Communion de prière pour la Vie : "Jésus, Marie, protégez la vie " ! (ou toute autre prière à Dieu)

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Luis de Moya est prêtre, tétraplégique et médecin, il s’occupe de plusieurs aumôneries de l’Université de Navarre, malgré les limitations propres à son état. Voici des extraits de l’interview qu’il a donnée à Zenit...

—Certains considèrent que, dans certaines conditions de maladie, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Par exemple, vous vivez dans des conditions de mobilité extrêmement réduite. Qu’en pensez-vous ?

— Luis de Moya : Il est évident que, pour une personne, ce n’est pas la mobilité qui est le bien le plus noble et le plus grand. Ce qui nous caractérise en tant qu’hommes ne se perd pas avec le mouvement. Les conséquences négatives de rester tétraplégique ne diminuent en rien l’humanité du sujet. Les idéaux de réalisation de la personne, malgré l’accident, ne disparaissent pas !
Pour moi, c’est si évident de rester le même de toujours que, conscient de mes nouvelles limitations et du besoin permanent d’être aidé, je ne me sens en rien freiné pour me fixer des objectifs, pour m’exiger le rendement de mon temps, pour apprendre des nouveaux outils qui me serviront ensuite. C’est cette attitude qui continue à me rendre heureux chaque jour.

—Vous êtes un prêtre catholique. Pourquoi l’Eglise est-elle en faveur de la vie, même dans des conditions « désespérées » ?

— Luis de Moya : à la lumière de la foi, pour tout catholique cohérent, nous sommes tous des enfants de Dieu. La certitude de notre filiation divine nous porte à être convaincus que nous ne serons jamais dans une situation impossible. Et même plus : chaque instant, chaque circonstance de notre vie, peut - et doit - être une occasion pour aimer Dieu, et donc être une source de grandeur personnelle et de joie.
Bien sûr, je parle de cohérence, c’est-à-dire de vie de foi. Je parle d’un comportement quotidien qui manifeste que, dans la pratique, Dieu est le premier et le plus important selon les critères de l’Eglise catholique.

—Et la liberté personnelle, quel est son rôle ? N’est-on pas libre de décider de la fin de la propre vie, ou d’aider pour que d’autres meurent pour des raisons de “compassion” ?

— Luis de Moya : Evidemment que non ! Il est vrai que chacun, s’il le veut, peut mettre fin à sa vie ou conduire d’autres à écourter leurs jours. Cependant, ce n’est pas raisonnable de choisir cette option contre celle de respecter la propre vie jusqu’à son terme naturel.
Il ne serait pas non plus raisonnable de forcer les choses pour maintenir la vie de façon artificielle et précaire, au prix de moyens disproportionnés au cas concret. La vie humaine est destinée, d’elle-même, à terminer dans le temps.
Cependant, comme notre vie est une réalité qui nous dépasse dans sa grandeur et son mystère - personne n’a choisi de vivre -, elle se présente à nous, naturellement, comme une réalité qui mérite le plus grand respect. Qui suis-je pour mettre fin à ma vie ? De toute façon, et pour qu’il n’y ait pas de doute, il nous a été dit : “Tu ne tueras pas”.
Pour des raisons « d’humanité », j’aide à mourir, je dois aider à mourir, et non tuer pour éviter la douleur. La douleur est une réalité inévitable de notre existence. Ainsi, aider à mourir, cela signifie accompagner, consoler, utiliser les calmants appropriés, même si dans certains cas, sans le vouloir directement, ils anticipent le moment de la mort. Et surtout, c’est pousser toujours à l’espérance avec la conviction d’une Vie meilleure après.

—Il y a des personnes qui se suicident, et les raisons en sont très diverses. Est-ce que l’euthanasie serait un « suicide assisté » ?

Luis de Moya : Procurer la mort, par volonté du patient, pourrait sembler au premier abord un acte de grand respect pour sa liberté. C’est ce que soutiennent beaucoup de partisans de l’euthanasie. Cependant, si on veut être logiques, il faut reconnaître que seule la vie animale est à notre disposition. De fait, nous traitons l’autre comme un animal quand nous nous permettons de mettre fin à sa vie (même avec son consentement) : comme un cheval de course qui s’est cassé la patte et ne pourra jamais être le même.
En fin de compte, il faut réaliser les désirs de quelqu’un seulement s’ils sont corrects, et non dans tous les cas. Désirer mourir à tout prix ne sera jamais correct.

—Êtes-vous préoccupé par l’impact que peuvent avoir les campagnes en faveur de l’euthanasie sur les tétraplégiques et ceux qui souffrent ?

— Luis de Moya : Ce n’est pas cela qui me préoccupe. Les handicapés, en général, possèdent des convictions très mûres à propos de la vie et de son sens. Les campagnes n’ont pas d’influence sur eux.
Mais je suis préoccupé par l’influence qu’elles ont sur la société en général : sur la grande majorité des citoyens qui, repoussés par la douleur d’une vie en phase terminale, martelés par de fausses idées, concluent que « dans certains cas », c’est la chose la plus raisonnable à faire.

—Il n’est pas nécessaire d’être croyant pour s’accrocher à la vie et lutter, comme le font beaucoup de personnes avec de graves limitations physiques. Qu’apporte la foi à une personne malade ?

— Luis de Moya : Il y a effectivement beaucoup de personnes non croyantes qui ont des idéaux humains élevés et qui vivent de grandes réussites. Cependant, le chrétien peut donner, grâce à la foi, une interprétation très particulière à la difficulté qu’il vit. La personne de foi est capable de contempler la Croix rédemptrice du Christ, présente de façon particulière dans sa vie, et donc elle peut mettre en valeur le sens de la souffrance. Le propre du chrétien, c’est l’optimisme. Il s’appuie sur le pouvoir et la bonté d’un Dieu Père, et n’a peur ni de la vie ni de la mort.

—Personne n’est à l’abri de perdre un jour ses capacités, d’être privé de l’usage des sens, etc. Avons-nous peur de vivre ?

— Luis de Moya : Nous avons peur de la douleur, inséparable en soi de la vie. Nous voudrions une vie humaine, pour commencer, sans aucune souffrance ; ensuite, conforme au goût qui nous plaît. Ce désir d’un bien sensible est bon, normal et naturel chez l’homme. La simple raison humaine, et plus encore la foi, nous enseigne pourtant que les biens matériels n’ont pas la capacité de rassasier les hommes. Il existe un courant idéologique qui nous répète de mille manières que le bonheur sensible suffit, s’il obéit aux goûts personnels. C’est aussi la logique de ceux qui promeuvent l’euthanasie. Mais c’est réduire l’homme à sa vie physique !

—Quelles sont les paralysies les plus importantes dont souffrent aujourd’hui l’homme et la société ?

— Luis de Moya : Peut-être jamais on n’a autant parlé d’amour comme aujourd’hui ; mais je ne sais pas si, dans d’autres époques, on a pu être aussi ignorants de son sens véritable. Lorsque l’amour s’identifie à des aspects pratiques, avec sentiment et plaisir ; lorsque toute souffrance doit être évitée ; lorsque l’amour et la souffrance sont vus comme incompatibles, contradictoires ; alors il est impossible pour beaucoup de comprendre aujourd’hui, comme il y a vingt siècles, la folie de l’Amour du Christ crucifié. Comme dit Saint Paul, il est « scandale pour les Juifs, idiotie pour les gentils ; mais pour les élus, juifs et grecs, il est force de Dieu et sagesse de Dieu. Parce que la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. »

 Source : catholique.org