par Bénédicte CAUCHIES, Enseignante, Hainaut, 03/04/2014
Ma grand-mère est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Une crasse... Elle est hospitalisée depuis quelques jours. Il y a presque 9 ans, le décès de son mari a déclenché ou accéléré la maladie. On ne sait pas trop.
Lorsque je l'ai vue sur son lit d'hôpital, toute souriante de me voir arriver, je n'ai pu m'empêcher de penser à la problématique de l'euthanasie... Dans la famille, on entend de tout, sous l'effet du stress, du choc. Je me disais que peut-être un de nous dirait 'oui' à une éventuelle proposition. La zizanie dans la famille... ou comment faire éclater une famille...
Ne touchez pas à ma grand-mère! C'est ma grand-mère! Celle qui m'a gardée le samedi quand mes parents travaillaient, c'est elle qui nous réunissait le jour de l'an, c'est elle qui m'a offert ma 1ère poupée, c'est elle qui m'a fait retenir mes tables de multiplication, c'est aussi une de ceux qui ont éveillé la foi en moi. Tant de souvenirs, tant de reconnaissance... Et aujourd'hui, parce qu'elle ne correspondrait plus à mes attentes, aurais-je le droit de choisir le moment de sa mort? Qui en aurait le droit? Elle n'a rien demandé, elle n'a pas demandé à être malade. Elle aime tant qu'on reste près d'elle. Et lorsqu'on la quitte: "Où est-ce que tu vas?" :)
Elle ne sait plus très bien qui je suis, mais elle sait qu'on s'aime et ça, ça vaut tout l'or d'une vie!
Peut-on à juste titre, décider de la mort de quelqu'un? Pour un motif qui relève du "paraître" (elle ne correspond plus à ce que j'avais espéré)? Je crois que c'est surtout une histoire de confort et d'argent.
Ne me dites pas qu'on euthanasie quelqu'un, pire encore, des enfants, "pour leur bien"! "C'est mieux pour lui!" C'est une bonne excuse pour se pardonner à soi-même. Mais ce sont des blessures qui restent, même si on essaie de les cacher.
Tout ce qu'une personne attend, c'est l'amour. Aimer et être aimée.
Source : euthanasiestop.be