A la place de l'euthanasie : la compassion.
Benoît XVI au service pédiatrique de Gemelli
Cette caresse du pape Benoît XVI à l'un des petits patients de la polyclinique Gemelli
"Tu seras bénie (benedetta) pour toujours."
Paroles murmurées par le Pape, tandis qu'avec tendresse, il effleure le visage défiguré de Benedetta, une année de vie, entièrement vécue sur son petit lit d'hôpital.
Les prélats qui l'accompagnent lors de la visite à Gemelli, se penchent sur le berceau: regards hébétés, pleins de compassion. Et l'une des personnes de la suite murmure, émue: "C'est le visage du Christ souffrant."
Le secrétaire du pape s'attarde devant le berceau.
Il continue à caresser les petites mains inertes tout en répétant: " Tu es belle, Benedetta, tu es belle" et ne parvient pas à s'en détacher.
Chambre 22, service de pédiatrie, au cinquième étage de la polyclinique Gemelli de Rome. Ici s'est écrite la page peut-être la plus belle de ces jours de Noël.
C'est la veille de l'Epiphanie du Seigneur et Benoît XVI a décidé de tenir un peu compagnie aux enfants hospitalisés à l'hôpital de Rome. L'occasion est la bénédiction du nouveau centre pour le traitement et les soins des enfants atteints de spina bifida. Le pape est arrivé peu après 17 heures et est monté directement au cinquième étage, service pédiatrie. Il apporte un petit cadeau pour chacun des patients. Il entre chambre après chambre.
Il commence par Suami, une petite fille péruvienne. Il lui donne un ours en peluche: il est plus grand qu'elle, mais Suami le sert contre elle. Elle est heureuse.
Pour Andrea, un petit philippin, et pour Paolo, il y a un petit train et un téléphone parlant.
Eduardo pleure à chaudes larmes. Le pape le regarde, un peu interdit, il ne sait que faire: se rapprocher? le caresser pour essayer de le calmer? Puis il lui met entre les mains la marionnette colorée de Topo Gigio. Eduardo cesse de pleurer et le pape l'embrasse.
Dans la chambre de Samuele c'est sa maman Chiara qui l'accueille: Samuele est attaché à une machine et est immobile sur le petit lit. "Merci beaucoup, Père", l'accueille Chiara. Elle n'est pas familière avec la hiérarchie, mais elle sait reconnaître un geste d'affection pour elle et son petit. Elle accepte la caresse du Pape comme celle d'un père.
Evelina a entrepris de s'occuper de l'énorme lapin en peluche que le pape vient de déposer dans ses mains; elle est visiblement heureuse. "Imagine, maman - dit-elle en la regardant droit dans les yeux - je pourrais dire à mes amies à l'école que j'ai embrassé le pape"
Et Benoît XVI entre dans la chambre numéro 22.
Il y a Benedetta. Elle est née il y a un an avec une très grave malformation cérébrale.
Les parents, en la voyant naître si défigurée l'ont abandonnée. Et ils se sont enfuis de l'hôpital.
Les infirmières du département ont accueilli Benedetta, elles lui ont donné ce nom. Elles prennent soin d'elle, comme si elle était la fille de chacune. Elles l'entourent d'amour. "C'est un miracle qu'elle soit toujours vivante", dit Claudia, mais ce pourrait être Santina, Maria ou ou n'importe laquelle des nombreuses autres mères de Benedetta.
Le pape s'est ému en écoutant l'histoire de Benedetta. Il l'a caressé longuement, tendrement. Il a marqué une croix sur son front, puis il a murmuré: "Tu seras toujours bénie"
La visite se poursuit. Les yeux du pape restent voilés de tristesse. Ils se rallument au moment où il est entouré par d'autres enfants, dans la salle de la polyclinique où est prévu le discours. Il échange à nouveau des cadeaux avec eux: friandises et peluches en échange de trois statues des Rois Mages et de nombreux dessins que le Pape témoigne apprécier d'une manière particulière.
Puis Francesca, 15 ans, atteinte de spina-bifida, le salue et l'embrasse pour tout le monde.
Elle lui confie tous leurs espoirs. Ils viennent d'apprendre que la myrrhe représente la souffrance. "Voici notre myrrhe - dit-elle au Pape - nous la mettons entre tes mains, Saint-Père, afin que tu la portes à Jésus. Nous prierons pour toi. Pour ta santé et pour que nos prières t'aident à soutenir le poids des grands problèmes auxquels tu es confronté chaque jour. "
Et puis le départ. Comme quand ils l'ont accueilli, le Pape est salué par le cardinal vicaire (pour le diocèse de Rome) Vallini, l'évêque délégué pour l'assistance religieuse dans les hôpitaux du diocèse, Mgr Brambilla, le recteur Ornaghi et tout le personnel.
Benoît XVI rentre au Vatican avec les membres de la suite qui l'accompagnait, parmi lesquels le sous-secrétaire d'Etat Mgr Filoni, le préfet de la Maison pontificale, Mgr Harvey, son secrétaire Mgr Gänswein, son médecin personnel le Docteur Polisca et le directeur de notre journal Gian Maria Vian.
(Mario Ponzi, L'Osservatore Romano - 7-8 Janvier 2011, traduction benoit-et-moi)
Source : benoit-et-moi.fr