Communion de prière pour la Vie : "Jésus, Marie, protégez la vie " ! (ou toute autre prière à Dieu)
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« À l’occasion de la prochaine solennité du 15 août, je porte dans ma prière, de manière particulière, la France, dont la Vierge de l’Assomption est la Patronne.
Que Notre-Dame garde toujours ses enfants dans la foi, et qu’elle les aide à construire leur vie et leur société sur le Roc qu’est le Christ, unique espérance des Nations.
Que Dieu vous bénisse ! »
Pape François
par Alexia Grousson, 08/05/2023
Le Centre communautaire francophone de Sarnia-Lambton (CCFSL) a entrepris récemment un projet intitulé « Adopte un aîné » où trois élèves ont fabriqué des cadeaux pour trois aînées de la communauté francophone.
« Avant la covid, nous avions déjà des projets d’aide pour nos aînés tels que le jardinage ou l’offre de repas chauds. Cependant, nous avons réalisé que les aînés francophones ont encore besoin de soutien car beaucoup vivent seuls. Nous voulions mettre en place des programmes qui permettraient de faire des choses pour eux et de maintenir une certaine communication. C’est ainsi qu’est née l’idée « Adopte un Aîné » avec Sasha Jamieson, explique Tanya Tamilio, présidente de l’organisme.
Mme Jamieson a proposé à plusieurs jeunes de venir au CCFSL pour fabriquer un cadeau pour des personnes de la communauté. Trois jeunes filles ont été emballées par cette idée : Jacobi Jamieson, Alandrea Macdonald et Serena Gala.
« Nous avions plusieurs vieux albums photo qui retraçaient des moments marquants vécus à Sarnia. Les jeunes les ont feuilletés et ont choisi trois personnes parmi celles qui étaient toujours au cœur des activités communautaires et qui ont fait rayonner la francophonie à leur époque, ajoute Mme Tamilio.
« Elles ont utilisé leur temps libre pour réaliser trois édredons destinés à Mona Bisson, Laura Breault et Édith Houle. Elles ont choisi le matériel, l’ont découpé et assemblé dans notre salle multi-usage. Cela a pris environ deux mois au total. Ensuite, nous sommes allés les distribuer aux destinataires. »
« Elles étaient tellement surprises et émues. Nous avons pris le temps de discuter et de rester un peu avec chacune d’elles lorsque nous leur avons remis l’édredon. Elles étaient vraiment reconnaissantes.
« Pour donner suite au projet, les jeunes doivent prendre soin de leur aîné, faire un suivi pour jaser avec elle ou voir à ses besoins. Nous aimerions plus tard étendre ce projet à un plus grand nombre de personnes », conclut Mme Tamilio.
Source : laction.ca
Lettre pour nos Aînés
à l'occasion de la Journée Mondiale des Grands-parents et des Personnes âgées,
demandée par le Pape François
par la Société Française de Soins Palliatifs
L’avis du CCNE ouvre la porte à un changement éthique majeur
Représentantes des soignants engagés quotidiennement dans l'accompagnement et les soins auprès des personnes en fin de vie, les sociétés savantes, organisations professionnelles et associations cosignataires de ce communiqué prennent acte de la publication de l’avis n°139 du CCNE rendu ce 13 septembre 2022.
Si le CCNE tente de concilier l’impératif de solidarité avec celui d’autonomie de décision, il apparait clairement qu’il propose un nouveau paradigme où, dans certaines situations, l’éthique collective pourrait s’effacer devant la demande individuelle.
Reposant justement sur des principes de solidarité inconditionnelle vis-à-vis des patients, nos pratiques soignantes d'aujourd’hui s'inscrivent dans une déontologie et une éthique médicale collégiale claire, caractérisée par une longue continuité historique. Avec le changement de paradigme envisagé par le CCNE, c’est cette continuité qui pourrait demain être rompue.
Les conséquences de ce changement seraient donc majeures sur l'engagement soignant si la loi leur demandait in fine d'être acteurs de la mise en œuvre d’une forme d’euthanasie ou de suicide
médicalement assisté. Conscients de l’injonction qui pourrait nous être faite demain, nous nous saisissons d’une réflexion éthique et pratique indépendante. Celle-ci aura pour but d’explorer et de partager les conséquences concrètes qu’une légalisation du suicide médicalement assisté ou de l’euthanasie aurait sur nos pratiques soignantes.
Nous relevons enfin dans cet avis du CCNE l’absence de consensus sur ce sujet, matérialisé par la présence d’un avis de réserve et des divergences entre les membres signataires de l’avis majoritaire. Cette absence de consensus témoigne de la complexité de la prise en charge des personnes en fin de vie et devra être prise en compte dans les futurs débats.
Source : sfap.org
La Convention citoyenne sur la fin de vie s’est prononcée pour légaliser l’euthanasie et le suicide assisté en France. Éclairage de Tugdual Derville, porte-parole d'Alliance Vita.
Entretien réalisé par Delphine Allaire - Cité du Vatican, 03/04/2023
La Convention citoyenne sur la fin de vie s’est prononcée dimanche 2 avril en faveur d'une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté en France. Composée de 185 Français, de 18 à 87 ans, tirés au sort, elle s'est réunie trois mois et a été reçue par le président français à l’Élysée le lendemain. Ce dernier souhaite une loi «d'ici la fin de l'été». Cette assemblée citoyenne tout de même divisée a émis des réserves sur le cas d'euthanasies d'enfants et de personnes incapables d’exprimer leur volonté. Seul le développement accru des moyens alloués aux soins palliatifs a en particulier récolté une forme de consensus.
C’est pour ce dernier point que plaident l’Église et nombres de corps de la société civile -tribune au Figaro de treize organisations professionnelles et sociétés savantes, représentant 800 000 soignants- plutôt que de promouvoir l’euthanasie. La veille du rendu des conclusions, samedi 1er avril, après neuf mois de réflexion, le Conseil national de l'Ordre des médecins s’est aussi dit défavorable à la participation des médecins à l’euthanasie.
Ces débats alimentent une réflexion touchant à la définition même de la vie et au regard porté sur la dignité de la vie humaine, et les fragilités qu'elle recouvre nécessairement. Entretien avec Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance Vita, auteur de l’essai Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu? aux Éditions Salvator.
Sur le fond et sur la forme, comment avez-vous perçu les trois mois d’échanges au sein de "la Convention citoyenne sur la fin de vie"?
Nous savions qu'elle serait l’occasion de remettre en cause cet interdit de tuer, élément fondateur de la confiance entre soignants et soignés. Par conséquent, nous étions inquiets. Je l’avais dit à Claire Thoury -présidente du Mouvement associatif- avant la convention, nous avons eu confirmation que le socle proposé aux 185 citoyens ne comprenait que des livres favorables à l’euthanasie. Quand le socle qui protège le faible du fort est remis en cause, surgit le risque de pousser les faibles vers l’auto-exclusion. Nous nous sommes rendus compte aussi qu’il y avait quand même une quarantaine de citoyens opposés au vote majoritaire, qui avait été choqué aussi de cette «aide active à mourir» qui dissimule les maux que sont le suicide assisté et l’euthanasie sans prendre en compte avec suffisamment de force les autres sujets plus consensuels du développement des soins palliatifs et l’accompagnement des aidants.
Que constatez-vous de la sémantique employée dans ce débat, est-elle biaisée?
Cette sémantique de «l’aide active à mourir» cache ces mots que l’on ne veut pas prononcer car ils font peur, à juste titre d’ailleurs. Un des éléments peut-être les plus graves est que l’on est en train de s’orienter vers l’idée qu’il y aurait des suicides positifs. Le risque dont nous parle les spécialistes de la prévention du suicide est qu’en connotant positivement le suicide, l’on n’aboutisse à les encourager avec un effet de contagion très bien décrit par les sociologues.
L’enjeu civilisationnel, plus encore, anthropologique, de la question est vertigineux. Légiférer sur la vie paraît oxymorique. Que tente-t-on de redéfinir ainsi?
Un choix de société s’offre à nous entre la culture de la vulnérabilité, estimant que toute personne reste toujours digne, d’être soignée, aimée, consolée, soulagée, et de l’autre côté une société où l’on érige en idoles l’autonomie et la volonté en toute-puissance personnelle, qui finit par faire de nous des êtres, non pas reliés mais avec une autonomie absolue, aboutissant à l’auto-exclusion des plus vulnérables et fragiles. Ce sont parfois les maillons faibles qui déterminent la solidité de la chaîne humaine.
La voix reste naturellement aux forts. Les fragiles et faibles ont quelques porte-voix, mais peu de voix. Le grand risque est de croire que bonne santé, bonheur, bien-être sont d’un côté, et épreuve, maladie, malheur, de l’autre. Or, l’expérience en fin de vie nous fait découvrir des moments où nous est offert simultanément cette peine et douleur et également ces moments précieux où dans la vulnérabilité l’on se dit des choses que l’on ne se disait pas en bonne santé.
Qu’attendre de la mobilisation de l’Église sur cette question, elle qui est «experte en humanité» selon le mot de Paul VI? Quelle est sa marge de manœuvre?
La difficulté réside dans le fait que les promoteurs de l’euthanasie tentent de «catholiciser» le débat. Ils aimeraient dire qu’il n’y a que les catholiques qui sont contre. Il y a par exemple Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort en France, qui nous a confié qu’il ne croyait pas en l’euthanasie légale. Y compris pour des exceptions, car, dit-il, la loi pénale est répressive mais aussi expressive, et qu’en démocratie, «on ne tue pas».
Le Pape François a aussi dit en substance que l’être humain ne doit pas tuer, que l’on doit laisser cela aux animaux; ce n’est pas une question de religion. Nous avons d’un côté l’engagement des chrétiens, et c’est bien naturel comme peuple de la vie, de l’autre côté, ils ne doivent pas laisser croire que cet interdit de tuer serait spécifiquement chrétien. C’est une loi universelle. Pour les soignants en particulier, elle date du serment d’Hippocrate il y a 2 500 ans: «Je ne délivrerai de poison à quiconque même si l’on m’en fait la demande». Il faut que les chrétiens se mobilisent, et la voix des évêques compte, mais il ne faut pas que l’on laisse croire qu'il s'agit là d'une question spécifiquement religieuse.
Source : vaticannews.va
par la Conférence des évêques de France, 28/03/2023
Réunis à Lourdes, lieu d’espérance et de paix, où les personnes malades et handicapées sont à la première place, les évêques du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France ont voulu exprimer l’attention avec laquelle ils suivent le débat en cours sur le juste accompagnement de la fin de vie dans notre pays.
Nous sommes profondément sensibles aux souffrances et aux angoisses des malades, des familles et des aidants qui connaissent des situations humaines et médicales particulièrement éprouvantes. Beaucoup de fidèles catholiques se tiennent à leur côté dans les aumôneries d’hôpitaux ou de maisons de retraite, en leur rendant visite à domicile, ou en s’impliquant dans des associations non confessionnelles d’accompagnement des soins palliatifs. Avec eux, grâce à eux, nous avons pleinement conscience que notre société doit encore progresser dans l’accompagnement de la fin de vie et de la grande fragilité.
Nous sommes impressionnés par le dévouement et la compétence des personnels soignants, malgré les difficultés humaines et économiques considérables auxquelles ils doivent aujourd’hui faire face. Nous tenons à saluer le développement encore insuffisant mais significatif des soins palliatifs. Certes, les déserts palliatifs sont encore trop nombreux, la culture palliative n’est pas assez valorisée durant les études médicales, les soins palliatifs doivent encore progresser pour les nourrissons et les enfants. Mais une véritable dynamique palliative, faite d’attention à chaque personne dans son unité et avec son entourage, contribue notablement à l’humanité de notre société.
Nous entendons de très nombreux soignants affirmer vigoureusement que « la main qui prend soin ne peut en aucun cas être celle qui donne la mort ». Nous entendons plusieurs observateurs de notre société, aux opinions philosophiques et aux appartenances religieuses diverses, mettre en garde contre l’injonction de renoncer à vivre que ferait peser sur les personnes fragiles la facilité légale et économique de « l’aide active à mourir ». Nous entendons la révolte, la colère, le sentiment d’injustice qui retentissent face à la souffrance et à la mort comme des appels à une plus grande fraternité et comme la recherche d’une espérance dont nous désirons témoigner, mais en aucun cas comme une légitimation de l’euthanasie ou du suicide assisté.
Voilà pourquoi nous souhaitons que le débat en cours sur la fin de vie constitue l’occasion positive d’un progrès significatif de l’accompagnement et de la prise en charge notamment de la dépendance due au grand âge dans notre pays. Beaucoup de projets législatifs dans ce domaine ne sont malheureusement pas encore allés jusqu’au bout de leurs promesses. Le débat sur le « suicide assisté » pose aussi la question globale de notre engagement collectif pour la prévention du suicide.
Notre époque est marquée par un mélange de négation de la mort et de fascination pour la mort : comment mieux assumer socialement le terme naturel de l’existence terrestre ?
Nous aimons et nous croyons à la liberté. Mais nous affirmons qu’elle ne peut se déployer que si la valeur de la vie de chacun est pleinement reconnue et respectée. C’est dans ce cadre protecteur qu’il convient de mettre en œuvre tous les chemins possibles d’aide active à vivre. Plus que jamais, ce qui peut unir et apaiser notre société si violemment fracturée, comme le montrent les conflits sociaux de ces jours, c’est la vérité de notre engagement collectif pour la fraternité. Voilà ce que, dans la lumière toute proche de Pâques, nous voulons partager avec toute notre société.
Source : eglise.catholique.fr
par Maximilien Bernard, 26/03/2023
Le diocèse de Paris a réalisé un livret de 12 pages sur la fin de vie pour informer, former et « porter résolument, auprès du plus grand nombre, le témoignage pas simplement énoncé mais surtout vécu (…) de la dignité inaltérable de la vie humaine dont le Seigneur nous a fait le cadeau » comme l’indique Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, dans son éditorial.
Ce livret propose des repères doctrinaux ainsi que des témoignages. Extrait :
Dans l’encyclique “Evangelium Vitae”, saint Jean-Paul II a écrit: « l’euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine ». Les évêques français ont plusieurs fois souligné combien l’euthanasie s’oppose à la fraternité. Si je choisis de mourir parce que je me sens trop vieux, j’envoie à tous ceux qui sont plus vieux que moi le signal qu’ils doivent mourir.
Source : riposte-catholique.fr
par Jean-Marie Dumont, 17/02/2023
Dans un appel publié le 17 février par Le Figaro, treize organisations représentant 800.000 professionnels de santé affirment leur refus « catégorique » de l’euthanasie et du suicide assisté.
L’euthanasie ne peut en aucun cas être considérée comme un « soin » et sa légalisation serait une « transgression éthique majeure » : c’est ce qu’affirment treize organisations et sociétés savantes, représentant 800.000 soignants français, dans un appel rendu public par Le Figaro le 17 février. « L’ensemble des professionnels de santé interrogés refusent catégoriquement la démarche euthanasique », affirme ce document de vingt-six pages très argumenté qui rappelle ces quelques mots du serment d’Hippocrate : « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément ». Une déclaration très importante qui confirme l’opposition massive du secteur de la santé au projet de légaliser l’euthanasie et le suicide assisté actuellement poussé par certains responsables politiques et qui est au cœur de la Convention citoyenne sur la fin de vie.
Une prise de position « interprofessionnelle »
Ce document est le fruit d’une réaction collective à l’avis 139 du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE). Dans ce texte publié en septembre, celui-ci avait affirmé que l’euthanasie et le suicide assisté pourraient être des actes « éthiques ». Prenant acte d’un « changement majeur d’approche » et de sa « rupture claire » par rapport aux avis précédents, les treize organisations ont souhaité réfléchir aux conséquences « éthiques et pratiques » qu’aurait sur la pratique des soignants « la mise en œuvre d’une forme de mort médicalement administrée » et recueillir l’avis de leurs membres. Ces « réflexions éthiques interprofessionnelles », co-signées notamment par le Conseil national professionnel infirmier, mais aussi plusieurs organismes représentant les professionnels de l’oncologie ou du grand âge, en sont le résultat.
Une « injonction de mort » sur les plus vulnérables
Plusieurs axes majeurs ressortent de cette enquête destinée à « informer le législateur et l’opinion publique » des effets d’une légalisation de la « mort médicalement administrée » sur les « pratiques soignantes ». Car ce sont elles qui sont concernées en premier lieu, que ce soit pour pratiquer l’acte de mise à mort (euthanasie) ou pour prescrire le produit létal (suicide assisté). Outre la fragilisation des équipes soignantes déjà très secouées par un système en crise, une telle légalisation « conduirait inévitablement le législateur à subvertir la notion même de soin », affirme le document. En « brisant » la déontologie médicale, elle conduirait à un « glissement éthique majeur », en créant une véritable « injonction de mort » sur « les personnes les plus vulnérables ». « Une légalisation d’une forme de mort médicalement assistée emporterait une modification essentielle de l’éthique soignante » et « transformerait fondamentalement la définition du soin ».
La contradiction entre la prévention du suicide et l’autorisation du suicide assisté
L’une des parties du document est consacrée aux demandes de mort, problématique bien connue des professionnels de santé. « Tous les professionnels de santé s’accordent sur la nécessaire mise en œuvre d’une écoute active et soutenante de ces demandes », affirme le texte qui rappelle que celle-ci permet dans la plupart des cas d’identifier les origines de cette demande et, en les traitant par le soin, de les réduire et de les faire disparaître. Il souligne aussi l’ambivalence des demandes et le caractère « changeant » de la volonté, « spécialement lorsque la personne est confrontée à un pronostic vital engagé à moyen ou court terme ». Face aux situations « très rares » où des patients, en pleine conscience et correctement soignés, demanderaient « à un autre citoyen de transgresser sa déontologie ainsi que le Code pénal pour répondre à son souhait », les organisations signataires estiment que la « réponse positive à cette demande ne relève pas du soin » et que le « cadre normatif et éthique clair », « garantie du bon fonctionnement du système de santé » ne doit pas être remis en question. Illustration de cette affirmation : le suicide, qui fait l’objet d’une importante politique de prévention, alors qu’en France chaque année entre 80.000 et 90.000 personnes sont hospitalisées des suites d’une tentative de suicide. Comment les professionnels de santé pourraient-ils concilier l’injonction simultanée à soigner les auteurs de tentatives de suicide manquées et à satisfaire la demande d’un patient désireux d’avoir recours au suicide assisté ?
L’opposition particulièrement forte des professionnels des EHPAD
« L’acte de donner la mort » ne peut en aucun cas devenir légal, affirment les treize organisations, alignées dans un même rejet. Certains pans du monde médical sont encore plus vent debout que d’autres. C’est le cas, indique le document, des professionnels de santé travaillant dans les EHPAD, « qui sont régulièrement confrontés aux demandes de mort de leurs patients », dont ils s’attachent alors à prendre soin au mieux pour que cette pulsion de mort se dissipe. « Pour ces professions, l’opposition à une légalisation de l’euthanasie est particulièrement marquée » et l’avis du CCNE prétendant que le suicide assisté et l’euthanasie pourraient être éthique a suscité chez elles « de nombreuses réactions de révolte, de colère, de rejet ». Les légaliser enverrait un message « insoutenable » aux personnes âgées dépendantes et aux professionnels de santé qui en prennent soin.
Source : famillechretienne.fr
par Génèthique, 07/11/2022
En Suisse, les maisons de retraite et de soins privées zurichoises ont été autorisées à ne pas pratiquer de suicides assistés si elle le souhaitent. Une décision du Grand Conseil du 31 octobre introduit en effet « une exception à la réglementation ». Elle s’applique également aux établissements du canton subventionnés par les pouvoirs publics.
Ces institutions privées peuvent désormais refuser l’accès aux membres des associations Exit ou Dignitas. Les résidents demandant que l’on mette fin à leurs jours devront quitter l’établissement.
Source : genethique.org
par Famille Chrétienne, 11/10/2022
Deux affaires récentes jettent une lumière crue sur l’euthanasie en Belgique, alors que ce pays est érigé en « modèle » par les tenants de sa légalisation en France.
La Cour européenne des droits de l’homme a jugé que la loi belge ne garantit pas l’impartialité du contrôle des euthanasies.
Shanti De Corte avait 23 ans. Elle avait survécu aux attentats terroristes à l’aéroport de Bruxelles en 2016. Mais le 7 mai dernier, un médecin l’a tuée par euthanasie, comme l’autorise la loi belge, pour mettre fin à ses souffrances psychologiques. Sa jeunesse et le fait qu’un médecin ait réalisé ce que le terrorisme islamiste n’avait pas réussi à faire ont jeté une lumière crue sur la réalité de l’euthanasie en Belgique, où un patient dépressif (et même un mineur, depuis 2014) peut demander à un médecin de le tuer.
Cette nouvelle a jeté un certain trouble chez les partisans de la légalisation de l’euthanasie en France, car ils citent à longueur de temps la Belgique comme leur modèle. Pour sa première visite au titre de superviseur de la convention citoyenne qui se déroulera du 9 décembre 2022 au 19 mars 2023, Olivier Véran s’est lui-même rendu dans une clinique belge pratiquant l’euthanasie. « Je ne suis pas à l’aise avec le modèle suisse qui est vraiment un suicide assisté », a déclaré Emmanuel Macron le 13 septembre, après avoir affirmé, au cours de sa campagne, lui préférer le « modèle belge ».
Autre histoire revenue dans l’actualité, celle de Madame T. Elle avait 64 ans et était suivie pour dépression chronique depuis quarante ans par différents médecins, mais n’avait jamais été hospitalisée en psychiatrie. L’hôpital, elle le vit pour la première et dernière fois le 19 avril 2012 : un médecin la tua pour mettre fin à ses souffrances psychologiques, sans que ses enfants le sachent, à sa demande. Son fils Tom en fut seulement averti le lendemain par l’hôpital. Le 4 octobre dernier, après plusieurs années de lutte juridique, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) lui a donné en partie raison, condamnant pour la première fois la législation du Royaume belge, où 2 699 personnes ont été tuées par des médecins par euthanasie en 2021 – un chiffre qui a été multiplié par dix en vingt ans.
Repères
• En Belgique, l’euthanasie, acte consistant pour un médecin à « mettre intentionnellement fin à la vie d’une personne à sa demande », a été dépénalisée en 2002.
• 2 699 patients sont morts par euthanasie en 2021 (2,4 % des décès), 27 224 depuis 2002.
• En 2014, une nouvelle loi a aussi autorisé l’euthanasie des mineurs. Trois d’entre eux l’ont été depuis lors. Le plus jeune avait 9 ans.
Dans cet arrêt Affaire Mortier c. Belgique, les sept juges de la troisième section de la CEDH condamnent la loi belge sur un point : le contrôle des euthanasies. La loi prévoit que celui-ci est réalisé seulement a posteriori, par une « commission fédérale de contrôle et d’évaluation ». Celle-ci vérifie si l’euthanasie a été réalisée selon les motifs et la procédure prévus par la loi. Elle est constituée de professeurs et de médecins, dont certains réalisent eux-mêmes des euthanasies. La commission est ainsi parfois amenée à examiner la conformité d’euthanasies qu’ont réalisées certains de ses membres. C’est ce qui s’est produit dans le cas de Madame T., puisque le médecin l’ayant euthanasiée – qui est par ailleurs président d’une association prétendant œuvrer pour « une fin digne pour tous » (LEIF), à laquelle Mme T. avait versé 2 500 € peu de temps avant sa mort – siège dans cette commission. La CEDH juge que « le système de contrôle » établi par la loi belge « n’assure pas l’indépendance » de la commission de contrôle.
Deux « opinions dissidentes »
Sur la question de l’euthanasie en tant que telle, la CEDH est divisée. Cinq des sept juges de la formation estiment que sa dépénalisation ne contredit pas l’article 2 de la Convention. Un raisonnement d’autant plus paradoxal que celui-ci dispose que « la mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement », alors que l’euthanasie est définie par la loi belge comme « l’acte de mettre fin intentionnellement à la vie d’une personne à la demande de celle-ci ». L’arrêt contient cependant deux « opinions dissidentes », de la juge espagnole María Elosegui et du juge chypriote Georgios Serghides. « Aucune forme d’euthanasie, affirme ce dernier, ni aucun cadre législatif entourant pareille pratique – quelles qu’en soient les qualités ou les “garanties” associées – ne peuvent préserver le droit à la vie consacré par l’article 2 de la Convention : le but de l’euthanasie est de mettre fin à la vie, tandis que celui de l’article 2 est de la préserver et de la protéger. Je pense humblement qu’au contraire, toute forme d’euthanasie ou de cadre législatif entourant pareille pratique non seulement serait dépourvue de base légale au regard de la Convention, mais aussi serait contraire au droit fondamental de la Convention que constitue le droit à la vie. »
Jean-Marie Dumont
Source : famillechretienne.fr
par Samuel Pruvot, 23/09/2022, extrait
La question se pose avec acuité aujourd’hui pour certains de nos proches et demain pour nous-mêmes.
Tout faire humainement, quand il n’y a plus rien à faire médicalement, c’est la ligne de conduite de nombreux soignants, dont Élisabeth de Courrèges. Cette jeune ergothérapeute nous raconte comment elle a accompagné de nombreuses personnes en fin de vie, les aidant avec discrétion à s’approcher paisiblement du seuil ultime.
Ses armes peuvent paraître dérisoires face au tragique des situations – un air de piano ou une parole d’encouragement –, mais elle a vu la demande insistante de mourir de certains malades s’estomper peu à peu. Les soins palliatifs n’ont pas la prétention de rendre la vie aux personnes mais de prendre soin de leur humanité.
Jusqu’au bout. Ce progrès sans majuscule est indispensable, aux antipodes de l’euthanasie qui tue.
Source : famillechretienne.fr
«Tuer n'est pas humain, point.
Si vous tuez avec motivation, oui... vous finirez par tuer de plus en plus. Tuer, laissons cela aux animaux.»
Pape François, 15/09/2022
par le Réseau Mondial de Prière du Pape (Apostolat de la Prière), 30/06/2022
Ce mois-ci, le Pape nous parle à la première personne pour nous transmettre son intention de prière : il fait partie des personnes âgées, un groupe qui n’a « jamais été aussi nombreux dans l’histoire de l’humanité ». La société, nous dit François, leur offre « de nombreuses propositions d’assistance pour vivre la vieillesse mais peu de projets d’existence », oublieuse de la grande contribution que les personnes âgées peuvent encore apporter. Elles « sont le pain qui nourrit nos vies et la sagesse cachée d’un peuple » ajoute le Pape qui nous invite à « les fêter » lors de la « Journée qui leur est consacrée » : la Journée Mondiale des Grands-Parents et des personnes âgées. Partager cette vidéo revient à les remercier pour tout ce qu’elles sont et font dans nos familles.
« Nous ne pouvons pas parler de la famille sans parler de l’importance que les personnes âgées ont parmi nous.
Nous n’avons jamais été aussi nombreux dans l’histoire de l’humanité, et nous ne savons pas comment bien gérer cette nouvelle étape de la vie. Il y a de nombreuses propositions d’assistance pour vivre la vieillesse mais peu de projets d’existence.
En tant que personnes âgées, nous sommes particulièrement sensibles à l’attention à l’autre, à la réflexion et à l’affection. Nous sommes, ou pouvons devenir, des maîtres de tendresse. Et à quel point !
Dans ce monde habitué à la guerre, nous avons besoin d’une véritable révolution de la tendresse.
À cet égard, nous avons une grande responsabilité envers les nouvelles générations.
Souvenons-nous que les grands-parents et les personnes âgées sont le pain qui nourrit nos vies et la sagesse cachée d’un peuple. Et c’est parce qu’il convient de les fêter, que j’ai instauré une journée qui leur est consacrée.
Prions pour les personnes âgées, afin qu’elles se transforment en maîtres de tendresse et que leur expérience et leur sagesse aident les plus jeunes à regarder l'avenir avec espérance et responsabilité » .
Source : popesprayer.va/fr/
Cliquer ici pour signer la pétition pour sauver la vie d'Ashfaq Masih. Cliquer ici.
par Valeurs Actuelles, 16/07/2022
Le 4 juillet, Ashfaq Masih, un chrétien pakistanais, a été condamné à mort pour blasphème. Tout au long de son procès, il n’a cessé de clamer son innocence.
C’est une histoire pour le moins sordide. Un chrétien pakistanais du nom d’Ashfaq Masih a été condamné à mort le 4 juillet dernier, après avoir été accusé de blasphème par la justice, relaye Infochrétienne, vendredi 15 juillet. Lors de son procès, pourtant, l’homme de 36 ans n’a cessé de clamer son innocence et de marteler qu’il était la victime de fausses accusations.
Dans cette affaire, tout a commencé en 2017, avec une dispute entre Ashfaq Masih et un client musulman, rappelle le site d’actualités. Dans le détail, ledit client avait refusé de payer la réparation de son vélo, arguant qu’il était un dévot musulman soufi. L’avocat du chrétien, Riaz Anjum, a précisé dans la presse que celui-ci avait « rejeté la demande [du client de la boutique], disant qu’il suivait seulement Jésus et qu’il n’était pas intéressé par les statuts religieux des musulmans ». Après cette altercation, le chrétien avait été arrêté par la police locale. Il lui avait été reproché d’avoir manqué de respect au prophète Mahomet.
Tout au long de son procès, le trentenaire a toujours revendiqué son innocence. Il a démenti les accusations portées à son encontre, arguant avoir été piégé par le propriétaire de la boutique dans laquelle il travaillait : Muhammad Ashfaq. Selon lui, ce dernier se serait associé avec son concurrent direct, dans le but de lui nuire. « Muhammad Ashfaq avait fait pression sur Masih pour qu’il quitte le magasin, ignorant les appels de ce dernier à ne pas déplacer son entreprise en cours », a confié son avocat, cité par Infochrétienne.
Les accusations de blasphème sont monnaie courante
Le magistrat a par ailleurs rappelé au juge qu’aucun blasphème ne figurait dans le premier rapport d’information. Ainsi, cette allégation aurait été faite par Muhammad Ashfaq lorsqu’il a fait sa déclaration à la police. Un élément qui n’a pas permis d’innocenter Ashfaq Masih, à l’issue du procès. Le juge l’a condamné à mort.
Au Pakistan – un pays classé en huitième position dans l’Index mondial de persécution des chrétiens 2022 de l’ONG Portes Ouvertes – les accusations de blasphèmes sont nombreuses. D’après cette organisation, les chrétiens pakistanais « vivent sous la menace des lois sur le blasphème qui sont souvent utilisées contre eux ». Au quotidien, « ils peuvent être injustement accusés, arrêtés, emprisonnés, voire condamnés à mort, par simple jalousie ou pour régler des conflits personnels ».
Source : valeursactuelles.com
Cliquer ici pour signer la pétition pour sauver la vie d'Ashfaq Masih. Cliquer ici.
"Prions pour que la peine de mort, qui porte atteinte à l’inviolabilité et à la dignité de la personne, soit abolie dans la législation de tous les pays du monde."
Il y a de nombreuses raisons de dire « NON » à la peine de mort. Elle n’est pas juste, car « n’offre pas de justice aux victimes, mais elle encourage au contraire la vengeance. Et cela empêche toute possibilité de réparer une éventuelle erreur judiciaire ». Elle est moralement inadéquate, car elle « détruit le don le plus important que nous ayons reçu: la vie ». Et, comme nous le rappelle François, « à la lumière de l’Évangile, la peine de mort est inadmissible ». Ne restons pas indifférents aux législations qui, dans certaines parties du monde, autorisent encore la peine de mort. Joignons-nous à l’appel du Saint-Père en partageant cette vidéo.
« Chaque jour, de plus en plus de personnes dans le monde disent NON à la peine de mort. Pour l’Église, c’est un signe d’espérance.
D’un point de vue juridique, elle n’est pas nécessaire.
La société peut réprimer efficacement le crime sans priver définitivement celui qui l’a commis de la possibilité de se racheter.
Il doit toujours y avoir une fenêtre d’espoir dans chaque condamnation.
La peine capitale n’offre pas de justice aux victimes, mais elle encourage au contraire la vengeance.
Et cela empêche toute possibilité de réparer une éventuelle erreur judiciaire.
D’autre part, moralement, la peine de mort est inadéquate. Elle détruit le don le plus important que nous ayons reçu : la vie.
N’oublions pas que, jusqu’au dernier moment, une personne peut se convertir et peut changer.
Et, à la lumière de l’Évangile, la peine de mort est inadmissible.
Le commandement « tu ne tueras point » concerne aussi bien l’innocent que le coupable.
J’appelle donc toutes les personnes de bonne volonté à se mobiliser pour obtenir l’abolition de la peine de mort dans le monde entier.
Prions pour que la peine de mort, qui porte atteinte à l’inviolabilité et à la dignité de la personne, soit abolie dans la législation de tous les pays du monde ».
"Je peux vous assurer que ma mémé et ceux que j’ai rencontrés m’ont sortie de ma bulle de certitudes et m’ont donné une sacrée leçon de vie", explique la jeune femme.
par Fiona Lauriol, auteure et autoentrepreneure, 26/01/2022
SANTÉ - Ces derniers jours, il y a une polémique sur, entre autre, Orpéa et Korian. Une enquête de terrain, des investigations avec des témoignages poignants, pour nous montrer ce que nous savons déjà, c’est excellent si nous cherchons la solution; car si ce n’est que pour vilipender ou stigmatiser des enseignes, le personnel, les familles, ça fera comme d’habitude, les gros titres pendant un laps de temps, les ministres joueront les innocents qui ouvrent des enquêtes à tout va pour condamner sans trouver de solutions alternatives, et les candidats à la présidentielle qui s’en donneront à cœur joie pour récolter des voix supplémentaires sans se soucier du fond du problème.
Ce n’est pas cela qu’ont besoin nos parents ou nos grand-parents. Ce n’est guère une question d’argent, vous pourrez en donner à foison que le problème ne serait toujours pas résolu. Ne connaissez-vous point l’adage:“L’argent ne fait pas le bonheur!”? La réelle question à se poser est “Que veulent nos anciens et nous, que voulons-nous lorsque nous seront les anciens?”
La perspective du mur blanc
Mettez-vous dans la peau de votre aïeul que vous placez confortablement dans une chambre hors de prix et que vous lui dites: “Voilà, j’espère que tu es content et que les repas seront bons!” L’image du terminus n’est pas loin, mais vous avez votre vie, le personnel un timing à respecter, le chef d’établissement doit faire tourner la boutique, et votre aïeul pense qu’il n’a plus rien à attendre de cette fin de vie qui va lui paraitre une éternité à fixer son mur blanc.
J’ai eu la merveilleuse expérience de voir avec ma grand-mère le changement s’opérer en elle, dès l’instant où elle a arrêté de fixer ce mur blanc et qu’elle avait enfin de nouvelles perspectives, des tonnes de projets et des aventures à foison. Je ne dis pas qu’il faut tous partir en camping-car avec mémé et pépé, sinon il y aurait trop de monde sur les routes, mais cela m’a ouvert les yeux et m’a donné envie de partager notre aventure.
La richesse des échanges intergénérationnels
J’ai eu la chance d’aller parler de ce road trip “101 ans mémé part en vadrouille” dans un Ehpad Breton avec un des résidents qui voulait tellement partager et s’intégrer à la conversation qu’il insistait pour que je me rende au Monténégro, jusqu’à ce que je le fasse rougir en lui proposant de m’y accompagner, en tout bien tout honneur, cela va de soi. Il y avait également deux amies complices qui chuchotaient d’admiration avec les yeux pétillants et m’applaudissaient à chaque fin de phrase comme pour m’encourager à continuer. Et j’ai eu la sensation, l’espace d’un instant de leur offrir un sujet de conversation qui allait les changer de leur quotidien.
J’ai eu l’honneur, également, de me rendre dans le lycée de Montreuil (93) pour faire le pont entre vieillesse et jeunesse. Leur expliquer ce que j’avais compris, avec mes parents pour leur montrer que même passé 60 ans, on pouvait être fun. Notre trio a fonctionné car ils sont partis avec le sourire et un des jeunes homme est venu remercier mon petit papa en lui disant, je le cite: “Monsieur, je suis fan de vous!”
Que veulent nos anciens?
C’est de cela que les gens ont besoin, de replacer l’humanité dans la société au lieu de diviser sans cesse en créant des différences qui n’ont pas lieu d’être pour fragiliser le système. Pourquoi laisse-t-on nos Présidents au pouvoir à plus de 80 ans si on considère nos “vieux” atteints de sénescence? Pourquoi fait-on confiance à un médecin qui a largement dépassé l’âge de la retraite alors qu’on bébêtifie ceux qu’on place en maison de repos? Et si on considère les seniors pour l’emploi à seulement 57 ans, qu’en est-il de tous ces artistes et ses têtes bien faites, Karl Lagerfeld travaillant encore à 80 ans passés, Line Renaud qui a plus de 90 ans et toujours un peps incroyable, Luc Montagnier qui a reçu à plus de 70 ans le prix Nobel de physiologie et médecine, et que dire de Théodore Monod qui a 91 ans entrepris une dernière fois une méharée. Ne peut-on pas concevoir que nos grand-parents, même s’ils ne reçoivent pas de prix Nobel ou autre, ne sont plus utiles à la société?
Des femmes qui travaillaient en Ehpad sont venues spontanément à moi après avoir entendu parler de mon histoire incroyable avec ma mémé, pour s’excuser et m’expliquer qu’elles n’avaient pas autant de temps qu’elles le souhaiteraient pour s’occuper des patients, elles en pleuraient même et les plus émotives avaient carrément démissionné. Je ne peux que les admirer pour le travail fourni, car ce n’est pas évident de changer une couche et faire la toilette en 12 minutes, et j’en sais quelque chose.
Il y a des familles qui sont déchirées à l’idée même de devoir placer leur grand-père ou grand-mère, mais le travail, les enfants et aucune aide humaine, font qu’ils s’y sentent obligés avec un poids énorme sur le cœur. Je ne peux que comprendre leur peine et le courage nécessaire pour ne pas flancher.
Et les honnêtes gens qui dirigent ces établissements, à la réputation qui égale celle des hospices mais mieux emballée et présentée, et qui œuvrent en jonglant avec le personnel et les résidents, sans qu’on leur offre plus de moyens humains, se demandent pourquoi on s’acharne contre eux, sans chercher à les aider en trouvant la solution. Je ne peux que partager cette question et être révoltée que notre problème de société à ne pas trouver la solution leur soit imputée.
Un jour, ce sera notre tour
À l’heure actuelle, on est tellement happé par la vie que les années défilent sans qu’on en prenne garde, et on râle qu’on n’a jamais assez de temps. Tant et si bien que celui qui prend le temps de vivre acquiert une richesse inestimable, et c’est de ça dont nos grand-parents ont besoin, qu’on leur offre du temps d’écoute, qu’on leur donne des projets à court, moyen ou long terme, qu’on les considère à part entière de la société. Ils ne demandent qu’à vivre, comme vous, comme moi, à rire, à partager, à aider comme ils le peuvent, à servir encore un peu, à trouver sa place et à mourir un jour, mais pas dans ces conditions. La vie est remplie de surprises et les médecins n’ont pas la science infuse. On est encore loin d’avoir maîtriser les facettes du cerveau et on sait que la motivation, la joie, la bonne humeur peuvent, peut-être pas faire disparaitre un carcinome, quoi que, mais égayer les quotidiens.
Oui, il faut se battre pour nos anciens, les protéger et leur offrir des partages. On doit changer notre vision sur la vieillesse en pensant que le confort matériel c’est juste ce dont ils ont besoin, car ce n’est pas parce qu’on a une ride qu’on a un pied dans la tombe, ce n’est pas parce qu’on a des cheveux gris qu’on est has-been, ce n’est pas parce qu’on a cent ans qu’on ne s’éclate pas de rire comme une collégienne, et je peux vous assurer que ma mémé et ceux que j’ai rencontrés m’ont sortie de ma bulle de certitudes et m’ont donné une sacrée leçon de vie.
Alors, c’est très bien de mener des enquêtes pour dénoncer des coupables, c’est très bien de recueillir des témoignages pour expliquer les améliorations nécessaires, mais, il ne faut pas s’arrêter là, il faut rapidement trouver la solution car un jour, ne l’oubliez pas, ce sera à notre tour!
Source : huffingtonpost.fr
par Fabienne Gérault, 20/03/2022
« Je suis dans le présent, je connais l’avenir, alors je me dis : tant qu’on peut rire, rions ! » Depuis quatre ans et demi, Patricia Herrscher vit avec son père Michel à Longny-les-Villages (Orne), dans le Perche ornais. Michel, 88 ans, souffre de la maladie d’Alzheimer. Malgré les difficultés liées à cette pathologie, Patricia s’efforce d’aborder le quotidien avec bonne humeur. Une philosophie qu’elle partage au sein d’un groupe qu’elle a créé sur Facebook.
Patricia Herrscher a customisé un triporteur en y intégrant un fauteuil crapaud pour se balader avec Michel, son père, et Poutsch, le chien. « Quand les gens nous voient passer, ils ont le sourire. ».
« L’important, c’est le partage »
Brigitte Cazenave, accueillante familiale dans les Pyrénées-Atlantiques, a rejoint ce petit collectif où astuces, conseils et traits d’humour s’échangent. Chez elle, vit Germaine, 92 ans. « J’évite tout ce qui la met dans l’échec, je fais attention à ses envies d’avant. Je lui mets du rouge à lèvres tous les jours et elle sourit lorsqu’on lui dit qu’elle est jolie. »
« On me dit que ma maison est joyeuse, continue-t-elle. Je joue de l’accordéon, j’aime beaucoup rire. L’important, c’est le partage. » «Je plaisante beaucoup, reconnaît Patricia, l’Ornaise. Lorsque mon père me voit sourire, même s’il ne comprend pas pourquoi, ça l’apaise. Je cultive la joie de vivre car, en retour, je le vois heureux et ça me fait du bien. »
« Des moments magiques »
« Une tante m’a dit qu’elle n’avait jamais vu ma mère rire autant », confie Isabelle Ryba. Près de Paris, elle s’occupe d’Elsa, sa maman de 86 ans, installée dans un studio en face de son appartement. « Elle ne parle plus et ne marche plus. » Pourtant, Isabelle parvient à lui apporter de la joie. « Je fais pas mal le clown, je mets de la musique disco et je danse devant elle », raconte-t-elle.
« Même s’il y a des moments où les difficultés prennent le dessus, il y a ces instants absolument magiques de tendresse, de complicité, d’amour, qui existent encore et dont nous profitons, ma mère et moi, poursuit Isabelle. Bien sûr, j’imagine que, pour certaines personnes, ces moments n’existent pas ou plus. »
Engranger de bons souvenirs
Christine Jean, qui vit dans le Rhône et s’occupe d’Éliane, 83 ans, est dans ce cas. « Je n’ai jamais accepté la maladie, ce qu’elle a fait de maman. » Fille unique et célibataire, elle reconnaît que la colère, l’amertume et le stress l’ont emporté. « Aujourd’hui, je ne parviens même plus à communiquer avec elle, mais je serai à ses côtés jusqu’au bout. »
Parce que le lien s’amenuise entre le malade et ses proches, il est important de profiter de l’instant présent et d’engranger de bons souvenirs. « Je fais des vidéos où elle rit aux éclats », avoue Isabelle. Patricia, elle aussi, filme Michel lorsqu’elle le taquine et qu’il s’en amuse. « Mon père était très solitaire, introverti. J’ai tissé avec lui une relation nouvelle. »
« Une belle fin de vie »
L’une des clefs de cette complicité, c’est sa capacité à entrer dans l’univers de son père. Ainsi, lorsqu’il demande : « Je veux bien descendre les escaliers, mais qui va les remonter ? », Patricia lui répond sans sourciller. Et quand il lui dit : « Mon lit est mouillé, je vais me réveiller en fleurs demain », elle s’émerveille de la poésie de ses mots qu’elle immortalise d’ailleurs dans un petit livre.
« J’aime voyager dans ce monde surréaliste. Il dit des phrases qui me font rire ou frissonner de beauté, admet Patricia. S’il était en Ehpad, je n’aurais pas partagé tout ça. Je sais que j’aurai mal quand ça va s’arrêter mais je suis fière de donner une belle fin de vie à mon père. Cela me prépare à le laisser partir doucement. »
Je me rappelle plus ce que j’ai oublié, de Patricia & Michel Herrscher, Thebookedition.com. Groupe Facebook : Je cohabite 24h/24 et 7j/7 avec Alzheimer.
Source : ouest-france.fr
par Gènéthique, 01/02/2022, extraits
« Dans le monde entier, les systèmes de santé et d’assistance sociale ne parviennent pas à fournir des soins appropriés et empreints de compassion aux personnes en fin de vie et à leurs familles. » ...
Réunissant des experts de la santé et de l’assistance sociale, des sciences sociales, de l’économie, de la philosophie, des sciences politiques, de la théologie, du monde associatif, ainsi que des patients et des militants associatifs, la Commission a analysé la manière dont les sociétés du monde entier perçoivent la mort et les soins aux personnes mourantes. Elle a également formulé des recommandations à l’intention des décideurs politiques, des gouvernements, de la société civile et des systèmes de santé et de l’assistance sociale.
Un évènement familial devenu un évènement médical
« La pandémie de COVID-19 a vu de nombreuses personnes mourir de façon médicalisée, souvent seules, seulement en présence d’un personnel masqué dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs, incapables de communiquer avec leurs familles, sauf de façon numérique », déplore le Dr Libby Sallnow, consultante en médecine palliative et maître de conférences honoraire au St Christopher’s Hospice et à l’UCL au Royaume-Uni, et coprésidente de la Commission. « La façon dont les gens meurent a radicalement changé au cours des 60 dernières années, constate-t-elle, passant d’un événement familial, parfois accompagné d’un soutien médical, à un événement médical avec un soutien familial limité. » Comme au Royaume-Uni où la moitié des personnes en fin de vie est hospitalisée.
Dès lors, il est nécessaire de « repenser fondamentalement la manière dont nous prenons soin des mourants, nos attentes à l’égard de la mort et les changements requis dans la société pour rééquilibrer notre relation avec la mort », affirme le Dr Sallnow.
Une technicisation de la mort
Avant les années 1950, les médecins intervenaient finalement assez peu, les décès étant causés par « une maladie ou une blessure aiguë ». Mais aujourd’hui, « la majorité des décès sont dus à des maladies chroniques, avec une forte implication des médecins et de la technologie ». Et « l’idée que la mort peut être vaincue est toujours plus alimentée par les progrès de la science et de la technologie, qui ont également accéléré le recours excessif aux interventions médicales en fin de vie », estime la Commission. Un processus qui a écarté les familles.
Pourtant, « nous allons tous mourir ». « La mort n’est pas seulement, ni même toujours, un événement médical », affirme Mpho Tutu van Furth, également membre de la Commission. Mais « la mort est toujours un événement social, physique, psychologique et spirituel ».
« La mort fait partie de la vie, abonde le Dr Richard Smith, coprésident de la Commission, mais elle est devenue invisible, et l’anxiété liée à la mort et au décès semble avoir augmenté. »
« La mort doit être reconnue comme ayant une valeur »
Dans ce contexte, la Commission du Lancet préconise notamment de comprendre la mort « comme un processus relationnel et spirituel plutôt que comme un simple événement physiologique ». Ce qui implique de privilégier l’accompagnement. Et « la mort doit être reconnue comme ayant une valeur ». « Sans la mort, chaque naissance serait une tragédie », affirme la Commission.
« Prendre soin des mourants, c’est donner un sens au temps qui reste », estime le Dr M.R. Rajagopal de Pallium India. C’est le moment « de s’accepter et de faire la paix avec soi-même », « de donner et de recevoir de l’amour ». Et les « soins palliatifs respectueux facilitent cela ». Ainsi, « l’amélioration de l’accès au soulagement de la douleur en fin de vie doit être une priorité mondiale, et la gestion de la souffrance doit être considérée comme une priorité en matière de recherche et de soins de santé, au même titre que l’augmentation de la durée de vie ».
[1] Report of the Lancet Commission on the Value of Death: bringing death back into life, The Lancet, DOI: 10.1016/S0140-67362102314-X
Source : genethique.org
par Le Figaro, 24/01/2022
Erwan Le Morhedec, avocat et auteur de « Fin de vie en République », explique pourquoi il est contre la légalisation de l'euthanasie.
A écouter ici.
Source : lefigaro.fr
L'Organisation Mondiale de la Santé lance une grande campagne de lutte contre l'âgisme.
Cette campagne s'inscrit dans la décennie de "Décennie pour le vieillissement en bonne santé" des Nations Unies (2021-2030).
Le site Veillez ! est heureux de s'associer à cette campagne qui promeut l'un de ses thermes favoris : la non discrimination envers les personnes âgées et, de façon plus générale, la lutte contre toute discrimination liée à l'âge.
Durant cette année, votre site Veillez ! vous proposera divers articles en lien avec cette campagne que vous pourrez retrouver sous l'onglet : "Stop âgisme".
D'ores et déjà, chacun est invité à organiser des événements en lien avec cette thématique dans son cadre professionnel, associatif, familial etc.
L'âgisme est un fléau qui frappe plus durement celles et ceux qui sont déjà fragilisés : malades, pauvres, isolés etc.
"L'âgisme est partout. Il existe dans nos institutions, nos relations et nous-mêmes. C'est tellement insidieuse et socialement acceptable qu'elle reste souvent sans contestation. Mais notre âge ne nous définit pas, tout comme notre sexe, notre race et notre capacité ne nous définissent pas.
Les effets négatifs de l'âgisme sur la santé et le bien-être sont observés partout dans le monde. Mais la bonne nouvelle est que nous pouvons faire quelque chose pour lutter contre l'âgisme. Le rapport que nous lançons aujourd'hui décrit des stratégies à la fois réalisables et abordables. Nous appelons tous les pays à investir dans des stratégies fondées sur des preuves et à améliorer nos données pour en savoir plus sur la prévention et la réduction de l'âge.
Si la pandémie de COVID-19 nous a appris quelque chose, c'est que la vie et la santé sont précieuses et que les gens de tous les âges ont de la valeur."
Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS.
(pour activer le sous-titrage en français de la vidéo, cliquer sur Paramètres en bas de la vidéo et choisir la langue de sous-titrage)
Pour les 40 ans de sa mort, je vous propose cette vidéo :
par Gènéthique, 26/01/2021
Des experts des droits de l’homme des Nations unies[1]
ont exprimé leur « inquiétude » face à une augmentation des législations autorisant le recours au suicide assisté en raison d’un handicap ou de « conditions invalidantes, y compris dans la vieillesse ». Des dispositions qui « violent directement l’article 10 de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, qui exige des États qu’ils veillent à ce que les personnes handicapées puissent effectivement jouir de leur droit inhérent à la vie, à égalité avec les autres ». « Le handicap ne devrait jamais être un motif ou une justification pour mettre fin à la vie de quelqu’un, directement ou indirectement », rappellent les experts.
S’il s’agissait de toute autre « minorité protégée », comme une « minorité raciale » ou encore « sexuelle », personne n’accepterait une telle situation estiment-ils, dénonçant de plus le fait que les personnes handicapées ne soient pas suffisamment impliquées dans l’élaboration de ces législations. « Le handicap n’est ni une charge ni un manque, soulignent les experts. C’est un aspect universel de la condition humaine. »
Pour les experts des Nations unies, les personnes handicapées, les personnes âgées, et a fortiori les personnes âgées handicapées, peuvent se sentir poussées « subtilement » à mettre fin à leur vie prématurément, en raison d’« obstacles comportementaux » ainsi que « du manque de services et de soutien adaptés ». « La proportion de personnes handicapées vivant dans la pauvreté est sensiblement plus élevée que celle des personnes non handicapées. Dans certains pays, elle est le double », rappellent-ils. « En aucun cas, la loi ne devrait assurer que la décision de mettre fin à sa vie avec le soutien de l’État peut être bien fondée pour une personne handicapée qui n’est pas mourante. »
[1] Gerard Quinn, Special Rapporteur on the rights of persons with disabilities ; Olivier De Schutter, Special Rapporteur on extreme poverty and human rights ; Claudia Mahler, Independent Expert on the enjoyment of all human rights by older persons
Source : genethique.org
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