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Le « droit à mourir » est « dépourvu de fondement juridique » pour le pape

Retrouvez ici le texte intégral du discours du Pape François

par Nicolas Senèze, 29/11/2019

Rappelant la figure d’un magistrat assassiné en 1990 par la mafia, le pape François a souligné, vendredi 29 novembre, sa critique d’un droit à l’euthanasie dont il a souligné la « surprenante » actualité.

Alors qu’il rencontrait, vendredi 29 novembre, les membres d’une fondation consacrée à un magistrat sicilien assassiné par la mafia, le pape François est revenu sur le rôle des magistrats dans la vie publique et en a profité pour s’exprimer sur l’euthanasie.

La Fondation Rosario Livatino tient son nom d’un substitut du procureur d’Agrigente, assassiné en 1990 par la mafia à l’âge de 38 ans et qui fait l’objet d’un procès en béatification dont la phase diocésaine vient de s’achever.

Pour François, celui que Jean-Paul II avait qualifié de « martyr de la justice » continue à être « un exemple non seulement pour les magistrats, mais pour tous ceux qui travaillent dans le domaine du droit », notamment à cause de « la cohérence entre sa foi et son engagement au travail », mais aussi « pour l’actualité de ses réflexions ».

Critique de certains tribunaux

Le pape a alors pris pour exemple l’extrait d’une conférence donnée en 1986 par Rosario Livatino et où celui-ci évoquait les inquiétudes d’un parlementaire concernant l’introduction d’un droit à l’euthanasie.

« Si l’opposition du croyant à cette loi se fonde sur la conviction que la vie humaine (…) est un don divin qu’il n’est pas permis à l’homme d’étouffer ou d’interrompre, de même que l’opposition du non-croyant est fondée sur la conviction que la vie est protégée par la loi naturelle qu’aucun droit positif ne peut violer ou contredire, car il appartient à la sphère des biens "indisponibles", que ni les individus ni la communauté ne peuvent attaquer », estimait alors le jeune juge cité par le pape.

Pour François, ces considérations de Rosario Livatino semblent « éloignées » de la manière dont certains tribunaux, « en Italie et dans de nombreux systèmes démocratiques », envisagent la question du droit à la vie.

Une actualité « surprenante »

Ainsi des décisions où « le principal intérêt d’une personne âgée ou handicapée serait de mourir et de ne pas être soignée » ou, « selon une jurisprudence qui se dit "créative" » inventent « un "droit à mourir" dépourvu de fondement juridique ».

Selon le pape, ce genre de décisions « affaiblit les efforts pour soulager la douleur et ne pas abandonner à lui-même celui dont l’existence va s’achever ».

François relève ainsi l’actualité « surprenante » de Rosario Livatino qui avait su percevoir combien la revendication de « nouveaux droits individuels » amenait les juges à prononcer « des sentences soucieuses de réaliser des désirs toujours nouveaux, détachés de toute limite objective ».

Source : la-croix.com