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Dr Jean-Marie GOMAS, 30/05/2024
Depuis le 27 mai, le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de la vie est examiné en première lecture à l’Assemblée nationale. Décryptage de ce texte largement modifié depuis le 17 mai dernier avec le docteur Jean-Marie Gomas, l’un des fondateurs du mouvement des soins palliatifs en France, gériatre, ancien responsable d’une unité douleurs chroniques et soins palliatifs à l’hôpital Sainte-Périne et auteur, avec le docteur Pascale Favre, de Fin de vie : peut-on choisir sa mort ?
Paris Notre-Dame – Vous avez été auditionné par la commission spéciale de préparation de la loi sur la fin de vie le 30 avril dernier. Quel est votre regard sur le projet de loi voté par cette même commission, le 17 mai dernier ?
Jean-Marie Gomas – Personne, parmi les soignants et les responsables qui travaillent sur ce sujet depuis des années, n’osait imaginer que les députés iraient aussi loin dans la méconnaissance, le mépris des soignants et, pour tout dire, l’incompétence notoire dans la vision de l’éthique du soin et de la relation de soin. Le projet de loi actuel n’est pas seulement l’un des plus permissifs du monde… il est aussi totalement mensonger !
P. N.-D. – C’est-à-dire ?
J.-M. G. – Premier mensonge, on appelle « aide à mourir » des actes qui sont de l’euthanasie et du suicide assisté. Quelqu’un qui ne connaît pas les enjeux de la relation de soin, c’est à dire l’immense majorité de la population, ne se rend pas compte que ce mot « aide » est un piège ; qui refuserait d’être aidé ? Voilà la première victoire des pro-euthanasie : nous forcer à utiliser cette expression d’aide à mourir qui veut tout et rien dire. « Aider à vivre », c’est de la médecine. « Aider à bien mourir », c’est de la médecine aussi, c’est ce qu’on fait en soins palliatifs en « prenant soin » jusqu’au bout de la personne en fin de vie. Mais parler d’« aide à mourir » pour refuser de dire « euthanasie » ou « suicide assisté », ce n’est pas de la médecine, c’est un choix de société, c’est tromper les citoyens.
Un autre mensonge, c’est l’article 1 de cette loi qui redéfinit – alors que cela n’a jamais été demandé par les soignants – les soins palliatifs en soins d’accompagnement. En fait, ce glissement sémantique a une fonction très précise ; cela permet au médecin de proposer la mort programmée dès la première consultation, au moment du diagnostic.
P. N.-D. – Comme au Canada ?
J.-M. G. – Exactement, comme au Canada, où, dans la même journée, le patient apprend qu’il est atteint d’une maladie grave, incurable, et peut demander – alors qu’il est sous le choc du diagnostic – l’euthanasie sans même commencer le moindre traitement. En France, nous prenons le même chemin, en débaptisant le plan personnalisé de soins – qui existe depuis dix ans et qui est la règle des bonnes pratiques, notamment en gériatrie – en plan personnalisé d’accompagnement durant lequel, comme par hasard, le médecin a pour mission d’annoncer au malade ce qui peut être fait pour lui, y compris la mort programmée. On n’est pas stupide, on a bien compris la manœuvre... D’ailleurs, l’article continue en évoquant la création de maisons d’accompagnement, ce qui est un autre piège !
P. N.-D. – Que craignez-vous avec ces maisons d’accompagnement ?
J.-M. G. – Les maisons d’accompagnement sont des sous-Ehpad encore moins médicalisées, où – la ministre l’a confirmé – on pourra y administrer la mort programmée. Ce sont donc des maisons d’euthanasie ou de suicide assisté. Cela tombe bien, quand on sait que, par ailleurs, il n’y a plus de budget pour les soins palliatifs ou les Ehpad, plus de médecins ni de soignants, avec des postes vacants partout… Il y a là un aspect d’économie qui reste étrangement passé sous silence ! Cet article 1 est un piège, un piège diabolique. Mais le texte tout entier repose sur la confusion et la manipulation, en profitant du fait que peu d’électeurs sont informés sur la fin de vie.
P. N.-D. – De quelle confusion parlez-vous ?
J.-M. G. – Ce texte entretient une confusion permanente – et volontaire – entre euthanasie et suicide assisté. Il faut rappeler ici que l’euthanasie, par définition, nécessite l’intervention d’un tiers : une personne vous enlève la vie en administrant une première piqûre pour vous mettre dans le coma et une seconde pour arrêter le cœur. En cinq minutes, vous êtes mort ; on est loin de l’image d’une mort douce… Dans le suicide assisté, ce n’est pas un tiers qui procède à l’acte ; c’est vous qui, jusqu’au bout, avez la liberté, le choix de vous décider à un moment ou à un autre d’absorber un médicament ou de déclencher une perfusion. Or, on touche là un autre point épouvantable du projet de loi, à savoir l’article 11 : « Le professionnel de santé doit rester à une distance suffisante pour pouvoir intervenir en cas de difficulté. » Autrement dit, si le malade n’arrive pas à se suicider tout seul, il faut l’achever ; on bascule de nouveau dans l’acte euthanasique, avec intervention d’un tiers…
P. N.-D. – Lorsque vous dites que ce texte est l’un des plus permissifs du monde, sur quels aspects concrets vous fondez-vous ?
J.-M. G. – Le projet de loi n’a pris en compte aucune mise en garde du corps médical. Tous les éventuels garde-fous – qui auraient plus ou moins encadré la loi – ont sauté. Prenons les « conditions d’accès », décrites dans l’article 6. Le critère d’engagement du pronostic vital – qui posait déjà problème avec l’introduction du « moyen terme » qui ne veut rien dire en médecine, tant l’évolution de la maladie est différente d’une personne à l’autre – est supprimé et remplacé par celui d’une « affection grave et incurable en phase avancée ou terminale ». On élargit les critères de manière tellement floue que n’importe qui pourra demander à être euthanasié ; on n’est plus dans une loi d’exception mais bien dans une loi incitative. Dans tous les autres pays, on observe une dérive dans les demandes d’euthanasie, avec des critères qui ne sont jamais respectés (à tel point que le médecin responsable de la commission d’évaluation de l’euthanasie du Québec a dû envoyer un mail à tous les médecins québécois durant l’été 2023 pour leur rappeler la loi, en précisant que « la vieillesse ne peut pas être à elle seule un argument pour autoriser l’euthanasie ».) Avec le projet actuel français, on laisse déjà le champ libre à n’importe quelle demande. Le seul critère de restriction est celui des mineurs… mais une partie de l’Assemblée nationale le déplore ; cela nous donne le projet d’après-demain...
P. N.-D. – D’après vous, quels sont les autres verrous essentiels qui ont sauté ?
J.-M. G. – Je voudrais particulièrement m’attarder sur trois points très graves : l’absence de la collégialité véritable au profit de la toute-puissance médicale, les délais et la possibilité que le tiers soit un proche. Toute ma vie, je me suis battu pour plus de collégialité dans la prise de décision médicale. Avec le projet actuel, la demande d’euthanasie ou de suicide assisté peut être validée par une simple demande formulée auprès d’un médecin, sans besoin de trace écrite, ni de réunion en présentiel ou de contre-examen par un autre médecin, donc sans contrôle en amont… ni après ! Le texte ne prévoit aucun mécanisme de transmission des dossiers comportant des irrégularités et les contrôles – a posteriori, donc une fois les personnes décédées – ne pourront se faire que sur une base déclarative… La porte est grande ouverte à toutes formes de dérives !
P. N.-D. – Et concernant les délais ?
J.-M. G. – Quand vous êtes malade, il vous faut du temps pour vous adapter, trouver du sens à votre vie, intégrer votre maladie, retrouver votre référentiel, rebâtir ce qui a du sens pour vous… Vous avez besoin d’aide et d’écoute. Avec le plan d’accompagnement, vous pouvez être euthanasié en quinze jours. Mais ce n’est pas tout ! Cette loi est une triple incitation au suicide : d’abord en proposant l’euthanasie ou le suicide assisté dès le diagnostic, en profitant d’un moment de grande vulnérabilité ; ensuite, en imposant la présence d’un professionnel de santé avec qui il faut prendre rendez-vous, ce qui fige tragiquement le passage à l’acte ; enfin, en reprogrammant automatiquement un rendez-vous si finalement vous ne vous êtes pas présenté. Quelle pression ose-t-on mettre sur le malade ? Où est sa liberté ? Un rendez-vous fixé, c’est incitatif, c’est beaucoup plus difficile de renoncer. Alors qu’en Oregon (Etats-Unis), on sait que 30 % de ceux qui se sont procurés la pilule mortelle y renoncent une fois rentrés chez eux, ce qui montre bien l’ambivalence et la complexité des malades face à la souffrance et à la mort.
P. N.-D. – Et concernant la possibilité que le tiers soit un proche ?
J.-M. G. – Aucun autre pays au monde n’a osé émettre l’idée qu’un proche pourrait être la main qui administre la mort… On touche là à une certaine perversion, ou à une grande méconnaissance de ce qu’est une famille – avec ses dissensions et ses relations complexes –, et des conséquences psychologiques et Trans générationnelles d’un tel acte. Cela montre bien la disparition totale d’ossature morale et de toute notion d’éthique.
P. N.-D. – Et sur le délit d’entrave ?
J.-M. G. – Cet article 18 est une catastrophe. Il est rédigé de manière telle que, si vous déployez vos efforts pour convaincre un malade que sa vie a du prix, du sens, et que vous lui proposez des alternatives pour la douleur, vous pouvez être attaqué pour entrave par des associations pro-euthanasie… ou par la famille du malade qui voudrait s’en débarrasser ! C’est insensé.
P. N.-D. – Cette outrance vous rassure-t-elle sur le fait que le texte actuel va trop loin pour être adopté ?
J.-M. G. – C’est plutôt là le dernier piège de cette entreprise politique. Tout le monde va être vent debout sur ce projet de loi en faisant sauter les articles ajoutés, et ainsi revenir au texte initial qui paraîtra finalement modéré. Or, le texte initial est déjà une horreur. Le collectif soignant – qui regroupe 800 000 personnes et vingt et une sociétés savantes médicales infirmières – s’est déjà élevé contre ce texte qui détruit la relation de soin, ment sur les mots en proposant l’euthanasie et le suicide assisté derrière « l’aide à mourir », met la pression sur les professionnels de santé en imposant leur présence, permet au tiers d’être en position d’achever un proche… et entraînera, à moyen terme, la disparition programmée des soins palliatifs qui s’effondrent dans tous les pays où l’euthanasie a été légalisée.
P. N.-D. – Que répondez-vous à l’argument de la liberté de choisir sa mort ?
J.-M. G. – J’entends bien l’aspiration de notre société à vivre sans risque, sans souffrance, dans l’obsession de la maîtrise et de l’autonomie. Mais je regarde les pays qui ont légalisé l’euthanasie, qui sont autant d’exemples à ne pas suivre. Les preuves sont formelles : derrière l’illusion de liberté, combien d’abus de faiblesse ? J’étais enseignant universitaire d’éthique à Bruxelles (Belgique) en 2002, au moment du passage de la loi. En 2003 et 2004, j’ai vu des infirmières en larmes raconter qu’elles avaient euthanasié des personnes âgées qui n’avaient rien demandé. Qui peut croire que ce projet n’organise pas la mort programmée des personnes âgées, faibles, vulnérables, dépressives et, bientôt, handicapées ?
Propos recueillis par Charlotte Reynaud
Fin de vie : peut-on choisir sa mort ?, Dr Jean-Marie Gomas, Dr Pascale Favre, Artège, 2022, 256 p., 17,90 €.
Source : dioceseparis.fr
par Bernard Antony, 31/05/2024
Bernard Antony, président de l’AGRIF, fondateur de Chrétienté-Solidarité, directeur de la revue Reconquête, communique :
Avant le vote par le Parlement de la loi dite « d’accompagnement des personnes en fin de vie », vingt-trois associations principales de soignants – infirmiers, psychologues, médecins – ont lancé en début de semaine un cri d’alarme.
Elles dénoncent la « rupture profonde » du texte proposé avec les réalités qu’elles expérimentent quotidiennement, mais aussi « le grand décalage avec les promesses faites ces derniers mois ». Elles constatent que le projet adopté par la commission spéciale « est un modèle dont l’objectif, assumé par les votants, est la possibilité d’accéder à la mort provoquée assistée par des soignants, dans les situations médicales les plus larges, y compris celles qui laissent espérer plusieurs années de vie ».
Elles déplorent que le fait de donner la mort devienne « un soin »,… que « ce projet de loi constitue une incitation implicite à demander la mort pour les personnes âgées, vulnérables précaires, isolées, celles-là mêmes que la loi est supposée protéger ».
On lit encore : « On nous garantissait une procédure encadrée. Nous découvrions que celle-ci sera expéditive », …
On parlait d’un « modèle français ». Et l’appel des soignants d’observer que « la seule exception française se situe dans la coercition qu’imposerait ce texte : aux pharmaciens, aux établissements sanitaires et aux établissements médico-sociaux qui seraient « tenus » d’organiser la procédure mortelle en leurs murs ; à l’ensemble des soignants enfin… dont l’engagement sera menacé par un délit d’entrave ».
Oui, d’entrave au suicide ! D’entrave à la mort !
Comme on le voit, l’ensemble des soignants ont parfaitement compris que le projet de loi sur la fin de vie n’est qu’un texte hypocrite de la culture de mort.
Tel que cela est déjà pratiqué dans les sociétés les plus déshumanisées. Comme en Belgique. Les sociétés où progresse l’abomination du mépris de l’humain, la réalité du racisme antihumain.
Le grand rabbin Haïm Korsia a parfaitement résumé cette moderne irruption de l’inhumain en deux phrases lapidaires : « On maquille un geste de mort donné par un proche en bienfait… J’en suis atterré ! ». Et d’annoncer : « Celui qui me soigne pourrait un jour me tuer ».
Ainsi va la dictature de l’idéologie mortifère grand-orientée maçonnico-macro-néronienne.
Source : lagrif.fr
par Tugdual Derville, 06/06/2024, extraits
Chers amis,
Connaissez-vous « l’effet domino » ? Un évènement – que certains peuvent sous-estimer – en entraîne d’autres en cascade.
C’est cette menace que nous dénonçons avec le projet de loi visant à légaliser suicide assisté et euthanasie. Une image vaut mieux qu’un long discours : nous avons donc fait construire sept dominos géants…
A proximité des Invalides, non loin de l’Assemblée nationale, au moment même où le projet de loi arrivait en séance publique, nos volontaires ont représenté cet effet domino. Au milieu du cercle des manifestants, vêtus de blanc, ils maintenaient les dominos contre les assauts d’un bélier marqué « loi fin de vie » bousculant successivement 1/ la prévention du suicide, 2/ les soins palliatifs, 3/ les progrès contre la douleur, 4/ la confiance entre soignants et soignés, 5/ la paix sociale, et 7/ finalement cette fraternité dont les promoteurs de la loi osent se réclamer.
Au même moment, dans 6 autres villes, d’autres manifestants se rassemblaient avec la même argumentation et des panneaux contre l’euthanasie et le suicide assisté. Résultat : de multiples mentions dans les médias nationaux ou régionaux, des photos et des séquences de télévision.
A Paris, trois témoins s’exprimaient à mes côtés :
Savez-vous que les députés de la Commission spéciale ont aggravé le projet de loi en prévoyant le suicide ou l’euthanasie pour des personnes n’ayant pas de maladie mortelle ? Un an de prison est prévu dans le texte en débat pour toute personne tentant d'en dissuader une autre (par exemple un proche !) de recourir au suicide assisté ou à l’euthanasie. L’effet domino est déjà là !
Pourtant, rien n’est joué : le vote est prévu le 18 juin, nombre de députés hésitent et le monde politique est en recomposition. Nous agissons chaque jour pour qu’on revienne sur ces aggravations et sur le projet gouvernemental.
Tugdual Derville
Porte-parole d’Alliance VITA
Source : alliancevita.org
par PABerryer, 06/06/2024, extraits
À la suite de la Convention citoyenne sur la fin de vie ayant émis, sans surprise aucune, des vœux pour la mise en place du suicide assisté et l’euthanasie, le gouvernement a déposé un projet de Loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie. ...
Dans son déroulé, tout a été organisé pour obtenir le vote favorable souhaité. Tel Potemkine cachant la misère russe à sa souveraine, le déroulé des « débats » a été plus que partisan. Nous avons pu retenir la présentation très favorable des solutions belge et suisse, un déséquilibre parmi les intervenants (les partisans ayant davantage de temps que les opposants), la faible place laissée à la présentation des soins palliatifs (aucune visite organisée, entre autres), l’impossibilité de voter Non aux propositions (seule l’abstention était possible), etc. Le comble ayant sans doute été l’apparition du vocable « aide active à mourir », déguisant le fait de tuer autrui en une douce litote.
In fine, les propositions en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté ont reçu une pseudo onction populaire voulue, que les militants pourront désormais utiliser pour la suite des opérations. Cela a pris un peu de temps, mais le 10 avril 2024, le Projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie a été déposé. Il est actuellement débattu devant l’Assemblée nationale après avoir été retravaillé en commission. Le moins que l’on puisse dire est que nos élus souhaitent rattraper leur retard en matière.
Deux points sont à retenir :
Le projet du gouvernement évoque une « aide à mourir » qui range sous ce vocable euthanasie, suicide assisté et soins palliatifs ! Rarement le concept de novlangue d’Orwell aura été aussi bien appliqué. En créant une expression confondant des concepts aussi divers, le gouvernement vise à troubler les oppositions et rendre plus difficile le combat.
Le travail en commission a fait sauter les quelques maigres garde-fous du projet gouvernemental. Résultat : si le texte de la commission était adopté, alors la France aurait d’office un des textes les plus permissifs au monde en la matière. Des évolutions ayant pris vingt ans ailleurs auraient été adoptées.
Ainsi, il est plus que probable que, bientôt, le suicide assisté et l’euthanasie seront légalisés en France. Revenons sur ces deux notions qui ne sont pas des combats libéraux.
Le suicide assisté
Le suicide assisté consiste en la fourniture d’une aide plus ou moins appuyée pour permettre au demandeur de mourir de sa propre main. Cela peut aller de la simple fourniture d’une solution létale (médicament) à l’organisation plus poussée de l’opération. Il se distingue de l’euthanasie pour laquelle la mort est infligée par un tiers (normalement à la demande de la personne, mais les évolutions en cours rendent cette caractéristique moins évidente, comme il sera vu plus loin). La frontière peut toutefois être floue entre suicide assisté et euthanasie, en particulier si la personne n’agit pas directement.
Faire du suicide assisté une revendication libérale est surprenant.
Tout d’abord, depuis la révolution française, aucune loi ne prohibe le suicide. Quiconque souhaite mettre fin à ses jours peut le faire sans risquer les foudres de la loi, qu’il survive ou non à son entreprise. Il est tout à fait possible de trouver des solutions pour quitter volontairement ce monde de façon rapide, indolore et à faible coût. ...
Au-delà de ces considérations, il est très important de se rappeler que, dans l’immense majorité des cas, le suicide est la marque d’un désespoir profond. C’est le plus souvent un appel à l’aide, une fausse porte de sortie, pour ceux confrontés à une grande souffrance. Si le suicide assisté est organisé, alors comment nous, bien-portants, réagirons-nous face à la demande d’un tel acte ? Nous battrons-nous pour notre proche en souffrance, pour l’aider à surmonter son épreuve, l’accompagner dans sa souffrance ? Ou allons-nous lui tendre le verre de ciguë pour toute réponse, c’est-à-dire commettre, non pas un acte charitable mais inhumain ? Au fond, s’il souhaite mourir, qui serions-nous pour l’en empêcher ? Le suicide assisté n’est pas la marque du progrès, mais bien celle du renoncement à l’humanité.
Au final, le suicide assisté apparait davantage comme le caprice de bien-portants jouant à se faire peur. Ayant peur de la vieillesse, de la maladie, du handicap et de la mort, ils souhaitent se ménager une porte de sortie, maintenir l’illusion d’un contrôle. Ce caprice serait puéril s’il n’avait pas pour conséquence de demander à autrui d’agir à leur place, les aider à accomplir ce qu’ils n’ont pas le courage de commettre. Une personne souhaitant réellement en finir y parvient, elle ne prévient pas.
Cette revendication du suicide assisté n’est pas une demande, un combat libéral, mais égoïste. À ces craintifs, Desproges conseille : « Suicidez-vous jeune, vous profiterez de la mort ». Autrement dit, si vous craignez la maladie, la vieillesse ou tout autre mal, prenez vos responsabilités, mais ne demandez pas aux autres de la faire à votre place.
L’euthanasie ou le meurtre des plus faibles
Il y a tant de choses à écrire sur l’euthanasie et ses inévitables dérives qu’il est difficile de faire le tri. S’il y avait une idée à retenir, c’est celle-ci : aucun pays n’a réussi à mettre en place une pratique, une démarche d’euthanasie sans dérive (et ici, une dérive s’appelle un meurtre).
Prenons la question de l’encadrement.
L’euthanasie désigne un ensemble de procédés destinés à hâter ou provoquer la mort d’une personne considérée en fin de vie ou incurable. L’exemple souvent cité est celui de la Belgique. Pourtant, dans ce pays, il est estimé qu’environ un tiers des euthanasies n’est tout simplement pas déclarée, alors que la commission ayant la charge de contrôler les procédures n’a jamais communiqué un dossier douteux à la justice, même celui d’une patiente euthanasiée sans son consentement souffrant de Parkinson et de démence ! Une euthanasie réalisée en dehors des clous n’est ni une erreur ni une faute, mais bien le meurtre d’une personne vulnérable commis par une personne de confiance, son médecin. Meurtre qui n’est pas et ne sera pas poursuivi. Ami lecteur, au regard de la redoutable efficacité de notre bureaucratie et la qualité de notre système de santé, comment envisager un seul instant que les dérives belges ne se produiront pas en France ?
Autre point : la mise en place de l’euthanasie pour les personnes à la fin de leur vie ne sera qu’une étape. En matière de sujets sociétaux, la politique des petits pas législatifs est désormais la norme. Tout d’abord, est adoptée une mesure qui passe pour raisonnable et de bon sens avant d’aller plus loin, jusqu’à faire adopter des mesures qui ne seraient jamais passées si elles avaient été présentées en premier lieu. Ainsi, toujours en Belgique, depuis 2014, un mineur peut être euthanasié sous certaines conditions. Toutefois, si les souffrances psychiques peuvent justifier une demande d’euthanasie, il existe encore des réticences pour l’euthanasie des malades mentaux. Peut-être que le souvenir de l’Aktion T4 en a refroidi beaucoup, mais ce n’est qu’une question de temps. Ainsi, le critère de la volonté libre et éclairée n’est déjà plus une condition de l’euthanasie. Nous assistons à la naissance d’un monde dans lequel un mineur ne peut pas fumer, boire de l’alcool, conduire ou voter, mais peut décider de changer de sexe ou de sollciter l’euthanasie. Nous sommes passés de l’autre côté du miroir, et nous n’en n’avons rien su.
Concernant la médecine, de profonds bouleversements sont à attendre.
Tout d’abord, les médecins et infirmiers seront très probablement appelés, malgré leurs réticences, à pratiquer cet acte pourtant contraire à leur serment. Il s’en trouvera bien un certain nombre pour le pratiquer, mais cela suffira-t-il ? Si, comme pour l’avortement, de plus en plus de médecins font jouer la clause de conscience, ne viendra-il pas un moment où celle-ci sera supprimée ? Dès lors, que se passera-t-il ? La relation patient/médecin ne pourrait-elle pas en souffrir ?
C’est admis, on meurt mal en France. Depuis que nous avons pris l’habitude de nous débarrasser de nos anciens dans les maisons de retraite et les EHPAD, la mort est devenue étrangère, inquiétante. Le développement des soins palliatifs est une avancée majeure mais encore trop peu répandue. Vingt-six départements ne proposent pas de services ou de lits en soins palliatifs. Compte tenu de l’état des finances publiques, comment croire les annonces en faveur de cet inestimable apport à notre fin de vie ? Accompagner un mourant coûte cher, il sera tellement plus facile de mettre fin à ses jours. C’est déjà le cas dans les pays pratiquant l’euthanasie.
Ainsi, en Oregon, dans les années 2010, le suicide était remboursé, mais pas les soins si les chances de survie étaient en dessous de 5 %. Plus récemment, au Canada, il a été proposé à des vétérans souffrant de stress post traumatique d’être euthanasiés. Pour le moment, il ne s’agit que de la dérive d’un seul agent.
Au final, il est prévisible que les soins palliatifs soient progressivement négligés une fois que l’euthanasie sera entrée dans les mœurs. En conséquence, comme ces soins sont bien plus rares et onéreux que l’euthanasie, au regard de la gestion comptable et bureaucratique de la médecine que nous connaissons, il est probable que les soins palliatifs deviennent un luxe que seuls les plus riches pourront s’offrir.
En conclusion, défendre l’euthanasie, c’est défendre la possibilité de tuer sans risque les plus fragiles d’entre nous, les personnes âgées, malades ou mineures. Plusieurs pays ont mis en place cette pratique, mais aucun n’a pu empêcher les dérives, et tous connaissent des appels à aller plus loin, en particulier pour les malades mentaux. En quoi cela pourrait être un combat libéral ?
Source : contrepoints.org
par Jeanne Emmanuelle Hutin, 28/04/2024, extraits
Permettra-t-on aux médecins de donner la mort ? C’était au cœur des débats de la commission spéciale de l’Assemblée nationale. Elle a commencé les auditions sur le projet de loi sur la fin de vie, prévoyant d’instaurer le suicide assisté et l’euthanasie. « Un authentique débat démocratique exige la clarté. Or, la confusion est de mise dans ce projet de loi », estime Jeanne Emmanuelle Hutin, directrice de la recherche éditoriale à Ouest-France.
Le projet de loi prévoyant d’instaurer le suicide assisté et l’euthanasie est entré dans une nouvelle étape : la commission de l’Assemblée nationale a commencé ses auditions. Des institutions accompagnant les personnes en fin de vie ont mis en garde les députés sur les dangers d’une telle loi.
Plusieurs intervenants ont souligné la différence fondamentale qui existe entre accompagner ceux qui vont mourir, et leur donner la mort : « Le principe « Tu ne provoqueras pas la mort » est aussi ancien que fondamental. Il est civilisateur », a rappelé Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, se référant au Conseil d’État.
Cette vive conscience habite les familles religieuses aux traditions si diverses. « L’intention d’apaiser en laissant venir la mort n’a rien à voir avec l’intention de donner la mort », a dit Mgr d’Ornellas. « Il y a une différence de nature et pas de degré », a expliqué le médecin Sadek Beloucif, représentant les musulmans. « On passe d’un dispositif qui a pour effet la mort, à un dispositif qui a pour objet de donner la mort », a déclaré le représentant des orthodoxes, Carol Saba.
« Vouloir remédier à la souffrance en mettant fin à la vie revient à se tromper de combat et à semer de nouvelles souffrances », a souligné le représentant des bouddhistes, Antony Boussemart. Face à « l’insuffisance de l’offre de soins palliatifs […] il est inopportun de changer le cadre de la loi », pour le représentant des protestants, Christian Krieger, inquiet de ses effets « sur ceux qui se sentent un poids pour les autres. »
Au lieu de développer d’abord les soins palliatifs comme le préconisait le Comité national d’éthique (CCNE), « il nous est proposé l’inverse, analyse Mgr d’Ornellas. Alors qu’on attendait une unité de soins palliatifs dans chaque Ehpad, ce qui est une demande urgente, on nous propose une « aide à mourir » par suicide assisté ou euthanasie qui s’impose en chaque Ehpad, puisque la clause de conscience est doublée d’une obligation de recourir à un médecin ou à un infirmier qui pratique le geste létal. »
En démocratie, les paroles des familles religieuses ne sauraient être reléguées. Leurs expériences millénaires contribuent à éclairer ce débat sous un jour libéré des contraintes politiques, des jeux de pouvoirs et des intérêts économiques.
Elles rejoignent les objections des soignants qui dénoncent une loi de « la toute-puissance médicale » donnant au médecin « le pouvoir de décider qui doit vivre et qui peut mourir » , a alerté Claire Fourcade, présidente de la SFAP (société française d’accompagnement et de soins palliatifs).
Un authentique débat démocratique exige la clarté. Or, la confusion est de mise dans ce projet de loi qui évite de nommer le suicide assisté et l’euthanasie. On peut s’inquiéter aussi du fait observé par de hauts fonctionnaires, l’absence de diversité d’opinion à la tête de la commission : sa présidente, son rapporteur général et tous les rapporteurs sont favorables à la rupture fondamentale que porte ce projet de loi.
Système de santé à bout de souffle, société fracturée, démocratie représentative contestée : les députés sauront-ils trouver le chemin de la prudence et de la sagesse ?
Source : toulon.maville.com
par Fabrice Madouas, 06/2024, extraits
« Face à la poussée de réseaux et de lobbies [...], ne faudrait-il pas donner la parole aux Français, sur un sujet aussi essentiel, par exemple sous la forme d’un référendum ? » C’est Mgr Vincent Jordy, vice-président de la Conférence des évêques de France, qui a lancé cette idée dans le quotidien L’Humanité. L’archevêque de Tours, qui fait partie des quatre porte-parole de l’épiscopat français sur la fin de vie, s’en est aussi expliqué dans La Croix : « On a l’impression que [ce projet de loi] est devenu l’affaire d’un certain nombre de groupes de pression qui ont pris la main et sont en train d’imposer leurs idées », de sorte que les citoyens sont tenus à l’écart de décisions essentielles puisqu’elles engagent la vie et la mort.
« Une logique de suicide collectif »
Dès sa présentation, les évêques français avaient dénoncé l’ambiguïté – pour ne pas dire l’hypocrisie – du projet du gouvernement sur « l’aide à mourir », déplorant « que ne soient pas clairement évoqués ce qu’[il] prévoit de fait, à savoir l’euthanasie et le suicide assisté », remarquaient-ils le 24 avril dans un communiqué – trop – timidement intitulé : « La Conférence des évêques de France émet des réserves. » Depuis que la
Commission spéciale de l’Assemblée a fait sauter les fragiles « verrous » qui encadraient encore la légalisation de ces pratiques, ils se font entendre avec une vigueur nouvelle. Ainsi, le cardinal François Bustillo a-t-il déploré, dans Le Figaro, qu’« une mentalité thanatophile redoutable dévore insidieusement nos esprits [...]. Une loi permettant la fin de vie est une forme ultime d’extrême violence. Une barbarie ultime ». Une idée que développe aussi Mgr Matthieu Rougé, autre porte-parole des évêques sur la fin de vie : « Il y a comme une logique de suicide collectif dans la pente euthanasique actuelle », écrit-il dans L’Opinion. « On a l’impression que, dans la start-up nation, les personnes non productives n’ont plus le droit de cité », avait-il auparavant déclaré.
« Notre arme la plus puissante »
Les initiatives se multiplient en conséquence, les évêques plaçant le débat sur le terrain politique et spirituel. L’évêque de Nice, Mgr Jean-Yves Nault, appelle les fidèles à « contacter leurs élus, surtout les députés et les sénateurs », pour dire ce qu’ils pensent de ce projet. Et partout se multiplient les appels à la prière. Ainsi, Mgr Emmanuel Gobillard, évêque de Digne, a-t-il organisé dans son diocèse une nuit de prières du 29 au 30 mai, « entre la fête de saint Paul VI et celle de sainte Jeanne d’Arc, patronne secondaire de la France » : « Oui, frères et sœurs, prions, prions, prions, écrit-il en conclusion de son vibrant message, c’est notre arme la plus puissante, et c’est un devoir impérieux. »
Cette mobilisation sera-t-elle suffisante ? Quels que soient les amendements qui lui seront apportés, ce texte restera intrinsèquement mauvais.
Source : france-catholique.fr
“Dans ma vieillesse, ne m’abandonne pas” (cf. Ps 70, 9)
Chers frères et sœurs !
Dieu n’abandonne pas ses enfants, jamais. Même lorsque l’âge avance et que les forces diminuent, lorsque les cheveux blanchissent et que le rôle social disparaît, lorsque la vie devient moins productive et risque de paraître inutile. Il ne regarde pas les apparences (1 S 16, 7) et n’hésite pas à choisir ceux qui, aux yeux d’un grand nombre, semblent insignifiants. Il n’écarte aucune pierre. Au contraire, les plus “anciennes” sont la base solide sur laquelle les pierres “nouvelles” peuvent s’appuyer pour construire ensemble l’édifice spirituel (cf. 1 P 2, 5).
La proximité de Dieu en toute saison de la vie
Toute l’Écriture Sainte est un récit de l’amour fidèle du Seigneur d’où émerge une certitude réconfortante : Dieu continue à nous montrer sa miséricorde, toujours, dans toutes les phases de la vie et dans n’importe quelle condition où nous sommes, même dans nos trahisons. Les psaumes sont remplis de l’émerveillement du cœur humain devant Dieu qui prend soin de nous, malgré notre petitesse (cf. Ps143, 3-4). Ils nous assurent que Dieu nous a tous tissés dès le sein maternel (cf. Ps 138,13) et qu’il n’abandonnera pas notre vie (cf. Ps 15,10), même dans les enfers. Nous pouvons donc être sûrs que, même dans la vieillesse, Il sera proche de nous d’autant plus que, dans la Bible, vieillir est signe de bénédiction.
Et pourtant nous trouvons aussi dans les psaumes cette invocation pressante faite au Seigneur : « Ne me rejette pas maintenant que j’ai vieilli » (Ps 70, 9). Une expression forte, très crue. Elle fait penser à la souffrance extrême de Jésus qui cria sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46).
La crainte de l’abandon
Nous trouvons donc dans la Bible la certitude de la proximité de Dieu en toute saison de la vie et, en même temps, la crainte de l’abandon, en particulier dans la vieillesse et dans les moments de souffrance. Ce n’est pas contradictoire. En regardant autour de nous, nous n’avons pas de mal à voir comment ces expressions reflètent une réalité plus qu’évidente. Trop souvent, la solitude est la compagne amère de notre vie, nous qui sommes des personnes âgées et des grands-parents. En tant qu’évêque de Buenos Aires, il m’est souvent arrivé de visiter des maisons de retraite et de me rendre compte à quel point ces personnes recevaient rarement des visites : certaines n’avaient pas vu leurs proches depuis de nombreux mois.
(à suivre)
Source : vatican.va
par Gaëtan de Saint-Florent, 19/05/2024
Oui, législateurs de la loi sur « l’aide active à mourir », nous, Français retraités, avons très bien compris votre projet, c’est bien clair : après avoir travaillé pendant 50 ans, sitôt arrivé à une retraite bien méritée, on nous pousse vers la sortie – de la vie.
Légalement. En toute impunité.
Le Français ? Il ne sert qu’à bosser pour verser à l’État, chaque mois, 45 % de ses revenus mais sitôt que le lait tarit, exit la vache à lait ! « On va vous aider à mourir »
« L’homme est travail » disait Marx, le macronisme est son rejeton.
Oui, la retraite, « ça coûte cher ». Les soins des personnes retraitées, des personnes âgées, « ça coûte cher ».
Les médias – résolument à la botte du gouvernement comme dans les plus excellents régimes autoritaires - ne cessent de nous le répéter. Ils ont fait des baby-boomer la tête de turc de la société (on comprend : ça représente des sous, leurs retraites bien méritée).
Rien trouvé de mieux que de tuer ceux devenus improductifs, pour éponger l’immense dette qui se creuse sans cesse, avec les milliards envoyés aux étrangers (du dehors et du dedans), qui eux, sont chéris.
Au premier coup de mou qui arrive inexorablement après la cessation d’activité professionnelle, le législateur prend soin de faire sauter tous les garde-fous pour se débarrasser de nous.
Mes amis, vous qui aimez la vie, qui voudriez simplement bénéficier des fruits de votre travail, d'un peu de douceur de vivre, suivez bien mon conseil : ne le dites plus jamais, à plus personne, quand votre ciel intérieur est un peu sombre. Et si vous êtes hospitalisés, que plus aucune plainte ne passe vos lèvres : « tout va très bien dans le meilleur des mondes »… Sinon, on pourrait vous "aider activement" à vous en sortir… pour ne plus en revenir.
Vous voulez échapper à ce triste avenir ? Votez autrement !
Gaëtan de Saint-Florent
par Cyriac Zeller, 13/05/2024
Alors que les débats sur le projet de loi sur la fin de vie débutent ce 13 mai en commission à l’Assemblée nationale, quinze représentants d’associations engagées pour la défense des plus vulnérables - dont plusieurs chrétiennes - soulignent les dangers que pourraient représenter le suicide assisté et l’euthanasie pour eux.
Les députés débutent, ce 13 mai en commission, l’examen du projet de loi sur la fin de vie. S’il était voté, ce texte pourrait légaliser le suicide assisté et l’euthanasie comme s’en inquiètent quinze associations engagées dans la défense des plus vulnérables. Les représentants de l’Office chrétiens des personnes handicapées, du Secours Catholique, d’Alliance VITA, de la Fondation Jérôme Lejeune ou encore des Petites Sœurs des Pauvres figurent parmi les signataires d’une tribune qui s’inquiète du sort réservé aux plus vulnérables si l’euthanasie ou le suicide assisté venaient à être légalisées.
« Représentants d’associations, fondations, mouvements ou structures qui prennent soin des personnes et des familles vulnérables, nous considérons que la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté créerait une nouvelle et grave discrimination à leur encontre », soulignent-ils dans ce texte rendu public le 13 mai. C’est particulièrement l’inquiétude de voir ces personnes « ne plus bénéficier d’une protection inconditionnelle de la collectivité » qui les pousse à tirer la sonnette d’alarme.
Ouvrir la possibilité de l’euthanasie ou du suicide assisté instillerait « l’idée que la fragilité et la dépendance sont des marqueurs d’indignité, la perception croissante d’être une charge pour la société, voire un sentiment de culpabilité. Et un nouveau motif d’angoisse. »
Plus d'euthanasie chez les personnes à faibles revenus
Plutôt que de créer un système où les personnes les plus vulnérables se considéreraient comme un poids, ces quinze associations rappellent que « notre responsabilité à leur égard est de tout mettre en œuvre pour soulager leurs souffrances ou répondre à la tentation de désespérance ou de perte de sens qui peut les gagner. » « La réponse à la fragilité ne peut pas consister à faire disparaître les personnes qu’elle atteint ou à leur laisser penser qu’il n’y a d’autre perspective raisonnable que la mort », ajoutent-ils.
Dans les pays ayant déjà légalisé l’euthanasie ou le suicide assisté, l’ouverture de ces pratiques aux personnes atteintes de handicaps physiques ou mentaux est toujours plus importante. En Belgique, malgré le cadre d’application strict de l’euthanasie lors de sa légalisation en 2002, cette pratique n’a cessé de s’ouvrir, notamment aux mineurs et aux personnes atteintes de maladies psychiques. De même, on constate que les personnes rencontrant des difficultés financières sont plus facilement poussées à abréger leur vie. En Oregon, il a été souligné qu’avec le temps, les personnes à faibles revenus étaient surreprésentées dans les candidats au suicide assisté et que les problèmes financiers devenaient une motivation de plus en plus grande pour demander la mort.
Présenté en séance publique aux députés le 27 mai prochain, le projet de loi sur la fin de vie devrait donc proposer de légaliser une « aide à mourir », synonyme pervers d’euthanasie ou de suicide assisté en fonction des cas. Les associations promettent donc de ne pas faire oublier aux représentants du peuple français les plus faibles au moment de faire un choix crucial pour notre société.
Source : famillechretienne.fr
Lettre pour nos Aînés
à l'occasion de la Journée Mondiale des Grands-parents et des Personnes âgées,
demandée par le Pape François
publiée par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi,
Vatican, le 25/03/2024
Une infinie dignité, inaliénablement fondée dans son être même, appartient à chaque personne humaine, en toutes circonstances et dans quelque état ou situation qu'elle se trouve. Ce principe, pleinement reconnaissable même par la seule raison, fonde la primauté de la personne humaine et la protection de ses droits. L'Église, à la lumière de la Révélation, réaffirme et confirme sans réserve cette dignité ontologique de la personne humaine, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu et rachetée dans le Christ Jésus. C'est de cette vérité qu'elle tire les raisons de son engagement envers les plus faibles et les moins dotés de pouvoir, en insistant toujours sur « le primat de la personne humaine et la défense de sa dignité en toutes circonstances». ...
35. Sans prétendre à l'exhaustivité, nous attirons l'attention dans ce qui suit sur certaines violations graves de la dignité humaine qui sont particulièrement d'actualité. ...
L'euthanasie et le suicide assisté
51. Il existe un cas particulier d'atteinte à la dignité humaine, plus silencieux mais qui gagne beaucoup de terrain. Il a la particularité d'utiliser une conception erronée de la dignité humaine pour la retourner contre la vie elle-même. Cette confusion, très répandue aujourd'hui, apparaît au grand jour lorsque l'on parle d'euthanasie. Par exemple, les lois qui reconnaissent la possibilité de l'euthanasie ou du suicide assisté sont parfois appelées “lois sur le droit de mourir dans la dignité” (“death with dignity acts”). L'idée que l'euthanasie ou le suicide assisté sont compatibles avec le respect de la dignité de la personne humaine est largement répandue. Face à ce constat, il faut réaffirmer avec force que la souffrance ne fait pas perdre à la personne malade la dignité qui lui est propre de manière intrinsèque et inaliénable, mais qu'elle peut devenir une occasion de renforcer les liens d'appartenance mutuelle et de prendre conscience de la valeur de chaque personne pour l'ensemble de l'humanité.
52. Il est certain que la dignité de la personne malade dans un état critique ou terminal exige de chacun les efforts appropriés et nécessaires pour soulager ses souffrances par des soins palliatifs appropriés et en évitant tout acharnement thérapeutique ou toute intervention disproportionnée. Ces soins répondent au « devoir constant de comprendre les besoins du malade : besoins d’assistance, soulagement de la douleur, besoins émotionnels, affectifs et spirituels ». Mais un tel effort est tout à fait différent, distinct, et même contraire à la décision d'éliminer sa propre vie ou la vie d'autrui sous le poids de la souffrance. La vie humaine, même dans sa condition douloureuse, est porteuse d'une dignité qui doit toujours être respectée, qui ne peut être perdue et dont le respect reste inconditionnel. En effet, il n'y a pas de conditions sans lesquelles la vie humaine cesse d'être digne et peut donc être supprimée : « la vie a la même dignité et la même valeur pour tous : le respect de la vie de l'autre est le même que celui que l'on doit à sa propre existence ». Aider la personne suicidaire à mettre fin à ses jours est donc une atteinte objective à la dignité de la personne qui le demande, même s'il s'agit de réaliser son souhait : « nous devons accompagner les personnes jusqu'à la mort, mais ne pas la provoquer ni favoriser aucune forme de suicide. Je rappelle que le droit aux soins et aux traitements pour tous doit toujours être prioritaire, afin que les plus faibles, notamment les personnes âgées et les malades, ne soient jamais écartés. En effet, la vie est un droit, non la mort, celle-ci doit être accueillie, non administrée. Et ce principe éthique concerne tout le monde, pas seulement les chrétiens ou les croyants ».[96] Comme cela a déjà été dit, la dignité de chaque personne, même faible ou souffrante, implique la dignité de tous.
La mise au rebut des personnes handicapées
53. L'un des critères permettant de vérifier l'attention réelle portée à la dignité de chaque individu est, bien entendu, l'attention portée aux plus défavorisés. Notre époque, malheureusement, ne se distingue guère par une telle attention : une culture du déchet est en train de s'imposer. Pour contrer cette tendance, la condition de ceux qui se trouvent dans une situation de déficit physique ou psychique mérite une attention et une sollicitude particulières. Cette condition de vulnérabilité particulière] si présente dans les récits évangéliques, interroge universellement ce que signifie être une personne humaine, précisément à partir d'un état de déficience ou de handicap. La question de l'imperfection humaine a également des implications évidentes d'un point de vue socioculturel, dans la mesure où, dans certaines cultures, les personnes handicapées souffrent parfois de marginalisation, voire d'oppression, étant traitées comme de véritables “déchets”. En réalité, tout être humain, quelle que soit sa condition de vulnérabilité, reçoit sa dignité du fait même qu'il est voulu et aimé par Dieu. Pour ces raisons, l'inclusion et la participation active à la vie sociale et ecclésiale de tous ceux qui sont, d'une manière ou d'une autre, marqués par la fragilité ou le handicap, devraient être encouragées autant que possible.
54. Dans une perspective plus large, il convient de rappeler que la « charité, cœur de l’esprit de la politique, est toujours un amour préférentiel pour les derniers qui anime secrètement toutes les actions en leur faveur. […] “Prendre soin de la fragilité veut dire force et tendresse, lutte et fécondité, au milieu d’un modèle fonctionnaliste et privatisé qui conduit inexorablement à la ‘culture du déchet’. [… Cela] signifie prendre en charge la personne présente dans sa situation la plus marginale et angoissante et être capable de l’oindre de dignité” On crée ainsi, bien entendu, une activité intense, car “tout doit être fait pour sauvegarder le statut et la dignité de la personne humaine” ».
Source : vatican.va
par Emmanuelle Réju, 11/03/2024, extraits
La présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), Claire Fourcade dit sa consternation et sa tristesse après les annonces du président Macron sur le projet de loi la fin de vie qui ouvre la voie à une « aide à mourir ».
La Croix : Quel est selon vous le sens du projet de loi sur la fin de vie qu’Emmanuel Macron vient de présenter dans l’interview conjointe accordée à notre journal et à Libération ?
Claire Fourcade : Le projet de loi parle « d’aide à mourir » mais il faut le relire en utilisant les mots qui permettront de décrire la réalité. Il s’agit clairement de suicide assisté et d’euthanasie sur décision médicale, sans même qu’une limite claire soit tracée entre les deux. C’est d’autant plus grave que, dans tous les pays où ces deux dispositifs sont légalisés, l’euthanasie devient plus que majoritaire, hégémonique. Le Canada a ainsi enregistré trois suicides assistés en 2022 pour 13 000 euthanasies.
Au-delà de cette confusion lexicale, ce nouveau « modèle français de fin de vie », selon l’expression du chef de l’État, pose d’autres questions. Notamment celle des conditions d’accès présentées comme « strictes » mais qui, au vu des expériences étrangères, seront nécessairement provisoires. En outre, le processus envisagé permet, en outre, que le geste final soit effectué par le patient lui-même, un personnel soignant, médecin ou infirmier, mais aussi un tiers de confiance. Or, aucun pays au monde n’a autorisé l’administration de la substance létale par un proche.
Le chef de l’État a annoncé un système bien éloigné des besoins des patients et des réalités des soignants. L’aide à mourir, c’est ce que nous faisons tous les jours en soins palliatifs. Dire que, par ce texte, nous allons découvrir la fraternité est méprisant pour le travail que nous effectuons.
Ce projet de loi va bouleverser la notion du soin sans que ce soit assumé, puisque le président de la République évoque pour en parler les termes de fraternité et de solidarité. Il ne dit d’ailleurs pas un mot des réticences exprimées par une immense majorité de soignants. Nous, soignants, ne voulons pas avoir à décider de qui doit vivre et de qui peut mourir. Nous ne voulons pas de ce pouvoir de décision.
Le président de la République confirme que le projet de loi contiendra un volet portant sur les soins palliatifs. Est-ce pour vous un progrès ?
C.F. : C’est un piège, à double titre. On n’arrête pas de nous dire que le développement des soins palliatifs est une priorité et une urgence absolue ! Or le trajet parlementaire du projet de loi ne commencera qu’en mai et va durer des mois… Une grande ambition en la matière devrait être un préalable. Le Comité consultatif national d’éthique avait même conditionné toute évolution législative à la mise à disposition de soins palliatifs pour tous.
Mais de quelle ambition parle le président quand il évoque la « stratégie décennale » qui doit être bientôt présentée ? Quand on regarde l’enveloppe qui lui sera dédiée, les promesses faites paraissent dérisoires. Le président de la République évoque un milliard d’euros de plus en dix ans, soit 6 % d’augmentation par an par rapport au budget actuel. Cela représente 1,5 euro par Français et par an. Un montant qui couvrira à peine l’inflation et l’augmentation du nombre de personnes à prendre en charge en raison du vieillissement de la population.. Or, actuellement, 50 % des patients meurent sans avoir eu accès à un accompagnement adapté faute d’une offre de soins suffisante. 500 personnes par jour ! On nous promet une révolution, je crains que ce soit à peine une évolution.
Enfin, lier dans un même texte un volet sur la mort provoquée et un autre sur les soins palliatifs est une restriction à la liberté parlementaire. Comment en effet ne pas voter un texte qui propose de développer les soins palliatifs, ce qui met tout le monde d’accord ?
Certaines de vos demandes ou inquiétudes ont-elles été prises en compte au fil de vos échanges avec les pouvoirs publics ?
C.F. : Nous n’avons eu d’échanges avec aucun membre de l’exécutif depuis le 6 septembre 2023. Dans nos échanges précédents, durant l’été, aucun texte n’a jamais été mis sur la table. Le seul dont nous ayons eu connaissance est celui qui a fuité en décembre dernier, qui montrait que nos inquiétudes n’avaient pas été prises en compte. Désormais il est parfaitement clair que nous n’avons pas été entendus.
Source : la-croix.com
11 février 2024
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul ».
Soigner le malade en soignant les relations
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gn 2, 18). Dès le début, Dieu, qui est amour, a créé l'être humain pour la communion, en inscrivant dans son être la dimension des relations. Ainsi, notre vie, modelée à l'image de la Trinité, est appelée à se réaliser pleinement dans le dynamisme des relations, de l'amitié et de l'amour réciproque. Nous sommes créés pour être ensemble, et non pour être seuls. Et c'est justement parce que ce projet de communion est inscrit si profondément dans le cœur de l'homme que l'expérience de l'abandon et de la solitude nous effraie et est douloureuse, voire inhumaine. Elle l’est encore plus dans les moments de fragilité, d'incertitude et d'insécurité, souvent provoqués par l'apparition d'une maladie grave.
Je pense, par exemple, à ceux qui se sont retrouvés terriblement seuls durant la pandémie de Covid-19 : les patients qui ne pouvaient pas recevoir de visites, mais aussi les infirmiers, les médecins et le personnel de soutien, tous débordés et enfermés dans des salles d'isolement. Et bien sûr, n'oublions pas ceux qui ont dû affronter l'heure de la mort tout seuls, soignés par le personnel de santé mais loin de leurs familles.
En même temps, je partage avec douleur la détresse et la solitude de ceux qui, à cause de la guerre et de ses conséquences tragiques, se retrouvent sans soutien ni assistance : la guerre est la plus terrible des maladies sociales et les personnes les plus fragiles en paient le prix le plus élevé.
Il faut cependant souligner que même dans les pays qui jouissent de la paix et de ressources plus importantes, le temps de la vieillesse et de la maladie est souvent vécu dans la solitude et parfois même dans l'abandon. Cette triste réalité est avant tout une conséquence de la culture de l'individualisme, qui exalte la performance à tout prix et cultive le mythe de l'efficacité, devenant indifférente et même impitoyable lorsque les personnes n'ont plus la force nécessaire pour suivre le rythme. Elle devient alors une culture du rejet, dans laquelle « les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger, surtout celles qui sont pauvres ou avec un handicap, si elles “ne servent pas encore” – comme les enfants à naître –, ou “ne servent plus” – comme les personnes âgées » (Enc. Fratelli tutti, n. 18). Malheureusement, cette logique imprègne également certains choix politiques, qui ne mettent pas au centre la dignité de la personne humaine et ses besoins, et ne favorisent pas toujours les stratégies et les ressources nécessaires pour garantir à chaque être humain le droit fondamental à la santé et à l'accès aux soins. Dans le même temps, l'abandon des personnes fragiles et leur solitude sont également favorisés par la réduction des soins aux seuls services de santé, sans que ceux-ci soient judicieusement accompagnés d'une “alliance thérapeutique” entre médecin, patient et membre de la famille.
Cela nous fait du bien de réentendre cette parole biblique : il n'est pas bon que l'homme soit seul ! Dieu la prononce au tout début de la création et nous révèle ainsi le sens profond de son projet pour l'humanité mais, en même temps, la blessure mortelle du péché, qui s'introduit en générant soupçons, fractures, divisions et, donc, isolement. Il affecte la personne dans toutes ses relations : avec Dieu, avec elle-même, avec les autres, avec la création. Cet isolement nous fait perdre le sens de l'existence, nous prive de la joie de l'amour et nous fait éprouver un sentiment oppressant de solitude dans tous les passages cruciaux de la vie.
Frères et sœurs, le premier soin dont nous avons besoin dans la maladie est une proximité pleine de compassion et de tendresse. Prendre soin de la personne malade signifie donc avant tout prendre soin de ses relations, de toutes ses relations : avec Dieu, avec les autres – famille, amis, personnel soignant –, avec la création, avec soi-même. Est-ce possible ? Oui, c'est possible et nous sommes tous appelés à nous engager pour que cela devienne réalité. Regardons l'icône du Bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37), sa capacité à ralentir son rythme et à se faire proche, la tendresse avec laquelle il soulage les blessures de son frère souffrant.
Rappelons-nous cette vérité centrale de notre vie : nous sommes venus au monde parce que quelqu'un nous a accueillis, nous sommes faits pour l'amour, nous sommes appelés à la communion et à la fraternité. Cette dimension de notre être nous soutient particulièrement dans les moments de maladie et de fragilité, et c'est la première thérapie que nous devons adopter tous ensemble pour guérir les maladies de la société dans laquelle nous vivons.
À vous qui vivez la maladie, qu'elle soit passagère ou chronique, je voudrais dire : n'ayez pas honte de votre désir de proximité et de tendresse ! Ne le cachez pas et ne pensez jamais que vous êtes un fardeau pour les autres. La condition des malades nous invite tous à freiner les rythmes exaspérés dans lesquels nous sommes plongés et à nous redécouvrir.
Dans ce changement d’époque que nous vivons, nous, chrétiens, sommes particulièrement appelés à adopter le regard compatissant de Jésus. Prenons soin de ceux qui souffrent et qui sont seuls, peut-être marginalisés et rejetés. Avec l'amour mutuel, que le Christ Seigneur nous donne dans la prière, en particulier dans l'Eucharistie, guérissons les blessures de la solitude et de l'isolement. Et ainsi, coopérons pour contrer la culture de l'individualisme, de l'indifférence, du rejet, et pour faire grandir la culture de la tendresse et de la compassion.
Les malades, les fragiles, les pauvres sont au cœur de l'Église et doivent aussi être au centre de nos attentions humaines et de nos sollicitudes pastorales. Ne l'oublions pas ! Et confions-nous à la Très Sainte Vierge Marie, Santé des malades, pour qu'elle intercède pour nous et nous aide à être des artisans de proximité et de relations fraternelles.
Rome, Saint-Jean-de-Latran, 10 janvier 2024
FRANÇOIS
Source : vatican.va
Ô Marie,
aurore du monde nouveau,
Mère des vivants,
nous te confions la cause de la vie :
regarde, ô Mère, le nombre immense
des enfants que l'on empêche de naître,
des pauvres pour qui la vie est rendue difficile,
des hommes et des femmes
victimes d'une violence inhumaine,
des vieillards et des malades tués
par l'indifférence
ou par une pitié fallacieuse.
Fais que ceux qui croient en ton Fils
sachent annoncer aux hommes de notre temps
avec fermeté et avec amour
l'Évangile de la vie.
Obtiens-leur la grâce de l'accueillir
comme un don toujours nouveau,
la joie de le célébrer avec reconnaissance
dans toute leur existence
et le courage d'en témoigner
avec une ténacité active, afin de construire,
avec tous les hommes de bonne volonté,
la civilisation de la vérité et de l'amour,
à la louange et à la gloire de Dieu
Créateur qui aime la vie.
Prière de Jean-Paul II à Marie pour la vie, encyclique Evangelium Vitæ
par Gènéthique, 14/11/2023
L’Association médicale américaine (AMA) a procédé à un nouveau vote pour abroger sa politique actuelle contre le suicide assisté. Toutefois, pour la quatrième fois, les délégués ont refusé de revoir cette position.
Ainsi, la politique actuelle reste en place. Elle stipule notamment que « l’euthanasie est fondamentalement incompatible avec le rôle du médecin de guérir ». En outre, elle « serait difficile ou impossible à contrôler et présenterait de graves risques pour la société » avertit l’AMA. En effet, « l’euthanasie pourrait facilement être étendue aux patients incapables et à d’autres populations vulnérables ».
« L’implication des médecins dans l’euthanasie renforce l’importance de son interdiction éthique », insiste l’Association. « Le médecin qui pratique l’euthanasie assume une responsabilité unique dans l’acte de mettre fin à la vie du patient ».
Ne pas abandonner les patients en fin de vie
« Au lieu de s’engager dans l’euthanasie, les médecins doivent répondre de manière agressive aux besoins des patients en fin de vie », interpelle l’AMA. Ils « ne doivent pas abandonner un patient lorsqu’il est établi qu’une guérison est impossible », « doivent respecter l’autonomie du patient » et « assurer une bonne communication et un soutien émotionnel ». Enfin, les praticiens doivent apporter aux patients « des soins de confort appropriés et un contrôle adéquat de la douleur ».
Une vision partagée récemment par le Conseil danois d’éthique.
L’Association médicale américaine également refusé de remplacer le terme de « suicide assisté » par « aide médicale à mourir ».
Source : genethique.org
Le Pape François lors de son discours conclusif des Rencontres méditerranéennes au palais du Pharo de Marseille, où se trouvait le président français Emmanuel Macron :
23/09/2023, extrait
"Qui écoute les gémissements des personnes âgées isolées qui, au lieu d'être valorisées, sont parquées dans la perspective faussement digne d'une mort douce, en réalité plus salée que les eaux de la mer ? Qui pense aux enfants à naître, rejetés au nom d'un faux droit au progrès, qui est au contraire une régression de l'individu ?"
Source : vatican.va
23/09/2023 (extrait)
Clément Melki de l'Agence France-Presse (AFP)
Bonsoir, Saint-Père. Vous avez rencontré Emmanuel Macron ce matin après avoir exprimé votre désaccord concernant l'euthanasie. Le gouvernement français s'apprête à adopter une loi controversée sur la fin de vie, pourriez-vous nous dire ce que vous avez dit au Président français à ce sujet ? Et si vous pensez pouvoir lui faire changer d'avis ? Je vous remercie.
Pape François
Nous n'en avons pas parlé aujourd'hui, mais nous en avons parlé lors de l’autre visite, lorsque nous nous sommes rencontrés, et je me suis exprimé clairement lorsqu'il est venu au Vatican.
Je lui ai dit clairement mon opinion, clairement : on ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin, on ne joue pas. Et ce n'est pas mon avis, c'est qu'il faut protéger la vie ! Parce que tu finiras avec cette politique de sans-douleur, d’euthanasie humaniste...
À ce propos, je voudrais réitérer l'invitation à lire un livre : il s'agit d'un roman de 1907, intitulé "Le seigneur du monde" The Lord of the World ou The Lord of the Earth, qui porte les deux titres. L'auteur est Benson, un écrivain futuriste : il montre comment les choses seront à la fin. Tout est... on supprime les différences, toutes ; et on supprime les douleurs, toutes ; et l'euthanasie est l’une de ces choses : la mort douce ; et la sélection avant la naissance... Cela nous montre comment cet homme avait vu d’avance les conflits actuels.
Aujourd'hui, prenons garde aux colonisations idéologiques qui détruisent la vie humaine, qui vont contre la vie humaine.
Aujourd'hui, on supprime la vie des grands-parents, par exemple, alors que la richesse humaine passe par le dialogue des petits-enfants avec les grands-parents. On supprime, ils sont vieux, ils ne servent à rien. On ne joue pas avec la vie.
Cette fois-ci, je n'en ai pas parlé avec le président, mais la dernière fois oui, lorsqu'il est venu, et j'ai dit ce que je pensais : on ne joue pas avec la vie. Qu'il s'agisse de la loi interdisant à un enfant de grandir dans le ventre de sa mère ou de la loi sur l'euthanasie en cas de maladie ou de vieillesse.
Et je ne dis pas que c'est une question de foi, non, c'est une chose humaine, humaine. Il s’agit d’une forme hideuse de compassion. Aujourd'hui, la science est parvenue à faire en sorte que certaines maladies douloureuses soient moins douloureuses et les accompagne de nombreux médicaments. Mais avec la vie, on ne joue pas. Avec la vie, on ne joue pas.
Source : vatican.va
« À l’occasion de la prochaine solennité du 15 août, je porte dans ma prière, de manière particulière, la France, dont la Vierge de l’Assomption est la Patronne.
Que Notre-Dame garde toujours ses enfants dans la foi, et qu’elle les aide à construire leur vie et leur société sur le Roc qu’est le Christ, unique espérance des Nations.
Que Dieu vous bénisse ! »
Pape François
par la Société Française de Soins Palliatifs
L’avis du CCNE ouvre la porte à un changement éthique majeur
Représentantes des soignants engagés quotidiennement dans l'accompagnement et les soins auprès des personnes en fin de vie, les sociétés savantes, organisations professionnelles et associations cosignataires de ce communiqué prennent acte de la publication de l’avis n°139 du CCNE rendu ce 13 septembre 2022.
Si le CCNE tente de concilier l’impératif de solidarité avec celui d’autonomie de décision, il apparait clairement qu’il propose un nouveau paradigme où, dans certaines situations, l’éthique collective pourrait s’effacer devant la demande individuelle.
Reposant justement sur des principes de solidarité inconditionnelle vis-à-vis des patients, nos pratiques soignantes d'aujourd’hui s'inscrivent dans une déontologie et une éthique médicale collégiale claire, caractérisée par une longue continuité historique. Avec le changement de paradigme envisagé par le CCNE, c’est cette continuité qui pourrait demain être rompue.
Les conséquences de ce changement seraient donc majeures sur l'engagement soignant si la loi leur demandait in fine d'être acteurs de la mise en œuvre d’une forme d’euthanasie ou de suicide
médicalement assisté. Conscients de l’injonction qui pourrait nous être faite demain, nous nous saisissons d’une réflexion éthique et pratique indépendante. Celle-ci aura pour but d’explorer et de partager les conséquences concrètes qu’une légalisation du suicide médicalement assisté ou de l’euthanasie aurait sur nos pratiques soignantes.
Nous relevons enfin dans cet avis du CCNE l’absence de consensus sur ce sujet, matérialisé par la présence d’un avis de réserve et des divergences entre les membres signataires de l’avis majoritaire. Cette absence de consensus témoigne de la complexité de la prise en charge des personnes en fin de vie et devra être prise en compte dans les futurs débats.
Source : sfap.org
par la Conférence des évêques de France, 28/03/2023
Réunis à Lourdes, lieu d’espérance et de paix, où les personnes malades et handicapées sont à la première place, les évêques du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France ont voulu exprimer l’attention avec laquelle ils suivent le débat en cours sur le juste accompagnement de la fin de vie dans notre pays.
Nous sommes profondément sensibles aux souffrances et aux angoisses des malades, des familles et des aidants qui connaissent des situations humaines et médicales particulièrement éprouvantes. Beaucoup de fidèles catholiques se tiennent à leur côté dans les aumôneries d’hôpitaux ou de maisons de retraite, en leur rendant visite à domicile, ou en s’impliquant dans des associations non confessionnelles d’accompagnement des soins palliatifs. Avec eux, grâce à eux, nous avons pleinement conscience que notre société doit encore progresser dans l’accompagnement de la fin de vie et de la grande fragilité.
Nous sommes impressionnés par le dévouement et la compétence des personnels soignants, malgré les difficultés humaines et économiques considérables auxquelles ils doivent aujourd’hui faire face. Nous tenons à saluer le développement encore insuffisant mais significatif des soins palliatifs. Certes, les déserts palliatifs sont encore trop nombreux, la culture palliative n’est pas assez valorisée durant les études médicales, les soins palliatifs doivent encore progresser pour les nourrissons et les enfants. Mais une véritable dynamique palliative, faite d’attention à chaque personne dans son unité et avec son entourage, contribue notablement à l’humanité de notre société.
Nous entendons de très nombreux soignants affirmer vigoureusement que « la main qui prend soin ne peut en aucun cas être celle qui donne la mort ». Nous entendons plusieurs observateurs de notre société, aux opinions philosophiques et aux appartenances religieuses diverses, mettre en garde contre l’injonction de renoncer à vivre que ferait peser sur les personnes fragiles la facilité légale et économique de « l’aide active à mourir ». Nous entendons la révolte, la colère, le sentiment d’injustice qui retentissent face à la souffrance et à la mort comme des appels à une plus grande fraternité et comme la recherche d’une espérance dont nous désirons témoigner, mais en aucun cas comme une légitimation de l’euthanasie ou du suicide assisté.
Voilà pourquoi nous souhaitons que le débat en cours sur la fin de vie constitue l’occasion positive d’un progrès significatif de l’accompagnement et de la prise en charge notamment de la dépendance due au grand âge dans notre pays. Beaucoup de projets législatifs dans ce domaine ne sont malheureusement pas encore allés jusqu’au bout de leurs promesses. Le débat sur le « suicide assisté » pose aussi la question globale de notre engagement collectif pour la prévention du suicide.
Notre époque est marquée par un mélange de négation de la mort et de fascination pour la mort : comment mieux assumer socialement le terme naturel de l’existence terrestre ?
Nous aimons et nous croyons à la liberté. Mais nous affirmons qu’elle ne peut se déployer que si la valeur de la vie de chacun est pleinement reconnue et respectée. C’est dans ce cadre protecteur qu’il convient de mettre en œuvre tous les chemins possibles d’aide active à vivre. Plus que jamais, ce qui peut unir et apaiser notre société si violemment fracturée, comme le montrent les conflits sociaux de ces jours, c’est la vérité de notre engagement collectif pour la fraternité. Voilà ce que, dans la lumière toute proche de Pâques, nous voulons partager avec toute notre société.
Source : eglise.catholique.fr
par Maximilien Bernard, 26/03/2023
Le diocèse de Paris a réalisé un livret de 12 pages sur la fin de vie pour informer, former et « porter résolument, auprès du plus grand nombre, le témoignage pas simplement énoncé mais surtout vécu (…) de la dignité inaltérable de la vie humaine dont le Seigneur nous a fait le cadeau » comme l’indique Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, dans son éditorial.
Ce livret propose des repères doctrinaux ainsi que des témoignages. Extrait :
Dans l’encyclique “Evangelium Vitae”, saint Jean-Paul II a écrit: « l’euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine ». Les évêques français ont plusieurs fois souligné combien l’euthanasie s’oppose à la fraternité. Si je choisis de mourir parce que je me sens trop vieux, j’envoie à tous ceux qui sont plus vieux que moi le signal qu’ils doivent mourir.
Source : riposte-catholique.fr
par Jean-Marie Dumont, 17/02/2023
Dans un appel publié le 17 février par Le Figaro, treize organisations représentant 800.000 professionnels de santé affirment leur refus « catégorique » de l’euthanasie et du suicide assisté.
L’euthanasie ne peut en aucun cas être considérée comme un « soin » et sa légalisation serait une « transgression éthique majeure » : c’est ce qu’affirment treize organisations et sociétés savantes, représentant 800.000 soignants français, dans un appel rendu public par Le Figaro le 17 février. « L’ensemble des professionnels de santé interrogés refusent catégoriquement la démarche euthanasique », affirme ce document de vingt-six pages très argumenté qui rappelle ces quelques mots du serment d’Hippocrate : « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément ». Une déclaration très importante qui confirme l’opposition massive du secteur de la santé au projet de légaliser l’euthanasie et le suicide assisté actuellement poussé par certains responsables politiques et qui est au cœur de la Convention citoyenne sur la fin de vie.
Une prise de position « interprofessionnelle »
Ce document est le fruit d’une réaction collective à l’avis 139 du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE). Dans ce texte publié en septembre, celui-ci avait affirmé que l’euthanasie et le suicide assisté pourraient être des actes « éthiques ». Prenant acte d’un « changement majeur d’approche » et de sa « rupture claire » par rapport aux avis précédents, les treize organisations ont souhaité réfléchir aux conséquences « éthiques et pratiques » qu’aurait sur la pratique des soignants « la mise en œuvre d’une forme de mort médicalement administrée » et recueillir l’avis de leurs membres. Ces « réflexions éthiques interprofessionnelles », co-signées notamment par le Conseil national professionnel infirmier, mais aussi plusieurs organismes représentant les professionnels de l’oncologie ou du grand âge, en sont le résultat.
Une « injonction de mort » sur les plus vulnérables
Plusieurs axes majeurs ressortent de cette enquête destinée à « informer le législateur et l’opinion publique » des effets d’une légalisation de la « mort médicalement administrée » sur les « pratiques soignantes ». Car ce sont elles qui sont concernées en premier lieu, que ce soit pour pratiquer l’acte de mise à mort (euthanasie) ou pour prescrire le produit létal (suicide assisté). Outre la fragilisation des équipes soignantes déjà très secouées par un système en crise, une telle légalisation « conduirait inévitablement le législateur à subvertir la notion même de soin », affirme le document. En « brisant » la déontologie médicale, elle conduirait à un « glissement éthique majeur », en créant une véritable « injonction de mort » sur « les personnes les plus vulnérables ». « Une légalisation d’une forme de mort médicalement assistée emporterait une modification essentielle de l’éthique soignante » et « transformerait fondamentalement la définition du soin ».
La contradiction entre la prévention du suicide et l’autorisation du suicide assisté
L’une des parties du document est consacrée aux demandes de mort, problématique bien connue des professionnels de santé. « Tous les professionnels de santé s’accordent sur la nécessaire mise en œuvre d’une écoute active et soutenante de ces demandes », affirme le texte qui rappelle que celle-ci permet dans la plupart des cas d’identifier les origines de cette demande et, en les traitant par le soin, de les réduire et de les faire disparaître. Il souligne aussi l’ambivalence des demandes et le caractère « changeant » de la volonté, « spécialement lorsque la personne est confrontée à un pronostic vital engagé à moyen ou court terme ». Face aux situations « très rares » où des patients, en pleine conscience et correctement soignés, demanderaient « à un autre citoyen de transgresser sa déontologie ainsi que le Code pénal pour répondre à son souhait », les organisations signataires estiment que la « réponse positive à cette demande ne relève pas du soin » et que le « cadre normatif et éthique clair », « garantie du bon fonctionnement du système de santé » ne doit pas être remis en question. Illustration de cette affirmation : le suicide, qui fait l’objet d’une importante politique de prévention, alors qu’en France chaque année entre 80.000 et 90.000 personnes sont hospitalisées des suites d’une tentative de suicide. Comment les professionnels de santé pourraient-ils concilier l’injonction simultanée à soigner les auteurs de tentatives de suicide manquées et à satisfaire la demande d’un patient désireux d’avoir recours au suicide assisté ?
L’opposition particulièrement forte des professionnels des EHPAD
« L’acte de donner la mort » ne peut en aucun cas devenir légal, affirment les treize organisations, alignées dans un même rejet. Certains pans du monde médical sont encore plus vent debout que d’autres. C’est le cas, indique le document, des professionnels de santé travaillant dans les EHPAD, « qui sont régulièrement confrontés aux demandes de mort de leurs patients », dont ils s’attachent alors à prendre soin au mieux pour que cette pulsion de mort se dissipe. « Pour ces professions, l’opposition à une légalisation de l’euthanasie est particulièrement marquée » et l’avis du CCNE prétendant que le suicide assisté et l’euthanasie pourraient être éthique a suscité chez elles « de nombreuses réactions de révolte, de colère, de rejet ». Les légaliser enverrait un message « insoutenable » aux personnes âgées dépendantes et aux professionnels de santé qui en prennent soin.
Source : famillechretienne.fr
par Génèthique, 07/11/2022
En Suisse, les maisons de retraite et de soins privées zurichoises ont été autorisées à ne pas pratiquer de suicides assistés si elle le souhaitent. Une décision du Grand Conseil du 31 octobre introduit en effet « une exception à la réglementation ». Elle s’applique également aux établissements du canton subventionnés par les pouvoirs publics.
Ces institutions privées peuvent désormais refuser l’accès aux membres des associations Exit ou Dignitas. Les résidents demandant que l’on mette fin à leurs jours devront quitter l’établissement.
Source : genethique.org
par Famille Chrétienne, 11/10/2022
Deux affaires récentes jettent une lumière crue sur l’euthanasie en Belgique, alors que ce pays est érigé en « modèle » par les tenants de sa légalisation en France.
La Cour européenne des droits de l’homme a jugé que la loi belge ne garantit pas l’impartialité du contrôle des euthanasies.
Shanti De Corte avait 23 ans. Elle avait survécu aux attentats terroristes à l’aéroport de Bruxelles en 2016. Mais le 7 mai dernier, un médecin l’a tuée par euthanasie, comme l’autorise la loi belge, pour mettre fin à ses souffrances psychologiques. Sa jeunesse et le fait qu’un médecin ait réalisé ce que le terrorisme islamiste n’avait pas réussi à faire ont jeté une lumière crue sur la réalité de l’euthanasie en Belgique, où un patient dépressif (et même un mineur, depuis 2014) peut demander à un médecin de le tuer.
Cette nouvelle a jeté un certain trouble chez les partisans de la légalisation de l’euthanasie en France, car ils citent à longueur de temps la Belgique comme leur modèle. Pour sa première visite au titre de superviseur de la convention citoyenne qui se déroulera du 9 décembre 2022 au 19 mars 2023, Olivier Véran s’est lui-même rendu dans une clinique belge pratiquant l’euthanasie. « Je ne suis pas à l’aise avec le modèle suisse qui est vraiment un suicide assisté », a déclaré Emmanuel Macron le 13 septembre, après avoir affirmé, au cours de sa campagne, lui préférer le « modèle belge ».
Autre histoire revenue dans l’actualité, celle de Madame T. Elle avait 64 ans et était suivie pour dépression chronique depuis quarante ans par différents médecins, mais n’avait jamais été hospitalisée en psychiatrie. L’hôpital, elle le vit pour la première et dernière fois le 19 avril 2012 : un médecin la tua pour mettre fin à ses souffrances psychologiques, sans que ses enfants le sachent, à sa demande. Son fils Tom en fut seulement averti le lendemain par l’hôpital. Le 4 octobre dernier, après plusieurs années de lutte juridique, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) lui a donné en partie raison, condamnant pour la première fois la législation du Royaume belge, où 2 699 personnes ont été tuées par des médecins par euthanasie en 2021 – un chiffre qui a été multiplié par dix en vingt ans.
Repères
• En Belgique, l’euthanasie, acte consistant pour un médecin à « mettre intentionnellement fin à la vie d’une personne à sa demande », a été dépénalisée en 2002.
• 2 699 patients sont morts par euthanasie en 2021 (2,4 % des décès), 27 224 depuis 2002.
• En 2014, une nouvelle loi a aussi autorisé l’euthanasie des mineurs. Trois d’entre eux l’ont été depuis lors. Le plus jeune avait 9 ans.
Dans cet arrêt Affaire Mortier c. Belgique, les sept juges de la troisième section de la CEDH condamnent la loi belge sur un point : le contrôle des euthanasies. La loi prévoit que celui-ci est réalisé seulement a posteriori, par une « commission fédérale de contrôle et d’évaluation ». Celle-ci vérifie si l’euthanasie a été réalisée selon les motifs et la procédure prévus par la loi. Elle est constituée de professeurs et de médecins, dont certains réalisent eux-mêmes des euthanasies. La commission est ainsi parfois amenée à examiner la conformité d’euthanasies qu’ont réalisées certains de ses membres. C’est ce qui s’est produit dans le cas de Madame T., puisque le médecin l’ayant euthanasiée – qui est par ailleurs président d’une association prétendant œuvrer pour « une fin digne pour tous » (LEIF), à laquelle Mme T. avait versé 2 500 € peu de temps avant sa mort – siège dans cette commission. La CEDH juge que « le système de contrôle » établi par la loi belge « n’assure pas l’indépendance » de la commission de contrôle.
Deux « opinions dissidentes »
Sur la question de l’euthanasie en tant que telle, la CEDH est divisée. Cinq des sept juges de la formation estiment que sa dépénalisation ne contredit pas l’article 2 de la Convention. Un raisonnement d’autant plus paradoxal que celui-ci dispose que « la mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement », alors que l’euthanasie est définie par la loi belge comme « l’acte de mettre fin intentionnellement à la vie d’une personne à la demande de celle-ci ». L’arrêt contient cependant deux « opinions dissidentes », de la juge espagnole María Elosegui et du juge chypriote Georgios Serghides. « Aucune forme d’euthanasie, affirme ce dernier, ni aucun cadre législatif entourant pareille pratique – quelles qu’en soient les qualités ou les “garanties” associées – ne peuvent préserver le droit à la vie consacré par l’article 2 de la Convention : le but de l’euthanasie est de mettre fin à la vie, tandis que celui de l’article 2 est de la préserver et de la protéger. Je pense humblement qu’au contraire, toute forme d’euthanasie ou de cadre législatif entourant pareille pratique non seulement serait dépourvue de base légale au regard de la Convention, mais aussi serait contraire au droit fondamental de la Convention que constitue le droit à la vie. »
Jean-Marie Dumont
Source : famillechretienne.fr
par Samuel Pruvot, 23/09/2022, extrait
La question se pose avec acuité aujourd’hui pour certains de nos proches et demain pour nous-mêmes.
Tout faire humainement, quand il n’y a plus rien à faire médicalement, c’est la ligne de conduite de nombreux soignants, dont Élisabeth de Courrèges. Cette jeune ergothérapeute nous raconte comment elle a accompagné de nombreuses personnes en fin de vie, les aidant avec discrétion à s’approcher paisiblement du seuil ultime.
Ses armes peuvent paraître dérisoires face au tragique des situations – un air de piano ou une parole d’encouragement –, mais elle a vu la demande insistante de mourir de certains malades s’estomper peu à peu. Les soins palliatifs n’ont pas la prétention de rendre la vie aux personnes mais de prendre soin de leur humanité.
Jusqu’au bout. Ce progrès sans majuscule est indispensable, aux antipodes de l’euthanasie qui tue.
Source : famillechretienne.fr
par le Réseau Mondial de Prière du Pape (Apostolat de la Prière), 30/06/2022
Ce mois-ci, le Pape nous parle à la première personne pour nous transmettre son intention de prière : il fait partie des personnes âgées, un groupe qui n’a « jamais été aussi nombreux dans l’histoire de l’humanité ». La société, nous dit François, leur offre « de nombreuses propositions d’assistance pour vivre la vieillesse mais peu de projets d’existence », oublieuse de la grande contribution que les personnes âgées peuvent encore apporter. Elles « sont le pain qui nourrit nos vies et la sagesse cachée d’un peuple » ajoute le Pape qui nous invite à « les fêter » lors de la « Journée qui leur est consacrée » : la Journée Mondiale des Grands-Parents et des personnes âgées. Partager cette vidéo revient à les remercier pour tout ce qu’elles sont et font dans nos familles.
« Nous ne pouvons pas parler de la famille sans parler de l’importance que les personnes âgées ont parmi nous.
Nous n’avons jamais été aussi nombreux dans l’histoire de l’humanité, et nous ne savons pas comment bien gérer cette nouvelle étape de la vie. Il y a de nombreuses propositions d’assistance pour vivre la vieillesse mais peu de projets d’existence.
En tant que personnes âgées, nous sommes particulièrement sensibles à l’attention à l’autre, à la réflexion et à l’affection. Nous sommes, ou pouvons devenir, des maîtres de tendresse. Et à quel point !
Dans ce monde habitué à la guerre, nous avons besoin d’une véritable révolution de la tendresse.
À cet égard, nous avons une grande responsabilité envers les nouvelles générations.
Souvenons-nous que les grands-parents et les personnes âgées sont le pain qui nourrit nos vies et la sagesse cachée d’un peuple. Et c’est parce qu’il convient de les fêter, que j’ai instauré une journée qui leur est consacrée.
Prions pour les personnes âgées, afin qu’elles se transforment en maîtres de tendresse et que leur expérience et leur sagesse aident les plus jeunes à regarder l'avenir avec espérance et responsabilité » .
Source : popesprayer.va/fr/
"Prions pour que la peine de mort, qui porte atteinte à l’inviolabilité et à la dignité de la personne, soit abolie dans la législation de tous les pays du monde."
Il y a de nombreuses raisons de dire « NON » à la peine de mort. Elle n’est pas juste, car « n’offre pas de justice aux victimes, mais elle encourage au contraire la vengeance. Et cela empêche toute possibilité de réparer une éventuelle erreur judiciaire ». Elle est moralement inadéquate, car elle « détruit le don le plus important que nous ayons reçu: la vie ». Et, comme nous le rappelle François, « à la lumière de l’Évangile, la peine de mort est inadmissible ». Ne restons pas indifférents aux législations qui, dans certaines parties du monde, autorisent encore la peine de mort. Joignons-nous à l’appel du Saint-Père en partageant cette vidéo.
« Chaque jour, de plus en plus de personnes dans le monde disent NON à la peine de mort. Pour l’Église, c’est un signe d’espérance.
D’un point de vue juridique, elle n’est pas nécessaire.
La société peut réprimer efficacement le crime sans priver définitivement celui qui l’a commis de la possibilité de se racheter.
Il doit toujours y avoir une fenêtre d’espoir dans chaque condamnation.
La peine capitale n’offre pas de justice aux victimes, mais elle encourage au contraire la vengeance.
Et cela empêche toute possibilité de réparer une éventuelle erreur judiciaire.
D’autre part, moralement, la peine de mort est inadéquate. Elle détruit le don le plus important que nous ayons reçu : la vie.
N’oublions pas que, jusqu’au dernier moment, une personne peut se convertir et peut changer.
Et, à la lumière de l’Évangile, la peine de mort est inadmissible.
Le commandement « tu ne tueras point » concerne aussi bien l’innocent que le coupable.
J’appelle donc toutes les personnes de bonne volonté à se mobiliser pour obtenir l’abolition de la peine de mort dans le monde entier.
Prions pour que la peine de mort, qui porte atteinte à l’inviolabilité et à la dignité de la personne, soit abolie dans la législation de tous les pays du monde ».
"Je peux vous assurer que ma mémé et ceux que j’ai rencontrés m’ont sortie de ma bulle de certitudes et m’ont donné une sacrée leçon de vie", explique la jeune femme.
par Fiona Lauriol, auteure et autoentrepreneure, 26/01/2022
SANTÉ - Ces derniers jours, il y a une polémique sur, entre autre, Orpéa et Korian. Une enquête de terrain, des investigations avec des témoignages poignants, pour nous montrer ce que nous savons déjà, c’est excellent si nous cherchons la solution; car si ce n’est que pour vilipender ou stigmatiser des enseignes, le personnel, les familles, ça fera comme d’habitude, les gros titres pendant un laps de temps, les ministres joueront les innocents qui ouvrent des enquêtes à tout va pour condamner sans trouver de solutions alternatives, et les candidats à la présidentielle qui s’en donneront à cœur joie pour récolter des voix supplémentaires sans se soucier du fond du problème.
Ce n’est pas cela qu’ont besoin nos parents ou nos grand-parents. Ce n’est guère une question d’argent, vous pourrez en donner à foison que le problème ne serait toujours pas résolu. Ne connaissez-vous point l’adage:“L’argent ne fait pas le bonheur!”? La réelle question à se poser est “Que veulent nos anciens et nous, que voulons-nous lorsque nous seront les anciens?”
La perspective du mur blanc
Mettez-vous dans la peau de votre aïeul que vous placez confortablement dans une chambre hors de prix et que vous lui dites: “Voilà, j’espère que tu es content et que les repas seront bons!” L’image du terminus n’est pas loin, mais vous avez votre vie, le personnel un timing à respecter, le chef d’établissement doit faire tourner la boutique, et votre aïeul pense qu’il n’a plus rien à attendre de cette fin de vie qui va lui paraitre une éternité à fixer son mur blanc.
J’ai eu la merveilleuse expérience de voir avec ma grand-mère le changement s’opérer en elle, dès l’instant où elle a arrêté de fixer ce mur blanc et qu’elle avait enfin de nouvelles perspectives, des tonnes de projets et des aventures à foison. Je ne dis pas qu’il faut tous partir en camping-car avec mémé et pépé, sinon il y aurait trop de monde sur les routes, mais cela m’a ouvert les yeux et m’a donné envie de partager notre aventure.
La richesse des échanges intergénérationnels
J’ai eu la chance d’aller parler de ce road trip “101 ans mémé part en vadrouille” dans un Ehpad Breton avec un des résidents qui voulait tellement partager et s’intégrer à la conversation qu’il insistait pour que je me rende au Monténégro, jusqu’à ce que je le fasse rougir en lui proposant de m’y accompagner, en tout bien tout honneur, cela va de soi. Il y avait également deux amies complices qui chuchotaient d’admiration avec les yeux pétillants et m’applaudissaient à chaque fin de phrase comme pour m’encourager à continuer. Et j’ai eu la sensation, l’espace d’un instant de leur offrir un sujet de conversation qui allait les changer de leur quotidien.
J’ai eu l’honneur, également, de me rendre dans le lycée de Montreuil (93) pour faire le pont entre vieillesse et jeunesse. Leur expliquer ce que j’avais compris, avec mes parents pour leur montrer que même passé 60 ans, on pouvait être fun. Notre trio a fonctionné car ils sont partis avec le sourire et un des jeunes homme est venu remercier mon petit papa en lui disant, je le cite: “Monsieur, je suis fan de vous!”
Que veulent nos anciens?
C’est de cela que les gens ont besoin, de replacer l’humanité dans la société au lieu de diviser sans cesse en créant des différences qui n’ont pas lieu d’être pour fragiliser le système. Pourquoi laisse-t-on nos Présidents au pouvoir à plus de 80 ans si on considère nos “vieux” atteints de sénescence? Pourquoi fait-on confiance à un médecin qui a largement dépassé l’âge de la retraite alors qu’on bébêtifie ceux qu’on place en maison de repos? Et si on considère les seniors pour l’emploi à seulement 57 ans, qu’en est-il de tous ces artistes et ses têtes bien faites, Karl Lagerfeld travaillant encore à 80 ans passés, Line Renaud qui a plus de 90 ans et toujours un peps incroyable, Luc Montagnier qui a reçu à plus de 70 ans le prix Nobel de physiologie et médecine, et que dire de Théodore Monod qui a 91 ans entrepris une dernière fois une méharée. Ne peut-on pas concevoir que nos grand-parents, même s’ils ne reçoivent pas de prix Nobel ou autre, ne sont plus utiles à la société?
Des femmes qui travaillaient en Ehpad sont venues spontanément à moi après avoir entendu parler de mon histoire incroyable avec ma mémé, pour s’excuser et m’expliquer qu’elles n’avaient pas autant de temps qu’elles le souhaiteraient pour s’occuper des patients, elles en pleuraient même et les plus émotives avaient carrément démissionné. Je ne peux que les admirer pour le travail fourni, car ce n’est pas évident de changer une couche et faire la toilette en 12 minutes, et j’en sais quelque chose.
Il y a des familles qui sont déchirées à l’idée même de devoir placer leur grand-père ou grand-mère, mais le travail, les enfants et aucune aide humaine, font qu’ils s’y sentent obligés avec un poids énorme sur le cœur. Je ne peux que comprendre leur peine et le courage nécessaire pour ne pas flancher.
Et les honnêtes gens qui dirigent ces établissements, à la réputation qui égale celle des hospices mais mieux emballée et présentée, et qui œuvrent en jonglant avec le personnel et les résidents, sans qu’on leur offre plus de moyens humains, se demandent pourquoi on s’acharne contre eux, sans chercher à les aider en trouvant la solution. Je ne peux que partager cette question et être révoltée que notre problème de société à ne pas trouver la solution leur soit imputée.
Un jour, ce sera notre tour
À l’heure actuelle, on est tellement happé par la vie que les années défilent sans qu’on en prenne garde, et on râle qu’on n’a jamais assez de temps. Tant et si bien que celui qui prend le temps de vivre acquiert une richesse inestimable, et c’est de ça dont nos grand-parents ont besoin, qu’on leur offre du temps d’écoute, qu’on leur donne des projets à court, moyen ou long terme, qu’on les considère à part entière de la société. Ils ne demandent qu’à vivre, comme vous, comme moi, à rire, à partager, à aider comme ils le peuvent, à servir encore un peu, à trouver sa place et à mourir un jour, mais pas dans ces conditions. La vie est remplie de surprises et les médecins n’ont pas la science infuse. On est encore loin d’avoir maîtriser les facettes du cerveau et on sait que la motivation, la joie, la bonne humeur peuvent, peut-être pas faire disparaitre un carcinome, quoi que, mais égayer les quotidiens.
Oui, il faut se battre pour nos anciens, les protéger et leur offrir des partages. On doit changer notre vision sur la vieillesse en pensant que le confort matériel c’est juste ce dont ils ont besoin, car ce n’est pas parce qu’on a une ride qu’on a un pied dans la tombe, ce n’est pas parce qu’on a des cheveux gris qu’on est has-been, ce n’est pas parce qu’on a cent ans qu’on ne s’éclate pas de rire comme une collégienne, et je peux vous assurer que ma mémé et ceux que j’ai rencontrés m’ont sortie de ma bulle de certitudes et m’ont donné une sacrée leçon de vie.
Alors, c’est très bien de mener des enquêtes pour dénoncer des coupables, c’est très bien de recueillir des témoignages pour expliquer les améliorations nécessaires, mais, il ne faut pas s’arrêter là, il faut rapidement trouver la solution car un jour, ne l’oubliez pas, ce sera à notre tour!
Source : huffingtonpost.fr
par Fabienne Gérault, 20/03/2022
« Je suis dans le présent, je connais l’avenir, alors je me dis : tant qu’on peut rire, rions ! » Depuis quatre ans et demi, Patricia Herrscher vit avec son père Michel à Longny-les-Villages (Orne), dans le Perche ornais. Michel, 88 ans, souffre de la maladie d’Alzheimer. Malgré les difficultés liées à cette pathologie, Patricia s’efforce d’aborder le quotidien avec bonne humeur. Une philosophie qu’elle partage au sein d’un groupe qu’elle a créé sur Facebook.
Patricia Herrscher a customisé un triporteur en y intégrant un fauteuil crapaud pour se balader avec Michel, son père, et Poutsch, le chien. « Quand les gens nous voient passer, ils ont le sourire. ».
« L’important, c’est le partage »
Brigitte Cazenave, accueillante familiale dans les Pyrénées-Atlantiques, a rejoint ce petit collectif où astuces, conseils et traits d’humour s’échangent. Chez elle, vit Germaine, 92 ans. « J’évite tout ce qui la met dans l’échec, je fais attention à ses envies d’avant. Je lui mets du rouge à lèvres tous les jours et elle sourit lorsqu’on lui dit qu’elle est jolie. »
« On me dit que ma maison est joyeuse, continue-t-elle. Je joue de l’accordéon, j’aime beaucoup rire. L’important, c’est le partage. » «Je plaisante beaucoup, reconnaît Patricia, l’Ornaise. Lorsque mon père me voit sourire, même s’il ne comprend pas pourquoi, ça l’apaise. Je cultive la joie de vivre car, en retour, je le vois heureux et ça me fait du bien. »
« Des moments magiques »
« Une tante m’a dit qu’elle n’avait jamais vu ma mère rire autant », confie Isabelle Ryba. Près de Paris, elle s’occupe d’Elsa, sa maman de 86 ans, installée dans un studio en face de son appartement. « Elle ne parle plus et ne marche plus. » Pourtant, Isabelle parvient à lui apporter de la joie. « Je fais pas mal le clown, je mets de la musique disco et je danse devant elle », raconte-t-elle.
« Même s’il y a des moments où les difficultés prennent le dessus, il y a ces instants absolument magiques de tendresse, de complicité, d’amour, qui existent encore et dont nous profitons, ma mère et moi, poursuit Isabelle. Bien sûr, j’imagine que, pour certaines personnes, ces moments n’existent pas ou plus. »
Engranger de bons souvenirs
Christine Jean, qui vit dans le Rhône et s’occupe d’Éliane, 83 ans, est dans ce cas. « Je n’ai jamais accepté la maladie, ce qu’elle a fait de maman. » Fille unique et célibataire, elle reconnaît que la colère, l’amertume et le stress l’ont emporté. « Aujourd’hui, je ne parviens même plus à communiquer avec elle, mais je serai à ses côtés jusqu’au bout. »
Parce que le lien s’amenuise entre le malade et ses proches, il est important de profiter de l’instant présent et d’engranger de bons souvenirs. « Je fais des vidéos où elle rit aux éclats », avoue Isabelle. Patricia, elle aussi, filme Michel lorsqu’elle le taquine et qu’il s’en amuse. « Mon père était très solitaire, introverti. J’ai tissé avec lui une relation nouvelle. »
« Une belle fin de vie »
L’une des clefs de cette complicité, c’est sa capacité à entrer dans l’univers de son père. Ainsi, lorsqu’il demande : « Je veux bien descendre les escaliers, mais qui va les remonter ? », Patricia lui répond sans sourciller. Et quand il lui dit : « Mon lit est mouillé, je vais me réveiller en fleurs demain », elle s’émerveille de la poésie de ses mots qu’elle immortalise d’ailleurs dans un petit livre.
« J’aime voyager dans ce monde surréaliste. Il dit des phrases qui me font rire ou frissonner de beauté, admet Patricia. S’il était en Ehpad, je n’aurais pas partagé tout ça. Je sais que j’aurai mal quand ça va s’arrêter mais je suis fière de donner une belle fin de vie à mon père. Cela me prépare à le laisser partir doucement. »
Je me rappelle plus ce que j’ai oublié, de Patricia & Michel Herrscher, Thebookedition.com. Groupe Facebook : Je cohabite 24h/24 et 7j/7 avec Alzheimer.
Source : ouest-france.fr
par Gènéthique, 01/02/2022, extraits
« Dans le monde entier, les systèmes de santé et d’assistance sociale ne parviennent pas à fournir des soins appropriés et empreints de compassion aux personnes en fin de vie et à leurs familles. » ...
Réunissant des experts de la santé et de l’assistance sociale, des sciences sociales, de l’économie, de la philosophie, des sciences politiques, de la théologie, du monde associatif, ainsi que des patients et des militants associatifs, la Commission a analysé la manière dont les sociétés du monde entier perçoivent la mort et les soins aux personnes mourantes. Elle a également formulé des recommandations à l’intention des décideurs politiques, des gouvernements, de la société civile et des systèmes de santé et de l’assistance sociale.
Un évènement familial devenu un évènement médical
« La pandémie de COVID-19 a vu de nombreuses personnes mourir de façon médicalisée, souvent seules, seulement en présence d’un personnel masqué dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs, incapables de communiquer avec leurs familles, sauf de façon numérique », déplore le Dr Libby Sallnow, consultante en médecine palliative et maître de conférences honoraire au St Christopher’s Hospice et à l’UCL au Royaume-Uni, et coprésidente de la Commission. « La façon dont les gens meurent a radicalement changé au cours des 60 dernières années, constate-t-elle, passant d’un événement familial, parfois accompagné d’un soutien médical, à un événement médical avec un soutien familial limité. » Comme au Royaume-Uni où la moitié des personnes en fin de vie est hospitalisée.
Dès lors, il est nécessaire de « repenser fondamentalement la manière dont nous prenons soin des mourants, nos attentes à l’égard de la mort et les changements requis dans la société pour rééquilibrer notre relation avec la mort », affirme le Dr Sallnow.
Une technicisation de la mort
Avant les années 1950, les médecins intervenaient finalement assez peu, les décès étant causés par « une maladie ou une blessure aiguë ». Mais aujourd’hui, « la majorité des décès sont dus à des maladies chroniques, avec une forte implication des médecins et de la technologie ». Et « l’idée que la mort peut être vaincue est toujours plus alimentée par les progrès de la science et de la technologie, qui ont également accéléré le recours excessif aux interventions médicales en fin de vie », estime la Commission. Un processus qui a écarté les familles.
Pourtant, « nous allons tous mourir ». « La mort n’est pas seulement, ni même toujours, un événement médical », affirme Mpho Tutu van Furth, également membre de la Commission. Mais « la mort est toujours un événement social, physique, psychologique et spirituel ».
« La mort fait partie de la vie, abonde le Dr Richard Smith, coprésident de la Commission, mais elle est devenue invisible, et l’anxiété liée à la mort et au décès semble avoir augmenté. »
« La mort doit être reconnue comme ayant une valeur »
Dans ce contexte, la Commission du Lancet préconise notamment de comprendre la mort « comme un processus relationnel et spirituel plutôt que comme un simple événement physiologique ». Ce qui implique de privilégier l’accompagnement. Et « la mort doit être reconnue comme ayant une valeur ». « Sans la mort, chaque naissance serait une tragédie », affirme la Commission.
« Prendre soin des mourants, c’est donner un sens au temps qui reste », estime le Dr M.R. Rajagopal de Pallium India. C’est le moment « de s’accepter et de faire la paix avec soi-même », « de donner et de recevoir de l’amour ». Et les « soins palliatifs respectueux facilitent cela ». Ainsi, « l’amélioration de l’accès au soulagement de la douleur en fin de vie doit être une priorité mondiale, et la gestion de la souffrance doit être considérée comme une priorité en matière de recherche et de soins de santé, au même titre que l’augmentation de la durée de vie ».
[1] Report of the Lancet Commission on the Value of Death: bringing death back into life, The Lancet, DOI: 10.1016/S0140-67362102314-X
Source : genethique.org
L'Organisation Mondiale de la Santé lance une grande campagne de lutte contre l'âgisme.
Cette campagne s'inscrit dans la décennie de "Décennie pour le vieillissement en bonne santé" des Nations Unies (2021-2030).
Le site Veillez ! est heureux de s'associer à cette campagne qui promeut l'un de ses thermes favoris : la non discrimination envers les personnes âgées et, de façon plus générale, la lutte contre toute discrimination liée à l'âge.
Durant cette année, votre site Veillez ! vous proposera divers articles en lien avec cette campagne que vous pourrez retrouver sous l'onglet : "Stop âgisme".
D'ores et déjà, chacun est invité à organiser des événements en lien avec cette thématique dans son cadre professionnel, associatif, familial etc.
L'âgisme est un fléau qui frappe plus durement celles et ceux qui sont déjà fragilisés : malades, pauvres, isolés etc.
"L'âgisme est partout. Il existe dans nos institutions, nos relations et nous-mêmes. C'est tellement insidieuse et socialement acceptable qu'elle reste souvent sans contestation. Mais notre âge ne nous définit pas, tout comme notre sexe, notre race et notre capacité ne nous définissent pas.
Les effets négatifs de l'âgisme sur la santé et le bien-être sont observés partout dans le monde. Mais la bonne nouvelle est que nous pouvons faire quelque chose pour lutter contre l'âgisme. Le rapport que nous lançons aujourd'hui décrit des stratégies à la fois réalisables et abordables. Nous appelons tous les pays à investir dans des stratégies fondées sur des preuves et à améliorer nos données pour en savoir plus sur la prévention et la réduction de l'âge.
Si la pandémie de COVID-19 nous a appris quelque chose, c'est que la vie et la santé sont précieuses et que les gens de tous les âges ont de la valeur."
Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS.
(pour activer le sous-titrage en français de la vidéo, cliquer sur Paramètres en bas de la vidéo et choisir la langue de sous-titrage)
Pour les 40 ans de sa mort, je vous propose cette vidéo :
par Gènéthique, 26/01/2021
Des experts des droits de l’homme des Nations unies[1]
ont exprimé leur « inquiétude » face à une augmentation des législations autorisant le recours au suicide assisté en raison d’un handicap ou de « conditions invalidantes, y compris dans la vieillesse ». Des dispositions qui « violent directement l’article 10 de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, qui exige des États qu’ils veillent à ce que les personnes handicapées puissent effectivement jouir de leur droit inhérent à la vie, à égalité avec les autres ». « Le handicap ne devrait jamais être un motif ou une justification pour mettre fin à la vie de quelqu’un, directement ou indirectement », rappellent les experts.
S’il s’agissait de toute autre « minorité protégée », comme une « minorité raciale » ou encore « sexuelle », personne n’accepterait une telle situation estiment-ils, dénonçant de plus le fait que les personnes handicapées ne soient pas suffisamment impliquées dans l’élaboration de ces législations. « Le handicap n’est ni une charge ni un manque, soulignent les experts. C’est un aspect universel de la condition humaine. »
Pour les experts des Nations unies, les personnes handicapées, les personnes âgées, et a fortiori les personnes âgées handicapées, peuvent se sentir poussées « subtilement » à mettre fin à leur vie prématurément, en raison d’« obstacles comportementaux » ainsi que « du manque de services et de soutien adaptés ». « La proportion de personnes handicapées vivant dans la pauvreté est sensiblement plus élevée que celle des personnes non handicapées. Dans certains pays, elle est le double », rappellent-ils. « En aucun cas, la loi ne devrait assurer que la décision de mettre fin à sa vie avec le soutien de l’État peut être bien fondée pour une personne handicapée qui n’est pas mourante. »
[1] Gerard Quinn, Special Rapporteur on the rights of persons with disabilities ; Olivier De Schutter, Special Rapporteur on extreme poverty and human rights ; Claudia Mahler, Independent Expert on the enjoyment of all human rights by older persons
Source : genethique.org
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