Communion de prière pour la Vie : "Jésus, Marie, protégez la vie " ! (ou toute autre prière à Dieu)
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"On meurt mal en France", voilà le nouveau leitmotiv. A mon avis, c'est surtout vrai de la loi Leonetti-Claeys. Toujours à mon avis, la meilleure solution serait d'améliorer les conditions de vie jusqu'à la mort naturelle. Avec une priorité forte pour les personnes handicapées, ou âgées, ou dépendantes. Leurs conditions de vie doivent être améliorées.
Certes, la solution n'est pas la loi Leonetti-Claeys dont Mr Leonetti même a affirmé que la mort affreuse avec les neuf jours de terrible agonie de Vincent Lambert entre dans sa Loi.
Il y a maintenant d'autres propositions de loi. Le 3 mars prochain, c'est une proposition de loi "visant à établir le droit à mourir dans la dignité" qui sera étudiée par le Sénat. D'autres suivront.
"Cette offensive idéologique occulte les vrais enjeux de la fin de vie : la crise sanitaire a révélé l’attachement des Français à la solidarité avec les personnes fragiles. L’épidémie de Covid19 a été un révélateur des insuffisances de la politique d’accompagnement du vieillissement et de la fin de vie et une invitation à les repenser. Aujourd’hui, la priorité est de faire aboutir le projet de loi Grand âge et autonomie, sans cesse repoussé depuis 2019, et de mettre très rapidement en œuvre un nouveau plan ambitieux de développement des soins palliatifs, en panne depuis trois ans."1
La Loi actuelle dite Leonetti-Claeys est déjà une véritable catastrophe et n'a rien d'une "mort douce". Alors, au lieu de vouloir légiférer à tout prix dans un domaine si sensible que la vie et la mort, pourquoi ne pas plutôt remettre en avant le trésor inouïe que sont nos vieux, nos malades ? Voilà ce qui redonnerait goût à la vie à tous ceux qui déjà se sentent blessés et menacés par ces lois inhumaines.
Pierre Menhir
1 Alliance Vita, Euthanasie : offensive au Sénat
par Gènéthique, 19/02/2021
Au Portugal, le président a saisi jeudi la Cour constitutionnelle à propos de la loi dépénalisant l’euthanasie.
Voté par le Parlement fin janvier, le texte « emploie des concepts excessivement indéterminés » qui pourraient créer une « situation d’incertitude juridique » estime le président Marcelo Rebelo de Sousa.
La Cour constitutionnelle dispose de 25 jours pour vérifier que le texte est conforme à la loi fondamentale. Le cas échéant, le président pourra y mettre son veto, qui pourrait lui-même être annulé par un deuxième vote des députés. Si le texte n’est pas jugé conforme par la Cour, il sera renvoyé au Parlement pour reformulation.
Source : genethique.org
Pour les 40 ans de sa mort, je vous propose cette vidéo :
par P. Alexandre Awi Mello, 11/02/2021
La Journée mondiale instituée récemment par le pape dédiée aux grands-parents et aux personnes âgées
Ressource précieuse du peuple de Dieu
L’institution de la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, dont la célébration aura lieu au cœur de l’Année de la Famille Amoris laetitia, est un acte cohérent avec le magistère précédent du pape François et avec son ecclésiologie populaire et synodale. C’est ce que montre le choix de l’annoncer à proximité de la fête de la Présentation de Jésus au Temple, quand Siméon et Anne, éclairés par l’Esprit-Saint, reconnaissant et accueillent en Jésus le Messie. Les deux vieillards font partie de ces anawim qui peuplent les premiers chapitres de l’Évangile de Luc et forment le « peuple humble et pauvre » qui, selon le prophète Sophonie, « prendra pour abri le nom du Seigneur » (So 3, 12). Comme les bergers qui se serrent autour de la grotte de Bethléem, les personnes des périphéries dans la société de l’époque, mais centrales dans le dessein de Dieu au point que c’est justement à elles qu’il se manifeste.
Après l’Angelus du dimanche 31 janvier, soulignant que les grands-parents et les personnes âgées gardent « les racines des peuples », le Saint-Père a donné une clé pour comprendre plus profondément cette nouvelle initiative de son pontificat. En tant que porteurs et transmetteurs de la sagesse, de la culture et de l’expérience religieuse du peuple, les personnes âgées nous aident à vivre « l’intense expérience d’être un peuple, l’expérience d’appartenir à un peuple » (Evangelii gaudium, 270). En effet, dans une interview accordée à Antonio Spadaro, accompagnant le livre Nei tuoi occhi è la mia parola (2016), le pape François explique que « l’histoire est construite par ce processus de générations qui se succèdent au sein d’un peuple », un processus qui se fait « avec un engagement en vue d’un objectif ou d’un projet commun ». A partir de cette catégorie historique et mythique de « peuple », caractéristique de la teología del pueblo (la théologie du peuple, ndr), on comprend mieux le rôle des personnes âgées dans la société comme à l’intérieur du saint peuple fidèle de Dieu.
Dans la continuité d’Evangelii nuntiandi et des assemblées de l’épiscopat latino-américain, François approfondit l’ecclésiologie conciliaire du peuple de Dieu et contribue à le décrire à partir des visages et des expériences des hommes et des femmes. Les grands-parents et les personnes âgées (des mots en grande partie identiques dans le lexique de François) en font pleinement partie et sont souvent ceux qui transmettent la « piété populaire », expression d’ « un sens aigu des attributs profonds de Dieu » (EN, 48) et « manifestation d’une vie théologale animée par l’action de l’Esprit-Saint » (EG 125). Le pape croit en la force activement évangélisatrice de la piété populaire mais il la considère comme un patrimoine auquel on puise trop peu. C’est pourquoi il insiste sur la valeur de la prière des personnes âgées et sur leur tâche dans la transmission de la foi. Il identifie donc leur mission spécifique au sein des communautés ecclésiales et, d’une certaine façon, il distingue pour elles un espace défini.
Reconnaître la valeur ecclésiale de la foi vécue par les gens simples est l’un des traits de ce pontificat destinés à modeler l’avenir de l’Église. La Journée mondiale des pauvres et celle des grands-parents et des personnes âgées sont profondément en harmonie, car elles manifestent que les pauvres et les personnes âgées ne sont pas des « clients » de l’Église, mais une partie importante du laïcat catholique. C’est comme si le Saint-Père nous aidait à regarder des champs déjà dorés dont nous ne nous étions pas aperçus : un peuple nombreux qui accompagne la vie de nos communautés en les soutenant et que nous avons jusqu’à maintenant trop souvent ignoré. En regardant le peuple de Dieu, enrichi par la présence des pauvres et des personnes âgées, on le découvre plus vaste et composite et on s’ouvre à une vision moins pessimiste ou lointaine de la vie de l’Église. Dans cette perspective, on comprend mieux l’irritation du pape François lorsqu’il fait allusion à ce qui s’est produit pendant ces mois de pandémie, en particulier dans les résidences pour personnes âgées : « Elles ne devaient pas mourir ainsi ! », comme si elles ne faisaient pas partie du saint peuple fidèle de Dieu.
En ajoutant aux deux journées déjà mentionnées celle de la Parole de Dieu, on comprend que l’ecclésiologie du peuple de Dieu et la redécouverte de la Bible sont liées dans un projet qui plonge ses racines dans Vatican II.
Il est significatif, en outre, que le pape François parle des grands-mères dans la lettre qu’il a adressée au cardinal Ouellet à propos de la mission des laïcs (19 mars 2016). Cette mention confirme l’intuition selon laquelle les personnes âgées, même si elles sont privées de formation spécifique, mais enracinées dans l’Évangile, sont une portion importante du laïcat catholique. Véritables « protagonistes de l’histoire », nos ancêtres nous offrent des racines, nous empêchent de nous déraciner, surtout, mais pas uniquement, dans le cadre familial : « Ils ont été la mémoire vive de Jésus-Christ à l’intérieur de nos maisons. C’est dans le silence de la vie familiale que la majeure partie d’entre nous ont appris à prier, à aimer, à vivre leur foi ». Dans le texte, le pape parle de la nécessité de garder deux mémoires, celle de la foi et celle des ancêtres. Ces paroles reviennent souvent quand le pontife parle des personnes âgées et doivent se comprendre dans le même contexte. Le 27 janvier, à l’occasion de la Journée de la Mémoire, François a lancé un appel, disant que « se souvenir est l’expression d’une humanité. Se souvenir est un signe de civilisation. Se souvenir est la condition d’un avenir meilleur de paix et de fraternité » (audience générale).
La mémoire et les rêves sont le contenu du dialogue entre les générations, dont parle souvent le Saint-Père et les paroles qui viennent d’être citées sont une des déclinaisons possibles de ce souhait. Garder les racines des peuples est un chemin nécessaire pour comprendre quels ont été les rêves (de paix, de réconciliation, de liberté et de démocratie, de respect des droits de l’homme…) qui ont animé la génération de ceux qui ont vécu les tragiques années de la seconde guerre mondiale et qui ont été témoins de la Shoah ; et également pour essayer de les décliner au futur, imaginant une palingénésie analogue après la pandémie. Ainsi, ce seront les rêves des personnes âgées que les nouvelles générations poursuivront comme prophétie.
Les personnes âgées sont nos compagnons dans la foi et les gardiens de l’avenir. L’institution de la Journée qui leur est dédiée, qui devra être célébrée de manière extraordinaire une fois par an, invite à reconnaître la place privilégiée qui leur revient au sein du peuple, de nos familles et de la vie ordinaire de nos communautés, et à nourrir des sentiments d’estime et de gratitude à leur égard.
Ce n’est pas un problème de charité ou de justice (même si celles-ci sont nécessaires) : il s’agit d’honorer son père et sa mère, en cherchant à saisir la valeur de leur présence et de leur action dans l’histoire.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Source : fr.zenit.org
par Gènéthique, 05/02/2021
Le mouvement civique portugais « Stop Eutanásia » veut alerter le grand public sur le caractère inconstitutionnel de la loi dépénalisant l’euthanasie. La loi a été votée le 29 janvier au Portugal. Dix juristes participent à cette campagne de communication : Jorge Miranda, Jorge Bacelar Gouveia, Paulo Otero, Carlos Blanco de Morais, José Casalta Nabais, Fernando Alves Correia, António Cândido de Oliveira, Jónatas Machado, Fausto de Quadros et Maria da Glória Dias Garcia. Le mouvement espère que « ces noms seront rejoints par beaucoup d’autres ».
Sous le slogan « Euthanasie ? La vie est inviolable ! », le mouvement rassemble des experts en constitutionnalité et veut porter leur voix sur les réseaux sociaux et dans les médias, « et ainsi parvenir à un plus grand nombre de personnes ». La campagne est basée sur une série d’affiches montrant chacune le visage de l’un des juristes, accompagné de l’article 24, paragraphe 1, de la Constitution portugaise : « La vie humaine est inviolable ».
En janvier, le mouvement avait déjà lancé un film, intitulé « le sens de la vie », à des fins de « sensibilisation et promotion d’une culture de soins par opposition à une loi euthanasie ». Il a également lancé une autre campagne avec les visages des professionnels de santé désapprouvant la loi, intitulée « Euthanasie ? Ne comptez pas sur moi ! ».
En parallèle, l’Association des Juristes Catholiques a fait appel au Président de la République du Portugal, Marcelo Rebelo de Sousa. Elle réclame l’étude de la constitutionnalité de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté par la Cour Constitutionnelle, considérant que la loi « viole de façon évidente les principes constitutionnels les plus fondamentaux ». Le Président doit bientôt annoncer s’il promulgue la loi, s’il la transmet à la Cour Constitutionnelle ou s’il y oppose son veto.
Source : genethique.org
par Gènéthique, 26/01/2021
Des experts des droits de l’homme des Nations unies[1]
ont exprimé leur « inquiétude » face à une augmentation des législations autorisant le recours au suicide assisté en raison d’un handicap ou de « conditions invalidantes, y compris dans la vieillesse ». Des dispositions qui « violent directement l’article 10 de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, qui exige des États qu’ils veillent à ce que les personnes handicapées puissent effectivement jouir de leur droit inhérent à la vie, à égalité avec les autres ». « Le handicap ne devrait jamais être un motif ou une justification pour mettre fin à la vie de quelqu’un, directement ou indirectement », rappellent les experts.
S’il s’agissait de toute autre « minorité protégée », comme une « minorité raciale » ou encore « sexuelle », personne n’accepterait une telle situation estiment-ils, dénonçant de plus le fait que les personnes handicapées ne soient pas suffisamment impliquées dans l’élaboration de ces législations. « Le handicap n’est ni une charge ni un manque, soulignent les experts. C’est un aspect universel de la condition humaine. »
Pour les experts des Nations unies, les personnes handicapées, les personnes âgées, et a fortiori les personnes âgées handicapées, peuvent se sentir poussées « subtilement » à mettre fin à leur vie prématurément, en raison d’« obstacles comportementaux » ainsi que « du manque de services et de soutien adaptés ». « La proportion de personnes handicapées vivant dans la pauvreté est sensiblement plus élevée que celle des personnes non handicapées. Dans certains pays, elle est le double », rappellent-ils. « En aucun cas, la loi ne devrait assurer que la décision de mettre fin à sa vie avec le soutien de l’État peut être bien fondée pour une personne handicapée qui n’est pas mourante. »
[1] Gerard Quinn, Special Rapporteur on the rights of persons with disabilities ; Olivier De Schutter, Special Rapporteur on extreme poverty and human rights ; Claudia Mahler, Independent Expert on the enjoyment of all human rights by older persons
Source : genethique.org
par Vatican News, 29/01/2021, extraits
Le Parlement portugais a adopté vendredi 29 janvier à une large majorité une loi autorisant «la mort médicalement assistée» qui fera de ce pays le quatrième en Europe, après les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, à légaliser l'euthanasie, quand elle entrera en vigueur. La Conférence épiscopale locale a réagi avec «tristesse et indignation».
Alors que la pandémie continue, «c'est une contradiction», répètent les évêques, «de légaliser la mort dans ce contexte, en rejetant les leçons que cette pandémie nous a données sur la valeur précieuse de la vie humaine, que la communauté en général et les travailleurs de la santé en particulier essaient de sauver de façon surhumaine». Le projet de loi approuvé vendredi 29 janvier «porte atteinte au principe de l'inviolabilité de la vie humaine inscrit dans notre loi fondamentale», ajoutent les prélats, en rappelant que, bien qu'ayant été approuvée, la législation «peut encore faire l'objet d'un contrôle constitutionnel».
Cette loi, venue fusionner ces différentes propositions, prévoit que seuls les Portugais majeurs, résidant dans le pays et se trouvant «dans une situation de souffrance extrême, présentant des lésions irréversibles» ou atteints «d'une maladie incurable», pourront avoir recours au suicide assisté.
Appel à prolonger la vie
La Conférence épiscopale portugaise (Cep) définit donc comme inacceptable le fait que l'euthanasie soit «une réponse à la maladie et à la souffrance», car l'accepter signifie «renoncer à soulager la souffrance elle-même et transmettre la fausse idée que la vie marquée par la douleur ne mérite plus d'être protégée et devient un fardeau pour soi-même, pour ceux qui nous entourent, pour les services de santé et pour l'ensemble de la société». D'où l'appel à protéger plutôt la vie, «surtout quand elle est la plus fragile...».
Le débat sur la légalisation de l'euthanasie a été très animé ces derniers mois et l'Église catholique a souvent fait entendre sa voix, réitérant l'importance de protéger la vie de la conception à la mort naturelle.
Source : vaticannews.va
Les évêques portugais s’indignent contre la légalisation de l’euthanasie - Vatican News
2-3 minutes
Le Parlement portugais a adopté vendredi 29 janvier à une large majorité une loi autorisant «la mort médicalement assistée» qui fera de ce pays le quatrième en Europe, après les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, à légaliser l'euthanasie, quand elle entrera en vigueur. La Conférence épiscopale locale a réagi avec «tristesse et indignation».
Alors que la pandémie continue, «c'est une contradiction», répètent les évêques, «de légaliser la mort dans ce contexte, en rejetant les leçons que cette pandémie nous a données sur la valeur précieuse de la vie humaine, que la communauté en général et les travailleurs de la santé en particulier essaient de sauver de façon surhumaine». Le projet de loi approuvé vendredi 29 janvier «porte atteinte au principe de l'inviolabilité de la vie humaine inscrit dans notre loi fondamentale», ajoutent les prélats, en rappelant que, bien qu'ayant été approuvée, la législation «peut encore faire l'objet d'un contrôle constitutionnel».
Cette loi, venue fusionner ces différentes propositions, prévoit que seuls les Portugais majeurs, résidant dans le pays et se trouvant «dans une situation de souffrance extrême, présentant des lésions irréversibles» ou atteints «d'une maladie incurable», pourront avoir recours au suicide assisté.
Appel à prolonger la vie
La Conférence épiscopale portugaise (Cep) définit donc comme inacceptable le fait que l'euthanasie soit «une réponse à la maladie et à la souffrance», car l'accepter signifie «renoncer à soulager la souffrance elle-même et transmettre la fausse idée que la vie marquée par la douleur ne mérite plus d'être protégée et devient un fardeau pour soi-même, pour ceux qui nous entourent, pour les services de santé et pour l'ensemble de la société». D'où l'appel à protéger plutôt la vie, «surtout quand elle est la plus fragile, avec tous les moyens et notamment avec l'accès aux soins palliatifs, dont la majorité de la population portugaise ne dispose pas encore».
Le débat sur la légalisation de l'euthanasie a été très animé ces derniers mois et l'Église catholique a souvent fait entendre sa voix, réitérant l'importance de protéger la vie de la conception à la mort naturelle.
par Claude Villeneuve, 13/01/2021
On entend souvent dire que la distanciation physique, le confinement et le couvre-feu, c’est beaucoup s’imposer à soi-même et à l’économie pour sauver des personnes déjà âgées ou atteintes de comorbidités, supposées mourir bientôt de toute façon.
On répond généralement que c’est le système de santé qui doit être protégé. Que ces gens, même âgés et malades, vont nécessiter des soins prodigués par du personnel déjà surchargé et épuisé.
Cela est vrai, mais personnellement, je n’ai même plus envie de me rendre à cet argument-là. Je trouve qu’on n’a pas assez dit et redit que les aînés valent la peine d’être sauvés, point barre.
Une vie riche
Le mot comorbidité est lourd en lui-même. Quand on l’entend, on s’imagine une personne avec des tubes dans le nez, les jambes enflées comme des jambons, le corps blême couvert de grosses veines bleues.
Or, ce n’est pas ça, une comorbidité. Une personne âgée de 75 ans peut très bien faire de l’hypertension ou du diabète tout en menant une existence active et productive. Elle peut pratiquer l’activité physique, avoir une vie sociale et familiale riche, être impliquée dans sa communauté. Il y a même des gens qui occupent encore des emplois à cet âge-là, même s’ils accumulent eux aussi les petits bobos qui viennent avec le fait de vieillir.
Cela dit, présenter un facteur de risque par rapport à la COVID-19, ça ne fait pas de toi un grand malade ou un invalide.
Mon grand-père est mort subitement à 83 ans. Il faisait de l’insuffisance cardiaque depuis plusieurs années. Ça ne l’avait pas empêché de débarquer sans avertir chez ma mère, la veille, pour faire des travaux sur son terrain.
Ma grand-mère est décédée à 96 ans. À la fin, elle n’était plus toute là, mais cinq ou six années auparavant, elle nous faisait encore à dîner dans sa maison et elle préparait ses pâtés à la viande pour le temps des Fêtes en ricanant. Jusqu’à la fin, elle nous a raconté notre histoire. Pourtant, ça faisait plus de 20 ans qu’elle avait un diagnostic de diabète.
Si un virus sournois, mais contrôlable, était venu chercher mes grands-parents à 70 ans, on ne se serait certainement pas dit que c’était correct, puisqu’ils étaient dus pour mourir de toute façon.
Constat de société
Selon l’INSPQ, 40 % de la population québécoise vit avec une maladie chronique. Ce taux grimpe à 70 % après 65 ans. Cette situation s’explique beaucoup par les habitudes de vie, c’est vrai, mais aussi par des facteurs congénitaux, environnementaux et sociaux.
À un moment donné, il va falloir poser des constats lucides sur notre société. On ne peut pas simplement dire qu’il suffit d’enfermer les personnes vulnérables pour les protéger, puis jeter la clé. En incluant leurs proches, le personnel qui les soigne et les membres de leur propre famille, c’est bien au-delà de la moitié de la société qu’il faudrait mettre en quarantaine complète pour qu’une minorité puisse vaquer à ses occupations.
À la fin, la vie de nos personnes âgées vaut la peine d’être protégée elle aussi. Faire ce choix-là, ce n’est pas un signe de faiblesse d’une société trop douillette. C’est un signe de décence d’un peuple reconnaissant envers ses aînés.
Source : journaldequebec.com
journaldequebec.com
Les aînés valent la peine d’être sauvés
Claude Villeneuve
3-4 minutes
On entend souvent dire que la distanciation physique, le confinement et le couvre-feu, c’est beaucoup s’imposer à soi-même et à l’économie pour sauver des personnes déjà âgées ou atteintes de comorbidités, supposées mourir bientôt de toute façon.
On répond généralement que c’est le système de santé qui doit être protégé. Que ces gens, même âgés et malades, vont nécessiter des soins prodigués par du personnel déjà surchargé et épuisé.
Cela est vrai, mais personnellement, je n’ai même plus envie de me rendre à cet argument-là. Je trouve qu’on n’a pas assez dit et redit que les aînés valent la peine d’être sauvés, point barre.
Une vie riche
Le mot comorbidité est lourd en lui-même. Quand on l’entend, on s’imagine une personne avec des tubes dans le nez, les jambes enflées comme des jambons, le corps blême couvert de grosses veines bleues.
Or, ce n’est pas ça, une comorbidité. Une personne âgée de 75 ans peut très bien faire de l’hypertension ou du diabète tout en menant une existence active et productive. Elle peut pratiquer l’activité physique, avoir une vie sociale et familiale riche, être impliquée dans sa communauté. Il y a même des gens qui occupent encore des emplois à cet âge-là, même s’ils accumulent eux aussi les petits bobos qui viennent avec le fait de vieillir.
Cela dit, présenter un facteur de risque par rapport à la COVID-19, ça ne fait pas de toi un grand malade ou un invalide.
Mon grand-père est mort subitement à 83 ans. Il faisait de l’insuffisance cardiaque depuis plusieurs années. Ça ne l’avait pas empêché de débarquer sans avertir chez ma mère, la veille, pour faire des travaux sur son terrain.
Ma grand-mère est décédée à 96 ans. À la fin, elle n’était plus toute là, mais cinq ou six années auparavant, elle nous faisait encore à dîner dans sa maison et elle préparait ses pâtés à la viande pour le temps des Fêtes en ricanant. Jusqu’à la fin, elle nous a raconté notre histoire. Pourtant, ça faisait plus de 20 ans qu’elle avait un diagnostic de diabète.
Si un virus sournois, mais contrôlable, était venu chercher mes grands-parents à 70 ans, on ne se serait certainement pas dit que c’était correct, puisqu’ils étaient dus pour mourir de toute façon.
Constat de société
Selon l’INSPQ, 40 % de la population québécoise vit avec une maladie chronique. Ce taux grimpe à 70 % après 65 ans. Cette situation s’explique beaucoup par les habitudes de vie, c’est vrai, mais aussi par des facteurs congénitaux, environnementaux et sociaux.
À un moment donné, il va falloir poser des constats lucides sur notre société. On ne peut pas simplement dire qu’il suffit d’enfermer les personnes vulnérables pour les protéger, puis jeter la clé. En incluant leurs proches, le personnel qui les soigne et les membres de leur propre famille, c’est bien au-delà de la moitié de la société qu’il faudrait mettre en quarantaine complète pour qu’une minorité puisse vaquer à ses occupations.
À la fin, la vie de nos personnes âgées vaut la peine d’être protégée elle aussi. Faire ce choix-là, ce n’est pas un signe de faiblesse d’une société trop douillette. C’est un signe de décence d’un peuple reconnaissant envers ses aînés.
par Dr Pascale Della Santa, 27/07/2011, extraits
L’euthanasie et l’aide au suicide sont à l’ordre du jour : quel pays (occidental en particulier) n’y a pas été confronté – au moins à travers quelques notes médiatiques – durant ces derniers mois ? ...
Questions éthiques
Nombreuses sont évidemment les questions qui surgissent face à ces pratiques, par exemple : à qui revient leur mise en œuvre ? Au personnel de santé ? En Allemagne, les médecins ne veulent pas être impliqués car ils estiment que cela ne correspond pas à leur rôle de soignants (ils sont en cela cohérents avec le serment d’Hippocrate, récemment publié sur ce blog).
Aider une personne à se suicider, est-ce un acte de compassion (pour qu’elle ne souffre plus) ou un acte d’abandon (je ne souhaite pas être affecté par la souffrance de cette personne ou je ne me sens pas la force de la porter avec elle, alors je l’aide à mourir) ?
Enfin, la dignité humaine est souvent invoquée comme critère pour légitimer l’euthanasie ou l’assistance au suicide : décider de sa mort, c’est pouvoir mourir « dans la dignité ». Mais qu’est-ce qui fait qu’un homme est digne ? Est-ce l’absence de maladie ? Est-ce le fait d’être complètement autonome ? Est-ce mon ressenti, c’est-à-dire un sentiment subjectif de dignité ou d’indignité qui pourrait varier au gré de mon humeur, de mes difficultés ou de mon état de santé ?
Une pente glissante
Comme l’écrit José Pereira dans un article récemment paru dans la revue Current Oncology, les différentes législations se sont dotées de garde-fous pour tenter d’éviter les dérives mais, selon cet auteur, ils ne sont qu’illusion. En effet, il observe (notamment aux Pays-Bas et en Belgique où l’euthanasie a été légalisée respectivement en 2001 et 2002) que, si l’euthanasie et l’assistance au suicide n’étaient réservées au départ qu’à un petit nombre de malades en phase terminale, certaines juridictions en élargiraient de plus en plus l’indication: aux Pays-Bas, une personne de plus de soixante-dix ans qui se sent « fatiguée de vivre » peut demander qu’on l’aide à mourir. Ainsi, dans ce pays, l’euthanasie semble être passée de l’état de solution ultime à celui d’intervention précoce ! M. Pereira observe également que les législations en ce domaine sont souvent transgressées et que ces transgressions ne sont pas poursuivies. C’est le phénomène « de la pente glissante » : on tolère une transgression de la loi et quand ça devient une habitude, on change la loi. Par exemple, dans tous les pays concernés, on exige que la personne qui demande l’euthanasie ait au préalable donné son consentement écrit (c’est une pratique courante pour nombre d’interventions sur le corps humain qui n’ont en principe pas une issue fatale). Elle doit alors avoir été dûment informée de la procédure mais également des alternatives qui peuvent lui être proposées (c’est là aussi que le bât blesse, notre auteur montrant comme les médecins actuels sont peu formés en médecine palliative). Ainsi, il y aurait cinq cents euthanasies par année aux Pays-Bas, effectuées sans le consentement des patients (ce qui correspond à une personne euthanasiée sur cinq). De même, tous les cas d’euthanasie ne seraient pas rapportés contrairement à ce qu’exige la législation.
Questions essentielles
Les promoteurs de l’assistance au suicide et de l’euthanasie les considèrent comme un progrès, une participation libre de chaque personne à sa propre mort. « J’ai construit ma vie, ne puis-je pas construire ma mort ? Est-ce que je ne sais pas moi comment mourir et à quel moment ? » Il est vrai que les valeurs de choix et d’autonomie de la personne sont essentielles mais elles ont aussi leurs limites. N’est-ce pas un peu osé d’affirmer que je sais exactement ce qu’il me faut ? La vie dont je vis actuellement en suis-je la source, l’origine ? Si cette vie ne vient pas de moi, mais que je la reçois jour après jour, puis-je vraiment affirmer, sans me mentir à moi-même, que j’en suis le seul maître et seigneur ? Si je reçois ma vie, ne devrais-je pas, dans une même logique, recevoir ma mort ? Quelle est mon attitude face au réel : est-ce une attitude revendicatrice, qui veut en prendre une partie et laisser ce qui ne me convient pas ou est-ce une attitude d’ouverture qui accueille le réel sans condition, sans préjugé ? En effet, de nos jours, on cherche à tout prix à supprimer toute forme de souffrance, considérée comme absurde, destructrice. Cependant, elle fait partie de notre condition humaine et en voulant s’en extirper, on se déshumanise.
La pente glissante dont parle M. Pereira est bien entamée dans certains pays : cela signifie que nombre de personnes se considérant ou étant considérées comme « inutiles » sont facilement supprimées, le fait de les tuer apparaissant alors davantage comme un geste compassionnel que criminel ! Ainsi la vie humaine n’est-elle plus considérée comme étant digne d’un respect inconditionnel qui semble être de plus en plus conditionné par une multitude de choses et, en particulier, dans notre société matérialiste, par la productivité et la capacité de consommer. La souffrance arrive alors comme un grain de sable dans ces beaux rouages du consumérisme, bienheureux grain importun qui vient nous rappeler que ces rouages qui tendent de nous aveugler en voulant nous vendre un bonheur superficiel n’ont cependant pas le dernier mot sur notre finalité : nous sommes faits pour davantage que la consommation. Notre malaise face à la souffrance vient notamment de cette discordance entre l’idéal consumériste proposé et la réalité : toute forme de souffrance, voire toute forme de contrariété, est alors considérée plutôt comme un obstacle que comme la possibilité d’un chemin, pour soi et pour son entourage. La souffrance, comme toute forme d’épreuve, peut heureusement être aussi une opportunité de croissance, d’enrichissement humain.
Nous avons à Genève une amie qui souffre depuis cinq ans d’une sclérose latérale amyotrophique. Cette maladie dégénérative la paralyse petit à petit. Elle n’a d’abord plus pu marcher ; maintenant, elle ne peut plus parler ; elle arrive encore à déglutir mais ne bouge plus que les yeux. A trente-huit ans, elle est redevenue complètement dépendante. Cependant, à mesure que son handicap physique grandissait, s’est développé en elle une magnifique vie intérieure. Grâce aux technologies informatiques adaptées à ce type de handicap, elle écrit énormément avec beaucoup de talent et d’humour. Sa mère s’occupe courageusement d’elle, avec tendresse et humilité. En effet, notre amie a tant d’amis : c’est impressionnant de voir son rayonnement, de voir comme elle nous redonne vie par sa confiance en la vie malgré les souffrances endurées et bien réelles pour elle-même, sa mère et leur entourage ! Toute personne, quelles que soit ses limites, son handicap, sa souffrance n’a-t-elle pas quelque chose à me dire, n’a-t-elle pas quelque chose à donner, quelque chose d’unique que personne ne pourra dire ou faire ou donner à sa place ? Mais pour pouvoir donner, transmettre, communiquer encore faut-il qu’il y ait quelqu’un pour recevoir, pour entendre, pour s’ouvrir !
Le plus grand besoin de l’homme n’est-il pas celui d’une compagnie, d’une présence ? Combien plus ce besoin de compassion se fait-il sentir dans l’épreuve, dans la maladie, dans l’agonie ? Mon attitude, dès lors, ne doit-elle pas être celle de celui qui se tient là, tout proche, parfois sans paroles mais simplement pour offrir la consolation d’une présence aimante ? C’est ce que propose notamment la médecine en soins palliatifs : en plus des compétences techniques qui permettent de soulager au maximum les symptômes d’une maladie, il y a cette irremplaçable présence humaine qui accompagne jusqu’au bout du chemin : cette ultime épreuve, qu’on appelle agonie, n’est-elle pas la dernière étape du chemin qu’il ne faudrait pas amputer sous peine d’amputer sa propre humanité ?
Face au mystère de la souffrance, il faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour la soulager ou même, quand cela est possible, la supprimer, mais c’est la souffrance qu’il faut faire disparaître et jamais la personne qui souffre sous peine de souscrire à une nouvelle forme de barbarie.
Dr. Pascale della Santa
Source : terredecompassion.com
Choisir sa mort : un bien ? | Terre de Compassion
Pascale Della Santa
8-11 minutes
L’euthanasie et l’aide au suicide sont à l’ordre du jour : quel pays (occidental en particulier) n’y a pas été confronté – au moins à travers quelques notes médiatiques – durant ces derniers mois ? Qui n’a pas entendu parler du « tourisme de la mort » qui met au devant de la scène la ville de Zurich, où des personnes de toutes nationalités peuvent venir recevoir le poison mortel qui les fera passer « en douceur » de l’autre côté[1] ? En effet, l’assistance au suicide est tolérée en Suisse, pour autant qu’elle ne soit pas due à « un mobile égoïste »[2]. Un certain vide juridique (en partie volontaire)[3] permet ainsi à des associations telles « Dignitas [4]» ou « Exit[5] » d’offrir leurs services depuis plusieurs années.
El Greco, Marie Madeleine pénitente
Questions éthiques
Nombreuses sont évidemment les questions qui surgissent face à ces pratiques, par exemple : à qui revient leur mise en œuvre ? Au personnel de santé ? En Allemagne, les médecins ne veulent pas être impliqués car ils estiment que cela ne correspond pas à leur rôle de soignants (ils sont en cela cohérents avec le serment d’Hippocrate, récemment publié sur ce blog).
Aider une personne à se suicider, est-ce un acte de compassion (pour qu’elle ne souffre plus) ou un acte d’abandon (je ne souhaite pas être affecté par la souffrance de cette personne ou je ne me sens pas la force de la porter avec elle, alors je l’aide à mourir) ?
Enfin, la dignité humaine est souvent invoquée comme critère pour légitimer l’euthanasie ou l’assistance au suicide : décider de sa mort, c’est pouvoir mourir « dans la dignité ». Mais qu’est-ce qui fait qu’un homme est digne ? Est-ce l’absence de maladie ? Est-ce le fait d’être complètement autonome ? Est-ce mon ressenti, c’est-à-dire un sentiment subjectif de dignité ou d’indignité qui pourrait varier au gré de mon humeur, de mes difficultés ou de mon état de santé ?
Une pente glissante
Comme l’écrit José Pereira dans un article récemment paru dans la revue Current Oncology[6], les différentes législations se sont dotées de garde-fous pour tenter d’éviter les dérives mais, selon cet auteur, ils ne sont qu’illusion. En effet, il observe (notamment aux Pays-Bas et en Belgique où l’euthanasie a été légalisée respectivement en 2001 et 2002) que, si l’euthanasie et l’assistance au suicide n’étaient réservées au départ qu’à un petit nombre de malades en phase terminale, certaines juridictions en élargiraient de plus en plus l’indication: aux Pays-Bas, une personne de plus de soixante-dix ans qui se sent « fatiguée de vivre » peut demander qu’on l’aide à mourir. Ainsi, dans ce pays, l’euthanasie semble être passée de l’état de solution ultime à celui d’intervention précoce ! M. Pereira observe également que les législations en ce domaine sont souvent transgressées et que ces transgressions ne sont pas poursuivies. C’est le phénomène « de la pente glissante » : on tolère une transgression de la loi et quand ça devient une habitude, on change la loi. Par exemple, dans tous les pays concernés, on exige que la personne qui demande l’euthanasie ait au préalable donné son consentement écrit (c’est une pratique courante pour nombre d’interventions sur le corps humain qui n’ont en principe pas une issue fatale). Elle doit alors avoir été dûment informée de la procédure mais également des alternatives qui peuvent lui être proposées (c’est là aussi que le bât blesse, notre auteur montrant comme les médecins actuels sont peu formés en médecine palliative). Ainsi, il y aurait cinq cents euthanasies par année aux Pays-Bas, effectuées sans le consentement des patients (ce qui correspond à une personne euthanasiée sur cinq). De même, tous les cas d’euthanasie ne seraient pas rapportés contrairement à ce qu’exige la législation.
Questions essentielles
Les promoteurs de l’assistance au suicide et de l’euthanasie les considèrent comme un progrès, une participation libre de chaque personne à sa propre mort. « J’ai construit ma vie, ne puis-je pas construire ma mort ? Est-ce que je ne sais pas moi comment mourir et à quel moment ? » Il est vrai que les valeurs de choix et d’autonomie de la personne sont essentielles mais elles ont aussi leurs limites. N’est-ce pas un peu osé d’affirmer que je sais exactement ce qu’il me faut ? La vie dont je vis actuellement en suis-je la source, l’origine ? Si cette vie ne vient pas de moi, mais que je la reçois jour après jour, puis-je vraiment affirmer, sans me mentir à moi-même, que j’en suis le seul maître et seigneur ? Si je reçois ma vie, ne devrais-je pas, dans une même logique, recevoir ma mort ? Quelle est mon attitude face au réel : est-ce une attitude revendicatrice, qui veut en prendre une partie et laisser ce qui ne me convient pas ou est-ce une attitude d’ouverture qui accueille le réel sans condition, sans préjugé ? En effet, de nos jours, on cherche à tout prix à supprimer toute forme de souffrance, considérée comme absurde, destructrice. Cependant, elle fait partie de notre condition humaine et en voulant s’en extirper, on se déshumanise.
La pente glissante dont parle M. Pereira est bien entamée dans certains pays : cela signifie que nombre de personnes se considérant ou étant considérées comme « inutiles » sont facilement supprimées, le fait de les tuer apparaissant alors davantage comme un geste compassionnel que criminel ! Ainsi la vie humaine n’est-elle plus considérée comme étant digne d’un respect inconditionnel qui semble être de plus en plus conditionné par une multitude de choses et, en particulier, dans notre société matérialiste, par la productivité et la capacité de consommer. La souffrance arrive alors comme un grain de sable dans ces beaux rouages du consumérisme, bienheureux grain importun qui vient nous rappeler que ces rouages qui tendent de nous aveugler en voulant nous vendre un bonheur superficiel n’ont cependant pas le dernier mot sur notre finalité : nous sommes faits pour davantage que la consommation. Notre malaise face à la souffrance vient notamment de cette discordance entre l’idéal consumériste proposé et la réalité : toute forme de souffrance, voire toute forme de contrariété, est alors considérée plutôt comme un obstacle que comme la possibilité d’un chemin, pour soi et pour son entourage. La souffrance, comme toute forme d’épreuve, peut heureusement être aussi une opportunité de croissance, d’enrichissement humain.
Nous avons à Genève une amie qui souffre depuis cinq ans d’une sclérose latérale amyotrophique. Cette maladie dégénérative la paralyse petit à petit. Elle n’a d’abord plus pu marcher ; maintenant, elle ne peut plus parler ; elle arrive encore à déglutir mais ne bouge plus que les yeux. A trente-huit ans, elle est redevenue complètement dépendante. Cependant, à mesure que son handicap physique grandissait, s’est développé en elle une magnifique vie intérieure. Grâce aux technologies informatiques adaptées à ce type de handicap, elle écrit énormément avec beaucoup de talent et d’humour. Sa mère s’occupe courageusement d’elle, avec tendresse et humilité. En effet, notre amie a tant d’amis : c’est impressionnant de voir son rayonnement, de voir comme elle nous redonne vie par sa confiance en la vie malgré les souffrances endurées et bien réelles pour elle-même, sa mère et leur entourage ! Toute personne, quelles que soit ses limites, son handicap, sa souffrance n’a-t-elle pas quelque chose à me dire, n’a-t-elle pas quelque chose à donner, quelque chose d’unique que personne ne pourra dire ou faire ou donner à sa place ? Mais pour pouvoir donner, transmettre, communiquer encore faut-il qu’il y ait quelqu’un pour recevoir, pour entendre, pour s’ouvrir !
Le plus grand besoin de l’homme n’est-il pas celui d’une compagnie, d’une présence ? Combien plus ce besoin de compassion se fait-il sentir dans l’épreuve, dans la maladie, dans l’agonie ? Mon attitude, dès lors, ne doit-elle pas être celle de celui qui se tient là, tout proche, parfois sans paroles mais simplement pour offrir la consolation d’une présence aimante ? C’est ce que propose notamment la médecine en soins palliatifs : en plus des compétences techniques qui permettent de soulager au maximum les symptômes d’une maladie, il y a cette irremplaçable présence humaine qui accompagne jusqu’au bout du chemin : cette ultime épreuve, qu’on appelle agonie, n’est-elle pas la dernière étape du chemin qu’il ne faudrait pas amputer sous peine d’amputer sa propre humanité ?
Face au mystère de la souffrance, il faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour la soulager ou même, quand cela est possible, la supprimer, mais c’est la souffrance qu’il faut faire disparaître et jamais la personne qui souffre sous peine de souscrire à une nouvelle forme de barbarie.
Dr. Pascale della Santa
par Vatican News, 18/12/2020
«Le plus faible est celui qui doit être servi, c'est le cœur de l'Evangile et c'est le cœur de l'humanité», Mgr Demetrio Fernandez appelle à la compassion envers ceux qui souffrent. L’évêque de Cordoue, en Espagne, revient pour Vatican News sur la loi en faveur de l'euthanasie, approuvée par les députés espagnols cette semaine.
Entretien réalisé par Manuel Cubías - Cité du Vatican
Le 17 décembre dernier, le Congrès des députés a approuvé un projet de loi facilitant et réglementant l'euthanasie, un texte qui doit encore être approuvé par le Sénat. Les défenseurs du texte espèrent que la loi entrera en vigueur au mois d'avril tandis que l'Église catholique et d'autres entités de la société civile rejette avec force cette réforme.
En quoi consiste la loi ?
Le projet de loi se focalise sur le suicide assisté, qui permet à une personne qui en a assez de vivre, de demander à son médecin de l'aider à mourir. «Ce projet de loi ouvre la possibilité pour les médecins d'effectuer cette action légalement», déplore Mgr Fernández. La loi stipule en outre qu'il y aura des cas où la décision ne sera pas prise par le sujet dans le plein usage de sa liberté: elle pourra être prise par lui mais également par sa famille et le système de santé pourra aussi le décider d'office, explique le prélat qui dénonce le fait que la fin d’une vie puisse être ainsi induite en personne ou par un tiers.
Oter la souffrance, la priorité
«Au lieu d'accompagner la personne avec des soins palliatifs pour qu’elle ne souffre plus, on choisit de la supprimer» pointe l’évêque. Il met en évidence le fait que les soins palliatifs sont mis de côté parce qu'ils représentent un investissement économique en ressources humaines et médicales. «Il est moins coûteux de supprimer une personne que de la soigner avec les moyens que la médecine offre aujourd'hui».
Une énorme régression
«Nous sommes devant une loi qui se présente comme étant un signe de liberté et de progrès, mais c'est une énorme régression, puisque la personne passe au dernier plan et au dernier rang», dénonce Mgr Fernández. Au nom de l’Église, il dit non à la mort et défend plus que jamais la vie, une vision soutenue à Rome. Le prélat mentionne l’encyclique Evangelium vitae de saint Jean-Paul II et le souci constant du Pape François de s’opposer à la culture du déchet.
Accompagner les malades
À ce titre, Mgr Fernandez évoque une autre difficulté, celle pour les familles concernées de s’occuper de leur proche atteint de maladie grave ou en phase terminale. «Elles ne peuvent pas le faire car elles doivent toutes travailler», note-t-il, «le problème devient donc un problème social». Une des réponses qui se profile alors est celle du rejet. Face à cette réalité, l’évêque de Cordoue rappelle que la personne «vaut pour elle-même, et non pour ce qu’elle produit», il réaffirme avec force que ce sont les plus faibles qui doivent être pris en charge, car «c’est le cœur de l’Évangile et de l’humanité». Il appelle chacun à se montrer compatissant et plein de miséricorde envers les plus faibles.
«Tous les médecins que j'ai entendus disent que lorsqu'un patient est bien soigné, qu'il a de l'amour et de l'attention, il ne demande pas la mort», rapporte Mgr Fernández.
Le prélat espagnol invite la communauté chrétienne à se réveiller parce qu'elle a ici «une tâche immense, un grand défi à relever pour accompagner les malades afin qu'ils se sentent aimés dans ce moment décisif de leur vie», a-t-il ajouté, et cela s'étend aux soins des non-croyants, car en tant que personne ils méritent une attention, un accompagnement jusqu'au dernier moment.
Source : vaticannews.va
Espagne: L'Église s'oppose au projet de loi sur le suicide assisté - Vatican News
4-5 minutes
«Le plus faible est celui qui doit être servi, c'est le cœur de l'Evangile et c'est le cœur de l'humanité», Mgr Demetrio Fernandez appelle à la compassion envers ceux qui souffrent. L’évêque de Cordoue, en Espagne, revient pour Vatican News sur la loi en faveur de l'euthanasie, approuvée par les députés espagnols cette semaine.
Entretien réalisé par Manuel Cubías - Cité du Vatican
Le 17 décembre dernier, le Congrès des députés a approuvé un projet de loi facilitant et réglementant l'euthanasie, un texte qui doit encore être approuvé par le Sénat. Les défenseurs du texte espèrent que la loi entrera en vigueur au mois d'avril tandis que l'Église catholique et d'autres entités de la société civile rejette avec force cette réforme.
En quoi consiste la loi ?
Le projet de loi se focalise sur le suicide assisté, qui permet à une personne qui en a assez de vivre, de demander à son médecin de l'aider à mourir. «Ce projet de loi ouvre la possibilité pour les médecins d'effectuer cette action légalement», déplore Mgr Fernández. La loi stipule en outre qu'il y aura des cas où la décision ne sera pas prise par le sujet dans le plein usage de sa liberté: elle pourra être prise par lui mais également par sa famille et le système de santé pourra aussi le décider d'office, explique le prélat qui dénonce le fait que la fin d’une vie puisse être ainsi induite en personne ou par un tiers.
Oter la souffrance, la priorité
«Au lieu d'accompagner la personne avec des soins palliatifs pour qu’elle ne souffre plus, on choisit de la supprimer» pointe l’évêque. Il met en évidence le fait que les soins palliatifs sont mis de côté parce qu'ils représentent un investissement économique en ressources humaines et médicales. «Il est moins coûteux de supprimer une personne que de la soigner avec les moyens que la médecine offre aujourd'hui».
Une énorme régression
«Nous sommes devant une loi qui se présente comme étant un signe de liberté et de progrès, mais c'est une énorme régression, puisque la personne passe au dernier plan et au dernier rang», dénonce Mgr Fernández. Au nom de l’Église, il dit non à la mort et défend plus que jamais la vie, une vision soutenue à Rome. Le prélat mentionne l’encyclique Evangelium vitae de saint Jean-Paul II et le souci constant du Pape François de s’opposer à la culture du déchet.
Accompagner les malades
À ce titre, Mgr Fernandez évoque une autre difficulté, celle pour les familles concernées de s’occuper de leur proche atteint de maladie grave ou en phase terminale. «Elles ne peuvent pas le faire car elles doivent toutes travailler», note-t-il, «le problème devient donc un problème social». Une des réponses qui se profile alors est celle du rejet. Face à cette réalité, l’évêque de Cordoue rappelle que la personne «vaut pour elle-même, et non pour ce qu’elle produit», il réaffirme avec force que ce sont les plus faibles qui doivent être pris en charge, car «c’est le cœur de l’Évangile et de l’humanité». Il appelle chacun à se montrer compatissant et plein de miséricorde envers les plus faibles.
«Tous les médecins que j'ai entendus disent que lorsqu'un patient est bien soigné, qu'il a de l'amour et de l'attention, il ne demande pas la mort», rapporte Mgr Fernández.
Le prélat espagnol invite la communauté chrétienne à se réveiller parce qu'elle a ici «une tâche immense, un grand défi à relever pour accompagner les malades afin qu'ils se sentent aimés dans ce moment décisif de leur vie», a-t-il ajouté, et cela s'étend aux soins des non-croyants, car en tant que personne ils méritent une attention, un accompagnement jusqu'au dernier moment.
par France Télévisions, 13/11/2020
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Plus de 15 000 résidents d'Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes sont morts du Covid-19, dans leur Ehpad ou après leur transfert à l'hôpital ; c’est presque une victime sur deux de la pandémie entre mars et juillet 2020. Dans de nombreux établissements, l’irruption du virus a tourné à l’hécatombe : 20 morts à Buzançais dans l’Indre, 27 à Cornimont dans les Vosges, 40 à Mougins dans les Alpes-Maritimes… La maladie a frappé sans distinction : les Ehpad publics comme ceux appartenant à de grands groupes privés ont été touchés de plein fouet.
Catherine voudrait comprendre pourquoi Georges, son père, est mort du coronavirus Covid-19 dans son Ehpad. Olivia se demande comment Hermine, sa grand-mère, l’a attrapé. Nathalie cherche à savoir dans quelles conditions est morte Georgette, sa mère…
L’enquête de "Pièces à conviction" révèle que pendant le premier confinement, au printemps 2020, l’ensemble de la prise en charge des résidents d’Ehpad pose question. La plupart des établissements n’ont pas été équipés en masques de protection avant la fin mars. Les tests ont longtemps été limités à trois par maison de retraite. Certains établissements ont même placé des résidents dans une "unité Covid" sans même les tester au préalable.
Alors que leur état se dégradait, un certain nombre de malades ont été tardivement pris en charge par les services de secours débordés. A leur arrivée à l’hôpital, certains malades âgés n’ont pas été admis en soins intensifs car ils n’étaient pas prioritaires. Plusieurs médecins le confirment : il y a bien eu un tri des entrants à l’hôpital au détriment des pensionnaires des Ehpad. Certains établissements se sont murés dans le silence. Des familles sont restées plusieurs jours dans l’angoisse, sans nouvelles de leur proche, et sans aucune information sur leur état de santé.
Pourtant, partout en France, des soignants se sont battus pour trouver des solutions. Jusqu’à se confiner pendant plusieurs semaines avec leurs résidents pour éviter de faire entrer le virus dans leurs établissements.
Xavier Deleu et Julie Pichot ont enquêté pendant six mois. Ils ont filmé dans plusieurs maisons de retraite, ont rencontré les familles et des soignants en Ehpad, ont interrogé des médecins hospitaliers et remonté la chaîne des responsabilités jusqu’aux Agences régionales de santé et au ministère de la Santé. Alors que la pandémie de Covid-19 reprend de plus belle, les Ehpad sont-ils enfin prêts à faire face ?
Un documentaire réalisé par Xavier Deleu et Julie Pichot, produit par CAT & Cie avec la participation de France.tv.
Source : francetvinfo.fr
17/03/2020
En pleine pandémie du Coronavirus Covid-19, qui voit le confinement de plus en plus de nations, le pape François a prié pour les personnes âgées souffrant de la solitude et de la peur, lors de la messe matinale qu’il célébrait en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, ce 17 mars 2020.
Introduisant la célébration retransmise en direct streaming, le pape a invité : « Je voudrais qu’aujourd’hui nous priions pour les personnes âgées qui souffrent particulièrement de cette période, avec une très grande solitude intérieure et parfois beaucoup de peurs. »
« Prions le Seigneur, a-t-il ajouté, afin qu’il soit proche de nos grands-pères, de nos grands-mères, de toutes les personnes âgées et qu’il leur donne la force. Ils nous ont donné la sagesse, la vie, l’histoire. Nous aussi soyons proches d’eux par la prière. »
Source : zenit.org
par Grégor Puppinck, 08/12/2019
Quatre mois après la mort de Vincent Lambert, le docteur Sanchez et la France doivent encore répondre de leurs actes devant la justice et le Comité des droits des personnes handicapées de l'Onu. L'enjeu est de taille, car, au-delà des questions de procédure, c'est la loi française qui est jugée, en ce qu'elle permet l'euthanasie déguisée des personnes handicapées.
Deux procédures initiées avant la mort de Vincent Lambert sont encore en cours. L'une contre le Dr Sanchez, devant le tribunal correctionnel de Reims ; l'autre contre la France, auprès du Comité des droits des personnes handicapées de l'Onu. Ces procédures méritent d'être menées à leur terme, car, depuis la mort de Vincent Lambert, les témoignages d'euthanasies forcées affluent et aussi parce que les questions les plus importantes restent en suspens.
La loi Leonetti a été votée avec l'idée qu'elle ne s'appliquerait qu'aux cas désespérés, où l'alimentation et l'hydratation du patient en fin de vie ne font qu'empirer sa situation. Or, ce texte a été appliqué au-delà, à un patient qui n'était pas en fin de vie et qui ne souffrait pas d'être alimenté. Il a été mis en œuvre dans un but euthanasique ; et les instances françaises l'ont accepté.
À ce jour, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) ne s'est pas prononcée sur ce point. Elle s'est contentée de détourner le regard au motif qu'il n'y aurait pas de consensus sur cette question en Europe. Elle tolère ainsi une pratique qualifiée d'homicide volontaire par certains États membres… Étonnamment, la CEDH a omis de mentionner le texte international de référence : la Convention relative aux droits des personnes handicapées, qui interdit pourtant aux États « tout refus discriminatoire de fournir des soins ou services médicaux ou des aliments ou des liquides en raison d'un handicap ». Bien que la France ait ratifié ce texte, aucun juge ne l'a appliqué à ce jour. C'est pourquoi les parents Lambert ont saisi le Comité pour les droits des personnes handicapées, afin qu'il constate que la France a manqué à son obligation et qu'il confirme, comme précédemment, que « le droit à la vie est absolu et que la prise de décisions substitutive quant à l'arrêt ou la suspension d'un traitement essentiel au maintien de la vie n'est pas compatible avec ce droit » (2011).
L'ONU interdit la maltraitance et les traitements inhumains ou dégradants.
Il faut le dire, les conditions de la mort de Vincent Lambert ont été particulièrement pénibles. Selon l'avocat des parents, il a passé « neuf jours à suffoquer, à râler, à gémir, tout en ouvrant les yeux. Il est mort seul, comme on n'accepterait pas que meure un chien » . Cette agonie était prévisible, car c'est ainsi que l'on meurt de soif. Elle fut déjà dénoncée, en 2015, devant la CEDH, qui est si prompte, habituellement, à condamner de tels traitements inhumains. Mais, ici encore, cette Cour détourna le regard et s'abstint de tout jugement. Elle déclara, de façon scandaleuse, que les parents ne pouvaient pas invoquer au bénéfice de leur fils l'interdiction des traitements inhumains et dégradants. Circulez, il n'y a rien à voir…
Maintenant, c'est devant le tribunal correctionnel et le Comité des nations unies que le Dr Sanchez et le gouvernement devront répondre de cette mort indigne. Car, sur ce point comme sur d'autres, le texte de la Convention de l'Onu prohibe l'action des autorités françaises. Il interdit la maltraitance et les traitements inhumains ou dégradants et fait obligation aux États de fournir « aux personnes handicapées les services de santé dont celles-ci ont besoin en raison spécifiquement de leur handicap » . Or, Vincent Lambert était privé, depuis 2015, des soins ordinaires dont bénéficient pourtant toutes les personnes dans son état, tels que la kinésithérapie.
Ces instances devraient aussi se prononcer sur l'enfermement “sous clé” de ce patient dans une unité de soins palliatifs inadaptée à son état, ainsi que sur le refus de le transférer dans un établissement spécialisé où il aurait été traité dignement.
Le Comité de l'Onu a demandé à la France, à trois reprises, de ne pas laisser mourir Vincent Lambert. En vain. Le gouvernement prétendait ne pas avoir l'obligation de respecter ces demandes. La Cour de cassation a réussi le tour de force de casser l'arrêt de la cour d'appel de Paris, qui les déclarait obligatoires, tout en évitant de se prononcer sur leur portée juridique ! Quant à la CEDH, elle botta en touche, une fois encore, au plus vite. C'est ainsi que M. Lambert put être sédaté jusqu'à ce que mort s'ensuive, en violation de la demande de l'Onu. Sur ce point, il ne fait guère de doute que la France sera condamnée par l'Onu. Dans l'immédiat, c'est au tribunal correctionnel de se prononcer. Comme l'a reconnu le procureur de la République, à l'audience du 26 novembre, si les mesures provisoires sont obligatoires, alors le Dr Sanchez a effectivement commis un délit.
Bien sûr, le gouvernement invoque, tant qu'il peut, des arguments de procédure pour échapper au jugement de l'Onu, car l'enjeu de l'affaire est de taille. Il doit non seulement répondre des mauvais traitements et de la mort infligés à Vincent Lambert, mais c'est aussi la loi française qui sera jugée, en ce qu'elle permet l'euthanasie déguisée des personnes handicapées.
Source : valeursactuelles.com
Adoptée par la 70ème Assemblée Générale, Tbilissi, Géorgie, octobre 2019
L’AMM renouvelle son attachement profond aux principes de l’éthique médicale et au plus grand respect de la vie humaine. En conséquence, l’AMM est fermement opposée à l’euthanasie et au suicide médicalement assisté.
Aux fins de la présente déclaration, l’euthanasie est définie comme l’acte d’un médecin d’administrer de manière délibérée une substance létale à un patient ou de réaliser une intervention visant à causer son décès, à la demande de ce dernier et à condition qu’il soit en capacité de prendre cette décision. Le terme « suicide médicalement assisté » désigne le fait, pour un médecin, de permettre délibérément à un patient en capacité de prendre cette décision de mettre fin volontairement à ses jours en lui prescrivant ou en lui fournissant des substances médicales afin de causer son décès.
Aucun médecin ne saurait être forcé à participer à une euthanasie ou à aider une personne à mettre fin à ses jours, pas plus qu’il ne devrait être tenu d’orienter un patient à cette fin.
Cependant, le médecin qui respecte le droit fondamental du patient à décliner un traitement médical, n’agit pas de façon non éthique en renonçant ou en suspendant des soins non voulus par le patient, même si le respect de ce souhait entraîne la mort du patient.
Source : wma.net
par AFP, 28/10/2019
De hauts représentants des trois religions monothéistes – christianisme, judaïsme et islam – ont signé et remis au pape François lundi un document dans lequel elles se prononcent fermement contre l’euthanasie et le suicide assisté « qui sont intrinsèquement et moralement répréhensibles ».
Lire le texte de la déclaration cliquer ici.
Ces pratiques doivent être « interdites sans exception » et « toute pression ou action sur des patients pour les inciter à mettre fin à leur propre vie est catégoriquement rejetée », indique le Document sur la fin de vie des « religions abrahamiques monothéistes ».
Le texte a été paraphé solennellement au Vatican par un représentant de chaque religion dont le rabbin David Rosen, directeur des affaires religieuses de l’American Jewish Committee, Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, un représentant du métropolite (orthodoxe) de Kiev, Hilarion, et le président du comité central de la Muhammadiyah indonésienne (association socio-culturelle musulmane), Dr Samsul Anwar.
L’idée de cette déclaration avait été proposée au pape par le rabbin Avraham Steinberg, co-président du Conseil national israélien de bioéthique.
Le document autorise aussi l’objection de conscience pour le personnel sanitaire de tous les hôpitaux et cliniques. « Aucun opérateur sanitaire ne doit être contraint ou soumis à des pressions pour assister directement ou indirectement à la mort délibérée et intentionnelle d’un patient à travers le suicide assisté ou toute forme d’euthanasie ».
Ce droit qui doit être « universellement respecté », reste « valable même lorsque ce type d’actes ont été déclarés légaux au niveau local ou pour certaines catégories de personnes ».
En Italie, la Cour constitutionnelle a récemment dépénalisé le suicide assisté dans certaines conditions strictes tout en demandant au Parlement de légiférer sur le vide juridique existant.
Le Document encourage « une présence qualifiée et professionnelle dans les soins palliatifs, partout et accessible à tout le monde ».
« Même lorsqu’éloigner la mort est un poids difficile à supporter, nous sommes moralement et religieusement engagés à fournir un réconfort, un soulagement à la douleur, une proximité et une assistance spirituelle à la personne mourante et à sa famille », selon le Document.
Estimant que « la vie mérite d’être soutenue jusqu’à sa fin naturelle », les trois religions promettent de « soutenir les lois et politiques publiques qui protègent le droit et la dignité des patients en phase terminale pour éviter l’euthanasie et promouvoir les soins palliatifs ».
Elles s’engagent aussi à « utiliser la conscience et la recherche » pour fournir « un maximum d’informations et d’aide à ceux qui affrontent de graves maladies et la mort ».
Les trois religions prévoient de « sensibiliser l’opinion publique sur les soins palliatifs à travers une formation adéquate et la mise en oeuvre de ressources pour le traitement de la souffrance et la mort ».
Elles promettent en outre « d’impliquer les autres religions et toutes les personnes de bonne volonté » dans ce combat.
Source : timesofisrael.com
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