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L’euthanasie au cœur du débat

Rabbin à la synagogue, Elie Botbol est également médecin généraliste à Strasbourg. Dans ce cadre, il a proposé et animé une conférence sur l’euthanasie qui a connu un vif succès auprès d’un auditoire varié.

par Vosges matin, 21/08/2015

Rabbin, le docteur Elie Botbol exerce sa profession de généraliste et homéopathe, spécialisé en nutrition, puis en médecin thermale et sportive à Strasbourg. C’est donc en connaissance de cause qu’il a proposé une conférence sur l’euthanasie. Auteur de nombreux ouvrages, tels que « Le judaïsme face aux biotechnologies médicales », ou encore « Ethique juive et transplantations d’organes », c’est sur le cas de Vincent Lambert, ô combien médiatisé, qu’il a axé sa conférence et ouvert le débat avec son auditoire. « Il y a eu beaucoup de monde pour y assister et par forcément que des gens de confession juive » , confiait Sonny-Huguette Eugène, la responsable de la synagogue vittelloise.

« C’était très intéressant, plus sur le fond que sur la forme » , ajoutait Bernard, un vacancier parisien fidèle à la station thermale pour sa synagogue. Si le principe des transplantations d’organes est accepté par le judaïsme, l’euthanasie assistée et provoquée est proscrite. Toutefois, l’idée de laisser partir naturellement une personne agonisante sans recours à un acharnement thérapeutique médicalisé peut être discutée, comme ce fut le cas lors de cette conférence qui a soulevé bon nombre de questions destinées à la fois au rabbin mais aussi au médecin.

Quelles ont été les questions les plus fréquentes ?

« L’éthique, le coma, les souffrances, l’émotion, l’acceptation, la religion… Trop de questions par rapport aux réponses apportées. C’est un peu du cas par cas. Il faut être dans la nuance et ne pas mélanger l’émotion à la raison. »

Qu’en est-il de l’euthanasie dans la religion juive ?

« Il y a trois principes de base dans le judaïsme : ne pas priver d’hydratation, ne pas priver d’alimentation et ne pas priver de respiration. A partir du moment où ces trois règles sont appliquées, cela ouvre le débat. Je vais vous raconter une histoire, celle de Rabbi qui souffrait atrocement des intestins. Sa servante est montée sur un toit pour prier Dieu de le laisser le rejoindre, alors que les rabbins priaient et demandaient miséricorde, ce qui avait pour effet de maintenir Rabbi en vie. Elle prit un vase et le jeta du toit vers le sol, les rabbins se sont tus dans leurs prières à cause du bruit et Rabbi est décédé. C’est ce que l’on a appelé la prière euthanasique. Les juifs croient Dieu et non pas en dieu. »

Y a-t-il un conflit entre la religion et la médecine ?

« C’est à la fois complexe et conflictuel dans le cas de l’euthanasie, mais pour toute forme de religion, pas que pour le judaïsme. La religion aide car l’âme ne meurt pas. Toutefois, les arguments sont contradictoires entre le fait d’ôter la vie volontairement et le fait de vouloir libérer la personne de ses souffrances. Pour ma part, je préfère parler de “la mort par le baiser “puisé dans un de nos textes, qui est une formulation pour l’acceptation de la fin de vie sans souffrance. C’est une fin mais pas la fin des fins… Le judaïsme interdit le “meurtre“ mais ne fait pas l’éloge d’une vie de souffrance. »

Source : vosgesmatin.fr