Question :
I- Dans l'émission "Ce soir ou jamais", mise en ligne ce 27 janvier, il y a eu un échantillon de personnalités dont certaines étaient pour et d'autres contre l'euthanasie.
Je voudrais réagir aux paroles du médecin. Je me pose des questions.
D'abord, il disait : "vous pouvez vous suicider, vous pouvez vous jeter d'un pont, vous pouvez aller en Suisse pour vous faire suicider, mais ne demandez pas au médecin de faire cela. Le médecin qui tue n'est plus un médecin".
Bon. Ce qui, évidemment, servi comme ça, ne peut que scandaliser. A une personne qui est en train de supplier qu'on l'achève, on lui dit : « Mais va te jeter par la fenêtre » , ou « prends le train pour la Suisse », enfin servi comme ça, c'est scandaleux.
Puis le même médecin en a rajouté quand il a dit : "Ecoutez, il y a plusieurs fins de vie. Il y a le jeune, ou celui en tout cas qui meurt trop tôt d'une maladie qui l'emporte, comme le cancer par exemple, ce malade qui refuse la sixième chimiothérapie, la quatrième opération qui, de toutes façons, ne va pas arrêter le cancer qui est déjà partout... alors, évidemment, c'est pour eux qu'on a inventé les soins palliatifs. On va arrêter le traitement mais pendant deux, trois mois peut-être, ils vont pouvoir vivre leur fin de vie sans douleurs, accompagnés de la famille". Donc voilà, "un repos en première classe". Evidemment, il n'a pas dit quelles seront tout de même l'agonie et la mort de ces personnes en soins palliatifs et si leur mort sera finalement différente de celle des autres "catégories" qui vont suivre dans son exposé.
Car, bien sûr, "il y a d'autres types de fin de vie, c'est celle des personnes qui ont l'âge de mourir. Et là-encore, il y a deux catégories : il y en a dont on dira... bon que voulez-vous, il a bien vécu, bon, il a un petit peu de dépendance par ci, par là, bref, la vieillesse, elle peut forcément apporter un peu de dépendance mais enfin, c'est gérable. Bon évidemment, ils aimeraient mourir chez eux mais qu'est-ce qui leur est proposé ? De mourir dans la grande solitude...?... seuls dans la solitude, dans l'angoisse de mourir parce qu'ils savent que si jamais ils appellent l'ambulance, alors ils mourront sur un brancard dans le couloir des urgences". Voilà ce qu'a dit le médecin.
Alors là aussi je réagis parce que je trouve que c'est loin d'être sûr ! Il ne faut pas désespérer tant que ça de l'homme, Docteur ! Qu'est-ce que vous en pensez ?
Réponse :
- Autour de la vieillesse, il peut encore et toujours s'organiser un petit cocon intergénérationnel, vous ne trouvez pas ? Pourquoi ne pas développer ces réseaux de fraternité avec tout l'aspect de tendresse qui s'y greffe si on le laisse éclore ? Pourquoi créer des ghettos ? Pourquoi pas, là encore, laisser faire la nature ? La "tête" des vieux resterait plus longtemps sur leurs épaules si les jeunes ou les enfants leur demandent leur avis, leurs conseils, écoutent leurs expériences, jouent avec eux : les petits enfants des "familles recomposées" ou "de la rue" trouveraient des papys et des mamies et les vieux pourraient donner leur trésor, transmettre ce qui doit l'être à cette génération d'orphelins de racine. En voilà une bonne intégration, toute naturelle et toute citoyenne et qui ne coûte pas un centime, mais qui est riche d'humanité !
Et puis, la tolérance, le respect surtout ! Je vous en prie ! La famille, les amis, le ministre de son culte, l'assemblée de sa religion, en voilà une belle laïcité à la française qui pourrait être manifestée - si évidemment les "ministres" des cultes ont du temps à consacrer à la personne âgée et ne se réservent pas aux réunions d'administration et au recrutement débile des "jeunes" - qui se recruteraient d'autant mieux qu'on les amènerait voir papy et mamie dans la foi et l'amour...