Bienheureuse vieillesse
par Gènéthique, 03/11/2015
Robert Redeker, professeur agrégé de philosophie et écrivain vient de publier Bienheureuse vieillesse, un livre dans lequel il appelle à « sauver la vieillesse de l’élimination, car sans elle, c’est notre civilisation qui risque de s’éteindre ».
Il défend l’idée que notre société ignore que « la vieillesse est libération. Elle débarrasse l’être humain de certains obstacles à sa liberté. La vieillesse est l’âge du bonheur, de la sagesse. » Elle est aussi « une chance : celle de redécouvrir le temps et la consistance des choses ». A l’inverse, notre société est obsédée par la jeunesse qui demeure « le seul âge légitime ». « Nous avons arrêté la jeunesse dans une trompeuse éternité », analyse Robert Redeker.
L’époque actuelle « ne veut de racines ni dans le passé ni dans l’avenir. Elle ne veut être ni redevable ni responsable », construisant un « vide temporel » qui a peur « des vieux », qui sont « la présence du passé, la présence et le présent des racines ». Notre société « refuse la vieillesse », et lui propose l’euthanasie. Mais l’euthanasie « est un mensonge, un mot totalitaire qui contient une contradiction : camoufler une mise à mort en opération humanitaire ». « Généraliser l’euthanasie signe la fin d’une civilisation, celle dans laquelle le ‘tu ne tueras point’ est un principe fondamental. C’est entrer dans une civilisation dans laquelle ‘tuer pour le bien être’ devient la norme. Serons-nous en état d’en fixer les limites ? »
Selon Robert Redeker, « le ‘gérontocide’ peut devenir le génocide du XXIème siècle ». Il prédit que « comme il y a l’avortement de confort, il y aura les euthanasies de confort, comme il y a l’avortement-contraception, il y aura l’euthanasie tranquillisation. Nous nous apprêtons à ouvrir une terrifiante boîte de Pandore ». Robert Redeker propose alors de « résister, par exemple en sauvant la vieillesse ».
par genethique.org