Espagne: décès de la petite Andréa par manque d’alimentation
par Julia Sandero, 12/10/2015
Andrea Lago Ordonez, fillette pour laquelle ses parents avaient demandé le retrait de l’alimentation artificielle, est décédée à l’hôpital de l’Université de Jacques de Compostelle où elle était maintenue sous sédation, la semaine dernière. Lundi dernier, l’hôpital avait accepté de retirer l’alimentation que recevait l’enfant par sonde directement dans l’estomac (gastrostomie) après que ses parents aient fait valoir qu’ils voulaient une « mort digne ». Quatre jours après le retrait du tube d’alimentation, la fillette, qui recevait seulement une hydratation minimale, est décédée.
Andrea, 12 ans, souffrait depuis sa naissance d’une maladie dégénérative grave. Ces derniers mois, sa situation s’était particulièrement aggravée et elle avait été hospitalisée à l’hôpital de l’Université de Santiago. En raison de cette dégradation, elle avait subi une gastrostomie, à savoir, l’implantation d’un tube dans l’estomac afin de l’alimenter. Les parents de la fillette avaient demandé de retirer cette sonde et de donner seulement une « hydratation minimale » pour mettre fin à sa vie et » ne pas prolonger leur souffrance. » La collecte des signatures ou les offres d’aide aux parents n’ont eu aucun effet. En fait, l’association des avocats chrétiens a récemment déclaré que « la gastrostomie est une procédure normale et assez commune. De nombreuses personnes âgées ont une gastrostomie et peuvent vivre avec de nombreuses années. » L’organisation avait également encouragée les parents à renoncer à la garde de l’enfant s’ils ne pouvaient pas s’occuper d’elle.
La plate-forme Droit de vivre (DAV), à travers son porte-parole le Dr Gador Joya, a regretté la mort d’Andrea et a affirmé que « les débats ne sont pas centrés sur la réglementation juridique du processus final de la vie (euthanasie), mais sur la dotation de moyens des unités de soins palliatifs » « Nous ne manquons pas de lois, mais de moyens. Légiférer sur le papier est facile, mais si les ressources ne sont pas mises pour appliquer la loi, on abandonne les personnes au moment où elles sont le plus vulnérables de leur vie ainsi que leur famille « , a déclaré le représentant pro-vie qui a dénoncé le fait qu’il n’y ait pas d’unité de soins palliatifs pédiatriques dans la communauté autonome de Galice. Aussi, à propos de la mort d’Andrea, le médecin a dit que ne connaissant pas les détails exacts de diagnostic et de traitement de l’enfant, le débat social et médiatique s’est développé « sans suffisamment de données pour avoir une réflexion sereine et rigoureuse d’un point de vue médical « . « Il est nécessaire d’avoir les informations suffisantes pour ne pas créer intentionnellement la confusion parmi les citoyens et surtout pour ne pas manipuler le peu de faits connus en données d’intérêt personnel ou collectif, » a-t-il dit.
Droit de vivre a demandé que l’objectif devrait être qu’en Espagne « personne n’ait à demander à mourir en raison de la médiocrité des soins ou de l’absence de ceux-ci. Ceci devrait donner à réfléchir aux décideurs politiques « . Droit de vivre a annoncé pour la semaine pour la Vie qui aura lieu en novembre une table ronde sur les soins palliatifs. La semaine pour la Vie se terminera avec la VIème Marche pour la Vie le 15 novembre prochain.
L’Université Catholique de Valence dénonce la manipulation de l’information autour de l’affaire Andrea
par Julia Sandero, 05/10/2015
L’Observatoire de la bioéthique de l’Université Catholique de Valence a dénoncé la manipulation de l’information autour de l’affaire Andrea, fillette de 12 ans hospitalisée à Santiago et souffrant d’une maladie neurodégénérative. La polémique réside dans la demande des parents d’interrompre la nutrition et l’hydratation de leur fille afin de causer sa mort. Certains médias soutiennent cette demande qu’ils qualifient de « mort digne ». L’Observatoire de la bioéthique de l’Université Catholique de Valence indique que selon des sources bien distinctes, la fillette n’a besoin d’aucun support mécanique pour rester en vie. D’autre part, la raison donnée qu’une thrombocytopénie (affection caractérisée par une quantité anormalement faible de plaquettes dans le sang) serait une raison suffisante pour arrêter les soins, manque de tout fondement médical. La thrombocytopénie peut mettre la vie en danger, mais en elle-même elle n’est pas cause de décès. L’Observatoire souligne que, retirer la nutrition et l’hydratation à toute personne se trouvant dans ces circonstances médicales, est dépourvu de toute justification éthique, comme l’a spécifié le Département de pédiatrie de l’hôpital de Santiago. L’enfant n’est pas soumise à un traitement spécial qui pourrait être décrit comme «un traitement médical agressif» et proposer la suppression de l’hydratation et de la nutrition de l’enfant, et surtout l’hydratation, entraînerait des souffrances intolérables pour le patient. Laisser mourir de faim et de soif un patient ne peut être considéré en aucune façon comme une mort digne. L’Observatoire dénonce également l’instrumentalisation politique, qui est faite de ce cas, pour promouvoir l’euthanasie comme l’a fait Pedro Sanchez du Parti socialiste de l’Espagne.
Source : la-nouelle-gazette.fr