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Une analyse de Correspondance européenne du 19 février 2013 :

Le Conseil National de l'Ordre des Médecins de France s'est réuni de façon formelle afin de promouvoir et demander la complète légalisation de l'euthanasie en France. Bien évidemment, l'organisme des médecins invoque cette mesure seulement dans des « cas exceptionnels ». Mais des expériences récentes, faites aussi dans d'autres pays, montrent avec quelle rapidité les maillons se desserrent une fois que la licéité du principe est introduite...

Si bien que le gouvernement Hollande a pris la balle au bond pour commencer à « étudier » un possible projet de loi. Entre autre, avec la prise de position du Conseil National des Médecins, est apparu en concomitance une lettre ouverte adressée au Président Hollande dans laquelle près de 250 médecins réclament la clémence du Chef d'Etat pour un de leurs collègues, le Docteur Nicolas Bonnemaison, récemment condamné pour avoir pratiqué au moins sept fois l'euthanasie dans un hôpital de Bordeaux, ce qui risquerait de le faire expulser de l'Ordre et de lui faire perdre son travail. D'où cet appel en sa faveur avant que la sentence définitive soit prononcée.

C'est le quotidien espagnol en ligne "Abc" dans sa publication du 14 février qui a le premier fait retentir l'alarme en précisant comment l'euthanasie active était actuellement considérée en France : homicide prémédité, passible de réclusion à perpétuité ; l'euthanasie passive, en revanche, est considérée comme un crime de « non assistance à personne en péril ». Entre 1998 et 2005 cependant, le climat culturel a changé et on a commencé à parler de « fin digne » pour les patients « victimes d'acharnement thérapeutique » et les peines infligées ont été plus que jamais symboliques et légères.

La Loi Leonetti de 2005, qui est toujours en vigueur, a autorisé dans certains cas des traitements pouvant soulager la douleur et "abréger" la vie du patient, avec l'accord préalable de l'intéressé. Il y eut un moment de stagnation le 24 novembre 2009 lorsque l'Assemblée Nationale a rejeté, avec 326 votes contre et 202 votes pour, le projet de loi présenté par Manuel Valls qui proposait de « légaliser dans certains cas exceptionnels l'euthanasie active ». Mais aujourd'hui, Manuel Valls est Ministre de l'Intérieur. Et en juillet 2012 c'était le même Président Hollande qui demandait au Comité National de l'Ethique d'évaluer une « possible évolution » de la législation. Un "saut qualitatif" agressif au sein du débat politique, à ne pas sous-estimer. (M. F.)

Source : Correspondance européenne

 

 

2013-02-19 L'Osservatore Romano

« En disant non à l'euthanasie, l'Eglise n'ignore pas les difficultés de conscience du corps médical – qui sont parfois une croix –, mais elle affirme ainsi sa capacité d'humanité. Celle-ci est plus grande que ce que le corps médical imagine. Ce 'non' manifeste la ligne en-dessous de laquelle nous n'agissons pas conformément à notre dignité. Il est donc une aide bienveillante pour les médecins. Il exprime un grand respect de leur dignité et de celle de la personne en fin de vie. Il est un grand 'oui' à la vie ». (Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo, responsable des questions de bioéthique au sein de la Conférence épiscopale française)
(...)

Gilles Bernheim, grand rabbin de France, s'est également exprimé sur cette affaire, et a publié sur son site une réflexion sur la relation avec la mort et avec les personnes mourantes. « De tout temps – écrit le grand rabbin – l'homme a été confronté au mystère de la mort. Jamais peut-être n'a-t-il été autant qu'aujourd'hui désorienté par cette donnée pourtant fondamentale de sa condition. De multiples progrès ont permis de prévenir ou de guérir des maladies autrefois fatales. Simultanément des changements socio-culturels et les impératifs d'une médecine technicisée ont fait que la mort a généralement cessé d'être un événement social, ritualisé, intégré dans la vie des familles et des communautés humaines. Cette perte de l'expérience de proximité, de familiarité même avec la mort est une des causes d'une banalisation de la vie qui perd en sérieux et en profondeur, et elle contribue à renforcer pour chacun l'angoisse de sa propre fin ».

Source : news.va

 

 

Chronique de Serge Guérin (extraits)

Taro Aso, le Vice-premier ministre du nouveau gouvernement japonais a proposé le 4 février dernier à ses concitoyens en fin de vie de ne pas « encombrer » les services de gériatrie... Ce ne sont que des « personnes avec des tubes » a-t-il ajouté. Celui qui est aussi ministre des Finances, a affirmé qu'il était impossible de « dormir tranquillement quand vous pensez que le maintien en vie de ces personnes est payé par l'État.». Pour lui la seule solution est de « laisser ces patients se dépêcher de mourir »...

Dans un pays qui a vu passer la proportion de plus de 65 ans de moins de 5% à plus de 25% en seulement un demi-siècle, l'appel à un hara-kiri générationnel de Taro Aso ne serait-il pas une manière de préparer les esprits à une sorte d'euthanasie d'État ?

Rappelons aussi que ce pays se distingue par la faiblesse record de son taux de fécondité par femme (à Tokyo il est même de 0,95...). D'un côté il faudrait donc supprimer les vieux ; de l'autre, il n'y a plus assez d'enfants pour assurer le renouvellement des générations. A ce rythme, et comme le rapport à l'immigration est assez tendue, le japon finira par être une ile déserte... Taro Aso ayant déjà 72 ans, il ne verra pas cette issue fatale.

Il y a toujours eu cette idée selon laquelle le faible coûte de l'argent. Ces idées simplistes qui banalisent le mal en expliquant par exemple, que ce sont les dernières années de vie qui coûtent le plus cher. Sous-entendu : si on supprimait les une ou deux dernières années de vie, le déficit de la Sécu ne serait pas aussi important... Poussons plus loin encore ce raisonnement grotesque : il faudrait aussi enlever la première année de vie car c'est celle qui coûte le plus cher. Donc si on supprime la première année de vie et les deux dernières, on atteint l'équilibre de la sécu. Par contre, il n'y aura plus personne pour profiter d'une sécurité sociale bénéficiaire !

Les vieux font du développement durable ! Le vieillissement des personnes exprime bien la réalité d'une société durable, car justement, ils vivent longtemps ! Mais notre société de consommation prise le renouvellement, le jetable et le court-terme... Bref, de ce point de vue, l'allongement de la vie est l'inverse de l'idéologie de la société d'obsolescence et de gâchis d'aujourd'hui. (...)

Il existe donc une contradiction frappante entre la valorisation du développement durable symbolisé par l'allongement de la vie humaine et le discours consumériste et jeuniste qui reste l'alpha et omega de ceux qui ne peuvent penser autrement que par le biais du mot croissance.

Ce ne sont d'ailleurs pas tant les jeunes qui sont aimés que la jeunesse... Nuance. La jeunesse est synonyme de modernité, et modernité veut dire acheter des nouveaux produits. Ce sont les produits qui durent qui sont mal vus sous le règne de l'obsolescence programmée. L'être humain, en se mettant à vivre de plus en plus longtemps, s'est en quelque sorte élevé contre l'obsolescence programmée.

Le vieillissement est un processus assez complexe. Vieillir, cela ne veut pas dire être vieux, et les personnes âgées ne sont pas des personnes malades. Ce sont des êtres humains qui continuent à avoir de multiples activités, qu'elles soient formelles ou informelles, qui produisent de l'utilité sociale. On parle toujours des retraités et des inactifs, mais il y a beaucoup d'inactifs qui sont bien plus actifs que certains actifs !

Il y a tous ceux qui travaillent dans les associations, et sans les retraités, le secteur associatif serait en mauvaise posture. Il y a les maires de nos communes -en particulier les petites communes- qui pour la plupart sont des retraités. Il y a aussi quatre millions d'aidants, dont l'âge moyen est de 64 ans, qui accompagnent au quotidien d'autres personnes, soit fragilisées par l'âge, soit qui souffrent de maladies chroniques. Ces personnes, s'il fallait les rétribuer –et si on comptait suffisamment d'aidants qualifiés- représenteraient un engagement annuel de plus de 80 milliards d'euros (à comparer avec les dépenses de santé totales qui sont de l'ordre de 240 milliards d'euros).

S'il fallait prendre en compte l'investissement de l'ensemble de 9-10 millions d'aidants informels, c'est même 164 milliards d'euros qu'il faudrait évoquer... (...)

Et c'est sans compter l'aide informelle, le vieux monsieur du troisième qui donne un coup de main en maths au gamin du 5ème, la vieille voisine qui n'a pas son pareil pour rédiger les lettres administratives pour tout le quartier... Tout cela n'apparaît dans aucune statistique, mais cela compte en termes de vivre ensemble, d'amélioration du quotidien et de liens sociaux bienveillants.

Il y a une réalité sociale nouvelle qui fait qu'aujourd'hui, une grande part de l'activité, quelle soit de production de biens ou de service, ne passe pas par le travail au sens traditionnel, mais se traduit sous d'autres formes : auto-fabrication, bricolage, troc, prêts, recyclage, co-utilisation de biens ou services...

Cette nouvelle économie de l'échange et de la non croissance, ce sont souvent les seniors et les retraités qui en sont les premiers vecteurs. Ils y contribuent largement parce qu'ils ont du temps libéré, de l'expérience et un pouvoir d'achat souvent de plus en plus restreint. Ils utilisent ce temps pour faire eux-mêmes, pour chiner, pour aller vers les autres. Ces vieux inventent une société durable plus fondée sur la coopération, le don et l'échange que sur la compétition, l'enrichissement et la consommation effrénée. Vieillir c'est bien aujourd'hui participer à l'écologie sociale !

Serge Guérin, professeur à l'ESG-Management School
Dernier ouvrage : « La nouvelle société des seniors », Michalon

Source : senioractu.com

 

 

Du réseau canadien Vivre dans la Dignité :

Au delà des concepts, faisons face à la réalité

1. Pourquoi ce terme fallacieux "d'aide médicale à mourir" pour déguiser une injection létale en un soin approprié ? (Se questionne le Dr Patrick Vinay)
Réponse : L'euthanasie n'est pas un soin mais plutôt un arrêt brutal de soins. Une mort provoquée volontairement.

2. Y-a-t-il vraiment un consensus entourant les questions de fin de vie ?
Réponse : Non. Les questions sur l'euthanasie et le suicide assisté présentées sous la nouvelle appellation "d'aide médicale à mourir" sèment la confusion tant chez les soignants que dans la population québécoise. Il n'y a pas une compréhension homogène de la problématique donc pas de consensus.

3. Mourir par euthanasie est-il un droit ?
Réponse : Mourir n'est pas un droit mais une réalité, recevoir des soins est un droit.

4. Y-a-t-il vraiment des personnes indignes en fin de vie ?
Réponse : Seul est indigne le regard dévalorisant qu'une personne peut porter sur l'autre ou sur elle même. Vaincre le regard déshumanisant des autres, c'est tout un défi !

5. Comment ça se passe après 10 ans de dépénalisation de l'euthanasie en Belgique ?
Réponse : « Notre expérience de 10 ans d'euthanasie en Belgique montre que les "balises" sont impossibles à contrôler et qu'elles tombent les unes après les autres, » affirme le professeur Etienne Montero, Doyen de la faculté de droit de l'Université de Namur. Le respect de ces conditions est impossible à contrôler.

Tout le monde devrait en parler.
LA QUESTION QUI TUE ?
Qui aura la responsabilité et le fardeau de démontrer que provoquer intentionnellement la mort d'un patient n'est pas un homicide ?

 

Source : Vivre dans la dignité

vivre dans la dignite

 

Jacqueline Jencquel
Secrétaire Générale de l'ADMD

L'euthanasie est un acte humaniste et non médical

21 février 2012, 13:07

Le débat ne devrait pas être un sujet de clivage entre la gauche et la droite. Tout le monde meurt. Les conditions de la fin de vie ne sont pas bonnes en France et nous n'avons pas les moyens de mettre en place un système de soins palliatifs universel. Donc beaucoup d'entre nous seront condamnés à souffrir avant de pouvoir quitter une vie qui à un certain moment n'est plus que de la survie...

La plupart d'entre nous refuse de regarder la réalité en face et pourtant nous vieillissons tous (sauf si nous sommes victimes d' un accident), nous tombons malades avant de mourir. Le droit de choisir si l'on préfère vivre jusqu'au dernier moment en subissant toutes les dégradations physiques et psychiques qui accompagnent les maladies terminales est un vrai choix. Il est autorisé par la loi. Par contre, celui qui demande à être aidé par un médecin pour abréger ses souffrances n'a pas cette possibilité...

Les médecins n'ont pas le droit en France de faire ce geste, mais pourquoi ne pas autoriser une association comme l' ADMD à fournir le produit que fournissent les associations suisses à leurs membres ? Il ne s'agit pas de le vendre dans les pharmacies mais de le mettre à la disposition d' «accompagnants» formés pour cela comme en Suisse. Ce ne serait pas un acte médical mais un acte humaniste.

Réaction :

Non
par Léila Nadj

25 mars 2012, 19:11

"La perte des facultés n'est pas la perte de la dignité" nous dit Eric Fiat, le philosophe en prenant appui sur la pensée kantienne: la dignité humaine est intrinsèque à l'homme. Nous sommes dignes, parce que nous sommes des êtres humains, indépendamment de notre appartenance sociale et de notre perte d'autonomie.Je pense que vous devriez lire d'E.Fiat: : Grandeurs et misères des hommes, Petit traité de dignité. Deux ou 3 cas exceptionnels doivent-ils déterminer une loi? Interrogez les équipes qui depuis des années accompagnent la fin de vie, et ... Il existe un risque majeur avec ce type de loi, où là, le débat devient éthique, pour cela, il est nécessaire de laisser de côté certaines émotions, et de réfléchir, comme le font depuis des années les excellentes équipes de soins palliatifs en France. Même si l'on sait faire une piqûre, c'est trop facile de dire à quelqu'un de faire un piqûre létale. D'un côté on a enlevé la peine de mort pour d'un autre la remettre.... Les traitements contre la douleur sont quand mêmes là, il ne faut pas oublier que la grande majorité des personnes en situation, ne veulent pas partir... Faire un loi parce qu'il y a eu une minime quantité de personnes médiatisées, est-ce raisonnable?

Source : newsring.fr

 

 

Véronique Fournier, médecin et directrice du Centre d'éthique clinique de l'hôpital Cochin, à propos du rapport Sicard (extraits).

Visiteur : Ne faut-il pas revenir à la question la plus simple et la plus démocratique : que faire pour respecter les droits du patient ? C'est à lui de décider : les lois actuelles dépossèdent le patient du droit de décider.

V.F. Et effectivement, si on pense que la décision de dire stop appartient au patient, alors il faut mettre en place un dispositif qui respecte ce droit et soit finalement plus favorable à la décision du patient qu'à celle du médecin.
Lorsque le patient demande l'aide au médecin pour que sa vie s'arrête, un certain nombre de médecins disent : si vous voulez mourir, je peux le comprendre et l'accepter, mais pourquoi me demander à moi de faire le sale boulot ?
(...) Je pense que d'une certaine façon, c'est une nouvelle violence faite au patient que de répondre par une injection létale à sa demande d'euthanasie, et qu'il y a d'autres façons d'accompagner une demande d'aide active à mourir.
(...) Alors que ce que propose M. Sicard, c'est qu'on n'hésite pas à hâter un peu la mort une fois que le malade est endormi.
(...)
Visiteur : Que dit le rapport en ce qui concerne les personnes en fin de vie incapables de s'exprimer ? La famille vient-elle remplacer la parole du malade ?
V.F Très souvent, les proches veulent une codécision. Ils ne veulent pas porter seule la responsabilité de la décision. Cela pourrait leur être facilité s'il y avait des directives anticipées très claires, mais il n'y en a pas la plupart du temps. Et c'est très difficile d'imaginer qu'elles puissent être très claires.
La seule chose qui pourrait être claire dans des directives anticipées, me semble-t-il, c'est que les gens disent précisément s'ils sont contre le fait d'être endormis au moment ultime. Parce qu'il y a un certain nombre de gens qui veulent, par conviction idéologique et pas forcément religieuse, affronter la mort et qui ne veulent en aucun cas qu'on la précipite. Ces gens-là pourraient avoir écrit avant d'être atteints d'Alzheimer : "Je ne veux pas de précipitation."

Source : LeMonde.fr

 

Commentaire de Christophore

Tristes propos au sujet d'une triste situation.

En somme, un médecin, l'un de ceux entre les mains de qui risquent d'être remis vos proches, nous suggère, en toute lucidité, que le patient a tout intérêt à rédiger par avance une « demande claire et précise » à ne pas être euthanasié « ni endormi, ni être précipité » (entendez : que sa mort ne soit pas précipitée).

Nous sommes donc loin des requêtes "exceptionnelles, persistantes et répétées" dans des "cas graves et exceptionnels" ! Nous en sommes déjà là où la Belgique arrive au bout de dix ans de pratiques euthanasiques : à glisser vers l'euthanasie pour des personnes incapables de demander la mort (surtout si, d'aventure, ils n'en ont pas envie). A ceux-là donc, il serait hautement utile qu'ils aient rédigé d'avance une demande expresse, claire et précise de ne pas être tués. Car c'est de cela qu'il est question. Qu'on l'appelle euthanasie ou  sédation terminale, on en arrive toujours à tuer, avec une agonie plus ou moins longue...

Notez au passage que, dans le cas de l'injection létale (donc la mort la plus rapide, réputée douce), la mort n'intervient qu'au bout de 10 mn, de l'aveu même du médecin interrogé, compétent en la matière. Donc, vous avez 10 mn d'agonie, forcément violente (pour la victime, sinon pour l'entourage) puisque précédant une mort violente. La  mort chimique est tout sauf une mort douce (du reste, le produit utilisé se rapproche de celui qu'on emploie pour la peine de mort par injection létale).

Lorsque la mort intervient sur un patient endormi, vous, vous ne verrez pas son agonie. Mais elle n'en sera pas moins réelle et douloureuse. En effet, il n'est pas possible d'endormir la conscience, seulement empêcher son expression visible et perceptible par l'entourage.

Bref, il ne s'agit pas tant de la souffrance du malade que du refus de l'entourage de "durer" dans la compassion et qui demande au médecin de le « soulager ». Le soulager, lui.

Seulement, ce n'est pas sa vocation, au médecin, cela. Il n'est pas devenu médecin pour cela. Mais à force de lui supprimer son Serment d'Hippocrate, la civilisation dégradée finira par avoir les médecins qu'elle aura mérités. Et alors, malheur à nous, tous ! Car une science sans éthique devient vite une arme de la pire des dictatures !

Maintenant, si vous faites des « directives anticipées » qui soient en plus « suffisamment claires et précises » (et qu'elles ne sont pas détruites par commodité – ni vu ni connu), il est précisé que « un certain nombre de personnes peuvent vouloir "faire face" à la mort, pour des motifs idéologiques, pas forcément religieux » (ouf ! si ce ne sont pas des motifs religieux, ça va, c'est respectable et vous avez même une chance de les voir respectées).

Mais allons-nous nous réveiller, enfin ? Avant d'être endormis, définitivement !

 

 

Il est frappant de constater comment la culture de mort, et en particulier cette revendication manipulée et donc croissante de l'euthanasie (annoncée avec des larmes de crocodile devant des souffrances soi-disant intraitables - faux argument depuis la loi Léonetti - mais en réalité motivé par des arguments qui se dévoilent de plus en plus "économiques") va de paire avec l'antisémitisme (re)montant qui, hélas, n'est plus à prouver.

Durant les heures les plus sombres de notre histoire voici des affiches qui
circulaient... et vous voulez y retourner ?

Campagne de propagande pour l'euthanasie des déments en 1938

« 60 000 Reichsmarks : C'est ce que cette personne atteinte de défauts héréditaires coûte au Peuple durant sa vie. Camarade, c'est aussi ton argent ». Propagande parue dans Le Nouveau Peuple, mensuel du Bureau de la politique raciale du NSDAP vers 1938.

 

 

par Emmanuel Hirsch

Professeur d'éthique médicale, université Paris Sud

Dans un texte du 8 février 2013 qu'il rend public aujourd'hui, le Conseil national de l'ordre des médecins exprime une position favorable à l'euthanasie par « devoir d'humanité ».

Ne voulant pas se marginaliser et intervenir dans le débat lancé par François Hollande le 17 juillet 2012, le CNOM a souhaité prendre de cours le Comité consultatif national d'éthique qui doit se prononcer à se sujet dans les prochaines semaines, saisi par le chef de l'État le 18 décembre dernier. L'échéance est le projet de loi annoncé pour juin prochain.

La rupture profonde ainsi décidée constitue un élément qui s'avèrera déterminant. Depuis des années l'instance ordinale maintenait en effet une position identique à celle promue par l'Association médicale mondiale. Une opposition absolue à l'euthanasie assortie d'un refus de tout acharnement thérapeutique et d'un soutien inconditionnel à la démarche des soins palliatifs. Il s'agit de l'esprit même de la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie désormais contestée de plein fouet par l'instance qui l'avait transposée dans son code de déontologie.

Le CNOM ne prend pas pour autant une position très originale puisqu'il s'inspire, 13 ans plus tard, de l'avis n° 63 du Comité consultatif national d'éthique « Fin de vie, arrêt de vie, euthanasie » du 27 janvier 2000 : « Face à certaines détresses, lorsque tout espoir thérapeutique est vain et que la souffrance se révèle insupportable, on peut se trouver conduit à prendre en considération le fait que l'être humain surpasse la règle et que la simple sollicitude se révèle parfois comme le dernier moyen de faire face ensemble à l'inéluctable. Cette position peut-être alors qualifiée d'engagement solidaire. [...] Une sorte d'exception d'euthanasie, qui pourrait être prévue par la loi, permettrait d'apprécier tant les circonstances exceptionnelles pouvant conduire à des arrêts de vie que les conditions de leur réalisation. »
Euthanasie légitime ?

Renforcé dans sa position par une enquête IPSOS réalisée en janvier 2013 qui fait apparaître que 60 % des 605 médecins interrogés s'affirment favorables à une euthanasie dite « active », tout en précisant que seuls 37 % d'entre eux souhaitent participer à la phase d'administration des produits, le CNOM s'attache à relier la sédation « terminale » à une forme d'euthanasie « légitime ».

La question de la sédation (injection de médicaments ayant pour visée d'atténuer les souffrances, de contrer les douleurs réfractaires et de privilégier ainsi une qualité d'existence jusqu'à son terme) avait fait l'objet d'une approche assez similaire dans le rapport « Penser solidairement la fin de vie, remis par Didier Sicard à François Hollande le 18 décembre 2012. À n'en pas douter elle va constituer un des aspects centraux de l'approche du législateur dans les moins qui viennent. À titre « exceptionnel » la sédation pourrait avoir une autre finalité que celle qui l'encadrait initialement. L'enjeu sera certainement de définir et de circonscrire le concept d'exception, cela d'autant plus que chaque fin de vie est en soi individuelle et donc exceptionnelle.

Dans sa position « Fin de vie « assistance pour mourir », le Conseil national de l'ordre des médecins affirme : « Sur des requêtes persistantes, lucides et réitérées de la personne, atteinte d'une affection pour laquelle les soins curatifs sont devenus inopérants et les soins palliatifs instaurés, une décision médicale légitime doit être prise devant des situations cliniques exceptionnelles, sous réserve qu'elles soient identifiées comme telles, non pas par un seul praticien mais par une formation collégiale.

Une sédation, adaptée, profonde et terminale délivrée dans le respect de la dignité pourrait être envisagée, par devoir d'humanité, par un collège dont il conviendrait de fixer la composition et les modalités de saisine. Ce collège fonderait son avis sur l'évaluation de la situation médicale du patient, sur le caractère réitéré et autonome de sa demande, sur l'absence de toute entrave à sa liberté dans l'expression de cette demande. »

Le 20 juillet 2012, dans une proposition de loi visant à mieux prendre en compte les demandes des malades en fin de vie exprimant une volonté de mourir, le sénateur Gaëtan Gorce, évoque lui aussi cette prise de décision « collégiale » qui n'est pas sans interroger. Qu'en serait-il en fait de l'autorité d'une instance ainsi destinée à autoriser ou non l'euthanasie d'une personne ?

Ces quelques questions conjoncturelles ne sauraient en quoi que ce soit perturber un mouvement de fond désormais légitimé par l'instance ordinale. Ce que dit explicitement le CNOM, c'est que la pratique de l'euthanasie n'est désormais plus contraire à la déontologie médicale. Voire, elle en constituerait une nouvelle dimension d'humanité...

Lorsque le Président de la République a initié le 17 juillet 2012 cette concertation nationale portant sur « l'assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité » (en référence à la mesure n° 21 de sa campagne électorale), je ne suis pas certain qu'il espérait le soutien si rapide et si entier d'une instance plus réputée pour son conservatisme que pour son audace. Il y trouvera certainement une reconnaissance de son implication personnelle dans un domaine à ce point sensible qu'il aurait pu solliciter de la part de l'ONM une position plus substantielle et constructive qu'un assentiment opportuniste.

Source : emmanuelhirsch.fr      plusdignelavie.com

A lire :

L'intégral du Communiqué du Conseil National de l'Ordre des Médecins

La position de l'Association Médicale Mondiale

 

 

Publié le 2 novembre 2010 par Koz

Et voici notre bonne Toussaint, désormais flanquée d'Halloween et de la prétendue "journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité". Et voilà le marronnier, particulièrement de saison : l'euthanasie, et son sondage mortifère. Oublions la belle promesse de la Toussaint, nous ne débattrons plus désormais ces jours-ci que du nouvel élargissement de l'euthanasie. En ce 2 novembre, jour des morts, on peut désormais se souvenir qu'ils auraient tout de même pu partir plus tôt. Avec une petite aide de notre part...

Cette année, l'information se répand : 94% des Français sont favorables à l'euthanasie et l'ADMD - c'est un autre marronnier - "réclame un débat ». Nous ne serions donc que 6% à refuser que l'Homme puisse donner la mort légalement, techniquement, médicalement. L'adhésion serait "massive », les opposants presqu'inexistants, quasi insignifiants. C'est triste mais c'est évidemment insuffisant pour changer de convictions.

Je ne reprendrai pas ici mes positions, amplement développées dans mes précédents billets, mais il faut redire simplement qu'on ne doit pas se résigner à sanctionner l'indignité prétendue d'un Homme par la mort, que la France est parvenue à un compromis législatif (cf. point 12) largement ignoré des Français, y compris des soignants et qu'il n'y a pas lieu d'ouvrir ce nouveau débat, réclamé par les ultras de l'euthanasie.

Voilà mes quatorze bonnes raisons de m'opposer à l'euthanasie.

1. Une société ne rompt pas avec l'interdit de donner la mort sans conséquences. Cet interdit fondamental, commun à toutes les civilisations, à toutes les cultures, ne peut faire l'objet d'aménagements sans repousser, mécaniquement, plus loin les limites de la transgression.

2. Aucun Homme n'est jamais indigne. Face à certaines fins de vie, il faut peut-être parfois s'en convaincre mais un principe n'est jamais facile à tenir. Toute action sur la fin de vie devrait être fondée sur ce principe et non sur cette concession scandaleuse et littéralement délétère que ferait la société en admettant que certaines vies seraient indignes au point que seule la mort viendrait les rétablir dans la dignité. On admire Mère Teresa : elle soignait les lépreux, elle ne les achevait pas.

3. On n'assure pas la dignité d'un Homme en lui donnant la mort. On doit garantir la dignité dans la vie et non par la mort. Au prétendu droit de mourir dans la dignité1, il faut opposer le droit de vivre dans la dignité. Il n'y a pas d'autre choix concevable que d'être aux côtés de ceux qui se battent chaque jour pour assurer la dignité d'une personne mourante, plutôt que de ceux qui, de loin, préconisent l'injection.

4. L'euthanasie est une démission collective. Elle est l'ultime option d'une société qui a abandonné l'ambition d'être une société, une communauté qui prend soin des siens, une société qui a abandonné l'ambition d'assurer la dignité de ses mourants. Par l'euthanasie, elle tend à effacer, à supprimer, le problème, elle ne le traite pas.

5. L'euthanasie est le choix d'une société matérialiste, égoïste et individualiste, qui n'accepte pas la faiblesse, la fragilité. Elle cultive la jeunesse, la beauté, la fête, le corps. Le handicap lui fait horreur : il est éliminé ou éloigné. La mort terrifie ? Elle est cachée, elle est hâtée.

6. On prend un risque à accepter une demande de mort : celui qu'elle signifie autre chose. Nous frémissons tous à l'idée que l'on puisse exécuter un innocent et l'on se mobilise régulièrement contre cela. Nous devrions frémir aussi à cette idée : euthanasier quelqu'un qui ne le souhaitait pas véritablement. Souffrir et voir son corps ou son esprit se déliter : comment ne pas souhaiter que cela cesse ? Mais que souhaite-t-on voir cesser : la souffrance et le sentiment d'indignité ou la vie ?2 Tous nos efforts et toute notre ambition collective devraient porter à l'annihilation de la souffrance et à l'assurance de la dignité. On se fixe des objectifs ambitieux en bien des domaines, et on en atteint qui paraissent irréalistes, pourquoi baisserait-on les bras ici ?

7. Le choix est illusoire. Poser un vrai choix suppose qu'il existe une alternative, qu'on en connaisse l'existence et que cette alternative soit effective. Comme l'écrit Axel Kahn, ancien président du CCNE3, "réintroduire la dimension du libre arbitre exige de rétablir les paramètres d'une vie non seulement supportable, mais aussi désirable". Qui connait véritablement les soins palliatifs ? Qui s'est mobilisé pour que les soins palliatifs deviennent une réalité ? Il est en outre abusif de faire croire que l'on peut préjuger aujourd'hui de notre volonté en ce moment si spécifique et imprévisible que sera notre mort : ce que l'on pense aujourd'hui ne prendra vraiment sens que ce jour-là. Faut-il risquer de vivre alors que l'on aurait voulu mourir, ou de mourir alors que l'on voulait vivre ?

8. La mort est un moment à vivre. Marie de Hennezel, pionnière des soins palliatifs en France l'illustre pleinement dans La mort intime, par la mort de Jean, la mort de Marcelle, celle de Marie-France, et ce "ciao », d'une main. Si la mort pue peut-être encore davantage que celle qu'elle raconte, si elle peut-être parfois un cri de souffrance et de solitude, elle est aussi pour certains ce passage invraisemblable durant lequel le mourant se met en paix. Aussi insensé que cela puisse paraître, il faut ménager le temps de mourir. La mort ne doit pas être hâtée.

9. L'euthanasie est un choix de bien-portants pour des mourants. Trivialement : les décideurs ne sont pas les payeurs. Emmanuel Hirsch, président de l'Espace Ethique de l'AP-HP, et de l'ARSla, rappelait un soir que les personnes atteintes d'une SLA ne demandent pas la mort, mais des synthétiseurs vocaux. Or, qui se prononce dans ces sondages sinon des bien-portants, angoissés par la mort, terrifiés par la déchéance et intimement persuadés de l'indignité des hommes en fin de vie ? "Life may be worth living in a locked-in syndrom » : c'est le titre d'une étude européenne qui souligne que, même dans cette situation extrême, les malades évoquent encore une "qualité de vie ». Vraiment, pouvons-nous juger, dans l'absolu ou face à une situation concrète, de la dignité d'un état de vie ?

10. La demande de mort est extrêmement minoritaire. Avec Emmanuel Hirsch, Catherine Kiefer rappelait qu'en 10 ans d'exercice, elle n'avait connu qu'une demande d'euthanasie. Il y a aussi cette oncologue (spécialiste en cancérologie) qui rapporte à Rue89 qu'en 25 ans d'exercice, elle n'a pas connu de demande d'euthanasie qui dure. Les débats artificiellement entretenus et renouvelés par certains parasitent la réflexion. Faut-il bouleverser un fondement de notre vie sociale pour des cas peu fréquents, et que l'on peut grandement gérer ?

11. Autoriser l'euthanasie active portera un coup fatal au développement des soins palliatifs. C'est pourtant la seule solution d'une dignité véritable, et l'honneur d'une société. Ce développement est réclamé avec insistance par les praticiens (parmi lesquels Didier Sicard, ancien président du CCNE), mais il faut une volonté politique et sociale forte pour développer la démarche des soins palliatifs. Les soins palliatifs en hôpitaux demandent du temps, du personnel, de l'argent. Face à l'assurance d'une fin plus rapide, soulageant aussi ceux qui restent et les finances publiques, le recours à l'euthanasie sera-t-il vraiment sourcilleux ?

12. Nous avons dégagé une "voie française », largement ignorée des Français, qui continuent d'appeler de leurs vœux l'instauration d'une situation qui existe déjà. Depuis la récente loi Leonnetti, du 22 avril 2005, l'un des tous premiers articles du du Code de la Santé Publique, l'article L.1110-5, prévoit que les actes médicaux "ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable » et que "lorsqu'ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris ». Ce même article prévoit que "dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en dispensant les soins visés à l'article L. 1110-10 » - c'est-à-dire les soins palliatifs - ou encore que "les professionnels de santé mettent en oeuvre tous les moyens à leur disposition pour assurer à chacun une vie digne jusqu'à la mort ». Plus explicitement encore, l'article L. 1111-10 du Code de la Santé Publique dispose que "lorsqu'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, décide de limiter ou d'arrêter tout traitement, le médecin respecte sa volonté après l'avoir informée des conséquences de son choix ». Dans ce cas, l'article 1111-10 prévoit que "le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa fin de vie en dispensant les soins visés à l'article L.1110-10 », lesquels "visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage ». Au titre de ces soins, comme le décrit le guide "droit des malades et fin de vie »4, le médecin peut administrer une sédation, faisant perdre conscience au malade. Les Français ignorent la loi, en partie par manque de volonté politique. Les Français s'affirment favorables à une loi sur l'euthanasie, mais elle existe ! Connaissent-ils seulement ces dispositions ? 56% des sondés affirment que l'euthanasie ne devrait être possible que "dans certains cas ». Lorsqu'ils affirment ingénument qu'elle devrait être réservée aux "maladies insupportables [par opposition aux maladies cools ?] et incurables », connaissent-ils l'article L.111-10, applicable aux affections graves et incurable ? Sur les divers sites, les commentateurs fustigent l'acharnement thérapeutique. Savent-ils que cet acharnement est unanimement condamné, et clairement exclu par l'article L.1110-5 du Code de la Santé Publique ?Ainsi, les Français, non informés voire désinformés, ignorent ce qui figure dans la loi et appellent de leurs vœux ce qui existe déjà.

13. Nous n'échapperons pas, en France, aux dérives de l'euthanasie. Nous n'échapperons pas à cette prétendue compassion, un peu trop empressée. Nous n'échapperons pas non plus aux déviances de ces pays que l'on nous dit "en avance » : Pays-Bas, Belgique, mais également Suisse. Aux Pays-Bas et en Belgique, on en est venus à l'euthanasie des déments, des enfants, des dépressifs. En France, la dérive de l'ADMD est là, sous nos yeux, et sa finalité se cache sous des périphrases iréniques. Le droit de mourir dans la dignité était il y a vingt ans une demande de soins palliatifs. Il est devenu une demande de mort. Et l'ADMD milite aujourd'hui pour le suicide assisté. Aujourd'hui, la loi permet au malade qui souhaite mourir de faire interrompre son traitement et de se voir administrer une sédation. N'a-t-on pas atteint un point d'équilibre, voire de rupture ?

14. La fin de vie est instrumentalisée par une association manipulatrice et extrémiste. La fin de vie est simplifiée à outrance, réduite pour le grand public à une question d'injection, négligeant le mystère et l'inconnu. Les cas emblématiques (les affaires Humbert et surtout Tranois, Sébire ou encore Salvat) sont dramatiquement tronqués parce qu'ils sont, in fine, contre-démonstratifs (cf. notamment l'analyse d'Axel Kahn). Bien analysés, ils illustrent cruellement les dérives et déviances de l'euthanasie. Le fait d'en être réduit à utiliser des procédés malhonnêtes - malgré des sondages si favorables - devrait aiguiser l'esprit critique de l'opinion publique. En outre, alors que la loi consacre déjà le droit de faire interrompre un traitement et de se faire administrer une sédation, l'ADMD ne s'arrêtera que lorsque l'euthanasie active et le suicide assisté (hors de toute affection) seront légalisés. C'est le sens de la proposition de loi rédigée par ses soins, qui sera examinée le 16 novembre 2010 en faveur de l'"aide active à mourir". L'euthanasie passive existe déjà, mais l'ADMD tient à ce que le médecin administre directement la mort. Pour parvenir à ses fins, l'ADMD ment aux Français, en prétendant sans relâche - comme le fait encore Jean-Luc Romero ces jours-ci - qu'il faudrait aujourd'hui encore adopter une loi sur l'euthanasie et ouvrir un débat parlementaire, qui s'est tenu à de multiples reprises et a donné lieu à une loi dont l'évaluation en 2008 a conduit à l'établissement d'un rapport parlementaire.

On ne doit pas se résoudre à l'impuissance. On ne doit pas se résoudre à la trompeuse simplicité d'une injection létale. Pour être digne d'être appelée ainsi, notre société ne doit avoir d'autre objectif que de convaincre un Homme qui souffre, un Homme diminué, que sa vie a toujours un prix, que, quel que soit le regard qu'il porte sur lui-même, il est digne.

Source : koztoujours.fr

 

 

Du blog de Jeanne Smits :

L'Ordre national des médecins vient de publier un texte sur la « Fin de vie » d'où le mot « euthanasie » est soigneusement maintenu absent, si ce n'est dans la dernière ligne d'un dernier encadré où il s'engage à apporter « sa contribution au débat sociétal quant à l'euthanasie délibérée et au suicide assisté ».
C'est qu'il ne veut pas de l'euthanasie, du moins pour le moment, et du moins à ce qu'il dit. Le préambule en est d'ailleurs excellent :

« En préambule, l'Ordre tient à rappeler les principes éthiques qui ont toujours été ceux des médecins depuis l'origine : ne pas donner délibérément la mort mais s'interdire toute obstination déraisonnable. » (...)

Et voici ce que propose l'ordre des médecins : une « sédation terminale » mise en œuvre à la demande expresse du patient et sous réserve d'un accord médical « collégial ».
(...)

« Une sédation, adaptée, profonde et terminale délivrée dans le respect de la dignité pourrait être envisagée, par devoir d'humanité, par un collège dont il conviendrait de fixer la composition et les modalités de saisine. Ce collège fonderait son avis sur l'évaluation de la situation médicale du patient, sur le caractère réitéré et autonome de sa demande, sur l'absence de toute entrave à sa liberté dans l'expression de cette demande. »

Et ce n'est pas de l'euthanasie, ça ? (...)

Mais il faut en tout cas relever cette phrase du texte de l'Ordre des médecins qui précise, sans ambiguïté :

« L'interdit fondamental de donner délibérément la mort à autrui, au mépris de toutes les considérations précédemment exposées, ne saurait être transgressé par un médecin agissant seul. »

A deux, ça va ? (...)

Il s'agit en réalité de pousser à bout la logique de la loi Leonetti qui autorise déjà l'euthanasie par omission par l'arrêt de l'alimentation mais qui ne prévoit pas la sédation lourde susceptible d'annihiler les souffrances liées à un tel arrêt.

Mais tout cela de manière finalement ambiguë, brouillant la frontière entre le licite et l'illicite.

La sédation terminale (...) peut être une manière inacceptable de donner la mort – mais la mort lente, il ne s'agit pas de donner une piqûre létale efficace en quelques minutes ou quelques heures.
(...)

Au Royaume-Uni, la sédation palliative ou la sédation terminale est monnaie courante, et (...) elle est aussi – parfois ? souvent ? – utilisée de manière à faire cesser la vie et appliquée alors que le patient n'était pas près de mourir, n'en voulait pas, n'en était pas informé, contre la volonté des proches, etc. De telle sorte qu'une enquête vient d'être ouverte.
(...)
A toutes ces considérations on peut ajouter un soupçon d'hypocrisie car s'il faut en croire au moins un témoignage entendu d'une infirmière travaillant auprès de mourants, la sédation terminale avec intention homicide est déjà utilisée d'une façon ou d'une autre dans des hôpitaux français.

Source : leblogdejeannesmits.blogspot.fr

 

 

La ministre Véronique Hivon (...) déposera un projet sur « l'aide » à mourir d'ici le mois de juin. Elle a mentionné qu'elle avait l'intention d'appliquer le rapport bidon de la commission « Mourir dans la dignité » où elle a siégé, rapport qui n'a pas tenu compte de l'avis de la majorité des experts et organismes qui se sont prononcés contre toute forme d'euthanasie. Mais le but de cette commission n'était pas d'obtenir leur avis... mais plutôt de laisser croire qu'on allait les écouter...
(...)
Dans cette démarche frauduleuse, les décisions étaient certainement connues à l'avance. Encouragement symbolique des soins palliatifs pour faire croire que le bien des patients en fin de vie est une priorité et ouverture à l'euthanasie(...).
Mais nous aurons la confirmation de cette analyse avec le projet de la ministre Hivon. Si la ministre présente un programme qui établira un service de soins palliatifs pour tous les Québécois et pour toutes les régions devant être mis en place avant toute forme d'euthanasie, nous pourrons alors croire à la cohérence de la ministre. Selon cette option, nous n'entendrons plus parler d'euthanasie et de suicide assisté avant une décennie, le temps de mettre en place un réseau de soins palliatifs répondant à la demande grandissante causée par le vieillissement de la population. Il faudra former des médecins et infirmières, entre autres à la patience et à l'empathie nécessaires pour prendre le temps d'accompagner le patient dans ce passage vers la suite de la vie humaine.
Mais si, comme nous le croyons, nous avons affaire à l'un des grands coups montés de notre histoire, alors l'euthanasie sera permise simultanément avec l'encouragement aux soins palliatifs. Nombre de patients qui ne pourront demander des soins de qualité demanderont l'euthanasie par peur ou par de réels problèmes de maltraitance, entendons par là, l'absence de formation adéquate et de personnel pour répondre aux besoins d'une personne en fin de vie, comme c'est le cas trop souvent actuellement. Et alors, pourquoi se presser de donner un service universel de soins palliatifs quand les patients « réclament » l'euthanasie?
(...)
L'ouverture à l'euthanasie permettra l'illusion d'une économie sur les patients qui demanderont à être tués... où le seront sans leur consentement comme c'est le cas actuellement en Belgique et en Hollande, où l'on parle maintenant d'euthanasier les enfants...
Il nous faut dénoncer cette grande manipulation, nous opposer à ce permis de tuer médical, et faire pression pour que les lois canadiennes refusant le meurtre des patients en fin de vie, s'appliquent.
Et bien y réfléchir avant de réélire des députés sans conscience autre que celle de « l'économie. »

Source : Campagne Québec-Vie

 

 

"Les riches, les biens portants, c.-à-d. les personnes à part entière pourront juger de l'euthanasie des autres, des handicapés, des trisomiques qui n'auraient pas dû naître, des enfants de moins de 2 ans, des comateux, des malades mentaux, des personnes souffrant d'Alzheimer, de parkinson, etc., et tout cela pour le plus grand bien des êtres humains dépossédés de leur titre de personne, comme c'est le cas actuellement des enfants à naître que l'on juge en danger de souffrir après leur naissance : il vaut mieux les tuer...
Comment faire pour combattre ces politiques inhumaines. Bien sûr par la prise de parole « à temps et à contretemps », partout. Et aussi par une implication politique qui ne permettra pas de prendre le pouvoir, mais sera une autre opportunité de parler et de faire avancer la construction d'un état respectant la dignité humaine, quel que soit le handicap de la personne en question."

Source : Campagne Québec-Vie

 

 

Taro Aso a invité les personnes en fin de vie à mourir rapidement, pour réduire les dépenses de santé...

Prônant clairement l'euthanasie, Taro Aso avait déclaré lundi devant le Conseil national sur la réforme de la sécurité sociale que les patients en fin de vie n'étaient que des «personnes avec des tubes» qu'il fallait autoriser à «mourir rapidement» si elles le désiraient, indique le quotidien australien. «Vous ne pouvez pas dormir tranquillement quand vous pensez que tout cela (le maintien en vie des patients, ndlr) est payé par le gouvernement. Cela ne sera jamais résolu à moins qu'on ne laisse ces patients se dépêcher de mourir», a déploré le ministre, qui cherche des solutions pour réduire les dépenses de santé.

Devant l'affront fait aux millions d'électeurs japonais âgés – un quart des 120 millions d'habitants a plus de 60 ans -, Taro Aso s'est rétracté le lendemain.

Mais l'ancien Premier ministre n'en est pas à sa première bourde. Lorsqu'il dirigeait le gouvernement japonais, en 2008, Taro Aso se plaignait déjà des personnes âgées, rappelle le quotidien britannique. «Pourquoi devrais-je payer pour des gens qui ne font que manger, boire et ne font aucun effort? Je marche tous les jours et fais plein d'autres choses, mais je paye plus d'impôts», avait-il lancé.


Coutumier des sorties hasardeuses, il s'était ensuite attiré les foudres successivement des jeunes – qui ne devraient pas se marier s'ils sont pauvres -, des religions monothéistes – qui devraient s'inspirer de l'éthique de travail japonaise -, des médecins – qui manquent de sens commun -, et des parents japonais – plus indisciplinés que leurs enfants -, ajoute le Sydney Morning Herald.

Ces propos pourraient également causer du mouron au Premier ministre actuel, le revenant Shinzo Abe, qui a déjà perdu son poste en 2007 en raison notamment de différentes gaffes de ses ministres, souligne le Guardian.

Corentin Chauvel
Source : 20minutes.fr 23 janvier 2013

 

Christophore :

Une société qui parle ainsi est condamnée à disparaître.
D'abord où est-il écrit qu'un gouvernement qui a besoin (pour quoi faire d'ailleurs ?) de plus, d'encore plus, de toujours plus d'argent, doive le prendre à tout prix sur les dépenses de santé des citoyens ? Leur vie (la vie du corps, de l'âme et de l'esprit) n'est-elle pas ce qu'il y a de plus précieux pour un gouvernement ?

Les personnes âgées sont un Don de sagesse et d'expérience pour toute la société. Et particulièrement pour les jeunes désœuvrés qui se grandiraient à les entourer de leur force et de se laisser entourer de leur sagesse.

Ce qui distingue les hommes des animaux, c'est précisément la manière humaine de regarder, d'envelopper de respect et d'amour les vieillards, nos aînés qui ont vécu et travaillé, voire souffert pour nous laisser ce monde.

La valeur d'une civilisation se mesure à la manière dont elle sait entourer la fragilité des deux extrêmes de la vie. Et là-dessus, nous en avons, des leçons à prendre des civilisations dites primitives !

 

Rencontre avec la spécialiste belge des soins palliatifs, le Docteur Catherine Dopchie.

 

 

Entretien avec Emmanuelle Bernheim, auteur du livre "Tout s'est bien passé", et le Docteur Michel Hasselmann, du Service de Réanimation Médicale du CHU de Strasbourg.



 

 

 Qu'avait donc dit l'Ordre de Médecins ?

Analyse de Pierre-Olivier Arduin (extrait) :

« Rompant avec ses prises de positions antérieures, l'ordre des médecins a adopté à l'unanimité moins une voix un avis dans lequel il recommande d'accéder aux « requêtes persistantes, lucides et réitérées d'une personne atteinte d'une affection pour laquelle les soins curatifs sont devenus inopérants et les soins palliatifs instaurés » sous la forme de l'administration d' « une sédation adaptée, profonde et terminale». Sont visées « des situations cliniques exceptionnelles » comme « certaines agonies prolongées » ou des « douleurs psychologiques » qui « restent incontrôlables ».

Le propos du conseil de l'Ordre ne se laisse pas facilement analyser tant le raisonnement est par endroits confus, ce que n'ont pas manqué d'observer plusieurs commentateurs. Pour Mgr Pierre d'Ornellas, chargé des questions de bioéthique au sein de la Conférence des évêques de France, la position de l'Ordre ouvre toutefois « à une dérive d'euthanasie».

Conscient d'ailleurs d'ouvrir une brèche dans le dispositif juridique actuel encadrant l'accompagnement de la fin de vie en France, l'ordre des médecins propose qu'en matière de sédation terminale accélérant la mort, tout médecin puisse « se récuser en excipant la clause de conscience ». Avouant enfin que « l'interdit fondamental de donner délibérément la mort à autrui ne saurait être transgressé par un médecin agissant seul », l'Ordre conseille que la décision soit prise par un « collège de médecins ».

Source : libertepolitique.com

 

 

Le suicide d'un peuple

par Sylvain Lamontagne, 14/10/2016

(Sherbrooke) Maintenant que l'euthanasie est rendue légale au Québec ainsi qu'au Canada, j'ai décidé de sortir du système public de la santé et leurs établissements où ils offrent et donnent l'euthanasie qu'on appelle : « Aide médicale à mourir » ou plutôt « à tuer ». Pour moi, ce n'est rien de moins qu'un meurtre devenu légal. À cause de cela, je vais jeter à la poubelle ma carte d'assurance maladie puis trouver d'autres solutions de remplacement. J'ai perdu toute confiance en ce système immoral que je ne veux plus encourager pour ne plus être complice de cela. Je veux être conséquent de mes valeurs comme chrétien où il est interdit de tuer son semblable et ce en tout temps. La vraie réponse à la souffrance est d'aimer, de supporter et d'encourager jusqu'au bout les personnes malades, seules et vulnérables avec toute notre compassion.

Déjà on essaie de combattre avec grande difficulté le fléau du suicide, on détient au Québec le triste record mondial de la 3e place à ce sujet et de l'autre côté, le gouvernement fait la promotion de l'euthanasie dans ses établissements publics.

Il faut savoir qu'il y a aussi un lobby et des partisans de la mort qui poussent très fort sur cette nouvelle idéologie de la mort à la carte. Nous sommes une société riche, mais devenue pauvre moralement. Au Québec, on est les premiers au monde à tuer par milliers des enfants à naître par avortement. En plus, s'ajoute l'euthanasie. Est-ce cela que nos politiciens appellent nos valeurs québécoises?

Tout le monde va faire face, durant sa vie, à des moments de douleur et de souffrance, tant physique que psychologique et personne n'y échappe. Cela a toujours été et le sera toujours. Pourquoi notre société d'aujourd'hui n'a plus la capacité de faire face à ses épreuves? À cause de cela, le gouvernement offre l'euthanasie entre autres pour sauver de l'argent. (...)

Heureusement, il y a encore dans le système de santé, des personnes et des groupes qui résistent autant qu'ils le peuvent à cette folie meurtrière. Il faut encourager ces gens à continuer à rester debout pour la vie. Merci de ne pas avoir vendu votre âme et être resté intègre dans vos convictions, en continuant de soigner les gens jusqu'au bout et de ne pas les tuer. L'euthanasie comme l'avortement équivaut à un suicide collectif pour notre société. Il faut retourner à nos vraies valeurs pour retrouver l'amour de la vie.

Sylvain Lamontagne, Valcourt

Source : lapresse.ca