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Affaire Vincent Lambert  : La justice refuse de dessaisir le tribunal, malgré une demande des parents

par 20minutes, 16/01/2019

La cour administrative d’appel de Nancy a rejeté ce mercredi la demande de dépaysement déposée par les parents de Vincent Lambert, 42 ans dans un état végétatif depuis dix ans. « C’est un rejet de la requête », a indiqué le greffe sans communiquer les motifs de cette décision.

« Ce n’est malheureusement pas une surprise », a réagi l’un des avocats des parents Lambert, Me Jean Paillot. Le conseil, qui n’avait pas encore pris connaissance de l’arrêt de la cour, a annoncé « faire appel auprès du Conseil d’Etat de cette décision ». « Ce qui est en cause, c’est la partialité de ce tribunal auquel nous ne faisons absolument pas confiance. Il faut qu’il y ait une nouvelle juridiction, qui statue pour le bien de Vincent et des autres parties », a-t-il estimé.

Fermement opposés à l’arrêt des soins de Vincent Lambert, ses parents, son demi-frère et sa sœur, reprochent au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, en charge de la procédure, « une partialité, un parti pris » et à son président « un autoritarisme, une emprise ».

Ils dénoncent notamment l’impossibilité d’obtenir « une véritable évaluation » du père de famille, tétraplégique depuis un accident de la route en 2008. Ils souhaiteraient que soient mandatés « des spécialistes » de l’état végétatif chronique, état pauci-relationnel (EVC-EPR), pour visiter le patient « dans un lieu neutre, de manière réitérée », avait exposé mardi lors de l’audience le second avocat de la famille, Me Jérôme Triomphe.

Le conseil juge que l’expertise, réalisée en septembre 2018, est « tronquée, truquée ». Dans leur rapport, rendu le 18 novembre, les experts ont conclu à un « état végétatif chronique irréversible » du patient, mais n’ont toutefois pas relevé une « obstination déraisonnable », clé de voûte de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie.

Les trois experts, mandatés par la justice, ont été limités dans leur mission, selon Me Jérôme Triomphe, et n’ont rencontré Vincent Lambert qu’à deux reprises, dont une fois alors qu’il s’endormait. Le recours en « suspicion légitime » des parents Lambert avait été déposé le 6 décembre, quelques jours avant une audience attendue comme cruciale du tribunal administratif censée valider ou non la procédure d’arrêt des soins. Les membres de la famille du patient tétraplégique se livrent une bataille judiciaire depuis 2013 sur le sort de Vincent Lambert.

Source : 20minutes.fr

 

 

Vincent Lambert et la dignité de tout être humain, des plus vulnérables en particulier

par Sylvain Rakotoarison, 10/01/2019

« Un tribunal condamnera-t-il à mort une personne en situation de handicap, totalement vulnérable, alors que les experts affirment qu’il n’y a pas d’obstination déraisonnable ? (…) Ce serait un précédent historique dramatique. Dramatique pour Vincent Lambert, pour les quelque 1 700 personnes qui partagent sa condition, pour leurs proches et leurs soignants, pour les tenants d’une médecine hippocratique. » (Pr. Xavier Ducrocq, le 26 novembre 2018).

Ce mardi 15 janvier 2019 a lieu une importante audience au tribunal administratif de Nancy concernant l’avenir de Vincent Lambert. "Importance" est un mot faible puisqu’il ne s’agit pas d’autre chose que de décider de la vie ou de la mort d’une personne. Étrangeté du droit français qui demande de statuer sur la vie ou la mort d’une personne à un tribunal administratif et pas à une cour d’assises ! En quelque sorte, Vincent Lambert, dans son sort malheureux et pas fautif, a moins de chance que les anciens meurtriers qui pouvaient être (ou pas) condamnés à mort aux assises.

Pour bien comprendre le contexte médical et judiciaire, il faut rappeler au moins deux éléments. J’ai déjà souvent abordé ici la situation très douloureuse de Vincent.

Premier élément originel : Vincent Lambert fut un jeune homme qui a eu un grave accident de circulation le 29 septembre 2008. Plongé dans un coma profond, il en est sorti pour rester dans un état pauci-relationnel. Pour la plupart du temps, il est pris en charge par le CHU de Reims. Mais à partir de décembre 2012, il est victime de demandes répétées (quatre fois) d’arrêt de son alimentation et de son hydratation de la part du service de l’hôpital qui l’a pris en charge, dans le cadre de l’application de la loi Leonetti puis de la loi Claeys-Leonetti. À partir d’octobre 2012, Vincent Lambert ne reçoit plus les soins auxquels il a le droit, en particulier, les soins de kinésithérapie qui sont pourtant obligatoires dans son cas selon la circulaire du 3 mai 2002 sur les patients en état pauci-relationnel.

Les seuls soins dont a besoin Vincent sont l’hydratation et la nutrition artificielles, car il a des problèmes de déglutition. Cela ne l’avait cependant pas empêché de se retrouver quelques jours en vacances dans la maison de ses parents, sans autre surveillance que celle de ses parents, en septembre 2012.

Vincent a subi, du 10 avril 2013 au 11 mai 2013, un arrêt de son alimentation et une réduction de son hydratation. Il a néanmoins survécu (ce qui est peu compréhensible), dénotant une profonde envie de vivre. La reprise de son hydratation et de son alimentation a été imposée par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, seule voie que les parents ont eue pour convaincre l’hôpital de faire son travail, à savoir soigner ses patients et pas les amener à la mort.

Depuis plus de cinq ans, Vincent Lambert est "devenu" (bien malgré lui) une "affaire", en fait, de multiples "affaires" judiciaires car au-delà de son drame humain se surexpose une division de sa famille entre son épouse qui souhaite abréger la vie de son mari et ses parents qui souhaitent au contraire la préserver car ils considèrent que leur fils n’est pas en fin de vie. La médiatisation de l’affaire, les déclarations de membres un peu plus lointains de la famille (comme un neveu, des demi-frères, etc.), et le symbole que sa situation donne à l’ensemble des personnes dans son état ont renforcé la confusion et pollué les réponses à la seule question qui vaille : quelle est la manière de soigner dans les meilleures conditions Vincent ?

Je passe sur tous les détails judiciaires (j’en ai fait part parfois) pendant ces cinq ans, jusqu’au dernier qui concerne le tribunal de Nancy le 15 janvier 2019.

Auparavant, juste une petite remarque : la première procédure pour mettre un "terme" à la vie de Vincent Lambert a eu lieu en avril 2013, soit il y a près de six ans. La seule argumentation juridique pour que cette procédure fût légale a été parce que Vincent aurait été "en fin de vie". On voit bien que, six ans plus tard, l’argument ne tient plus puisque Vincent est toujours vivant. Il n’a donc jamais été en fin de vie, comme des milliers de personnes qui souffrent d’une même situation de très lourd handicap mais qui ont leur dignité, et leur première dignité, c’est le droit de continuer à vivre, c’est même l’une des règles de respect et de solidarité de la République d’aider justement les plus fragiles des siens.

Second élément pour comprendre : le 9 avril 2018, le chef du service qui s’occupe de Vincent au CHU de Reims a annoncé sa décision d’arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent. C’est la quatrième tentative de le faire mourir. Je rappelle que plusieurs établissements spécialisés ont, depuis longtemps, annoncé qu’ils étaient prêts à accueillir Vincent pour améliorer ses conditions de vie car actuellement, il vit comme s’il n’existait pas : sans soins de kinésithérapie, sans sortie en fauteuil roulant, sans stimulation, en limitant même les visites qu’il peut recevoir dans sa chambre. Vincent, actuellement, n’est pas respecté en tant qu’humain.

Réagissant à cette décision qu’ils considèrent comme un crime, la mère de Vincent a adressé une lettre au Président de la République Emmanuel Macron qui est publiée par "Le Figaro" le 12 avril 2018 (elle fut finalement invitée à l’Élysée le 16 juillet 2018), et soixante-dix médecins et professionnels de santé connaissant bien la situation de handicap que connaît Vincent ont dénoncé une « euthanasie qui ne dit pas son nom » dans une tribune publiée par "Le Figaro" le 18 avril 2018.

Saisi le 17 avril 2018 par la mère de Vincent, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a ordonné une expertise médicale préalable le 20 avril 2018. Il a nommé un collège de trois médecins experts le 2 mai 2018, et ceux-ci, après avoir été récusés par la famille de Vincent (mais confirmés par le tribunal le 5 juin 2018), ont finalement renoncé à intervenir le 15 juin 2018 en estimant que le principe d’une seule journée de deux heures (imposé par le tribunal) ne suffirait pas à décrire l’état réel de Vincent. Le 2 juillet 2018, le tribunal a cependant ordonné une nouvelle expertise avec trois nouveaux experts.

Ces experts ont remis leur rapport le 18 novembre 2018 au tribunal. Ce rapport a fait quelques bruits dans les médias. J’y reviendrai plus loin. Normalement, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne devait se réunir le 19 décembre 2018 pour prendre une décision éclairée par ce rapport. Cependant, la famille de Vincent a obtenu le dessaisissement géographique de l’affaire le 11 décembre 2018, si bien qu’il revient au tribunal de Nancy de se prononcer ce 15 janvier 2019.

Dernière précision pour comprendre le contexte judiciaire. J’ai évoqué le scandale du saisissement d’un tribunal administratif pour cette affaire de vie ou de mort et pourtant, il n’y a aucun autre tribunal qui pourrait être saisi (pour Vincent, certaines procédures sont même remontées jusqu’au Conseil d’État et à la Cour européenne des droits de l’homme). Pourquoi ? Parce qu’il s’agit surtout de savoir si la procédure collégiale d’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation proposée par la loi Leonetti puis la loi Claeys-Leonetti a été suivie correctement ou pas. C’est donc sur la forme et pas sur le fond que la justice devrait être capable de juger mais le fond déborde sur la forme pour une affaire aussi sensible qui a pour enjeu la vie même d’une personne.

D’ailleurs, rien qu’un tel enjeu devrait suffire à ce que le maintien de l’alimentation et de l’hydratation s’impose aux juges administratifs. Ils ne sont pas censés se prononcer sur la vie ou la mort d’une personne, mais c’est ce qu’ils risquent de faire s’ils acceptent la procédure imposée par l’hôpital en opposition avec une partie de la famille de Vincent (notamment ses parents).

Les juges administratifs ne sont pas des médecins et c’est pour cela que le rapport d’expertise a évidemment un poids important dans leur réflexion.

Or, au-delà de conclusions contrastées, le rapport a été réalisé dans des conditions peu satisfaisantes qui avaient déjà fait renoncer les trois précédents experts. Pour évoquer ce rapport essentiel, je propose de reprendre les déclarations d’une personne qui a la compétence tant des personnes qui sont dans la situation de Vincent que des problèmes éthiques.

Je propose en effet de reprendre deux interviews que Xavier Ducrocq a accordées à "Valeurs actuelles" le 24 novembre 2018 (propos recueillis par Mickaël Fonton) et à "Gèn-éthique" ("premier site d’actualité bioéthique") le 26 novembre 2018. Xavier Ducrocq est un médecin qui est spécialisé en neurologie depuis trente-trois ans, professeur des universités depuis 2001, chef du service de neurologie du CHR de Metz-Thionville depuis 2015, et il fut président du comité d’éthique du CHRU de Nancy et de l’Espace lorrain d’éthique de la santé de 2007 à 2015. Précisons enfin par honnêteté intellectuelle que Xavier Ducrocq n’est pas "neutre" dans cette histoire puisqu’il est le conseil médical des parents, d’un frère et d’une sœur de Vincent Lambert depuis 2013, ce qui n’enlève rien à ses compétences ni à la pertinence de ses réflexions.

Le professeur Xavier Ducrocq, sur la forme, s’est inquiété des conclusions rapidement élaborées : « Je regrette que cet avis, affirmé en seulement une heure trente d’examen, soit tellement péremptoire. Sur cette question, tous ceux qui ont donné leur avis ont toujours été très prudents concernant ce type de patients. Aussi cette prise de position tranchée sur des états de conscience tellement sensibles me semble trop loin d’autant que, en l’état actuel de nos connaissances de ces personnes, un principe de prudence prévaut : "l’absence de preuve de conscience n’est pas la preuve de l’absence de conscience" ! » (Gèn-éthique). En outre, la présence de sept personnes dans la chambre d’hôpital est une situation inhabituelle pour Vincent qui peut se comporter différemment lors des visites habituellement plus "calmes".

Autre critique du spécialiste sur cette expertise : « Les conclusions des experts s’appuient uniquement sur une observation clinique, ils n’ont eu recours à aucun moyen technique durant leur visite pour tenter de mieux évaluer l’état de conscience. » (Gèn-éthique), comme par exemple, l’IRM.

Et que dit le rapport des experts sur l’état de Vincent ? Je n’ai pas pu me procurer le document complet et il n’y a que des extraits sortis dans la presse. Précisons (insistons même) que c’est mieux ainsi : Vincent, comme tout patient, a droit au secret de sa santé. Selon les extraits publiés, le rapport explique que Vincent serait dans le même état de conscience que celui décrit en 2014, c’est-à-dire un "état d’éveil sans réponse" car il n’y a aucune preuve du contraire. Néanmoins, cet état est très proche de "l’état pauci-relationnel" et ces deux "états de conscience altérée" peuvent "fluctuer" au point que des experts peuvent confondre l’un et l’autre dans plus de 40% des cas. La circulaire du 3 mai 2002 regroupe ces deux situations dans la même "catégorie" puisqu’il est très difficile de les distinguer.

D’ailleurs, lors du passage des experts, Vincent a émis quelques sons, il a vocalisé avec une certaine musicalité. Était-ce une activité réflexe d’une absence de conscience ou pas ? C’est quasi-impossible de se prononcer sans autre source d’information, selon le neurologue.

C’est essentiellement sur cette conclusion que la plupart des médias ont communiqué : pas d’évolution, pas d’amélioration de son état de conscience, situation irréversible.

Xavier Ducrocq a préféré plutôt rappeler que l’absence d’évolution était plutôt un signe positif : « La seule évolution possible aurait été la mort ou le coma. Ce n’est pas le cas ! C’est déjà un tour de force parce que toutes les conditions sont réunies pour que son état n’évolue pas. Vincent ne bénéficie que de soins de nursing. Rien n’est fait pour son confort de vie : pas de kinésithérapie, pas de stimulation, ni de rééducation, il est enfermé à clefs dans sa chambre, avec des horaires de visite de plus en plus réduits, il peut encore moins sortir en fauteuil dans le jardin… Il ne fait l’objet d’aucun projet de vie. Dans ces conditions, la stabilité de son état est étonnante. Il aurait pu évoluer de façon beaucoup plus rapide et dramatique. ».

Par ailleurs, les autres conclusions du rapport ont rarement été reprises par les médias et sont, en elles-mêmes, très importantes et encourageantes pour l’avenir de Vincent.

Ainsi, les experts « affirment (…) que Vincent Lambert ne pourrait pas ressentir de douleur et n’est donc pas en situation de souffrance incurable » ("Valeurs actuelles"). Aucune "mesure d’urgence" ne s’impose, donc.

Autre affirmation très importante (page 24 du rapport) : « Ces mêmes experts affirment que nourrir Vincent Lambert ne constitue pas en soi, sur le plan médical, une obstination déraisonnable. Une telle affirmation (…) remet en cause tout le processus en cours [d’arrêt de l’hydratation et alimentation artificielles]. Ils vont jusqu’à affirmer que Vincent Lambert peut être pris en charge dans un centre spécialisé, tels qu’il en existe partout en France. » ("Valeurs actuelles"). C’est justement ce que demande la famille depuis six ans, transférer Vincent dans un centre adapté à sa situation de grand handicap.

L’enjeu, hélas, dépasse la seule situation individuelle de Vincent : « Continuer de soigner ces personnes, de les entourer, de s’en faire proche, serait donc de l’obstination déraisonnable ? Nul ne le croit. Et nous saluons ces experts de le rappeler à qui veut bien l’entendre. » ("Valeurs actuelles").

L’enjeu est grand, en effet : « Il y a comme une volonté d’assimiler la situation de cette personne très sévèrement handicapée, mais stable dans son handicap, à une situation de fin de vie. Alors que ce n’est pas du tout le cas. Que Vincent Lambert vive depuis dix ans maintenant, en état de conscience altérée, suffit à démontrer qu’il n’est pas en fin de vie. Qu’il n’existe pas d’espoir réaliste d’amélioration, malgré des travaux de recherche permettant de progresser dans la connaissance de ces patients, ne suffit pas à parler de fin de vie. C’est le lot commun de toutes les situations de handicap : para et tétraplégie, autisme, infirmités motrices cérébrales, surdités, cécités… ». Le risque, c’est « une remise en cause dramatique d’une médecine hippocratique faisant du respect de la dignité de tout être humain, des plus vulnérables en particulier, un socle infrangible » (toujours Xavier Ducrocq, dans "Valeurs actuelles").

Dans le livre blanc sur les états pauci-relationnels publié en 2018 par l’Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens et cérébro-lésés (UNAFTC), qu’on peut lire ici, le professeur Emmanuel Hirsch, président du conseil pour l’éthique de la recherche et l’intégrité scientifique de l’Université Paris-Saclay, a écrit en préface : « Depuis quelques années, à travers des controverses bien discutables dans l’actualité judiciaire, nous avons appris à mieux comprendre les responsabilités et les défis auxquels les personnes dites en "état d’éveil sans conscience (ou minimale)" nous confrontent. (…) La vérité insoupçonnée d’une vie hors de nos représentations et même de ce qui nous paraît a priori humainement concevable et acceptable a émergé aux confins des pratiques soignantes : ces personnes nous imposent une considération et une réflexion plus exigeante et fondée que la compassion. À propos de leur accueil parmi nous, de leur accompagnement à domicile ou en établissement ainsi que des soins qui leur sont prodigués, il n’est plus recevable aujourd’hui, comme l’ont fait deux parlementaires, d’affirmer de manière péremptoire et sans la moindre précaution que "ces personnes pourraient qualifier ces situations d’obstination déraisonnable si elles pouvaient s’exprimer". Ces personnes lourdement handicapées mais également leurs proches et les soignants auprès d’elles pour un parcours de vie et de soin dont la signification mérite mieux que des disputations outrancières et une telle stigmatisation, et dont l’échéance ne se décrète pas selon l’application d’un texte de loi, justifient de notre part une sollicitude qui ne se circonscrit pas à l’arbitrage des conditions de mise en œuvre de l’arrêt de leurs soins. ».

Il a ajouté : « Aucune instance n’a autorité à "penser" comme s’il s’agissait d’une évidence que, totalement dépendante et entravées dans leurs facultés relationnelles, la persistance de leur vie relève d’une "obstination déraisonnable" qui justifierait le renoncement. Sans quoi, il conviendrait de renoncer à réanimer toute personne dont on estimerait a priori qu’elle ne retrouverait pas son autonomie, et de s’interroger sur le statut et les droits des personnes en phase évoluée de maladies neurologiques évolutives à impact cognitif, comme la maladie d’Alzheimer… ».

Évoquant ces 1 700 personnes que la mère de Vincent appelle ses "compagnons d’infortune", Emmanuel Hirsch a été très clair : « Sans autre forme de procès, leur existence découverte dans les dédales d’une actualité douloureuse incite certains, dans l’effroi, à revendiquer pour eux une "mort dans la dignité"… Faute d’avoir pris le temps de faire un détour côté vie, auprès des proches de ces personnes ou dans les établissements qui les accueillent sans donner le sentiment de s’acharner à maintenir abusivement en vie des mourants. Car c’est bien à des personnes en vie, à des membres de notre cité, certes en situation de vulnérabilité comme d’autres le son, que s’adressent ces signes de considération et d’affection dans le quotidien et la justesse d’un soin digne des principes de respect et de solidarité que prône notre démocratie. ».

Emmanuel Hirsch en est même venu à citer un avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui rappelait sordidement, le 24 février 1986, à l’adresse d’un médecin qui voulait faire des expérimentations sur l’un de ces patients comme s’il était un animal : « Ce sont des êtres humains qui ont d’autant plus droit au respect dû à la personne humaine qu’ils se trouvent en état de grande fragilité. » (Avis n°7 du 24 février 1986 du CCNE).

C’est à cette dignité-là que le tribunal administratif de Nancy devra penser lorsqu’il aura à se prononcer ce mardi 15 janvier 2019 sur l’avenir de Vincent Lambert…

Sylvain Rakotoarison (09 janvier 2019)

 

 

Affaire Vincent Lambert. Une audience cruciale reportée après une requête des parents

par Ouest-France

L’audience prévue le 19 décembre prochain, destinée à valider ou non l’arrêt des soins de Vincent Lambert a été reportée, indique ce mardi 11 décembre, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. Le dépôt d’une requête, par un avocat des parents du patient, plongé dans un état végétatif depuis 10 ans, explique ce report.

L’audience prévue au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) le 19 décembre, censée valider ou non la procédure d’arrêt des soins de Vincent Lambert, dans un état végétatif depuis dix ans, a été reportée à « une date ultérieure », a annoncé mardi cette juridiction.

La raison : le dépôt d’une requête, par un avocat des parents du patient, devant la cour administrative d’appel de Nancy, ce qui « impacte le cours de la procédure », a expliqué le tribunal administratif.

Fermement opposés à l’arrêt des traitements de leur fils, les parents Lambert demandent ainsi le renvoi de l’affaire devant une autre juridiction pour « suspicion légitime », remettant en cause le bien-fondé du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne à se prononcer de manière impartiale sur l’affaire.

Cette énième requête, légale mais peu commune, a été déposée par le 6 décembre, moins de deux semaines avant une audience qui était attendue comme cruciale sur le sort de Vincent Lambert, tétraplégique de 42 ans, hospitalisé au CHU de Reims depuis 2008.

Elle intervient après la remise d’un rapport datant du 18 novembre, réalisé par trois experts mandatés par la justice, qui a conclu à un « état végétatif chronique irréversible » de ce père de famille victime d’un accident de voiture. Son état de santé se traduit par « la limitation extrême ou totale de ses capacités d’accès à la conscience, de communication, de motricité, d’expression de sa personnalité, l’altération irréversible de son image, lui portent atteinte à un point qui n’est pas acceptable par lui-même et par son épouse et tutrice » Rachel Lambert, ont-ils estimé.

Ils n’ont toutefois pas conclu à une « obstination déraisonnable », clé de voûte de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie.

De requêtes en référés, du tribunal administratif jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme, les membres de la famille du patient se livrent une bataille judiciaire depuis cinq ans.

Source : ouest-france.fr

 

 

Le combat pour Vincent Lambert n’est donc non seulement pas terminé, mais il n’est pas perdu

par Michel Janva, 27/11/2018

Le 18 novembre, trois experts ont rendu un nouveau rapport concernant l’état de santé de Vincent Lambert. Maître Triomphe, un des avocats des parents, explique à Anne Isabeth dans Présent.

Les experts désignés par le tribunal disent cinq choses. Tout d’abord que les lésions de Vincent sont irréversibles, ce que nous n’avons jamais contesté en l’état actuel de la science. Ensuite, ils prétendent qu’il serait en état dit végétatif et qu’il n’aurait plus accès à sa conscience. Or, les spécialistes, qui parlent d’éveil non-répondant, le contestent : ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de manifestation de conscience qu’il n’y a pas conscience, même altérée. Par ailleurs, ils ont établi ce diagnostic totalement contesté à la suite de l’examen d’une IRM de 2014 et de deux évaluations, l’une le 7 septembre 2018 tard à un moment où Vincent est fatigué (entre 20 h 30 et 21 h 30) alors que personne n’avait été informé et que nos médecins experts n’ont pu être présents, ce qui est illégal, l’autre le 8 septembre 2018 pendant 1 h 30 alors que sa mère leur disait que Vincent n’était pas bien et pas réceptif ce jour-là. C’est une ignorance absolue des règles d’évaluation s’agissant des patients cérébro-lésés : ils sont fluctuants selon les moments et peuvent rester non réceptifs en fonction des personnes qui les examinent. Les plus grands spécialistes, comme le Pr Laureys, rappellent que l’échelle CRS-R utilisée ne peut être fiable que si elle est répétée cinq fois sur dix jours minimum. Ce n’est pas faute que nos médecins experts le leur ait rappelé.

Or, ses parents contestent qu’il soit en éveil non répondant. Ils constatent chez lui des interactions et des réponses à leurs stimulations. Encore en mai 2018, ils l’ont filmé en train de tourner les yeux et la tête et vocaliser à l’appel de son nom… On ne peut pas accepter un tel diagnostic péremptoire en dehors du respect des règles d’évaluation !

Ceci étant, cela ne change rien sur un plan éthique et médical, les patients cérébro-lésés sont pris en charge de la même manière dans les unités spécialisées quel que soit leur état et c’est ce que vont dire les experts, d’une certaine manière.

Il y a ainsi des motifs d’espérance : d’abord, les experts nommés par le tribunal ont rappelé que Vincent pouvait être pris en charge à domicile ou dans une unité spécialisée, sous-entendant qu’il ne pouvait pas rester à Reims (ils ont souligné le caractère anormal de la situation). Enfin, surtout, ils ont tenu à affirmer dans leur pré-rapport et à maintenir dans leur rapport définitif, ce qui gêne beaucoup les partisans de la mort de Vincent qui leur ont demandé de le supprimer, que, s’agissant de Vincent, le nourrir et l’hydrater ne constituait pas une obstination déraisonnable.

Les médias bêlants ont vu dans l’affirmation du caractère irréversible des lésions le tournant de l’affaire. Or, le tournant de l’affaire, c’est l’affirmation que nous martelons depuis presque six ans avec nos experts : Vincent n’est pas en situation d’obstination déraisonnable !

Que va-t-il se passer maintenant ? Quelles possibilités s’offrent à vous ?

Sans attendre la fin du délai d’un mois que prévoit le code de justice administrative pour présenter nos observations sur le rapport, le tribunal a fixé une audience le 19 décembre à 14 heures. Il veut manifestement rendre une décision quoiqu’il arrive avant les vacances de Noël… Il peut toujours ordonner une contre-expertise s’agissant du non-respect des conditions d’évaluation de Vincent. Il peut valider la décision de mort du Dr Vincent Sanchez, et nous en ferions appel devant le Conseil d’Etat avec cet élément nouveau qu’est l’affirmation de l’absence d’obstination déraisonnable par les experts. Il peut nous donner raison et constater qu’il n’y a pas d’obstination déraisonnable, et dire que le Dr Sanchez a commis une erreur manifeste d’appréciation. Dans ce dernier cas, il me paraît évident qu’il y a aura un appel de François Lambert, le demi-neveu omniprésent dans les médias dominants. Le combat pour Vincent n’est donc non seulement pas terminé, mais il n’est pas perdu ! Je rappelle qu’il aurait dû mourir en mai 2013 si on les avait laissé faire.

Source : lesalonbeige.fr

 

 

Affaire Vincent Lambert : ce que dit (vraiment) le rapport des experts

par Mickaël Fonton, 24/11/2018

Chargés par la justice de se prononcer sur l'état du patient et son évolution depuis 2014, les experts ont enfin rendu leur rapport. Le Pr Xavier Ducrocq, chef du service de neurologie du CHR de Metz-Thionville et conseil médical des parents et de deux frère et sœur de Vincent Lambert depuis 2013, en analyse les principales conclusions, largement déformées par la presse.

Valeurs actuelles : Que retenez-vous du rapport rendu par les experts du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne ? Y a-t-il d’ailleurs du nouveau dans la situation de Vincent Lambert ?

Xavier Ducrocq : Rappelons que cette nouvelle expertise intervient quatre ans après celle demandée par le Conseil d’Etat appelé à statuer sur le fait que maintenir une nutrition-hydratation artificielle (NHA) chez Vincent Lambert était constitutif ou non d’une obstination déraisonnable. Vincent Lambert, victime d’un accident de la route en septembre 2008 présente un état de conscience altérée depuis cette époque.

L’équipe médicale, conduite par le Dr Kariger, s’occupant de Vincent Lambert depuis 2009 avait cru détecter chez lui, début 2013, une volonté de mourir et avait stoppé son alimentation, ce que le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne avait dénoncé au motif d’une violation du droit à la vie et d’une erreur dans la démarche collégiale, la famille n’ayant pas été associée à la décision. Les experts de 2014 avaient, après un certain nombre d’investigations, conclu à un état d’éveil sans réponse (autrefois appelé état végétatif chronique), tout en précisant, comme les instances médicales également sollicitées par le CE (Ordre des Médecins, Comité Consultatif National d’Ethique, Académie de Médecine) que « l’absence de preuve de conscience ne saurait être interprétée comme la preuve de l’absence de conscience ».

En juillet 2015, une troisième décision, précipitée, d’arrêt de NHA, prise par la même équipe médicale était finalement suspendue par le CHRU de Reims où Vincent Lambert séjourne toujours. Début 2018, le Dr Sanchez, gériatre spécialisé en Soins palliatifs, nouveau chef de service, prend pour la quatrième fois la décision de suspendre la NHA, décision une nouvelle fois contestée par une partie de la famille de Vincent Lambert, d’où cette nouvelle procédure judiciaire.

Les experts actuels concluent de nouveau à un état végétatif chronique. A savoir que l’état de conscience Vincent Lambert apparaît stable depuis 2014, en fait depuis 2011 où il avait été évalué à Liège par l’équipe très renommée du Pr Laureys. Les états de « conscience altérée » regroupent en fait deux états cliniques, l’état d’éveil sans réponse et l’état de conscience minimale, états entre lesquels un même patient peut osciller selon les circonstances, ou facteurs médicamenteux ou environnementaux. La loi du 3 mai 2002 définit d’ailleurs les modalités de pris en charge de ces patients, sans les distinguer. Ces mêmes experts concluent également au caractère plutôt automatique et réflexe de la déglutition et des vocalisations spontanées de Vincent Lambert. En déniant formellement toute preuve de conscience chez lui, ils se montrent bien plus péremptoires que les experts précédents. Ils affirment également que Vincent Lambert ne pourrait pas ressentir de douleur et n’est donc pas en situation de souffrance incurable.

Mais, d’une part, ce que nous contestons, ils statuent sur la base d’un examen trop limité dans le temps, alors que l’état de l’art est d’observer ces personnes sur un temps long, dans différentes circonstances, après une période d’acclimatation. Depuis 5 ans maintenant, Vincent Lambert ne reçoit aucun soin de stimulation, de kinésithérapie, d’orthophonie, il est reclus dans sa chambre et dans son lit dont il ne sort jamais, enfermé à clé, avec des horaires de visites de plus en plus restreints.

Forts de ce jugement médical très catégorique, trop catégorique à nos yeux de spécialistes – j’étais entouré lors de l’expertise de septembre de deux consœurs spécialistes renommées de ces patients - , ces mêmes experts affirment que nourrir Vincent Lambert ne constitue pas en soi, sur le plan médical, une obstination déraisonnable. Une telle affirmation, qui rejoint ce que nous défendons depuis avril 2013, remet en cause tout le processus en cours. Ils vont jusqu’à affirmer que Vincent Lambert peut être pris en charge dans un centre spécialisé, tels qu’il en existe partout en France, ce que nous demandons également depuis 2013.

La majorité des médias a préféré insister sur la notion de situation irréversible. Pourquoi, selon vous ?

Il y a comme une volonté d’assimiler la situation de cette personne très sévèrement handicapée, mais stable dans son handicap, à une situation de fin de vie. Alors que ce n’est pas du tout le cas. Que Vincent Lambert vive depuis 10 ans maintenant, en état de conscience altérée, suffit à démontrer qu’il n’est pas en fin de vie. Qu’il n’existe pas d’espoir réaliste d’amélioration, malgré des travaux de recherche permettant de progresser dans la connaissance de ces patients, ne suffit pas à parler de fin de vie. C’est le lot commun de toutes les situations de handicap : para et tétraplégie, autisme, infirmités motrices cérébrales, surdités, cécités…

Peut-on espérer qu’il finisse par quitter le CHU de Reims ?

Si les juges du tribunal administratif de Chalons s’en tiennent aux affirmations de leurs experts, on est effectivement en droit d’espérer que Vincent Lambert soit transféré dans une unité spécialisée. D’ailleurs, plusieurs se sont proposées pour l’accueillir. .

Vous êtes conseil médical de Vincent. Comment sa famille, toujours divisée, a-t-elle accueilli ce rapport ?

La partie que je conseille éprouve un soulagement, ayant l’impression d’être enfin entendue et comprise. Elle ne partage toutefois pas la sévérité du jugement médical sur l’état de conscience de leur fils et frère. Je peux exprimer le réel souhait d’une réconciliation de cette famille qui s’est divisée suite à la malheureuse et maladroite initiative, et décision, du Dr Kariger en 2013, alors qu’elle accompagnait, unie, naturellement, son proche dans sa situation de handicap.

Où en est, selon vous, le débat autour des personnes dans la situation de Vincent en France ?

L’intervention, dès 2014, de l’UNAFTC (Union Nationale des Familles de Traumatisés Crâniens) contre la décision d’arrêt de la NHA chez Vincent Lambert, puis l’expression publique dans la presse, début 2018, de plus de 70 professionnels de personnes en état de conscience altérée, en dit long sur l’inquiétude suscitée par cette affaire. Nul n’est dupe quant au fait que ce qui concerne Vincent Lambert concerne également ses « compagnons d’infortune », un expression de sa maman.

Continuer de soigner ces personnes, de les entourer, de s’en faire proche, serait donc de l’obstination déraisonnable ? Nul ne le croit. Et nous saluons ces experts de le rappeler à qui veut bien l’entendre. Faut-il redire que l’obstination déraisonnable est avant tout une question d’ordre médical ? Et qu’il est heureusement exceptionnel que la Justice y soit convoquée !

Une décision judiciaire qui ferait fi de cette affirmation d’absence d’obstination déraisonnable et ne demanderait pas le transfert de Vincent Lambert dans une autre unité, serait un signal très inquiétant à l’égard des personnes en situation de handicap, de leurs proches et de leurs soignants. Une remise en cause dramatique d’une médecine hippocratique faisant du respect de la dignité de tout être humain, des plus vulnérables en particulier, un socle infrangible. 

Source : valeursactuelles.com

 

 

Pour les experts, Vincent Lambert n’est pas en situation d’obstination déraisonnable

par Le Comité de Soutien à Vincent Lambert, 22/11/2018

Les experts nommés par le Tribunal Administratif de Châlons-en-Champagne reconnaissent que Vincent Lambert n’est pas en situation d’obstination déraisonnable. Ce rapport est un tournant. Ils évoquent également la possibilité d’un transfert vers un établissement spécialisé.

« Les experts considèrent que la réponse aux besoins fondamentaux primaires (alimentation, hydratation, émonctoires, prévention cutanée, hygiène de base) ne relève pas pour certains patients en état végétatif avéré, tel que Vincent LAMBERT, de l’acharnement thérapeutique ou d’une obstination déraisonnable » (p. 24 du rapport)

Cela corrobore l’avis de nombreux médecins qui s’étaient exprimés dans un grand quotidien (L’appel de 70 médecins : il est manifeste que Vincent Lambert n’est pas en fin de vie). Vincent ne présente pas les caractéristiques d’une personne qui souffre et qui est en fin de vie.

(…)

« La condition médicale de Monsieur LAMBERT n’est pas unique, ne pose pas de difficultés de prise en charge dans notre pays, n’appelle aucune mesure d’urgence. Il existe en France des structures pouvant l’accueillir jusqu’à sa disparition si le maintien au CHU de Reims s’avérait impossible pour des raisons autres que relevant de la simple technique médicale » (p. 24)

Le Comité de soutien, ses amis et sa famille constatent que la seule solution est de faire transférer Vincent dans l’un de ces établissements, ce qu’ils demandent depuis des années. C’est le seul moyen pour que Vincent reçoive des soins adaptés à son état.

Source : jesoutiensvincent.com

 

 

Viviane Lambert: « Vincent n’est pas un légume! »

par Comité de soutien à Vincent Lambert, 28/09/2018

Dix ans après l’accident de son fils, Viviane Lambert oscille « entre l’espoir et la lassitude »

Comment va Vincent aujourd’hui ?

L’état de santé de Vincent est plutôt stationnaire. Je voudrais rappeler que Vincent n’a pas besoin de machines pour vivre et qu’il ne souffre pas, contrairement à ce que je lis parfois. S’il était dans un service spécialisé pour les patients comme lui, il pourrait recevoir des soins adaptés et son état de santé se serait déjà amélioré.

Dans quel état d’esprit êtes-vous, dix ans après son accident ?

J’oscille entre l’espoir et la lassitude. C’est long pour Vincent et pour nous tous. S’il était transféré dans un service adapté, tout irait mieux. Avec mon mari, nous louons un petit appartement à Reims pour pouvoir voir Vincent le plus souvent possible puisque notre maison est dans la Drôme. C’est une épreuve pour Vincent mais aussi pour toute la famille. Ceci dit, j’ai été heureuse d’entendre l’expert judiciaire dire le 8 septembre dernier que Vincent n’est pas dans une situation d’obstination déraisonnable. J’en ai en effet l’intime conviction.

Les épisodes judiciaires se sont succédé durant cette période (favorables ou défavorables pour vous), le tout sous une grosse pression médiatique… comment avez-vous appréhendé tout ça, sachant qu’évidement on n’est pas prêt à cela ?

Je crois effectivement que l’on n’est jamais préparé à cela et ce n’était évidemment pas mon cas. J’étais une grand-mère heureuse et un jour tout a basculé.
Ce qui m’importe aujourd’hui, c’est de défendre la vie de mon fils qui n’est pas en situation d’acharnement thérapeutique. Ce n’est pas un légume, comme j’ai pu l’entendre. Ces formules m’ont beaucoup blessé. Vincent est simplement nourri et hydraté par sonde. Dans son état de santé actuel, je ne vois aucune raison d’arrêter de lui donner à manger et à boire.

Qu’est ce qui vous a fait tenir ?

Je tiens grâce à l’espoir que j’ai du transfert de Vincent dans un service pour les personnes dans son état et aussi grâce aux nombreux soutiens familiaux et amicaux qui nous sont témoignés.

Cette affaire a également déchiré votre famille, publiquement. Comment vit-on cela et gère-t-on cela ?

C’est un déchirement douloureux et nous souhaitons mon mari et moi-même que cette situation ne dure pas. C’est une grande épreuve pour des parents d’avoir un fils accidenté de la route et c’en est une deuxième de vivre ce déchirement familial. Mais je souhaite de tout cœur que nous nous retrouvions un jour autour de Vincent, car je reste persuadée que nous l’aimons tous et que cet amour pour lui permettra de nous retrouver.

Quels sont aujourd’hui vos espoirs pour Vincent ?

Nous espérons que les experts reconnaîtront que Vincent n’est pas en état d’acharnement thérapeutique et, comme je l’ai déjà dit, nous attendons un transfert de Vincent dans un établissement spécialisé où il pourrait faire des progrès.

Propos recueillis Grégoire Amir-Tahmasseb

Source : jesoutiensvincent.com

 

 

Viviane Lambert rencontre deux conseillers du Président Emmanuel Macron

par Michel Janva, 16/07/2018

La mère de Vincent Lambert a été reçue à l'Elysée :

"Alors qu’a été ordonnée le mois dernier par le tribunal administratif une expertise judiciaire de Vincent Lambert, madame Viviane Lambert, sa mère, a été reçue cet après-midi par deux conseillers du Président Emmanuel Macron.

Le 12 avril 2018, Viviane Lambert avait adressé une première lettre au Président de la République, publiée dans Le Figaro sous le titre : « mon fils Vincent n’a pas mérité de mourir de faim ».

Le 20 avril, une tribune de 70 médecins et personnels de santé spécialisés rappelait que Vincent Lambert n’est pas en fin de vie et qu’il a droit à des soins adaptés à son état, dans un établissement capable de l’accueillir, comme il en existe de nombreux en France.

Le 7 juin, Viviane Lambert envoyait une deuxième lettre pour rencontrer le Président de la République. Celui-ci a accepté sa demande de rencontre et a délégué deux conseillers pour l’accueillir.

Cet entretien a eu pour objet de leur expliquer que Vincent ne bénéficie toujours pas de soins adaptés (indépendamment de la procédure et de l’expertise à venir), que les heures de visite de sa famille qui vient le voir quotidiennement sont toujours restreintes, qu’en cette période de chaleur, il n’a toujours pas le droit d’être sorti de sa chambre et de prendre l’air dans un fauteuil adapté à son état. « Quand je quitte la chambre de mon fils, j’ai l’impression de quitter un prisonnier. » déplore Viviane Lambert.

Rappelons que les parents de Vincent réclament depuis 5 ans son transfert dans un service spécialisé ; plusieurs sont prêts à l’accueillir…"

Source : lesalonbeige.blogs.com

 

 

Vincent Lambert : Le tribunal nomme les trois nouveaux experts

04/07/2018

Le tribunal de Châlons-en-Champagne a révélé le nom des nouveaux experts chargé, après le désistement des précédents, d’évaluer l’état de santé de Vincent Lambert. Il s’agit des professeurs Philippe Coubes, neurochirurgien au CHU de Montpellier, Favrice Parker, neurochirurgien au Kremelin Bicêtre à Paris et Virginie Woisard-Bassols, ORL spécialiste notamment de la voix et déglutition qui exerce au CHU de Toulouse.

L’ordonnance administrative en date du 3 juillet précise que ces experts ont jusqu’au 31 octobre 2018 pour déposer leur rapport.

L’ordonnance du 2 juillet faisait état des modalités d’examen du patient qui doit avoir lieu « hors de la présence des parties ». « Ces dernières pourront se faire représenter par un docteur en médecine qui, eu égard au nombre de parties à l’instance et dès lors que la présence d’un nombre important de personnes autour du patient est susceptible de perturber l’appréciation de son état de santé, seront limités à un praticien pour l’ensemble des requérants et un praticien pour chacun des défendeurs, soit un total maximum de quatre médecins ».

Les experts devront se prononcer sur la capacité de déglutition de Vincent Lambert et indiquer « si elle est susceptible de permettre, à terme, et éventuellement après rééducation, une alimentation et une hydratation fonctionnelle ». Un de parents du patient sera désigné afin que les experts puissent établir si les modifications de réactions de Vincent Lambert en sa présence.


Source : genethique.org

 

 

Affaire Vincent Lambert. La justice repousse encore la décision sur sa fin de vie

Un nouveau collège d’experts doit être nommé sur le cas de Vincent Lambert, en état végétatif depuis une dizaine d’années. C’est ce qu’a décidé le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne mardi, sans fixer de délai pour la réalisation de l’expertise.

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) a décidé lundi de nommer un nouveau collège d’experts chargés d’évaluer les perspectives d’évolution de Vincent Lambert, un patient en état végétatif depuis dix ans, après le désistement de ceux dont il avait ordonné la nomination le 20 avril dernier.

Les trois experts, qui avaient fait l’objet d’une demande de récusation émanant des parents de l’ancien infirmier psychiatrique de 41 ans, opposés à un arrêt des soins, avaient été confortés par le tribunal mais avaient renoncé à leur mission, en raison des critiques dont ils faisaient l’objet.

Une décision aux contours flous

Dans sa nouvelle ordonnance, le tribunal ne précise ni le nombre ni les compétences spécifiques des médecins qu’il nommera pour l’expertise. Les parents demandent que certains soient spécialisés dans les soins aux personnes en état végétatif chronique ou en état pauci-relationnel.

Ils devront « dire si l’état de santé de M.… est susceptible de modification en aggravation ou amélioration ; dans l’affirmative fournir toutes précisions utiles sur cette évolution et sur son degré de probabilité », indique l’ordonnance transmise mardi à la presse dans une version anonymisée.

Le tribunal accepte par ailleurs que les parties soient représentées auprès des experts par un médecin de leur choix à raison d’un représentant pour les parents et d’un pour chacune des parties favorables à l’arrêt des soins, à savoir l’épouse de Vincent Lambert, son neveu et le CHU de Reims qui en a pris la décision au terme d’une décision collégiale.

Aucun délai n’est mentionné à ce stade pour la réalisation de l’expertise. ...

Source : ouest-france.fr

 

 

Faut-il euthanasier le soldat Lambert ?

21/06/2018

Le sort de Vincent Lambert, patient lourdement handicapé des suites d’un accident de la route, est suspendu une nouvelle fois à une décision de justice. Pourquoi cet acharnement à vouloir mettre fin à ses jours ?

Depuis 2008, voilà 10 ans que Vincent Lambert, en état pauci relationnel, depuis son accident de moto, tient le coup. Pour un mourant, il est bigrement résistant et doté d’une pulsion de vie pour le moins tenace. D’autant qu’hospitalisé au CHU de Reims, il a fait l’objet de 4 procédures collégiales de fin de vie qui toutes, à l’exception de la troisième, ont conduit à une unique décision : il faut arrêter l’hydratation et l’alimentation du patient et le laisser mourir. La première, en mai 2013, a été mise en œuvre jusqu’à ce que ses parents, qui n’étaient pas informés, se rendent compte que leur fils, après 30 jours, était en train, au sens propre, de mourir de faim. La dernière en date du 9 avril de cette année invoque le motif d’une « obstination déraisonnable »[1].

Une histoire sans fin

Ce jour-là, malgré les avis du médecin conseil spécialisé dans l’accompagnement des patients en état pauci-relationnel, délégué par la famille, la quatrième procédure collégiale condamne une nouvelle fois Vincent Lambert à mort par la faim et la soif. Cette fois seulement, il sera sédaté. Cynique victoire brandie par les défenseurs de la loi Claeys-Leonetti. Dix jours plus tard, 70 professionnels de santé spécialisés dans ce type de pathologie s’insurgent dans une tribune dénonçant, sous couvert d’acharnement thérapeutique, un « abandon thérapeutique » et de la « maltraitance sur personne vulnérables »[2]. Et ils parlent publiquement, prenant position enfin dans une affaire suivie mais jusqu’ici abandonnée, pour que leur silence « ne devienne complice de la mort provoquée d’un de nos patients ». A leurs côtés, les avocats s’activent, déposent de nouveaux recours et les juges réinvestissent le tribunal. Bien embêtés les juges par la prise de position de ces soignants terriblement concernés. Ils tergiversent et finissent pas nommer trois « experts » qualifiés en neurologie, ou en médecine physique et de réadaptation. Ils devront déterminer, dans un délai d’un mois, si « le tableau clinique » de Vincent Lambert a évolué depuis 2014[3]. En fait d’experts, les médecins s’avèrent n’avoir aucune expérience de la prise en charge de ces patients. Les avocats repartent à la charge[4] mais les juges ne sont pas d’humeur[5]. Ils refusent de revoir leur copie jusqu’au nouveau coup de théâtre. 15 juin 2018, les experts nommés et confirmés par le tribunal administratif se désistent[6]. Ils conseillent des experts « aux compétences irréprochables » et estiment qu’un changement de structure s’impose à l’établissement d’un diagnostic serein du patient. En attendant, Vincent Lambert ne faiblit pas, témoignant d’une rage de vivre au moins égale à l’acrimonie de ceux qui lui ont depuis longtemps réglé son compte. Il y quelque chose de furieux dans cet affrontement qui engage à la fois un naufrage de l’éthique et un déni d’humanité. Le tribunal rappelé une nouvelle fois, hésite aujourd’hui avec nonchalance sur l’opportunité pourtant acquise d’une nouvelle expertise et envisage de statuer sans attendre sur la décision d’arrêt des traitements, alors qu’une vie se joue entre leur main[7].

Mais au nom de quoi finalement cet acharnement à faire mourir le patient Lambert ? En effet, grand handicapé, pauci-relationnel, le malade va bien. Le seul traitement dont il fait l’objet est une sonde qui l’alimente et l’hydrate. Enfin, un traitement… vous voyez, manger et boire, c’est quand même plutôt un soin de base, non ?

Alors ? Alors, il est vrai que l’intitulé de la loi Claeys Leonetti, qui a été adoptée le 2 février 2016, est ambigu : la loi créée de « nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie ». Des malades ? Des malades qui ne seraient pas en fin de vie ? Et pourquoi ? Quels traitements seraient pour eux « déraisonnables » ?

La volonté du patient

Si on se place du côté du patient, la question qui est souvent posée est celle de savoir si on peut avoir envie de vivre une vie comme celle-là ? La question mérite réflexion et elle n’est pas sans réponse. En effet, dans ce domaine, les sciences permettent des avancées pour le moins surprenantes. L’équipe du neuroscientifique Niels Birbaumer[8] du Wyss Center for Bio and Neuroengineering de Genève a cherché à savoir si des patients ayant perdu tous moyens de communiquer étaient toujours pleinement conscients et s’ils voulaient toujours vivre. Elle a trouvé la réponse en utilisant une interface entre le cerveau et l’ordinateur pour communiquer avec 4 personnes souffrant de sclérose latérale amyotrophique, complètement enfermées, ayant perdu la possibilité de tous mouvements volontaires. A la question « J’aime vivre », trois d’entre elles ont répondu « oui ». De même, elles répondent oui à la question « Êtes-vous heureux ? ». Le quatrième patient, une jeune femme de 23 ans, n’a pas répondu ouvertement à la question, ses parents craignant qu’elle ne soit dans un état émotionnel trop fragile.

Et il y a aussi le témoignage très actuel de Martin Pistorius[9]. Ce sud-africain de 43 ans a souffert d'un syndrome d'enfermement complet durant 12 ans. Au départ, les médecins ont indiqué à ses parents qu’il n’avait plus aucune activité cérébrale. Pourtant, en état végétatif, il se réveille et prend conscience qu’il est piégé dans un corps inerte jusqu’à la fin de sa vie. Un jour, il réussit cependant à faire un petit mouvement du haut du visage, ce sera le premier de nombreux autres. Il va retrouver l’usage du haut de son corps, réapprendre à communiquer grâce à un ordinateur, se marier… Aussi en l’état actuel des connaissances, la prudence devrait être de mise.

Un déni d'humanité

En attendant, Vincent Lambert est tenu sous clés depuis quatre ans, prisonnier dans sa « chambre » de l’hôpital de Reims, cloué sur son lit par un personnel médical qui ne fait pas l’effort de l’installer quelques heures par jour dans un fauteuil. Et depuis combien de temps le « soldat Lambert » n’est-il pas sorti de l’exiguïté des quatre murs de sa chambre d’hôpital ? Les visites sont par ailleurs parcimonieuses et surveillées. Pourquoi la kyné nécessaire à la stimulation de des fonctions endormies qui ne demandent qu’à se réveiller, il déglutit et pourrait être capable de s’alimenter, lui est-elle refusée depuis tant d’années ? Des soins de base dispensés habituellement à ce type de patient. Malgré tout, après toutes ces années, Vincent est toujours bien vivant… et la saga continue. Les médecins et les juges s’entêtent dans une besogne funeste que le bon sens ne comprend pas. Si le degré de civilisation d’une société se mesure au soin qu’elle prend des plus fragiles de ses membres, la nôtre a désormais largement de quoi interroger.

Plutôt que de décider arbitrairement de la mort de Vincent Lambert, est-ce qu’il ne serait pas préférable de lui permettre de rejoindre une maison spécialisée et de lui offrir les vrais soins dont il a besoin ? Et plus largement, faut-il supprimer ceux que la médecine n’arrive pas à guérir ? Qui peut s’arroger un droit aussi grave que celui de vie ou de mort sur son semblable ?

 

 

Vincent Lambert : le tribunal pourrait "statuer sans attendre sur la décision d'arrêt des traitements"

, 20/06/2018

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne s’est interogé « sur la pertinence d'une éventuelle nouvelle expertise ». Celle-ci doit « établir l’état de santé clinique actuel de Vincent Lambert ». Il estime qu’il y a « deux pistes de réflexion ». Il envisage « soit rechercher trois nouveaux experts et réaliser l'expertise, soit tirer les conséquences de l'échec de la première expertise ». Dans ce second cas, le président du tribunal a expliqué qu’il statuerait « ‘sans attendre’ sur la décision d'arrêt des traitements ».

Me Jean Paillot, l'un des avocats des parents de Vincent Lambert a plaidé pour que cette expertise ait lieu et puisse établir « la vérité sur la situation médicale de Vincent Lambert » dont « l'état de conscience et d'éveil » a évolué.

Le délibéré devrait intervenir dans les heures ou dans les jours à venir.


Source : genethique.org

 

 

Affaire Vincent Lambert : les experts se sont désistés, le début de l’espoir !

C’est dire que la situation n’est pas sans paradoxe, teintée de ressentiment de la part des deux neurologues et du médecin de physique et de réadaptation qui avaient été désignés par le tribunal administratif… Ce sont eux qui, finalement, donnent en creux raison aux demandes formulées sans succès devant les juges par les avocats de Viviane et Pierre Lambert et de deux de leurs enfants. Ils mettent en effet en évidence ce qui n’allait pas dans les modalités retenues par le président par intérim du tribunal.
 

Les experts se sont désistés d’eux-mêmes dans l’affaire Vincent Lambert

Dans leur lettre, les trois experts s’étonnent d’abord de ne pas avoir reçu de « notification officielle de reconduction » dans leur mission, suspendue du fait du recours de Me Jérôme Triomphe et de Me Jean Paillot. Ils se sont réunis vendredi soir, il y a huit jours exactement, pour constater (et cela ne manque pas de sel) qu’ils « n’ont aucun moyen de mettre de l’ordre dans cette procédure d’expertise et d’affirmer une autorité qui mettrait au pas ceux qui manient opprobre et dénigrement ou fausses vérités » : une phrase que la presse a abondamment citée. Ils estiment ne pas avoir « l’autorité suffisante pour mener à bien l’expertise » qui leur a été confiée, et font part au président du tribunal de Châlons-en-Champagne de leur désistement, notamment en raison de la « confusion » et des « interprétations divergentes des textes de loi » dans cette affaire qui semble les avoir laissés bouche bée. « Qui croire ? Qui dit la vérité ? », écrivent-ils.
 
Mais, quoi qu’il en soit de leur dépit, les experts désistés font part de quelques conseils au tribunal administratif, affirmant que celui-ci « devrait, pour mener à bien cette expertise, constituer un collège d’experts faisant preuve d’une autorité tout à fait non contestable ». Et de citer Didier Sicard, ancien président du Comité national d’éthique, ainsi que le Pr Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale, spécialiste de la question de la mort par sédation profonde à laquelle il a consacré un livre. C’est une première réponse à ce que demandent depuis longtemps les proches de Vincent Lambert, puisqu’elle tient compte de la question de l’euthanasie qui se pose à propos de la procédure de fin de vie que le Dr Sanchez du CHU de Reims veut lui appliquer.
 

Le tribunal administratif invité à faire faire l’expertise par des spécialistes de la prise en charge des cérébrolésés

Mieux, les experts désistés ajoutent : « A ces personnalités devrait être associé obligatoirement un ou deux médecins spécialisés en EVC/EPR (…) », c’est-à-dire en états végétatif chronique et des états pauci-relationnels, ce qui répond à la demande constante de ceux qui contestent la mise à mort de Vincent Lambert à la suite de diagnostics et d’évaluations portées par des médecins qui ne sont pas habitués ni formés à soigner, accompagner, stimuler des patients dans son état.
 
Mieux encore, leur lettre précise : « Un de ces médecins pourrait accueillir Monsieur Vincent Lambert dans son service pour cette évaluation qui se doit d’être itérative, soit réalisée en terrain neutre. » Surtout, donc, sur une certaine durée. C’est là encore une réponse à une demande constante visant à faire examiner Vincent Lambert dans un environnement qui ne soit pas celui de sa « prison » du CHU de Reims, où il est maintenu sous clef dans une chambre dont il ne sort jamais, constamment allongé, et sans bénéficier des traitements pour patients EVC/EPR qui leur sont habituellement donnés dans des unités spécialisées.
 
Lors de l’audience de demande de récusation des experts, Me Jérôme Triomphe avait souligné combien une expertise réalisée en un seul jour – elle était fixée au 26 mai avant que la procédure en récusation ne la suspende – en l’absence de tout spécialiste des états pauci-relationnels serait insuffisante pour évaluer les éventuels progrès faits par Vincent Lambert depuis la dernière expertise en 2014, puisque c’est sur cela que porte la demande faite par le tribunal administratif. Les patients dans cet état ont des hauts et des bas, et il est impossible de formuler un diagnostic sérieux sans les voir dans la durée.
 

Les experts désistés recommandent que Vincent Lambert soit évalué dans un service spécialisé

Le transfert de Vincent Lambert dans un service spécialisé pour la durée de l’expertise constituerait une étape majeure. Comme l’a souligné Jérôme Triomphe dans un entretien donné au mensuel Reconquête : un médecin responsable d’un tel service lui décrivait il y a peu le cas d’un patient entré dans son service pour évaluation sur trois semaines. « Le deuxième jour, au test CRS-R, l’échelle mondiale permettant d’évaluer l’état de conscience de ces patients, il était à 2 sur 23 : à la fin du séjour, après avoir été pris en charge, il était à 20 sur 23. 2 sur 23, c’est un état végétatif, 20 sur 23, c’est un état pauci-relationnel. Tous nous disent qu’aucun patient diagnostiqué végétatif – avec 41 % d’erreur de diagnostics “végétatifs” qui n’en sont pas – arrivant dans un tel service spécialisé ne reste végétatif lorsqu’il en sort.. »
 
Les experts qui viennent de se désister n’ont pas évoqué ce fait mais en invitant ainsi le tribunal à faire tenir l’expertise dans de meilleures conditions, ils montrent combien le premier cadre d’expertise était défaillant. Ils ont recommandé au tribunal de désigner en outre un médecin expert qui « serait garant du respect de la procédure d’expertise ».
 
« A situation très exceptionnelle, un collège d’experts exceptionnels s’impose », conclut la lettre de désistement : « Cette façon de procéder nous paraît la seule qui puisse permettre que l’expertise qui sera menée, ne soit pas ridiculisé, foulé aux pieds et qu’elle fasse au final qu’aggraver une situation déjà par trop compliqué et conflictuel et mettre aussi possiblement en difficulté le Tribunal Administratif. »
 
L’affaire Vincent Lambert n’est pas terminée.

Jeanne Smits

Source : reinformation.tv

 

 

Vincent Lambert : les trois médecins experts nommés en mai se sont désistés

, 15/06/2018


Nommés par le tribunal administratif de Chalons-en-Champagne pour « diagnostiquer l’état de santé actuel de Vincent Lambert », les trois médecins experts nommés en mai se sont désistés. Dans le courrier qu’ils ont adressé au tribunal, ils évoquent la « très grande confusion » autour de cette expertise, listent le nom de « personnalités » aux compétences « irréprochables » susceptibles d’ « être sollicitées » et suggèrent « que l'expertise soit réalisée dans un établissement spécialisé ». Un transfert qui a été « systématiquement refusé par la justice depuis les débuts de la bataille judiciaire, mais demandé par les parents ».

Le tribunal qui a accepté la demande de désistement des médecins experts, devra nommer un nouveau collège de médecins. En attendant, une nouvelle audience concernant « les modalités de l'expertise » a été fixée au mercredi 20 juin.

Pour l’avocat des parents du patient, ce nouveau rebondissement est une victoire : « C'est exactement ce que réclament depuis des semaines les parents, frère et sœur de Vincent, qui attendent des nouveaux experts à nommer compétence et rigueur ».

Source : genethique.org

 

 

Viviane Lambert écrit une deuxième fois à Emmanuel Macron.

Paris, le 7 juin 2018

Monsieur Emmanuel Macron

Palais de l’Elysée

Monsieur le Président,

Ma lettre du 16 avril est restée sans réponse. Je vous demandais de me recevoir pour vous parler de mon fils, Vincent, en état pauci-relationnel à l’hôpital de Reims.

Aujourd’hui, monsieur le Président, je réitère ma demande car je suis inquiète.

L’expertise demandée par le Tribunal Administratif de Châlons-en-Champagne a été repoussée après le dépôt par nos avocats d’une requête en récusation.

Mon fils risque d’être condamné à mort alors qu’il ne fait pas l’objet d’une obstination déraisonnable et qu’il est simplement alimenté et hydraté par sonde.

Vincent est handicapé mais il est vivant. Il vit enfermé dans sa chambre d’hôpital sans soins adaptés à son état : il n’est jamais levé, il n’a pas de séances de kinésithérapie, il n’est pas rééduqué à la déglutition.

Alors que la loi agriculture, en débat à l’Assemblée Nationale, a été l’occasion de parler de la santé animale, du traitement des animaux dans les abattoirs et de l’interdiction des lapins en cage, je n’ai pu m’empêcher de penser à mon fils, moins protégé que certains animaux.

Près de 100 000 personnes ont aujourd’hui signé l’appel en faveur de Vincent sur le site du comité de soutien de ses amis. Elles me pressent de vous écrire une nouvelle fois pour  solliciter une rencontre avec vous.

Monsieur le Président, je vous  demande de me recevoir le plus rapidement possible, accompagnée des médecins spécialisés qui connaissent Vincent pour l’avoir vu et qui pourront vous expliquer son état de santé réel.

Viviane Lambert

 

Source : jesoutiensvincent.com

 

Marcia per la Vita Roma 19 mai 2018

par Cécile

Viviane Lambert, la courageuse maman de Vincent, a témoigné comment la vie des porteurs de handicaps est attaquée par des expertises médicales partiales, par l’absence de soins, de rééducation, voire d’alimentation et d’hydratation. Vincent est l’un des 1.700 grands handicapés dans son cas en France, n’est pas du tout mourant, mais capable de communiquer avec ceux qui le mettent en confiance et a besoin de relations humaines. « Résistons ! La vie triomphera, et mon fils ne doit pas devenir un exemple d’euthanasie ! »

Source : choisirlavie.fr

 

 

Communiqué du Comité de soutien

06/06/2018

Le jugement du Tribunal Administratif de Châlons en Champagne de ce jour refuse de récuser les experts. Cette décision ne dénote pas, de la part du tribunal, une volonté réelle de connaître l’état de santé véritable de Vincent Lambert, en maintenant des experts qui n’ont pourtant aucune compétence dans l’analyse comportementale des personnes en état de conscience altérée, qui ont manifesté leur volonté dexpédier leur expertise en une journée et 2h dexamens, et qui refusent d’entendre les meilleurs experts français en la matière.

Une telle expertise, réalisée sur ces bases, serait une mascarade.

Pourquoi maintenir ces experts ? Que cache le refus du tribunal ?

Les avocats des parents de Vincent sont en train de préparer des recours contre cette décision et les modalités de cette expertise.

Source : jesoutiensvincent.com

 

 

Affaire Vincent Lambert: le rapporteur public rejette la demande de récusation des experts

Le rapporteur public a rejeté mardi 5 juin devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) la demande de récusation des experts, censés dresser « le tableau clinique » de Vincent Lambert, déposée par les parents du patient qui dénoncent une expertise « partiale » aux allures de « mascarade ».

Le rapporteur public a rejeté mardi 5 juin la demande de récusation des experts, censés dresser « le tableau clinique » de Vincent Lambert« Les arguments invoqués ne me paraissent pas fondés » car « il n'y a pas de raison sérieuse de douter de l'impartialité » des experts, a déclaré le rapporteur public, qui a estimé que les arguments des requérants n'étaient pas « sérieux ».

Les parents et une partie de la famille de Vincent Lambert, opposés à l'arrêt des soins de ce père de famille de 41 ans, hospitalisé dans un état végétatif au CHU de Reims depuis 2008, avaient saisi le tribunal administratif pour contester la décision de l'hôpital du 9 avril de lancer une quatrième procédure d'arrêt des traitements.

Dans son ordonnance du 20 avril, le tribunal avait exigé qu'un « tableau clinique » du patient soit réalisé avant de se prononcer sur la validité de l'arrêt des traitements, et avait pour cela nommé trois médecins. Leur légitimité et leur manière de procéder sont contestées par cette partie de la famille.

Cette demande de récusation avait conduit à l'annulation de l'expertise prévue le 26 mai, une preuve de « l'intention dilatoire » et de la volonté « d'entraver la justice » par « des arguments procéduriers non recevables », a estimé Me Pierre Desmarais, l'avocat du CHU de Reims.

« Il s'agit là de jouer la montre et de discréditer les experts », a appuyé Me Steven Calot, conseil de François Lambert, neveu de Vincent, favorable à l'arrêt des traitements, à l'instar d'autres proches du patient dont son épouse et tutrice légale, Rachel Lambert. Mais aux yeux des parents de Vincent Lambert, l'expertise prévue ne permettrait pas de prendre en compte la situation de leurs fils, qu'ils jugent « handicapé » et dont ils réclament depuis cinq ans la rééducation dans une unité spécialisée.

En l'état, cette expertise serait « une mascarade » car « il faut regarder l'évolution réelle de Vincent et pas son état à un instant T en deux heures », a déclaré Me Jérôme Triomphe, leur avocat. « Ces types de patients sont très particuliers car leur état est fluctuant » donc « il faut les observer pendant trois semaines au minimum, trois semaines avec des stimulations tous azimuts », a avancé le Dr Catherine Kiefer, l'une des médecins conseils des parents Lambert, chef de service d'une unité dédiée aux patients en état de conscience minimale à l'hôpital de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Le tribunal administratif rendra son ordonnance mercredi.

Source : ouest-france.fr

 

 

Vincent Lambert : contestation du choix des experts, nouvelle audience fixée au 5 juin

31/05/2018

La demande de récusation concernant les experts nommés par le Tribunal Administratif de Châlons-en-Champagne, déposée par les parents de Vincent Lambert, a annulé l’expertise initialement prévue pour le 26 mai dernier. Elle devait permettre de statuer sur l’état de santé du patient).

Le Tribunal Administratif de Châlons-en-Champagne a fixé au 5 juin prochain une audience de plaidoiries en présence d’un  rapporteur public.

Les avocats des parents de Vincent Lambert, assistés de leurs médecins-conseils spécialisés, pourrons souligner que les « experts » désignés n’ont pas de connaissance particulière des patients en état de conscience altérée, et qu’ils ne sont donc pas en mesure de statuer sur l’état du patient.

Ils demandent que les médecins nommés soient récusés et remplacés par des experts spécialisés afin qu’une expertise selon les règles de l’art médical s’agissant des patients en état de conscience altérée soit effecuée.

Source : genethique.org

 

 

Vincent Lambert : la famille conteste le choix des experts

ènéthique, 25/05/2018

L’expertise médicale de Vincent Lambert n’aura pas lieu samedi prochain comme il était prévu. Ses parents ont déposé hier une « demande de récusation » au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, contestant la composition de l’équipe d’experts.

Me Jean Paillot, avocat des parents de Vincent Lambert, estime qu’« aucun d'entre eux n'a de compétence en matière de patients EVC (état végétatif chronique) et en EPR (état pauci-relationnel) ». « On ne se laisse pas faire et on veut une vraie bonne expertise, pas une expertise bâclée », a-t-il ajouté.

Ces trois médecins ont été désignés mi-avril par la justice administrative. Ils devaient expertiser l’état réel de Vincent Lambert pour décider de l’arrêt ou non de son alimentation et de son hydratation. « L'état de Vincent a évolué de manière positive depuis 2014 (date de la dernière expertise) et (...) il est nécessaire de l'évaluer », pointant ses progrès « un peu au plan neurologique et beaucoup au plan fonctionnel, par exemple dans le domaine de la déglutition », explique Me Paillot.

« Le dépôt d'une demande de récusation au tribunal bloque l'expertise jusqu'au moment où le tribunal statue sur la demande de récusation », précise l’avocat. « Soit le tribunal confirme les experts, soit il les change. » La date de cette audience au tribunal administratif n’est pas encore connue.


Source : genethique.org

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

par le Comité de Soutien, 24/05/2018

Rebondissement dans l’affaire Vincent Lambert :

Les avocats des parents et de deux frères et sœurs de Vincent Lambert viennent de déposer une requête en récusation des trois experts nommés par le président du tribunal de Châlons-en-Champagne.

Outre que les experts nommés n’ont aucune expérience dans la prise en charge des patients dans la situation de Vincent, les avocats et médecins spécialistes qui les conseillent mettent en cause leur refus de respecter une véritable discussion contradictoire entre experts, spécialistes et membres de la famille. Ils mettent également en cause leur volonté de réaliser une expertise en une seule journée pour déposer leur rapport de manière précipitée.

Le non-respect des modalités adaptées aux patients comme M. Vincent Lambert, qui ne peut être évalué que sur plusieurs semaines, ne peut en aucun cas permettre d’évaluer son état réel. Il doit au préalable être pris en charge de manière spécialisée.

Source : jesoutiensvincent.com

 

 

Madame Viviane Lambert sera présente et donnera son témoignage lors de la Marche pour la Vie qui aura lieu à Rome ce 19 mai 2018.

La madre di Vincent Lambert alla Marcia per la Vita

par In Terris, 12/05/2018

Sabato 19 maggio l'ottava edizione della manifestazione partirà da p.zza della Repubblica

i tiene a Roma sabato prossimo, 19 maggio, l'ottava edizione della Marcia per la Vita. Il corteo partirà alle 14.30 da p.zza della Repubblica per raggiungere, dopo essersi snodato per le vie del centro della Capitale, in p.zza della Madonna di Loreto (adiacente a p.zza Venezia).

La presidente della Marcia per la Vita, Virginia Coda Nunziante, ha confermato che la madre di Vincent Lambert sarà presente e darà la sua testimonianza alla fine della manifestazione. "Vincent Lambert - si legge in una nota degli organizzatori della Marcia -, il tetraplegico quarantunenne francese che in seguito ad un incidente è relegato a letto da oltre dieci anni, rischia di morire di fame e di sete in seguito alla decisione dei medici di interrompere alimentazione e idratazione. Vincent Lambert non è attaccato a nessuna macchina e la madre lotta da anni assieme al marito affinché sia riconosciuto al figlio il diritto inalienabile di vivere. Viviane Lambert ha scritto recentemente una lettera/appello al presidente Macron affinché intervenga per sospendere l’omicidio di Stato".

L’appuntamento del 2018 sarà inoltre dedicato - prosegue la nota - "a ricordare i quarant’anni della legge 194/1978 che regolamenta l’uccisione deliberata dell’innocente nel grembo materno, e il recente episodio che ha visto suo malgrado protagonista il piccolo Alfie Evans, al quale è stato negato il diritto di vivere". Con la Marcia per la Vita - prosegue la nota - si vuole affermare la sacralità di questa vita e la sua assoluta intangibilità dal concepimento alla morte naturale, senza alcuna eccezione, alcuna condizione, alcun compromesso. 

Anche quest’anno numerose le adesioni dei più importanti movimenti pro-vita provenienti dall’Europa, America del Nord, America del Sud, Australia e Nuova Zelanda. Le associazioni e i gruppi sfileranno con i propri simboli e slogan. I movimenti pro-vita si moltiplicano, la manifestazione di Roma va ad aggiungersi a quelle già svolte nel 2018 a Buenos Aires, Washington, Paris, San Francisco, Manila, Dublino, Brisbane, Praga, Stettin, Madrid Città del Messico, Lima, Londra e Ottawa.

Source : interris.it

 

 

Vincent Lambert : Le collège d’experts qui vient d'être nommé, a un mois pour se prononcer

 

par Gènéthique, 03/05/2018

 

 

Quelques réflexions sur la situation de Vincent Lambert

Pour ceux qui regardent le droit :

Selon l’article 3 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (DUDH) : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. » L’emprisonnement de Vincent Lambert contrevient à chacun de ces trois droits. Y remédier d’urgence serait précisément  se rendre conforme à la DUDH.

Précision d’importance sur son expertise :

D'après un neveu (qui voulait justifier le meurtre par là) Vincent serait sous ACUPAN. Quelles que soient les drogues, toutes diminuent significativement ses performances et ses capacités de réponses, y compris à une tentative de rééducation à titre d’examen. Évidemment, dans ces conditions, l'expertise sera péjorée.

Il faudrait songer à arrêter ces drogues, mais les arrêter selon les règles de l'art pour éviter aussi les effets néfastes d'un arrêt brutal.

 

 

Euthanasie pour tous ?

par Professeur Henri Joyeux, 20/04/2018, extrait

...L’exemple le plus actuel est celui de Vincent Lambert, connu de tous. Il est aujourd’hui en danger, plus du fait de la médecine (certains médecins refuseraient de le nourrir pour le laisser mourir) que de son propre état de santé. Il n’est même pas sûr qu’il soit dans le coma, d’autant qu’il n’a pas besoin d’assistance respiratoire, rénale ou cardiaque. Il est plus que probable que son cerveau fabrique, jour après jour, des neurones nouveaux jusqu’à ce qu’ils atteignent un certain seuil, permettant d’accroître ses réactions. Dans cet état, nul doute que la régénération neuronale est à l’œuvre. Il est pourtant enfermé depuis 4 ans dans des conditions indignes de la médecine et du serment d’Hippocrate. Un certain nombre de médecins en recherche médiatique, qui ne connaissent rien de son état, veulent le faire mourir, manipulant une partie de sa famille.

Pratiquer l’euthanasie sur sa personne serait un meurtre.

Tout le monde est capable de le comprendre en visionnant en particulier les interviews de mes collègues et de son avocat et en lisant l'Appel de 70 médecins et professionnels spécialisés dans la prise en charge de personnes cérébro-lésées en état végétatif ou pauci-relationnel (EVC-EPR). Nous pouvons leur faire confiance quand ils affirment :

« Il est manifeste que Vincent Lambert n'est pas en fin de vie » .


...

Source : professeur-joyeux.com

 

 

Deo Gatias ! Mais  il est impératif de trouver un moyen d'empêcher les "prémédications" éventuelles de Vincent car celles-ci le mettraient dans la torpeur. Et il existe de ces médicaments retard qu'on peut donner plusieurs semaines d'avance et dont les effets psychiques délétères persistent. Or, il est impératif que Vincent soit au meilleur de sa forme lors de cette expertise.
Ne peut-il pas être transféré loin de cette ambiance de rejet de sa vie ?
Christophore

 

Magnifique VICTOIRE pour Vincent Lambert !

COMMUNIQUE DE PRESSE du Comité de soutien à Vincent Lambert

 Paris, 20 avril 2018

Les amis de Vincent Lambert, réunis dans son comité de soutien sont rassurés par le jugement rendu par le Tribunal Administratif de Châlons-en-Champagne. Il ordonne une expertise préalable en tenant compte des spécificités des patients comme Vincent Lambert.

Le jugement signifie que les affirmations du Dr SANCHEZ n’ont pas suffi à convaincre le tribunal devant les avis totalement opposés de 24 spécialistes qui avaient écrit au Dr SANCHEZ pour contester la situation d’obstination déraisonnable et devant l’évidence des vidéos produites..

Vincent est en vie, son alimentation et son hydratation vont être poursuivies.

Les avocats des parents de Vincent Lambert  avaient déposé un recours en référé-liberté, procédure d’urgence devant le Tribunal Administratif pour contester la décision du CHU de Reims d'arrêter l’alimentation et l’hydratation de leur fils.

De nombreux éléments avaient été apportés au dossier pour prouver que Vincent ne faisait pas l’objet d’une « obstination déraisonnable ». Soixante-dix médecins spécialisés  avaient signé un appel pour affirmer que Vincent Lambert n’était pas en fin de vie et que les preuves de sa volonté de continuer à vivre étaient manifestes. Ils dénonçaient les conditions de vie imposées à Vincent Lambert et demandaient son transfert dans un établissement spécialisé. Les amis de Vincent se réjouissent qu’ils aient été entendus.

Ils rappellent que plusieurs établissements sont prêts à l’accueillir. Son transfert est, depuis la création du comité de soutien, leur principale revendication. Ils vont poursuivre leur mobilisation pour l’obtenir enfin.

Source : jesoutiensvincent.com

 

 

L'appel de 70 médecins dans Le Figaro :

« Il est manifeste que Vincent Lambert n'est pas en fin de vie »

Alors que le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne doit rendre une décision ce jeudi, 70 professionnels de santé de diverses spécialités publient une tribune dans Le Figaro pour dénoncer une «euthanasie qui ne dit pas son nom». Ils demandent que Vincent Lambert soit transféré dans une unité spécialisée.

 18/04/2018

Nous, médecins et professionnels spécialisés dans la prise en charge de personnes cérébro-lésées en état végétatif ou pauci-relationnel (EVC-EPR), tenons à exprimer, en notre âme et conscience, notre incompréhension et notre extrême inquiétude au sujet de la décision d'arrêt de nutrition et hydratation artificielles concernant M. Vincent Lambert. Un tissu d'incertitudes et d'hypothèses, ainsi que des jugements contradictoires concernant le niveau de conscience, les capacités de relation et de déglutition, le pronostic, fondent une sanction dramatique, incompréhensible. Certains d'entre nous ont une expérience de trente à quarante ans de soins et de réflexion autour de ces personnes. La circulaire du 3 mai 2002, qui a marqué une étape essentielle pour l'organisation et la qualité de la prise en charge des personnes EVC-EPR, constitue une référence toujours d'actualité.

La plupart d'entre nous ne connaissent pas personnellement M. Vincent Lambert, sinon par ce qui est dit de lui dans les médias, de façon partisane, quant à l'application à son égard de la loi relative aux droits des patients et à la fin de vie.

Certains d'entre nous ont pu visionner une courte vidéo, de séquences tournées en juin 2015, permettant d'affirmer que M. Vincent Lambert est bien en état pauci-relationnel, à savoir qu'il n'est pas dans le coma, ne requiert aucune mesure de réanimation et qu'il a des capacités de déglutition et de vocalisation. S'il nous est impossible de nous prononcer sur son niveau exact de conscience et ses capacités relationnelles, en revanche M. Vincent Lambert nous apparaît semblable aux patients relevant de nos unités EVC-EPR, de ceux qui n'ont même pas de trachéotomie. Il est manifeste qu'il n'est pas en fin de vie. Sa survie dans les conditions et le contexte qui l'entourent - déchirement familial, procédures juridiques interminables, déchaînement médiatique, absence de projet de vie avec abandon de toute rééducation ou sortie ou mise au fauteuil, isolement sensoriel et relationnel dans sa chambre où il est enfermé à clé depuis quatre ans… - témoigne même, à nos yeux, de sa pulsion tenace de vie.

Comment ne pas tenir compte du fait que M. Lambert a survécu en 2013 à trente et un jours sans alimentation avec une hydratation réduite au minimum, alors que, dans notre expérience unanime, ce fait est incompatible avec une volonté de mourir? Quand ils ne veulent plus vivre, ces patients meurent en quelques jours, voire quelques heures. Cette survie pendant trente et un jours témoigne au contraire d'une incontestable pulsion de vie qui aurait dû fonder depuis cinq ans une nouvelle prise en charge autour d'un projet de vie et qui ne se réduise pas à des soins de nursing.

Les expertises médicales, même pratiquées par d'éminents spécialistes, reposent toujours sur des examens pratiqués sur un temps forcément limité. Elles ne sont pas adaptées à la situation de ces patients dont il faut gagner la confiance avant de pouvoir obtenir une quelconque manifestation de présence consciente. Cette évaluation ne peut être validée que par une équipe pluridisciplinaire, dans des conditions de vie variées, sur un temps suffisamment long de plusieurs semaines, en lien avec les membres présents de la famille. Cela est impossible dans un contexte d'enfermement sans projet de vie. Or notre expérience croisée de praticiens spécialistes de ces patients nous amène à constater que l'état dit végétatif chronique, au sens d'un patient qui ne serait capable d'aucune relation, n'existe pas: tous les patients diagnostiqués végétatifs qui sont passés dans nos services ont en réalité une conscience minimale qu'il faut savoir détecter et exploiter en lien étroit avec la famille. Pris en charge en unité ou maison spécialisée, ces patients font souvent des progrès étonnants qui surprennent toujours les soignants, et tous se sont révélés être capables de relations interpersonnelles avec leur entourage, plus ou moins élaborées, mais toujours existantes et vérifiées.

Nous nous interrogeons sur les circonstances qui ont pu conduire à affirmer que M. Vincent Lambert avait pu manifester, fin 2012, une volonté certaine et irrévocable de mourir, point de départ de la réflexion et des procédures collégiales engagées par l'équipe l'ayant en charge. Notre expérience nous fait nous interroger sur le fait qu'une même équipe soignante assure des soins à la fois à des patients en fin de vie et à des patients cérébro-lésés: il y a là deux logiques antinomiques qui ne peuvent cohabiter.

Sur ces bases:

1. - Nous dénonçons les conditions de vie imposées à M. Vincent Lambert: alitement permanent, absence de mise en fauteuil adapté, absence de sortie, enfermement à clé dans sa chambre, absence de prise en charge rééducative d'entretien, absence de rééducation de la déglutition, limitation des visites, toutes mesures s'opposant au maintien d'une vie sociale et affective, primordiale pour ces personnes. Ces conditions, aussi incompréhensibles qu'inadmissibles, s'apparentent à une incarcération prolongée, indigne de son état, de sa personne, de ses proches. Elles nous apparaissent contraires à toute éthique et déontologie médicales.

2. - Nous n'arrivons pas à comprendre qu'à aucun moment de cette terrible histoire l'avis d'une équipe expérimentée n'ait été sollicité devant une décision aussi grave. Grave car n'ayant pas d'autre finalité que de provoquer la mort d'un homme qui n'est pas en fin de vie et dont l'état de handicap paraît stabilisé, même sous couvert d'une procédure collégiale. Ni l'équipe médicale en charge de M. Vincent Lambert, au début de cette situation, ni quelque instance de Justice que ce soit, pour aussi nombreuses qu'elles aient été sollicitées, n'ont fait une telle proposition pourtant de bon sens et usuelle entre collègues.

3. - Nous formulons le vœu que M. Vincent Lambert, qui n'est pas en fin de vie, bénéficie d'une prise en charge conforme à l'esprit de la circulaire du 3 mai 2002. Pour cela, il doit être transféré dans une unité dédiée aux patients EVC-EPR dynamique, proposant un projet de vie de qualité incluant ses proches.

Là où nous entendons dire: «acharnement thérapeutique», nous ne voyons qu'abandon thérapeutique et maltraitance sur personne vulnérable ; et nous demandons une reprise des soins physiques et relationnels.

Là où nous entendons dire: «volonté du patient», nous apprenons que notre confrère qui a pris cette décision dramatique n'émet que des hypothèses.

Là où nous entendons dire: «débranchement», nous ne voyons aucun fil, aucune machine à débrancher en dehors de la nutrition entérale par gastrostomie, laquelle constitue chez ces patients un soin de base. Mais nous voyons des capacités de déglutition volontaire ; et nous demandons qu'une rééducation appropriée soit entreprise.

Là où nous entendons dire: «arrêt des traitements», nous ne voyons que provocation délibérée de la mort, une euthanasie qui ne dit pas son nom ; et nous demandons un véritable projet de vie: reprise de la kinésithérapie après traitement des rétractions tendineuses qui se sont nécessairement installées pendant plus de quatre ans d'arrêt de ces soins, mise au fauteuil, sortie à l'air libre.

Là où nous entendons: «procédure collégiale», nous ne voyons que posture partisane, idéologique, déconnectée de la réalité d'une situation de handicap sévère, stable, justifiant des soins et traitements adaptés en vue du confort de la personne ; et nous demandons que M. Vincent Lambert soit enfin transféré dans une unité EVC-EPR pratiquant des soins actifs, globaux, dans le cadre d'un projet de vie et non de mort annoncée et programmée.

Là où nous entendons la voix de certains de nos confrères se rallier à la thèse de l'acharnement thérapeutique, nous élevons la nôtre, forte de nombreuses années d'expérience, pour que notre silence ne devienne complice de la mort provoquée d'un de nos patients. Qui peut oser porter un jugement sur la valeur d'une vie? N'est-ce pas au contraire le devoir et l'honneur d'une société humaine que de prendre soin des plus vulnérables d'entre les siens?

La liste complète des signataires :

Hélène Alessandri, psychologue ; Luce Bardagi, médecin ; Djamel Ben Smail, PUPH ; Cécile Bernier, ergothérapeute ; Anne Boissel, maître de conférences ; Marie-Hélène Boucand, médecin ; Patricia Bourgogne, médecin ; Joseph Bou Lahdou, médecin ; Françoise Canny-Vernier, médecin ; Hélène Carriere-Piquard, médecin ; Mathilde Chevignard, praticien ; Emmanuel Chevrillon, médecin ; Pauline Coignard, médecin ; Florence Colle, médecin ; Floriane Cornu, kinésithérapeute ; Hélène Curalluci, médecin ; François Danze, neurologue ; Danielle Darriet, neurologue ; Xavier Debelleix, médecin ; Jacques Delecluse, médecin ; Monique Delwaulle, encadrante ; Philippe Denormandie, chirurgien ; Jean-Pascal Devailly, médecin ; Xavier Ducrocq, neurologue ; Marc Dutkiewicz, neuro-psychanalyste ; Nadine Ellahi, secrétaire médicale ; Michel Enjalbert, médecin ; Alain Faye, chirurgien ; Catherine Fischer, neurologue ; Louis Fromange, médecin ; Jean-Yves Gabet, neurologue ; Laure Gatin, chirurgien ; Christine Greselin, aide-soignante ; Lysiane Hatchikian, psychologue ; Alain Hirschauer, chef de service ; Marie-Hélène Jean, orthophoniste ; Bernard Jeanblanc, médecin ; Catherine Kiefer, médecin ; Isabelle Laffont, PUPH ; Françoise Lagabrielle, psychiatre ; Hervé Lautraite, médecin ; Sonia Lavanant, médecin ; Bernard Lange, neurologue ; Jean-Luc Le Guiet, médecin ; Marc Lestienne, médecin ; Emma Lozay, ergothérapeute ; Pascale Lublin-Morel, médecin ; Marie-Paule Mansour, infirmière ; Jérôme Martin-Moussier, médecin ; Daniel Mellier, professeur émérite ; Samir Mesbahy, docteur ; Sabrina Monet, aide-soignante ; Dominique Norblin, cadre de rééducation ; Dominique Papelard, médecin ; Frédéric Pellas, médecin ; Philippe Petit, médecin ; David Plantier, médecin ; Bruno Pollez, médecin ; Bénédicte Pontier, médecin ; Perrine Quentin, médecin ; Chantal Regnier, gériatre ; Edwige Richer, neurologue ; Dalila Solal, médecin ; Brigitte Soudrie, praticien hospitalier ; Hélène Staquet, neurochirurgien ; François Tasseau, médecin ; Jean-Luc Truelle, professeur ; Hélène Turpin, orthophoniste ; Hervé Vespignani, neurologue ; Yves-André Vimont, médecin ; Jean-Bernard Witas, médecin.

Source : jesoutiensvincent.com

 

 

 

Los de l'audience générale du 18 avril 2018 :

 

APPEL POUR VINCENT LAMBERT ET ALFIE EVANS

J'attire à nouveau l'attention sur Vincent Lambert et le petit Alfie Evans, et je voudrais réitérer et confirmer fermement que le seul maître de la vie, depuis le début jusqu'à la fin naturelle, c'est Dieu ! Et notre devoir, notre devoir est de tout faire pour préserver la vie. Nous pensons en silence et prions pour que la vie de tous les hommes et en particulier de ces deux frères soit respectée. Nous prions en silence.

APPELLO PER VINCENT LAMBERT E ALFIE EVANS

Attiro l’attenzione di nuovo su Vincent Lambert e sul piccolo Alfie Evans, e vorrei ribadire e fortemente confermare che l’unico padrone della vita, dall’inizio alla fine naturale, è Dio! E il nostro dovere, il nostro dovere è fare di tutto per custodire la vita. Pensiamo in silenzio e preghiamo perché sia rispettata la vita di tutte le persone e specialmente di questi due fratelli nostri. Preghiamo in silenzio.

Sources : vatican.va, Vatican News

traduction : site.christophore.com

 

Le pape François prie pour que la dignité de Vincent Lambert soit « respectée »

Durant l’été 2015, les évêques de notre province attiraient l’attention sur la situation de Vincent Lambert.

Aujourd’hui, on parle de nouveau de mettre fin à ses jours en arrêtant sa nutrition et son hydratation.

Et le pape François a fait entendre sa voix, dimanche : Que sa vie soit respectée !

Prions pour Vincent Lambert, pour ses proches et pour tous ceux qui prennent soin de lui.

Cardinal Philippe Barbarin

Dimanche, le Pape a parlé de Vincent Lambert.

Prions pour lui, pour ses proches et pour tous ceux qui prennent soin de lui.

Que sa vie soit respectée ! +PB

 

Lors de la prière du Regina Caeli, place Saint Pierre, ce dimanche matin 15 avril 2018, le Pape François demande le respect de la vie de Vincent Lambert :

"Je confie à vos prières les personnes, comme Vincent Lambert, en France (...) et d'autres dans différents pays, qui vivent, parfois longtemps, dans un état de grave infirmité assistés médicalement pour les besoins primaires. Ce sont des situations délicates, très douloureuses et complexes.

Nous prions pour que chaque patient soit toujours respecté dans sa dignité et soigné de manière adaptée à son état, avec l'apport unanime des membres de la famille, des médecins et des autres agents de santé, avec un grand respect pour la VIE."

 

Source : vatican.va

traduction : site.christophore.com

 

 

Monseigneur Bernard Ginoux sur twitter au sujet de Vincent Lambert :

. Il y a de l'acharnement à vouloir le tuer, lui et ceux qui sont dans cette situation. Mon soutien en prière et pensée.

 

par le Comité de soutien  à Vincent Lambert, 12/03/2018

Dans une tribune publiée par Le Figaro, Viviane Lambert s’adresse au président de la République pour obtenir la grâce de son fils :

L’appel de Viviane Lambert au président Emmanuel Macron

lettre de Viviane Lambert

 

Source : jesoutiensvincent.com

 

 

France: la mère de Vincent Lambert en appelle à Emmanuel Macron

par Xavier Sartre, Vatican News, 12/04/2018


«Mon fils a été condamné à mort »: c’est par ces mots que Viviane Lambert, la mère de Vincent Lambert, commence sa lettre ouverte au président de la République française, publiée ce jeudi 12 avril dans le quotidien Le Figaro. Elle s’oppose à l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation artificielle de son fils tétraplégique depuis un accident de voiture en 2008 décidé lundi dernier par le CHU de Reims où il est hospitalisé. Face à ce qu’elle considère comme «un projet de mort», elle en appelle à Emmanuel Macron pour qu’il intervienne.

Viviane Lambert décide de prendre Emmanuel Macron au mot : évoquant son intervention devant les évêques lundi au collège des Bernardins, elle cite les mots mêmes du président parlant de «dignité de l’homme». Elle lui demande de la recevoir, elle et des médecins spécialisés, qui pourront expliquer l’état de santé réel de son fils.

La mère de Vincent Lambert rappelle ce qu’elle a toujours clamé : son fils «est handicapé mais il est vivant». Il est en état pauci-relationnel explique-t-elle, il n’est pas dans le coma. Aucune machine ne le maintient en vie. Elle détaille les événements qui nourrissent sa position de refuser tout arrêt de sa nutrition et de son hydratation, ajoutant que des établissements spécialisés sont prêts à l’accueillir.

C’est pourquoi elle dénonce le «médecin» qui a pris cette dernière décision de laisser Vincent mourir, «sans lui permettre d’être pris en charge ailleurs pour être rééduqué et stimulé». «Pourquoi cet acharnement contre mon fils» s’interroge-t-elle, alors qu’il a démontré «sa réelle volonté de vivre» en survivant à 31 jours sans alimentation en 2013?

Viviane Lambert l’affirme : «Vincent n’est pas en fin de vie. Il n’est pas malade. Il ne souffre pas.» «S’il faut qu’il meure, continue-t-elle, ce n’est pas pour sa dignité : c’est par volonté euthanasique. Vincent va être sacrifié pour faire un exemple.»

La Cour de cassation a statué en décembre dernier que seule l’épouse de Vincent Lambert pouvait décider du transfert de son mari dans un établissement spécialisé. Or, Rachel Lambert, tutrice légale depuis 2016, ne veut pas. La famille de Vincent est déchirée par son sort, sa femme et six de ses frères et sœurs approuvant la décision du CHU de Reims, ses parents et une sœur et un frère s’opposant à l’arrêt de l’alimentation.

Source : vaticannews.va

 

 

Réaction de Me Triomphe à la nouvelle condamnation de Vincent Lambert

par Le Salon Beige, 10/04/2018

Au téléphone avec Armel Joubert des Ouches

« Je suis indigné à la fois comme avocat, à la fois comme juriste et enfin comme citoyen. Parce que Vincent Lambert n’est pas le légume accroché à des machines contrairement à ce qui se lit dans les médias. Vincent est un garçon qui est, certes, handicapé, certes cérébrolésé mais il n’a rien à faire dans un centre de soins palliatifs au CHU de Reims alors qu’il devrait être pris en charge dans une unité de soins spécialisés pour ces patients là ».

« Le scandale de cette affaire c’est que le Dr Sanchez a refusé de tenir compte de l’avis de 25 spécialistes qui prennent en charge ce type de patients ! Ils affirment qu’il ne peut pas relever d’une obstination déraisonnable ! »  « Ces spécialistes ont constaté eux-mêmes qu’en le faisant manger par la bouche, Vincent avait retrouvé un réflexe de déglutition qu’il n’avait plus depuis des années ». « Ils veulent le tuer de sang froid ! »

« Jamais nous ne laisserons tuer de sang froid un Vincent Lambert parce que arrêter son alimentation et son hydratation c’est le tuer de sang froid, quoi qu’en pensent les hypocrites ! Prenez un nourrisson, laissez-le sur un lit sans le nourrir et il mourra naturellement ! Nous ne laisserons pas faire ! Nous nous battrons jusqu’à l’extrémité de nos forces ».

 Source : lesalonbeige.fr

 

 

Le CHU de Reims se prononce à nouveau pour un "arrêt des traitements" de Vincent Lambert : les parents vont saisir le tribunal administratif

par France Info,

Le CHU de Reims (Marne) s'est de nouveau prononcé pour un "arrêt des traitements" de Vincent Lambert, a appris franceinfo de sources proches du dossier, lundi 9 avril. L’équipe médicale a estimé qu’il y avait un "acharnement thérapeutique" et qu'on se trouvait dans "une situation d’obstination déraisonnable" avec "un maintien artificiel de la vie", a expliqué François Lambert, son neveu, à France Bleu Champagne-Ardenne, lundi.

Cet ancien infirmier en psychiatrie, qui se trouve dans un état végétatif, a été hospitalisé à la suite d'un accident de la route en septembre 2008. Depuis dix ans, sa famille se déchire sur son sort en multipliant les recours en justice. Ses parents demandent le maintien des soins alors que sa femme Rachel Lambert, sa sœur et son neveu réclament leur arrêt. La cour de cassation a jugé en décembre 2017 que seule l’épouse était autorisée à demander le transfert de son mari vers un autre établissement.

L'avocat des parents annonce un recours

Les parents de Vincent Lambert vont saisir le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) à la suite de la décision du CHU de Reims, a annoncé leur avocat à France Bleu Champagne-Ardenne. "On se bat aujourd'hui parce qu'on est en présence d'une décision injuste prise par un médecin incompétent", a expliqué Me Jean Paillot. Pour l'avocat des parents de Vincent Lambert, "ce n'est qu'une décision d'un seul médecin. Quand une décision d'arrêt de vie est prise par une seule personne, il faut s'en méfier comme de la peste".

Ce choix est le résultat d'une procédure collégiale lancée en septembre dernier. Il "n'a pas été l'occasion de discuter complètement et contradictoirement de tous les éléments médicaux que nous soulevions", a regretté Jean Paillot. Ce dernier estime que le Dr Sanchez, "le juge de la vie de Vincent Lambert", est "un gériatre qui est dans ce service depuis moins de deux ans" et qui n'a "aucune expérience de ce type de patient".

"C’est la deuxième décision d’arrêt des traitements qui est prise, puisque la première n’avait pas été appliquée à cause des recours qui avaient duré plus d’un an et demi", a rappelé François Lambert, son neveu, lundi, au micro de France Bleu Champagne. Le médecin qui suivait Vincent Lambert avait en effet exprimé ce même avis le 10 avril 2013.

Les proches de l'infirmier ont été reçus séparément au CHU de Reims par le docteur Sanchez qui suit désormais Vincent Lambert. Le médecin leur a notamment expliqué les raisons qui ont motivé sa décision. Vincent Lambert "va de plus en plus mal. C’est une évolution défavorable", a raconté François Lambert. Selon lui, le médecin a aussi évoqué "la personnalité de Vincent Lambert qu’il a pu cerner à travers certains témoignages".

Source : francetvinfo.fr

 

 

Rien n’est perdu pour Vincent

par Comité de soutien, 22/03/2018

Chers amis du Comité de soutien,

Comme nous vous l’avions déjà expliqué, le docteur Vincent SANCHEZ chargé du dossier de Vincent a reçu les différentes parties dans le cadre de la quatrième procédure collégiale démarrée en septembre. Une réunion de concertation avec des médecins a eu lieu en janvier.

Le Dr Sanchez doit rendre prochainement sa décision sur l’éventuel arrêt de l’alimentation et de l’hydratation.

Cette période revêt donc une particulière importance.

Les parents de Vincent ont reçu le concours très important d’un des plus grands spécialistes des patients dans la situation de Vincent, médecin qui est unanimement respecté dans la profession dans laquelle il jouit d’une très grande autorité morale. Ce spécialiste a longuement argumenté sur un plan médical auprès du Dr SANCHEZ pour la poursuite des soins de Vincent et sa prise en charge dans un service spécialisé pour que l’on puisse exploiter ses capacités et lui permettre d’évoluer positivement puisqu’il respire de manière autonome, son état général est stable, il a des aptitudes relationnelles et de déglutition. Il ne relève donc pas d’un questionnement d’obstination déraisonnable.

En pratique, envisager pour lui l’interruption de l’alimentation entérale, avec pour effet son décès est totalement illégitime et inacceptable.

D’autres médecins spécialistes des patients comme Vincent, sollicités par un autre médecin reconnu de la profession, qui ont pu voir une vidéo de lui déglutissant la nourriture donnée par sa mère, se sont également manifestés auprès du Dr SANCHEZ pour témoigner qu’il ne relève pas d’une obstination déraisonnable mais d’une prise en charge dans un établissement spécialisé.

Rien n’est donc perdu pour Vincent.

Source : jesoutiensvincent.com

 

 

 

Vincent Lambert : vers une 4ème procédure collégiale contre les avancées de la science ?

par Me Jean Paillot, 28/09/2017

Maitre Jean Paillot, avocat au barreau de Strasbourg et enseignant en droit de la Santé, réagit à l’annonce de la reprise de la procédure collégiale concernant Vincent Lambert (cf. Vincent Lambert : Vers une quatrième procédure collégiale), communiquée au lendemain d’une publication scientifique prometteuse pour les patients en état d’éveil non-répondant (cf. En état végétatif depuis 15 ans, il retrouve un état de conscience minimale).

À deux jours d’intervalle, dans la semaine de l’anniversaire de Vincent Lambert (20 septembre), on apprend (23 septembre) que le médecin en charge de Vincent Lambert s’apprête à lancer une quatrième procédure collégiale, à la demande de François Lambert, le demi-neveu qui rêve d’euthanasier son oncle ; et qu’une équipe lyonnaise (25 septembre) a réussi à ce qu’un patient cérébrolésé et diagnostiqué en état d’éveil non répondant (comme Vincent Lambert) puisse, à la suite d’une stimulation électrique du nerf vague, donner des signes de conscience.

La proximité de ces dates est un signe.

Elle témoigne dans un cas d’une volonté acharnée et en réalité idéologique de faire disparaître Vincent Lambert ; elle témoigne dans l’autre de l’ingéniosité humaine pour venir en aide aux meurtris de la vie. Supprimer celui qu’on n’arrive pas à guérir ? Ou le soigner, le dorloter, le choyer, parce que personne n’est maître de la vie de son patient et qu’une avancée de la science, ou de l’individu lui-même, est toujours possible dans le cas de lésions cérébrales ?

C’est en réalité le défi éthique et juridique majeur de l’affaire Vincent Lambert.

Et ce défi, à l’aune de cette nouvelle avancée médicale, n’a pas fini d’interroger nos consciences.

Le Conseil d’État (2014), puis le parlement à majorité socialiste (loi Claeys-Leonetti, 2016), ont décidé de la possibilité d’arrêter l’alimentation et l’hydratation entérales de ces patients, puis de les sédater jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ce n’est pas à leur honneur. C’est surtout un renoncement, face à l’obligation de soins à laquelle tout patient à droit. Car toute euthanasie est un renoncement.

Désormais, concernant Vincent Lambert, se posent de nouvelles questions :

  • Comment admettre l’ouverture d’une nouvelle procédure collégiale pouvant aller jusqu’à la mort de l’intéressé, alors même que la Cour de cassation est saisie d’une demande de transfert de M. Vincent Lambert ?
  • Le CHU de Reims, où se trouve M. Vincent Lambert, est-il capable de reproduire sur ce patient le protocole réalisé à Lyon ? À défaut, ne faudrait-il pas transférer Vincent dans une unité capable de tenter un protocole similaire ? Pourquoi pas à Lyon ? Un patient n’a-t-il en effet pas droit aux meilleurs soins ? Pourquoi M. Vincent Lambert en serait-il privé ?

Essaye encore une fois avant de renoncer, dit un vieux proverbe français.

Source : genethique.org

 

  

Autres articles figurant ailleurs dans ce site et pouvant se rapporter au dossier concernant Vincent Lambert (son dossier se continue ensuite ci-dessous pages 1 et 2) :

 

Dossier Leonetti

Sédation déshydratation

La dignité

Pape François : La chair du Christ

Pape François : Soins aux plus faibles

Le Pape François veille sur la vie dans tous ses états

Les Evêques de Rhône-Alpes se prononcent contre l'arrêt des soins

Mgr Aupetit : communiqué

Mgr Scherrer : tuer par omission

Les malades seront-ils otages ?

Il y a des euthanasies qui sont des crimes contre l'humanité

Une question délicate relative à l'affaire Vincent Lambert

L'horreur absolue

Pierre Le Vigan : pourquoi s'acharner à tuer ?

Vincent Lambert : le Conseil d'Etat renvoie la décision

Benoît XVI a parlé pour la vie de Vincent Lambert

Justice : pour la vie de Vincent Lambert

Vincent Lambert : nouvel arrêt de mort

Vincent Lambert, Leonetti et la mort par la soif

Terri Schiavo morte par soif

Réveil après 12 ans d'état végétatif

Dr Jeanblanc : La "prise en charge s'inscrit toujours dans un projet de vie"

Vincent Lambert : l’arrêt de mort n’est pas levé

Affaire « Vincent Lambert » : des arguments pour son euthanasie qui furent très exactement ceux de l'État nazi !

Conflits familiaux

Comment la justice a sauvé Vincent Lambert ?

Droit de veto ?

Echec à l'euthanasie

Il a voulu vivre... malgré la loi mortifère de Leonetti

Euthanasie imposée ? Le combat devient judiciaire.

Aujourd'hui en France : meurtre à l'hôpital ?

 

 

Nouvelle procédure pour faire mourir Vincent Lambert

par Michel Janva, 29/11/2017

Le médecin de Vincent Lambert a lancé une quatrième procédure collégiale mi-novembre. L’avocat de ses parents, Me Paillot, dénonce dans Famille chrétienne un acharnement :

    "Une quatrième procédure collégiale vient d’être engagée par le Dr Sanchez, médecin gériatre responsable du pôle soins palliatifs du CHU de Reims où Vincent Lambert se trouve reclus depuis 2013, en dépit du bon sens et des bonnes pratiques médicales applicables aux personnes en état pauci-relationnel ou d’éveil sans réponse. Il n’a rien à faire dans un service de soins palliatifs et devrait être pris en charge par des personnels spécialisés dans l’accompagnement des personnes cérébrolésées. Ce n’est malheureusement pas le cas, ce qui explique en partie l’acharnement qu’il y a aujourd’hui à vouloir le faire mourir.

    La demande de procédure collégiale a été formée par le demi-neveu de Vincent, François Lambert. Le médecin aurait pu refuser cette demande, arguant qu’il n’y a, selon lui, pas d’obstination déraisonnable. Il a préféré, pour des motifs qui lui appartiennent et que nous ne connaissons pas, engager cette nouvelle procédure.

    Cette procédure est-elle différente des précédentes ?

    Cette procédure n’est pas différente des trois premières. Elle se situe toutefois dans un contexte particulier, puisqu’une procédure est en cours pour obtenir le transfert de Vincent dans une unité spécialisée. Elle apparaît donc à tout le moins comme prématurée. Je pense qu’après trois procédures collégiales successives réalisées au CHU de Reims, il y a comme une forme d’acharnement suspect. Perseverare diabolicum, dit le proverbe, avec bon sens. [...]

    L’affaire Vincent Lambert est en réalité une affaire politique. Ce n’est plus seulement, et depuis longtemps, un problème simplement médical."

Source : lesalonbeige.blogs.com

 

 

Vincent Lambert a encore besoin de vous !

par Comité de soutien de Vincent Lambert, 05/10/2017

Vincent est toujours dans la même situation, vivant mais sans soins adaptés à son état. Nous avons, en vain, poursuivi les actions pour le faire transférer dans un établissement où il pourrait réellement être pris en charge.

Par ailleurs, un nouveau rebondissement s’est produit le 22 septembre : le docteur Vincent Sanchez, nouveau médecin en charge de Vincent au CHU de Reims, a informé la famille qu’une nouvelle procédure collégiale allait être engagée sur la demande du demi-neveu de Vincent, François Lambert. Comme les trois précédentes, elle peut aboutir à l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent.

Les avocats ont immédiatement écrit au médecin pour lui dire qu’il ne suffisait pas que François Lambert demande une collégiale pour qu’il soit tenu de l’engager. Cela nécessite au préalable une suspicion d’obstination déraisonnable, ce que François ne peut pas savoir puisqu’il a reconnu ne plus venir voir Vincent depuis des années. Les avocats ont également rappelé que le médecin ne pouvait engager aucune procédure collégiale tant qu’aucune décision n’avait été rendue sur le transfert demandé, instance actuellement pendante devant la Cour de cassation.

La perspective de cette nouvelle procédure intervient alors que des chercheurs de Lyon ont annoncé que l’état de conscience d’un homme plongé dans un état végétatif depuis des années avait pu être augmenté grâce à une technique de stimulation nerveuse. C’est une avancée majeure de la recherche neurologique. Celui dont on dit qu’il est aujourd’hui « inaméliorable » peut l’être demain.

L’année 2017 a été, au plan judiciaire, une année importante dans l’accompagnement de Vincent Lambert et de la partie de sa famille qui souhaite qu’il soit traité comme un être humain handicapé, de manière respectueuse de son état.

  • Sur le plan pénal : les avocats des parents de Vincent ont déposé plainte pénale pour maltraitances, tentative d’assassinat en avril-mai 2013, violation du secret médical, séquestration et atteinte à la liberté individuelle contre le CHU et les médecins successifs de Vincent ; et pour tentative d’escroquerie au jugement et fausse attestation contre Rachel, épouse de Vincent. Un juge d’instruction a été saisi. Le procureur de la République a prétendu que les parents de Vincent seraient irrecevables dans ces demandes car ils ne subiraient selon lui pas de préjudice personnel de la situation (bien qu’ils soient présents dans sa chambre tous les jours…). Le juge d’instruction a refusé d’informer et considéré qu’ils étaient irrecevables comme parties civiles. Appel a été formé contre ces décisions devant la Chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims.
  • Sur le plan civil : le juge des tutelles avait refusé, en 2016, de transférer Vincent et de mettre fin aux interdictions arbitraires de visite, et avait même considéré les parents de Vincent comme irrecevables à présenter ces demandes. La cour d’appel de Reims les a au contraire déclarés recevables mais a refusé le transfert, estimant ne pas être compétente pour statuer sur les défauts de soins invoqués et prouvés. La Cour de cassation a été saisie.
  • Sur le plan administratif : le Conseil d’État a, dans son arrêt du 19 juillet 2017, mis fin aux demandes de François Lambert, demi-neveu de Vincent et partisan acharné de l’euthanasie de son oncle, de mettre en application la décision d’arrêt d’alimentation et d’hydratation entérales prise en janvier 2014 et dit qu’une telle décision d’arrêt ne peut être prise qu’après une nouvelle procédure collégiale.

Aujourd’hui, le combat se poursuit pour obtenir que Vincent soit enfin placé dans un établissement spécialisé, où il pourra recevoir les soins les plus appropriés, dont il est encore privé.

Plusieurs autres démarches sont réalisées parallèlement aux actions judiciaires :

  1. Les parents de Vincent ont pris au mot madame la ministre Agnès Buzyn qui a affirmé publiquement qu’elle veut traiter le sujet « avec les personnes concernées ». Un rendez-vous avec la ministre va ainsi être demandé. Des éléments qui prouvent que Vincent Lambert est bien vivant et qu’il peut faire des progrès lui seront montrés.
  2. Des contacts sont en cours auprès d’associations européennes, afin de trouver d’autres établissements qui soient prêts à l’accueillir et qui puissent être proposés.

Plus que jamais, faites circuler l’Appel pour Vincent auprès de vos proches.

Ces prochains mois seront déterminants. Vincent peut encore être transféré, ou mourir de faim et de soif. C’est la dernière ligne droite !

Le Comité de soutien à Vincent Lambert

Source : jesoutiensvincent.com

 

 

Vincent Lambert : le Conseil d'Etat rend son jugement

19/07/2017

Le Conseil d’Etat a rendu son jugement concernant la poursuite de la décision d’interrompre la nutrition et l’alimentation de Vincent Lambert, et la suspension de la deuxième procédure collégiale. La décision suit les conclusions du rapporteur public.

La Cour a d’abord jugé que « la décision prise le 11 janvier 2014 par le médecin en charge de M. Vincent Lambert ne peut plus recevoir application ». Cette décision, qui devait supprimer l’hydratation et l’alimentation de Vincent Lambert, avait été validée par le Conseil d’Etat, et jugée conforme par la Cour Européenne des droits de l’homme. Cependant, le médecin ayant pris la décision n’étant plus « en charge patient à la date où cette décision peut commencer à être mise en œuvre, la décision en cause cesse de produire effet et ne peut plus légalement recevoir application. Le nouveau médecin en charge doit alors prendre lui-même une décision ».

La deuxième procédure collégiale engagée par le docteur Simon avait pour but d’examiner l’arrêt des traitements, à savoir l’alimentation et l’hydratation. Elle a été suspendue le 23 juillet 2015, le CHU estimant que « les conditions de sérénité et de sécurité nécessaire à sa poursuite, tant pour le patient que pour l’équipe soignante, n’étaient pas réunies ». Mais le docteur Simon n’a pas donné de terme à cette suspension. La Cour annule donc cette décision, estimant que « la recherche d’un climat apaisé, telles qu’elles ont été exprimées de façon très générale, ne permettaient pas de suspendre, sans fixer de terme à cette suspension, le cours de la procédure collégiale ». Ce jugement n’aura pas d’incidence sur la vie de Vincent Lambert, le docteur Simon n’étant plus en charge du malade.

C’est désormais au nouveau médecin en charge de Vincent Lambert de « se prononcer sur l’engagement d’une procédure d’examen du maintien de son alimentation et son hydratation artificielles », c’est-à-dire de décider s’il relance ou non une nouvelle procédure collégiale en vue de limiter ou d’arrêter les traitements de Vincent Lambert. Des traitements qui se réduisent à ce jour à l’hydratation et à l’alimentation.

Source : genethique.org

 

 

La situation de Vincent Lambert de nouveau examinée par le Conseil d'Etat

11/07/2017

Le Conseil d’Etat a examiné un recours « portant sur une décision liée à la reprise d’une procédure de consultation d’experts sur un éventuel arrêt des soins prodigués à Vincent Lambert ». Il était saisi de deux demandes, l’une provenant du neveu de Vincent Lambert qui demandait la reprise de la procédure de consultation et une autre provenant des parents de Vincent Lambert contestant la décision des juges de Nancy.

Le rapporteur public a recommandé le rejet des deux pourvois. Tout en précisant que les arguments invoqués pour suspendre la procédure collégiale pouvant mener à l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation ne pouvait conduire « à différer indéfiniment une décision », il a estimé que, le médecin responsable de Vincent Lambert ayant changé, celle-ci devait être reprise « depuis le début » et qu’il était « ‘impossible’ qu’une décision prise par un médecin puisse être ‘imposée’ à son successeur ».

La décision définitive du Conseil d’Etat devrait intervenir « d’ici la fin du mois de juillet ».

Sources : afp, genethique.org

 

 

Vincent Lambert : la cour d'appel de Reims rejette la demande de transfert des parents

par Coline Garré, 24/03/2017

La cour d'appel de Reims a rejeté ce 24 mars la demande de transfert de Vincent Lambert, hospitalisé dans un état végétatif au CHU de Reims depuis 2008, vers un établissement spécialisé, a annoncé l'avocat des parents, Jérôme Triomphe.

Pierre et Viviane Lambert estiment que leur fils est victime de maltraitance au CHU de Reims et soutiennent que cinq établissements seraient susceptibles de l'accueillir. « Il y a maltraitance non pas parce qu'on lui fait du mal, mais parce qu'on ne lui donne pas tous les soins qu'on pourrait lui donner dans son état » en matière de kinésithérapie, d'équipement médical et de rééducation à la déglutition, estiment-ils. « Nous irons en Cassation car cette situation est invraisemblable », a déclaré Jérôme Triomphe.

Les parents ont par ailleurs porté plainte au pénal contre le CHU de Reims en décembre 2016 « pour délaissement de personne hors d'état de se protéger » avec constitution de partie civile.

Autre procédure en cours, le neveu de Vincent Lambert, François, a saisi le juge administratif en octobre 2016 pour enjoindre au CHU de Reims de reprendre une procédure collégiale sur un éventuel arrêt des soins au patient, que demandent sa femme Rachel – à qui a été confiée la tutelle de son mari – et une partie de la fratrie.

Source : Lequotidiendumedecin.fr

 

 

Le point sur la situation de Vincent Lambert avec les avocats

par Le Comité de soutien à Vincent Lamber, 28/02/2017

 

Mardi 28 février 2017 – Déjà plusieurs mois sans nouvelles… Mais l’actualité n’en est pas moins chargée pour Vincent, sa famille et ses amis. Pour faire un point sur ce qui s’est passé et sur l’avenir de Vincent, Maître Jérôme Triomphe et Maître Jean Paillot répondent aux questions du Comité de soutien.

1. Comment Vincent se porte-il ?

Malgré les manquements dans la prise en charge, il a évolué positivement depuis 3 ans, ce dont ont attesté 5 médecins experts des patients en état pauci-relationnel. Le 5 décembre 2016, il a tenté quatre fois de vocaliser, devant ses parents, et la 4ème fois devant deux aide-soignantes qui en ont été impressionnées. Faut-il rappeler que Vincent a survécu à 31 jours sans alimentation en avril et mai 2013 ? Tous les spécialistes nous disent que cela démontre une force de vie évidente, à défaut de quoi il se serait laissé aller en quelques jours.

2. N’a-t-il toujours pas le droit à la rééducation dont il a besoin ?

Non, la rééducation à l’alimentation par la bouche n’a pas encore été entreprise. Pas plus que la reprise des soins de kinésithérapie ou la mise au fauteuil, et Vincent est toujours prisonnier de sa chambre et de son lit, alors qu’il pourrait parfaitement en être sorti.

3. La question du transfert de Vincent Lambert vers un établissement spécialisé a été débattue jeudi 16 février devant la cour d’appel de Reims. Comment s’est déroulée l’audience ?

L’audience s’est déroulée mieux qu’on ne pouvait l’espérer. Vous nous pardonnerez de ne pas donner de détails sur ce point, car l’arrêt de la Cour, attendu pour le 24 mars, n’est par définition pas encore rendu. Mais nous espérons bien avoir une bonne décision et que nous voyions la fin de ce cauchemar pour Vincent et sa famille.

4. Malgré les revers et l’ampleur des démarches en cours, restez-vous confiants pour Vincent ?

Oui, nous restons confiants et nous continuons à nous battre avec la même énergie pour que Vincent cesse d’être traité comme un mort en sursis mais qu’il soit enfin transféré dans un établissement spécialisé et pris en charges par des soignants spécialistes des patients comme Vincent qui sont, il faut le rappeler, 1 700 en France.

Le Comité de soutien à Vincent Lambert

Source : jesoutiensvincent.com

 

 

Les parents de Vincent Lambert portent plainte contre le CHU de Reims pour "tentative d'assassinat"

par Anaïs Condomines, 11/01/2017

JUSTICE - Les parents de Vincent Lambert annoncent leur volonté de porter plainte contre le CHU de Reims, où leur fils est hospitalisé, et contre leur belle-fille Rachel Lambert. L'avocat Jérôme Triomphe confirme auprès de LCI que l'hôpital est attaqué, notamment pour "tentative d'assassinat".

Après plusieurs recours au tribunal administratif et une procédure civile, le marathon judiciaire se poursuit cette fois au pénal. Les parents de Vincent Lambert ont en effet décidé de porter plainte à l'encontre du CHU de Reims et de leur belle-fille Rachel. Un épisode de plus dans cette guerre familiale aux allures de débat sur la fin de vie, qui oppose les proches de ce patient en état végétatif depuis un accident de moto en 2008.  Alors que ses parents souhaitent le maintenir en vie, son épouse, devenue tutrice, préférerait, elle, le "laisser partir". 

Contacté par LCI, l'avocat de Viviane et Pierre Lambert, Jérôme Triomphe, détaille les contours de cette nouvelle procédure : "Nous portons plainte contre le CHU de Reims pour 'délaissement de personne hors d'état de se protéger', 'maltraitance', 'non-assistance à personne en péril' et 'tentative d'assassinat'". Cette dernière qualification concerne, précise l'avocat, l'arrêt de l'alimentation de Vincent Lambert en avril et mai 2013, dans le cadre d'une première procédure d'arrêts de soins.  Par ailleurs, nous confirme-t-il, une plainte a également été déposée à l'encontre de Rachel Lambert pour "fausse attestation", "faux témoignage", et "tentative d'escroquerie au jugement". Selon les informations de l'AFP, les parents de Vincent Lambert seront reçus par un juge d'instruction le 8 février prochain.

"Des mesures de bon sens"

Pourquoi une énième procédure judiciaire ? Jérôme Triomphe explique : "Nous avons différé la procédure pénale le plus longtemps possible. Mais aujourd'hui, Rachel Lambert est la tutrice de Vincent et elle s'oppose à tout transfert. Nous avons l'impression que tout le monde se moque du fait que Vincent ne reçoive plus de soins de kinésithérapie, par exemple." Et l'avocat de réclamer ce qu'il appelle "des mesures de bon sens", c'est-à-dire, selon lui, "une remise au fauteuil, une rééducation à la déglutition, ainsi que la constitution d'une nouvelle équipe pour l'examiner".

Une première plainte pour "tentative d'assassinat" avait déjà été déposée courant 2015 auprès du procureur du tribunal par les parents de Vincent Lambert à l'encontre de l'hôpital. Celle-ci n'avait pas abouti. Contactés ce mercredi, ni l'avocat du CHU de Reims, ni la défense de Rachel Lambert n'ont pour le moment répondu à nos sollicitations.

Source : LCI

 

 

Maître Paillot, avocat des parents de Vincent Lambert : « Nous allons former un pourvoi en cassation »

par Gènéthique, 07/07/2016

Alors que la cour d’appel de Reims a confirmé, vendredi 8 juillet, l’octroi de la tutelle de Vincent Lambert à sa femme Rachel, Maître Jean Paillot, avocat des parents de Vincent Lambert réagit pour Gènéthique.

Gènéthique : Comment réagissez-vous à cette décision ? Etait-elle prévisible ? Quels sont les motifs invoqués par la Cour ?

Maître Paillot : C’est une décision qui n’est pas raisonnable et qui ne fait qu’alimenter les contentieux et les occasions à venir de contentieux.

La Cour estime toutefois ne voir aucune raison de ne pas nommer l’épouse de Vincent Lambert comme tutrice, estimant qu’elle n’a pas failli et a rempli ses devoirs d’épouse.

G : Quelles sont les conséquences immédiates pour Vincent Lambert ?

MP : Cela ne remet pas, en soi, en cause le projet de transfert de Vincent Lambert dans un autre établissement.

Mais le fait que le tuteur soit extérieur à la famille aurait été un moyen pour le juge des tutelles, respectivement le tuteur, de discuter avec tout le monde. Madame Rachel Lambert ne discutera, elle, avec personne.

G : Il y a un mois, un autre tribunal a demandé la reprise de la procédure d’arrêt des soins, allez-vous faire appel de ces deux décisions ? Quels nouveaux recours ?

MP : Oui, nous allons former un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la Cour d’appel administrative de Nancy (compétence du Conseil d’Etat) et un autre, devant la Cour de cassation, contre cet arrêt rendu ce matin, en dépit du bon sens.

G : Que signifie cette décision pour les malades ? Quel message est-on en train de faire passer ?

MP : Cette décision rappelle que le tuteur doit être choisi par priorité dans la famille d’une personne sous sauvegarde de justice, la préférence allant, chaque fois que cela est possible, à son conjoint. Cette règle me semble légitime. Toutefois, dans notre situation, les motifs d’écarter l’épouse (ce que le texte permet) me paraissent également légitimes, dès lors que Mme Rachel Lambert ne s’occupe plus, en pratique, de son mari.

Source : genethique.org

 

 

Après l'affaire Vincent Lambert, où est donc passé le Comité Consultatif National d'Ethique?

par Philippe Petit, Médecin et père d’un jeune homme de 28 ans en état pauci-relationnel depuis 14 ans,

L'UNAFTC (Union Nationale des Associations de Familles de Traumatisés crâniens et de Cérébro-lésés) est une fédération nationale représentative des blessés crâniens et de leurs familles.

A ce titre, elle accompagne de nombreuses familles de personnes en état végétatif chronique ou en état pauci-relationnel. Ce sont des personnes en situation de grande vulnérabilité, dont la conscience reste altérée après des lésions cérébrales graves. Elles sont accueillies et prises en charge par des professionnels compétents dans des unités spécialisées créées pour elles en 2002.

Ces personnes ne sont pas en fin de vie et notre association s'était sentie peu concernée par le débat de société sur les droits des malades en fin de vie et le rapport Sicard.

Choqués par la décision d'interrompre l'alimentation et l'hydratation concernant M. Vincent Lambert

Aussi avons-nous été violemment percutés par les déchaînements médiatiques autour de l'une de ces personnes: M. Vincent Lambert, pour qui un médecin avait décidé d'interrompre l'alimentation et l'hydratation.

De nombreuses familles se sont retrouvées terrifiées à l'idée de se voir un jour imposer une telle décision. La saisine du Conseil d'Etat, début 2014, nous a poussés à réagir et nous sommes intervenus volontairement devant le Conseil d'Etat pour faire part des craintes des familles de personnes en situation comparable à celle de Vincent Lambert, de se voir imposer des décisions médicales d'arrêt de la nutrition et de l'hydratation artificielles de leur proche, sans qu'il soit en fin de vie. Notre intervention ayant été reconnue légitime par le Conseil d'Etat, nous avons été présents à toutes les audiences et entendus par la mission d'experts. Le Conseil d'Etat, puis la Cour Européenne des droits de l'Homme, ont confirmé la légalité de la décision du médecin.

Pourtant cette décision, qui repose sur une initiative médicale et des interprétations d'un désir de mourir de M. Lambert, dont les experts ont établi le caractère erroné, n'a pu à ce jour être mise en œuvre, en raison du conflit familial qui trouve sa source dans l'échec de la procédure collégiale initiale. Il y a donc une faille que ni la loi, ni la justice n'ont permis de combler.

La radicale singularité de chaque situation

Simultanément, le processus législatif de révision de la loi de 2005, dite loi Léonetti, a été engagé par la mission parlementaire Claeys-Leonetti. Dans le contexte de l'affaire Lambert où nous étions intervenus, nous avons engagé une réflexion éthique, d'autant plus nécessaire que le Conseil d'Etat, dans sa décision d'assemblée du 24 juin 2014, pose que la nutrition et l'hydratation artificielles sont des traitements que l'on peut interrompre comme tout traitement, et que la loi de 2005 est de portée générale et s'adresse à toute personne, même si elle n'est pas en fin de vie. Par ailleurs le médecin est seul décideur. La loi ne lui impose qu'une procédure consultative, à laquelle doit être associé au moins un autre médecin n'ayant pas de lien de subordination avec lui.

Cela nous a amenés à préciser notre position à propos de ces situations, largement inspirée par l'avis du Comité Consultatif National d'Ethique au Conseil d'Etat dans l'affaire Lambert, qui énonce, pour les situations d'incertitude maximale où les personnes ne sont pas en fin de vie et sans qu'on puisse connaître leur volonté:

" [...] Le CCNE considère souhaitable la mise en place d'un véritable processus de délibération et de décision collective, qui permette de faire émerger au mieux, au cas par cas, dans la pleine conscience de l'incertitude, la meilleure réponse possible dans la radicale singularité de chaque situation."

La véritable collégialité décisionnelle est le meilleur rempart contre les abus

Nous sommes porteurs de toutes les sensibilités et de toutes les souffrances des blessés et de leurs proches confrontés à ces situations, et nous considérons que toutes les décisions individuelles doivent pouvoir se prendre, au cas par cas, sous réserve que le processus de décision soit respectueux et associe tous les proches souhaitant y participer. Nous sommes convaincus que la véritable collégialité décisionnelle est le meilleur rempart contre les abus et les dérives, et la seule façon pour les proches de pouvoir accepter la décision et de lui survivre. Peu importe que l'alimentation et l'hydratation soient considérées, ou non, comme des traitements, ce qui compte c'est la façon de prendre la décision quand on se demande s'il ne faudrait pas les arrêter.

Nous avons porté cette revendication à tous les stades du processus législatif, d'abord en demandant vainement d'être auditionnés par la mission parlementaire, puis par les commissions chargées d'étudier le projet à l'Assemblée Nationale et au Sénat. Faute d'être entendus, nous avons publié plusieurs communiqués, adressé une lettre ouverte au président de la République, au député Leonetti, et lancé une pétition qui a recueilli près de 2000 signatures en quelques jours.

Au final, la loi promulguée début 2016 semble avoir tenu compte de notre revendication puisqu'elle renvoie désormais à une procédure collégiale définie par voie réglementaire, et non plus par le seul code de déontologie médicale.

Il manque un décret d'application qui redéfinisse cette procédure collégiale

Encore faudrait-il qu'un décret d'application redéfinisse cette procédure collégiale et instaure une véritable délibération collective, qui ne soit plus dans la main du seul médecin, ni régie par le seul code de déontologie médicale.

Par un courrier adressé au président du CCNE dès le 25 novembre 2015, et donc avant même que la loi ne soit définitivement adoptée, nous avons appelé le Comité Consultatif National d'Ethique à faire des recommandations en ce sens.

Ce courrier est resté sans réponse bien qu'il ait été envoyé à de multiples reprise, y compris en RAR, et doublé d'envois électroniques.

Pire, nous avons appris récemment, par un de ses membres, que le CCNE a cessé de se réunir sine die, plusieurs de ses membres devant être renouvelés, le gouvernement ayant actuellement d'autres priorités.

A un moment où notre société est secouée par des questions éthiques majeures, où les amalgames et les idées reçues font florès, et alors que l'affaire Lambert connait de nouveaux développements judiciaires, il est troublant, pour ne pas dire plus, de constater la vacance de l'instance qui devrait donner du sens et élever la réflexion.

Source :huffingtonpost.fr

 

 

La justice confirme la tutelle de Rachel Lambert sur son mari Vincent

par Delphine de Mallevoüe, 08/07/2016

Le tuteur de Vincent Lambert, un handicapé en état de conscience minimale depuis 2008, sera bien son épouse, Rachel Lambert, favorable à l'arrêt de son alimentation. L'arrêt de la cour d'appel de Reims a confirmé, vendredi, la décision du juge des tutelles qui, le 10 mars dernier, avait décidé de confier à Rachel Lambert la tutelle de son mari pour les dix prochaines années. Décision que les parents du jeune homme, qui se battent en justice depuis trois ans pour son maintien en vie, avaient contesté en appel. Le juge avait également désigné l'Union départementale des associations familiales de la Marne (UNAF) comme «subrogé tuteur», une sorte de suppléant.

Vendredi, dans son arrêt, la Cour a confirmé «en toutes ses dispositions la décision contestée». Une nouvelle «délirante» pour les parents de Vincent Lambert, se scandalisent leurs avocats. «On a donné les clés de la protection de la personne de Vincent à celle qui se bat depuis trois ans pour qu'il meurt et qui a quitté son chevet depuis lors pour la Belgique», disent Me Jean Paillot et Me Jérôme Triomphe. «On marche sur la tête!», s'étranglent-ils en confiant avoir décidé de «partir en cassation».

«Bienveillance vérifiée et acquise»

Lors de l'audience pourtant, la procureure générale avait fait valoir que, certes «la situation physique et mentale de Vincent Lambert commandait d'ordonner une mesure de protection sous forme de tutelle», mais qu'il n'était «pas opportun de désigner Rachel Lambert tutrice de son époux», que «la désignation d'un tuteur et d'un subrogé tuteur dans le cercle familial reviendrait à contrecarrer la neutralité recherchée» et qu'il conviendrait de «désigner deux tuteurs extérieurs à la famille, d'une part une personne morale et d'autre part une personne physique». Le parquet général de Reims avait alors soutenu les positions des parents Lambert dans 15 pages de conclusions très motivées et très sévères pour le CHU et pour Rachel Lambert.

La désignation d'un représentant légal avait été demandée le 23 juillet 2015 par le Dr Daniela Simon, médecin de Vincent Lambert à l'hôpital de Reims, en même temps qu'elle avait décidé de suspendre la procédure de consultation «collégiale» pouvant mener à un arrêt des soins.

A l'audience du 10 mars, pour fonder sa décision de confier à Rachel Lambert la tutelle de son mari, le juge avait estimé que «sa bienveillance depuis l'accident de son conjoint» était «vérifiée et acquise», qu'elle n'avait «pas failli dans ses missions de représentation». «Les huit années passées sans remise en cause de son habilitation générale en sont la démonstration», avait dit le juge des tutelles.

Les parents veulent un transfert

Les parents de Vincent Lambert demandent depuis trois ans le transfert de leur fils dans un autre hôpital que celui de Reims où il demeure depuis des années. C'était pour eux l'enjeu de la tutelle, avant que ne soit désignée son épouse qui, elle, «ne demandera jamais le transfert de Vincent».

Cette nouvelle décision de justice intervient après que la cour administrative d'appel de Nancy a ordonné au CHU de Reims, le 16 juin, dans une autre procédure à l'initiative de François Lambert, le demi-neveu de Vincent Lambert, opposé à son maintien en vie, de reprendre la «procédure collégiale» pouvant mener à un arrêt des soins. Il s'agira de la troisième fois. L'hôpital de Reims, qui a déjà lancé par deux fois ces procédures, d'abord sous l'autorité du Dr Eric Kariger puis du Dr Daniéla Simon, avait sitôt indiqué qu'il prenait «acte de la décision de la cour» et qu'il se conformerait «à l'injonction qui lui a été faite». Mais de nouveau, Pierre et Viviane Lambert, les parents, ont décidé de se pourvoir devant le Conseil d'État contre cette décision.

Source : lefigaro.fr

 

Vincent Lambert : le respecter, ce n'est pas s'en remettre à des procédures médico-légales

par Emmanuel Hirsch, Prof. d'éthique médicale, 21/06/2016

LE PLUS. Le 16 juin, la Cour d'appel administrative de Nancy a ordonné la reprise de la procédure d'arrêt des soins de Vincent Lambert. Professeur d’éthique médicale, auteur de "Le Soin, une valeur de la République" (Éd. Les Belles lettres), Emmanuel Hirsch répond à une tribune de Daniel Carré, publiée récemment sur Le Plus de L'Obs à ce sujet.

Le 18 juin dernier, sur Le Plus, Daniel Carré a commenté l’arrêt rendu par la Cour d'appel administrative de Nancy le 16 juin, à propos de M. Vincent Lambert :

"Le processus demandé par la justice doit l’être dans le total respect de la volonté de Vincent qui a trop longtemps été bafouée pour des motifs qui lui sont totalement étrangers", écrit-il notamment.

Au nom d’une légitimité et d’une compétence peu discutables dans un domaine qui concerne toutefois un processus décisionnel médical complexe, ce membre de la Commission nationale des droits de l'homme (CNCDH) développe un argument d’autorité :

"La mère de Vincent s’acharne depuis trois ans pour bloquer toute décision de justice, au nom de ses valeurs religieuses. Les méthodes employées par son entourage sont odieuses, injurieuses et parfois diffamatoires. L’objectif de la manœuvre est d’obtenir le transfert dans un établissement qui écarterait a priori tout arrêt de traitement. Espérons que les pouvoirs publics ne cèdent pas par lassitude à cette pression, car cette décision transformerait une personne vulnérable en une chose."

Sans commenter cette position d’évidence à la fois substantielle et mesurée, il ne me semble pas sans intérêt de rappeler quelques points qui permettent de comprendre que "le total respect de la volonté de Vincent" devrait désormais nous éviter les incantations ou les jugements sommaires.

Un processus décisionnel complexe

La circulaire du 3 mai 2002 relative à la création d’unités de soins dédiées aux personnes dites en "état d’éveil sans conscience" leur reconnaît le bénéfice d’un projet de soins spécifiques, prodigués dans un contexte mobilisant des compétences avérées. Cette démarche soignante, en vigueur notamment dans les services de médecine physique et de réadaptation, était assurée, jusqu’à ce que, sur l’interprétation de signes d’apparent refus, l’équipe médicale soit amenée à conclure que M. Vincent Lambert exprimait la volonté ne pas survivre ainsi [1].

Les péripéties et les rebondissements consécutifs à des circonstances familiales et à des logiques décisionnelles contradictoires ont fait apparaître la vulnérabilité extrême des personnes éprouvées par un handicap qui altère de manière irrévocable leurs facultés cognitives. Il me paraît justifié de ne pas limiter les réflexions portant sur leurs droits aux seules conditions de mise en œuvre d’un protocole de fin de vie, alors que c’est tout d’abord l’évaluation de leur projet de vie qui détermine le choix de les réanimer.

Selon quels critères incontestables peut-on affirmer que ce qu’elles vivent est incompatible avec la dignité de leur existence, pour autant qu’elles n’aient pas anticipé rationnellement des circonstances dont on comprend la difficulté de se les représenter ? Conviendrait-il de mobiliser des compétences dont la légitimité et l’expertise s’avéreraient à ce point probantes, pour fonder une décision qui tiendrait compte, de manière rétrospective, des valeurs, des préférences et des attachements antérieurs de la personne ?

Les données tirées de l’expertise biomédicale dont on évoque néanmoins les approximations s’agissant de personnes en "état d’éveil sans conscience" sont-elles de nature à instruire, voire à déterminer, à elles seules, un processus décisionnel  à ce point complexe que la tentation serait de s’en remettre par défaut à des procédures normées et systématiques pourtant incompatibles avec les fondements de l’éthique médicale ?

Rétablir un rapport de pleine confiance

L'accueil de M. Vincent Lambert dans un autre établissement qui permette à l'ensemble des membres de la famille d'avoir la conviction que l'arbitrage de la décision collégiale se ferait sans le moindre soupçon semblait une option sage, voire évidente. Rien à voir, comme l’estime Daniel Carré, avec une stratégie des parents de M. Vincent Lambert qu’il estime à ce point obstinés dans l’acharnement au maintien de son existence, que leur affection même en deviendrait idéologiquement suspecte.

Il convenait de rétablir un rapport de pleine confiance, susceptible, peut-être, d'atténuer les clivages et les obstinations. Il s'avérait indispensable que ce temps du dénouement, à la suite des arrêts du Conseil d'État et de la Cour européenne des droits de l’homme, puisse relever des conditions de dignité et de sérénité si souvent invoquées pour accompagner au mieux des circonstances humaines de haute vulnérabilité.

Il s'agissait, selon moi, d'un droit que l'on devait reconnaître à M. Vincent Lambert, à ses proches et ceux qui à ses côtés expriment au nom de la société la sollicitude d'un soin et d'une indéfectible solidarité. À cet égard, je tiens à exprimer toute ma considération à son équipe de soignants dont les compétences et le dévouement sont reconnus.

S'est-on préoccupé de ce qu'éprouvaient, à titre personnel, ces professionnels confrontés aux soubresauts de décisions contradictoires, d'interprétations et de commentaires inconciliables avec les valeurs du soin ; eux qui auront, demain peut-être, à intervenir dans la procédure de fin de fin de M. Vincent Lambert qu'elles accompagnent dans sa vie depuis des années ?

Respecter Vincent Lambert

Je tiens également à rendre hommage à ceux qui, confrontés au handicap, à la maladie, aux détresses humaines et sociales consécutives aux situations de vulnérabilité et de dépendance, demeurent attachés aux valeurs de notre démocratie, y compris lorsqu'elles peuvent leur apparaître défaillantes au regard de leurs véritables urgences.

J'estime que nos obligations de démocrates justifient que notre société se mobilise à leurs côtés, les soutiennent dans la dignité de leur existence. S'en remettre strictement à des procédures médico-légales, voire administratives pour déterminer et légitimer une décision de mort, ce n’est pas respecter le droit d’une personne. Du moins telle n’est pas ma conception des droits de l’homme. Lorsque la gravité et l’inéluctabilité d’une circonstance imposent au médecin, en ultime recours, un acte d’euthanasie, pour être éthiquement recevable le processus d’arbitrage doit être d’une rigueur absolue dès lors qu’il concerne nos valeurs d’humanité.

Daniel Carré craint de la part des instances publiques "(une) décision (qui) transformerait une personne vulnérable en une chose". J’estime que l’attention que l’on doit aux personnes vulnérables comme l’est M. Vincent Lambert – confiné, pour ce qui le concerne, depuis des années dans la chambre d’un hôpital – mérite mieux que cette seule mise en garde.

Respecter M. Vincent Lambert, c’est certainement ne pas prononcer aujourd’hui des paroles définitives et rajouter des invectives aux controverses qui depuis mai 2013 le desservent dans ses droits fondamentaux, comme celui de bénéficier de l’accompagnement prescrit aux personnes en état d’éveil sans conscience dans la circulaire du 3 mai 2002.

Agir avec justesse et discrétion

Il est évident que cette vulnérabilité invoquée pour qu’une décision intervienne enfin, devrait plutôt nous inciter à comprendre ce que signifie exercer une responsabilité politique prudente, digne et circonstanciée, respectueuse d’une démarche médicale qui se doit d’être elle-même respectable.

Rien ne permet d’affirmer alors, d’une part, que la procédure collégiale relancée avec l’arrêt du 16 juin aboutisse à une conclusion qui serait considérée incontestable dans le cadre du CHU de Reims. Certaines positions publiques au sein de l’équipe médicale semblent en effet entacher de suspicion l’exigence de neutralité indispensable à un tel arbitrage.

D’autre part, au-delà de circonstances spécifiques, il est évident que cette décision médicale déterminera d’autres arbitrages pour des personnes handicapées comme il l’est, voire en réanimation pour des personnes qui le seraient. Ces observations justifieraient la mise en œuvre d’une procédure collégiale, associant les compétences incontestables qui s’avèrent indispensables à un arbitrage dont on a compris la signification et la portée.

Il serait donc sage de créer, sans nouvelle précipitation, les conditions d’un processus décisionnel instruit avec justesse et discrétion, ayant pour seul souci l’intérêt supérieur de M. Vincent Lambert.

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[1] Il conviendrait de demander aux experts médicaux sollicités pour évaluer les capacités cérébrales et donc relationnelles de M. Vincent Lambert, si son handicap lui permettait de manifester une volonté.

Source : nouvelobs.com

Vincent Lambert: la justice ordonne aux médecins de prendre une décision

par  

Le Figaro - La cour administrative d'appel de Nancy ordonne aux médecins de reprendre la procédure pouvant conduire à l'arrêt des soins du tétraplégique. Ses parents ont annoncé au Figaro leur décision de se pourvoir devant le Conseil d'État.

La procédure «collégiale» qui vise à décider du sort du jeune handicapé Vincent Lambert - en état de conscience minimale après un accident de la route en 2008 - doit reprendre, a décidé jeudi la cour administrative d'appel de Nancy. La cour avait été saisie par le demi-neveu du patient, François Lambert, favorable depuis toujours à l'arrêt de son alimentation. Le jeune homme voulait faire annuler la décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne qui, en 2015, avait rejeté une nouvelle demande d'arrêt des soins. Les juges de Nancy ont suivi les conclusions du rapporteur public qui, le 26 mai dernier, avait préconisé de faire injonction au CHU de Reims d'entamer une nouvelle procédure «collégiale». Ils ont d'ailleurs estimé que la suspension de cette procédure, «pour une durée indéterminée», était «illégale».

Dans cette affaire aux multiples développements judiciaires depuis trois ans, cette procédure, trois fois entreprise par les médecins du CHU de Reims où il est hospitalisé, avait été suspendue en juillet dernier par le médecin en charge de Vincent Lambert, le Dr Daniela Simon, qui avait alors estimé que «les conditions de sérénité et de sécurité nécessaires à la poursuite de cette procédure, tant pour Vincent Lambert que pour l'équipe soignante, [n'étaient] pas réunies», avait-elle dit.

Ébranlés par cette nouvelle décision, les parents de Vincent Lambert, opposés à l'arrêt des soins de leur fils, a contrario de son épouse, Rachel Lambert, la jugent «scandaleuse». «Elle ne tient aucun compte de la procédure de tutelle en cours (actuellement aux mains de l'épouse mais contestée en justice par les parents, NDLR) alors que ce qui est en jeu, réagit Me Jérôme Triomphe, avocat des parents de Vincent Lambert, c'est le transfert de Vincent» dans un autre hôpital, réclamé par les parents depuis deux ans. «La cour parle des droits garantis par le code de la santé publique sans même évoquer le droit fondamental du libre choix de l'établissement de santé qui va être exercé par le juge des tutelles!», s'indigne l'avocat. Les parents de Vincent Lambert ont annoncé leur décision de se pourvoir devant le Conseil d'État.

Source : lefigaro.fr