Communion de prière pour la Vie : "Jésus, Marie, protégez la vie " ! (ou toute autre prière à Dieu)
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Olha Tverdoklibova, 98 ans, a combattu dans l'armée rouge. Ukrainiens et Russes ensemble contre la nazisme.
Aujourd'hui, elle appelle la Russie a arrêté cette guerre.
Elle a même été se présenter au recrutement de l'armée ukrainienne comme tireur d'élite. Hélas, le recruteur n'a pas voulu à cause de son âge, dit-elle avec un sourire.
Bardée de décoration, profondément marquée par les horreurs de la guerre, jamais elle n'aurait pensé en vivre encore une.
Here's our story with @grytsenko_o and photos by @emanuelesatolli https://t.co/JBHaCd8III
— James Marson (@marson_jr) 9 mai 2022
Source : wsj.com
par Pape François, audience générale, 23/03/2022
Chers frères et sœurs, bonjour !
Dans la Bible, le récit de la mort du vieux Moïse est précédé de son testament spirituel, appelé "Cantique de Moïse". Ce Cantique est avant tout une très belle confession de foi, et dit ainsi : « C’est le nom du Seigneur que j’invoque ; / à notre Dieu, reportez la grandeur. / Il est le Rocher : son œuvre est parfaite ; / tous ses chemins ne sont que justice. / Dieu de vérité, non pas de perfidie, il est juste, il est droit. » (Dt 32, 3-4). Mais c'est aussi la mémoire de l'histoire vécue avec Dieu, des aventures du peuple qui s’est formé à partir de la foi au Dieu d'Abraham, Isaac et Jacob. Ainsi, Moïse rappelle aussi les amertumes et les désillusions de Dieu lui-même, et il l’exprime avec ceci : Sa fidélité mise continuellement à l'épreuve par les infidélités de son peuple. Le Dieu fidèle et la réponse du peuple infidèle : comme si le peuple voulait mettre à l'épreuve la fidélité de Dieu. Et Lui reste toujours fidèle, proche de son peuple. C'est précisément le cœur du Cantique de Moïse : la fidélité de Dieu qui nous accompagne durant toute la vie.
Lorsque Moïse prononce cette confession de foi, il est au seuil de la terre promise, et aussi de la fin de sa vie. Il avait cent vingt ans, note le récit, « sa vue n’avait pas baissé » (Dt 34, 7). Cette capacité de voir, de voir réellement, même de voir symboliquement, comme le font les personnes âgées, qui savent voir les choses, le sens profond des choses. La vitalité de son regard est un don précieux : elle lui permet de transmettre l'héritage de sa longue expérience de vie et de foi, avec la lucidité nécessaire. Moïse voit l'histoire et retransmet l’histoire ; les vieillards voient l'histoire et retransmettent l'histoire.
Une vieillesse à laquelle est accordée cette lucidité est un don précieux pour la génération future. L’écoute personnelle et directe du récit de l’histoire de la foi vécue, avec tous ses hauts et ses bas, est irremplaçable. Le lire dans des livres, le regarder dans des films, le consulter sur internet, aussi utile soit-il, ne sera jamais la même chose. Cette transmission - qui est la vraie tradition, la transmission concrète du vieux au jeune ! – cette transmission manque beaucoup aujourd’hui, et toujours plus aux nouvelles générations. Pourquoi ? Parce que cette nouvelle civilisation a l'idée que les personnes âgées sont du matériel de déchèterie, que les personnes âgées doivent être mises au rebut. Ceci est une brutalité ! Non, ça ne va pas comme ça. Le récit direct, de personne à personne, a des tonalités et modes de communication qu'aucun autre moyen ne peut substituer. Un vieil homme qui a vécu longtemps et obtient le don d'un témoignage lucide et passionné de son histoire est une bénédiction irremplaçable. Sommes-nous capables de reconnaître et d'honorer ce don des personnes âgées ? La transmission de la foi - et du sens de la vie - suit-elle aujourd'hui ce chemin, de l’écoute des personnes âgées ? Je peux donner un témoignage personnel. La haine et la colère contre la guerre m'ont été transmises par mon grand-père qui a combattu sur le Piave en 1914, et il m'a transmis cette colère contre la guerre. Parce qu'il m'a raconté les souffrances d'une guerre. Et ça on ne l'apprend pas dans les livres ni d'une autre manière... on l'apprend de cette façon, en le transmettant des grands-parents aux petits-enfants. Et cela est irremplaçable. La transmission de l'expérience de vie des grands-parents aux petits-enfants. Aujourd'hui, malheureusement, ce n'est pas le cas et nous pensons que les grands-parents sont du matériel de déchèterie : non ! Non ! Ils sont la mémoire vivante d'un peuple, et les jeunes et les enfants ont besoin d'entendre leurs grands-parents.
Dans notre culture, si "politiquement correcte", ce chemin semble entravé de nombreuses manières : dans la famille, dans la société, même dans la communauté chrétienne. Certains proposent même d'abolir l'enseignement de l'histoire, comme d’une information superflue sur des mondes qui n’ont plus de pertinence, qui soustraient des ressources à la connaissance du présent. Comme si nous étions nés hier, non ?
La transmission de la foi, en revanche, manque souvent de la passion d'une "histoire vécue". Transmettre la foi, ce n'est pas dire des choses " blablabla " : non. C'est raconter l'expérience de la foi. Et alors difficilement peut attirer à choisir l'amour pour toujours, la fidélité à la parole donnée, la persévérance dans le dévouement, la compassion pour les visages blessés et avilis ? Bien sûr, les récits de la vie doivent être transformés en témoignage, et le témoignage doit être loyal. L’idéologie qui plie l'histoire à ses propres schémas n'est certainement pas loyale ; la propagande qui adapte l'histoire pour promouvoir son propre groupe n'est pas loyale ; ce n'est pas loyal de transformer l'histoire en un tribunal où l’on condamne tout le passé et l’on décourage tout avenir. Non. Être loyal, c'est raconter l'histoire telle qu'elle est, et seuls peuvent la relater fidèlement ceux qui l'ont vécue. C'est pourquoi c'est très important d'écouter les vieux, d'écouter les grands-parents : que les enfants puissent échanger avec eux.
Les Evangiles eux-mêmes racontent honnêtement l'histoire bénie de Jésus sans dissimuler les erreurs, les malentendus et même les trahisons des disciples. Ça, c'est l'histoire, c'est la vérité, ça, c'est le témoignage. Ça, c'est le don de la mémoire que les "anciens" de l'Église transmettent, depuis le début, en le passant "de main en main" à la génération suivante. Ça nous fera du bien de nous demander : combien valorisons-nous cette façon de transmettre la foi, dans le passage de témoin entre les anciens de la communauté et les jeunes qui s'ouvrent à l'avenir ? Et là, il me vient à l'esprit une chose que j'ai dite à plusieurs reprises, mais que je voudrais répéter. Comment transmet-on la foi ? "Ah, voici un livre, étudie-le" : non. On ne peut transmettre la foi ainsi. La foi se transmet dans le dialecte, c'est-à-dire dans la langue familière, entre grands-parents et petits-enfants, entre parents et petits-enfants. La foi est toujours transmise dans le dialecte, dans ce dialecte familier et expérientiel des années. C'est pourquoi le dialogue est si important dans une famille, le dialogue des enfants avec leurs grands-parents, qui sont ceux qui ont la sagesse de la foi.
Parfois, il m’arrive de réfléchir à cette étrange anomalie. La catéchèse de l'initiation chrétienne s'appuie aujourd'hui généreusement sur la Parole de Dieu et transmet des informations précises sur les dogmes, sur la morale de la foi et les sacrements. Ce qui fait souvent défaut, en revanche, c'est une connaissance de l'Église qui vient de l'écoute et du témoignage de l’histoire réelle de la foi et de la vie de la communauté ecclésiale, depuis les origines jusqu’à nos jours. Enfants, nous apprenons la Parole de Dieu dans les cours de catéchisme ; mais l'Église - l'Église - les jeunes ils la "connaissent" dans les salles de classe et dans les médias de l'information globale.
Le récit de l’histoire de foi devrait être comme le Cantique de Moïse, comme le témoignage des Évangiles et des Actes des Apôtres. C’est-à-dire un récit capable de rappeler avec émotion les bénédictions de Dieu et avec loyauté nos manquements. Il serait bien que dès le début, les itinéraires de catéchèse prévoient également l'habitude d'écouter, à partir de l'expérience vécue des personnes âgées, la confession lucide des bénédictions reçues de Dieu, que nous devons conserver et le témoignage loyal de nos propres infidélités, que nous devons réparer et corriger. Les personnes âgées entrent dans la terre promise, que Dieu désire pour chaque génération, lorsqu'elles offrent aux jeunes la belle initiation de leur témoignage et transmettent l'histoire de la foi, la foi dans le dialecte, ce dialecte familier, ce dialecte des anciens aux jeunes. Alors, guidés par le Seigneur Jésus, les personnes âgées et les jeunes entrent ensemble dans son Royaume de vie et d'amour. Mais tous ensemble. Tous en famille, avec ce grand trésor qu'est la foi transmise dans le dialecte. Merci.
Source : vatican.va
par Jean-Marie Le Méné, 13/04/2022
La question de légaliser l’euthanasie ayant été posée aux différents candidats à l’élection présidentielle, une partie d’entre eux s’y est montrée favorable au cours de la campagne. Dès le lendemain du résultat, les choses se sont déjà précisées pour le vainqueur du premier tour, dont l’entourage a annoncé triomphalement que l’euthanasie serait la grande loi sociétale du quinquennat.
Car il en faut bien une. Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Nul besoin d’être grand clerc pour prédire que cette réforme ne sera pas la plus difficile à conduire. Les esprits ont été, de longue date, préparés à cette évolution, puisqu’il est convenu désormais que « l’on meurt mal en France ». Un slogan, à la signification obscure, qui suggère qu’il faudrait mourir mieux. Pour finir par mourir quand même.
Comment ? Étant entendu que le sujet s’avère délicat, une convention citoyenne fournira l’espace apaisé d’un échange, loin des idéologies, des raccourcis et des jugements hâtifs, et permettra de construire un consensus assuré. Ces préliminaires habituels sont les outils des débats démocratiques dirigés dont nous avons le secret, mais dont les conclusions sont généralement acquises. En l’espèce, le succès de la loi annoncée repose sur une raison incontournable, mais rarement évoquée : le continuum entre l’arrêt des soins et l’euthanasie.
Le « progrès » de la loi Leonetti
Pour bien comprendre, revenons quelques années en arrière. En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé un contexte juridique nouveau. Présentée comme « un progrès » pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie.
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti a associé systématiquement le protocole à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Une pratique qui vise à accélérer, voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Devant cette situation, les partisans de l’euthanasie ont beau jeu de dénoncer l’hypocrisie d’un système qui conduit à faire mourir une personne consentante dans un délai qui peut aller jusqu’à trois semaines, alors que quelques heures suffisent. Quel est l’intérêt d’un protocole de prolongation d’agonie qui passe manifestement pour inhumain ?
De la sédation au suicide assisté
Ce type de législation concernant l’arrêt des soins s’est répandu en Europe, notamment en Italie, où elle a donné lieu à un contentieux exemplaire, et a débouché sur une évolution législative intéressante. Au nom de quoi refuser le suicide assisté à une personne éligible à un arrêt des soins ? La Cour constitutionnelle italienne a, en effet, exclu la pénalisation de celui qui «facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour a ainsi établi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort.
Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielles) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients « autodéterminés » et dont les effets sont identiques ? C’est ainsi que la disposition contestée du code pénal italien réprimant le suicide assisté a été jugée contraire à la Constitution. Le Parlement italien a donc été
conduit à envisager une proposition de loi relative au suicide assisté qui reprend les conditions permettant l’arrêt des soins aux patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre. On le voit, le glissement d’un arrêt des soins avec sédation – type loi Claeys-Leonetti – vers l’euthanasie dite « active » est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Les pires arguments
Malheureusement, ceux qui refusent, en France, la légalisation de l’euthanasie utilisent, souvent avec la plus grande sincérité, les pires arguments. La plupart d’entre eux proposent en effet un développement des soins palliatifs accompagné d’une meilleure application de la loi Claeys-Leonetti. On ne saurait rendre meilleur service aux promoteurs de l’euthanasie qui savent qu’il n’y a pas de différence de nature, mais seulement un décalage de temporalité, entre arrêt des soins (incluant nutrition, hydratation et respiration artificielles) sur personne consentante et suicide médicalement assisté. En effet, la mort reste l’objectif à atteindre.
Par ailleurs, dans l’opinion publique, les soins palliatifs comprennent une fin de vie hâtée par la médecine, ce qui ne devrait naturellement pas être le but des soins. La seule manière efficace de combattre la légalisation de l’euthanasie est effectivement le développement des soins palliatifs, mais en excluant clairement de son contenu tout arrêt des soins, et ceci afin de rompre un continuum inexorable, comme le montre l’exemple italien. Anticiper la fin de vie par l’arrêt des soins ou précipiter la mort par l’euthanasie ne sont pas des actes médicaux. Les disciples d’Hippocrate le savent. Les politiques n’ont pas à leur imposer la mise en œuvre de lois sociétales qui n’ont rien à voir avec l’exercice de leur art.
Source : la-croix.com
par Fabienne Gérault, 20/03/2022
« Je suis dans le présent, je connais l’avenir, alors je me dis : tant qu’on peut rire, rions ! » Depuis quatre ans et demi, Patricia Herrscher vit avec son père Michel à Longny-les-Villages (Orne), dans le Perche ornais. Michel, 88 ans, souffre de la maladie d’Alzheimer. Malgré les difficultés liées à cette pathologie, Patricia s’efforce d’aborder le quotidien avec bonne humeur. Une philosophie qu’elle partage au sein d’un groupe qu’elle a créé sur Facebook.
Patricia Herrscher a customisé un triporteur en y intégrant un fauteuil crapaud pour se balader avec Michel, son père, et Poutsch, le chien. « Quand les gens nous voient passer, ils ont le sourire. ».
« L’important, c’est le partage »
Brigitte Cazenave, accueillante familiale dans les Pyrénées-Atlantiques, a rejoint ce petit collectif où astuces, conseils et traits d’humour s’échangent. Chez elle, vit Germaine, 92 ans. « J’évite tout ce qui la met dans l’échec, je fais attention à ses envies d’avant. Je lui mets du rouge à lèvres tous les jours et elle sourit lorsqu’on lui dit qu’elle est jolie. »
« On me dit que ma maison est joyeuse, continue-t-elle. Je joue de l’accordéon, j’aime beaucoup rire. L’important, c’est le partage. » «Je plaisante beaucoup, reconnaît Patricia, l’Ornaise. Lorsque mon père me voit sourire, même s’il ne comprend pas pourquoi, ça l’apaise. Je cultive la joie de vivre car, en retour, je le vois heureux et ça me fait du bien. »
« Des moments magiques »
« Une tante m’a dit qu’elle n’avait jamais vu ma mère rire autant », confie Isabelle Ryba. Près de Paris, elle s’occupe d’Elsa, sa maman de 86 ans, installée dans un studio en face de son appartement. « Elle ne parle plus et ne marche plus. » Pourtant, Isabelle parvient à lui apporter de la joie. « Je fais pas mal le clown, je mets de la musique disco et je danse devant elle », raconte-t-elle.
« Même s’il y a des moments où les difficultés prennent le dessus, il y a ces instants absolument magiques de tendresse, de complicité, d’amour, qui existent encore et dont nous profitons, ma mère et moi, poursuit Isabelle. Bien sûr, j’imagine que, pour certaines personnes, ces moments n’existent pas ou plus. »
Engranger de bons souvenirs
Christine Jean, qui vit dans le Rhône et s’occupe d’Éliane, 83 ans, est dans ce cas. « Je n’ai jamais accepté la maladie, ce qu’elle a fait de maman. » Fille unique et célibataire, elle reconnaît que la colère, l’amertume et le stress l’ont emporté. « Aujourd’hui, je ne parviens même plus à communiquer avec elle, mais je serai à ses côtés jusqu’au bout. »
Parce que le lien s’amenuise entre le malade et ses proches, il est important de profiter de l’instant présent et d’engranger de bons souvenirs. « Je fais des vidéos où elle rit aux éclats », avoue Isabelle. Patricia, elle aussi, filme Michel lorsqu’elle le taquine et qu’il s’en amuse. « Mon père était très solitaire, introverti. J’ai tissé avec lui une relation nouvelle. »
« Une belle fin de vie »
L’une des clefs de cette complicité, c’est sa capacité à entrer dans l’univers de son père. Ainsi, lorsqu’il demande : « Je veux bien descendre les escaliers, mais qui va les remonter ? », Patricia lui répond sans sourciller. Et quand il lui dit : « Mon lit est mouillé, je vais me réveiller en fleurs demain », elle s’émerveille de la poésie de ses mots qu’elle immortalise d’ailleurs dans un petit livre.
« J’aime voyager dans ce monde surréaliste. Il dit des phrases qui me font rire ou frissonner de beauté, admet Patricia. S’il était en Ehpad, je n’aurais pas partagé tout ça. Je sais que j’aurai mal quand ça va s’arrêter mais je suis fière de donner une belle fin de vie à mon père. Cela me prépare à le laisser partir doucement. »
Je me rappelle plus ce que j’ai oublié, de Patricia & Michel Herrscher, Thebookedition.com. Groupe Facebook : Je cohabite 24h/24 et 7j/7 avec Alzheimer.
Source : ouest-france.fr
par Pape François, audience générale, 16/03/2022
Chers frères et sœurs, bonjour !
Le récit biblique - dans le langage symbolique de l'époque où il fut écrit - nous dit une chose impressionnante : Dieu fut à tel point affligé face à la méchanceté généralisée des hommes, devenue un style normal de vie, qu'il pensa avoir fait erreur en les créant et décida de les éliminer. Une solution radicale. Il pourrait même avoir une tournure paradoxale de miséricorde. Plus d'humains, plus d'histoire, plus de jugement, plus de condamnation. Et de nombreuses victimes prédestinées de la corruption, de la violence et de l'injustice seraient épargnées pour toujours.
Ne nous arrive-t-il pas aussi à nous, - accablés par le sentiment d'impuissance face au mal ou démoralisés par les "prophètes de malheur"- de penser qu'il aurait mieux valu n’être pas né ? Devons-nous accorder du crédit à certaines théories récentes qui dénoncent l'espèce humaine comme un préjudice évolutif pour la vie sur notre planète ? Tout est négatif, non ?
En fait, nous sommes sous pression, exposés à des sollicitations opposées qui nous déconcertent. D'un côté, nous avons l'optimisme d’une jeunesse éternelle, enflammé par les extraordinaires progrès de la technique, qui nous dépeint un avenir rempli de machines plus efficaces et plus intelligentes que nous, qui soigneront nos maux et imagineront pour nous les meilleures solutions pour ne pas mourir- le monde des robots ... D'autre part, notre imagination semble toujours plus focalisée sur la représentation d'une catastrophe finale qui nous fera disparaître. Ce qui se passe avec une éventuelle guerre atomique. Le "jour d'après" - s'il y a encore des jours et des humains - l’on devra recommencer à zéro. Détruire tout pour repartir de zéro. Je ne veux pas banaliser le thème du progrès, naturellement. Mais il semble que le symbole du déluge gagne du terrain dans notre inconscient. La pandémie actuelle, après tout, fait peser une hypothèque non négligeable sur notre représentation insouciante des choses qui comptent, pour la vie et son destin.
Dans le récit biblique, lorsqu'il s'agit de sauver de la corruption et du déluge la vie de la terre, Dieu confie la tâche à la fidélité du plus ancien de tous, le "juste" Noé. La vieillesse sauvera-t-elle le monde ? Je me demande... Dans quel sens ? Et comment la vieillesse va-t-elle sauver le monde ? Et quel est l'horizon ? La vie par-delà la mort ou seulement la survie jusqu'au déluge ?
Une parole de Jésus, évoquant "les jours de Noé", nous aide à approfondir le sens de la page biblique que nous venons d'entendre. Jésus, parlant des derniers temps, dit : "Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme (de Lui). On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr.". (Lc 17, 26-27). En fait, manger et boire, prendre femme et mari, sont des choses très normales et ne semblent pas être des exemples de corruption. Où est la corruption ? Où était la corruption là-bas ? En réalité, Jésus souligne le fait que les êtres humains, lorsqu'ils se limitent à jouir de la vie, ils perdent jusqu’à la perception de la corruption, qui en avilit la dignité et en intoxique le sens. Quand se perd la perception de la corruption, et que la corruption devient une chose normale : tout a son prix, tout ! On achète, on le voit, des opinions, des actes de justice ... Ceci, dans le monde des affaires, dans le monde de nombreux métiers, est commun. Et ils vivent alors la corruption avec insouciance, comme si cela faisait partie de la normalité du bien-être humain. Quand tu vas faire quelque chose et que c'est lent, que le processus de réalisation est un peu lent, combien de fois entend-on dire : " Mais, si tu me donnes un pourboire, je vais accélérer ça ". Tant de fois. " Donne-moi quelque chose et moi je fais avancer ". Nous le savons tous très bien. Le monde de la corruption semble faire partie de la normalité de l'être humain. Et c'est mauvais, hein ? Ce matin, j'ai parlé avec un monsieur qui me disait de ce problème dans son terroir. Les biens de la vie sont consommés et savourés sans se soucier de la qualité spirituelle de la vie, sans se soucier de l'habitat de la maison commune. On exploite tout, sans se préoccuper de la mortification et du découragement dont beaucoup souffrent, ni du mal qui empoisonne la communauté. Tant que la vie normale peut être remplie de "bien-être", nous ne voulons pas penser à ce qui la rend vide de justice et d'amour. "Mais, je me sens bien ! Pourquoi dois-je penser aux problèmes, aux guerres, à la misère humaine, à toute cette pauvreté, à tout ce mal ? Non, je vais bien. Je ne me soucie pas des autres. C'est la pensée inconsciente qui nous conduit à vivre dans un état de corruption.
La corruption peut-elle devenir la normalité, je me le demande ? Frères et sœurs, malheureusement oui. On peut respirer l'air de la corruption comme on respire l’oxygène. Mais c'est normal ! "Si vous voulez que je fasse ça rapidement, combien vous me donnez ?". C'est normal ! C'est normal, mais c'est mauvais, ce n'est pas bon ! Et qu'est-ce qui ouvre la voie ? Une chose : l'insouciance qui ne se soucie que de soi-même : voici le passage qui ouvre la porte à la corruption qui engloutit la vie de tous. La corruption profite largement de cette insouciance pas bonne. Quand on ... tout va bien, je ne me soucie pas des autres : cette insouciance amollit nos défenses, émousse la conscience et nous rend - même involontairement - complices. Car la corruption ne fait pas toujours cavalier seul, une seule personne : elle a toujours des complices. Et ça s'étend toujours, ça s'élargit.
La vieillesse est bien placée pour saisir la supercherie de cette normalisation d'une vie obsédée par la jouissance et vide d'intériorité : une vie sans pensée, sans sacrifice, sans intériorité, sans beauté, sans vérité, sans justice, sans amour : Ceci est de la corruption, tout. La particulière sensibilité de nous autres, les personnes âgées, pour les marques d'attention, les pensées et les marques d'affection qui nous rendent humains, devrait redevenir une vocation pour beaucoup. Et ce sera un choix d'amour des personnes âgées envers les nouvelles générations. Il nous revient de donner l'alarme, l'alerte : "Attention, c'est de la corruption, ça ne te rapporte rien". La sagesse des anciens, on en a tant besoin aujourd'hui pour lutter contre la corruption. Les nouvelles générations attendent de nous, les personnes âgées, les vieux, une parole de prophétie, une parole qui ouvre des portes à de nouvelles perspectives hors de ce monde insouciant de la corruption, de l'habitude des choses corrompues. La bénédiction de Dieu choisit la vieillesse pour ce charisme si humain et humanisant. Quel est le sens de ma vieillesse ? Chacun de nous, les personnes âgées, peut se demander. Eh, ceci : d’être un prophète de la corruption et dire aux autres : "Arrêtez, je suis passé par là et ça ne mène nulle part ! Maintenant je vous raconte mon expérience". Nous, les anciens, devons être des prophètes contre la corruption, tout comme Noé a été le prophète contre la corruption de son époque, car il était le seul en qui Dieu avait confiance. Je vous demande à vous tous - et je me demande aussi à moi-même : mon cœur est-il ouvert pour être un prophète contre la corruption d'aujourd'hui ? C’est une chose laide, lorsque les personnes âgées n'ont pas mûri et que l'on devient vieux avec les mêmes habitudes corrompues que les jeunes. Pensons aux juges de Suzanne, par exemple : une vieillesse corrompue. Et nous, avec cet âge avancé, nous ne serions pas en mesure d'être des prophètes pour les jeunes générations.
Et Noé est l'exemple de cette vieillesse régénérative : elle n’est pas corrompue, elle est régénérative. Noé ne fait pas de prédications, il ne se plaint pas, il ne récrimine pas, mais il prend soin de l'avenir de la génération qui est en danger. Nous, les personnes âgées, nous devons prendre soin des jeunes, des enfants qui sont en danger. Il construit l'arche de l’accueil et y fait entrer hommes et animaux. En prenant soin de la vie, sous toutes ses formes, Noé accomplit le commandement de Dieu en répétant le geste tendre et généreux de la création, qui en réalité est la pensée même qui inspire le commandement de Dieu : une nouvelle bénédiction, une nouvelle création [il dit : génération] (cf. Gn 8,15-9,17). La vocation de Noé reste toujours d'actualité. Le saint patriarche doit encore intercéder pour nous. Et nous, femmes et hommes d'un certain âge - pour ne pas dire vieux, car certains s'en offusquent : d'un certain âge - n'oublions pas que nous avons la possibilité de la sagesse, de dire aux autres : "Regardez, ce chemin de corruption ne mène nulle part". Nous devons être comme le bon vin - le bon vin - qui, à la fin, quand il est vieux, peut donner un message bon et non mauvais.
Je lance aujourd'hui un appel à tous ceux qui ont "un certain âge", pour ne pas dire " vieux ". Faites attention : vous avez la responsabilité de dénoncer la corruption humaine dans laquelle nous vivons et dans laquelle se poursuit ce mode de vie du relativisme, totalement relatif, comme si tout était licite. Allons de l’avant. Le monde a besoin, tant besoin de jeunes gens forts, qui vont de l'avant, et de vieux sages. Demandons au Seigneur la grâce de la sagesse. Merci.
Source : vatican.va
par Carole Collinet-Appéré, 20/03/2022, extraits
...Le Finistère compte trois unités de soins palliatifs, dont celle de Guilers qui nous ouvre ses portes. Reportage dans un service qui accompagne la vie. Jusqu'au bout.
Sur un tableau blanc, écrits au feutre, ces quelques mots : "merci de l’aider à regarder le foot sur sa tablette". Dans son lit, l’homme a les yeux fermés. La porte de la chambre s’ouvre en douceur. Véronique entre à pas feutrés, murmure un "bonjour" et pose, sur une petite table, quelques flacons d’huiles essentielles.
L’infirmière de l’unité de soins palliatifs de l’hôpital de Brest est formée à l’aromathérapie et à la réflexologie. "Je vais vous masser tout d’abord les mains, puis les pieds" glisse-t-elle à l’homme qui acquiesce et se détend. "Au début, ça fait mal mais après, ça calme ma douleur" répond-il.
Humanité
La porte s’ouvre à nouveau. "Oh mon papa, tu m’as manqué". Un sourire accueille la jeune femme brune qui arrive de Rennes où elle est étudiante. Elle vient rendre visite à son père chaque semaine. Ils s’embrassent, elle pose sa tête sur son épaule, lui caresse les cheveux. "Dans ce service, constate-t-elle, l’écoute est immense. Il y a de la bienveillance, je le vois avec mon père. Il est entre de bonnes mains".
"Etre là au bon moment". Ce pourrait être le mantra de cette unité de soins palliatifs de dix lits, installée au deuxième étage du centre de soins et de réadaptation de Guilers. ...
"Le bout du bout"
Dans une chambre voisine, Alain observe le parc en contrebas depuis sa fenêtre. L’homme, âgé de 70 ans, est atteint d’une leucémie. Il a intégré l’unité de soins palliatifs depuis quinze jours. "On se doute que lorsque l’on arrive ici, c’est un peu le bout du bout" lâche-t-il avant de se reprendre et d'annoncer que son projet, "c’est de rentrer à la maison, requinqué".
Alain est heureux de dire qu’il est à nouveau capable de marcher un peu. "Je suis même allé au restaurant avec ma famille l’autre jour, un restaurant face à la mer. La mer et les livres, ils me sont indispensables ».
La maladie s’est emparée "brutalement" de son corps et a été découverte lors d’un examen de routine l’été dernier. Elle amène "des hauts et des bas. Parfois, c'est la tristesse qui domine" ajoute le septuagénaire.
A Guilers, il aime "l’ambiance familiale, c’est pas l’usine comme à l’hôpital Morvan, sourit-il. C’est plus calme et le personnel est aux petits soins. Pour reprendre des forces, c’est idéal".
La médecin responsable de l’unité de soins palliatifs (USP) remarque les mécanismes de défense, comme le déni, chez certains patients et leur famille. "Ils savent où ils se trouvent mais ne se l’avoueront pas, enfin pas tout de suite, déclare le docteur Véronique Bellein. Ils sont accrochés à l’idée de guérir. Derrière le ‘j’ai envie de guérir’, il faut entendre ‘je ne veux pas mourir’. Qui peut accepter que sa maladie est incurable ? Qui peut accepter sa fin de vie en toute sérénité ? C’est un long processus. Notre travail ne se résume pas à soulager la souffrance physique, il s’agit également de prendre en compte cette souffrance psychique".
"La qualité de vie"
Travailler dans un service de soins palliatifs, "c’est un choix volontaire" précise Pierrick Laot, cadre de santé et secrétaire de la Coordination bretonne de soins palliatifs. Lui-même a fait ce choix, il y a sept ans. A l’origine, il était infirmier en psychiatrie. "Ce qui m’accroche, c’est cette qualité de l’accompagnement, analyse-t-il. Les soins palliatifs traitent du temps qu’il reste à vivre et de ce que l’on va en faire. Nous, nous regardons ce temps et pas que la mort à venir".
Outre des médecins, une quinzaine d’infirmières et aides-soignantes compose l’USP qui a été créée en 2003. On n’y ressent pas la hiérarchie qui régit habituellement un service hospitalier. "Chaque avis a autant d’importance qu’un autre, observe Pierrick, puisque l’on est dans une approche globale du malade. On n'est plus sur la question du guérir, on est dans soulager sa douleur et préserver son confort de vie".
Des liens
Des rires fusent de la salle de pause. C’est l’heure du déjeuner pour l’équipe de jour. "Vous savez, c’est un peu les montagnes russes des émotions ici, souffle Céline. On passe de la joie à la tristesse, de la tristesse à la joie".
Céline est infirmière dans l'unité depuis onze ans. "Des liens se nouent avec les malades, on n'est pas dans le 'bonjour, au revoir' ni le 'faire vite'. On devine rien qu'à l'intonation de leur voix, l'expression sur leur visage, comment ils vont. On a aussi de beaux partages, plus joyeux, avec eux. Il y a même eu des mariages ici. On est dans la vie".
Autour de la table, chacun reconnaît qu’il existe "un confort de travail" au sein de l’USP. "On a le temps de prendre soin" glisse Mélanie. La conversation finit toutefois par mettre en lumière le manque d’effectif la nuit. "L’infirmière est seule et doit prioriser les urgences" affirment ces soignants. Alors qu’en journée, c’est en binôme qu’ils travaillent. "C’est paradoxal, en fait. Parce que de nuit comme de jour, être à deux permet de mieux évaluer les situations et de maintenir cette qualité d’accompagnement qui est l’essence même des soins palliatifs".
Le temps "indéfini"
Même si l’horloge de la salle de pause n’est jamais à l’heure, le temps est une notion prégnante dans le service.
Le temps pour les malades, leurs proches, le temps des discussions à bâtons rompus entre collègues autour d’un café "pour s’épauler" et ce temps face à la vie qui s’effiloche.
Cette question "combien il me reste ?" qui revient sans cesse, "c'est la seule chose que l’on ne maîtrise pas" témoigne Céline. Du temps "indéfini". "Je suis incapable de dire combien de temps il reste quand un patient ou sa famille me le demande, confirme le docteur Bellein. Je réponds : ‘et vous, vous en pensez quoi ?’, ce qui nous permet de mesurer si les gens ont cheminé et comment. Cette mort leur appartient. Notre rôle à nous est de veiller à la dignité du malade et de soutenir son entourage".
Dans le couloir, en cette fin d'après-midi, les familles se croisent. Se saluent. Avant de rejoindre les chambres. Derrière les portes closes, la vie, jusqu'à son dernier souffle.
Source : francetvinfo.fr
par Gènéthique, 24/03/2022
Alors que le président de la République Emmanuel Macron a annoncé une « convention citoyenne » sur la fin de vie s’il devait être ré-élu, l’avocat Erwan Le Morhedec, auteur de l’essai "Fin de vie en République", a accepté de répondre aux questions de Gènéthique.
Gènéthique : Vous signez un essai original qui passe la revendication de l’euthanasie au prisme des valeurs de notre République : liberté, égalité fraternité. Vous écrivez qu’il vous était « intimement impossible » de ne pas écrire ce livre. Quelles en sont les raisons ?
Erwan Le Morhedec : Il y a 25 ans que j’ai été sensibilisé à la réalité des soins palliatifs et, si je puis dire, à leur promesse, grâce à une amie infirmière en soins palliatifs avec laquelle j’avais beaucoup échangé. Cela fait plus de 15 ans que j’écris régulièrement sur ce sujet. Dernièrement, je me suis rendu dans plusieurs établissements de soins palliatifs afin d’y rencontrer soignants et patients. J’ai accompagné des associations de soins palliatifs. J’ai conscience de ce que notre pays sait offrir dès lors que l’on s’en donne les moyens. Et j’ai aussi la conviction que, si l’on peut évidemment concevoir que des personnes formulent très consciemment et volontairement une demande d’euthanasie et la maintiennent, non seulement ces demandes disparaissent presque toutes dès lors que les personnes sont convenablement prises en charge mais, à l’inverse, d’autres seront conduites à accepter l’euthanasie par résignation, par une forme de reddition peut-être aussi au discours ambiant sur la mort digne. Je ne comprends pas que l’on puisse assumer ce risque, ni que l’on se résolve à cet abandon de notre humanité, qui ne voit plus d’autre solution que dans l’administration de la mort. Je suis également très inquiet sur l’avenir des soins palliatifs, une fois l’euthanasie ou le suicide assistée légalisés.
Alors qu’une majorité parlementaire se dessine pour faire passer ce texte, je ne veux pas que cela arrive sans que j’aie moi-même tenté de dire ce que je crois juste.
G : Vous soulignez que les éléments de langage des promoteurs de l’euthanasie ont évolué, mettant en avant la « liberté » après avoir longtemps défendu la « dignité » en fin de vie. Pourquoi ce « changement de paradigme » ?
ELM : Je crois que la plupart a fini par comprendre que célébrer une « mort dans la dignité » ne peut que signifier en creux que ceux qui ne la choisissent se résignent à être indignes. Bien sûr, ils tentent d’expliquer que ne pas choisir l’euthanasie ne signifie pas être indigne, mais c’est un raisonnement totalement désincarné, qui vole loin au-dessus du lit des malades. Lorsque vous êtes fragilisé, malade, fatigué, âgé souvent, et fatalement peu à l’aise avec la situation de dépendance dans laquelle vous vous trouvez, chaque mot, chaque regard, chaque silence compte et vous ne pouvez qu’entendre ce que cette célébration d’une mort digne dit de vous et de votre fin de vie. Ne pas s’en rendre compte, c’est manquer de sensibilité, ou de proximité avec les personnes malades.
Au-delà de cela, cela répond aussi à une évolution profonde de notre société, de moins en moins collective, de plus en plus individualiste. Les devoirs ne sont plus seulement secondaires, ils sont occultés et ne prévaut plus que la liberté individuelle. Le consentement lui-même est perçu non pas comme une condition nécessaire, mais comme une condition suffisante : dès lors que les personnes sont consentantes, la société se voit exclue du débat éthique. Le maître-mot, aujourd’hui, est l’émancipation et les partisans de l’euthanasie sont convaincus de s’inscrire dans une longue histoire d’émancipation individuelle. Ils placent l’euthanasie à la suite de toutes les évolutions qui ont conduit à s’abstraire de toute norme sociale. Je crains que ce qu’ils ne voient pas, c’est que la ligne d’arrivée de cette course à l’émancipation, c’est l’isolement et la solitude. Les personnes sont renvoyées à leur autodétermination, à leur liberté : d’une certaine manière, elles sont abandonnées à leur sort, la société s’estimant déliée de sa responsabilité dès lors que les personnes concernées auront posé un choix dit libre.
G : Les promoteurs de lois visant à dépénaliser l’euthanasie assurent que la pratique sera très encadrée – et contrôlée, en s’appuyant sur les « exemples » de nos voisins européens ayant autorisé la pratique. Pourtant le contenu de la proposition de loi Falorni dont le 1er article a été voté le 8 avril dernier ne laisse-t-il pas présager le contraire ?
ELM : Un simple constat : il était prévu, dans les propositions de loi Touraine et Falorni, qu’une Commission de contrôle serait instaurée, à l’instar de la situation en Belgique. C’est déjà un progrès par rapport à la proposition de loi de l’ADMD [1] qui, pour le coup, ne prévoit aucune commission de contrôle. Mais il était prévu que, si cette Commission constatait qu’une euthanasie s’était déroulée en dehors des conditions légales, elle avait alors la faculté de transmettre le dossier au Procureur de la République. Certes, la Commission des affaires sociales a transformé cette faculté en obligation lors de l’examen de la proposition de loi Falorni, mais cela trahit l’intention des rédacteurs : des garde-fous sont prétendument posés mais dans le même temps il est prévu que leur franchissement n’emportera aucune conséquence. Autant dire dans ce cas que l’on ne pose aucun garde-fou.
Par ailleurs, les exemples étrangers et, singulièrement l’exemple belge sur lequel la proposition de loi est calquée, n’incitent pas à la confiance. Pour ne me baser que sur les déclarations du président de la Commission de contrôle belge et sur ses rapports eux-mêmes, non seulement ils ne contrôlent pas les « cas douteux puisqu’ils ne sont pas déclarés », mais ils ignorent totalement la proportion de cas d’euthanasie déclarés par rapport au nombre d’euthanasies réalisées en Belgique. Aucun contrôle aléatoire n’est réalisé et, pour couronner le tout, la Commission, qui n’est composée que de partisans voire militants de l’euthanasie, n’a eu de cesse que d’élargir la loi de son propre chef.
G : A l’occasion de l’affaire Alain Cocq, la notion d’« exception » d’euthanasie est revenue dans le débat public. Est-il possible d’envisager des « exceptions » d’euthanasie, pour des cas particuliers, sans mettre le doigt dans un engrenage inéluctable ?
ELM : Cela me paraît douteux. Il faut déjà avoir conscience que le terme d’« exception » est en lui-même problématique, entretenant une confusion entre une notion procédurale et la fréquence des cas eux-mêmes. Les euthanasies qui bénéficieraient d’une « exception d’euthanasie » ne seraient pas nécessairement « exceptionnelles ». Les législations belge et hollandaise se fondent elles-mêmes sur une forme d’exception.
Mais prenons un exemple. Il est un fait que les maladies telles que la maladie de Charcot ou la Chorée de Huntington sont des maladies terribles, qui vous laissent conscients de votre amenuisement jusqu’à la perte totale d’autonomie et de communication. J’ai demandé à des soignants s’il leur semblait concevable, d’un point de vue médical, que l’on crée une catégorie spécifique de maladies qui ouvriraient droit à une procédure d’euthanasie. Nous aurions ainsi pu imaginer viser précisément les maladies neurodégénératives. Mais ce qu’ils m’ont expliqué très clairement, c’est qu’en pratique, il leur serait impossible de soutenir à une personne tétraplégique à la suite d’un accident que sa situation et sa souffrance ne sont pas des conditions d’ouverture de l’euthanasie tandis que la situation très comparable du patient voisin, atteint de la maladie de Charcot, lui ouvrirait droit à l’euthanasie. Comment, me disaient-ils, pourrais-je dire à l’un que sa souffrance est moins grave, moins dure, que celle de l’autre ? Cela générerait des situations insupportables, intenables pour quiconque est sensible au sort des personnes malades, et conduirait nécessairement à un élargissement des cas d’euthanasie.
Or, encore une fois, et contrairement à ce que disent de façon un peu désespérante les partisans de l’euthanasie, même si cela n’enlèvera jamais la dimension dramatique de ces maladies neurodégénératives, les soins palliatifs peuvent beaucoup pour ces patients, et ils le font quotidiennement.
G : Les promoteurs de l’euthanasie dénoncent un supposé « acharnement palliatif » tout en estimant que l’euthanasie pourrait être proposée comme « ultime soin ». D’ailleurs ils introduisent parfois dans leurs propositions de loi un article visant à instaurer un « droit universel aux soins palliatifs ». Alors que le Royaume-Uni vient de le faire, qu’en est-il en France ? Euthanasie et soins palliatifs pourraient-ils coexister, cohabiter au sein de services ?
ELM : Ce vocable d’ « acharnement palliatif » m’est assez insupportable à entendre. L’utiliser est une façon de jeter le discrédit sur les soins palliatifs. C’est presqu’insultant. Ce terme d’ « acharnement » est tellement aux antipodes de l’attention, de la bienveillance, de la douceur que l’on peut connaître en soins palliatifs…
Quant au fait d’affirmer un « droit universel aux soins palliatifs » dans leurs propositions de loi, cela en dit assez long : un « droit aux soins palliatifs » est reconnu dans la loi depuis 1999. Ajouter le terme « universel » n’a d’autre portée que décorative. Ce n’est que de l’affichage politique pour laisser penser que leur préoccupation porterait concrètement sur les soins palliatifs, pour lesquels ils ne font rien, alors qu’elle n’est que de faire légaliser l’euthanasie.
Pourquoi ne demande-t-on pas aux soignants français ce qu’ils en pensent ? Pourquoi faut-il que des militants qui ne sont pas auprès des patients dictent leur vision dogmatique d’une compatibilité entre les soins palliatifs et l’euthanasie ? Ceux qui pratiquent les soins palliatifs vous disent l’inverse. Est-ce si difficile de le prendre en considération ? Mais c’est très symptomatique : on développe une vision techniciste de la médecine. Dans cette perspective, poser une perfusion d’hydratation, de doliprane ou de pentotal (produit utilisé dans les euthanasies), ce n’est jamais que poser une perfusion. Or les soignants de soins palliatifs s’impliquent totalement, personnellement, avec tout leur être. Claire Fourcade, médecin en soins palliatifs et actuelle présidente de la SFAP [2], a très bien expliqué dans un texte qui a acquis une petite notoriété, qu’en tant que médecin de soins palliatifs, elle fait avec le patient son dernier chemin, souvent dans la douleur et dans les larmes, mais que lorsque celui-ci est arrivé au bout de son chemin, elle, elle doit repartir avec un autre patient. Comment dit-elle pourra-t-elle prendre de nouveau le risque d’écouter vraiment ? Elle conclut ainsi : « J’accompagne des vivants qui n’ont que faire d’un médecin qui serait mort à l’intérieur » .
G : A l’aube des prochaines élections présidentielles, le vote d’une loi autorisant euthanasie et/ou suicide assisté vous semble-t-il inéluctable lors du prochain quinquennat ?
ELM : Il ne faut pas se leurrer : c’est le plus probable. Les forces en présence sont ce qu’elles sont et l’opinion publique préfère souvent clore une question angoissante par la perspective d’une solution simple à appliquer en temps voulu, un temps que l’on peut renvoyer loin de ses préoccupations quotidiennes. D’une certaine façon, approuver l‘euthanasie, c’est se donner l’illusion que la fin de vie est une affaire réglée. On peut passer à autre chose. Ceci étant dit, le fait que les pronostics soient défavorables n’a jamais été une raison pour ne pas dire ce que notre conscience nous dicte. C’est même précisément dans ces moments-là que l’on doit s’exprimer avec une conscience brûlante. Alors, même si cela devait être en vain, il faut dire ce que l’on croit juste. On ne sait jamais ce que l’on pourra sauver.
[1] Association pour de Droit de Mourir dans la Dignité
[2] Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs
Source : genethique.org
par Florence Brière-Loth, 23/10/2012
Limiter ou arrêter les traitements en fin de vie, la question se pose quotidiennement au monde médical et aux familles des grands malades. Quels repères éthiques donne l’Église pour aider à ce discernement ? Entretien avec le Père Brice de Malherbe, professeur à la Faculté de théologie Notre-Dame à Paris, délégué de l’archevêque pour les établissements hospitaliers catholiques et consulteur au Conseil pontifical pour la famille.
Où se situe l’acharnement thérapeutique pour une équipe médicale ?
Il consisterait à proposer des traitements inutiles dont les bénéfices attendus seraient faibles par rapport aux effets secondaires lourds. Par exemple, j’entends des cancérologues reconnaître qu’ils ont trop tendance à prescrire une chimiothérapie de plus, sans qu’elle soit vraiment utile.
Dans l’acharnement thérapeutique, on se trouve face à deux cas possibles : soit le malade - ou la famille - veut encore tenter une nouvelle thérapie pour maintenir la vie le plus possible, soit l’équipe soignante a du mal à lâcher prise et va mettre en œuvre tous les traitements existants.
Il est fondamental que s’établissent, dès le début, une confiance et un dialogue, dans une alliance thérapeutique, entre l’équipe soignante, le malade et son entourage. Ensemble, ils pourront parler des questions difficiles qui peu à peu risquent de se poser quant à l’arrêt ou la prolongation éventuelle du traitement. Par exemple, si des complications graves se présentent pour la respiration, aura-t-on, oui ou non, recours à une trachéotomie ?
L’avènement des soins palliatifs instaure une souplesse entre médecine curative et médecine palliative. L’écoute mutuelle, l’étude au cas par cas sont incontournables. Pour une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer par exemple, attention à ne pas tirer un trait sur ses capacités à participer au soin. Si elle refusait une alimentation par voie intraveineuse, il faudrait le prendre en compte. Ce ne serait pas la respecter que de la forcer à un soin qui lui fait violence et dont on sait qu’il n’est pas nécessairement bénéfique en termes de survie et de qualité de vie.
Quels sont les critères de discernement pour refuser un traitement ?
Ce droit du patient au refus d’un traitement est inscrit dans la loi. Bien sûr, sa liberté est appelée à s’orienter vers le bien et non vers un choix contraire à sa dignité. Lorsqu’il s’agit de l’arrêt d’un traitement vital, l’équipe médicale doit s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un coup de tête ou d’un moment de déprime.
Si la personne persiste dans son refus, elle est libre. Dans tous les cas, les soins de base doivent être maintenus. Comme on le sait, l’Église est pour le respect de la vie personnelle jusqu’à la mort.
Pour aider à ce type de choix, elle invoque une proportionnalité objective et subjective. Sous l’angle subjectif, on voit si le patient supporte son traitement, s’il ne lui semble pas trop lourd. Sous l’angle objectif, on regarde si les facteurs de risque, les effets secondaires possibles, le coût du traitement, sont à la hauteur des bénéfices escomptés. Toute la finesse d’un accompagnement est de trouver le juste équilibre entre ces deux proportionnalités.
On peut alors décider l’arrêt de toute intervention ?
Les risques et les bénéfices sont toujours à peser. Par exemple, il peut être inutile d’engager une opération chirurgicale qui mettrait en danger inutilement la vie d’une personne dont l’état est très fragile pour une prolongation de vie de courte durée. Ou encore d’engager une chimiothérapie dans une phase avancée d’un cancer chimio-résistant.
Si les avantages à suivre tel protocole ne sont pas probants, cela n’a pas de sens de s’obstiner et on peut refuser le traitement. Cette décision n’a rien à voir avec le suicide. Le Catéchisme de l’Église catholique est très clair sur la question. Au n° 2278, on lit : « La cessation de procédures médicales, onéreuses, périlleuses, extraordinaires ou disproportionnées avec les résultats attendus peut être légitime. On ne veut pas ainsi donner la mort ; on accepte de ne pas pouvoir l’empêcher ».
Il peut arriver par ailleurs qu’une personne croyante, dans un mouvement de détresse, exprime le souhait d’en finir. Cette réaction est compréhensible. Il faut viser alors à comprendre les causes de la détresse et y remédier... sans pour autant supprimer le patient.
Les soins palliatifs coûtent cher. A-t-on le droit de dépenser autant pour accompagner des personnes en fin de vie, au regard de l’endettement du pays ?
Les soins palliatifs sont plutôt moins chers que les médecines interventionnistes. Ce sont des choix difficiles au niveau de la société. En France, l’option a été de privilégier une médecine de type interventionniste et efficace, même si le remboursement des traitements et opérations se fait au détriment d’une présence soignante pourtant essentielle.
L’accent mis sur les soins palliatifs est plutôt une bonne nouvelle : le soin en réponse aux besoins élémentaires d’une personne est un devoir dont chacun devrait pouvoir bénéficier. L’argument économique est à prendre en compte, mais ne doit jamais être premier. Le respect de tout citoyen jusqu’à la mort est à considérer en premier lieu. L’article 16 du code civil l’affirme lui-même : « La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci... »
Une discrimination selon l’âge des patients voudrait qu’on préfère parfois s’investir davantage auprès des jeunes que des personnes âgées.
L’âge ne doit jamais être le seul critère de décision. On peut réanimer une grand-mère de 85 ans après un coma et la retrouver dans un état très diminué quand une autre personne du même âge s’en sort tout à fait bien.
La loi Leonetti considère l’hydratation et l’alimentation comme un traitement. Quelle est la position de l’Église ?
Mgr Vingt-Trois et le grand rabbin David Messas ont fait une déclaration conjointe, en mars 2007, en réponse à cet aspect de la loi Leonetti. Pour eux, l’hydratation et l’alimentation sont des soins, car elles répondent à un besoin élémentaire du malade. Le principe demande de les maintenir par voie orale le plus longtemps possible.
En oncologie ou en gériatrie par exemple où ces besoins sont moindres, on peut risquer des « fausses routes » qui mettent en danger la vie du malade, ou encore de « noyer » le patient par trop d’eau ; il convient alors de recourir à une voie artificielle.
Il peut être justifié, dans certains cas, de diminuer fortement l’hydratation et l’alimentation, et même de suspendre l’alimentation : en cas de non-assimilation des nutriments par l’organisme, souffrance disproportionnée entraînée par l’apport de ceux-ci, risques d’infections mettant en danger la vie du malade. Une distinction doit être faite entre une personne en fin de vie et une personne très diminuée avec une espérance de vie indéterminée : elle est encore vivante, malgré un état parfois végétatif, et donc mérite ces soins, tant que sa situation est stable.
N’est-ce pas le cas d’Eluana Englaro en Italie sur lequel Benoît XVI s’est prononcé ?
Cette femme a vécu dix-sept ans dans un état végétatif après un accident et on a cessé de l’alimenter à la demande de son père. Sa mort a provoqué un débat très houleux en Italie, le gouvernement d’alors, l’Église et de nombreuses associations s’étant opposés à cette décision.
C’est la question de l’euthanasie qui est posée là et cette déclaration de mars 2007 précise en conclusion : « Une telle limitation ou abstention de ces soins ne doit jamais devenir un moyen d’abréger la vie ». Quand l’état se dégrade, il faut alors aviser. Mais tant que la situation est stable, tout doit être fait pour le confort du patient, son bien-être, de l’alimentation à la kinésithérapie.
L’Église soulève parfois des objections contre le soulagement de la douleur par l’usage d’analgésiques ou par la sédation. Pourquoi ?
L’Église se situe dans une vision intégrale de l’homme, non seulement terrestre mais éternelle. Les derniers temps de l’existence sont un temps de préparation du passage de la mort à la vie. Il est important que chacun puisse vivre consciemment cette Pâque, uni à son Seigneur.
La déclaration des évêques de France en 1991, sur la fin de vie, est tout à fait explicite. Ils soulignent que les derniers moments peuvent être l’occasion d’échanges importants pour le mourant et son entourage ; certains veulent pouvoir prier encore et recevoir un sacrement. Les évêques concluent : « Il ne faut donc pas, sans raisons graves, priver le mourant de sa lucidité et de sa conscience ».
C’est une difficulté aujourd’hui : j’ai des échos de certains médecins qui estiment trop fréquent le recours à la sédation. Ceci étant, quand on est écrasé par les souffrances physiques et morales, reconnues par l’équipe médicale, il est tout à fait légitime d’induire plus ou moins longtemps un sommeil artificiel, y compris, comme l’affirmaient Pie XII et Jean-Paul II, si cet usage risque d’abréger la vie de quelques heures ou de quelques jours.
Mais aujourd’hui, le choix d’utiliser des sédatifs est un peu systématique, notamment à partir du moment où le malade entre en agonie. Il manque une vraie réflexion sur cette dernière étape. Comment l’accompagner ? Ces souffrances ne sont-elles pas inhérentes à l’agonie qui est un combat ? Le sommeil artificiel est-il alors la vraie réponse à ces souffrances ?
Les soignants, vraiment formés au traitement de la douleur, maîtrisent les doses et parviennent à l’atténuer, sans que la personne perde nécessairement sa conscience. Cet usage très ciblé des analgésiques permet au malade de vivre ce qu’il a à vivre, même si la mort est toujours un moment de lutte intérieure. Un des drames de l’euthanasie serait de ralentir ces progrès.
Source : famillechretienne.fr
Marthe a 86 ans. Elle relève au moins trois avantages de la vieillesse et raconte en particulier combien sa vie a été riche en relations bienfaisantes, avec sa famille, son mari, Dieu et son prochain.
par Marlène Baumann, 08/03/2021
Un passé influencé par des rencontres
Marthe aime compter les bienfaits de Dieu en se remémorant les beaux moments de son existence. Elle se souvient de son enfance heureuse et du rôle joué par sa maman, qui lui a légué des leçons de courage. D’autres personnes lui ont beaucoup appris. Avec les toxicomanes, elle a découvert l’importance de l’amour inconditionnel. Les esseulés de la vie, qu’elle écoutait durant des heures à la Main Tendue, ont également contribué à son apprentissage de la vie: « J’ai pris conscience de la richesse de bénéficier d’une communauté chrétienne dans laquelle on peut prier, partager et se soutenir pour tenir bon. »
Un présent riche en relations
Autrefois, elle menait une vie trépidante. Aujourd’hui, Marthe apprécie d’avoir du temps, pour des lectures solitaires ou des moments de partage. « J’apprécie de pouvoir m’investir relationnellement avec mes petits-enfants, dialoguer et transmettre mes découvertes ». Elle aime ces temps où, en toute tranquillité, elle peut réfléchir, prendre du recul face à certaines situations. Elle a appris à faire la part des choses et à bien moins ruminer que par le passé.
Un avenir dans la dépendance de Dieu
Marthe compte sur Dieu pour l’aider à vivre le dernier « passage » avant de le rencontrer pour l’éternité. Elle découvre sans cesse l’amour incommensurable de Dieu. « Je me dis alors qu’il ne sert à rien de m’inquiéter ». Marthe se nourrit quotidiennement de la Bible et prie avec son mari, avec qui elle partage le quotidien depuis 55 ans: « La prière est la force de notre couple ». Et même si elle s’est affaiblie, même si ses activités sont limitées, elle garde courage en regardant en avant.
Elle assure que mettre Dieu au centre et s’attacher à lui vaut mieux que tout. La maxime qu’elle aimerait transmettre à qui veut l’entendre, elle la puise dans les paroles du Christ : « Cherchez premièrement le Royaume et la justice de Dieu, et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Matt. 6,33)
Marlène Baumann
Source : spirituelles.info
Nathalie Arthaud : « Pour que la loi permette le suicide assisté pour les personnes en phase avancée ou terminale, à condition qu’elle comporte le maximum de garde-fous. » « Je pense qu'il faut aller plus loin que la loi Leonetti et autoriser le suicide assisté, l'euthanasie. »
Nicolas Dupont-Aignan : « La loi Claeys-Leonetti de 2016 est un statu quo raisonnable. » « Faire en sorte que la sédation profonde, organisée en collaboration avec les familles et les médecins, puisse être proposée dans un cadre légal sûr. »
Anne Hidalgo : Pour la légalisation de l'euthanasie. « Ce sera l'une des premières lois que je porterai, ça fait des années que je suis membre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité. »
Yannick Jadot : veut aller vers la légalisation de l’euthanasie : « On doit pouvoir choisir ce dernier moment de la vie qui est la mort. »
Jean Lassalle : « Il ne faut pas aller plus loin que la loi Claeys-Leonetti. » Et réclame « un grand débat autour de cette question. »
Marine Le Pen : « Je suis opposée à l’euthanasie et au suicide assisté. » « Il faut vraiment qu'on fasse un bond qualitatif dans le domaine des soins palliatifs, dans le domaine de la lutte contre la douleur et notamment en fin de vie. »
Emmanuel Macron : « Je soumettrai la fin de vie à une convention citoyenne. » « Je suis favorable à ce qu'on évolue vers le modèle belge. »
Jean-Luc Mélenchon : Veut « constitutionnaliser cette liberté fondamentale, celle d’être maître de soi jusqu’au bout ».
Valérie Pécresse : A « des réticences sur le suicide assisté » mais respectera une demande de référendum d’initiative citoyenne et demande la pleine application de la loi Claeys-Leonetti.
Philippe Poutou : « Pour le droit de choisir sa fin de vie et une loi légalisant le suicide médicalement assisté. »
Fabien Roussel : « Pour mettre à l’ordre du jour un texte de loi qui pourrait légaliser l’euthanasie. »
Éric Zemmour : « Nous n’avons pas le droit de tuer. Nous ne pouvons pas donner de signal ou de permis en ce sens. » « Je pense que nous devons éviter l'euthanasie qui peut permettre tous les débordements, tous les abus. »
Sources : ladepeche.fr, europe1.fr, francetvinfo.fr
par Gènéthique, 01/02/2022, extraits
« Dans le monde entier, les systèmes de santé et d’assistance sociale ne parviennent pas à fournir des soins appropriés et empreints de compassion aux personnes en fin de vie et à leurs familles. » ...
Réunissant des experts de la santé et de l’assistance sociale, des sciences sociales, de l’économie, de la philosophie, des sciences politiques, de la théologie, du monde associatif, ainsi que des patients et des militants associatifs, la Commission a analysé la manière dont les sociétés du monde entier perçoivent la mort et les soins aux personnes mourantes. Elle a également formulé des recommandations à l’intention des décideurs politiques, des gouvernements, de la société civile et des systèmes de santé et de l’assistance sociale.
Un évènement familial devenu un évènement médical
« La pandémie de COVID-19 a vu de nombreuses personnes mourir de façon médicalisée, souvent seules, seulement en présence d’un personnel masqué dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs, incapables de communiquer avec leurs familles, sauf de façon numérique », déplore le Dr Libby Sallnow, consultante en médecine palliative et maître de conférences honoraire au St Christopher’s Hospice et à l’UCL au Royaume-Uni, et coprésidente de la Commission. « La façon dont les gens meurent a radicalement changé au cours des 60 dernières années, constate-t-elle, passant d’un événement familial, parfois accompagné d’un soutien médical, à un événement médical avec un soutien familial limité. » Comme au Royaume-Uni où la moitié des personnes en fin de vie est hospitalisée.
Dès lors, il est nécessaire de « repenser fondamentalement la manière dont nous prenons soin des mourants, nos attentes à l’égard de la mort et les changements requis dans la société pour rééquilibrer notre relation avec la mort », affirme le Dr Sallnow.
Une technicisation de la mort
Avant les années 1950, les médecins intervenaient finalement assez peu, les décès étant causés par « une maladie ou une blessure aiguë ». Mais aujourd’hui, « la majorité des décès sont dus à des maladies chroniques, avec une forte implication des médecins et de la technologie ». Et « l’idée que la mort peut être vaincue est toujours plus alimentée par les progrès de la science et de la technologie, qui ont également accéléré le recours excessif aux interventions médicales en fin de vie », estime la Commission. Un processus qui a écarté les familles.
Pourtant, « nous allons tous mourir ». « La mort n’est pas seulement, ni même toujours, un événement médical », affirme Mpho Tutu van Furth, également membre de la Commission. Mais « la mort est toujours un événement social, physique, psychologique et spirituel ».
« La mort fait partie de la vie, abonde le Dr Richard Smith, coprésident de la Commission, mais elle est devenue invisible, et l’anxiété liée à la mort et au décès semble avoir augmenté. »
« La mort doit être reconnue comme ayant une valeur »
Dans ce contexte, la Commission du Lancet préconise notamment de comprendre la mort « comme un processus relationnel et spirituel plutôt que comme un simple événement physiologique ». Ce qui implique de privilégier l’accompagnement. Et « la mort doit être reconnue comme ayant une valeur ». « Sans la mort, chaque naissance serait une tragédie », affirme la Commission.
« Prendre soin des mourants, c’est donner un sens au temps qui reste », estime le Dr M.R. Rajagopal de Pallium India. C’est le moment « de s’accepter et de faire la paix avec soi-même », « de donner et de recevoir de l’amour ». Et les « soins palliatifs respectueux facilitent cela ». Ainsi, « l’amélioration de l’accès au soulagement de la douleur en fin de vie doit être une priorité mondiale, et la gestion de la souffrance doit être considérée comme une priorité en matière de recherche et de soins de santé, au même titre que l’augmentation de la durée de vie ».
[1] Report of the Lancet Commission on the Value of Death: bringing death back into life, The Lancet, DOI: 10.1016/S0140-67362102314-X
Source : genethique.org
par Pape François, audience générale, 09/02/2022, extraits de la Catéchèse sur saint Joseph - 11. Saint Joseph, patron de la bonne mort
... Chers frères et sœurs,
...Le pape Benoît disait il a quelques jours, en parlant de lui-même, qu'il "se tient devant la porte obscure de la mort". C’est bien de remercier le Pape qui a cette lucidité, à 95 ans, pour nous dire ceci : "Je suis devant l'obscurité de la mort, la porte obscure de la mort". Un bon conseil qu'il nous a donné, n'est-ce pas ?
La soi-disant culture "du bien-être " tente d’évacuer la réalité de la mort, mais de manière spectaculaire la pandémie de coronavirus l'a remise en évidence. Cela a été terrible : la mort était partout, et tant de frères et de sœurs ont perdu des êtres chers sans pouvoir être près d'eux, ce qui a rendu la mort encore plus difficile à accepter et à traiter. Une infirmière me racontait qu'elle se trouvait devant une grand-mère en train de mourir de Covid, et qu'elle lui a dit : "Je voudrais dire au revoir aux miens avant de m’en aller". Et l'infirmière, assez courageuse, a sorti son téléphone portable et l'a connectée avec les siens. La tendresse de cet adieu...
Malgré cela, l’on cherche par tous les moyens d’écarter la pensée de notre finitude, s’illusionnant ainsi d’ôter à la mort son pouvoir et chasser la peur. Mais la foi chrétienne n'est pas une façon d'exorciser la peur de la mort, elle nous aide plutôt à l'affronter. Tôt ou tard, tous nous passerons par cette porte...
La vraie lumière qui éclaire le mystère de la mort vient de la résurrection du Christ. Voici la lumière. Et saint Paul écrit : « Nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu » (1 Co 15, 12-14). C’est une certitude : Christ est ressuscité, Christ est ressuscité, le Christ est vivant parmi nous. Et c'est la lumière qui nous attend derrière cette porte obscure de la mort.
Chers frères et sœurs, ce n'est que par la foi en la résurrection que nous pouvons regarder l'abîme de la mort sans être submergés par la peur. Non seulement cela, mais nous pouvons redonner un rôle positif à la mort.
En effet, la réflexion sur la mort, éclairée par le mystère du Christ, nous aide à regarder d'un œil nouveau toute la vie. Je n'ai jamais vu un camion de déménagement derrière un corbillard ! Derrière un corbillard : jamais vu. Nous irons seuls, sans rien dans les poches du linceul : rien. Parce que le linceul n'a pas de poches. Cette solitude de la mort : c'est vrai, je n'ai jamais vu un camion de déménagement derrière un corbillard. Il ne sert à rien d'accumuler si un jour nous mourrons. Ce que nous devons accumuler, c'est la charité, la capacité de partager, la capacité de ne pas rester indifférent aux besoins des autres. Ou encore, à quoi bon se disputer avec un frère, ou avec une sœur, un ami, un membre de la famille ou un frère ou une sœur dans la foi si ensuite un jour nous mourrons ? Quel est l'intérêt de se mettre en colère, de se mettre en colère contre les autres ? Face à la mort, tant de questions sont redimensionnées. C’est bon de mourir réconcilié, sans rancune et sans regret ! Je voudrais dire une vérité : tous nous cheminons vers cette porte, tous.
L'Évangile nous dit que la mort arrive comme un voleur, comme le dit Jésus : elle arrive comme un voleur, et même si nous essayons de maîtriser son arrivée, peut-être en planifiant notre propre mort, elle reste un événement avec lequel nous devons compter et devant lequel nous devons aussi faire des choix.
Deux considérations s'imposent à nous, chrétiens.
La première est que nous ne pouvons pas éviter la mort, et c'est précisément pour cette raison que, après avoir fait tout ce qui est humainement possible pour guérir la personne malade, il est immoral de s'engager dans l'acharnement thérapeutique (cf. Catéchisme de l'Église catholique, n. 2278). Cette phrase du peuple fidèle de Dieu, des gens simples : "Laisse-le mourir en paix", "aide-le à mourir en paix" : quelle sagesse !
La deuxième considération concerne la qualité de la mort elle-même, la qualité de la douleur, de la souffrance. En effet, nous devons être reconnaissants pour toute l'aide que la médecine s'efforce d'apporter, afin que, grâce aux "soins palliatifs", toute personne qui s'apprête à vivre la dernière partie de sa vie puisse le faire de la manière la plus humaine possible. Cependant, il faut se garder de confondre cette aide avec des dérives inacceptables qui portent à tuer. Nous devons accompagner les personnes jusqu'à la mort, mais ne pas la provoquer ni favoriser aucune forme de suicide.
Je rappelle que le droit aux soins et aux traitements pour tous doit toujours être prioritaire, afin que les plus faibles, notamment les personnes âgées et les malades, ne soient jamais écartés. En effet, la vie est un droit, non la mort, celle-ci doit être accueillie, non administrée. Et ce principe éthique concerne tout le monde, pas seulement les chrétiens ou les croyants.
Mais je voudrais souligner ici un problème social mais réel. Cette "planification" - je ne sais pas si c'est le mot qui convient - mais l'accélération de la mort des personnes âgées. Nous constatons souvent, dans une certaine classe sociale, que les personnes âgées, parce qu'elles n'ont pas les moyens, reçoivent moins de médicaments par rapport à ce dont ils auraient besoin, et c'est inhumain : cela ce n’est pas les aider, cela c’est les pousser plus rapidement vers la mort. Et cela n'est ni humain ni chrétien. Il faut prendre soin des personnes âgées comme d'un trésor de l'humanité : elles sont notre sagesse. Et si elles ne parlent pas, et si elles sont dénuées de sens, mais elles sont le symbole de la sagesse humaine. Ce sont ceux qui nous ont précédés et qui nous ont laissé tant de belles choses, tant de souvenirs, tant de sagesse. S'il vous plaît, n'isolez pas les personnes âgées, ne précipitez pas la mort des personnes âgées. Caresser une personne âgée c’est la même espérance que caresser un enfant, car le début de la vie et la fin sont toujours un mystère, un mystère qu'il faut respecter, accompagner, soigner. Aimer.
Que Saint Joseph nous aide à vivre le mystère de la mort de la meilleure manière possible. Pour un chrétien, la bonne mort est une expérience de la miséricorde de Dieu, qui est proche de nous aussi dans ce dernier moment de notre vie. Également dans la prière de l'Ave Maria, nous demandons à la Vierge d'être près de nous "à l'heure de notre mort". C'est précisément pour cette raison que je voudrais terminer cette catéchèse en priant tous ensemble la Vierge, un Ave Maria pour les mourants, pour ceux qui passent par cette porte obscure, et pour tant de familles qui sont en train de vivre le deuil. Prions ensemble : Ave Maria...
Source : vatican.va
Signons la pétition pour Jean-Claude Seknagi ! A faire suivre largement.
Ilan SEKNAGI a lancé cette pétition adressée à Aux hopitaux, 03/2022
Bonjour à tous,
Je m’appelle Ilan Seknagi.
Cela fait 4 mois que je vis un enfer.
Mon père est rentré à l’hôpital pour un début d’alzaimer présumé. Il est âgé d’à peine 70 ans pourtant.
En rentrant dans son premier hôpital à Jean Verdier (93), il est en pleine forme. Le corps médical l’attache et lui donne un traitement psychiatrique non pas parce qu’il est fou mais car il ne supporte pas les hôpitaux.
Il commence à s’affaiblir, perdre conscience de plus en plus et contracter des infections.
Quelques jours après il est transféré à l’hôpital Rene Muret à Aulnay Sous bois. Il reprend des forces et commence peu à peu son sevrage médicamenteux.
Ma mère est présente à ses côtés tous les jours pour le nourrir, il est toujours en surpoids, qu’importe, il est heureux et reprend goût à la vie.
Deux semaines plus tard l’hôpital rentre en plan Covid, ma mère n’a plus le droit d’aller le voir. Il reste ainsi 10 jours sans manger et boire ou très peu.
Le corps médical annonce déjà qu’en cas de soucis mon père n’irait pas en réanimation car son dossier médical n’est pas bon (antécédent cancer estomac avc et prostate).
Quelques jours plus tard c’est le drame, mon père arrache sa sonde urinaire. Cela associé à une sous nutrition, il fait une septicémie. Contre toute attente il est admis en réanimation à l’hôpital de Montreuil. Il guérit rapidement alors que le conseil médical ne lui laissait aucun espoir.
A ce moment là il signe son arrêt de mort, les médecins statuent sur sa future non admission en réanimation en cas de rechute. Nous ne le savions pas, mais à ce moment là il vivait avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, une sorte de condamnation à mort.
Le service de réanimation l’envoie par la suite à Forcy dans un centre de rééducation. Il reprend des forces mais saigne régulièrement de la prostate.
Il reste à cet hôpital pendant 2 semaines.
J’arrive à décrocher un rdv avec un urologue pour simplement soigner sa prostate à l’hôpital Robert Ballanger.
Je réussis ainsi à convaincre cet urologue de le faire hospitaliser ici à Ballanger dans ce grand hôpital.
Il y reste quelques jours jusqu’en Janvier 2022 ou une nouvelle infection l’envahît. Une infection pulmonaire cette fois.
Nous sommes le 10 Janvier, par une nuit glaciale mon père est en train de perdre la vie. Les médecins décident de suivre la décision de Montreuil et de ne pas le réanimer. De mon côté et ayant anticipé cette décision je saisi la veille le juge des référés.
Sauf que le délai pour obtenir une audience est de 48h or nous ne sommes qu’à 24h de celle-ci.
Je supplie le service de réanimation de prendre mon père en attendant le verdict du juge, ils refusent, ne prennent même pas la peine de me recevoir, ils me parlent par l’intermédiaire d’un interphone, ils sont prêt à laisser mourrir notre père sous nos yeux!
Je m’adresse alors aux anesthésistes qui contre toute attente décident de sauver notre père en créant une réanimation dans leur propre service!
Incroyable dénouement, avaient-ils peur du procès où ont-ils fait preuve d’humanité devant nos supplications?
Cette réponse nous ne l’a connaîtrons malheureusement jamais.
Nous nous retrouvons donc face au juge des référés, qui est outré par le comportement de l’hôpital et obligé le corps médical à reprendre les soins. Les médecins prônent les mauvais antécédents médicaux de notre père qui a eu notamment un AVC. Le juge tourne cela en dérision en disant notamment qu’un ami à lui en avait fait un 20 ans plus tôt, que les médecins lui laissaient 2 mois à vivre et qu’à ce jour il était toujours là.
Pourquoi se baser sur les antécédents médicaux d’un patient alors qu’il est actuellement en rémission et que ses soucis de santé font parti du passé ? Devons-nous condamner à mort chaque patient ayant eu un cancer ou un AVC? Cela n’a pas de sens !
Notre père est donc sauvé et est admis en réanimation. S’en suis pendant 1 mois un harcèlement continue de l’équipe de réanimation avec des phrases du type : « vous savez votre père on n’a pas envie de le soigner, si on le fait c’est parce que le juge nous l’a demandé »
Devant ces propos inhumains et ce harcèlement quotidien il est de plus en plus difficile de soutenir notre père et notre mère alors que ce sont eux qui ont besoin d’aide! Durant cette triste période nous appréhendons à chaque instant de demander des nouvelles par peur de leur réflexion et de leur manque d’humanité. Impossible par ailleurs de prendre des nouvelles car selon la procédure seul le référent peut en avoir.
Sauf que nous sommes 4 (2 frères, 1 sœur et la maman) à visiter notre père à tour de rôle. Et les visites sont limites à 30 mn par personne et par jour.
Nous ne pouvons donc avoir des nouvelles que 2 fois par semaines au mieux. Rien de plus horrible que de ne pas avoir d’informations sur l’état de santé de son père.
On ressent un certain plaisir de vengeance de l’équipe médicale, qui n’a pas l’air d’avoir apprécié qu’on remette en question leur jugement, après tout les médecins sont censés être tout puissant. Je pensais que leur ego allait être mis de côté, en vain…
Plus le temps passe, plus l’étau se resserre, on sent qu’ils vont finir par se réunir une nouvelle fois et enfin réaliser leur désir en débranchant notre père.
Le verdict tombe, ce jour le 14 Février (triste Saint Valentin) où le chef de service me remet une enveloppe disant que le 15 ils ont une réunion de prévue pour statuer sur l’état de mon père et ce qu’ils feront de lui. Nous prenons nos dispositions et contactons notre avocat.
Le lendemain 15 Février et sans surprise les médecins décident une nouvelle fois d’arrêter de traiter notre père et nous disent qu’ils ont l’intention de le débrancher.
Notre père à ce jour n’a plus d’infections, des constantes vitales très bonnes mais des escarres et est dans le coma depuis 1 mois. Ses organes sont en très bon état et n’a pas de maladies incurables. Car ses perspectives de survies sont minces alors les médecins prennent la décision de lui ôter la vie et ce contrairement à la volonté de la famille et du patient , qui a exprimé pourtant son envie de vivre dans le cadre d’une vidéo authentifié par un huissier lors de sa première réanimation.
Et tout ça malgré l’ordonnance que le juge a rendu 1 mois plus tôt sommant les médecins de continuer de le traiter.
Pourquoi s’acharner autant à vouloir débrancher notre père, cela dépasse toute forme de rationalité.
En 2022 ce ne sont plus les familles qui décident mais les médecins qui enlèvent à toute famille l’espoir de croire en un miracle ou tout simplement en la vie, en la possibilité qu’elle a de reprendre ses enfants au moment où elle en a décidé.
Nous souhaitons ainsi partager avec vous notre profonde tristesse car ce qui nous arrive aujourd’hui peut vous arriver à vous demain. En effet, depuis la loi Leonetti, notre vie dépend de la décision d’hommes qui n’ont pourtant pas la science infuse et qui peuvent décider de vie ou de mort sur chaque être humain et ce de façon totalement arbitraire.
Merci de m’avoir lu, j’irai au bout de mon combat, au nom de mon père. Pour la vie de manière générale.
Pour signer, cliquer ici.
Source : change.org
par Le Figaro, 24/01/2022
Erwan Le Morhedec, avocat et auteur de « Fin de vie en République », explique pourquoi il est contre la légalisation de l'euthanasie.
A écouter ici.
Source : lefigaro.fr
par Pape François, audience générale, 02/03/2022
Chers frères et sœurs, bonjour !
Dans le récit biblique des généalogies des ancêtres, on est immédiatement frappé par leur énorme longévité : on parle de siècles ! Quand commence-t-elle ici, la vieillesse ? L’on se demande. Et quelle est la signification du fait que ces patriarches vivent si longtemps après avoir engendré leurs enfants ? Pères et fils vivent ensemble, pendant des siècles ! Cette cadence séculaire du temps, racontée dans un style rituel, donne au rapport entre longévité et généalogie une signification symbolique forte, très forte.
C'est comme si la transmission de la vie humaine, si nouvelle dans l'univers créé, exigeait une initiation lente et prolongée. Tout est nouveau, au début de l'histoire d'une créature qui est esprit et vie, conscience et liberté, sensibilité et responsabilité. La vie nouvelle - la vie humaine -, plongée dans la tension entre son origine "à l'image et à la ressemblance" de Dieu et la fragilité de sa condition mortelle, représente une nouveauté à découvrir. Elle nécessite un long temps d'initiation, où le soutien mutuel entre les générations est indispensable, afin de décrypter les expériences et d'affronter les énigmes de la vie. Pendant cette longue période, lentement se cultive aussi la qualité spirituelle de l'homme.
D'une certaine manière, chaque passage d’étape dans l'histoire humaine nous offre à nouveau ce sentiment : c'est comme si nous devions calmement recommencer à zéro avec nos questions sur le sens de la vie, lorsque le scénario de la condition humaine semble rempli de nouvelles expériences et d’interrogations inédites. Il est certain que l'accumulation de la mémoire culturelle augmente la familiarité nécessaire pour faire face à de passages nouveaux. Les temps de transmission sont réduits, mais les temps d'assimilation demandent toujours de la patience. L’excès de rapidité qui obsède désormais toutes les étapes de notre vie, rend toute expérience superficielle et moins « nourrissante ». Les jeunes sont les victimes inconscientes de cette division entre le temps de l'horloge, qui veut être brûlé, et le temps de la vie, qui nécessite un "levage" approprié. Une longue vie permet de faire l’expérience de ces temps longs, et les dommages de la précipitation.
La vieillesse impose certes des rythmes plus lents : mais ce ne sont pas seulement des temps d'inertie. La mesure de ces rythmes ouvre, en effet, pour tous, des espaces de sens de la vie inconnus de l'obsession de la vitesse. Perdre le contact avec les rythmes lents de la vieillesse ferme ces espaces pour tous. C'est dans ce contexte que j'ai voulu instituer la Journée des grands-parents le dernier dimanche de juillet. L'alliance entre les deux générations extrêmes de la vie - les enfants et les personnes âgées - aide également les deux autres - les jeunes et les adultes - à se lier les uns aux autres pour rendre l'existence de chacun plus riche en humanité. Le dialogue est nécessaire entre les générations : s'il n'y a pas de dialogue entre jeunes et vieux, entre adultes, s'il n'y a pas de dialogue, chaque génération reste isolée et ne peut pas transmettre le message. Pensez-y : un jeune qui n'est pas lié à ses racines, qui sont ses grands-parents, ne reçoit pas la force, comme l'arbre, la force des racines et grandit mal, grandit malade, grandit sans références. C'est pourquoi il est nécessaire rechercher, comme un besoin humain, le dialogue entre les générations. Et ce dialogue est important justement entre grands-parents et petits-enfants, qui sont les deux extrêmes.
Imaginons une ville dans laquelle la convivence des divers âges fasse partie intégrante de la conception globale de l’habitat. Pensons à la construction de relations affectueuses entre la vieillesse et la jeunesse qui rayonnent sur le style général des relations. Le chevauchement des générations deviendrait une source d'énergie pour un humanisme réellement visible et vivable. La ville moderne a tendance à être hostile aux personnes âgées (et ce n’est pas un hasard si elle l’est également aux enfants). Cette société habitée par l’esprit de rejet : elle rejette beaucoup d'enfants non désirés et elle rejette les vieux : elle les rejette, ils ne servent à rien, à la maison de retraite, la maison pour les vieux, là .... L’excès de vitesse nous met dans une centrifugeuse qui nous emporte comme des confettis. Nous perdons complètement la vue d’ensemble de la situation. Chacun s'accroche à son petit morceau, flottant sur les flux de la ville marchande, où les rythmes lents sont des pertes et la vitesse de l'argent. La vitesse excessive pulvérise la vie, elle ne la rend pas plus intense. Et la sagesse exige de perdre du temps. Quand tu rentres à la maison et que tu vois ton fils, ta fille, tu "perds du temps", mais dans cette conversation, qui est fondamentale pour la société, "perdre du temps" avec les enfants ; et quand tu rentres à la maison et qu'il y a le grand-père et la grand-mère qui peut-être ne raisonne pas bien ou, je ne sais pas, a perdu un peu la capacité de parler, et que tu es avec lui ou elle, tu " perds du temps ", mais cette manière de "perdre du temps" renforce la famille humaine. Il faut passer du temps, du temps qui n'est pas rétribué, avec les enfants et avec les personnes âgées, car ils nous donnent une autre capacité de voir la vie.
La pandémie dans laquelle nous sommes encore contraints de vivre a imposé - très douloureusement, malheureusement - un coup d'arrêt au culte obtus de la vitesse. Et dans cette période, les grands-parents ont fait office de barrière à la "déshydratation" affective des plus jeunes. L'alliance visible des générations, qui harmonise les temps et les rythmes, nous redonne l'espoir de ne pas vivre en vain. Et elle redonne à chacun de nous l'amour de sa vie vulnérable, barrant la route à l'obsession de la vitesse, qui tout simplement la consume. Le mot clé ici est - à chacun d'entre vous, je demande : sais-tu perdre du temps, ou es-tu toujours pressé par la vitesse ? "Non, je suis pressé, je ne peux pas..." ? Sais-tu perdre du temps avec les grands-parents, avec les personnes âgées ? Sais-tu perdre du temps jouant avec tes enfants, avec les enfants ? C'est la pierre de touche. Pensez-y un peu. Et cela redonne à chacun l'amour pour notre vie vulnérable, sauf - comme je l'ai dit - la voie de l'obsession de la vitesse, qui tout simplement la consume. Les rythmes de la vieillesse sont une ressource indispensable pour saisir le sens d'une vie marquée par le temps. Les personnes âgées ont leurs propres rythmes, mais ce sont des rythmes qui nous aident. Grâce à cette médiation, la destination de la vie à la rencontre avec Dieu devient plus crédible : un dessein qui est caché dans la création de l'être humain "à son image et à sa ressemblance" et qui est scellé dans le Fils de Dieu fait homme.
Aujourd'hui, la longévité de la vie humaine est plus grande. Cela nous donne l'occasion d'accroître l'alliance entre toutes les étapes de la vie. Beaucoup de longévité, mais nous devons faire plus d'alliance. Et même que l’alliance nous aide à grandir et aussi avec le sens de la vie dans sa totalité. Le sens de la vie n'est pas seulement à l'âge adulte, on pense de 25 à 60 ans : non. Le sens de la vie est entier, de la naissance à la mort, et tu devrais être capable d'interagir avec tout le monde, voire d'avoir des liens affectifs avec tout le monde, ainsi ta maturité sera plus riche, plus forte. Et aussi nous est offerte cette signification de la vie, qui est tout. Que l'Esprit nous donne l'intelligence et la force de cette réforme : une réforme est urgente. L'arrogance du temps de l'horloge doit être convertie en la beauté des rythmes de la vie. C'est la réforme que nous devons faire dans nos cœurs, dans la famille et dans la société. Je répète : réformer quoi ? Que l'arrogance du temps de l'horloge soit convertie en la beauté des rythmes de la vie. Convertir l'arrogance du temps, qui nous presse toujours, aux vrais rythmes de la vie. L'alliance des générations est indispensable. Dans une société où les vieux ne parlent pas aux jeunes, les jeunes ne parlent pas avec les vieux, les adultes ne parlent ni aux vieux ni aux jeunes, c'est une société stérile, sans avenir, une société qui ne regarde pas vers l'horizon mais qui se regarde elle-même. Et devient isolée. Que Dieu nous aide à trouver la bonne musique pour cette harmonisation des différents âges : les jeunes, les vieux, les adultes, tous ensemble : une belle symphonie de dialogue.
Je salue cordialement les personnes de langue française présentes aujourd’hui, en particulier les équipes des journaux L’Invisible et Découvrir Dieu. Ce matin, nous entrons dans le temps béni du Carême. Notre prière et notre jeûne d’aujourd’hui seront une supplication pour la paix en Ukraine, en n’oubliant pas que toute paix dans le monde commence par notre conversion personnelle, à la suite du Christ.
Que Dieu vous bénisse !
Source : vatican.va
par Samuel Pruvot , Cyriac Zeller et Robin Nitot, 09/03/2022, extraits
Quelle est votre position personnelle concernant l’euthanasie et le suicide assisté ?
L’euthanasie et la mort sont des sujets douloureux que l’on ne peut traiter sans gravité. J’ai moi-même perdu mes deux parents à qui j’étais profondément attaché. Leur fin de vie a été éprouvante et m’a durablement marqué.
Je crois qu’il faut sortir de ce que j’appellerai le piège du : « souffrir ou mourir ». La dignité des patients ne se négocie pas, elle ne dépend pas de leur autonomie ou de leur état de conscience. Sinon la porte est ouverte à toutes les dérives.
Le degré d’humanité d’une société se mesure à l’attention portée à ses anciens, aux mourants et aux plus vulnérables. Je ne souhaite pas légaliser l’euthanasie et je veux tout mettre en œuvre pour soulager la douleur. Comme le disait Paul Valéry, « soigner, donner des soins, c’est aussi une politique. Cela peut être fait avec une rigueur dont la douceur est l’enveloppe essentielle ».
Quelle est votre position sur les soins palliatifs ?
Ni euthanasie, ni acharnement thérapeutique mais développement d’une troisième voie : un grand plan de développement des soins palliatifs pour permettre une fin de vie paisible et humaine tel est mon projet.
La réponse de Damien Le Guay à Eric Zemmour
« Sortir du « souffrir ou mourir » est une bonne manière de refuser le chantage du parti euthanasique. L’alternative n’est pas là quoi qu’en disent les promoteurs d’une supposée « dignité » par le choix de sa propre mort ! Derrière cette fausse dignité, Eric Zemmour met en avant une « dignité non négociable » du patient. Dignité de valeur et non liée aux circonstances. Et il insiste, à juste titre, sur tout ce qui pourrait être fait pour soulager la souffrance ! Tout est là. La soulager, l’accompagner, lui donner un horizon.
Eric Zemmour souhaite mettre en place un « grand plan » pour les soins palliatifs. Et même s’il ne le chiffre pas (ce qu’il devrait faire), il n’en indique pas moins une ambition forte. Espérons que cette ambition ne soit pas seulement défensive, pour lutter contre l’euthanasie, mais qu’elle puisse être mieux argumentée et détaillée.»
Source : famillechretienne.fr
par Gènéthique, 26/03/2021 (extrait, souligné par nos soins)
Le 8 avril, les députés débattront de la proposition de loi « donnant droit à une fin de vie libre et choisie » déposée par Olivier Falorni. Malgré le rejet d’un texte similaire au Sénat mi-mars, le militantisme euthanasique avance. En prévision des débats, Olivier Falorni a mené durant trois jours des auditions d’intervenants de tous bords. Gènéthique reproduit ici les contributions de la délégation de la Fondation Jérôme Lejeune, entendue le 24 mars.
Contribution de Lucie Pacherie, juriste à la fondation Jérôme Lejeune
« On meurt mal en France », « la loi est mal connue », « la loi est mal appliquée », voilà les raisons invoquées depuis 15 ans et encore aujourd’hui pour justifier les légalisations successives sur la fin de vie.
Ce constat du mal mourir avait donné lieu à la loi Leonetti de 2005, qui avait trouvé des réponses en intégrant le refus de « l’obstination déraisonnable », la théorie du double effet, ou encore une meilleure articulation entre la volonté du patient et le devoir du médecin « de tout mettre en œuvre pour prodiguer les soins indispensables », principes prévus par les articles L1110-5 et L1111-4 du code de la santé publique d’alors. Mais cette loi donnait en même temps une autre orientation en rendant possible « le refus ou l’interruption de tout traitement ». Fallait-il encore savoir ce qu’incluait le terme traitement. L’exposé des motifs de cette loi en donnait déjà une définition : « en autorisant le malade conscient à refuser tout traitement, le dispositif viserait implicitement le droit au refus à l’alimentation artificielle ». L’affaire Vincent Lambert a d’ailleurs confirmé l’esprit de la loi de 2005. Le Conseil d’Etat, dans sa décision du 24 juin 2014 a considéré que « l’alimentation et l’hydratation artificielles […] qui tendent à assurer de façon artificielle le maintien des fonctions vitales du patient, constituent un traitement au sens de cette même loi ».
Les juridictions administratives ont donc validé la légalité de la privation d’alimentation et d’hydratation artificielles de Vincent Lambert, en situation de handicap, de grand handicap, dit état « pauci relationnel ». Il faut préciser que cet état touche plus de 1 500 personnes qui vivent aujourd’hui avec ce grand handicap et qui reçoivent les soins adaptés. La loi Leonetti de 2005 prévue selon son intitulé pour les malades et les personnes en fin de vie a donc été étendue sans concertation ni débat national aux personnes handicapées ni malades, ni en fin de vie.
Et puis dès 2015 le débat sur la fin de vie s’est ré-ouvert arguant que la loi de 2005 était mal connue et mal appliquée. Loin de trouver des solutions à la méconnaissance de la théorie du double effet par exemple, la loi Claeys-Leonetti est en réalité allée plus loin. Elle a fait un pas de plus dans l’acceptation de provoquer la mort, en prévoyant un droit à la sédation profonde et continue associée à la suspension de la nutrition et de l’hydratation artificielles. La loi de 2016 n’a pas été écrite ex nihilo. Elle s’est appuyée sur le principe d’arrêt de l’alimentation artificielle posé par la loi de 2005. Elle est aussi venue expliciter la jurisprudence Vincent Lambert, et déployer dans le contexte médical, une procédure d’endormissement définitif par voie de sédation couplé à l’arrêt de nutrition et d’alimentation artificielles, qui fait mourir en quelques jours. Elle a aussi rendu contraignante les directives anticipées, qui n’avaient qu’un caractère indicatif en 2005, déséquilibrant ainsi la relation patient-médecin, et reléguant l’art médical à une prestation de service.
Votre proposition de loi est encore plus explicite, en ce qu’elle propose sans détour une assistance médicale à mourir. Elle propose donc une exception médicale à l’interdiction de provoquer la mort d’autrui. Contrairement à Mme de la Gontrie vous ne présentez pas votre proposition de loi comme une réponse au fait que « la loi est mal connue et mal appliquée ». Il n’en demeure pas moins que vous proposez un détournement de l’article 38 du code de déontologie médicale qui interdit au médecin de « provoquer délibérément la mort », vous proposez un contournement des articles 16 et 16-3 du code civil qui prohibent « l’atteinte à l’intégrité du corps humain » et enfin vous proposez une exception à l’article 221-1 et suivants du code pénal qui incriminent de façon absolue l’homicide volontaire.
Vous aurez compris que nous avons une lecture critique des lois Leonetti et Claeys Leonetti en ce qu’elles ont institué des dérives euthanasiques, une sorte d’anti-chambre inéluctable à l’assistance médicalisée à mourir. Nous abordons avec d’autant plus de réserves votre proposition de loi qui nous semble contraire aux principes fondateurs de notre droit français, garants du respect des personnes dans tous leurs états, y compris les plus vulnérables. Ils sont le gage de la solidarité et de la fraternité.
Source : genethique.org
L'Organisation Mondiale de la Santé lance une grande campagne de lutte contre l'âgisme.
Cette campagne s'inscrit dans la décennie de "Décennie pour le vieillissement en bonne santé" des Nations Unies (2021-2030).
Le site Veillez ! est heureux de s'associer à cette campagne qui promeut l'un de ses thermes favoris : la non discrimination envers les personnes âgées et, de façon plus générale, la lutte contre toute discrimination liée à l'âge.
Durant cette année, votre site Veillez ! vous proposera divers articles en lien avec cette campagne que vous pourrez retrouver sous l'onglet : "Stop âgisme".
D'ores et déjà, chacun est invité à organiser des événements en lien avec cette thématique dans son cadre professionnel, associatif, familial etc.
L'âgisme est un fléau qui frappe plus durement celles et ceux qui sont déjà fragilisés : malades, pauvres, isolés etc.
"L'âgisme est partout. Il existe dans nos institutions, nos relations et nous-mêmes. C'est tellement insidieuse et socialement acceptable qu'elle reste souvent sans contestation. Mais notre âge ne nous définit pas, tout comme notre sexe, notre race et notre capacité ne nous définissent pas.
Les effets négatifs de l'âgisme sur la santé et le bien-être sont observés partout dans le monde. Mais la bonne nouvelle est que nous pouvons faire quelque chose pour lutter contre l'âgisme. Le rapport que nous lançons aujourd'hui décrit des stratégies à la fois réalisables et abordables. Nous appelons tous les pays à investir dans des stratégies fondées sur des preuves et à améliorer nos données pour en savoir plus sur la prévention et la réduction de l'âge.
Si la pandémie de COVID-19 nous a appris quelque chose, c'est que la vie et la santé sont précieuses et que les gens de tous les âges ont de la valeur."
Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS.
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Pour les 40 ans de sa mort, je vous propose cette vidéo :
par Gènéthique, 26/01/2021
Des experts des droits de l’homme des Nations unies[1]
ont exprimé leur « inquiétude » face à une augmentation des législations autorisant le recours au suicide assisté en raison d’un handicap ou de « conditions invalidantes, y compris dans la vieillesse ». Des dispositions qui « violent directement l’article 10 de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, qui exige des États qu’ils veillent à ce que les personnes handicapées puissent effectivement jouir de leur droit inhérent à la vie, à égalité avec les autres ». « Le handicap ne devrait jamais être un motif ou une justification pour mettre fin à la vie de quelqu’un, directement ou indirectement », rappellent les experts.
S’il s’agissait de toute autre « minorité protégée », comme une « minorité raciale » ou encore « sexuelle », personne n’accepterait une telle situation estiment-ils, dénonçant de plus le fait que les personnes handicapées ne soient pas suffisamment impliquées dans l’élaboration de ces législations. « Le handicap n’est ni une charge ni un manque, soulignent les experts. C’est un aspect universel de la condition humaine. »
Pour les experts des Nations unies, les personnes handicapées, les personnes âgées, et a fortiori les personnes âgées handicapées, peuvent se sentir poussées « subtilement » à mettre fin à leur vie prématurément, en raison d’« obstacles comportementaux » ainsi que « du manque de services et de soutien adaptés ». « La proportion de personnes handicapées vivant dans la pauvreté est sensiblement plus élevée que celle des personnes non handicapées. Dans certains pays, elle est le double », rappellent-ils. « En aucun cas, la loi ne devrait assurer que la décision de mettre fin à sa vie avec le soutien de l’État peut être bien fondée pour une personne handicapée qui n’est pas mourante. »
[1] Gerard Quinn, Special Rapporteur on the rights of persons with disabilities ; Olivier De Schutter, Special Rapporteur on extreme poverty and human rights ; Claudia Mahler, Independent Expert on the enjoyment of all human rights by older persons
Source : genethique.org
par Claude Villeneuve, 13/01/2021
On entend souvent dire que la distanciation physique, le confinement et le couvre-feu, c’est beaucoup s’imposer à soi-même et à l’économie pour sauver des personnes déjà âgées ou atteintes de comorbidités, supposées mourir bientôt de toute façon.
On répond généralement que c’est le système de santé qui doit être protégé. Que ces gens, même âgés et malades, vont nécessiter des soins prodigués par du personnel déjà surchargé et épuisé.
Cela est vrai, mais personnellement, je n’ai même plus envie de me rendre à cet argument-là. Je trouve qu’on n’a pas assez dit et redit que les aînés valent la peine d’être sauvés, point barre.
Une vie riche
Le mot comorbidité est lourd en lui-même. Quand on l’entend, on s’imagine une personne avec des tubes dans le nez, les jambes enflées comme des jambons, le corps blême couvert de grosses veines bleues.
Or, ce n’est pas ça, une comorbidité. Une personne âgée de 75 ans peut très bien faire de l’hypertension ou du diabète tout en menant une existence active et productive. Elle peut pratiquer l’activité physique, avoir une vie sociale et familiale riche, être impliquée dans sa communauté. Il y a même des gens qui occupent encore des emplois à cet âge-là, même s’ils accumulent eux aussi les petits bobos qui viennent avec le fait de vieillir.
Cela dit, présenter un facteur de risque par rapport à la COVID-19, ça ne fait pas de toi un grand malade ou un invalide.
Mon grand-père est mort subitement à 83 ans. Il faisait de l’insuffisance cardiaque depuis plusieurs années. Ça ne l’avait pas empêché de débarquer sans avertir chez ma mère, la veille, pour faire des travaux sur son terrain.
Ma grand-mère est décédée à 96 ans. À la fin, elle n’était plus toute là, mais cinq ou six années auparavant, elle nous faisait encore à dîner dans sa maison et elle préparait ses pâtés à la viande pour le temps des Fêtes en ricanant. Jusqu’à la fin, elle nous a raconté notre histoire. Pourtant, ça faisait plus de 20 ans qu’elle avait un diagnostic de diabète.
Si un virus sournois, mais contrôlable, était venu chercher mes grands-parents à 70 ans, on ne se serait certainement pas dit que c’était correct, puisqu’ils étaient dus pour mourir de toute façon.
Constat de société
Selon l’INSPQ, 40 % de la population québécoise vit avec une maladie chronique. Ce taux grimpe à 70 % après 65 ans. Cette situation s’explique beaucoup par les habitudes de vie, c’est vrai, mais aussi par des facteurs congénitaux, environnementaux et sociaux.
À un moment donné, il va falloir poser des constats lucides sur notre société. On ne peut pas simplement dire qu’il suffit d’enfermer les personnes vulnérables pour les protéger, puis jeter la clé. En incluant leurs proches, le personnel qui les soigne et les membres de leur propre famille, c’est bien au-delà de la moitié de la société qu’il faudrait mettre en quarantaine complète pour qu’une minorité puisse vaquer à ses occupations.
À la fin, la vie de nos personnes âgées vaut la peine d’être protégée elle aussi. Faire ce choix-là, ce n’est pas un signe de faiblesse d’une société trop douillette. C’est un signe de décence d’un peuple reconnaissant envers ses aînés.
Source : journaldequebec.com
journaldequebec.com
Les aînés valent la peine d’être sauvés
Claude Villeneuve
3-4 minutes
On entend souvent dire que la distanciation physique, le confinement et le couvre-feu, c’est beaucoup s’imposer à soi-même et à l’économie pour sauver des personnes déjà âgées ou atteintes de comorbidités, supposées mourir bientôt de toute façon.
On répond généralement que c’est le système de santé qui doit être protégé. Que ces gens, même âgés et malades, vont nécessiter des soins prodigués par du personnel déjà surchargé et épuisé.
Cela est vrai, mais personnellement, je n’ai même plus envie de me rendre à cet argument-là. Je trouve qu’on n’a pas assez dit et redit que les aînés valent la peine d’être sauvés, point barre.
Une vie riche
Le mot comorbidité est lourd en lui-même. Quand on l’entend, on s’imagine une personne avec des tubes dans le nez, les jambes enflées comme des jambons, le corps blême couvert de grosses veines bleues.
Or, ce n’est pas ça, une comorbidité. Une personne âgée de 75 ans peut très bien faire de l’hypertension ou du diabète tout en menant une existence active et productive. Elle peut pratiquer l’activité physique, avoir une vie sociale et familiale riche, être impliquée dans sa communauté. Il y a même des gens qui occupent encore des emplois à cet âge-là, même s’ils accumulent eux aussi les petits bobos qui viennent avec le fait de vieillir.
Cela dit, présenter un facteur de risque par rapport à la COVID-19, ça ne fait pas de toi un grand malade ou un invalide.
Mon grand-père est mort subitement à 83 ans. Il faisait de l’insuffisance cardiaque depuis plusieurs années. Ça ne l’avait pas empêché de débarquer sans avertir chez ma mère, la veille, pour faire des travaux sur son terrain.
Ma grand-mère est décédée à 96 ans. À la fin, elle n’était plus toute là, mais cinq ou six années auparavant, elle nous faisait encore à dîner dans sa maison et elle préparait ses pâtés à la viande pour le temps des Fêtes en ricanant. Jusqu’à la fin, elle nous a raconté notre histoire. Pourtant, ça faisait plus de 20 ans qu’elle avait un diagnostic de diabète.
Si un virus sournois, mais contrôlable, était venu chercher mes grands-parents à 70 ans, on ne se serait certainement pas dit que c’était correct, puisqu’ils étaient dus pour mourir de toute façon.
Constat de société
Selon l’INSPQ, 40 % de la population québécoise vit avec une maladie chronique. Ce taux grimpe à 70 % après 65 ans. Cette situation s’explique beaucoup par les habitudes de vie, c’est vrai, mais aussi par des facteurs congénitaux, environnementaux et sociaux.
À un moment donné, il va falloir poser des constats lucides sur notre société. On ne peut pas simplement dire qu’il suffit d’enfermer les personnes vulnérables pour les protéger, puis jeter la clé. En incluant leurs proches, le personnel qui les soigne et les membres de leur propre famille, c’est bien au-delà de la moitié de la société qu’il faudrait mettre en quarantaine complète pour qu’une minorité puisse vaquer à ses occupations.
À la fin, la vie de nos personnes âgées vaut la peine d’être protégée elle aussi. Faire ce choix-là, ce n’est pas un signe de faiblesse d’une société trop douillette. C’est un signe de décence d’un peuple reconnaissant envers ses aînés.
17/03/2020
En pleine pandémie du Coronavirus Covid-19, qui voit le confinement de plus en plus de nations, le pape François a prié pour les personnes âgées souffrant de la solitude et de la peur, lors de la messe matinale qu’il célébrait en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, ce 17 mars 2020.
Introduisant la célébration retransmise en direct streaming, le pape a invité : « Je voudrais qu’aujourd’hui nous priions pour les personnes âgées qui souffrent particulièrement de cette période, avec une très grande solitude intérieure et parfois beaucoup de peurs. »
« Prions le Seigneur, a-t-il ajouté, afin qu’il soit proche de nos grands-pères, de nos grands-mères, de toutes les personnes âgées et qu’il leur donne la force. Ils nous ont donné la sagesse, la vie, l’histoire. Nous aussi soyons proches d’eux par la prière. »
Source : zenit.org
par Grégor Puppinck, 08/12/2019
Quatre mois après la mort de Vincent Lambert, le docteur Sanchez et la France doivent encore répondre de leurs actes devant la justice et le Comité des droits des personnes handicapées de l'Onu. L'enjeu est de taille, car, au-delà des questions de procédure, c'est la loi française qui est jugée, en ce qu'elle permet l'euthanasie déguisée des personnes handicapées.
Deux procédures initiées avant la mort de Vincent Lambert sont encore en cours. L'une contre le Dr Sanchez, devant le tribunal correctionnel de Reims ; l'autre contre la France, auprès du Comité des droits des personnes handicapées de l'Onu. Ces procédures méritent d'être menées à leur terme, car, depuis la mort de Vincent Lambert, les témoignages d'euthanasies forcées affluent et aussi parce que les questions les plus importantes restent en suspens.
La loi Leonetti a été votée avec l'idée qu'elle ne s'appliquerait qu'aux cas désespérés, où l'alimentation et l'hydratation du patient en fin de vie ne font qu'empirer sa situation. Or, ce texte a été appliqué au-delà, à un patient qui n'était pas en fin de vie et qui ne souffrait pas d'être alimenté. Il a été mis en œuvre dans un but euthanasique ; et les instances françaises l'ont accepté.
À ce jour, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) ne s'est pas prononcée sur ce point. Elle s'est contentée de détourner le regard au motif qu'il n'y aurait pas de consensus sur cette question en Europe. Elle tolère ainsi une pratique qualifiée d'homicide volontaire par certains États membres… Étonnamment, la CEDH a omis de mentionner le texte international de référence : la Convention relative aux droits des personnes handicapées, qui interdit pourtant aux États « tout refus discriminatoire de fournir des soins ou services médicaux ou des aliments ou des liquides en raison d'un handicap ». Bien que la France ait ratifié ce texte, aucun juge ne l'a appliqué à ce jour. C'est pourquoi les parents Lambert ont saisi le Comité pour les droits des personnes handicapées, afin qu'il constate que la France a manqué à son obligation et qu'il confirme, comme précédemment, que « le droit à la vie est absolu et que la prise de décisions substitutive quant à l'arrêt ou la suspension d'un traitement essentiel au maintien de la vie n'est pas compatible avec ce droit » (2011).
L'ONU interdit la maltraitance et les traitements inhumains ou dégradants.
Il faut le dire, les conditions de la mort de Vincent Lambert ont été particulièrement pénibles. Selon l'avocat des parents, il a passé « neuf jours à suffoquer, à râler, à gémir, tout en ouvrant les yeux. Il est mort seul, comme on n'accepterait pas que meure un chien » . Cette agonie était prévisible, car c'est ainsi que l'on meurt de soif. Elle fut déjà dénoncée, en 2015, devant la CEDH, qui est si prompte, habituellement, à condamner de tels traitements inhumains. Mais, ici encore, cette Cour détourna le regard et s'abstint de tout jugement. Elle déclara, de façon scandaleuse, que les parents ne pouvaient pas invoquer au bénéfice de leur fils l'interdiction des traitements inhumains et dégradants. Circulez, il n'y a rien à voir…
Maintenant, c'est devant le tribunal correctionnel et le Comité des nations unies que le Dr Sanchez et le gouvernement devront répondre de cette mort indigne. Car, sur ce point comme sur d'autres, le texte de la Convention de l'Onu prohibe l'action des autorités françaises. Il interdit la maltraitance et les traitements inhumains ou dégradants et fait obligation aux États de fournir « aux personnes handicapées les services de santé dont celles-ci ont besoin en raison spécifiquement de leur handicap » . Or, Vincent Lambert était privé, depuis 2015, des soins ordinaires dont bénéficient pourtant toutes les personnes dans son état, tels que la kinésithérapie.
Ces instances devraient aussi se prononcer sur l'enfermement “sous clé” de ce patient dans une unité de soins palliatifs inadaptée à son état, ainsi que sur le refus de le transférer dans un établissement spécialisé où il aurait été traité dignement.
Le Comité de l'Onu a demandé à la France, à trois reprises, de ne pas laisser mourir Vincent Lambert. En vain. Le gouvernement prétendait ne pas avoir l'obligation de respecter ces demandes. La Cour de cassation a réussi le tour de force de casser l'arrêt de la cour d'appel de Paris, qui les déclarait obligatoires, tout en évitant de se prononcer sur leur portée juridique ! Quant à la CEDH, elle botta en touche, une fois encore, au plus vite. C'est ainsi que M. Lambert put être sédaté jusqu'à ce que mort s'ensuive, en violation de la demande de l'Onu. Sur ce point, il ne fait guère de doute que la France sera condamnée par l'Onu. Dans l'immédiat, c'est au tribunal correctionnel de se prononcer. Comme l'a reconnu le procureur de la République, à l'audience du 26 novembre, si les mesures provisoires sont obligatoires, alors le Dr Sanchez a effectivement commis un délit.
Bien sûr, le gouvernement invoque, tant qu'il peut, des arguments de procédure pour échapper au jugement de l'Onu, car l'enjeu de l'affaire est de taille. Il doit non seulement répondre des mauvais traitements et de la mort infligés à Vincent Lambert, mais c'est aussi la loi française qui sera jugée, en ce qu'elle permet l'euthanasie déguisée des personnes handicapées.
Source : valeursactuelles.com
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