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EUTHANASIE - Des membres d'une famille qui ne sont pas d'accord sur la fin de vie de leur proche. La justice saisie. Une loi critiquée...

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) a ordonné le rétablissement de l'alimentation de Vincent Lambert samedi 11 mai, tétraplégique en état minimal de conscience après la saisine des parents de l'homme, victime d'un grave accident en 2008. Derrière le conflit familial est relancé le débat sur la fin de vie, avec une proposition de loi attendue pour le mois de juin.

«L'épouse de Vincent est très perturbée par cette décision de justice», explique maître Francis Fossier, son avocat. «Il faut qu'elle digère. Pour elle, c'était la volonté de Vincent que de le laisser mourir», ajoute-t-il. «Depuis le début de l'année, Vincent a multiplié des comportements d'opposition aux soins faisant suspecter un refus de vivre», a expliqué à l'AFP Eric Kariger qui dirige le service de médecine palliative au CHU de Reims.

Difficile appréciation du choix du patient
Les parents, qui se sont opposés à cette décision médicale, affirment au contraire que quand ils sont venus voir le 26 avril Vincent, qui n'était déjà plus alimenté, celui-ci «pleurait», confie Jérôme Triomphe. L'avocat poursuit en évoquant la visite de David, le frère de Vincent, après la décision de justice de reprise de l'alimentation: «Quand David a demandé à son frère s'il était heureux de vivre, Vincent aurait fermé puis rouvert les yeux. Comme un signe».

Signes de joie de vivre pour les uns, souhait d'en finir pour les autres. Sur ce point, en l'absence de directive anticipée écrite et du choix d'une personne de confiance pour faire appliquer sa décision, la justice ne peut pas trancher. En revanche, le juge saisi en référé a estimé que la décision médicale d'arrêt des soins n'était pas conforme à la loi Leonetti de 2005 régissant le droit des patients en fin de vie puisque l'avis de tous les membres de la famille n'avait pas été recueilli comme le stipule la loi. Ce que les médecins admettent. Effectivement, ils se sont adressés à l'épouse, présente au quotidien auprès de son mari, et non aux parents qui vivent loin de Reims et de Vincent.

Une loi trop imprécise?
«La justice ne remet pas en cause le fond de la décision prise par l'équipe médicale pour ce patient, mais le fait qu'elle n'ait pas été discutée avec l'ensemble des membres de sa famille», juge l'Observatoire national de la fin de vie.

De son côté, l'avocat des parents estime que ce n'est pas une décision uniquement sur la forme qui a été prise mais une décision «devant l'opposition des parents». Et d'expliquer que cette opposition des familles est le seul «garde-fou» d'une loi qui, dans la pratique, permet l'euthanasie du fait de ses imprécisions.

Importance de la directive anticipée écrite
Aux détracteurs de la loi qu'il a fait voter, Jean Leonetti défend un texte qui appelle au «consensus» avant tout et qui ne peut pas répondre à chacun des cas individuels. «Certains parlent de vote de la famille, d'autres veulent établir une hiérarchie entre ses membres... je ne me vois pas dire à une personne que sa voix compte plus. Et comment établir qu'un lien affectif ou marital est plus ou moins fort qu'un lien du sang?», analyse-t-il. En juin, pourtant, une nouvelle loi devrait être présentée à l'Assemblée nationale, suite au rapport sur la fin de vie demandé par François Hollande à Didier Sicart, ancien président du Comité consultatif national d'éthique.

Si nouvelle loi il y a, Jean-Luc Roméro, président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité insiste sur le fait que ce qui est primordial c'est la directive anticipée écrite et la désignation d'une personne de confiance pour faire appliquer son choix. C'est pourquoi il recommande qu'il y ait de vraies campagnes de sensibilisation sur cette question et la création d'un fichier national répertoriant ces directives. «Une généralisation des directives anticipées serait la garantie d'être protégé de situations comme celle d'aujourd'hui» conclut-il.

Source : 20minutes