Alice Herz Sommer, une vie sans haine
24 février 2014 | Par Pipotin
Alice Herz Sommer, 110 ans, a quitté ce monde sans lui en vouloir. Pourtant, ce dernier ne lui a pas toujours fait des cadeaux, si ce n'est celui de la musique. Née à Pragues en 1903, elle commence une carrière de pianiste soliste avant d'être déportée au camp de concentration de Theresienstadt (Terezin) d'où elle reviendra veuve et orpheline. Après avoir été professeur de musique en Israël, elle finit ses jours à Londres où elle a rejoint son fils concertiste, lui-même décédé en 2001.
Son nom même est un résumé de sa vie. "Herz Sommer" se traduit en effet par " l'été du coeur" et son prénom sonne comme une promesse de merveilles. Ces merveilles qu'elle évoquait pour parler de sa vie et du monde qui l'entourait. Elle, qui a connu Kafka, n'en a pas partagé la noire vision et a toujours porté un regard plein de bonté sur les hommes et d'optimisme sur le monde. Optimisme qu'elle expliquait par la musique qu'elle n'a jamais arrêté de pratiquer avec bonheur.
Sa vie a fait l'objet de livres et de documentaires nombreux dont le dernier est présenté aux Oscars cette année. Mais surtout, elle a touché les coeurs avec sa personnalité d'où rayonnait un si grand plaisir de vivre. "La haine amène la haine" disait-elle. Cette phrase peut sembler évidente mais il est souvent si difficile d'échapper à ce cercle vicieux, que de nous le voir rappelé par cette grande Dame, cela a valeur d'exemple que personne ne peut plus considérer comme inaccessible désormais.
Elle a rejoint dimanche ses proches disparus et les enfants de Teresin.
Source : blog de pipotin