Voilà, je voudrais vous parler, ben comme une maman, avec le cœur d’une maman. Je suis à ses côtés avec le papa, avec mon mari, au quotidien. Nous avons dû nous installer à Reims, quitter notre résidence principale pour nous installer à Reims pour rendre visite à notre fils. On voulait, bien sûr, ne pas le laisser seul, le stimuler, être près de lui, lui donner tout l’amour que nous avons encore à lui donner, parce que Vincent n’est pas en fin de vie, Vincent n’est pas un légume. Moi je n’ai jamais vu un légume qui tourne la tête quand on l’appelle. J’ai énormément de photos, de vidéos qui montrent tout le contraire de ce qui est raconté dans la presse.
Vincent, quand je lui demande de tourner la tête, il me regarde ; quand je lui demande s’il est content, je ne sais pas si c’est un réflexe ou pas, mais en attendant il cligne des yeux. Et ce qui m’a beaucoup traumatisée, je peux vous dire, la veille du jour où le médecin avait décidé d’arrêter son alimentation et une partie de son hydratation, écoutez le dimanche nous lui rendions visite et Vincent était très ému, je lui ai dit « mais qu’est ce que tu as Vincent ? » et il s’est mis à pleurer. Et ça je peux dire que c’est un signe pour moi que Vincent a bien une conscience. Et c’est un signe aussi que comme nous savions que ce médecin devait arrêter l’alimentation dans la semaine du 20 mai, j’avais demandé au personnel qu’on ne lui parle de rien. J’estimais que c’était nous parents qui devions le préparer puisque nous étions confrontés à cette situation. Et bien non ! Non, on lui en avait parlé ! Et Vincent quand il nous a vu le dimanche, la veille du jour où on devait arrêter l’alimentation, Vincent a pleuré. Et nous avons pleuré avec lui bien sûr. (pleure) Excusez-moi je suis ici un peu dans l’émotion, je ne suis pas habituée à ce genre de situation d’habitude je préfère écrire mais là je crie tout haut que Vincent, on veut l’assassiner. C’est le vrai mot.
Vincent je l’ai vu je lui ai donné parfois des cuillères de compote, des cuillères de crème, et Vincent déglutissait.
Pourquoi ? Pourquoi ne pas nous entendre ? Vincent est un être humain, il n’est pas un objet, on lui met la tête sous l’eau et je… c’est dramatique. Voilà. Si j’ai accepté de venir ici c’est pour espérer qu’au moins on puisse prendre sa défense ici. Puisque l’État, personne ne nous entend, personne ne veut nous écouter, nous avons des preuves, nous sommes les parents, nous connaissons notre fils et lui il est habitué à notre quotidien et il s’exprime, voilà. Il ne parle pas mais il s’exprime.
Source : eclj.org