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« Chaque personne doit être maîtresse de sa décision »

Droit à mourir dans la dignité. C’est dit. L’association ADMD milite pour la prise en considération du suicide assisté. Claude Janot, délégué Nord, s’avoue peu satisfait du cadre légal en vigueur. Selon lui, la loi Leonetti « ne répond pas aux problèmes posés par la fin de vie. Elle est floue, donne lieu à des interprétations variables et renforce le pouvoir des médecins, qui prennent la décision finale ». « Nous voulons une loi qui respecte les droits et les choix du malade, dont tous doivent être possibles : soins palliatifs, traitements antidouleurs, arrêt ou poursuite des traitements, suicide assisté et toutes techniques procurant une mort douce, c’est-à-dire l’euthanasie. La Loi Leonetti est hypocrite. Il faut une autre loi. »

Si Claude Janot convient que le suicide est « l’acte ultime de celui qui se sent abandonné, le signe de la désespérance et qu’à ce titre il nous interpelle tous », il le différencie du suicide assisté. « Car effectué selon un protocole précis et adapté. Il y a un environnement humain. Ce que veut l’ADMD, c’est que chaque personne puisse gérer sa fin de vie et refuser une issue trop dégradée, trop douloureuse, dans des conditions indignes. Mais c’est chaque personne, bien informée, accompagnée, qui est maîtresse de la décision. »

L’ADMD se bat donc « pour une loi autorisant l’euthanasie, le suicide assisté médicalement, les soins palliatifs et la lutte contre toute douleur ». « Tout cela doit se faire dans un cadre strict. Le choix du patient est au cœur de la décision. » Le respect des directives anticipées est annoncé comme « fondamental ». Et si le malade ne s’exprime pas ? « On demande un deuxième avis médical et un délai de réflexion. » Après la réalisation de l’acte, « un rapport circonstancié est adressé au procureur de la République pour un examen a posteriori », précise l’ADMD, qui renvoie à d’autres expériences européennes, comme en Suisse, où l’encadrement existe déjà.

Source :  lavoixdunord.fr