par Sébastien Maillard, 27/10/2013
Le pape François présidait dimanche 27 octobre la messe de clôture du pèlerinage des familles, place Saint-Pierre, où étaient réunies plus de 100 000 personnes. « Famille, vis la joie de la foi ! », c'était le thème de ce rassemblement international des familles, à Rome, ces 26 et 27 octobre.
Le pape a demandé aux familles de faire rayonner leur joie.
L'icône est restée à droite de l'autel durant toutes les célébrations. Elle figure la Présentation au Temple de l'Enfant-Jésus, entouré de Marie et Joseph, mais aussi du vieux Siméon et de la prophétesse Anne, également très âgée. Un « entrelacement des générations » cher au pape François, mis en scène et largement exprimé au cours du pèlerinage international des familles, clôturé hier par la messe dominicale place Saint-Pierre avec plus de 100 000 personnes de 80 pays.
À la procession d'offrande, les trois générations étaient représentées. Déjà la veille en fin d'après-midi, l'accueil du pape en ce même lieu par les dizaines de milliers de familles, rassemblées sous un soleil généreux, a d'emblée été marqué par des interventions tant de jeunes enfants que de grands-parents.
De quoi exprimer beaucoup de joie, dont le pape hier a souligné dans son homélie la simplicité, le rayonnement et l'ancrage dans la foi. Comme sur l'icône, cette joie émane « d'une harmonie profonde entre les personnes » et reflète « la beauté d'être ensemble », selon ses mots.
Au rassemblement de la veille, cette joie était touchante dans le visage attendri du pape, légère comme le lâcher de ballons de toutes les couleurs dans un ciel d'azur, bruyante comme les airs musicaux entrecoupant les prises de parole successives, ou encore innocente comme le petit garçon errant tranquille sur scène tandis qu'y parlait le pontife.
« Les grands-parents sont la sagesse de la famille »
« Dans sa vie, la famille connaît beaucoup de beaux moments : le repos, le repas ensemble, la sortie dans le parc ou à la campagne, la visite aux grands-parents », a énuméré le pape, en italien. « Les grands-parents sont la sagesse de la famille, sont la sagesse d'un peuple. Et un peuple qui n'écoute pas les grands-parents est un peuple qui se meurt », a-t-il insisté, reprenant un thème qu'il avait maintes fois évoqué déjà durant les Journées mondiales de la jeunesse de Rio, fin juillet dernier.
« Une société qui abandonne les enfants et marginalise les anciens, coupe ses racines et assombrit son futur », avait-il de nouveau mis en garde vendredi dernier, s'adressant à l'Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la famille.
« L'importance de jouer avec ses enfants »
Il a alors déploré que les parents, pris par leur travail, ratent l'occasion de voir leurs enfants le soir : « Il est très important de perdre du temps avec ses enfants, de jouer avec eux. » « Prendre soin des petits et des anciens est un choix de civilisation », a-t-il résumé. Le même jour, dans un tweet à ses désormais plus de dix millions de « followers », ce pape de 76 ans, qui redoute la solitude, s'inquiétait de « l'isolement de nombreuses personnes âgées ».
« Il n'est pas bon que les familles soient seules », a déclaré plus largement Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil pontifical pour la famille, samedi en accueillant le pape. Pour l'Église, qui a placé ce pèlerinage dans le cadre de l'Année de la foi voulue par Benoît XVI, le but est de rappeler aux familles le secours que leur offre la foi, et d'abord pour les couples le sacrement du mariage, pour traverser les épreuves et vivre leur engagement.
« Les sacrements ne servent pas à décorer la vie ; le sacrement du mariage n'est pas une belle cérémonie ! Les chrétiens se marient dans le sacrement parce qu'ils ont conscience d'en avoir besoin ! », a souligné le pape.
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos » (Mt 11, 28), a-t-il cité comme promesse aux milliers de familles au début de sa méditation samedi soir. Le poids du fardeau, des familles lui en ont fait sentir par leurs témoignages. Tel un couple chrétien réfugié de Syrie, ou un jeune migrant ayant perdu un membre de sa famille dans leur traversée de la Méditerranée.
« Un besoin de fraîcheur et de joie »
Les souffrances spirituelles des familles, comme la place des personnes divorcées et remariées, n'ont pas été ici traitées. « Le pape veut tout d'abord accueillir et écouter les familles telles qu'elles sont, toutes les familles, la complexité des différentes situations », a expliqué Mgr Paglia au quotidien des évêques italiens, L'Avvenire, rappelant la demande du nouveau pape « de mettre au centre des trois prochaines années, le thème de la pastorale familiale ». Celle-ci fera l'objet d'un synode en octobre 2014, selon un procédé appelé à devenir plus délibératif.
Des questionnaires aux évêques du monde entier vont « partir dans les prochains jours », a indiqué Mgr Paglia, estimant : « Nous n'avons pas besoin de nouvelles normes mais de fraîcheur et de joie. » À la fin de la messe hier, le président du Conseil pontifical pour la famille a rappelé aux familles le rendez-vous fixé à Philadelphie (États-Unis) fin septembre 2015 pour la prochaine rencontre mondiale des familles.
Source : la-croix.com