la part des médecins. Ils devront désormais mener au moins deux entretiens avec la personne qui souhaite mettre fin à ses jours. De son côté, le patient ou la patiente devra prouver que sa souffrance est insupportable. Il faut donc que sa situation soit grave et que le médecin puisse en attester. La FMH recommande ainsi d'exclure de l'assistance au suicide les personnes en bonne santé.
Les nouvelles directives soulignent la nécessité d'inclure davantage l'équipe soignante et l'entourage. Ces démarches doivent être documentées.
Incompréhension des associations d'aide au suicide
Les recommandations de la FMH n'ont pas force de loi mais les médecins doivent s'y conformer pour éviter toute sanction.
De leur côté, les associations d'aide au suicide, comme Dignitas, Life circule ou encore Exit, s'opposent fermement aux nouvelles directives. Selon elles, celles-ci représentent de graves obstacles à l'assistance au suicide.
Jean-Jacques Bise, co-président d'Exit Suisse romande, estime même que ces nouvelles directives sont difficilement applicables. Il juge par exemple irréaliste la nécessité de passer deux entretiens avec le médecin en raison de l'extrême urgence de certaines demandes.
Gabriela Cabré
Source : rts.ch
«Tuer n'est pas humain, point.
Si vous tuez avec motivation, oui... vous finirez par tuer de plus en plus. Tuer, laissons cela aux animaux.»
Pape François, 15/09/2022
par le Réseau Mondial de Prière du Pape (Apostolat de la Prière), 30/06/2022
Ce mois-ci, le Pape nous parle à la première personne pour nous transmettre son intention de prière : il fait partie des personnes âgées, un groupe qui n’a « jamais été aussi nombreux dans l’histoire de l’humanité ». La société, nous dit François, leur offre « de nombreuses propositions d’assistance pour vivre la vieillesse mais peu de projets d’existence », oublieuse de la grande contribution que les personnes âgées peuvent encore apporter. Elles « sont le pain qui nourrit nos vies et la sagesse cachée d’un peuple » ajoute le Pape qui nous invite à « les fêter » lors de la « Journée qui leur est consacrée » : la Journée Mondiale des Grands-Parents et des personnes âgées. Partager cette vidéo revient à les remercier pour tout ce qu’elles sont et font dans nos familles.
« Nous ne pouvons pas parler de la famille sans parler de l’importance que les personnes âgées ont parmi nous.
Nous n’avons jamais été aussi nombreux dans l’histoire de l’humanité, et nous ne savons pas comment bien gérer cette nouvelle étape de la vie. Il y a de nombreuses propositions d’assistance pour vivre la vieillesse mais peu de projets d’existence.
En tant que personnes âgées, nous sommes particulièrement sensibles à l’attention à l’autre, à la réflexion et à l’affection. Nous sommes, ou pouvons devenir, des maîtres de tendresse. Et à quel point !
Dans ce monde habitué à la guerre, nous avons besoin d’une véritable révolution de la tendresse.
À cet égard, nous avons une grande responsabilité envers les nouvelles générations.
Souvenons-nous que les grands-parents et les personnes âgées sont le pain qui nourrit nos vies et la sagesse cachée d’un peuple. Et c’est parce qu’il convient de les fêter, que j’ai instauré une journée qui leur est consacrée.
Prions pour les personnes âgées, afin qu’elles se transforment en maîtres de tendresse et que leur expérience et leur sagesse aident les plus jeunes à regarder l'avenir avec espérance et responsabilité » .
Source : popesprayer.va/fr/
Cliquer ici pour signer la pétition pour sauver la vie d'Ashfaq Masih. Cliquer ici.
par Valeurs Actuelles, 16/07/2022
Le 4 juillet, Ashfaq Masih, un chrétien pakistanais, a été condamné à mort pour blasphème. Tout au long de son procès, il n’a cessé de clamer son innocence.
C’est une histoire pour le moins sordide. Un chrétien pakistanais du nom d’Ashfaq Masih a été condamné à mort le 4 juillet dernier, après avoir été accusé de blasphème par la justice, relaye Infochrétienne, vendredi 15 juillet. Lors de son procès, pourtant, l’homme de 36 ans n’a cessé de clamer son innocence et de marteler qu’il était la victime de fausses accusations.
Dans cette affaire, tout a commencé en 2017, avec une dispute entre Ashfaq Masih et un client musulman, rappelle le site d’actualités. Dans le détail, ledit client avait refusé de payer la réparation de son vélo, arguant qu’il était un dévot musulman soufi. L’avocat du chrétien, Riaz Anjum, a précisé dans la presse que celui-ci avait « rejeté la demande [du client de la boutique], disant qu’il suivait seulement Jésus et qu’il n’était pas intéressé par les statuts religieux des musulmans ». Après cette altercation, le chrétien avait été arrêté par la police locale. Il lui avait été reproché d’avoir manqué de respect au prophète Mahomet.
Tout au long de son procès, le trentenaire a toujours revendiqué son innocence. Il a démenti les accusations portées à son encontre, arguant avoir été piégé par le propriétaire de la boutique dans laquelle il travaillait : Muhammad Ashfaq. Selon lui, ce dernier se serait associé avec son concurrent direct, dans le but de lui nuire. « Muhammad Ashfaq avait fait pression sur Masih pour qu’il quitte le magasin, ignorant les appels de ce dernier à ne pas déplacer son entreprise en cours », a confié son avocat, cité par Infochrétienne.
Les accusations de blasphème sont monnaie courante
Le magistrat a par ailleurs rappelé au juge qu’aucun blasphème ne figurait dans le premier rapport d’information. Ainsi, cette allégation aurait été faite par Muhammad Ashfaq lorsqu’il a fait sa déclaration à la police. Un élément qui n’a pas permis d’innocenter Ashfaq Masih, à l’issue du procès. Le juge l’a condamné à mort.
Au Pakistan – un pays classé en huitième position dans l’Index mondial de persécution des chrétiens 2022 de l’ONG Portes Ouvertes – les accusations de blasphèmes sont nombreuses. D’après cette organisation, les chrétiens pakistanais « vivent sous la menace des lois sur le blasphème qui sont souvent utilisées contre eux ». Au quotidien, « ils peuvent être injustement accusés, arrêtés, emprisonnés, voire condamnés à mort, par simple jalousie ou pour régler des conflits personnels ».
Source : valeursactuelles.com
Cliquer ici pour signer la pétition pour sauver la vie d'Ashfaq Masih. Cliquer ici.
par Liberté politique, 16/09/2022
Le sujet revient comme un serpent de mer dans le débat en France : à l'origine mené par une minorité progressiste déterminée, le « suicide assisté » s'est imposé dans une partie de la population et auprès d'une majorité de politiciens suspendus à l'opinion majoritaire et aux lobbies.
La diversion sociétale du président
C'est une stratégie éculée à laquelle le président a recours : occuper l'opinion avec une loi sociétale pour ne pas parler du désastre économique et social. En annonçant, le mardi 13 septembre, vouloir réunir une consultation citoyenne sur la fin de vie, Emmanuel Macron applique un élément de son programme progressiste et emboîte le pas de nombreuses démocraties occidentales. En pleine crise de l'énergie et dans un contexte inflationniste, le chef de l'État fait montre d'un cynisme sans faille. Alors que la crise sanitaire a mis en lumière de graves failles dans le système de santé français, la légalisation de l'euthanasie ouvre la voie à des dérives graves qui pourront s'avérer d'autant plus déplorables que le pays connaît des difficultés économiques.
Lutter envers et contre tous
Les défaites successives du camp pro-famille (mariage homosexuel, GPA, extension de l'IVG...) peuvent nous pousser à désespérer. En réalité, le combat ne consiste pas qu'à barrer la route à des mesures criminelles mais aussi à faire passer un message, à le marteler et à le banaliser. Si empêcher l'institutionnalisation du suicide doit être l'objectif, il convient aussi de s'installer dans le débat par tous les moyens : manifestations de rue, courrier aux élus, participation à des tables-rondes... Les combats qui se déroulent depuis trois décennies sur les questions dites sociétales s'inscrivent dans une lutte de longue haleine. Le camp de la vie fait des émules et nos adversaires se donnent la mort. Il peut y avoir une bascule, il faut la souhaiter, la provoquer autant que possible et, "quoiqu'il en coûte", transmettre la flamme de l'idéal qui nous anime pour préparer l'avenir !
Dans le cadre du débat souhaité par Emmanuel Macron sur la fin de vie, Liberté Politique communiquera sur son site sur les différentes initiatives ayant trait à ce sujet.
Source : libertepolitique.com
"Prions pour que la peine de mort, qui porte atteinte à l’inviolabilité et à la dignité de la personne, soit abolie dans la législation de tous les pays du monde."
Il y a de nombreuses raisons de dire « NON » à la peine de mort. Elle n’est pas juste, car « n’offre pas de justice aux victimes, mais elle encourage au contraire la vengeance. Et cela empêche toute possibilité de réparer une éventuelle erreur judiciaire ». Elle est moralement inadéquate, car elle « détruit le don le plus important que nous ayons reçu: la vie ». Et, comme nous le rappelle François, « à la lumière de l’Évangile, la peine de mort est inadmissible ». Ne restons pas indifférents aux législations qui, dans certaines parties du monde, autorisent encore la peine de mort. Joignons-nous à l’appel du Saint-Père en partageant cette vidéo.
« Chaque jour, de plus en plus de personnes dans le monde disent NON à la peine de mort. Pour l’Église, c’est un signe d’espérance.
D’un point de vue juridique, elle n’est pas nécessaire.
La société peut réprimer efficacement le crime sans priver définitivement celui qui l’a commis de la possibilité de se racheter.
Il doit toujours y avoir une fenêtre d’espoir dans chaque condamnation.
La peine capitale n’offre pas de justice aux victimes, mais elle encourage au contraire la vengeance.
Et cela empêche toute possibilité de réparer une éventuelle erreur judiciaire.
D’autre part, moralement, la peine de mort est inadéquate. Elle détruit le don le plus important que nous ayons reçu : la vie.
N’oublions pas que, jusqu’au dernier moment, une personne peut se convertir et peut changer.
Et, à la lumière de l’Évangile, la peine de mort est inadmissible.
Le commandement « tu ne tueras point » concerne aussi bien l’innocent que le coupable.
J’appelle donc toutes les personnes de bonne volonté à se mobiliser pour obtenir l’abolition de la peine de mort dans le monde entier.
Prions pour que la peine de mort, qui porte atteinte à l’inviolabilité et à la dignité de la personne, soit abolie dans la législation de tous les pays du monde ».
par Geneviève De Vriendt (Campagne Québec-Vie), 31/05/2022
Témoignage de Laurence Godin-Tremblay, doctorante en philosophie,
sur l’euthanasie de sa grand-mère
C’est facile de parler d’euthanasie à l’abstrait et de critiquer sa propagation, mais concrètement que signifie la perte d’un être cher par le moyen de l’aide médicale à mourir ?
Dans son témoignage sur la mort de sa grand-mère par euthanasie, une mère et doctorante en philosophie, Laurence Godin-Tremblay, révèle la réalité déchirante de cette pratique qui est considérée « libératrice » aujourd’hui mais qu’elle appelle à juste titre, « une pratique qui n’est ni vraie, ni charitable, qui ne conduit pas à l’amour ».
Au cours de son témoignage, Mme Godin-Tremblay s’appuie sur des principes philosophiques, sur des raisonnements logiques pour conclure que « L’aide médicale à mourir est fondamentalement un mensonge, une chose fausse. »
« Le médecin s’est présenté vraiment comme un humaniste et nous disait que c’était un acte d’humanité. Mais il n’y a rien de plus mensonger selon moi parce que cette pratique ce qu’elle dit, ce qu’elle sous-entend, c’est que l’être humain n’est qu’un animal, c’est-à-dire que les souffrances physiques font en sorte que sa vie n’a plus de sens... Cette vie spirituelle, cette vie rationnelle, n’existe pas dans l’euthanasie donc ce qui est vraiment humain en nous est éliminé... c’est un peu paradoxal d’appeler cela un acte d’humanité », rappelle-t-elle.
La jeune mère soulève aussi l’incohérence d’appeler l’euthanasie un « acte de compassion ». « On sait que compatir ce n’est pas encourager la personne à se suicider mais c’est de lui dire : “Je vais t’accompagner dans ce que tu traverses, je vais t’accompagner dans les épreuves.” Il y a là une contradiction patente dans notre société. »
Une autre contradiction de l’euthanasie que la doctorante développe est celle du courage qu’on attribue à ceux qui choisissent de se faire tuer.
« On a dit que ma grand-mère était courageuse de demander l’AMM... pourtant le médecin nous a dit : “Étant donné la peur de la souffrance de votre grand-mère, on a accéléré le processus.” La similarité ici c’est que on trouve courageux les gens qui vont au-devant de la mort. On trouve courageux le soldat qui accepte de mourir pour sauver sa patrie. Mais un soldat qui accepte de mourir pour sa patrie le fait pour un plus grand bien... Dans l’euthanasie les gens acceptent de mourir pas pour un plus grand bien ; il n’y a rien à sauver, il n’y a personne à délivrer. Je pense que c’est un choix essentiellement motivé par la peur, par l’impression que les gens ne seront pas là, que la souffrance va être insurmontable. »
Voilà une triste réalité qui démontre à quel point la souffrance est devenue taboue, alors que selon cette femme témoin dans une lettre écrite à sa grand-mère « La souffrance donne l’impression d’un océan sans fin. Et pourtant, au bout de cet océan se trouve comme un nouveau continent. Plus beau, plus grand, plus vaste. » Elle affirme sincèrement : « J’aurais voulu te témoigner de mon espérance. J’aurais voulu te dire que, pour moi, la souffrance ne rend pas nos vies indignes. » Et pourtant l’euthanasie est faussement appelée une mort « digne ».
Source : cqv.qc.ca
"Dis grand-mère, ça te tente un tour du monde en camping-car? On part à l’aventure, voir du pays, et vivre pleinement!"
par Fiona Lauriol, auteure et autoentrepreneure, 04/05/2021, extraits
VOYAGE - J’ai récupéré ma grand-mère, à 100 ans, dans une maison de repos en région parisienne. Les médecins lui prédisaient une mort imminente, à tel point que, d’après eux, elle ne ferait pas le trajet pour arriver à La Faute-sur-mer. Une fois installée dans son loft, préparé par mes soins, le médecin de l’Aiguillon-sur-Mer m’a affirmé qu’entre sa corpulence frêle, le nombre de médicaments qu’elle devait ingurgiter et son carcinome à la tête, elle ne passerait pas la semaine. Autant vous dire que ma grand-mère n’a pas apprécié ce médecin.
Au bout de six mois, à s’apprivoiser, à se comprendre, à éliminer tous les médicaments inutiles pour qu’il ne lui en reste plus que deux pour la tension, à faire disparaître son carcinome (je ne sais pas comment), à la nourrir convenablement, je lui ai proposé une idée folle:
“Dis grand-mère, ça te tente un tour du monde en camping-car? On part à l’aventure, voir du pays, et vivre pleinement!”
“Ma, c’est quoi un camping-car?”
Et nous voilà sur les routes de la découverte, avec un premier essai de 40 jours pour rejoindre Boccolo di Nocce (son village natal dans le nord de l’Italie).
Mes parents vont se joindre à l’équipée sauvage, en nous suivant avec leur véhicule. Mais les voyages sont synonymes d’imprévus, et après une chute qui lui a valu un nez éclaté au lac Salagou, on a décidé de rester en France.
À peine rentrés du premier voyage qu’elle demande à repartir dès son réveil.
Cap sur l’Espagne
Pourquoi pas l’Espagne, et nous voilà sur les routes ibériques à découvrir les cavalcades des rois, à rencontrer José et ses amis, à fêter ses 102 ans dans le parc naturel du Cabo de Gata, à croiser un psychopathe du poème, à chanter dans la rue pour accompagner des musiciens, à voir un homme nu qui s’est trompé de plage, choquant grand-mère, à assister à la célèbre Semaine sainte, à contempler des paysages à couper le souffle, à prendre des pistes pour emmener mémé au plus près des mines d’or de Rodalquilar, à nous faire attaquer en pleine nuit par des citrons volants, à manger des Churros, à faire fuir un voleur qui voulait dérober le fauteuil roulant de grand-mère, et au bout de 4 mois, revenir en France pour mieux repartir avec un nouveau camping-car, l’autre étant trop petit et trop de kilomètres. En plus, mémé ne supporte plus de rester dans sa chambre à admirer les murs blancs.
“101 ans, mémé part en vadrouille”
Place au troisième voyage où on placarde à l’arrière du nouveau camping-car un panneau “101 ans mémé part en vadrouille” pour prévenir les automobilistes de ralentir.
Ce voyage va nous entrainer sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle avec mémé toute fière d’avoir son Crédential qu’on remplit de tampons au fur et à mesure de notre avancée, rencontrer la cinquième dimension avec des chiens guérisseurs et une voyante, avoir affaire à des têtus, ouvrir notre porte et croiser le regard des daims surpris, partager un verre de piquette à la fête de la châtaigne lorsqu’on arrive au nord du Portugal, se relaxer dans des vasques d’eau chaude naturelles, se rendre à Loyola où est natif le fondateur des jésuites, fêter la nouvelle année au bord de l’eau, et se projeter pour les futurs voyages car grand-mère est devenue immortelle.
Retour en Espagne
Retour début janvier et quatrième voyage qui nous ramène en Espagne pour passer l’hiver au chaud en se dirigeant vers le sud, mais on n’aura pas le temps de dépasser Valence que l’Etat d’urgence est déclaré et qu’on se retrouve confinés sur une aire de camping-car à un kilomètre du village de Bellus. J’évite de partager mes peurs et protège grand-mère des infos sur le virus, car elle a connu la grippe espagnole.
La première semaine est difficile, on nous surveille avec des militaires et des Guardian, on est une dizaine de naufragés de la route, anglais, allemands, belges, argentins, taiwanais, certains décideront de quitter l’endroit pour essayer de passer la frontière coûte que coûte, nous, je trouve l’enjeu trop risqué car je ne peux pas me permettre de faire le trajet du retour en un jour avec grand-mère. Et puis, ça ne va durer que 15 jours !
Retour en France pour le dernier confinement
Deux mois plus tard, après que grand-mère soit devenue la mascotte du camp, qu’elle soit passée dans la presse écrite espagnole et à la télé, on trouve un créneau pour revenir en France avant qu’ils n’imposent leur quarantaine.
Mémé veut se rendre en Roumanie pour le cinquième voyage, elle a 103 ans, je me dépêche de régler quelques affaires, on repart sur l’avis favorable du médecin, mais une semaine plus tard son état se dégrade d’un coup. Le vendredi, elle est admise à l’hôpital, le samedi son état se stabilise ce qui me donne de l’espoir, mais le dimanche, je la vois lutter et je lui murmure à l’oreille :
« Va mémé, ne t’en fais pas, ce voyage c’est toi qui le fais seule, je te rejoindrai un jour, dans très, très, très longtemps, mais tu peux y aller, tu m’as beaucoup appris, on s’est bien amusées, tu vas énormément me manquer, mais tu as le droit de rejoindre Dieu pour aller l’ennuyer. Et ma promesse d’écrire et de retracer nos péripéties, je la tiendrai, ton histoire sera gravée à tout jamais. »
Au petit matin du 29 juin 2020, avec un sourire de bien-heureuse, elle s’en est allée, apaisée, à 103 ans, 3 mois et 3 semaines!
Alors, lui ayant donné ma parole, après l’annonce du Président pour le 3ème confinement, je me suis installée avec l’accord de la commune, à Saint-Quentin-sur-Charente qui a énormément de similitudes avec Bellus, là où on a passé notre 1er confinement. Un lac, un barrage, des randonnées, une aire de camping-car à quelques km du village, de quoi me replonger dans toutes nos aventures, avec pour titre :
“101 ans mémé part en vadrouille”
Source : huffingtonpost.fr
"Je peux vous assurer que ma mémé et ceux que j’ai rencontrés m’ont sortie de ma bulle de certitudes et m’ont donné une sacrée leçon de vie", explique la jeune femme.
par Fiona Lauriol, auteure et autoentrepreneure, 26/01/2022
SANTÉ - Ces derniers jours, il y a une polémique sur, entre autre, Orpéa et Korian. Une enquête de terrain, des investigations avec des témoignages poignants, pour nous montrer ce que nous savons déjà, c’est excellent si nous cherchons la solution; car si ce n’est que pour vilipender ou stigmatiser des enseignes, le personnel, les familles, ça fera comme d’habitude, les gros titres pendant un laps de temps, les ministres joueront les innocents qui ouvrent des enquêtes à tout va pour condamner sans trouver de solutions alternatives, et les candidats à la présidentielle qui s’en donneront à cœur joie pour récolter des voix supplémentaires sans se soucier du fond du problème.
Ce n’est pas cela qu’ont besoin nos parents ou nos grand-parents. Ce n’est guère une question d’argent, vous pourrez en donner à foison que le problème ne serait toujours pas résolu. Ne connaissez-vous point l’adage:“L’argent ne fait pas le bonheur!”? La réelle question à se poser est “Que veulent nos anciens et nous, que voulons-nous lorsque nous seront les anciens?”
La perspective du mur blanc
Mettez-vous dans la peau de votre aïeul que vous placez confortablement dans une chambre hors de prix et que vous lui dites: “Voilà, j’espère que tu es content et que les repas seront bons!” L’image du terminus n’est pas loin, mais vous avez votre vie, le personnel un timing à respecter, le chef d’établissement doit faire tourner la boutique, et votre aïeul pense qu’il n’a plus rien à attendre de cette fin de vie qui va lui paraitre une éternité à fixer son mur blanc.
J’ai eu la merveilleuse expérience de voir avec ma grand-mère le changement s’opérer en elle, dès l’instant où elle a arrêté de fixer ce mur blanc et qu’elle avait enfin de nouvelles perspectives, des tonnes de projets et des aventures à foison. Je ne dis pas qu’il faut tous partir en camping-car avec mémé et pépé, sinon il y aurait trop de monde sur les routes, mais cela m’a ouvert les yeux et m’a donné envie de partager notre aventure.
La richesse des échanges intergénérationnels
J’ai eu la chance d’aller parler de ce road trip “101 ans mémé part en vadrouille” dans un Ehpad Breton avec un des résidents qui voulait tellement partager et s’intégrer à la conversation qu’il insistait pour que je me rende au Monténégro, jusqu’à ce que je le fasse rougir en lui proposant de m’y accompagner, en tout bien tout honneur, cela va de soi. Il y avait également deux amies complices qui chuchotaient d’admiration avec les yeux pétillants et m’applaudissaient à chaque fin de phrase comme pour m’encourager à continuer. Et j’ai eu la sensation, l’espace d’un instant de leur offrir un sujet de conversation qui allait les changer de leur quotidien.
J’ai eu l’honneur, également, de me rendre dans le lycée de Montreuil (93) pour faire le pont entre vieillesse et jeunesse. Leur expliquer ce que j’avais compris, avec mes parents pour leur montrer que même passé 60 ans, on pouvait être fun. Notre trio a fonctionné car ils sont partis avec le sourire et un des jeunes homme est venu remercier mon petit papa en lui disant, je le cite: “Monsieur, je suis fan de vous!”
Que veulent nos anciens?
C’est de cela que les gens ont besoin, de replacer l’humanité dans la société au lieu de diviser sans cesse en créant des différences qui n’ont pas lieu d’être pour fragiliser le système. Pourquoi laisse-t-on nos Présidents au pouvoir à plus de 80 ans si on considère nos “vieux” atteints de sénescence? Pourquoi fait-on confiance à un médecin qui a largement dépassé l’âge de la retraite alors qu’on bébêtifie ceux qu’on place en maison de repos? Et si on considère les seniors pour l’emploi à seulement 57 ans, qu’en est-il de tous ces artistes et ses têtes bien faites, Karl Lagerfeld travaillant encore à 80 ans passés, Line Renaud qui a plus de 90 ans et toujours un peps incroyable, Luc Montagnier qui a reçu à plus de 70 ans le prix Nobel de physiologie et médecine, et que dire de Théodore Monod qui a 91 ans entrepris une dernière fois une méharée. Ne peut-on pas concevoir que nos grand-parents, même s’ils ne reçoivent pas de prix Nobel ou autre, ne sont plus utiles à la société?
Des femmes qui travaillaient en Ehpad sont venues spontanément à moi après avoir entendu parler de mon histoire incroyable avec ma mémé, pour s’excuser et m’expliquer qu’elles n’avaient pas autant de temps qu’elles le souhaiteraient pour s’occuper des patients, elles en pleuraient même et les plus émotives avaient carrément démissionné. Je ne peux que les admirer pour le travail fourni, car ce n’est pas évident de changer une couche et faire la toilette en 12 minutes, et j’en sais quelque chose.
Il y a des familles qui sont déchirées à l’idée même de devoir placer leur grand-père ou grand-mère, mais le travail, les enfants et aucune aide humaine, font qu’ils s’y sentent obligés avec un poids énorme sur le cœur. Je ne peux que comprendre leur peine et le courage nécessaire pour ne pas flancher.
Et les honnêtes gens qui dirigent ces établissements, à la réputation qui égale celle des hospices mais mieux emballée et présentée, et qui œuvrent en jonglant avec le personnel et les résidents, sans qu’on leur offre plus de moyens humains, se demandent pourquoi on s’acharne contre eux, sans chercher à les aider en trouvant la solution. Je ne peux que partager cette question et être révoltée que notre problème de société à ne pas trouver la solution leur soit imputée.
Un jour, ce sera notre tour
À l’heure actuelle, on est tellement happé par la vie que les années défilent sans qu’on en prenne garde, et on râle qu’on n’a jamais assez de temps. Tant et si bien que celui qui prend le temps de vivre acquiert une richesse inestimable, et c’est de ça dont nos grand-parents ont besoin, qu’on leur offre du temps d’écoute, qu’on leur donne des projets à court, moyen ou long terme, qu’on les considère à part entière de la société. Ils ne demandent qu’à vivre, comme vous, comme moi, à rire, à partager, à aider comme ils le peuvent, à servir encore un peu, à trouver sa place et à mourir un jour, mais pas dans ces conditions. La vie est remplie de surprises et les médecins n’ont pas la science infuse. On est encore loin d’avoir maîtriser les facettes du cerveau et on sait que la motivation, la joie, la bonne humeur peuvent, peut-être pas faire disparaitre un carcinome, quoi que, mais égayer les quotidiens.
Oui, il faut se battre pour nos anciens, les protéger et leur offrir des partages. On doit changer notre vision sur la vieillesse en pensant que le confort matériel c’est juste ce dont ils ont besoin, car ce n’est pas parce qu’on a une ride qu’on a un pied dans la tombe, ce n’est pas parce qu’on a des cheveux gris qu’on est has-been, ce n’est pas parce qu’on a cent ans qu’on ne s’éclate pas de rire comme une collégienne, et je peux vous assurer que ma mémé et ceux que j’ai rencontrés m’ont sortie de ma bulle de certitudes et m’ont donné une sacrée leçon de vie.
Alors, c’est très bien de mener des enquêtes pour dénoncer des coupables, c’est très bien de recueillir des témoignages pour expliquer les améliorations nécessaires, mais, il ne faut pas s’arrêter là, il faut rapidement trouver la solution car un jour, ne l’oubliez pas, ce sera à notre tour!
Source : huffingtonpost.fr
par Famille Chrétienne, 09/02/2021
La pandémie a révélé l’« incapacité de la société contemporaine à s’occuper convenablement de ses personnes âgées », a déclaré Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la Vie, lors de la présentation d'un document du Vatican sur la vieillesse, le 9 février.
« Un massacre des personnes âgées ». Le président de l’Académie pontificale pour la Vie, Mgr Vincenzo Paglia, n’a pas mâché ses mots, mardi 9 février lors d’une conférence au Vatican de présentation du document “La vieillesse, notre avenir”, pour dénoncer les lourdes pertes humaines dénombrées dans les maisons de retraite des pays touchés par la Covid-19.
« Un silence coupable et suspect »
La crise pandémique a révélé l’« incapacité de la société contemporaine à s’occuper convenablement de ses personnes âgées », a vertement dénoncé ce haut responsable du Vatican. Face à cette hécatombe, en particulier dans les EHPAD, le prélat a affirmé l’impossibilité de maintenir plus longtemps sur le sujet « un silence coupable et suspect », s’en prenant notamment aux industries pharmaceutiques « qui ne veulent pas donner leurs brevets » pour faciliter la lutte contre le coronavirus.
Au-delà même de la crise actuelle, « la société ne sait pas quoi faire des personnes âgées, et souvent les rejette », a encore déploré l’Italien, soulignant que leur nombre augmente. Contre cette tendance, le Saint-Siège appelle à la refondation d’un « réseau d’affection et de liens qui unissent les générations ». Il est nécessaire, a insisté le prélat, de faire à nouveau de la famille « une maison accueillante » pour tous les âges, parce qu’au-delà de la maladie, le vrai vaccin aux malheurs de la société « est l’amour » dont se nourrissent les membres d’une même famille.
L'importance spirituelle des anciens
Celui qui s’était vu confier par le gouvernement italien une commission pour l’assistance aux personnes âgées en septembre 2020 a aussi souligné l’importance spirituelle du « magistère de fragilité » qui incombe aux anciens. Par leur témoignage, ils peuvent devenir « une force et un instrument d’évangélisation ». Mgr Paglia a remercié le pape pour l’institution le 31 janvier de la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, qui se tiendra chaque année le 25 juillet à l’occasion de la fête des parents de la Vierge, saints Joachim et Anne.
Source : famillechretienne.fr
par Fabienne Gérault, 20/03/2022
« Je suis dans le présent, je connais l’avenir, alors je me dis : tant qu’on peut rire, rions ! » Depuis quatre ans et demi, Patricia Herrscher vit avec son père Michel à Longny-les-Villages (Orne), dans le Perche ornais. Michel, 88 ans, souffre de la maladie d’Alzheimer. Malgré les difficultés liées à cette pathologie, Patricia s’efforce d’aborder le quotidien avec bonne humeur. Une philosophie qu’elle partage au sein d’un groupe qu’elle a créé sur Facebook.
Patricia Herrscher a customisé un triporteur en y intégrant un fauteuil crapaud pour se balader avec Michel, son père, et Poutsch, le chien. « Quand les gens nous voient passer, ils ont le sourire. ».
« L’important, c’est le partage »
Brigitte Cazenave, accueillante familiale dans les Pyrénées-Atlantiques, a rejoint ce petit collectif où astuces, conseils et traits d’humour s’échangent. Chez elle, vit Germaine, 92 ans. « J’évite tout ce qui la met dans l’échec, je fais attention à ses envies d’avant. Je lui mets du rouge à lèvres tous les jours et elle sourit lorsqu’on lui dit qu’elle est jolie. »
« On me dit que ma maison est joyeuse, continue-t-elle. Je joue de l’accordéon, j’aime beaucoup rire. L’important, c’est le partage. » «Je plaisante beaucoup, reconnaît Patricia, l’Ornaise. Lorsque mon père me voit sourire, même s’il ne comprend pas pourquoi, ça l’apaise. Je cultive la joie de vivre car, en retour, je le vois heureux et ça me fait du bien. »
« Des moments magiques »
« Une tante m’a dit qu’elle n’avait jamais vu ma mère rire autant », confie Isabelle Ryba. Près de Paris, elle s’occupe d’Elsa, sa maman de 86 ans, installée dans un studio en face de son appartement. « Elle ne parle plus et ne marche plus. » Pourtant, Isabelle parvient à lui apporter de la joie. « Je fais pas mal le clown, je mets de la musique disco et je danse devant elle », raconte-t-elle.
« Même s’il y a des moments où les difficultés prennent le dessus, il y a ces instants absolument magiques de tendresse, de complicité, d’amour, qui existent encore et dont nous profitons, ma mère et moi, poursuit Isabelle. Bien sûr, j’imagine que, pour certaines personnes, ces moments n’existent pas ou plus. »
Engranger de bons souvenirs
Christine Jean, qui vit dans le Rhône et s’occupe d’Éliane, 83 ans, est dans ce cas. « Je n’ai jamais accepté la maladie, ce qu’elle a fait de maman. » Fille unique et célibataire, elle reconnaît que la colère, l’amertume et le stress l’ont emporté. « Aujourd’hui, je ne parviens même plus à communiquer avec elle, mais je serai à ses côtés jusqu’au bout. »
Parce que le lien s’amenuise entre le malade et ses proches, il est important de profiter de l’instant présent et d’engranger de bons souvenirs. « Je fais des vidéos où elle rit aux éclats », avoue Isabelle. Patricia, elle aussi, filme Michel lorsqu’elle le taquine et qu’il s’en amuse. « Mon père était très solitaire, introverti. J’ai tissé avec lui une relation nouvelle. »
« Une belle fin de vie »
L’une des clefs de cette complicité, c’est sa capacité à entrer dans l’univers de son père. Ainsi, lorsqu’il demande : « Je veux bien descendre les escaliers, mais qui va les remonter ? », Patricia lui répond sans sourciller. Et quand il lui dit : « Mon lit est mouillé, je vais me réveiller en fleurs demain », elle s’émerveille de la poésie de ses mots qu’elle immortalise d’ailleurs dans un petit livre.
« J’aime voyager dans ce monde surréaliste. Il dit des phrases qui me font rire ou frissonner de beauté, admet Patricia. S’il était en Ehpad, je n’aurais pas partagé tout ça. Je sais que j’aurai mal quand ça va s’arrêter mais je suis fière de donner une belle fin de vie à mon père. Cela me prépare à le laisser partir doucement. »
Je me rappelle plus ce que j’ai oublié, de Patricia & Michel Herrscher, Thebookedition.com. Groupe Facebook : Je cohabite 24h/24 et 7j/7 avec Alzheimer.
Source : ouest-france.fr
Marthe a 86 ans. Elle relève au moins trois avantages de la vieillesse et raconte en particulier combien sa vie a été riche en relations bienfaisantes, avec sa famille, son mari, Dieu et son prochain.
par Marlène Baumann, 08/03/2021
Un passé influencé par des rencontres
Marthe aime compter les bienfaits de Dieu en se remémorant les beaux moments de son existence. Elle se souvient de son enfance heureuse et du rôle joué par sa maman, qui lui a légué des leçons de courage. D’autres personnes lui ont beaucoup appris. Avec les toxicomanes, elle a découvert l’importance de l’amour inconditionnel. Les esseulés de la vie, qu’elle écoutait durant des heures à la Main Tendue, ont également contribué à son apprentissage de la vie: « J’ai pris conscience de la richesse de bénéficier d’une communauté chrétienne dans laquelle on peut prier, partager et se soutenir pour tenir bon. »
Un présent riche en relations
Autrefois, elle menait une vie trépidante. Aujourd’hui, Marthe apprécie d’avoir du temps, pour des lectures solitaires ou des moments de partage. « J’apprécie de pouvoir m’investir relationnellement avec mes petits-enfants, dialoguer et transmettre mes découvertes ». Elle aime ces temps où, en toute tranquillité, elle peut réfléchir, prendre du recul face à certaines situations. Elle a appris à faire la part des choses et à bien moins ruminer que par le passé.
Un avenir dans la dépendance de Dieu
Marthe compte sur Dieu pour l’aider à vivre le dernier « passage » avant de le rencontrer pour l’éternité. Elle découvre sans cesse l’amour incommensurable de Dieu. « Je me dis alors qu’il ne sert à rien de m’inquiéter ». Marthe se nourrit quotidiennement de la Bible et prie avec son mari, avec qui elle partage le quotidien depuis 55 ans: « La prière est la force de notre couple ». Et même si elle s’est affaiblie, même si ses activités sont limitées, elle garde courage en regardant en avant.
Elle assure que mettre Dieu au centre et s’attacher à lui vaut mieux que tout. La maxime qu’elle aimerait transmettre à qui veut l’entendre, elle la puise dans les paroles du Christ : « Cherchez premièrement le Royaume et la justice de Dieu, et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Matt. 6,33)
Marlène Baumann
Source : spirituelles.info
par Gènéthique, 01/02/2022, extraits
« Dans le monde entier, les systèmes de santé et d’assistance sociale ne parviennent pas à fournir des soins appropriés et empreints de compassion aux personnes en fin de vie et à leurs familles. » ...
Réunissant des experts de la santé et de l’assistance sociale, des sciences sociales, de l’économie, de la philosophie, des sciences politiques, de la théologie, du monde associatif, ainsi que des patients et des militants associatifs, la Commission a analysé la manière dont les sociétés du monde entier perçoivent la mort et les soins aux personnes mourantes. Elle a également formulé des recommandations à l’intention des décideurs politiques, des gouvernements, de la société civile et des systèmes de santé et de l’assistance sociale.
Un évènement familial devenu un évènement médical
« La pandémie de COVID-19 a vu de nombreuses personnes mourir de façon médicalisée, souvent seules, seulement en présence d’un personnel masqué dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs, incapables de communiquer avec leurs familles, sauf de façon numérique », déplore le Dr Libby Sallnow, consultante en médecine palliative et maître de conférences honoraire au St Christopher’s Hospice et à l’UCL au Royaume-Uni, et coprésidente de la Commission. « La façon dont les gens meurent a radicalement changé au cours des 60 dernières années, constate-t-elle, passant d’un événement familial, parfois accompagné d’un soutien médical, à un événement médical avec un soutien familial limité. » Comme au Royaume-Uni où la moitié des personnes en fin de vie est hospitalisée.
Dès lors, il est nécessaire de « repenser fondamentalement la manière dont nous prenons soin des mourants, nos attentes à l’égard de la mort et les changements requis dans la société pour rééquilibrer notre relation avec la mort », affirme le Dr Sallnow.
Une technicisation de la mort
Avant les années 1950, les médecins intervenaient finalement assez peu, les décès étant causés par « une maladie ou une blessure aiguë ». Mais aujourd’hui, « la majorité des décès sont dus à des maladies chroniques, avec une forte implication des médecins et de la technologie ». Et « l’idée que la mort peut être vaincue est toujours plus alimentée par les progrès de la science et de la technologie, qui ont également accéléré le recours excessif aux interventions médicales en fin de vie », estime la Commission. Un processus qui a écarté les familles.
Pourtant, « nous allons tous mourir ». « La mort n’est pas seulement, ni même toujours, un événement médical », affirme Mpho Tutu van Furth, également membre de la Commission. Mais « la mort est toujours un événement social, physique, psychologique et spirituel ».
« La mort fait partie de la vie, abonde le Dr Richard Smith, coprésident de la Commission, mais elle est devenue invisible, et l’anxiété liée à la mort et au décès semble avoir augmenté. »
« La mort doit être reconnue comme ayant une valeur »
Dans ce contexte, la Commission du Lancet préconise notamment de comprendre la mort « comme un processus relationnel et spirituel plutôt que comme un simple événement physiologique ». Ce qui implique de privilégier l’accompagnement. Et « la mort doit être reconnue comme ayant une valeur ». « Sans la mort, chaque naissance serait une tragédie », affirme la Commission.
« Prendre soin des mourants, c’est donner un sens au temps qui reste », estime le Dr M.R. Rajagopal de Pallium India. C’est le moment « de s’accepter et de faire la paix avec soi-même », « de donner et de recevoir de l’amour ». Et les « soins palliatifs respectueux facilitent cela ». Ainsi, « l’amélioration de l’accès au soulagement de la douleur en fin de vie doit être une priorité mondiale, et la gestion de la souffrance doit être considérée comme une priorité en matière de recherche et de soins de santé, au même titre que l’augmentation de la durée de vie ».
[1] Report of the Lancet Commission on the Value of Death: bringing death back into life, The Lancet, DOI: 10.1016/S0140-67362102314-X
Source : genethique.org
par Pape François, audience générale, 09/02/2022, extraits de la Catéchèse sur saint Joseph - 11. Saint Joseph, patron de la bonne mort
... Chers frères et sœurs,
...Le pape Benoît disait il a quelques jours, en parlant de lui-même, qu'il "se tient devant la porte obscure de la mort". C’est bien de remercier le Pape qui a cette lucidité, à 95 ans, pour nous dire ceci : "Je suis devant l'obscurité de la mort, la porte obscure de la mort". Un bon conseil qu'il nous a donné, n'est-ce pas ?
La soi-disant culture "du bien-être " tente d’évacuer la réalité de la mort, mais de manière spectaculaire la pandémie de coronavirus l'a remise en évidence. Cela a été terrible : la mort était partout, et tant de frères et de sœurs ont perdu des êtres chers sans pouvoir être près d'eux, ce qui a rendu la mort encore plus difficile à accepter et à traiter. Une infirmière me racontait qu'elle se trouvait devant une grand-mère en train de mourir de Covid, et qu'elle lui a dit : "Je voudrais dire au revoir aux miens avant de m’en aller". Et l'infirmière, assez courageuse, a sorti son téléphone portable et l'a connectée avec les siens. La tendresse de cet adieu...
Malgré cela, l’on cherche par tous les moyens d’écarter la pensée de notre finitude, s’illusionnant ainsi d’ôter à la mort son pouvoir et chasser la peur. Mais la foi chrétienne n'est pas une façon d'exorciser la peur de la mort, elle nous aide plutôt à l'affronter. Tôt ou tard, tous nous passerons par cette porte...
La vraie lumière qui éclaire le mystère de la mort vient de la résurrection du Christ. Voici la lumière. Et saint Paul écrit : « Nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu » (1 Co 15, 12-14). C’est une certitude : Christ est ressuscité, Christ est ressuscité, le Christ est vivant parmi nous. Et c'est la lumière qui nous attend derrière cette porte obscure de la mort.
Chers frères et sœurs, ce n'est que par la foi en la résurrection que nous pouvons regarder l'abîme de la mort sans être submergés par la peur. Non seulement cela, mais nous pouvons redonner un rôle positif à la mort.
En effet, la réflexion sur la mort, éclairée par le mystère du Christ, nous aide à regarder d'un œil nouveau toute la vie. Je n'ai jamais vu un camion de déménagement derrière un corbillard ! Derrière un corbillard : jamais vu. Nous irons seuls, sans rien dans les poches du linceul : rien. Parce que le linceul n'a pas de poches. Cette solitude de la mort : c'est vrai, je n'ai jamais vu un camion de déménagement derrière un corbillard. Il ne sert à rien d'accumuler si un jour nous mourrons. Ce que nous devons accumuler, c'est la charité, la capacité de partager, la capacité de ne pas rester indifférent aux besoins des autres. Ou encore, à quoi bon se disputer avec un frère, ou avec une sœur, un ami, un membre de la famille ou un frère ou une sœur dans la foi si ensuite un jour nous mourrons ? Quel est l'intérêt de se mettre en colère, de se mettre en colère contre les autres ? Face à la mort, tant de questions sont redimensionnées. C’est bon de mourir réconcilié, sans rancune et sans regret ! Je voudrais dire une vérité : tous nous cheminons vers cette porte, tous.
L'Évangile nous dit que la mort arrive comme un voleur, comme le dit Jésus : elle arrive comme un voleur, et même si nous essayons de maîtriser son arrivée, peut-être en planifiant notre propre mort, elle reste un événement avec lequel nous devons compter et devant lequel nous devons aussi faire des choix.
Deux considérations s'imposent à nous, chrétiens.
La première est que nous ne pouvons pas éviter la mort, et c'est précisément pour cette raison que, après avoir fait tout ce qui est humainement possible pour guérir la personne malade, il est immoral de s'engager dans l'acharnement thérapeutique (cf. Catéchisme de l'Église catholique, n. 2278). Cette phrase du peuple fidèle de Dieu, des gens simples : "Laisse-le mourir en paix", "aide-le à mourir en paix" : quelle sagesse !
La deuxième considération concerne la qualité de la mort elle-même, la qualité de la douleur, de la souffrance. En effet, nous devons être reconnaissants pour toute l'aide que la médecine s'efforce d'apporter, afin que, grâce aux "soins palliatifs", toute personne qui s'apprête à vivre la dernière partie de sa vie puisse le faire de la manière la plus humaine possible. Cependant, il faut se garder de confondre cette aide avec des dérives inacceptables qui portent à tuer. Nous devons accompagner les personnes jusqu'à la mort, mais ne pas la provoquer ni favoriser aucune forme de suicide.
Je rappelle que le droit aux soins et aux traitements pour tous doit toujours être prioritaire, afin que les plus faibles, notamment les personnes âgées et les malades, ne soient jamais écartés. En effet, la vie est un droit, non la mort, celle-ci doit être accueillie, non administrée. Et ce principe éthique concerne tout le monde, pas seulement les chrétiens ou les croyants.
Mais je voudrais souligner ici un problème social mais réel. Cette "planification" - je ne sais pas si c'est le mot qui convient - mais l'accélération de la mort des personnes âgées. Nous constatons souvent, dans une certaine classe sociale, que les personnes âgées, parce qu'elles n'ont pas les moyens, reçoivent moins de médicaments par rapport à ce dont ils auraient besoin, et c'est inhumain : cela ce n’est pas les aider, cela c’est les pousser plus rapidement vers la mort. Et cela n'est ni humain ni chrétien. Il faut prendre soin des personnes âgées comme d'un trésor de l'humanité : elles sont notre sagesse. Et si elles ne parlent pas, et si elles sont dénuées de sens, mais elles sont le symbole de la sagesse humaine. Ce sont ceux qui nous ont précédés et qui nous ont laissé tant de belles choses, tant de souvenirs, tant de sagesse. S'il vous plaît, n'isolez pas les personnes âgées, ne précipitez pas la mort des personnes âgées. Caresser une personne âgée c’est la même espérance que caresser un enfant, car le début de la vie et la fin sont toujours un mystère, un mystère qu'il faut respecter, accompagner, soigner. Aimer.
Que Saint Joseph nous aide à vivre le mystère de la mort de la meilleure manière possible. Pour un chrétien, la bonne mort est une expérience de la miséricorde de Dieu, qui est proche de nous aussi dans ce dernier moment de notre vie. Également dans la prière de l'Ave Maria, nous demandons à la Vierge d'être près de nous "à l'heure de notre mort". C'est précisément pour cette raison que je voudrais terminer cette catéchèse en priant tous ensemble la Vierge, un Ave Maria pour les mourants, pour ceux qui passent par cette porte obscure, et pour tant de familles qui sont en train de vivre le deuil. Prions ensemble : Ave Maria...
Source : vatican.va
Signons la pétition pour Jean-Claude Seknagi ! A faire suivre largement.
Ilan SEKNAGI a lancé cette pétition adressée à Aux hopitaux, 03/2022
Bonjour à tous,
Je m’appelle Ilan Seknagi.
Cela fait 4 mois que je vis un enfer.
Mon père est rentré à l’hôpital pour un début d’alzaimer présumé. Il est âgé d’à peine 70 ans pourtant.
En rentrant dans son premier hôpital à Jean Verdier (93), il est en pleine forme. Le corps médical l’attache et lui donne un traitement psychiatrique non pas parce qu’il est fou mais car il ne supporte pas les hôpitaux.
Il commence à s’affaiblir, perdre conscience de plus en plus et contracter des infections.
Quelques jours après il est transféré à l’hôpital Rene Muret à Aulnay Sous bois. Il reprend des forces et commence peu à peu son sevrage médicamenteux.
Ma mère est présente à ses côtés tous les jours pour le nourrir, il est toujours en surpoids, qu’importe, il est heureux et reprend goût à la vie.
Deux semaines plus tard l’hôpital rentre en plan Covid, ma mère n’a plus le droit d’aller le voir. Il reste ainsi 10 jours sans manger et boire ou très peu.
Le corps médical annonce déjà qu’en cas de soucis mon père n’irait pas en réanimation car son dossier médical n’est pas bon (antécédent cancer estomac avc et prostate).
Quelques jours plus tard c’est le drame, mon père arrache sa sonde urinaire. Cela associé à une sous nutrition, il fait une septicémie. Contre toute attente il est admis en réanimation à l’hôpital de Montreuil. Il guérit rapidement alors que le conseil médical ne lui laissait aucun espoir.
A ce moment là il signe son arrêt de mort, les médecins statuent sur sa future non admission en réanimation en cas de rechute. Nous ne le savions pas, mais à ce moment là il vivait avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, une sorte de condamnation à mort.
Le service de réanimation l’envoie par la suite à Forcy dans un centre de rééducation. Il reprend des forces mais saigne régulièrement de la prostate.
Il reste à cet hôpital pendant 2 semaines.
J’arrive à décrocher un rdv avec un urologue pour simplement soigner sa prostate à l’hôpital Robert Ballanger.
Je réussis ainsi à convaincre cet urologue de le faire hospitaliser ici à Ballanger dans ce grand hôpital.
Il y reste quelques jours jusqu’en Janvier 2022 ou une nouvelle infection l’envahît. Une infection pulmonaire cette fois.
Nous sommes le 10 Janvier, par une nuit glaciale mon père est en train de perdre la vie. Les médecins décident de suivre la décision de Montreuil et de ne pas le réanimer. De mon côté et ayant anticipé cette décision je saisi la veille le juge des référés.
Sauf que le délai pour obtenir une audience est de 48h or nous ne sommes qu’à 24h de celle-ci.
Je supplie le service de réanimation de prendre mon père en attendant le verdict du juge, ils refusent, ne prennent même pas la peine de me recevoir, ils me parlent par l’intermédiaire d’un interphone, ils sont prêt à laisser mourrir notre père sous nos yeux!
Je m’adresse alors aux anesthésistes qui contre toute attente décident de sauver notre père en créant une réanimation dans leur propre service!
Incroyable dénouement, avaient-ils peur du procès où ont-ils fait preuve d’humanité devant nos supplications?
Cette réponse nous ne l’a connaîtrons malheureusement jamais.
Nous nous retrouvons donc face au juge des référés, qui est outré par le comportement de l’hôpital et obligé le corps médical à reprendre les soins. Les médecins prônent les mauvais antécédents médicaux de notre père qui a eu notamment un AVC. Le juge tourne cela en dérision en disant notamment qu’un ami à lui en avait fait un 20 ans plus tôt, que les médecins lui laissaient 2 mois à vivre et qu’à ce jour il était toujours là.
Pourquoi se baser sur les antécédents médicaux d’un patient alors qu’il est actuellement en rémission et que ses soucis de santé font parti du passé ? Devons-nous condamner à mort chaque patient ayant eu un cancer ou un AVC? Cela n’a pas de sens !
Notre père est donc sauvé et est admis en réanimation. S’en suis pendant 1 mois un harcèlement continue de l’équipe de réanimation avec des phrases du type : « vous savez votre père on n’a pas envie de le soigner, si on le fait c’est parce que le juge nous l’a demandé »
Devant ces propos inhumains et ce harcèlement quotidien il est de plus en plus difficile de soutenir notre père et notre mère alors que ce sont eux qui ont besoin d’aide! Durant cette triste période nous appréhendons à chaque instant de demander des nouvelles par peur de leur réflexion et de leur manque d’humanité. Impossible par ailleurs de prendre des nouvelles car selon la procédure seul le référent peut en avoir.
Sauf que nous sommes 4 (2 frères, 1 sœur et la maman) à visiter notre père à tour de rôle. Et les visites sont limites à 30 mn par personne et par jour.
Nous ne pouvons donc avoir des nouvelles que 2 fois par semaines au mieux. Rien de plus horrible que de ne pas avoir d’informations sur l’état de santé de son père.
On ressent un certain plaisir de vengeance de l’équipe médicale, qui n’a pas l’air d’avoir apprécié qu’on remette en question leur jugement, après tout les médecins sont censés être tout puissant. Je pensais que leur ego allait être mis de côté, en vain…
Plus le temps passe, plus l’étau se resserre, on sent qu’ils vont finir par se réunir une nouvelle fois et enfin réaliser leur désir en débranchant notre père.
Le verdict tombe, ce jour le 14 Février (triste Saint Valentin) où le chef de service me remet une enveloppe disant que le 15 ils ont une réunion de prévue pour statuer sur l’état de mon père et ce qu’ils feront de lui. Nous prenons nos dispositions et contactons notre avocat.
Le lendemain 15 Février et sans surprise les médecins décident une nouvelle fois d’arrêter de traiter notre père et nous disent qu’ils ont l’intention de le débrancher.
Notre père à ce jour n’a plus d’infections, des constantes vitales très bonnes mais des escarres et est dans le coma depuis 1 mois. Ses organes sont en très bon état et n’a pas de maladies incurables. Car ses perspectives de survies sont minces alors les médecins prennent la décision de lui ôter la vie et ce contrairement à la volonté de la famille et du patient , qui a exprimé pourtant son envie de vivre dans le cadre d’une vidéo authentifié par un huissier lors de sa première réanimation.
Et tout ça malgré l’ordonnance que le juge a rendu 1 mois plus tôt sommant les médecins de continuer de le traiter.
Pourquoi s’acharner autant à vouloir débrancher notre père, cela dépasse toute forme de rationalité.
En 2022 ce ne sont plus les familles qui décident mais les médecins qui enlèvent à toute famille l’espoir de croire en un miracle ou tout simplement en la vie, en la possibilité qu’elle a de reprendre ses enfants au moment où elle en a décidé.
Nous souhaitons ainsi partager avec vous notre profonde tristesse car ce qui nous arrive aujourd’hui peut vous arriver à vous demain. En effet, depuis la loi Leonetti, notre vie dépend de la décision d’hommes qui n’ont pourtant pas la science infuse et qui peuvent décider de vie ou de mort sur chaque être humain et ce de façon totalement arbitraire.
Merci de m’avoir lu, j’irai au bout de mon combat, au nom de mon père. Pour la vie de manière générale.
Pour signer, cliquer ici.
Source : change.org
par Le Figaro, 24/01/2022
Erwan Le Morhedec, avocat et auteur de « Fin de vie en République », explique pourquoi il est contre la légalisation de l'euthanasie.
A écouter ici.
Source : lefigaro.fr
par Gènéthique, 26/03/2021 (extrait, souligné par nos soins)
Le 8 avril, les députés débattront de la proposition de loi « donnant droit à une fin de vie libre et choisie » déposée par Olivier Falorni. Malgré le rejet d’un texte similaire au Sénat mi-mars, le militantisme euthanasique avance. En prévision des débats, Olivier Falorni a mené durant trois jours des auditions d’intervenants de tous bords. Gènéthique reproduit ici les contributions de la délégation de la Fondation Jérôme Lejeune, entendue le 24 mars.
Contribution de Lucie Pacherie, juriste à la fondation Jérôme Lejeune
« On meurt mal en France », « la loi est mal connue », « la loi est mal appliquée », voilà les raisons invoquées depuis 15 ans et encore aujourd’hui pour justifier les légalisations successives sur la fin de vie.
Ce constat du mal mourir avait donné lieu à la loi Leonetti de 2005, qui avait trouvé des réponses en intégrant le refus de « l’obstination déraisonnable », la théorie du double effet, ou encore une meilleure articulation entre la volonté du patient et le devoir du médecin « de tout mettre en œuvre pour prodiguer les soins indispensables », principes prévus par les articles L1110-5 et L1111-4 du code de la santé publique d’alors. Mais cette loi donnait en même temps une autre orientation en rendant possible « le refus ou l’interruption de tout traitement ». Fallait-il encore savoir ce qu’incluait le terme traitement. L’exposé des motifs de cette loi en donnait déjà une définition : « en autorisant le malade conscient à refuser tout traitement, le dispositif viserait implicitement le droit au refus à l’alimentation artificielle ». L’affaire Vincent Lambert a d’ailleurs confirmé l’esprit de la loi de 2005. Le Conseil d’Etat, dans sa décision du 24 juin 2014 a considéré que « l’alimentation et l’hydratation artificielles […] qui tendent à assurer de façon artificielle le maintien des fonctions vitales du patient, constituent un traitement au sens de cette même loi ».
Les juridictions administratives ont donc validé la légalité de la privation d’alimentation et d’hydratation artificielles de Vincent Lambert, en situation de handicap, de grand handicap, dit état « pauci relationnel ». Il faut préciser que cet état touche plus de 1 500 personnes qui vivent aujourd’hui avec ce grand handicap et qui reçoivent les soins adaptés. La loi Leonetti de 2005 prévue selon son intitulé pour les malades et les personnes en fin de vie a donc été étendue sans concertation ni débat national aux personnes handicapées ni malades, ni en fin de vie.
Et puis dès 2015 le débat sur la fin de vie s’est ré-ouvert arguant que la loi de 2005 était mal connue et mal appliquée. Loin de trouver des solutions à la méconnaissance de la théorie du double effet par exemple, la loi Claeys-Leonetti est en réalité allée plus loin. Elle a fait un pas de plus dans l’acceptation de provoquer la mort, en prévoyant un droit à la sédation profonde et continue associée à la suspension de la nutrition et de l’hydratation artificielles. La loi de 2016 n’a pas été écrite ex nihilo. Elle s’est appuyée sur le principe d’arrêt de l’alimentation artificielle posé par la loi de 2005. Elle est aussi venue expliciter la jurisprudence Vincent Lambert, et déployer dans le contexte médical, une procédure d’endormissement définitif par voie de sédation couplé à l’arrêt de nutrition et d’alimentation artificielles, qui fait mourir en quelques jours. Elle a aussi rendu contraignante les directives anticipées, qui n’avaient qu’un caractère indicatif en 2005, déséquilibrant ainsi la relation patient-médecin, et reléguant l’art médical à une prestation de service.
Votre proposition de loi est encore plus explicite, en ce qu’elle propose sans détour une assistance médicale à mourir. Elle propose donc une exception médicale à l’interdiction de provoquer la mort d’autrui. Contrairement à Mme de la Gontrie vous ne présentez pas votre proposition de loi comme une réponse au fait que « la loi est mal connue et mal appliquée ». Il n’en demeure pas moins que vous proposez un détournement de l’article 38 du code de déontologie médicale qui interdit au médecin de « provoquer délibérément la mort », vous proposez un contournement des articles 16 et 16-3 du code civil qui prohibent « l’atteinte à l’intégrité du corps humain » et enfin vous proposez une exception à l’article 221-1 et suivants du code pénal qui incriminent de façon absolue l’homicide volontaire.
Vous aurez compris que nous avons une lecture critique des lois Leonetti et Claeys Leonetti en ce qu’elles ont institué des dérives euthanasiques, une sorte d’anti-chambre inéluctable à l’assistance médicalisée à mourir. Nous abordons avec d’autant plus de réserves votre proposition de loi qui nous semble contraire aux principes fondateurs de notre droit français, garants du respect des personnes dans tous leurs états, y compris les plus vulnérables. Ils sont le gage de la solidarité et de la fraternité.
Source : genethique.org
L'Organisation Mondiale de la Santé lance une grande campagne de lutte contre l'âgisme.
Cette campagne s'inscrit dans la décennie de "Décennie pour le vieillissement en bonne santé" des Nations Unies (2021-2030).
Le site Veillez ! est heureux de s'associer à cette campagne qui promeut l'un de ses thermes favoris : la non discrimination envers les personnes âgées et, de façon plus générale, la lutte contre toute discrimination liée à l'âge.
Durant cette année, votre site Veillez ! vous proposera divers articles en lien avec cette campagne que vous pourrez retrouver sous l'onglet : "Stop âgisme".
D'ores et déjà, chacun est invité à organiser des événements en lien avec cette thématique dans son cadre professionnel, associatif, familial etc.
L'âgisme est un fléau qui frappe plus durement celles et ceux qui sont déjà fragilisés : malades, pauvres, isolés etc.
"L'âgisme est partout. Il existe dans nos institutions, nos relations et nous-mêmes. C'est tellement insidieuse et socialement acceptable qu'elle reste souvent sans contestation. Mais notre âge ne nous définit pas, tout comme notre sexe, notre race et notre capacité ne nous définissent pas.
Les effets négatifs de l'âgisme sur la santé et le bien-être sont observés partout dans le monde. Mais la bonne nouvelle est que nous pouvons faire quelque chose pour lutter contre l'âgisme. Le rapport que nous lançons aujourd'hui décrit des stratégies à la fois réalisables et abordables. Nous appelons tous les pays à investir dans des stratégies fondées sur des preuves et à améliorer nos données pour en savoir plus sur la prévention et la réduction de l'âge.
Si la pandémie de COVID-19 nous a appris quelque chose, c'est que la vie et la santé sont précieuses et que les gens de tous les âges ont de la valeur."
Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS.
(pour activer le sous-titrage en français de la vidéo, cliquer sur Paramètres en bas de la vidéo et choisir la langue de sous-titrage)
Pour les 40 ans de sa mort, je vous propose cette vidéo :
par Gènéthique, 26/01/2021
Des experts des droits de l’homme des Nations unies[1]
ont exprimé leur « inquiétude » face à une augmentation des législations autorisant le recours au suicide assisté en raison d’un handicap ou de « conditions invalidantes, y compris dans la vieillesse ». Des dispositions qui « violent directement l’article 10 de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, qui exige des États qu’ils veillent à ce que les personnes handicapées puissent effectivement jouir de leur droit inhérent à la vie, à égalité avec les autres ». « Le handicap ne devrait jamais être un motif ou une justification pour mettre fin à la vie de quelqu’un, directement ou indirectement », rappellent les experts.
S’il s’agissait de toute autre « minorité protégée », comme une « minorité raciale » ou encore « sexuelle », personne n’accepterait une telle situation estiment-ils, dénonçant de plus le fait que les personnes handicapées ne soient pas suffisamment impliquées dans l’élaboration de ces législations. « Le handicap n’est ni une charge ni un manque, soulignent les experts. C’est un aspect universel de la condition humaine. »
Pour les experts des Nations unies, les personnes handicapées, les personnes âgées, et a fortiori les personnes âgées handicapées, peuvent se sentir poussées « subtilement » à mettre fin à leur vie prématurément, en raison d’« obstacles comportementaux » ainsi que « du manque de services et de soutien adaptés ». « La proportion de personnes handicapées vivant dans la pauvreté est sensiblement plus élevée que celle des personnes non handicapées. Dans certains pays, elle est le double », rappellent-ils. « En aucun cas, la loi ne devrait assurer que la décision de mettre fin à sa vie avec le soutien de l’État peut être bien fondée pour une personne handicapée qui n’est pas mourante. »
[1] Gerard Quinn, Special Rapporteur on the rights of persons with disabilities ; Olivier De Schutter, Special Rapporteur on extreme poverty and human rights ; Claudia Mahler, Independent Expert on the enjoyment of all human rights by older persons
Source : genethique.org
par Claude Villeneuve, 13/01/2021
On entend souvent dire que la distanciation physique, le confinement et le couvre-feu, c’est beaucoup s’imposer à soi-même et à l’économie pour sauver des personnes déjà âgées ou atteintes de comorbidités, supposées mourir bientôt de toute façon.
On répond généralement que c’est le système de santé qui doit être protégé. Que ces gens, même âgés et malades, vont nécessiter des soins prodigués par du personnel déjà surchargé et épuisé.
Cela est vrai, mais personnellement, je n’ai même plus envie de me rendre à cet argument-là. Je trouve qu’on n’a pas assez dit et redit que les aînés valent la peine d’être sauvés, point barre.
Une vie riche
Le mot comorbidité est lourd en lui-même. Quand on l’entend, on s’imagine une personne avec des tubes dans le nez, les jambes enflées comme des jambons, le corps blême couvert de grosses veines bleues.
Or, ce n’est pas ça, une comorbidité. Une personne âgée de 75 ans peut très bien faire de l’hypertension ou du diabète tout en menant une existence active et productive. Elle peut pratiquer l’activité physique, avoir une vie sociale et familiale riche, être impliquée dans sa communauté. Il y a même des gens qui occupent encore des emplois à cet âge-là, même s’ils accumulent eux aussi les petits bobos qui viennent avec le fait de vieillir.
Cela dit, présenter un facteur de risque par rapport à la COVID-19, ça ne fait pas de toi un grand malade ou un invalide.
Mon grand-père est mort subitement à 83 ans. Il faisait de l’insuffisance cardiaque depuis plusieurs années. Ça ne l’avait pas empêché de débarquer sans avertir chez ma mère, la veille, pour faire des travaux sur son terrain.
Ma grand-mère est décédée à 96 ans. À la fin, elle n’était plus toute là, mais cinq ou six années auparavant, elle nous faisait encore à dîner dans sa maison et elle préparait ses pâtés à la viande pour le temps des Fêtes en ricanant. Jusqu’à la fin, elle nous a raconté notre histoire. Pourtant, ça faisait plus de 20 ans qu’elle avait un diagnostic de diabète.
Si un virus sournois, mais contrôlable, était venu chercher mes grands-parents à 70 ans, on ne se serait certainement pas dit que c’était correct, puisqu’ils étaient dus pour mourir de toute façon.
Constat de société
Selon l’INSPQ, 40 % de la population québécoise vit avec une maladie chronique. Ce taux grimpe à 70 % après 65 ans. Cette situation s’explique beaucoup par les habitudes de vie, c’est vrai, mais aussi par des facteurs congénitaux, environnementaux et sociaux.
À un moment donné, il va falloir poser des constats lucides sur notre société. On ne peut pas simplement dire qu’il suffit d’enfermer les personnes vulnérables pour les protéger, puis jeter la clé. En incluant leurs proches, le personnel qui les soigne et les membres de leur propre famille, c’est bien au-delà de la moitié de la société qu’il faudrait mettre en quarantaine complète pour qu’une minorité puisse vaquer à ses occupations.
À la fin, la vie de nos personnes âgées vaut la peine d’être protégée elle aussi. Faire ce choix-là, ce n’est pas un signe de faiblesse d’une société trop douillette. C’est un signe de décence d’un peuple reconnaissant envers ses aînés.
Source : journaldequebec.com
journaldequebec.com
Les aînés valent la peine d’être sauvés
Claude Villeneuve
3-4 minutes
On entend souvent dire que la distanciation physique, le confinement et le couvre-feu, c’est beaucoup s’imposer à soi-même et à l’économie pour sauver des personnes déjà âgées ou atteintes de comorbidités, supposées mourir bientôt de toute façon.
On répond généralement que c’est le système de santé qui doit être protégé. Que ces gens, même âgés et malades, vont nécessiter des soins prodigués par du personnel déjà surchargé et épuisé.
Cela est vrai, mais personnellement, je n’ai même plus envie de me rendre à cet argument-là. Je trouve qu’on n’a pas assez dit et redit que les aînés valent la peine d’être sauvés, point barre.
Une vie riche
Le mot comorbidité est lourd en lui-même. Quand on l’entend, on s’imagine une personne avec des tubes dans le nez, les jambes enflées comme des jambons, le corps blême couvert de grosses veines bleues.
Or, ce n’est pas ça, une comorbidité. Une personne âgée de 75 ans peut très bien faire de l’hypertension ou du diabète tout en menant une existence active et productive. Elle peut pratiquer l’activité physique, avoir une vie sociale et familiale riche, être impliquée dans sa communauté. Il y a même des gens qui occupent encore des emplois à cet âge-là, même s’ils accumulent eux aussi les petits bobos qui viennent avec le fait de vieillir.
Cela dit, présenter un facteur de risque par rapport à la COVID-19, ça ne fait pas de toi un grand malade ou un invalide.
Mon grand-père est mort subitement à 83 ans. Il faisait de l’insuffisance cardiaque depuis plusieurs années. Ça ne l’avait pas empêché de débarquer sans avertir chez ma mère, la veille, pour faire des travaux sur son terrain.
Ma grand-mère est décédée à 96 ans. À la fin, elle n’était plus toute là, mais cinq ou six années auparavant, elle nous faisait encore à dîner dans sa maison et elle préparait ses pâtés à la viande pour le temps des Fêtes en ricanant. Jusqu’à la fin, elle nous a raconté notre histoire. Pourtant, ça faisait plus de 20 ans qu’elle avait un diagnostic de diabète.
Si un virus sournois, mais contrôlable, était venu chercher mes grands-parents à 70 ans, on ne se serait certainement pas dit que c’était correct, puisqu’ils étaient dus pour mourir de toute façon.
Constat de société
Selon l’INSPQ, 40 % de la population québécoise vit avec une maladie chronique. Ce taux grimpe à 70 % après 65 ans. Cette situation s’explique beaucoup par les habitudes de vie, c’est vrai, mais aussi par des facteurs congénitaux, environnementaux et sociaux.
À un moment donné, il va falloir poser des constats lucides sur notre société. On ne peut pas simplement dire qu’il suffit d’enfermer les personnes vulnérables pour les protéger, puis jeter la clé. En incluant leurs proches, le personnel qui les soigne et les membres de leur propre famille, c’est bien au-delà de la moitié de la société qu’il faudrait mettre en quarantaine complète pour qu’une minorité puisse vaquer à ses occupations.
À la fin, la vie de nos personnes âgées vaut la peine d’être protégée elle aussi. Faire ce choix-là, ce n’est pas un signe de faiblesse d’une société trop douillette. C’est un signe de décence d’un peuple reconnaissant envers ses aînés.
17/03/2020
En pleine pandémie du Coronavirus Covid-19, qui voit le confinement de plus en plus de nations, le pape François a prié pour les personnes âgées souffrant de la solitude et de la peur, lors de la messe matinale qu’il célébrait en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, ce 17 mars 2020.
Introduisant la célébration retransmise en direct streaming, le pape a invité : « Je voudrais qu’aujourd’hui nous priions pour les personnes âgées qui souffrent particulièrement de cette période, avec une très grande solitude intérieure et parfois beaucoup de peurs. »
« Prions le Seigneur, a-t-il ajouté, afin qu’il soit proche de nos grands-pères, de nos grands-mères, de toutes les personnes âgées et qu’il leur donne la force. Ils nous ont donné la sagesse, la vie, l’histoire. Nous aussi soyons proches d’eux par la prière. »
Source : zenit.org
par Grégor Puppinck, 08/12/2019
Quatre mois après la mort de Vincent Lambert, le docteur Sanchez et la France doivent encore répondre de leurs actes devant la justice et le Comité des droits des personnes handicapées de l'Onu. L'enjeu est de taille, car, au-delà des questions de procédure, c'est la loi française qui est jugée, en ce qu'elle permet l'euthanasie déguisée des personnes handicapées.
Deux procédures initiées avant la mort de Vincent Lambert sont encore en cours. L'une contre le Dr Sanchez, devant le tribunal correctionnel de Reims ; l'autre contre la France, auprès du Comité des droits des personnes handicapées de l'Onu. Ces procédures méritent d'être menées à leur terme, car, depuis la mort de Vincent Lambert, les témoignages d'euthanasies forcées affluent et aussi parce que les questions les plus importantes restent en suspens.
La loi Leonetti a été votée avec l'idée qu'elle ne s'appliquerait qu'aux cas désespérés, où l'alimentation et l'hydratation du patient en fin de vie ne font qu'empirer sa situation. Or, ce texte a été appliqué au-delà, à un patient qui n'était pas en fin de vie et qui ne souffrait pas d'être alimenté. Il a été mis en œuvre dans un but euthanasique ; et les instances françaises l'ont accepté.
À ce jour, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) ne s'est pas prononcée sur ce point. Elle s'est contentée de détourner le regard au motif qu'il n'y aurait pas de consensus sur cette question en Europe. Elle tolère ainsi une pratique qualifiée d'homicide volontaire par certains États membres… Étonnamment, la CEDH a omis de mentionner le texte international de référence : la Convention relative aux droits des personnes handicapées, qui interdit pourtant aux États « tout refus discriminatoire de fournir des soins ou services médicaux ou des aliments ou des liquides en raison d'un handicap ». Bien que la France ait ratifié ce texte, aucun juge ne l'a appliqué à ce jour. C'est pourquoi les parents Lambert ont saisi le Comité pour les droits des personnes handicapées, afin qu'il constate que la France a manqué à son obligation et qu'il confirme, comme précédemment, que « le droit à la vie est absolu et que la prise de décisions substitutive quant à l'arrêt ou la suspension d'un traitement essentiel au maintien de la vie n'est pas compatible avec ce droit » (2011).
L'ONU interdit la maltraitance et les traitements inhumains ou dégradants.
Il faut le dire, les conditions de la mort de Vincent Lambert ont été particulièrement pénibles. Selon l'avocat des parents, il a passé « neuf jours à suffoquer, à râler, à gémir, tout en ouvrant les yeux. Il est mort seul, comme on n'accepterait pas que meure un chien » . Cette agonie était prévisible, car c'est ainsi que l'on meurt de soif. Elle fut déjà dénoncée, en 2015, devant la CEDH, qui est si prompte, habituellement, à condamner de tels traitements inhumains. Mais, ici encore, cette Cour détourna le regard et s'abstint de tout jugement. Elle déclara, de façon scandaleuse, que les parents ne pouvaient pas invoquer au bénéfice de leur fils l'interdiction des traitements inhumains et dégradants. Circulez, il n'y a rien à voir…
Maintenant, c'est devant le tribunal correctionnel et le Comité des nations unies que le Dr Sanchez et le gouvernement devront répondre de cette mort indigne. Car, sur ce point comme sur d'autres, le texte de la Convention de l'Onu prohibe l'action des autorités françaises. Il interdit la maltraitance et les traitements inhumains ou dégradants et fait obligation aux États de fournir « aux personnes handicapées les services de santé dont celles-ci ont besoin en raison spécifiquement de leur handicap » . Or, Vincent Lambert était privé, depuis 2015, des soins ordinaires dont bénéficient pourtant toutes les personnes dans son état, tels que la kinésithérapie.
Ces instances devraient aussi se prononcer sur l'enfermement “sous clé” de ce patient dans une unité de soins palliatifs inadaptée à son état, ainsi que sur le refus de le transférer dans un établissement spécialisé où il aurait été traité dignement.
Le Comité de l'Onu a demandé à la France, à trois reprises, de ne pas laisser mourir Vincent Lambert. En vain. Le gouvernement prétendait ne pas avoir l'obligation de respecter ces demandes. La Cour de cassation a réussi le tour de force de casser l'arrêt de la cour d'appel de Paris, qui les déclarait obligatoires, tout en évitant de se prononcer sur leur portée juridique ! Quant à la CEDH, elle botta en touche, une fois encore, au plus vite. C'est ainsi que M. Lambert put être sédaté jusqu'à ce que mort s'ensuive, en violation de la demande de l'Onu. Sur ce point, il ne fait guère de doute que la France sera condamnée par l'Onu. Dans l'immédiat, c'est au tribunal correctionnel de se prononcer. Comme l'a reconnu le procureur de la République, à l'audience du 26 novembre, si les mesures provisoires sont obligatoires, alors le Dr Sanchez a effectivement commis un délit.
Bien sûr, le gouvernement invoque, tant qu'il peut, des arguments de procédure pour échapper au jugement de l'Onu, car l'enjeu de l'affaire est de taille. Il doit non seulement répondre des mauvais traitements et de la mort infligés à Vincent Lambert, mais c'est aussi la loi française qui sera jugée, en ce qu'elle permet l'euthanasie déguisée des personnes handicapées.
Source : valeursactuelles.com
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