Communion de prière pour la Vie : "Jésus, Marie, protégez la vie " ! (ou toute autre prière à Dieu)

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Fin de vie: le pape François rend visite à des malades en état végétatif

par AFPQC,

Le pape François s'est rendu vendredi de manière inopinée dans une structure pour malades en état végétatif et dans une maison pour personnes âgées, pour "manifester la valeur et la dignité de la vie en toute situation", a annoncé le Vatican.

Ce double geste manifeste l'opposition du pape aux pratiques médicales visant à abréger la fin de vie, y compris lorsque les personnes sont plongées dans un coma irréversible. Pour le pape, opposé à l'euthanasie, il faut respecter le terme naturel de la vie.

Cette visite surprise dans un quartier périphérique de Rome est une des initiatives privées que le pape entend prendre, hors caméra, dans le cadre du Jubilé de la miséricorde.

Le pape a d'abord visité la "Casa Bruno Buozzi", où résident 33 personnes âgées, puis la "Casa Iride", structure spécialisée où vivent six personnes en état végétatif avec leurs familles.

"Face à la culture du déchet, François a voulu montrer la grande importance et le prix qu'il accorde aux personnes âgées, aux grands-parents, et la valeur et la dignité de la vie dans toute situation", a insisté le communiqué du Vatican.

Le respect aux personnes âgées est un thème cher au pontife argentin, qui a selon ses biographes toujours effectué de nombreuses visites aux personnes en fin de vie à Buenos Aires.

L'Eglise catholique est favorable aux soins palliatifs et contre l'acharnement thérapeutique, mais s'oppose à toute forme d'euthanasie.

Source : quebec.huffingtonpost.ca

 

Cité du Vatican, 29 novembre 2015 (VIS).

Après sa rencontre avec la jeunesse, le Saint-Père s'est rendu à la Maison de la Charité de Nalukolongo fondée en 1978 par le Cardinal Nsubuga, qui y est enterré. Gérée par les Soeurs du Bon Samaritain, l'institution accueille une centaine de personnes pauvres de tout âge et religion, auxquels il s'est adressé en rappelant d'abord que Nalukolongo a toujours été lié à l'engagement social et caritatif de l'Eglise :

"Ici, dans les premiers temps, des enfants ont été rachetés de l'esclavage et des femmes ont reçu une éducation religieuse... Jésus est présent ici car il a promis de demeurer au milieu des pauvres et des malades, des prisonniers et des déshérites, de toutes les personnes qui souffrent...

Depuis cette maison de la charité je voudrais adresser un appel à toutes les paroisses et communautés présentes en Ouganda comme dans le reste de l'Afrique, un appel à ne pas oublier les pauvres. L'Evangile nous impose de sortir vers les périphéries de la société et de trouver le Christ dans celui qui souffre et dans celui qui se trouve dans le besoin. Le Seigneur nous dit sans équivoque qu'il nous jugera sur cela. Il est triste que nos sociétés permettent que le personnes âgées soient rejetées ou oubliées. Il est déplorable que les jeunes soient exploités par l'esclavage actuel du trafic d'êtres humains. Si nous regardons attentivement le monde qui nous entoure il semble qu'en de nombreux endroits l'égoïsme et l'indifférence se répandent. Combien de nos frères et soeurs sont victimes de la culture actuelle de l'use et jette, que génère le mépris surtout vis-à-vis des enfants non encore nés, des jeunes et des personnes âgées. Comme chrétiens, nous ne pouvons pas rester à regarder. Quelque chose doit changer.

Nos familles doivent devenir des signes encore plus évidents de l'amour patient et miséricordieux de Dieu, non seulement pour nos enfants et nos personnes âgées, mais aussi pour tous ceux qui se trouvent dans le besoin. Nos paroisses ne doivent pas fermer les portes et les oreilles au cri des pauvres. Il s'agit de la voie maîtresse du disciple chrétien. C'est de cette manière que nous rendons témoignage au Seigneur, qui est venu non pour être servi mais pour servir. Nous montrons ainsi que les personnes comptent plus que les choses et que ce que nous sommes est plus important que ce que nous possédons. En effet, précisément en ceux que nous servons, le Christ se révèle lui-même chaque jour et prépare l'accueil que nous espérons recevoir un jour dans son Royaume éternel.

Chers amis, à travers des gestes simples, à travers des actes simples et dévoués qui honorent le Christ dans les plus petits de ses frères et soeurs, nous faisons entrer la force de son amour dans le monde et nous le changeons réellement. Encore une fois je vous remercie pour votre générosité et pour votre charité. Je me souviendrai de vous dans mes prières et je vous demande, s'il vous plaît de prier pour moi. Je vous confie tous à la tendre protection de Marie".

Source : Vatican Information Service

 

 

Pape François ‏  Pontifex_fr 

22 oct. 2015

Dans les pauvres, nous voyons le visage du Christ qui s’est fait pauvre pour nous.

 

Source : twitter.com

 

 

Pape François@Pontifex_fr

23 juillet 2015

Celui qui aide les malades et ceux qui sont dans le besoin touche la chair du Christ, vivant et présent au milieu de nous.

 

 

Pape François@Pontifex_fr

21 juil. 2015

L’Église est appelée à se faire toujours plus attentionnée et prévenante envers les plus faibles.

 

Source : twitter

 

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 11 mars 2015


 

Chers frères et sœurs,

Dans la catéchèse d’aujourd’hui, nous poursuivons la réflexion sur les grands-parents, en considérant la valeur et l’importance de leur rôle dans la famille. Je le fais en m’identifiant à ces personnes, car moi aussi j’appartiens à cette tranche d’âge.

Quand j’ai été aux Philippines, le peuple philippin me saluait en disant : « Lolo Kiko » — c’est-à-dire grand-père François — « Lolo Kiko », me disaient-ils ! Il est important de souligner une première chose : c’est vrai que la société tend à nous mettre de côté, mais certainement pas le Seigneur. Le Seigneur ne nous met jamais de côté ! Il nous appelle à le suivre à tous les âges de la vie, et être âgé contient aussi une grâce et une mission, une véritable vocation du Seigneur. Être âgé est une vocation. Ce n’est pas encore le moment de « baisser les bras ». Cette période de la vie est différente des précédentes, cela ne fait aucun doute ; nous devons également un peu « l’inventer », car nos sociétés ne sont pas prêtes, spirituellement et moralement, à donner à celle-ci, à ce moment de la vie, sa pleine valeur. En effet, autrefois il n’était pas aussi normal d’avoir du temps à disposition ; aujourd’hui cela l’est beaucoup plus. Et la spiritualité chrétienne a elle aussi été prise de court, il s’agit de tracer une spiritualité des personnes âgées. Mais grâce à Dieu les témoignages de saints et de saintes âgées ne manquent pas !

J’ai été très frappé par la « Journée pour les personnes âgées » que nous avons célébrée ici sur la place Saint-Pierre l’année dernière, la place était pleine. J’ai écouté des récits de personnes âgées qui se prodiguent pour les autres, et aussi des histoires de couples d’époux, qui disaient : « Nous fêtons notre 50e anniversaire de mariage, nous fêtons notre 60e anniversaire de mariage ». Cela est important de le faire voir aux jeunes qui se lassent vite ; le témoignage des personnes âgées concernant la fidélité est important. Et sur cette place elles étaient très nombreuses ce jour-là. C’est une réflexion qu’il faut poursuivre, aussi bien dans le domaine ecclésial que civil. L’Évangile vient à notre rencontre avec une très belle image émouvante et encourageante. C’est l’image de Siméon et Anne, dont nous parle l’Évangile de l’enfance de Jésus composé par saint Luc. Ils étaient assurément âgés, le « vieux » Siméon et la « prophétesse » Anne qui avait 84 ans. Cette femme ne cachait pas son âge. L’Évangile dit qu’ils attendaient la venue de Dieu chaque jour, avec une grande fidélité, depuis de longues années. Ils voulaient vraiment voir ce jour, en saisir les signes, en pressentir le début. Peut-être étaient-ils aussi un peu résignés, désormais, à mourir avant : mais cette longue attente continuait à occuper toute leur vie, ils n’avaient pas d’engagements plus importants que celui-ci : attendre le Seigneur et prier. Et bien, quand Marie et Joseph arrivèrent au temple pour obéir aux prescriptions de la Loi, Siméon et Anne s’élancèrent, animés par l’Esprit Saint (cf. Lc 2, 27). Le poids de l’âge et de l’attente disparut en un instant. Ils reconnurent l’Enfant, et découvrirent une nouvelle force, pour une nouvelle tâche : rendre grâce et rendre témoignage pour ce Signe de Dieu. Siméon improvisa un très bel hymne de joie (cf. Lc 2, 29-32) — il a été poète à ce moment-là — et Anne devint la première prédicatrice de Jésus : « Elle parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem » (Lc 2, 38).

Chers grands-parents, chères personnes âgées, plaçons-nous dans le sillage de ces vieux extraordinaires ! Devenons nous aussi un peu poètes de la prière : prenons goût à chercher nos mots, réapproprions-nous de ce que nous enseigne la Parole de Dieu. La prière des grands-parents et des personnes âgées est un grand don pour l’Église ! La prière des personnes âgées et des grands-parents est un don pour l’Église, c’est une richesse ! C’est également une grande transfusion de sagesse pour toute la société humaine, en particulier pour celle qui est trop affairée, trop prise, trop distraite. Quelqu’un doit bien chanter, pour eux aussi, chanter les signes de Dieu, proclamer les signes de Dieu, prier pour eux ! Regardons Benoît XVI, qui a choisi de passer dans la prière et dans l’écoute de Dieu la dernière période de sa vie ! C’est beau ! Un grand croyant du siècle dernier, de tradition orthodoxe, Olivier Clément, disait : « Une civilisation où l’on ne prie plus est une civilisation où la vieillesse n’a plus de sens. Et cela est terrifiant, nous avons besoin avant tout de personnes âgées qui prient, car la vieillesse nous est donnée pour cela ». Nous avons besoin de personnes âgées qui prient car la vieillesse nous est donnée précisément pour cela. C’est une belle chose que la prière des personnes âgées.

Nous pouvons rendre grâce au Seigneur pour les bienfaits reçus, et remplir le vide de l’ingratitude qui l’entoure. Nous pouvons intercéder pour les attentes des nouvelles générations et donner dignité à la mémoire et aux sacrifices des générations passées. Nous pouvons rappeler aux jeunes ambitieux qu’une vie sans amour est une vie desséchée. Nous pouvons dire aux jeunes qui ont peur, que l’angoisse de l’avenir peut être vaincue. Nous pouvons enseigner aux jeunes qui s’aiment trop qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. Les grands-pères et les grands-mères forment la « chorale » permanente d’un grand sanctuaire spirituel, où la prière de supplication et le chant de louange soutiennent la communauté qui travaille et lutte sur le terrain de la vie.

La prière, enfin, purifie sans cesse le cœur. La louange et la prière à Dieu préviennent le durcissement du cœur dans le ressentiment et dans l’égoïsme. Comme le cynisme d’une personne âgée qui a perdu le sens de son témoignage, qui méprise les jeunes et ne communique pas une sagesse de vie est laid ! Comme est beau, en revanche, l’encouragement qu’une personne âgée réussit à transmettre aux jeunes à la recherche du sens de la foi et de la vie ! C’est vraiment la mission des grands-parents, la vocation des personnes âgées. Les paroles des grands-parents ont quelque chose de spécial, pour les jeunes. Et ils le savent. Je conserve encore avec moi les paroles que ma grand-mère me remit par écrit le jour de mon ordination sacerdotale ; elles sont toujours dans mon bréviaire, je les lis souvent et cela me fait du bien.

Comme je voudrais une Église qui défie la culture du rebut par la joie débordante d’une nouvelle étreinte entre les jeunes et les personnes âgées ! C’est ce que je demande aujourd’hui au Seigneur, cette étreinte !


Je salue les pèlerins de langue française, en particulier les membres de l’enseignement catholique du diocèse de Nanterre.

J’invite vos familles à accueillir avec reconnaissance au milieu d’elles les personnes âgées, afin de recevoir leur témoignage de sagesse nécessaire aux jeunes générations.

Que Dieu vous bénisse.

Source : vatican.va

 

 

Le Pape s'adresse à l'Académie pour la vie

Cité du Vatican, 5 mars 2015 (VIS). Le Pape François a reçu ce matin l'Académie pontificale pour la vie, dont l'assemblée générale annuelle a portée sur l'assistance aux personnes âgées et les soins palliatifs: Ces soins, leur a-t-il dit, "sont la manifestation matérielle de l'assistance que nous nous devons les uns aux autres, à ceux qui souffrent en premier lieu. Leur recours montre que la personne demeure précieuse lorsqu'elle est est marquée par la vieillesse et la maladie... Lorsque la vie devient fragile et tend à sa conclusion, nous avons la responsabilité d'accompagner aux mieux la personne. Le commandement biblique d'honorer les parents implique l'assistance aux personnes âgées. Dieu y a associé la double promesse d'une vie propre heureuse et plus longue. Cette fidélité au quatrième commandement garantit à l'homme le don de la terre et la possibilité d'en profiter... Ceci nous révèle le rapport pédagogique fondamental entre enfants et parents, entre jeunes et anciens, y compris dans la transmission du savoir et de la foi aux générations à venir. Respecter ce commandement est source de vie et de bénédiction. Par contre, la Bible promet une punition sévère à qui maltraite ou abandonne ses parents... La Parole est toujours vivante et ce commandement est de grande actualité, dans une société où la logique de l'utilité l'emporte sur la solidarité et la gratuité, y compris au sein de la famille... Honorer l'autre signifie en avoir un total respect et en prendre soin, surtout lorsqu'il s'agit de quelqu'un qu'à cause de son état physique, moral ou social on pourrait laisser mourir ou faire mourir. L'assistance médicale joue un grand rôle dans la société...au service de la personne âgée. Mais l'efficacité ne peut être le seul critère des médecins, qui ne doivent pas non plus être soumis à des politiques ou à la convenance économique. L'Etat ne saurait envisager de faire des économies sur cet aspect de la médecine".

Les personnes âgées, a poursuivi le Saint-Père, "ont avant tout besoin de l'attention de leurs familles, d'une affection que ne sauraient remplacer les meilleurs structures de prise en charge ou le meilleur personnel soignant". L'objectif de réduire les souffrances dans la phase finale d'une maladie s'applique "de manière toute particulière aux personnes âgées et risquent de moins bénéficier de l'attention du corps médical. L'abandon est même le pire des maux qu'elles peuvent subir, la plus grande injustice. Ceux qui nous ont aidé à grandir ne doivent pas être abandonné au moment où ils ont le plus grand besoin d'aide... Ils ont besoin de notre aide, de notre amour, de notre tendresse". Disant alors combien il apprécie les efforts de l'académie pour que les soins palliatifs soient appliqués à tous ceux qui en ont besoin, le Pape a alors encouragé les chercheurs, le personnel médical et les étudiants à renforcer leur spécialisation dans un domaine "qui n'est pas de moindre valeurs parce qu'il ne sauve pas la vie". Ils doivent "pratiquer sans perdre de vue que l'esprit de service et la conscience médicale sont science au sens le plus noble. C'est pourquoi, "aider l'homme ne peut s'accomplir en agissant contre lui, sa vie et sa dignité".

Source : Vatican Information Service

 

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 4 mars 2015


 

Chers frères et sœurs, bonjour.

La catéchèse d’aujourd’hui et celle de mercredi prochain sont consacrées aux personnes âgées, qui, dans le cadre de la famille, sont les grands-parents, les oncles et les tantes. Nous réfléchirons aujourd’hui sur la condition actuelle problématique des personnes âgées, et la prochaine fois, c’est-à-dire mercredi prochain, de manière plus positive, sur la vocation contenue dans cet âge de la vie.

Grâce aux progrès de la médecine, la vie s’est allongée, mais la société ne s’est pas «élargie» à la vie ! Le nombre des personnes âgées s’est multiplié, mais nos sociétés ne se sont pas assez organisées pour leur faire place, avec le juste respect et la considération concrète pour leur fragilité et leur dignité. Tant que nous sommes jeunes, nous sommes incités à ignorer la vieillesse, comme s’il s’agissait d’une maladie à tenir à distance ; ensuite, quand nous vieillissons, en particulier si nous sommes pauvres, si nous sommes malades, seuls, nous faisons l’expérience des carences d’une société programmée sur l’efficacité, qui en conséquence ignore les personnes âgées. Et les personnes âgées sont une richesse, on ne peut pas les ignorer.

Benoît xvi, en visitant une maison pour les personnes âgées, employa des mots clairs et prophétiques, s’exprimant ainsi : « La qualité d’une société, je dirais d’une civilisation, se juge aussi à la façon dont les personnes âgées sont traitées et à la place qui leur est réservée dans la vie commune » (12 novembre 2012). C’est vrai, l’attention à l’égard des personnes âgées fait la différence d’une civilisation. Porte-t-on de l’attention aux personnes âgées dans une civilisation ? Y a-t-il de la place pour la personne âgée ? Cette civilisation ira de l’avant si elle sait respecter la sagesse, la sapience des personnes âgées. Une civilisation où il n’y a pas de place pour les personnes âgées, ou qui les met au rebut parce qu’elles créent des problèmes, est une société qui porte en elle le virus de la mort.

En Occident, les chercheurs présentent le siècle actuel comme le siècle du vieillissement, le nombre d’enfants diminue et celui des personnes âgées augmente. Ce déséquilibre nous interpelle, il est même un grand défi pour la société contemporaine. Pourtant, une certaine culture du profit insiste pour faire apparaître les personnes âgées comme un poids, un « lest ». Non seulement elles ne produisent pas, pense cette culture, mais elles sont une charge. En somme, quel est le résultat d’une telle façon de penser ? Il faut les mettre au rebut. Il est mauvais de voir des personnes âgées mises au rebut, c’est quelque chose de mauvais, c’est un péché ! On n’ose pas le dire ouvertement, mais on le fait ! Il y a quelque chose de lâche dans cette accoutumance à la culture du rebut. Mais nous sommes habitués à mettre les gens au rebut. Nous voulons faire disparaître notre peur accrue de la faiblesse et de la vulnérabilité, mais en agissant ainsi, nous augmentons chez les personnes âgées l’angoisse d’être mal supportées et d’être abandonnées.

Pendant mon ministère à Buenos Aires, j’ai déjà touché du doigt cette réalité avec ses problèmes : « Les personnes âgées sont abandonnées, et pas seulement dans la précarité matérielle. Elles sont abandonnées dans l’incapacité égoïste d’accepter leurs limites qui reflètent nos limites, dans les nombreuses difficultés qu’elles doivent aujourd’hui surmonter pour survivre dans une civilisation qui ne leur permet pas de participer, de donner leur avis, ni d’être des référents selon le modèle consumériste du “seuls les jeunes peuvent être utiles et peuvent profiter”. Ces personnes âgées devraient en revanche être, pour toute la société, la réserve de sagesse de notre peuple. Les personnes âgées sont la réserve sapientielle de notre peuple ! Avec quelle facilité fait-on taire sa conscience quand il n’y a pas d’amour ! » (Seul l’amour peut nous sauver, Cité du Vatican 2013, p. 83). C’est ce qui se passe. Je me souviens, quand je visitais les maisons de repos, je parlais à tout le monde et j’ai souvent entendu cela : « Comment allez-vous ? Et vos enfants ? — Bien, bien — Combien en avez-vous ? — Beaucoup. — Et ils viennent vous rendre visite ? — Oui, oui, souvent, oui, ils viennent. — Quand sont-ils venus la dernière fois ? Je me souviens d’une dame âgée qui m’a répondu : « Et bien, à Noël ». Nous étions au mois d’août ! Huit mois sans avoir reçu la visite de ses enfants, abandonnée pendant huit mois ! Cela s’appelle un péché mortel, comprenez-vous ? Une fois, enfant, ma grand-mère nous a raconté l’histoire d’un grand-père âgé qui se salissait en mangeant, parce qu’il avait des difficultés à porter la cuillère remplie de soupe à sa bouche. Et son fils, c’est-à-dire le père de famille, avait décidé de le déplacer de la table commune et avait préparé une petite table à la cuisine, où on ne le voyait pas, pour qu’il mange seul. Ainsi il n’aurait pas fait une mauvaise impression quand ses amis venaient déjeuner ou dîner. Quelques jours plus tard, il rentra chez lui et trouva le plus petit de ses enfants qui jouait avec du bois, un marteau et des clous ; il fabriquait quelque chose, il lui dit : « Mais que fais-tu ? — Je fais une table, papa. — Une table, pourquoi ? — Pour l’avoir quand tu deviendras vieux, comme ça tu pourras manger là ». Les enfants ont plus de conscience que nous !

Dans la tradition de l’Église, il existe un bagage de sagesse qui a toujours soutenu une culture de proximité des personnes âgées, une disposition à l’accompagnement affectueux et solidaire pendant cette partie finale de la vie. Cette tradition est enracinée dans l’Écriture Sainte, comme l’attestent par exemple ces expressions du livre du Siracide : « Ne fais pas fi du discours des vieillards, car eux-mêmes ont été à l’école de leurs parents ; c’est d’eux que tu apprendras la prudence et l’art de répondre à point nommé » (Si 8, 9).

L’Église ne peut pas et ne veut pas se conformer à une mentalité d’intolérance, et encore moins d’indifférence et de mépris à l’égard de la vieillesse. Nous devons réveiller le sentiment collectif de gratitude, d’appréciation, d’hospitalité, qui ait pour effet que la personne âgée se sente une partie vivante de sa communauté.

Les personnes âgées sont des hommes et des femmes, des pères et des mères qui sont passés avant nous sur notre même route, dans notre même maison, dans notre bataille quotidienne pour une vie digne. Ce sont des hommes et des femmes dont nous avons beaucoup reçu. La personne âgée n’est pas un extra-terrestre. La personne âgée, c’est nous, dans peu de temps, dans longtemps, mais cependant inévitablement, même si nous n’y pensons pas. Et si nous apprenons à bien traiter les personnes âgées, nous serons traités de la même manière.

Nous, les personnes âgées, sommes un peu toutes fragiles. Certaines, cependant, sont particulièrement faibles, beaucoup sont seules, et frappées par la maladie. Certaines dépendent de soins indispensables et de l’attention des autres. Ferons-nous pour cela un pas en arrière ? Les abandonnerons-nous à leur destin ? Une société sans proximité, où la gratuité et l’affection sans contrepartie — même entre étrangers — disparaissent, est une société perverse. L’Église, fidèle à la Parole de Dieu, ne peut pas tolérer cette dégénérescence. Une communauté chrétienne où proximité et gratuité ne seraient plus considérées comme indispensables, perdrait son âme avec celles-ci. Là où on ne fait pas honneur aux personnes âgées, il n’y a pas d’avenir pour les jeunes.


...

Je vous invite tous à vous faire proche des personnes âgées qui vous entourent et de leur faire sentir votre affection, votre estime et votre reconnaissance. Sachez profiter de leur expérience et de leur sagesse.

Bon pèlerinage.

Source : vatican.va

 

 

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA XXIIIe JOURNÉE MONDIALE DU MALADE 2015

Sapientia cordis
“J’étais les yeux de l’aveugle, les pieds du boiteux” (Jb 29,15)

 

Chers frères et sœurs,

À l’occasion de la XXIIIème Journée mondiale du Malade, instaurée par saint Jean-Paul II, je m’adresse à vous tous qui supportez le fardeau de la maladie et êtes unis, de diverses manières, à la chair du Christ souffrant, et à vous également, professionnels et bénévoles de la santé.

Le thème de cette année nous invite à réfléchir sur une phrase du Livre de Job : « J’étais les yeux de l’aveugle, les pieds du boiteux » (29,15). Je voudrais le faire dans la perspective de la « sapientia cordis », la sagesse du cœur.

1. Cette sagesse n’est pas une connaissance théorique, abstraite, fruit de raisonnements. Elle est plutôt, comme le décrit saint Jacques dans son épître, « pure, puis pacifique, indulgente, bienveillante, pleine de pitié et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie » (3,17). Elle est donc un comportement inspiré par l’Esprit Saint dans l’esprit et le cœur de celui qui sait s’ouvrir à la souffrance des frères et reconnaît en eux l’image de Dieu. Faisons donc nôtre l’invocation du psaume : « Fais-nous savoir comment compter nos jours, que nous venions de cœur à la sagesse ! » (Ps 90,12). Dans cette sapientia cordis, qui est don de Dieu, nous pouvons résumer les fruits de la Journée mondiale du Malade.

2. La sagesse du cœur veut dire servir le frère. Dans le discours de Job qui contient les paroles « j’étais les yeux de l’aveugle, les pieds du boiteux », est mise en évidence la dimension du service à ceux qui en ont besoin, de la part de l’homme juste qui jouit d’une certaine autorité et a une place importante parmi les anciens de la ville. Sa stature morale se manifeste dans le service du pauvre qui demande de l’aide, et également en prenant soin de l’orphelin et de la veuve (v. 12-13).

Que de chrétiens rendent témoignage aujourd’hui encore, non par leurs paroles mais par leur vie enracinée dans une foi authentique, d’être « les yeux de l’aveugle » et les « pieds du boiteux » ! Des personnes qui sont proches des malades ayant besoin d’une assistance permanente, d’une aide pour se laver, s’habiller, se nourrir. Ce service, surtout lorsqu’il se prolonge dans le temps, peut devenir fatigant et pénible. Il est relativement facile de servir pendant quelques jours, mais il est difficile de soigner une personne pendant des mois, voire des années, également si celle-ci n’est plus à même de remercier. Et pourtant, voilà un grand chemin de sanctification ! Dans ces moments, on peut compter de manière particulière sur la proximité du Seigneur, et on est également un soutien spécial à la mission de l’Église.

3. La sagesse du cœur, c’est être avec le frère. Le temps passé à côté du malade est un temps sacré. C’est une louange à Dieu, qui nous conforme à l’image de son Fils, qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (Mt 20,28). Jésus lui-même a dit : « Et moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Lc 22,27).

Avec une foi vive, nous demandons à l’Esprit Saint de nous donner la grâce de comprendre la valeur de l’accompagnement, si souvent silencieux, qui nous conduit à consacrer du temps à ces sœurs et à ces frères qui, grâce à notre proximité et à notre affection, se sentent davantage aimés et réconfortés. En revanche, quel grand mensonge se dissimule derrière certaines expressions qui insistent tellement sur la « qualité de la vie », pour inciter à croire que les vies gravement atteintes par la maladie ne seraient pas dignes d’être vécues !

4. La sagesse du cœur, c’est la sortie de soi vers le frère. Notre monde oublie parfois la valeur spéciale du temps passé auprès du lit d’un malade, parce qu’on est harcelé par la hâte, par la frénésie de l’action, de la production et on oublie la dimension de la gratuité, de l’acte de prendre soin, de se charger de l’autre. En réalité, derrière cette attitude se dissimule souvent une foi tiède, oublieuse de cette parole du Seigneur qui déclare : « C’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40).

Voilà pourquoi je voudrais rappeler à nouveau « la priorité absolue de “la sortie de soi vers le frère” comme un des deux commandements principaux qui fondent toute norme morale et comme le signe le plus clair pour faire le discernement sur un chemin de croissance spirituelle en réponse au don absolument gratuit de Dieu » (Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n. 179). De la nature missionnaire même de l’Église jaillissent « la charité effective pour le prochain, la compassion qui comprend, assiste et encourage » (idem).

5. La sagesse du cœur c’est être solidaire avec le frère sans le juger. La charité a besoin de temps. Du temps pour soigner les malades et du temps pour les visiter. Du temps pour être auprès d’eux comme le firent les amis de Job : « Puis, s’asseyant à terre près de lui, ils restèrent ainsi durant sept jours et sept nuits. Aucun ne lui adressa la parole, au spectacle d’une si grande douleur » (Jb 2,13). Mais les amis de Job cachaient au fond d’eux-mêmes un jugement négatif à son sujet : ils pensaient que son malheur était la punition de Dieu pour une de ses fautes. Au contraire, la véritable charité est un partage qui ne juge pas, qui ne prétend pas convertir l’autre ; elle est libérée de cette fausse humilité qui, au fond, recherche l’approbation et se complaît dans le bien accompli.

L’expérience de Job trouve sa réponse authentique uniquement dans la croix de Jésus, acte suprême de solidarité de Dieu avec nous, totalement gratuit, totalement miséricordieux. Et cette réponse d’amour au drame de la souffrance humaine, spécialement de la souffrance innocente, demeure imprimée pour toujours dans le corps du Christ ressuscité, dans ses plaies glorieuses, qui sont un scandale pour la foi mais sont également preuve de la foi (cf. Homélie pour la canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II, 27 avril 2014).

De même, lorsque la maladie, la solitude et l’incapacité l’emportent sur notre vie de don, l’expérience de la souffrance peut devenir un lieu privilégié de la transmission de la grâce et une source pour acquérir et renforcer la sapientia cordis. Donc, on peut comprendre que Job, à la fin de son expérience, en s’adressant à Dieu, peut déclarer : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu » (42,5). Et les personnes plongées dans le mystère de la souffrance et de la douleur, accueilli dans la foi, peuvent également devenir des témoins vivant d’une foi qui permet d’habiter la souffrance elle-même, bien que l’homme, par son intelligence, ne soit pas capable de la comprendre en profondeur.

6. Je confie cette Journée mondiale du Malade à la protection maternelle de Marie, qui a accueilli dans son sein et a donné naissance à la Sagesse incarnée, Jésus-Christ, notre Seigneur.

Ô Marie, Siège de la Sagesse, intercède comme notre Mère pour tous les malades et pour ceux qui en prennent soin. Fais que, dans le service du prochain qui souffre et à travers l’expérience même de la souffrance, nous puissions accueillir et faire croître en nous la véritable sagesse du cœur.

J’accompagne cette invocation pour vous tous de ma bénédiction apostolique.

Du Vatican, le 3 Décembre 2014

Memorial de Saint François Xavier

FRANCISCUS

Source : vatican.va

 

 

VISITE DU SAINT-PÈRE
AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL DE L'EUROPE

DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AU PARLEMENT EUROPÉEN

Strasbourg
Mardi 25 novembre 2014

(extraits)


(...) En m’adressant à vous aujourd’hui, à partir de ma vocation de pasteur, je désire adresser à tous les citoyens européens un message d’espérance et d’encouragement.

Un message d’espérance fondé sur la confiance que les difficultés peuvent devenir des promotrices puissantes d’unité, pour vaincre toutes les peurs que l’Europe – avec le monde entier – est en train de traverser. L’espérance dans le Seigneur qui transforme le mal en bien, et la mort en vie.

Encouragement pour revenir à la ferme conviction des Pères fondateurs de l’Union Européenne, qui ont souhaité un avenir fondé sur la capacité de travailler ensemble afin de dépasser les divisions, et favoriser la paix et la communion entre tous les peuples du continent. Au centre de cet ambitieux projet politique il y avait la confiance en l’homme, non pas tant comme citoyen, ni comme sujet économique, mais en l’homme comme personne dotée d’une dignité transcendante.

Je tiens avant tout à souligner le lien étroit qui existe entre ces deux paroles : « dignité » et « transcendante ».

La « dignité » est une parole-clé qui a caractérisé la reprise du second après guerre. Notre histoire récente se caractérise par l’indubitable centralité de la promotion de la dignité humaine contre les violences multiples et les discriminations qui, même en Europe, n’ont pas manqué dans le cours des siècles. La perception de l’importance des droits humains naît justement comme aboutissement d’un long chemin, fait de multiples souffrances et sacrifices, qui a contribué à former la conscience du caractère précieux, de l’unicité qu’on ne peut répéter de toute personne humaine individuelle. Cette conscience culturelle trouve son fondement, non seulement dans les évènements de l’histoire, mais surtout dans la pensée européenne, caractérisée par une riche rencontre, dont les nombreuses sources lointaines proviennent « de la Grèce et de Rome, de fonds celtes, germaniques et slaves, et du christianisme qui l’a profondément pétrie», donnant lieu justement au concept de « personne ».

Aujourd’hui, la promotion des droits humains joue un rôle central dans l’engagement de l’Union Européenne, en vue de favoriser la dignité de la personne, en son sein comme dans ses rapports avec les autres pays. Il s’agit d’un engagement important et admirable, puisque trop de situations subsistent encore dans lesquelles les êtres humains sont traités comme des objets dont on peut programmer la conception, la configuration et l’utilité, et qui ensuite peuvent être jetés quand ils ne servent plus, parce qu’ils deviennent faibles, malades ou vieux.

Quelle dignité existe vraiment, quand manque la possibilité d’exprimer librement sa pensée ou de professer sans contrainte sa foi religieuse ? Quelle dignité est possible, sans un cadre juridique clair, qui limite le domaine de la force et qui fasse prévaloir la loi sur la tyrannie du pouvoir ? Quelle dignité peut jamais avoir un homme ou une femme qui fait l’objet de toute sorte de discriminations ? Quelle dignité pourra jamais avoir une personne qui n’a pas de nourriture ou le minimum nécessaire pour vivre et, pire encore, qui n’a pas le travail qui l’oint de dignité ?

Promouvoir la dignité de la personne signifie reconnaître qu’elle possède des droits inaliénables dont elle ne peut être privée au gré de certains, et encore moins au bénéfice d’intérêts économiques.

Mais il convient de faire attention pour ne pas tomber dans des équivoques qui peuvent naître d’un malentendu sur le concept de droits humains et de leur abus paradoxal. Il y a en effet aujourd’hui la tendance à une revendication toujours plus grande des droits individuels – je suis tenté de dire individualistes –, qui cache une conception de la personne humaine détachée de tout contexte social et anthropologique, presque comme une « monade » (μονάς), toujours plus insensible aux autres « monades » présentes autour de soi. Au concept de droit, celui - aussi essentiel et complémentaire - de devoir, ne semble plus associé, de sorte qu’on finit par affirmer les droits individuels sans tenir compte que tout être humain est lié à un contexte social dans lequel ses droits et devoirs sont connexes à ceux des autres et au bien commun de la société elle-même.

Par conséquent je considère qu’il est plus que jamais vital d’approfondir aujourd’hui une culture des droits humains qui puisse sagement relier la dimension individuelle, ou mieux, personnelle, à celle de bien commun, de ce « nous-tous » formé d’individus, de familles et de groupes intermédiaires qui s’unissent en communauté sociale. En effet, si le droit de chacun n’est pas harmonieusement ordonné au bien plus grand, il finit par se concevoir comme sans limites et, par conséquent, devenir source de conflits et de violences.

Parler de la dignité transcendante de l’homme signifie donc faire appel à sa nature, à sa capacité innée de distinguer le bien du mal, à cette « boussole » inscrite dans nos cœurs et que Dieu a imprimée dans l’univers créé ; cela signifie surtout de regarder l’homme non pas comme un absolu, mais comme un être relationnel. Une des maladies que je vois la plus répandue aujourd’hui en Europe est la solitude, précisément de celui qui est privé de liens. On la voit particulièrement chez les personnes âgées, souvent abandonnées à leur destin, comme aussi chez les jeunes privés de points de référence et d’opportunités pour l’avenir ; on la voit chez les nombreux pauvres qui peuplent nos villes ; on la voit dans le regard perdu des migrants qui sont venus ici en recherche d’un avenir meilleur.

Cette solitude a été ensuite accentuée par la crise économique, dont les effets perdurent encore, avec des conséquences dramatiques du point de vue social. On peut constater qu’au cours des dernières années, à côté du processus d’élargissement de l’Union Européenne, s’est accrue la méfiance des citoyens vis-à-vis des institutions considérées comme distantes, occupées à établir des règles perçues comme éloignées de la sensibilité des peuples particuliers, sinon complètement nuisibles. D’un peu partout on a une impression générale de fatigue, de vieillissement, d’une Europe grand-mère et non plus féconde et vivante. Par conséquent, les grands idéaux qui ont inspiré l’Europe semblent avoir perdu leur force attractive, en faveur de la technique bureaucratique de ses institutions.

À cela s’ajoutent des styles de vie un peu égoïstes, caractérisés par une opulence désormais insoutenable et souvent indifférente au monde environnant, surtout aux plus pauvres. On constate avec regret une prévalence des questions techniques et économiques au centre du débat politique, au détriment d’une authentique orientation anthropologique. L’être humain risque d’être réduit à un simple engrenage d’un mécanisme qui le traite à la manière d’un bien de consommation à utiliser, de sorte que – nous le remarquons malheureusement souvent – lorsque la vie n’est pas utile au fonctionnement de ce mécanisme elle est éliminée sans trop de scrupule, comme dans le cas des malades, des malades en phase terminale, des personnes âgées abandonnées et sans soin, ou des enfants tués avant de naître.

C’est une grande méprise qui advient « quand l’absolutisation de la technique prévaut », ce qui finit par produire « une confusion entre la fin et moyens ». Résultat inévitable de la « culture du déchet » et de la « mentalité de consommation exagérée ». Au contraire, affirmer la dignité de la personne c’est reconnaître le caractère précieux de la vie humaine, qui nous est donnée gratuitement et qui ne peut, pour cette raison, être objet d’échange ou de commerce. Dans votre vocation de parlementaires, vous êtes aussi appelés à une grande mission, bien qu’elle puisse sembler inutile : prendre soin de la fragilité, de la fragilité des peuples et des personnes. Prendre soin de la fragilité veut dire force et tendresse, lutte et fécondité, au milieu d’un modèle fonctionnaliste et privatisé qui conduit inexorablement à la « culture du déchet ». Prendre soin de la fragilité de la personne et des peuples signifie garder la mémoire et l’espérance ; signifie prendre en charge la personne présente dans sa situation la plus marginale et angoissante et être capable de l’oindre de dignité.

Comment donc redonner espérance en l’avenir, de sorte que, à partir des jeunes générations, on retrouve la confiance afin de poursuivre le grand idéal d’une Europe unie et en paix, créative et entreprenante, respectueuse des droits et consciente de ses devoirs ?

Pour répondre à cette question, permettez-moi de recourir à une image. Une des fresques les plus célèbres de Raphaël qui se trouvent au Vatican représente la dite École d’Athènes. Au centre se trouvent Platon et Aristote. Le premier a le doigt qui pointe vers le haut, vers le monde des idées, nous pourrions dire vers le ciel ; le second tend la main en avant, vers celui qui regarde, vers la terre, la réalité concrète. Cela me parait être une image qui décrit bien l’Europe et son histoire, faite de la rencontre continuelle entre le ciel et la terre, où le ciel indique l’ouverture à la transcendance, à Dieu, qui a depuis toujours caractérisé l’homme européen, et la terre qui représente sa capacité pratique et concrète à affronter les situations et les problèmes. 

L’avenir de l’Europe dépend de la redécouverte du lien vital et inséparable entre ces deux éléments. Une Europe qui n’a plus la capacité de s’ouvrir à la dimension transcendante de la vie est une Europe qui lentement risque de perdre son âme, ainsi que cet « esprit humaniste » qu’elle aime et défend cependant.

Précisément à partir de la nécessité d’une ouverture au transcendant, je veux affirmer la centralité de la personne humaine, qui se trouve autrement à la merci des modes et des pouvoirs du moment. En ce sens j’estime fondamental, non seulement le patrimoine que le christianisme a laissé dans le passé pour la formation socioculturelle du continent, mais surtout la contribution qu’il veut donner, aujourd’hui et dans l’avenir, à sa croissance. Cette contribution n’est pas un danger pour la laïcité des États ni pour l’indépendance des institutions de l’Union, mais au contraire un enrichissement. Les idéaux qui l’ont formée dès l’origine le montrent bien: la paix, la subsidiarité et la solidarité réciproque, un humanisme centré sur le respect de la dignité de la personne.

(...) Nous ne pouvons pas ici ne pas rappeler les nombreuses injustices et persécutions qui frappent quotidiennement les minorités religieuses, en particulier chrétiennes, en divers endroits du monde. Des communautés et des personnes sont l’objet de violences barbares : chassées de leurs maisons et de leurs patries ; vendues comme esclaves ; tuées, décapitées, crucifiées et brulées vives, sous le silence honteux et complice de beaucoup.

La devise de l’Union Européenne est Unité dans la diversité, mais l’unité ne signifie pas uniformité politique, économique, culturelle ou de pensée. En réalité, toute unité authentique vit de la richesse des diversités qui la composent : comme une famille qui est d’autant plus unie que chacun des siens peut être, sans crainte, davantage soi-même. Dans ce sens, j’estime que l’Europe est une famille des peuples, lesquels pourront sentir les institutions de l’Union proches dans la mesure où elles sauront sagement conjuguer l’idéal de l’unité à laquelle on aspire, à la diversité propre de chacun, valorisant les traditions particulières, prenant conscience de son histoire et de ses racines, se libérant de nombreuses manipulations et phobies. Mettre au centre la personne humaine signifie avant tout faire en sorte qu’elle exprime librement son visage et sa créativité, au niveau des individus comme au niveau des peuples.

D’autre part, les particularités de chacun constituent une richesse authentique dans la mesure où elles sont mises au service de tous. Il faut toujours se souvenir de l’architecture propre de l’Union Européenne, basée sur les principes de solidarité et de subsidiarité, de sorte que l’aide mutuelle prévale, et que l’on puisse marcher dans la confiance réciproque.

Dans cette dynamique d’unité-particularité, se pose à vous, Mesdames et Messieurs les Eurodéputés, l’exigence de maintenir vivante la démocratie, la démocratie des peuples d’Europe. Il est connu qu’une conception uniformisante de la mondialité touche la vitalité du système démocratique, affaiblissant le débat riche, fécond et constructif des organisations et des partis politiques entre eux.

On court ainsi le risque de vivre dans le règne de l’idée, de la seule parole, de l’image, du sophisme… et de finir par confondre la réalité de la démocratie avec un nouveau nominalisme politique. Maintenir vivante la démocratie en Europe demande d’éviter les « manières globalisantes » de diluer la réalité : les purismes angéliques, les totalitarismes du relativisme, les fondamentalismes anhistoriques, les éthiques sans bonté, les intellectualismes sans sagesse.

Maintenir vivante la réalité des démocraties est un défi de ce moment historique, en évitant que leur force réelle – force politique expressive des peuples – soit écartée face à la pression d’intérêts multinationaux non universels, qui les fragilisent et les transforment en systèmes uniformisés de pouvoir financier au service d’empires inconnus. C’est un défi qu’aujourd’hui l’histoire vous lance.

Donner espérance à l’Europe ne signifie pas seulement reconnaître la centralité de la personne humaine, mais implique aussi d’en favoriser les capacités. Il s’agit donc d’y investir ainsi que dans les domaines où ses talents se forment et portent du fruit. Le premier domaine est surement celui de l’éducation, à partir de la famille, cellule fondamentale et élément précieux de toute société. La famille unie, féconde et indissoluble porte avec elle les éléments fondamentaux  pour donner espérance à l’avenir. Sans cette solidité, on finit par construire sur le sable, avec de graves conséquences sociales. D’autre part, souligner l’importance de la famille non seulement aide à donner des perspectives et l’espérance aux nouvelles générations, mais aussi aux nombreuses personnes âgées, souvent contraintes à vivre dans des conditions de solitude et d’abandon parce qu’il n’y a plus la chaleur d’un foyer familial en mesure de les accompagner et de les soutenir.

À côté de la famille, il y a les institutions éducatives : écoles et universités. L’éducation ne peut se limiter à fournir un ensemble de connaissances techniques, mais elle doit favoriser le processus plus complexe de croissance de la personne humaine dans sa totalité. Les jeunes d’aujourd’hui demandent à pouvoir avoir une formation adéquate et complète pour regarder l’avenir avec espérance, plutôt qu’avec désillusion. Ensuite, les potentialités créatives de l’Europe dans divers domaines de la recherche scientifique, dont certains ne sont pas encore complètement explorés, sont nombreuses. Il suffit de penser par exemple aux sources alternatives d’énergie, dont le développement servirait beaucoup à la protection de l’environnement.

(...) À vous législateurs, revient le devoir de protéger et de faire grandir l’identité européenne, afin que les citoyens retrouvent confiance dans les institutions de l’Union et dans le projet de paix et d’amitié qui en est le fondement. Sachant que « plus grandit le pouvoir de l’homme plus s’élargit le champ de ses responsabilités, personnelles et communautaires ». Je vous exhorte donc à travailler pour que l’Europe redécouvre sa bonne âme.

Un auteur anonyme du IIème siècle a écrit que « les chrétiens représentent dans le monde ce qu’est l’âme dans le corps ». Le rôle de l’âme est de soutenir le corps, d’en être la conscience et la mémoire historique. Et une histoire bimillénaire lie l’Europe et le christianisme. Une histoire non exempte de conflits et d’erreurs, et aussi de péchés, mais toujours animée par le désir de construire pour le bien. Nous le voyons dans la beauté de nos villes, et plus encore dans celle des multiples œuvres de charité et d’édification humaine commune qui parsèment le continent. Cette histoire, en grande partie, est encore à écrire. Elle est notre présent et aussi notre avenir. Elle est notre identité. Et l’Europe a fortement besoin de redécouvrir son visage pour grandir, selon l’esprit de ses Pères fondateurs, dans la paix et dans la concorde, puisqu’elle-même n’est pas encore à l’abri de conflits.

Chers Eurodéputés, l’heure est venue de construire ensemble l’Europe qui tourne, non pas autour de l’économie, mais autour de la sacralité de la personne humaine, des valeurs inaliénables ; l’Europe qui embrasse avec courage son passé et regarde avec confiance son avenir pour vivre pleinement et avec espérance son présent. Le moment est venu d’abandonner l’idée d’une Europe effrayée et repliée sur elle-même, pour susciter et promouvoir l’Europe protagoniste, porteuse de science, d’art, de musique, de valeurs humaines et aussi de foi. L’Europe qui contemple le ciel et poursuit des idéaux ; l’Europe qui regarde, défend et protège l’homme ; l’Europe qui chemine sur la terre sûre et solide, précieux point de référence pour toute l’humanité !

Merci.

Source  vatican.va

 

 

DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS
AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS COMMÉMORATIF
DE L'ASSOCIATION DES MÉDECINS CATHOLIQUES ITALIENS,
À L'OCCASION DU 70e ANNIVERSAIRE DE SA FONDATION

Salle Paul VI
Samedi 15 novembre 2014

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Bonjour !

Je vous remercie de votre présence et aussi de vos vœux : que le Seigneur m’accorde vie et santé ! Mais cela dépend aussi des médecins, qu’ils aident le Seigneur ! Je désire en particulier saluer l’assistant ecclésiastique, Mgr Edoardo Menichelli, le cardinal Tettamanzi, qui a été votre premier assistant, et j’adresse également une pensée au cardinal Fiorenzo Angelini, qui pendant des décennies a suivi la vie de l’Association et qui est si malade, il a été hospitalisé ces jours derniers, n’est-ce pas ? Je remercie également le président pour ce beau vœu aussi, merci.

Il ne fait aucun doute que, de nos jours, grâce aux progrès scientifiques et techniques, les possibilités de guérison physique ont beaucoup augmenté; toutefois, par certains aspects, semble diminuer la capacité de « prendre soin » de la personne, surtout quand elle est souffrante, fragile et sans défense. En effet, les conquêtes de la science et de la médecine peuvent contribuer à l’amélioration de la vie humaine, dans la mesure où elles ne s’éloignent pas de la racine éthique de ces disciplines. C’est pour cette raison que vous, médecins catholiques, vous engagez à vivre votre profession comme une mission humaine et spirituelle, comme un véritable apostolat laïc.

L’attention à la vie humaine, en particulier à celle qui connaît le plus de difficultés, c’est-à-dire au malade, à la personne âgée, à l’enfant, concerne profondément la mission de l’Église. Cette dernière se sent appelée également à participer au débat qui a pour objet la vie humaine, en présentant sa propre proposition fondée sur l’Évangile. Dans de nombreux lieux, la qualité de la vie est principalement liée aux possibilités économiques, au « bien-être », à la beauté et à la jouissance de la vie physique, en oubliant d’autres dimensions plus profondes — relationnelles, spirituelles et religieuses — de l’existence. En réalité, à la lumière de la foi et de la juste raison, la vie humaine est toujours sacrée et toujours « de qualité ». Il n’existe pas une vie humaine plus sacrée qu’une autre : chaque vie humaine est sacrée !

De même qu’il n’y a pas de vie humaine plus significative qu’une autre sur le plan qualitatif, uniquement en vertu de moyens, de droits, d’opportunités économiques et sociales plus grandes.

C’est ce que vous, médecins catholiques, cherchez à affirmer, en premier lieu à travers votre style professionnel. Votre œuvre veut témoigner à travers la parole et l’exemple que la vie humaine est toujours sacrée, précieuse et inviolable, et comme telle, elle doit être aimée, défendue et soignée. Votre professionnalisme, enrichi par l’esprit de foi, est un motif de plus pour collaborer avec ceux qui — également à partir de différentes perspectives religieuses ou de pensée — reconnaissent la dignité de la personne humaine comme critère de leur activité. En effet, si le serment d’Hippocrate vous engage à être toujours des serviteurs de la vie, l’Évangile vous pousse au-delà : à l’aimer toujours et à tout prix, en particulier quand elle a besoin d’attentions et de soins particuliers. C’est ce qu’ont fait les membres de votre Association au cours de ces soixante-dix ans d’activité de grand mérite. Je vous exhorte à continuer avec humilité et confiance sur cette voie, en vous efforçant de poursuivre les finalités contenues dans vos statuts qui prennent en compte l’enseignement du Magistère de l’Église dans le domaine médico-moral.

La pensée dominante propose parfois une « fausse compassion » : celle qui considère que c’est aider une femme que de favoriser l’avortement, un acte de dignité de procurer l’euthanasie, une conquête scientifique de « produire » un enfant considéré comme un droit au lieu de l’accueillir comme un don ; ou d’utiliser des vies humaines comme des cobayes de laboratoire en prétendant en sauver d’autres. En revanche, la compassion évangélique est celle qui accompagne au moment du besoin, c’est-à-dire celle du Bon Samaritain, qui « voit », qui « a compassion », qui s’approche et offre une aide concrète (cf. Lc 10, 33). Votre mission de médecins vous met quotidiennement en contact avec de nombreuses formes de souffrance : je vous encourage à les prendre en charge en « bons samaritains », en ayant soin de manière particulière des personnes âgées, des malades et des porteurs de handicap. La fidélité à l’Évangile de la vie et au respect de celle-ci comme don de Dieu, demande parfois des choix courageux et à contre courant qui, dans des circonstances particulières, peuvent arriver à l’objection de conscience. Et aux nombreuses conséquences sociales que cette fidélité comporte. Nous vivons une époque d’expérimentation sur la vie. Mais une mauvaise expérimentation. Produire des enfants au lieu de les accueillir comme un don, comme je l’ai dit. Jouer avec la vie. Faites attention, car cela est un péché contre le Créateur : contre Dieu Créateur, qui a créé les choses ainsi. Alors que si souvent, dans ma vie de prêtre, j’ai entendu des objections. « Mais dis-moi, pourquoi l’Église s’oppose-t-elle à l’avortement par exemple ? C’est un problème religieux ? » — « Non, non. Ce n’est pas un problème religieux » — « C’est un problème philosophique ? » — « Non, ce n’est pas un problème philosophique ». C’est un problème scientifique, car il y a là une vie humaine et il n’est pas licite de tuer une vie humaine pour résoudre un problème. « Mais non, la pensée moderne... » — « Écoute, dans la pensée ancienne et dans la pensée moderne, le mot tuer signifie la même chose ! ». Cela vaut aussi pour l’euthanasie : nous savons tous qu’avec autant de personnes âgées, dans cette culture du rebut, il existe cette euthanasie cachée. Mais il existe aussi l’autre. Et cela signifie dire à Dieu : « Non, la fin de la vie c’est moi qui la décide, comme je veux ». Un péché contre Dieu créateur. Il faut bien penser à cela.

Je souhaite que les soixante-dix ans de votre Association incitent à un chemin supplémentaire de croissance et de maturation. Puissiez-vous collaborer de manière constructive avec toutes les personnes et les institutions qui partagent avec vous l’amour pour la vie et se prodiguent pour la servir dans sa dignité, son caractère sacré et son inviolabilité. Saint Camille de Lellis, en suggérant la méthode la plus efficace pour soigner un malade, disait simplement : « Mettez plus de cœur dans ces mains ». Mettez plus de cœur dans ces mains. Tel est également mon souhait. Que la Sainte Vierge, la Salus infirmorum, soutienne les intentions avec lesquelles vous entendez poursuivre votre action. Je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi et je vous bénis de tout cœur. Merci.

Source vatican.va

 

 

PAPE: AVORTEMENT ET EUTHANASIE, DES PÉCHÉS CONTRE DIEU CRÉATEUR

 

2014-11-15 Radio Vatican

(RV) Le Pape François a mis en garde le corps médical contre la tentation de jouer avec la vie. Il s’agit, a-t-il dit, d’un péché contre Dieu Créateur. Le Saint-Père a reçu samedi matin quelque 5000 médecins catholiques italiens. « Veillez à ne pas soumettre la vie à des expériences, leur a-t-il recommandé, par exemple en fabriquant des enfants plutôt que de les accueillir comme un don ».

C’est ainsi un véritable plaidoyer en faveur de la vie qu’il a prononcé, se situant dans la droite ligne de ses prédécesseurs. De l’avortement et l’euthanasie, à la fécondation in vitro, le Pape François est formel : la vie est toujours inviolable, il faut l’aimer, la défendre et la soigner et dans certaines circonstances, les médecins catholiques doivent aller jusqu’à l’objection de conscience.

Le Souverain Pontife a souligné que l’avortement n’est pas problème religieux ni même philosophique. C’est un problème « scientifique » parce qu’il est « illicite » de détruire une vie humaine pour résoudre un problème. Et ce principe, a-t-il assuré, ne pourra pas changer avec le temps. « Tuer a la même signification aujourd’hui que dans le passé. Cela vaut aussi pour l’euthanasie, y compris l’euthanasie cachée dont sont victimes les personnes âgées ».

Le Saint-Père s’en est pris à la pensée dominante qui propage une fausse compassion sur l’avortement, l’euthanasie et la fécondation in vitro. On veut faire croire que l’avortement est une aide apportée aux femmes, que l’euthanasie est un acte de dignité, que le fait de fabriquer un enfant est une conquête scientifique. L’enfant n’est pas est un droit, a-t-il martelé, mais un don à accueillir. La compassion évangélique est celle qui accompagne dans les moments de besoin, c’est celle du Bon Samaritain qui voit, qui compatit, qui s’approche et qui offre une aide concrète. Le Pape François a également pointé du doigt ceux qui utilisent des vies humaines comme des cobayes sous prétexte d’en sauver d’autres.

La vie humaine est toujours sacrée, elle est toujours de qualité. Il n’y a pas de vie humaine plus sacrée qu’une autre. Le Souverain Pontife a donc exhorté les médecins catholiques à être fidèles à l’Evangile de la vie et respecter la vie comme un don de Dieu, à faire des choix courageux, à contre-courant et à recourir si nécessaire à l’objection de conscience. Leur mission de médecins les met au contact quotidien avec de nombreuses formes de souffrance. Le Pape François souhaite qu’ils adoptent l’attitude du Bon Samaritain surtout à l’égard des personnes âgées, des infirmes et des handicapés.

Le Saint-Père a enfin attiré l’attention sur un paradoxe : aujourd’hui, les chances de guérison ont sensiblement augmenté grâce aux progrès scientifiques et techniques. Et pourtant, a-t-il regretté, la capacité de prendre soin des personnes, surtout les plus souffrantes et fragiles, semble avoir baissé. Les conquêtes de la science et de la médecine, a-t-il conclu, peuvent contribuer à améliorer la vie humaine à condition de ne pas s’éloigner de la racine éthique de ces disciplines.

Source fiamc.org

 

 

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MESSE AVEC LES PERSONNES ÂGÉES

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Place Saint-Pierre
Dimanche 28 septembre 2014

Nous accueillons aujourd’hui l’Évangile que nous avons écouté comme l’Evangile de la rencontre entre les jeunes et les personnes âgées: une rencontre pleine de joie, pleine de foi et pleine d’espérance.

Marie est jeune, très jeune. Élisabeth est âgée, mais en elle s’est manifestée la miséricorde de Dieu et, depuis six mois, avec son mari Zacharie, elle attend un enfant.

Marie, dans cette circonstance aussi, nous montre la voie : aller à la rencontre de sa parente âgée, rester avec elle, certes pour l’aider, mais aussi et surtout pour apprendre d’elle, qui est âgée, une sagesse de vie.

La première lecture, avec une variété d’expressions, fait écho au quatrième commandement : « Honore ton père et ta mère, afin que se prolongent tes jours sur la terre que te donne Yahvé ton Dieu » (Ex 20, 12). Il n’y a pas d’avenir pour le peuple sans cette rencontre entre les générations, sans que les enfants reçoivent avec reconnaissance le témoin de la vie des mains de leurs parents. Et dans cette reconnaissance envers celui qui nous a transmis la vie, il y a aussi la reconnaissance pour le Père qui est aux cieux.

Il y a parfois des générations de jeunes qui, pour des raisons historiques et culturelles complexes, vivent plus fortement le besoin de devenir autonomes vis-à-vis des parents, de se « libérer », pour ainsi dire, de l’héritage de la génération précédente. C’est comme un moment d’adolescence rebelle. Mais, si la rencontre n’est pas ensuite rétablie, si on ne retrouve pas un équilibre nouveau et fécond entre les générations, il en découle un grave appauvrissement pour le peuple, et la liberté qui prédomine dans la société est une fausse liberté qui se transforme presque toujours en autoritarisme.

Le même message nous vient de l’exhortation de l’apôtre Paul adressée à Timothée et, à travers lui, à la communauté chrétienne. Jésus n’a pas aboli la loi de la famille et du passage entre générations, mais il l’a portée à son accomplissement. Le Seigneur a formé une famille nouvelle, dans laquelle la relation avec lui et l’accomplissement de la volonté de Dieu le Père prévalent sur les liens du sang. Mais l’amour pour Jésus et pour le Père mène à son accomplissement l’amour pour les parents, pour les frères, pour les grands-parents, il renouvelle les relations familiales avec la sève de l’Évangile et de l’Esprit Saint. Et ainsi, saint Paul recommande à Timothée, qui est Pasteur et donc père de la communauté, d’avoir du respect pour les personnes âgées et les membres de la famille, et il l’exhorte à le faire avec une attitude filiale : l’homme âgé « comme un père », « les femmes âgées comme des mères » (cf. 1 Tm 5, 1). Le chef de la communauté n’est pas dispensé de cette volonté de Dieu, au contraire, la charité du Christ le pousse à le faire avec un amour plus grand. Comme la Vierge Marie, qui, tout en étant devenue la Mère du Messie, se sent poussée par l’amour de Dieu qui s’est incarné en elle, à accourir vers sa parente âgée.

Retournons alors à cette « icône » pleine de joie et d’espérance, pleine de foi, pleine de charité. Nous pouvons penser que la Vierge Marie, en étant dans la maison d’Elisabeth, l’aura entendue, avec son mari Zacharie, prier avec les paroles du Psaume responsorial d’aujourd’hui : « C’est toi mon espoir, Seigneur, Yahvé, ma foi dès ma jeunesse... Ne me rejette pas au temps de ma vieillesse, quand décline ma vigueur, ne m’abandonne pas... vieilli, chargé d’années, ô Dieu, ne m’abandonne pas, que j’annonce ton bras aux âges à venir, ta puissance » (Ps 71, 5.9.18). La jeune Marie écoutait, et gardait tout cela dans son cœur. La sagesse d’Élisabeth et de Zacharie a enrichi son jeune esprit ; ils n’étaient pas experts en maternité et en paternité, parce que pour eux aussi, c’était la première grossesse, mais ils étaient experts de la foi, experts de Dieu, experts de cette espérance qui vient de Lui : c’est de cela dont le monde a besoin, de tout temps. Marie a su écouter ces parents âgés et pleins d’émerveillement, elle a mis à profit leur sagesse, et celle-ci a été précieuse pour elle, sur son chemin de femme, d’épouse et de maman.

C’est ainsi que la Vierge Marie nous montre la voie : la voie de la rencontre entre les jeunes et les personnes âgées. L’avenir d’un peuple présume nécessairement cette rencontre : les jeunes donnent la force de faire marcher le peuple et les personnes âgées renforcent cette force par la mémoire et la sagesse populaire.

Source : vatican.va

 

 

Le Pape défend la cause des personnes âgées

par Le Figaro.fr avec Reuters, 28/09/2014

En présence de son prédécesseur Benoît XVI, le pape François a dénoncé dimanche l'"euthanasie cachée" que constitue l'abandon des personnes âgées. Quelque 40.000 personnes étaient réunies sous le soleil place Saint-Pierre pour une journée d'hommage aux personnes âgées.

Le pape a souligné que les maisons de retraite ne devaient pas devenir des "prisons" où les profits prennent le pas sur les soins apportés aux personnes âgées, "oubliées, cachées, négligées". Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a actuellement 600 millions de personnes de plus de 60 ans dans le monde, un chiffre qui devrait doubler d'ici onze ans et atteindre deux milliards en 2050. 

L'abandon des personnes âgées, une "euthanasie cachée"

C'était seulement la troisième fois depuis sa démission en février 2013 que le pape émérite Benoît XVI, 87 ans, participait à une manifestation publique. Le pape François, 77 ans, a chaleureusement salué son prédécesseur et lui a donné deux fois l'accolade, soulignant que sa présence au Vatican, c'était "comme avoir à la maison un grand-père plein de sagesse".

"La violence contre les personnes âgées est aussi inhumaine que celle contre les enfants", a dit le pape François. "Combien de fois laisse-t-on les personnes âgées dans un abandon qui n'est ni plus ni moins qu'une euthanasie cachée ! C'est l'effet de la culture du déchet qui fait tant de mal à notre monde."

Source : lefigaro.fr

 

 

Cité du Vatican, 28 septembre 2014 (VIS).

Ce matin s'est déroulée Place St.Pierre un rassemblement du troisième âge sous les auspices du Conseil pontifical pour la famille (La vie longue est une bénédiction). Une heure plus tard, le Saint-Père s'est joint à l'assemblée pour dialoguer avec ces personnes du troisième âge venues du monde entier. Et à 10 h 30, il a célébré la messe et prononcé l'homélie dont voici les passages saillants :

La première lecture, a-t-il dit, "évoque le quatrième commandement: Honore ton père et ta mère, afin d'avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. Il n'y a pas d'avenir pour le peuple sans cette rencontre entre les générations, sans que les enfants reçoivent avec reconnaissance le témoignage de la vie des parents. Et dans cette reconnaissance envers qui a transmis la vie, il y a aussi la reconnaissance pour le Père céleste.

Il y a parfois des jeunes qui, pour des raisons historiques et culturelles complexes, ont plus fortement besoin de se rendre autonomes de leurs parents... Mais, si la rencontre n'est pas ensuite rétablie, si un équilibre entre les générations, nouveau et fécond, n'est pas retrouvé il s'en suit un grave appauvrissement pour le peuple, et la liberté qui prédomine dans la société est une fausse liberté qui, presque toujours, se transforme en autoritarisme...

Si Jésus n'a pas aboli la loi de la famille et du passage entre générations, il l'a portée à son accomplissement. Le Seigneur a formé une famille nouvelle, dans laquelle la relation avec lui et l'accomplissement de la volonté du Père prévalent sur les liens du sang. Mais l'amour pour Jésus et pour le Père mène à son accomplissement l'amour pour les parents, pour les frères, pour les grand-parents, il renouvèle les relations familiales avec la sève de l'Evangile".

La jeune Marie a écouté la sagesse d'Elisabeth et de Zacharie qui, s'ils n'étaient pas experts en maternité et paternité, "étaient experts de la foi, experts de Dieu, experts de l'espérance qui vient de lui. C'est de cela dont le monde a besoin, de tout temps. Marie a su écouter ces parents âgés et pleins d'étonnements, elle a mis à profit leur sagesse, et celle-ci a été précieuse pour elle, sur son chemin de femme, d'épouse et de mère...

Marie nous montre la voie de la rencontre entre les jeunes et les anciens. L'avenir d'un peuple a nécessairement besoin de cette rencontre. Les jeunes apportent la force nécessaire pour faire fonctionner la société, et les anciens la renforcent par la mémoire et la sagesse".

Source : VIS

 

 

MISERICORDE, DONNER SON COEUR AU PAUVRE

Cité du Vatican, 14 juin 2014 (VIS).

Le Saint-Père a rencontré Place St.Pierre la Confédération nationale des Miséricordes et les groupes Fratres de donateurs de sang d'Italie: "Tout votre service prend son sens et sa forme à partir de ce mot, miséricorde, un mot latin découlant de la formule Miseris Cor Dare, donner son cœur au pauvres. C'est ce qu'a fait Jésus en ouvrant son cœur à la misère de l'homme..., la gratuité de son amour pour les personnes souffrantes et les faibles. A partir des récits évangéliques, nous pouvons saisir la proximité, la bonté, la tendresse avec laquelle Jésus approchait les personnes souffrantes et les consolait, leur apportait du soulagement, et souvent les guérissait".

Le Pape a ajouté que nous sommes aussi appelés à être proches et à partager les conditions des personnes que nous rencontrons. "Il faut que nos paroles, nos gestes, nos attitudes expriment la solidarité, la volonté de ne pas rester étrangers à la douleur des autres, et cela avec une chaleur fraternelle et sans tomber dans aucune forme de paternalisme... On court le risque d'être des spectateurs très informés mais désincarnés de ces réalités, ou de faire de beaux discours qui se concluent par des solutions verbales et un désengagement par rapport aux problèmes réels. Cependant, nous sommes tous appelés à nous impliquer dans les tourments humains qui chaque jour nous interpellent. Imitons Jésus qui va sur les routes et qui n'a prévu ni les pauvres, ni les malades, ni les invalides qu'il rencontre le long de son chemin, mais qui s'arrête au premier qu'il rencontre, devenant une présence qui secourt, signe de la proximité de Dieu qui est bonté, providence et amour".

Avant de conclure, le Pape a rappelé que l'activité de ces associations s'inspire des sept œuvres de miséricorde corporelle: nourrir les affamés, donner à boire aux assoiffés, vêtir les personnes nues, loger les pèlerins, visiter les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Il les a encouragés a poursuivre leur travail et à le modeler sur l'action du Christ "pour que toutes les personnes qui souffrent puissent vous trouver et compter sur vous quand ils en ont besoin".

Source : news.va

 

 

Le Pape François à Sant'Egidio : prière, pauvres et paix

VIS, 13/06/2014

...Le Pape s'est réjouit d'apercevoir de nombreuses personnes âgées et a rappelé l'importance de l'alliance entre jeunes et personnes âgées dans laquelle tous reçoivent et donnent. "Un peuple qui ne prend pas soin des plus âgés,...des jeunes, est un peuple sans avenir, un peuple sans espérance parce que les jeunes, les enfants, les jeunes gens, et les personnes âgées font avancer l'histoire...en leur donnant la mémoire. Mais quand une société perd la mémoire, elle est finie".

Le Pape a aussi parlé de la culture du rebut dont l'Europe souffre actuellement. "Une Europe fatiguée...qui ne sait pas quoi faire". "Nous devons l'aider à rajeunir, à trouver ses racines. C'est vrai, elle a renié ses racines. Mais nous devons l'aider à les retrouver". On commence à changer la société par ses pauvres et ses personnes âgées, des pauvres qu'aujourd'hui "malheureusement une économie spéculative rend encore plus pauvres, les privant de l'essentiel comme la maison et le travail. C'est inacceptable ! Qui vit la solidarité ne peut l'accepter et doit agir. Ce mot solidarité, nombreux sont ceux qui veulent l'enlever du dictionnaire parce que dans une certaine culture, il est considéré comme un gros mot. Non, c'est une parole chrétienne". ...

"Continuez sur cette route faite de prière, de pauvres et de paix. En avançant ainsi, vous aidez à faire grandir la compassion au coeur de la société, ce qui est une vraie révolution, celle de la compassion et de la tendresse, et à faire grandir l'amitié au lieu des fantômes de l'inimitié et de l'indifférence".

Source : Vatican information Service

 

 

RENCONTRE AVEC LE RENOUVEAU CHARISMATIQUE

Cité du Vatican, 2 juin 2014 (VIS).

Le Pape a d'abord répondu à quelques questions des prêtres, jeunes, familles, malades et personnes âgées présentes, demandant aux premiers la proximité avec le Christ et aux deuxièmes, de ne pas laisser leur jeunesse dans un coffre-fort mais de la miser sur de grandes choses. Il a rappelé que les familles sont une église domestique, que les malades imitent Jésus dans les moments difficiles de leur vie et que les personnes âgées sont la sagesse et la mémoire de l'Eglise.

Enfin, il a demandé à Dieu d'accorder à tous "la sainte ivresse, celle de l'Esprit, celle qui fait parler toutes les langues...de la charité, toujours proches des frères et sœurs qui ont besoin de nous. Enseigne-nous à ne pas lutter entre nous pour un peu plus de pouvoir...à aimer plus l'Eglise que nos intérêts... à avoir le cœur ouvert pour recevoir l'Esprit". Le renouveau charismatique, a affirmé le Pape dans le discours qui a suivi, "est une grande force au service de l'annonce de l'Evangile dans la joie de l'Esprit Saint... Les premiers temps, on disait que vous portiez toujours avec vous une Bible, le Nouveau Testament... Revenez toujours à ce premier amour, portez toujours dans votre sac la Parole de Dieu".

Il les a ensuite encouragés à ne jamais perdre la liberté que nous donne l'Esprit Saint, les avertissant du danger pour le renouveau d'une organisation excessive. "Oui, vous avez besoin d'organisation -a-t-il ajouté- mais ne perdez pas la grâce de laisser Dieu être Dieu!". Il leur a aussi rappelé que l'autre danger était de devenir des contrôleurs de la grâce de Dieu, des administrateurs de la grâce décidant de qui pourrait recevoir la prière d'effusion ou le baptême dans l'Esprit. "Si quelqu'un fait cela, je vous demande s'il vous plaît de ne plus le faire : soyez des dispensateurs et non des contrôleurs de la grâce de Dieu". Evangélisation, œcuménisme spirituel, attention aux pauvres et aux nécessiteux et accueil des laissés-pour-compte. Tout cela sur la base de l'adoration parce que "le fondement du Renouveau est d'adorer Dieu".

Ainsi le Pape a énuméré au Renouveau charismatique ce qu'il attendait d'eux, comme il le lui avait demandé. "En premier lieu -a-t-il dit- la conversion à l'amour de Jésus qui change la vie et fait du chrétien un témoin de l'Amour de Dieu... Je souhaite que vous partagiez avec tous, dans l'Eglise, la grâce du baptême dans l'Esprit Saint. Je souhaite que vous évangélisiez avec la Parole de Dieu qui annonce que Jésus est vivant et aime tous les hommes. Que vous rendiez un témoignage d'œcuménisme spirituel avec tous ces frères et sœurs des autre Eglises et communautés chrétiennes qui croient en Jésus comme Seigneur et Sauveur. Que vous restiez unis dans l'amour que le Seigneur Jésus nous demande pour tous les hommes, et dans la prière à l'Esprit Saint pour arriver à cette unité, nécessaire pour l'évangélisation au nom de Jésus. Rapprochez-vous des pauvres, des nécessiteux, pour toucher dans leur chair la chair blessée de Jésus. Cherchez l'unité dans le Renouveau, parce que l'unité vient de l'Esprit Saint et naît de l'unité de la trinité. La division, de qui vient-elle? Du démon. Fuyez les luttes internes, s'il vous plaît".

Pour finir, le Pape François a appelé l'assemblée à "sortir des routes pour évangéliser, en annonçant l'Evangile. Rappelez vous que l'Eglise est née sortante en ce matin de Pentecôte... Laissez-vous guider par l'Esprit Saint, avec cette liberté, et, s'il vous plaît, ne mettez-pas en cage l'Esprit Saint! Avec liberté!".

Source : Vatican Information Service

 

 

Le pape lavera les pieds de 12 malades atteints de graves pathologies   

Rome, 16 avril 2014

A l’occasion de la messe de la Cène du Seigneur qu’il célèbrera le 17 avril 2014 dans un centre romain pour personnes dépendantes, le pape François lavera les pieds de 12 malades, âgés de 16 à 86 ans et atteints de graves pathologies.

Source : APIC

 

 

SOIGNER LA MALADIE SANS OUBLIER LA PERSONNE

Cité du Vatican, 12/04/2014 (VIS)

Ce matin, le Saint-Père a rencontré les participants au Congrès de la Société italienne de chirurgie oncologique, organisé par l'Université La Sapienza de Rome et l'hôpital Sant'Andrea: "La recherche scientifique a multiplié les possibilités de prévention et de soin, a découvert des thérapies pour le traitement des pathologies les plus variées", a dit le Pape. "Mais pour que l'on puisse parler de pleine santé, il en faut pas perdre de vue que l'être humain, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, est unité de corps et d'esprit. Ces deux éléments peuvent être distingués mais non séparés parce que la personne est une. Donc, la maladie également, l'expérience de la douleur et de la souffrance, ne concernent pas seulement la dimension corporelle, mais l'homme dans sa totalité. D'où l'exigence d'un traitement intégral qui prenne en compte la personne dans son ensemble et qui joigne au soin médical le soutien humain, psychologique et social, l'accompagnement spirituel et le soutien aux proches du malade".

Le Saint-Père a ensuite rappelé les paroles de Jean-Paul II dans son Motu Proprio Dolentium Hominum de 1985 soulignant qu'il est nécessaire "que le personnel sanitaire soit guidé par une vision intégralement humaine de la maladie, et sache en conséquence réaliser une proximité humaine complète envers le malade qui souffre... Le partage fraternel avec les malades nous ouvre à la vraie beauté de la vie humaine" a conclu le Pape, ajoutant que "seul le Christ donne un sens au scandale de la douleur innocente", et de manière toute particulière pendant Pâques où "le Christ est le seul à donner un sens au scandale la souffrance innocente".

Source : Vatican Information Service

 

 

Cité du Vatican, 11/04/2014 (VIS) (extraits)

Le Saint-Père a reçu également 470 membres du mouvement italien Pro Vita ... :

"La vie humaine est sacrée et inviolable, et tout droit repose sur le droit fondamental à la vie. Ce droit n'est subordonné à aucune condition, pas plus économique qu'idéologique. Le commandement de ne point tuer détermine clairement la valeur de la vie humaine, et nous devons dire non à une économie de l'exclusion et de l'injustice qui tue en considérant la personne comme un bien de consommation, que l'on peut jeter après usage. On se trouve en présence d'une culture du rebut qui est même érigée en règle. C'est pourquoi - a-t-il dit en citant l'encyclique Evangelii Gaudium - on en vient à jeter aussi la vie. Notre époque est de plus en plus menacée par un divorce entre économie et morale dans un marché où la nouveauté technologique prévaut toujours plus sur les normes éthiques... Il faut donc s'opposer fermement à tout attentat à la vie, surtout lorsqu'elle est innocente et sans défense ...

De manière évangélique, a-t-il poursuivi, "le chrétien doit protéger la vie avec courage et amour à chacun de ses stades. Agissez toujours auprès des femmes de manière à ce qu'elles se sentent perçues comme personnes accueillis, accompagnées et écoutées... Ici nous venons de parler de mineurs, mais on pourrait dire les mêmes choses des personnes âgées. Elles sont avec les jeunes l'espérance d'un pays, car détentrices de la sagesse et de la mémoire collective. Aujourd'hui, ces deux catégories de personnes sont l'objet de la culture du rebut, puisqu'on les envisage comme du matériel de décharge. Il faut le répéter, les enfants et les aînés constituent l'espérance de la société !".

Source : Vatican Information Service

 

 

Message du Pape François

aux participants de l’Assemblée générale de l’Académie Pontificale pour la Vie,

à l’occasion du vingtième anniversaire de son institution

À mon vénéré frère, Mgr Carrasco De Paula, président de l’Académie pontificale pour la vie

Je vous adresse mes salutations cordiales, ainsi qu’à Messieurs les cardinaux et à tous les participants à l’Assemblée générale de l’Académie pontificale pour la vie, en ce vingtième anniversaire de son institution. À cette occasion, nos pensées reconnaissantes se tournent vers le bienheureux Jean-Paul II, qui a fondé cette académie, et vers les présidents qui en ont encouragé l’activité ainsi que vers tous ceux qui, partout dans le monde, collaborent à sa mission. La tâche particulière de l’Académie, exprimée dans le Motu proprio « Vitae mysterium » est d’ « étudier, d’informer et de former sur les problèmes principaux de biomédecine et de droit, relatifs à la promotion et à la défense de la vie, surtout dans leur rapport direct avec la morale chrétienne et les directives du Magistère de l’Église » (n.4). Ainsi, vous vous proposez de montrer aux hommes de bonne volonté que la science et la technique, mises au service de la personne humaine et de ses droits fondamentaux, contribuent au bien intégral de la personne.

Les travaux que vous menez ces jours-ci ont pour thème : « Vieillissement et handicap ». C’est un thème d’une grande actualité, très important pour l’Église. En effet, on observe, dans nos sociétés, la domination tyrannique d’une logique économique qui exclut et parfois tue, faisant aujourd’hui un très grand nombre de victimes, à commencer par nos personnes âgées. « Nous avons mis en route la culture du “déchet” qui est même promue. Il ne s’agit plus simplement du phénomène de l’exploitation et de l’oppression, mais de quelque chose de nouveau : avec l’exclusion reste touchée, dans sa racine même, l’appartenance à la société dans laquelle on vit, du moment qu’en elle on ne se situe plus dans les bas-fonds, dans la périphérie, ou sans pouvoir, mais on est dehors. Les exclus ne sont pas des ‘exploités’, mais des déchets, ‘des restes’» (Exhort. apost. Evangelii gaudium, 53). La situation socio-démographique du vieillissement nous révèle clairement cette exclusion de la personne âgée, surtout si elle est malade, handicapée ou vulnérable, quelle qu’en soit la raison. On oublie trop souvent en effet que les relations entre les hommes sont toujours des relations de dépendance mutuelle, dépendance qui se manifeste à des degrés divers au long de la vie d’une personne et qui émerge principalement dans les situations de vieillesse, de maladie, de handicap et de souffrance en général. Et ceci exige que, dans les rapports interpersonnels comme communautaires, on offre l’aide nécessaire pour chercher à répondre au besoin que présente la personne à ce moment-là.

Mais à la base des discriminations et des exclusions, il y a une question anthropologique : que vaut l’homme et sur quoi se base cette valeur ? La santé est certainement une valeur importante, mais elle ne détermine pas la valeur de la personne. La santé, en outre, n’est pas en soi une garantie de bonheur ; en effet celui-ci peut se vérifier même en présence d’une santé précaire. La plénitude à laquelle tend toute vie humaine n’est pas en contradiction avec une situation de maladie et de souffrance. Par conséquent, le manque de santé et le handicap ne sont jamais une bonne raison pour exclure ou, pire encore, éliminer une personne ; la privation la plus grave que subissent les personnes âgées n’est pas l’affaiblissement de l’organisme et le handicap qui peut en résulter, mais l’abandon, l’exclusion et la privation d’amour.

La famille, elle, est maîtresse en accueil et en solidarité : c’est au sein de la famille que l’éducation rejoint en substance les relations de solidarité ; dans la famille, on peut apprendre que la perte de la santé n’est pas une raison pour discriminer la vie humaine ; la famille enseigne à ne pas tomber dans l’individualisme et à équilibrer le « je » avec le « nous ». C’est là que « prendre soin de l’autre » devient un fondement de l’existence humaine et une attitude morale à promouvoir, à travers les valeurs de l’engagement de la solidarité. Le témoignage de la famille devient crucial face à toute  la société lorsqu’il réaffirme l’importance de la personne âgée comme sujet d’une communauté, avec sa mission à accomplir, et qui seulement en apparence reçoit sans rien offrir. « Chaque fois que nous cherchons à lire les signes des temps dans la réalité actuelle, il est opportun d’écouter les jeunes et les personnes âgées. Les deux sont l’espérance des peuples. Les personnes âgées apportent la mémoire et la sagesse de l’expérience, qui invite à ne pas répéter de façon stupide les mêmes erreurs que dans le passé » (ibid., 108).

Une société est vraiment accueillante à l’égard de la vie quand elle reconnaît que celle-ci est précieuse aussi dans la vieillesse, dans le handicap, dans la maladie grave et même lorsqu’elle s’éteint ; quand elle enseigne que la vocation à se réaliser humainement n’exclut pas la souffrance mais, au contraire,  enseigne à voir dans la personne malade et souffrante un don pour toute la communauté, une présence qui est une invitation à la solidarité et à la responsabilité. Voilà l’Évangile de la vie que vous êtes appelés à diffuser à travers votre compétence scientifique et professionnelle et soutenus par la grâce.

Chers amis, je bénis le travail de l’Académie pour la vie, souvent fatigant parce qu’à contre-courant, toujours précieux parce qu’il veille à conjuguer rigueur scientifique et respect de la personne humaine. J’ai pu le constater en prenant connaissance de vos activités et de vos publications ; je vous souhaite de préserver cet esprit dans votre service futur rendu à l’Église et à toute la famille humaine. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge vous protège toujours.

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

Source : zenit.org © Innovative Media Inc.

 

 

QUEL EST LE PRIX D'UNE VIE HUMAINE ?

Cité du Vatican, 20 février 2014 (VIS)

A l'occasion de sa réunion plénière, le Pape a fait parvenir un message à l'Académie pontificale pour la vie, qui fête ses vingt ans et se penche sur la vieillesse et la déchéance. Son but est d'étudier et informer sur les questions de droit et de bio-médecine en matière de défense de la vie selon la morale chrétienne et les directives du magistère :

Dans notre société, écrit le Saint-Père, "domine la tyrannie du profit qui exclut et tue même. Beaucoup de gens en sont les victimes, les personnes âgées surtout". Revenant sur la culture du rebut, il a rappelé que les exclus de la société ne sont pas exploités mais rejetés comme des ordures". Que vaut un homme dans ce contexte? La santé revêt une grande importance même si elle ne saurait déterminer la valeur d'une vie humaine. Elle n'est pas non plus garantie de bonheur, qui peut se manifester en présence d'une santé défaillante... La mauvaise santé et le handicap ne peuvent être de justes raisons pour exclure quelqu'un, pire pour l'éliminer.

La plus grave privation subie par les anciens n'est pas l'affaiblissement de l'organisme ou le handicap qui s'en suit mais l'abandon , l'exclusion et la privation d'amour.

Maîtresse de solidarité, par l'éducation qu'elle offre, la famille permet d'apprendre la solidarité, apprendre que la perte de la santé ne justifie aucune discrimination, apprendre à ne pas s'enfermer dans l'individualisme. Le moi doit se conjuguer avec le nous de manière à ce que le soin d'autrui doit devenir un fondement de la vie et de la morale...

Chaque fois que l'on cherche à lire les signes des temps il convient d'entendre les personnes âgées comme les jeunes...

Une société est vraiment accueillante à la lorsque elle reconnaît la valeur de la vie dans la vieillesse et la déchéance, la maladie et même la fin de vie, lorsque elle enseigne que la réalisation de la personne n'exclut pas la souffrance mais qu'il faut voir dans celui qui souffre un don fait à la communauté, une présence qui en appelle à la solidarité et à la responsabilité".

Votre travail, a conclu le Pape, "est délicat parce qu'il implique souvent d'aller à contre-courant".

Source : visnews-fr.blogspot.fr

 

 

Index

 

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA XXII
e JOURNÉE MONDIALE DU MALADE 2014

Foi et charité : « Et nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères » (1 Jn  3,16)

 

Chers frères et sœurs,

1. À l’occasion de la XXIIème Journée mondiale du Malade qui, cette année, a pour thème Foi et charité : « Et nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères » (1 Jn 3,16), je m’adresse de manière particulière aux personnes malades et à tous ceux qui leur apportent assistance et soin. L’Église reconnaît en vous, chers malades, une présence spéciale du Christ souffrant. C’est ainsi : à côté de notre souffrance, ou mieux encore, dans notre souffrance, il y a celle de Jésus qui en supporte le fardeau avec nous et en révèle le sens. Quand le Fils de Dieu est monté sur la croix, il a anéanti la solitude de la souffrance et en a éclairé l’obscurité. Ainsi, nous nous trouvons devant le mystère de l’amour de Dieu pour nous, qui nous donne espérance et courage : espérance, parce que dans le plan d’amour de Dieu, la nuit de la douleur s’ouvre aussi à la lumière pascale ; et courage, pour affronter toute adversité en sa compagnie, unis à lui.

2. Le Fils de Dieu fait homme n’a pas soustrait la maladie et la souffrance de l’expérience humaine mais, en les assumant, il les a transformées et redimensionnées. Redimensionnés parce qu’elles n’ont plus le dernier mot qui est, au contraire, la vie nouvelle en plénitude ; transformées, parce qu’en union avec le Christ, de négatives elles peuvent devenir positives. Jésus est la vie et, avec son Esprit, nous pouvons le suivre. Comme le Père a donné son Fils par amour, et le Fils s’est donné lui-même par le même amour, nous aussi, nous pouvons aimer les autres comme Dieu nous a aimés, en donnant notre vie pour nos frères. La foi dans le Dieu bon devient bonté, la foi dans le Christ crucifié devient force d’aimer jusqu’au bout, même les ennemis. La preuve de la foi authentique dans le Christ est le don de soi, la diffusion de l’amour envers le prochain, surtout envers celui qui ne le mérite pas, envers celui qui souffre, celui qui est marginalisé.

3. En vertu du Baptême et de la Confirmation, nous sommes appelés à nous conformer au Christ, le bon Samaritain de tous ceux qui souffrent. « À ceci nous avons connu l’Amour : celui-là a donné sa vie pour nous. Et nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères » (1 Jn 3,16). Lorsque nous nous approchons avec tendresse de ceux qui ont besoin de soin, nous leur apportons l’espérance et le sourire de Dieu dans les contradictions du monde. Quand le dévouement généreux envers les autres devient le style de nos actions, nous faisons une place au Cœur du Christ et nous en sommes réchauffés, offrant ainsi notre contribution à l’avènement du Royaume de Dieu.

4. Pour grandir dans la tendresse, dans la charité respectueuse et délicate, nous avons un modèle chrétien vers lequel tourner notre regard en toute sécurité. C’est la Mère de Jésus et notre Mère, attentive à la voix de Dieu et aux besoins et difficultés de ses enfants. Marie, poussée par la divine miséricorde qui en elle se fait chair, s’oublie elle-même et se met en route en toute hâte de Galilée en Judée, afin de rencontrer et d’aider sa cousine Élisabeth ; elle intercède auprès de son Fils aux noces de Cana, quand elle constate que le vin de la fête vient à manquer ; elle porte en son cœur, tout au long du pèlerinage de la vie, les paroles du vieux Siméon lui annonçant qu’un glaive lui transpercera l’âme et, avec force, elle reste au pied de la Croix de Jésus. Elle sait comment parcourir ce chemin, c’est pourquoi elle est la Mère de tous les malades et de toutes les personnes souffrantes. Nous pouvons avoir recours à elle en toute confiance, avec une dévotion filiale, certains qu’elle nous assistera, nous soutiendra et ne nous abandonnera pas. Elle est la Mère du Crucifié ressuscité : elle reste à côté de nos croix et nous accompagne dans le cheminement vers la résurrection et la vie en plénitude.

5. Saint Jean, le disciple qui se tenait au pied de la croix, avec Marie, nous fait remonter aux sources de la foi et de la charité, au cœur de Dieu qui « est amour » (1 Jn 4, 8.16) et nous rappelle que nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous n’aimons pas nos frères. Celui qui est sous la Croix avec Marie, apprend à aimer comme Jésus. La Croix « est la certitude de l’amour fidèle de Dieu pour nous. Un amour tellement grand qu’il pénètre dans notre péché et le pardonne, entre dans notre souffrance et nous donne la force de la supporter, mais aussi dans la mort pour la vaincre et nous sauver… La Croix du Christ nous invite également à nous laisser gagner par la contagion de cet amour, elle nous enseigne à considérer toujours l’autre avec miséricorde et amour, surtout celui qui souffre et a besoin d’aide » (Chemin de la croix avec les jeunes, Rio de Janeiro, 26 juillet 2013 ).

Je confie cette XXIIème Journée mondiale du Malade à l’intercession de Marie, afin qu’elle aide les personnes malades à vivre leur souffrance en communion avec Jésus-Christ, et soutienne ceux qui en prennent soin. À tous, malades, personnels de la santé et bénévoles, je donne de tout cœur la bénédiction apostolique.

Du Vatican, le 6 décembre 2013

François

Source : vatican.va

 

Cité du Vatican, 9 février 2014 (VIS) (extrait)

Après l'angélus, le Pape a rappelé que le 11 février, en la fête de la Vierge de Lourdes, on célèbrera la Journée mondiale des malades, "une occasion propice pour mettre au centre de la communauté les personnes malades", et a demandé à tous de prier pour eux et pour ceux qui leur sont proches. "Nous pouvons, en particulier, imiter l'attitude de Jésus envers les malades, les malades de tous types. Le Seigneur prend soin de tous, partage leur souffrance et ouvre le cœur à l'espérance".

Il a aussi remercié tous ceux qui travaillent dans le domaine de la santé pour leur travail précieux. "Ceux-ci rencontrent chaque jour chez les malades non seulement des corps marqués par la fragilité, mais des personnes auxquelles on peut offrir de l'attention et des réponses adéquates. La dignité de la personne ne se réduit jamais à ses facultés ou capacités, et n'est pas moindre quand la personne est fragile, invalide ou a besoin d'aide. Je pense aussi aux familles où il est normal de prendre soin de qui est malade, mais parfois les situations peuvent être plus lourdes... Beaucoup m'écrivent, et je voudrais aujourd'hui assurer toutes ces familles de ma prière, et je leur dis: n'ayez pas peur de la fragilité ! Aidez-vous les uns les autres avec amour, et vous sentirez la présence consolante de Dieu".

Source : vis.va

 

 

Pape François ‏@Pontifex_fr

"Aucun ancien ne devrait être comme “exilé” de nos familles.

Les personnes âgées sont un trésor pour la société."

tweet du 11/01/2014

 

 

 

DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS À LA DÉLÉGATION DE L'INSTITUT DIGNITATIS HUMANAE (extraits)

Samedi 7 décembre 2013

Il s'agit de (...) "promouvoir la dignité humaine sur la base de la vérité fondamentale selon laquelle l’homme est créé à l’image et ressemblance de Dieu. Il s’agit donc d’une dignité originelle de chaque homme et de chaque femme, qui ne peut être supprimée, qui ne peut être soumise à aucun pouvoir ni idéologie.

Malheureusement, à notre époque, si riche de conquêtes et d’espérance, ne manquent pas les pouvoirs et les forces qui finissent par produire une culture du rebut ; et celle-ci tend à devenir une mentalité commune. Les victimes de cette culture sont précisément les êtres humains et les plus faibles et fragiles — les enfants à naître, les plus pauvres, les personnes âgées malades, les personnes atteintes d’un grave handicap... — qui risquent d’être « mis au rebut », expulsés par un engrenage qui doit être efficace à tout prix.

Ce modèle erroné d’homme et de société conduit à un athéisme pratique, en niant de fait la Parole de Dieu qui dit : « Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance » (cf. Gn 1, 26).

Au contraire, si nous nous laissons interroger par cette Parole, si nous la laissons interpeller notre conscience personnelle et sociale, si nous la laissons mettre en discussion notre façon de penser et d’agir, nos critères, nos priorités et nos choix, alors, les choses peuvent changer. La force de cette parole établit des limites à quiconque veut établir une hégémonie en abusant des droits et de la dignité d’autrui. Dans le même temps, elle donne espérance et réconfort à ceux qui ne sont pas en mesure de se défendre, à ceux qui ne disposent pas de moyens intellectuels et pratiques pour affirmer la valeur de leur souffrance, de leurs droits, de leur vie.

La doctrine sociale de l’Église, avec sa vision intégrale de l’homme, comme être personnel et social, est votre « boussole ». Elle renferme un fruit particulièrement significatif du long chemin du peuple de Dieu dans l’histoire moderne et contemporaine : on y trouve la défense de la liberté religieuse, de la vie à toutes ses étapes, du droit au travail et à un travail digne, de la famille, de l’éducation..."

Source : vatican.va

 

 

DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Lundi 13 janvier 2014 (extrait)

"Les visages de tant de personnes qui souffrent de la faim, surtout des enfants, ne peuvent nous laisser indifférents, si l’on pense à tant de nourriture gaspillée chaque jour en de nombreux endroits dans le monde, immergés dans ce que j’ai plusieurs fois défini comme « la culture du déchet ». Malheureusement, ce ne sont pas seulement la nourriture ou les biens superflus qui sont objet de déchet, mais souvent les êtres humains eux-mêmes, qui sont « jetés » comme s’ils étaient des « choses non nécessaires »."

Source : vatican.va

 

 

par Sébastien Maillard, 27/10/2013

Le pape François présidait dimanche 27 octobre la messe de clôture du pèlerinage des familles, place Saint-Pierre, où étaient réunies plus de 100 000 personnes. « Famille, vis la joie de la foi ! », c'était le thème de ce rassemblement international des familles, à Rome, ces 26 et 27 octobre.

Le pape a demandé aux familles de faire rayonner leur joie.

L'icône est restée à droite de l'autel durant toutes les célébrations. Elle figure la Présentation au Temple de l'Enfant-Jésus, entouré de Marie et Joseph, mais aussi du vieux Siméon et de la prophétesse Anne, également très âgée. Un « entrelacement des générations » cher au pape François, mis en scène et largement exprimé au cours du pèlerinage international des familles, clôturé hier par la messe dominicale place Saint-Pierre avec plus de 100 000 personnes de 80 pays.

À la procession d'offrande, les trois générations étaient représentées. Déjà la veille en fin d'après-midi, l'accueil du pape en ce même lieu par les dizaines de milliers de familles, rassemblées sous un soleil généreux, a d'emblée été marqué par des interventions tant de jeunes enfants que de grands-parents.

De quoi exprimer beaucoup de joie, dont le pape hier a souligné dans son homélie la simplicité, le rayonnement et l'ancrage dans la foi. Comme sur l'icône, cette joie émane « d'une harmonie profonde entre les personnes » et reflète « la beauté d'être ensemble », selon ses mots.

Au rassemblement de la veille, cette joie était touchante dans le visage attendri du pape, légère comme le lâcher de ballons de toutes les couleurs dans un ciel d'azur, bruyante comme les airs musicaux entrecoupant les prises de parole successives, ou encore innocente comme le petit garçon errant tranquille sur scène tandis qu'y parlait le pontife.

« Les grands-parents sont la sagesse de la famille »

« Dans sa vie, la famille connaît beaucoup de beaux moments : le repos, le repas ensemble, la sortie dans le parc ou à la campagne, la visite aux grands-parents », a énuméré le pape, en italien. « Les grands-parents sont la sagesse de la famille, sont la sagesse d'un peuple. Et un peuple qui n'écoute pas les grands-parents est un peuple qui se meurt », a-t-il insisté, reprenant un thème qu'il avait maintes fois évoqué déjà durant les Journées mondiales de la jeunesse de Rio, fin juillet dernier.

« Une société qui abandonne les enfants et marginalise les anciens, coupe ses racines et assombrit son futur », avait-il de nouveau mis en garde vendredi dernier, s'adressant à l'Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la famille.

« L'importance de jouer avec ses enfants »

Il a alors déploré que les parents, pris par leur travail, ratent l'occasion de voir leurs enfants le soir : « Il est très important de perdre du temps avec ses enfants, de jouer avec eux. » « Prendre soin des petits et des anciens est un choix de civilisation », a-t-il résumé. Le même jour, dans un tweet à ses désormais plus de dix millions de « followers », ce pape de 76 ans, qui redoute la solitude, s'inquiétait de « l'isolement de nombreuses personnes âgées ».

« Il n'est pas bon que les familles soient seules », a déclaré plus largement Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil pontifical pour la famille, samedi en accueillant le pape. Pour l'Église, qui a placé ce pèlerinage dans le cadre de l'Année de la foi voulue par Benoît XVI, le but est de rappeler aux familles le secours que leur offre la foi, et d'abord pour les couples le sacrement du mariage, pour traverser les épreuves et vivre leur engagement.

« Les sacrements ne servent pas à décorer la vie ; le sacrement du mariage n'est pas une belle cérémonie ! Les chrétiens se marient dans le sacrement parce qu'ils ont conscience d'en avoir besoin ! », a souligné le pape.

« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos » (Mt 11, 28), a-t-il cité comme promesse aux milliers de familles au début de sa méditation samedi soir. Le poids du fardeau, des familles lui en ont fait sentir par leurs témoignages. Tel un couple chrétien réfugié de Syrie, ou un jeune migrant ayant perdu un membre de sa famille dans leur traversée de la Méditerranée.

« Un besoin de fraîcheur et de joie »

Les souffrances spirituelles des familles, comme la place des personnes divorcées et remariées, n'ont pas été ici traitées. « Le pape veut tout d'abord accueillir et écouter les familles telles qu'elles sont, toutes les familles, la complexité des différentes situations », a expliqué Mgr Paglia au quotidien des évêques italiens, L'Avvenire, rappelant la demande du nouveau pape « de mettre au centre des trois prochaines années, le thème de la pastorale familiale ». Celle-ci fera l'objet d'un synode en octobre 2014, selon un procédé appelé à devenir plus délibératif.

Des questionnaires aux évêques du monde entier vont « partir dans les prochains jours », a indiqué Mgr Paglia, estimant : « Nous n'avons pas besoin de nouvelles normes mais de fraîcheur et de joie. » À la fin de la messe hier, le président du Conseil pontifical pour la famille a rappelé aux familles le rendez-vous fixé à Philadelphie (États-Unis) fin septembre 2015 pour la prochaine rencontre mondiale des familles.

Source : la-croix.com

 

 

 

L'intercession du Pape en faveur des prêtres et des religieuses qui terminent leur vie dans la solitude des maisons de retraite.

par Elisabeth de Baudoüin, 21/10/2013

Le Pape est âgé, mais il est très entouré – et comment ! – et il le sera sans doute jusqu'au soir de sa vie. Ce qui ne l'empêche pas de se préoccuper du sort des prêtres et des religieuses placés en maison de retraite. Dans une touchante homélie à la chapelle Sainte Marthe (18 octobre 2013) le Saint-Père encourage les chrétiens à aller « en pèlerinage » visiter ces frères et sœurs qui, après une vie donnée à Dieu et aux autres, souffrent souvent de solitude. Un appel adressé à chaque baptisé. Extraits.

« Quand je pense au soir de la vie de l'apôtre (Paul), j'ai alors dans le cœur le souvenir de ces sanctuaires de mission et de sainteté que sont les maisons de retraite pour prêtres et religieuses : de bons prêtres, de bonnes religieuses, devenus vieux, avec le poids de la solitude, attendant que le Seigneur frappe à la porte de leur cœur. Ce sont de vrais sanctuaires de mission et de sainteté que nous avons là dans l'Eglise. Ne les oublions pas, n'est-ce pas ?! ».

« ... Je me demande si nous, les chrétiens, nous avons envie de faire une visite – qui serait un vrai pèlerinage ! – à ces sanctuaires de sainteté et de mission que sont les maisons de retraite des prêtres et des religieuses... L'un de vous me disait, il y a quelque temps, que quand il allait dans un pays de mission, il allait au cimetière et qu'il voyait les tombes des vieux missionnaires, prêtres et religieuses, là depuis 50, 100, 200 ans, inconnus. Et il me disait : « Mais ils pourraient tous être canonisés, parce qu'au bout du compte, ce qui compte, c'est la sainteté quotidienne, la sainteté de tous les jours ». Dans les maisons de retraite, ces sœurs et ces prêtres attendent le Seigneur un peu comme (Saint) Paul : un peu triste, mais aussi avec une certaine paix, le visage joyeux ».

Source : aleteia.org

 

 


"Les maux les plus graves qui affligent le monde aujourd'hui sont le chômage des jeunes et la solitude dans laquelle sont abandonnés les vieillards. Les personnes âgées ont besoin de soins et de compagnie ; les jeunes de travail et d'espérance, mais ils n'ont ni l'un ni l'autre et, hélas, ils ne les recherchent même plus. Ils ont été écrasés par le présent. Dites-moi : peut-on vivre écrasé par le présent ? Sans mémoire du passé et sans désir de se projeter dans l'avenir en construisant un projet, un avenir, une famille ? Peut-on continuer ainsi ? Voilà, selon moi, le problème le plus urgent auquel l'Église est confrontée."

Source : jesuites.org

Article intégral (traduction du journal) : reppublica.it

 

 

Le Pape recevait au Vatican une centaine de médecins gynécologues catholiques.

afp.com/Andreas Solaro

Le pape François leur a demandé d'aller à "contre-courant" et de "diffuser la culture de la vie" dans les hôpitaux. A sa condamnation la plus ferme à ce jour de toute sorte d'avortement,  il a associé un rejet total de l'euthanasie...

Non à la culture du "déchet"

" Chaque personne âgée, même si elle est malade ou en fin de vie, porte en elle le visage du Christ", a-t-il martelé. "On ne peut les éliminer !"

Le Pape est aussi revenu sur la "culture du rejet" ou du "déchet" qui est devenue une de ses condamnations les plus fréquentes.

Cette culture, a-t-il dit, a "un coût très élevé : elle appelle à éliminer des êtres humains, surtout s'ils sont physiquement ou socialement plus faibles".  

Engagement pour la vie

"Notre réponse à cette mentalité est un 'oui' résolu et sans hésitation à la vie", car "il n'existe pas une vie humaine plus sacrée qu'une autre".

"Le fait que vous soyez médecins catholiques vous confère une plus grande responsabilité (...) Les pavillons hospitaliers ... sont des lieux privilégiés de témoignage et d'évangélisation.

Chers amis médecins qui êtes chargés de vous occuper de la vie humaine... rappelez à tous, dans les faits comme avec les paroles, qu'elle est toujours, dans toutes ses phases et à n'importe quel âge, sacrée et de qualité.

Et ce n'est pas un langage de foi, c'est un discours de raison et de science", a-t-il insisté.

"Cet engagement pour la vie exige d'aller à contre-courant, en payant de sa personne", a-t-il ajouté.

A trois reprises, sur ces sujets de la vie, François a mentionné des textes de son prédécesseur, Benoît XVI.  

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/religion/avortement-euthanasie-pour-le-pape-les-gynecologues-doivent-defendre-la-vie_1283705.html#izCUJyz0e4oz0Tos.99

 

 

"Les personnes âgées transmettent la sagesse de la vie"

Dans l'avion qui l'emmène à Rio où il va présider les 28èmes Journées Mondiales de la Jeunesse, le Pape François a rencontré les journalistes de cette salle de presse aérienne.

Commentant les JMJ, le Pape explique qu’il ne faut pas opposer les jeunes aux personnes âgées mais montrer comment chacune de ces composantes de la société doit y être pleinement insérée.

Pour le pontife âgé de 76 ans, les jeunes "sont l'avenir de leur peuple, mais pas seulement eux". "A l'autre extrême de la vie, les personnes âgées ont la sagesse de la vie, de l'histoire, de la patrie et de la famille, nous en avons besoin", a-t-il relevé.

« Les jeunes sont l’avenir d’un peuple parce qu’ils ont la force », déclare-t-il, mais « les personnes âgées sont aussi le futur d’un peuple parce qu’elles transmettent la sagesse de la vie ». « Les personnes âgées ont la sagesse de l’histoire, de la famille », poursuit-il, estimant qu’un « peuple a un avenir, va de l’avant avec ces deux faces ». Dénonçant une « culture du rejet » frappant tant les jeunes que les personnes âgées, le pape François plaide pour une société inclusive où, en particulier, « les jeunes sont insérés dans le tissu social ». "Le sens de mon voyage est d'encourager les jeunes à vivre insérés dans le tissu social avec les personnes âgées", a poursuivi le pape argentin, critiquant "la culture du rejet des vieux, alors qu'ils donnent la sagesse de la vie".

"La crise mondiale ne fait rien de bon pour les jeunes. Nous courons le risque d'avoir une génération qui n'a pas eu de travail, or du travail provient la dignité de la personne", a souligné le premier pape sud-américain de l'histoire devant les journalistes qui l'accompagnent dans l'avion pour Rio.

Le Pape clôture sa conférence de presse en lançant cet appel : "Collaborez avec moi pour le bien des jeunes et des personnes âgées !"

 

 

La lumière de l'amour donne un sens à notre vie

message audio du pape François aux handicapés de la vue

Rome, 11 juin 2013

L'Union italienne des aveugles et des malvoyants a organisé un séjour d'été pour un groupe d'environ 75 personnes non-voyantes, en majorité âgées, dans son Centre spécialisé de réhabilitation études et vacances, « Les Tours », géré par l'hôtel Olympic Beach, à Tirrenia, dans la région de Pise. À cette occasion, le pape François a adressé un message audio à tous les membres de cette association et à toutes les personnes qui ont un handicap visuel.

Voici donc le Message du pape François

Chers amis,

Je vous salue avec affection. Je sais que vous êtes réunis à Tirrenia le temps d'un séjour et que certains d'entre vous auraient voulu venir à Rome. Grâce à la technique moderne, c'est moi qui peux venir jusqu'à vous ! Je vous remercie pour votre estime, votre affection et surtout pour vos prières.

L'Évangile nous dit que Jésus a eu une attention particulière envers les aveugles. Il en a guéri beaucoup, avec tant d'autres malades. Mais la guérison de la personne privée de la vue a une signification symbolique particulière : elle représente le don de la foi. Et c'est un signe qui nous concerne tous, parce que nous avons tous besoin de la lumière de la foi pour marcher sur les routes de la vie. C'est pour cette raison que le baptême, qui est le premier sacrement de la foi, était autrefois appelé aussi « illumination ».

Je demande au Seigneur de renouveler en chacun de vous le don de la foi, pour qu'il y ait toujours, dans votre esprit, la lumière de Dieu, la lumière de l'amour, qui donne un sens à notre vie, qui l'illumine, nous donne l'espérance et nous rend bons et disponibles envers nos frères.

Je souhaite aussi beaucoup de bonnes choses à votre association, l'Union italienne des aveugles et des malvoyants.

Diffusez toujours la culture de la rencontre, de la solidarité, de l'accueil envers les personnes qui ont un handicap, non seulement en demandant une juste assistance, mais en favorisant leur participation active à la vie de la société.

Je vous confie tous à la protection de la Très Sainte Vierge Marie, notre mère. Je vous demande de prier pour moi et pour mon service de l'Église, et je vous bénis de tout cœur, ainsi que tous ceux qui vous sont chers.

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

 

 

La personne humaine est au-delà de l'utile !

Audience du mercredi 5 juin 2013

Chers frères et sœurs, bonjour !

 

Je voudrais m'arrêter aujourd'hui sur la question de l'environnement, comme j'ai déjà eu l'occasion de le faire en diverses occasions. C'est ce que me suggère également la célébration aujourd'hui de la Journée mondiale de l'environnement, promue par les Nations Unies, qui lance un puissant rappel à la nécessité d'éliminer le gaspillage et la destruction des aliments.

Lorsque nous parlons d'environnement, de la création, ma pensée va aux premières pages de la Bible, au Livre de la Genèse, où l'on affirme que Dieu établit l'homme et la femme sur terre afin qu'ils la cultivent et qu'ils la gardent (cf. 2, 15).

Cela suscite en moi les questions suivantes : Que signifie cultiver et garder la terre ? Cultivons-nous et gardons-nous vraiment la création ? Ou bien est-ce que nous l'exploitons et nous la négligeons ?

Le verbe « cultiver » me rappelle à l'esprit le soin que l'agriculteur prend de sa terre afin qu'elle porte du fruit et que celui-ci soit partagé : combien d'attention, de passion et de dévouement !

Cultiver et garder la création est une indication de Dieu donnée non seulement au début de l'histoire, mais à chacun de nous; cela fait partie de son projet ; cela signifie faire croître le monde avec responsabilité, en le transformant afin qu'il soit un jardin, un lieu vivable pour tous. Benoît XVI a rappelé à plusieurs reprises que ce devoir qui nous a été confié par Dieu Créateur exige de saisir le rythme et la logique de la création. Au contraire, nous sommes souvent guidés par l'orgueil de dominer, de posséder, de manipuler, d'exploiter; nous ne la « gardons » pas, nous ne la respectons pas, nous ne la considérons pas comme un don gratuit dont il faut prendre soin. Nous sommes en train de perdre l'attitude de l'émerveillement, de la contemplation, de l'écoute de la création; et ainsi, nous ne sommes plus capables d'y lire ce que Benoît XVI appelle « le rythme de l'histoire d'amour de Dieu avec l'homme ».

Pourquoi est-ce le cas ? Parce que nous pensons et vivons de façon horizontale, nous nous sommes éloignés de Dieu, nous ne lisons pas ses signes.

Mais « cultiver et garder » ne comprend pas seulement le rapport entre nous et l'environnement, entre l'homme et la création, cela concerne également les relations humaines.

Les Papes ont parlé d' écologie humaine, en étroite relation à l'écologie de l'environnement.

Nous vivons actuellement un moment de crise ; nous le voyons dans l'environnement, mais surtout, nous le voyons dans l'homme. La personne humaine est en danger : cela est certain, la personne humaine aujourd'hui est en danger, voilà l'urgence de l'écologie humaine ! Et le danger est grave, parce que la cause du problème n'est pas superficielle, mais profonde : ce n'est pas seulement une question d'économie, mais d'éthique et d'anthropologie.

L'Église l'a souligné à plusieurs reprises ; et beaucoup disent : oui, c'est juste, c'est vrai... mais le système continue comme avant, parce que ce qui prime, parce que ce qui domine, ce sont les dynamiques d'une économie et d'une finance sans éthique. Ce qui commande aujourd'hui, ce n'est pas l'homme, c'est l'argent, l'argent, le gain commande.

Et Dieu notre Père a donné le devoir de garder la terre non pas à l'argent, mais à nous : aux hommes et aux femmes. Nous avons ce devoir ! En revanche, les hommes et les femmes sont sacrifiés aux idoles du profit et de la consommation : c'est la « culture du rebut ». Si un ordinateur se casse, c'est une tragédie, mais la pauvreté, les nécessités, les drames de tant de personnes finissent par faire partie de la normalité. Si une nuit d'hiver, tout près d'ici, via Ottaviano, par exemple, une personne meurt, ce n'est pas une nouvelle.

Si dans tant de parties du monde, il y a des enfants qui n'ont rien à manger, ce n'est pas une nouvelle, cela semble normal. Il ne peut pas en être ainsi ! Et pourtant, ces choses entrent dans la normalité : que certaines personnes sans domicile fixe meurent de froid dans la rue, cela n'est pas une nouvelle. En revanche, une baisse de dix points dans les bourses de certaines villes représente une tragédie. Quelqu'un qui meurt, ce n'est pas une nouvelle, mais si les bourses chutent de dix points, c'est une tragédie !

Ainsi, les personnes sont mises au rebut, comme si elles étaient des déchets.

Cette « culture du rebut » tend à devenir une mentalité commune, qui contamine tout le monde.

La vie humaine, la personne, ne sont plus considérées comme une valeur primaire à respecter et à garder, en particulier si elle est pauvre ou handicapée, si elle ne sert pas encore — comme l'enfant à naître — ou si elle ne sert plus — comme la personne âgée.

Cette culture du rebut nous a rendus insensibles également aux gaspillages et aux déchets alimentaires, qui sont encore plus répréhensibles lorsque dans chaque partie du monde malheureusement, de nombreuses personnes et familles souffrent de la faim et de la malnutrition. Jadis, nos grands-parents faisaient très attention à ne rien jeter de la nourriture qui restait.

Le consumérisme nous a poussés à nous habituer au superflu et au gaspillage quotidien de nourriture, à laquelle parfois nous ne sommes plus capables de donner la juste valeur, qui va bien au-delà des simples paramètres économiques. Rappelons-nous bien, cependant, que lorsque l'on jette de la nourriture, c'est comme si l'on volait la nourriture à la table du pauvre, à celui qui a faim !

J'invite chacun à réfléchir sur le problème de la perte et du gaspillage de la nourriture, pour identifier des façons et des moyens qui, en affrontant sérieusement cette problématique, puissent être des instruments de solidarité et de partage avec les personnes le plus dans le besoin.

Il y a plusieurs jours, en la fête du Corpus Domini, nous avons lu le récit du miracle des pains : Jésus donne à manger à la foule avec cinq pains et deux poissons. Et la conclusion du passage est importante : « Ils mangèrent et furent tous rassasiés, et ce qu'ils avaient eu de reste fut emporté : douze couffins » (Lc 9, 17). Jésus demande à ses disciples que rien ne soit perdu: pas de gaspillage !

Puis, il y a ce détail des douze couffins : pourquoi douze ? Qu'est-ce que cela signifie ? Douze est le nombre des tribus d'Israël, il représente de façon symbolique le peuple tout entier. Et cela nous dit que lorsque la nourriture est partagée de façon équitable, avec solidarité, personne ne manque du nécessaire, chaque communauté peut répondre aux besoins des plus pauvres. Écologie humaine et écologie de l'environnement vont de pair.

Je voudrais alors que nous prenions tous l'engagement sérieux de respecter et de garder la création, d'être attentifs à chaque personne, de combattre la culture du gaspillage et du rebut, pour promouvoir une culture de la solidarité et de la rencontre. Merci.

Source : Vatican

 

 

Défenseurs de la vie : des brebis parmi les loups. Une homélie du cardinal Bergoglio (extraits)

du blog de Jeanne Smits, 19/03/2013

C'était le 31 août 2005 Le cardinal Jorge Bergoglio – qui allait devenir le pape François – donnait une homélie où il invitait les défenseurs de la vie à accepter jusqu'au don de leur vie. Je vous en propose ma traduction :

"Lorsque l'on écoute ce que dit Jésus, regardez, « Je vous envoie, je vous envoie comme des brebis parmi les loups », on a envie de demander : « Seigneur, c'est une blague, ou tu n'as pas de meilleur endroit où nous envoyer ? » Parce que ce que dit Jésus a de quoi nous refroidir un peu : « Si vous proclamez mon message, on va vous persécuter, on va vous calomnier, on va vous dresser des pièges pour vous livrer aux tribunaux et pour vous faire tuer. Mais vous devez aller de l'avant, et pour cette raison vous devez faire attention, dit Jésus, et être habiles, vifs comme le serpent mais très simples, comme les colombes » : les deux choses à la fois.

Le chrétien ne peut pas s'offrir le luxe d'être une andouille, c'est clair, d'être idiot : nous ne pouvons nous accorder ce luxe, parce que nous portons un très beau message de vie et qu'il ne nous est pas permis d'être idiots, et c'est pourquoi Jésus dit : « Soyez habiles, faites attention à vous. » En quoi consiste l'habileté du chrétien ? A savoir distinguer qui est loup et qui est brebis. Et lorsque dans ce carnaval de la vie un loup vient à nous déguisé en brebis, il faut aussi savoir le flairer : « Regarde, tu as une peau de brebis mais cette odeur que tu dégages est celle d'un loup. » Et cette mission que Jésus nous donne est en vue de quelque chose de très important, de très grand. Jésus dit quelque chose qui attire notre attention lorsque quelqu'un lui demande : « Bien ; pourquoi êtes-vous venu, vous, dans le monde ? » « Regardez, je suis venu apporter la vie, pour que la vie soit en abondance, et je vous envoie, vous, pour que vous fassiez avancer cette vie, et qu'elle soit abondante. »

Jésus n'est pas venu apporter la mort, mais plutôt la mort de la haine, la mort des affrontements, la mort de la calomnie – cette manière de tuer avec la langue. Jésus n'a pas apporté la mort, la mort, c'est lui qui l'a soufferte pour défendre la vie, Jésus est venu apporter la vie, et cette vie abondante ; et il nous envoie pour que nous la portions plus loin, mais il nous dit : « Attention ! », car il y a des gens qui ont ce dont nous parlons aujourd'hui, qui n'est pas dans l'Evangile : la culture de mort. C'est-à-dire que la vie les intéresse tant qu'elle sert, tant qu'elle peut leur être utile, et sinon, elle ne les intéresse pas. Et dans le monde entier, cette mauvaise herbe de la culture de mort a déjà pris racine.

Je lisais un livre il y a un moment, où se trouvait une phrase qui vous ébranle : « Dans le monde d'aujourd'hui, ce qu'il y a de meilleur marché, c'est la vie, ce qui coûte le moins cher c'est la vie. » Donc, ce que l'on laisse le plus de côté, ce que l'on peut le plus facilement jeter.

Ce vieux, cette vieille, ils ne servent plus : mis de côté, nous les collons à l'asile de vieux comme nous mettons au placard notre pardessus le temps de l'été, avec trois petites boules de naphtaline dans la poche, et nous les collons à l'asile parce qu'ils sont déjà jetables, parce qu'ils ne servent plus.
Cet enfant qui est en route dérange la famille : « Ouille ! Pourquoi, qu'est-ce que j'en sais, moi ? Débarrassons-nous en et renvoyons-le à l'expéditeur. » (...)

Voilà ce que prêche la culture de mort, la vie ne l'intéresse pas... Qu'est-ce qui l'intéresse ? L'égoïsme, survivre, soi, mais non pas donner la vie, prendre soin de la vie, offrir la vie.

Aujourd'hui dans ce Sanctuaire de la Vie, en ce jour du Patron de la Vie, Jésus nous dit une nouvelle fois : « Attention ! Je suis venu vous apporter la vie et la vie en abondance, mais, attention !, vous allez être entourés par des loups, c'est vous qui allez devoir défendre la vie, prendre soin de la vie. »

Prendre soin de la vie ! Quelle belle chose lorsqu'on voit – que sais-je – un grand-père, une grand-mère qui peut-être ne peut déjà plus parler, qui est paralytique, et que le petit-enfant ou le fils va tenir par la main, et caresser en silence, rien de plus. C'est cela prendre soin de la vie. Quand on voit quelqu'un se préoccuper de ce que tel enfant puisse aller à l'école, pour qu'à tel autre la nourriture ne manque pas, c'est cela prendre soin de la vie.

Ouvrir son cœur à la vie ! Parce que l'égoïsme de la mort, la culture de la mort égoïste est comme la mauvaise herbe des champs, cette mauvaise herbe, ces herbes sauvages, ce senna ou cette ciguë qui grandissent et envahissent en tuant les arbres, les fruits, les fleurs, qui tuent la vie elle-même. La broussaille... Rappelez-vous qu'une fois Jésus en a parlé, disant : « Quand la semence qu'est la vie tombe parmi les broussailles, les épines l'étouffent » – les épines de l'égoïsme, des passions, du vouloir tout pour soi. La vie, c'est toujours donner, se donner, et cela coûte de donner la vie – oui ça coûte vraiment, cela coûte des larmes.

Que c'est beau de prendre soin de la vie, de laisser croître la vie, de donner la vie comme Jésus et la donner en abondance, de ne pas permettre que même un seul des plus petits se perde. C'est ce que Jésus a demandé au Père : « Qu'aucun de ce que Vous m'avez donnés ne se perde, que toute la vie que Vous m'avez donnée pour en prendre soin soit gardée, qu'elle ne se perde pas ». Et nous, nous prenons soin de la vie parce qu'Il prend soin de notre vie dès le sein maternel. C'était notre devise cette année : « Dès le sein maternel, tu as été notre protecteur. » Il prend soin de nous et nous enseigne cela.

(...) Jésus nous enseigne à prendre soin de la vie parce qu'elle est l'image de Dieu qui est tout vie. Nous ne pouvons annoncer autre chose que la vie, depuis le commencement jusqu'à la fin. Tous nous devons prendre soin de la vie, choyer la vie, tendresse et chaleur. Voilà à quoi nous sommes appelés, et comme c'est beau.

Mais c'est un chemin qui est plein de loups, et peut-être nous emmènera-t-on devant les tribunaux pour cela ; peut-être pour ceci : pour avoir pris soin de la vie, peut-être nous tueront-ils. Pensons aux martyrs chrétiens. Ils les tuaient pour avoir prêché cet Evangile de la vie, cet Evangile que Jésus nous a apporté. Mais Jésus nous donne la force. En avant ! Ne soyez pas idiots, rappelez-vous, un chrétien ne peut s'offrir le luxe d'être idiot, je ne vais pas redire andouille, idiot, on ne peut pas s'offrir ce luxe, il faut être vif et il faut être astucieux, et aller de l'avant.

Quand on parle de ces choses de la culture de vie, à laquelle nous sommes appelés, on ressent de la peine de ce qu'en tant de cœurs, et même chez des enfants, l'on soit en train de semer la culture de la mort. On y sème l'égoïsme, on y sème ceci : « Bien, qu'est-ce que cela peut me faire à moi, ce qui arrive à l'autre », qui suis-je pour prendre soin de l'autre. Cette phrase, vous rappelez-vous qui l'a dite en premier ? Caïn. « Est-ce que par hasard je suis le gardien de mon frère ? » Cette phrase criminelle, cette phrase de mort, par malheur il y a parfois des enfants qui grandissent avec cette conception, par malheur on leur inculque cette conception égoïste et on configure l'homme ou la femme qu'ils seront ; je l'ai dit ici une fois et je le répète : on peut leur donner le surnom de « je, me, moi, avec moi, pour moi », tout pour l'un, ne rien donner à l'autre, parce que donner la vie c'est ouvrir le cœur. (...)

Aujourd'hui nous allons bénir les messagers de la vie. (...) Il ne faut plus qu'il y ait un seul enfant qui ne grandisse pas, qui ne vive pas son adolescence dans l'ouverture à la vie, il ne faut plus qu'il y ait un seul adulte qui ne se préoccupe pas de ce qui manque à l'autre, ce dont l'autre a besoin pour avoir plus de vie, et il ne faut pas qu'il y ait un seul ancien envoyé à la remise, seul, jeté.

Prendre soin de la vie depuis son début jusqu'à la fin, c'est une chose si simple, c'est une chose si belle. Père, c'est pour cela qu'il y a tant de loups qui veulent nous dévorer ? Pour cela, dites moi : Jésus, qui a-t-Il donc tué ? Personne ; Il a fait le bien. Et comment a-t-Il fini ? Si nous prenons nous aussi le chemin de la vie, il peut nous arriver des choses affreuses, mais cela n'a pas d'importance, cela vaut la peine, c'est Lui qui a pris ce chemin le premier.

Ainsi donc, en avant, et ne vous découragez pas, prenez soin de la vie, cela vaut la peine !

Ainsi soit-il."

Source : leblogdejeannesmits

 

 

Lors du Chemin de Croix au Colisée présidé par le Saint-Père François, les méditations ont été assurées par de jeunes Libanais sous la conduite de Sa Béatitude Monsieur le Cardinal Béchara Boutros Raï.

Extrait de la Douzième station: Jésus meurt sur la croix

Aujourd'hui, prions pour tous ceux qui promeuvent l'avortement, qu'ils prennent conscience que l'amour ne peut être que source de vie. Pensons aussi aux défenseurs de l'euthanasie et à ceux qui encouragent des techniques et des procédés qui mettent en danger la vie humaine. Ouvre leurs cœurs, pour qu'ils te connaissent en vérité, pour qu'ils s'engagent dans l'édification de la civilisation de la vie et de l'amour. Amen.

Source : vatican.va

 

 

Pape Francois

Le Pape François,

quand il était Jorge Bergoglio,

cardinal-archevêque de Buenos Aires,

président de la Conférence épiscopale argentine,

 a dénoncé « l'application de la peine de mort » en Argentine

à travers l'avortement et

« l'euthanasie clandestine » des personnes âgées

qui souffrent de l'abandon et de la maltraitance...

 

Source : notredamedesneiges.over-blog.com