L'Unique Juge, c'est le Seigneur
La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul coeur et une seule âme. Une seule âme, un seul coeur: l'unité, cette unité, cette unanimité, cette harmonie des sentiments dans l'amour, l'amour réciproque. Penser que "les autres sont meilleurs que moi": c'est beau, non? ».
«Mais la réalité – a expliqué le Pape – nous dit qu'après le Baptême, cela ne vient pas automatiquement. C'est un travail à faire sur le chemin de la vie, c'est un travail à faire par l'Esprit en nous et c'est une fidélité à l'Esprit de notre part ». Et « cette douceur dans la communauté est une vertu un peu oubliée. Etre doux, laisser la place à l'autre.
Il y a tant d'ennemis de la douceur, à commencer par les commérages, non? Lorsque l'on préfère commérer, commérer sur l'autre, dire du mal de l'autre. Ce sont des choses quotidiennes qui arrivent à tous,même à moi ».
« Ce sont des tentations du malin – a-t-il ensuite poursuivi – qui ne veut pas que l'Esprit vienne à nous et fasse cette paix, cette douceur dans les communautés chrétiennes.
Nous allons à la paroisse, et les dames du catéchisme se chamaillent avec celles de la Caritas ». Et « il y a toujours ces conflits. Même en famille ou dans le quartier. Et même entre amis. Et cela, ce n'est pas la vie nouvelle.
Lorsque vient l'Esprit et qu'il nous fait naître à une vie nouvelle, il nous rend doux, charitables. Il ne faut juger personne: l'unique Juge est le Seigneur ». Voilà alors la suggestion de « ne rien dire. Et si je dois dire quelque chose, je lui dis à lui, à elle: mais pas à tout le quartier. Seulement à celui qui peut résoudre la situation ».
« Cela – a conclu le Pape François – n'est qu'un petit pas dans la vie nouvelle, mais c'est un pas quotidien. Si, avec la grâce de l'Esprit, nous réussissons à ne jamais commérer, ce sera vraiment un grand pas en avant. Et cela
nous fera du bien à tous.
Demandons au Seigneur qu'il nous manifeste, ainsi qu'au monde, la beauté et la plénitude de cette vie nouvelle, de cette naissance de l'Esprit qui vient dans la communauté des fidèles et nous conduit à faire preuve de charité les uns envers les autres. Et de respect.
Demandons cette grâce pour nous tous ».
10 avril 2013 Osservatore Romano