Communion de prière pour la Vie : "Jésus, Marie, protégez la vie " ! (ou toute autre prière à Dieu)

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par Fidji P-L, La Rebellution, 14 avril 2013

Il y a 1 an, ma grand-mère nous a quittés. C'était une grand-mère géniale et j'étais très proche d'elle. Dans ma jeunesse, je passais toutes mes vacances scolaires avec elle et en tant que jeune adulte, sa maison dans le Limousin était mon havre de paix. Nous regardions des matchs de foot en mangeant des BNs :-). Rien qu'en écrivant cet article, des larmes me montent aux yeux. Elle est décédée d'un cancer généralisé qui a commencé dans le colon... et franchement, c'était pas beau à voir. Dans les derniers mois, elle souffrait atrocement et nous -ses proches- le voyions bien, même si elle était très digne. Mon sentiment d'impuissance (je suis en médecine en plus !) était à son paroxysme. Voir ma « Maminette » changée par la douleur me brisait le coeur. À la fin, elle était perfusée en morphine 24h/24h... Bref, à l'époque, je n'aurais pas écrit un article sur l'euthanasie.. .car ce que j'aurais dit aurait sûrement était dicté par mon ressenti du moment ! Une fois n'est pas coutume, le sujet est délicat. La douleur et la souffrance que peuvent connaître un proche en fin de vie nous bouleversent et obscurcissent passablement notre jugement. On risque alors de perdre un peu de notre capacité à raisonner et de notre objectivité quand on aborde la question de l'euthanasie.

Qu'entendons-nous par « euthanasie » ? S'agit-il de refuser d'accorder un traitement de survie qui est pesant ou inutile ? De refuser d'accorder un traitement de survie qu'elle qu'en soit la raison ? D'obtenir d'un médecin qu'il vous tue à votre demande ?

On évoque souvent l'euthanasie comme un acte de compassion. On parle d' « abréger les souffrances » d'un être aimé, de le laisser partir avec dignité... Euthanasie veut littéralement dire « belle mort ». La pratique n'est pas nouvelle. Dans la Bible, nous voyons le récit de l'euthanasie d'Abimélek. Une tierce personne est chargée de le tuer pour lui donner « une mort digne » (Juges 9.52-54). Mais même si l'argument est souvent bien présenté (on remplace les termes « suicide assisté » ou « meurtre » par des termes plus flatteurs), rappelons-nous de ce que nous dit la Parole de Dieu. En Genèse 9.1-7, Dieu régule la vie des humains dans le monde de l'après-déluge. Puis il établit un droit pénal (ou punitif) qui reflète la valeur de la vie : si quelqu'un met à mort, il devra être mis à mort par d'autres êtres humains. Ce qui est souligné ici, c'est que tuer un être humain porte atteinte à l'image même de Dieu. Nul ne peut impunément verser le sang d'un autre être humain (voir aussi Exode 20.13).

Et le débat soulève d'autres problématiques. Citons-en quatre :

1. L'erreur diagnostique et/ou la possibilité de guérison.

D'abord l'erreur de diagnostic est beaucoup plus fréquente qu'on ne l'imagine. En médecine (et je suis bien placée pour le savoir), le diagnostic comme le pronostic d'un patient sont sujets à erreur. As-tu lu Le Scaphandre et le Papillon ? C'est une autobiographie de Jean-Dominique Bauby (ex-rédacteur en chef du magazine féminin Elle). En 1995, il est victime d'un accident cardio-vasculaire qui le plonge dans un coma dont il sort affecté du syndrome d'enfermement. Conservant la plénitude de ses capacités intellectuelles, il ne peut plus mouvoir que l'une de ses paupières, ce qui lui permet d'établir une communication avec d'autres personnes. Dans le livre (écrit en dictant chaque lettre par le clignement de son œil gauche) il raconte son expérience du locked-in syndrome qui l'a enfermé dans un corps ne répondant plus à son esprit. Au moment où Jean-Dominique Bauby a été transporté à l'hôpital, tous croyaient qu'il était dans un état végétatif chronique et on voulait lui ôter les respirateurs et les sondes qui le nourrissaient. Mais cet état végétatif chronique était un mauvais diagnostic. Voici un extrait de son livre :

"Je reçois des lettres remarquables. On les ouvres, les déplie et les expose sous mes yeux selon un rituel qui s'est fixé avec le temps et donne à cette arrivée du courrier le caractère d'une cérémonie silencieuse et sacrée. Je lis chaque lettre moi-même scrupuleusement. Certaines ne manquent pas de gravité. Elles me parlent du sens de la vie, de la suprématie de l'âme, du mystère de chaque existence et, par un curieux phénomène de renversement des apparences, ce sont ceux avec lesquels j'avais établi les rapports les plus futiles qui serrent au plus près ces questions essentielles. Leur légèreté masquait des profondeurs. Étais-je aveugle et sourd ou bien faut-il nécessairement la lumière d'un malheur pour éclairer un homme sous son vrai jour ?"

Cet homme, que d'autres ont considéré comme un légume, était pleinement « présent ». De même, dans d'autres situations, on risque de proposer l'euthanasie à des personnes pour qui la guérison reste parfois possible... Je pense par exemple à des personnes tétraplégiques qui se croient sans espoir de remarcher un jour, alors qu'ils y parviennent au bout de quelques années !

2. La valeur de la vie.

Nous avons déjà parlé de ce grand principe à maintes reprises, mais je vais le marteler une fois de plus : la valeur de la vie se mesure à l'aulne de Dieu !! Une vie reflète sa gloire, même dans la maladie, même dans la souffrance. Elle interpelle la compassion des autres et invite à partager ces fardeaux. Rappelons-nous que l'euthanasie est souvent motivée par la souffrance ou la peur : une personne qui souffre énormément ou qui a peur de souffrir, peur d'être dépendante, peur d'être indigne... ou une personne qui se sent inutile ou qui craint de le devenir. Il est pathétique et tragique que des personnes âgées ou handicapées fassent l'objet d'une pression silencieuse, où l'on évoque le coût de leurs soins par exemple. Combien de gens ressentent dans leur vie même une forme de culpabilité inacceptable ?

Source : lerebellution.com