Va-t-on tuer Vincent Lambert ?
par Legrand Blond, 28/05/2014
En fait, pourquoi vouloir tuer Vincent ? Au nom de quelle fausse pitié ?
Puisqu'on dit qu'il est inconscient, il ne souffre plus !
Alors dites que vous voulez tuer un homme sans défense parce qu'il "coûte"...
Mais que coûte-t-il dans un pays où la nourriture est jetée chaque jour ?
Que coûte-t-il dans un pays où le plus petit bobo est pris en charge pour tous ? dans un pays où l'avortement (autre tuerie, soyons clairs et vrais !) est remboursé et la contraception (protection contre la Vie, soyons honnêtes, par égoïsme !) l'est aussi !
Soyons vrais et voyons en face notre inhumanité qui nous place en dessous de l'animal : nous payons pour tuer l'embryon, le bébé, les vieux, les fragiles, les handicapés, les incurables même s'il ne souffrent pas !
Comment osons-nous encore nous regarder dans la glace sans nous cracher dessus si nous laissons à l'Etat le soin de débattre du meurtre dans la "sédation" (donc dans des cauchemars!), sans apport même d'un peu d'eau, un homme qui n'a rien fait à personne et dont la seule "faute" est d'être dans un "état végétatif" !
Mais enfin ! si ses parents voulaient garder une plante verte parce que cela leur plaît, faudrait-il que le Conseil d'Etat dépêche des experts pour décider ensuite que ce n'est pas possible - ou que c'est possible ?
Or, ce n'est pas une plante verte, c'est leur fils : qu'a-t-il fait pour être condamné à mort ?
Qu'a-t-il fait pour que cette maudite loi Leonetti, d'une inhumanité rare, lui soit appliquée ?
Il n'est ni dans une souffrance intolérable (physique ou psychique puisque sans conscience d'après les experts) ni en fin de vie !
Faut-il donc satisfaire à des critères spéciaux pour avoir le droit de vivre jusqu'à sa belle mort naturelle ?
Corps et âme, nous le sommes, certes, mais il y a aussi l'esprit qui échappe au fonctionnement du cerveau.
Notre monde s'ouvre aux différents spiritualismes. Alors, quand il s'agit de la vie et de la mort d'un de nos semblables, allons-nous cautionner le matérialisme et ré-instaurer le règne de la seule quantité ?
Mesurer la dignité humaine à la capacité d'échange visible, perceptible, quantifiable par nos pauvres appareils, c'est méconnaître l'esprit et tout ce qui va au-delà de la pure matière.
Un monde où l'être aimé est d'office ravi à l'affection des siens, pour la seule raison qu'il est handicapé, ce monde là n'est plus la terre des hommes.
L'humanité alors aura échoué à l'épreuve qui lui est proposée pour accéder à un niveau supérieur. En tous cas supérieur à sa déchéance post-barbare.
La terre alors deviendra l'enfer.
Par manque d'Amour.
Source : ledoigtdessus.blogspot.fr