Sénateurs, notre confiance en appelle à votre conscience
par Mariel de Saint-Just, 22/10/2015
Aujourd'hui, un grand nombre de pays ont les yeux fixés sur la France.
Une mort donnée volontairement, artificiellement, par privation des soins de base dus à chaque être humain, est un crime contre l'humanité, celui-ci impliquant toute discrimination au nom de caractéristiques dont la personne discriminée n'est pas responsable et qu'elle ne peut pas changer.
Selon toutes les religions, c'est aussi un crime contre Dieu.
Aujourd'hui, avec la loi Claeys-Leonetti, nos compatriotes ne sont pas promis à une euthanasie mais à une torture jusqu'à la mort, à un crime contre l'humanité.
Après quinze ans d'expérience de cela même que la loi Claeys-Leonetti prévoit pour nos compatriotes, le Royaume-Uni vient de l'interdire. La France serait-elle prête à entériner ce qui est déjà dépassé et rejeté par l'Angleterre ? Entériner ce qui est bien pire qu'un simple assassinat, accompli proprement !
C'est un assassinat par la mort la plus cynique qui soit. Les douleurs de la mort par la déshydratation ne sont pas allégées ! Au contraire ! Et les affres de l'angoisse sont encore augmentées par la sédation profonde continue, terminale, qui est le summum de la cruauté, du cynisme, du crime.
Or, maintenant, il vous est possible de réaliser à grande échelle un acte de sauvetage de l'homme. Et pas seulement pour maintenant. Cet acte portera ses fruits tout le temps où cette criminelle loi qui introduit la folie au coeur de l'agonie (effet conjugué de la déshydratation et de la sédation) n'existera pas ou plus.
Ce n'est pas seulement la soif, c'est tout le vécu de l'approche inexorable de la mort, dans le feu, un feu indescriptible... le coeur qui s'emballe - et à côté de cela l'infarctus est peu de chose - s'emballe de plus en plus, sans aucun répit, la pompe est désamorcée, et cela va durer, de pire en pire, durer, durer jusqu'à la mort. C'est une mort lente, dans les images de folie, le sang s'épaissit, la respiration se fait courte, de plus en plus courte, les yeux brûlent et s'ensanglantent, le cerveau tombe dans la folie... et de tout cela la sédation ne délivre pas, au contraire !
Que cela ne soit pas voté ! Que la France, avec les Français qui ne savent pas ce qui se trame au-dessus de leur tête, ne sombrent pas dans cette ignominie, cette honte que rien ne pourra effacer !
Sans compter la dégradation de la relation médecin-malade, de la conscience qui répondait à la confiance ! Car cette loi donnerait tout pouvoir au médecin qui « juge » à la place de Dieu, et décide de la mort, du moment le plus sacré d'une vie !
La législation, hypocrite et vandale, veut entériner le droit de tuer. Mais tuer, pas seulement le corps. Dans d'atroces souffrances intérieures non communicables à cause de la sédation, il torturera et tuera aussi le psychisme, et empêchera l'exercice de la volonté.
Si cette « sédation euthanasique » doit être demandée par le malade, on est alors, éthiquement, dans le cas du suicide assisté. Et un suicide dont la cruauté n'est pas, ne peut pas être voulue par la victime. Mais il ne lui sera plus possible de revenir sur sa décision : une fois le processus de sédation profonde et continue engagé, il n'y a plus de retour possible. Ni retour sur sa décision, ni retour à la vie.
Si elle est décidée par d'autres (car c'est cela qui se fera, et se fera malgré tout ce qui sera dit dans les lois), et exécutée de cette manière, alors il s'agit ni plus ni moins que d'une condamnation à mort d'êtres vulnérables et d'une exécution de cette condamnation sans rien pour adoucir la mort. C'est faire mourir dans des tortures pires que ce qu'on reproche - avec raison - aux islamistes actuels qui torturent et tuent.
L'euthanasie a toujours existé. C'était le coup de grâce par une mort rapide, et le meurtrier était conscient de ce qu'il faisait.
Ce qui se prépare est tout sauf un coup de grâce !
Ce qui se prépare fera de notre pays, devant l'histoire, le meurtrier de son âme, l'assassin de la mort humaine, l'escroc de la mort dans la vraie dignité.
L'histoire jugera les Français qui, vivant à notre époque, l'ont su - et n'ont rien fait, ou n'ont pas fait tout, mais vraiment tout, ce qui était en leur pouvoir.
Mariel de Saint-Just