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Les médecins s’apprêtent à donner ses organes… mais il se réveille !

par Xavier Bazin, 29/05/2019

Prenez le cas du jeune Trenton McKinley, victime d’un grave accident à 13 ans[3].

Il fait plusieurs arrêts cardiaques, dont un qui a privé son cerveau d’oxygène pendant 15 minutes.

Pour ses médecins, il ne fait alors aucun doute que Trenton sera un « légume » toute sa vie.

Du coup, ses parents prennent la décision d’arrêter « l’acharnement thérapeutique ».

Ils autorisent même l’hôpital à donner les organes de Trenton à 5 autres enfants.

Mais la veille du jour où les médecins devaient le « débrancher », Trenton sort de son coma et revient à la vie !

Il doit suivre une longue rééducation, mais c’est tout sauf un « légume » :

Il a même gardé son sens de l’humour : « plus de corvée vaisselle pour moi », a-t-il déclaré à la télévision.

« Passer de l’absence totale d’ondes cérébrales à, maintenant, la marche, la parole et la lecture, et même les maths, c’est un miracle ! », s’est émerveillée sa mère.

Miracle ou pas, cette histoire montre que la médecine doit être humble face aux mystères du cerveau et de la conscience.

C’est d’autant plus vrai qu’on observe même des améliorations impressionnantes après 10, 15 ou 20 ans en état végétatif !

Des améliorations cérébrales stupéfiantes après plus de 15 ans de coma

Prenez le cas étonnant de Terry Wallis.

En 1984, ce jeune homme de 19 ans a un grave accident de voiture.

Il tombe dans le coma, avec de graves lésions cérébrales.

Pour ses médecins, non seulement il ne se réveillera jamais… mais avec son « cerveau en compote », il est condamné à rester dans un état végétatif à vie.

Mais en 2003, Wallis se met à parler, puis bouger. Il finit par réaliser avec stupeur que le président des Etats-Unis n’est plus Ronald Reagan !

Ce qui s’est passé, aucun médecin ne pouvait l’anticiper, vu ce qu’on savait à l’époque.

Figurez-vous que, pendant son coma, le cerveau de Wallis a développé de nouveaux circuits neuronaux qui ont remplacé ceux qui avaient été détruits dans l’accident !

Encore plus fort : parmi les nouvelles connexions qui se sont formées, certaines « n’existent pas dans un cerveau normal »[4] !

Cela veut dire que les possibilités du cerveau sont immenses… et que des améliorations sont toujours possibles !

Cela veut dire qu’on peut passer d’un état végétatif à un état de conscience[5] !

Et c’est encore plus vrai aujourd’hui, en 2019 avec les avancées de la science.

Tout récemment, un homme qui a vécu en état végétatif pendant 15 ans a retrouvé la conscience, grâce à une thérapie de pointe[6].

Voici ce qu’en dit le journal Le Monde, en 2017 :

« Il était plongé depuis quinze ans dans un état « d’éveil non répondant », souvent encore nommé « état végétatif ». Cet homme, aujourd’hui âgé de 35 ans, a récupéré un état de conscience minimale.

Comment ? Grâce à une intervention neurochirurgicale : la stimulation électrique répétée d’un nerf crânien, le nerf vague ».[7]

Comme l’explique le professeur Steven Laureys, les conséquences de cette nouvelle thérapie sont immenses :

« Un vieux dogme voudrait qu’il n’existe aucune chance d’amélioration chez les patients sévèrement cérébrolésés depuis plus d’un an. Mais ce dogme est faux, comme le confirme ce cas. La plasticité cérébrale, cette capacité de remodelage et d’adaptation de notre cerveau, est parfois étonnante ».

Et c’est ce qui me révolte profondément dans le cas de Vincent Lambert :

A aucun moment, on ne lui a donné une chance d’améliorer son état !

Incarcéré dans une chambre d’hôpital depuis 10 ans

Depuis 10 ans, Vincent Lambert est allongé sur son lit d’hôpital, au CHU de Reims, sans interruption, ou presque.

Non seulement on n’a pas essayé cette thérapie de « stimulation du nerf vague », pourtant découverte par une équipe de recherche française…

…mais c’est bien pire : on ne l’a même pas mis dans les conditions minimales pour qu’il fasse des progrès… et vive dans des conditions décentes !

Je m’explique : aujourd’hui en France, environ 1 700 personnes sont dans le même état que Vincent Lambert.

Beaucoup d’entre elles sont prises en charge dans des unités spécialisées, parfaitement adaptées à leur état.

Il y en a environ 150 en France. Et elles offrent aux patients toutes sortes de stimulations très intéressantes pour le cerveau : de la musique, du goût, du « toucher-massage ».

Pour Eric Vérin, professeur de médecine physique et de réadaptation, « Avec des moyens adaptés de communication et d’échange, vous pouvez voir apparaître de petits progrès »[8].

Dans ces unités, les patients bénéficient de l’intervention de kinesithérapeutes, d’ergothérapeutes et d’ortophonistes deux à trois fois par semaine minimum.

 

« Il est hors de question que la journée se passe dans le lit et dans la chambre : les patients sont levés, habillés, mis dans des fauteuils adaptés et vont rejoindre d’autres personnes pour créer une vie sociale. »

 

Ces femmes et ces hommes peuvent sortir à l’extérieur, sentir une brise d’air frais, entendre le chant d’un oiseau.

Mais pour Vincent Lambert, RIEN de tout cela.

Il a juste le droit d’être allongé sur un lit d’hôpital, regarder le plafond et attendre la mort.

Selon Edwige Richer, neurologue retraitée d’une de ces unités : « Si Vincent Lambert avait été dans une autre unité, il n’aurait pas perdu le temps qu’il a perdu là ».

Cinq juges de la Cour européenne des droits de l’homme s’en sont également émus :

 

« Nous ne comprenons pas pourquoi le transfert de Vincent Lambert dans une clinique spécialisée, où l’on pourrait s’occuper de lui, a été bloqué par les autorités »[9].

 

Pour moi, c’est profondément choquant, quoi qu’on pense du fond de cette affaire.

Et je voudrais aller encore plus loin.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le cas Vincent Lambert n’a rien à voir avec le débat « classique » sur l’euthanasie...

Source : sante-corps-esprit.com