Du Catéchisme pour adultes des évêques de France :
La santé
582 Au plus profond de l'homme, le désir de guérir lorsqu'il est malade signifie que la vie vaut la peine d'être vécue. Nous savons qu'elle prend sa pleine valeur dans la rencontre avec le Christ et le salut qu'il apporte. Par le sacrement des malades, l'Église témoigne à la fois de son affection pour ceux qui souffrent et de sa foi en un Dieu qui aime l'homme en santé physique et spirituelle. La santé est dans la Bible une image du salut.
Pour les chrétiens, la santé n'est pas simplement un problème matériel et le corps n'est jamais simplement une mécanique qu'il suffirait de réparer tant que cela est possible. Le corps est une partie constitutive de l'homme. La conception chrétienne du corps repose sur la doctrine de la création de l'homme comme un tout.
583 Ce respect de la dignité de l'homme, image de Dieu, corps et esprit, conscient de lui-même et capable de communiquer, éclaire les prises de position de l'Église dans le domaine médical.
L'homme est appelé à se respecter jusqu'en sa dimension corporelle. Il ne peut disposer de son corps par l'automutilation ou la stérilisation. Celles-ci sont toujours moralement graves, et péchés graves quand elles sont accomplies volontairement.
Les techniques de procréation artificielle, comme les FIVETE - les "bébés-éprouvette" -, ne doivent pas nous abuser. Leur emploi ne peut être moralement justifié. Les interventions récentes de l'Église en la matière rappellent à tous les risques immenses que l'on court à considérer l'homme comme un produit de sa technique et non comme le fruit de "l'acte conjugal, c'est-à-dire du geste spécifique de l'union des époux" (Donum vitae, 11,4). La bioéthique est un champ nouveau de l'éthique. On ne saurait oublier, en effet, que "la transmission de la vie humaine a une originalité propre, qui dérive de l'originalité même de la personne humaine" (Donum vitae, introduction, 4). A méconnaître cette originalité, on s'expose à ne pas respecter, à leur source même, l'amour et la vie.
584 Notre société, axée sur l'épanouissement et la réussite, marginalise souvent les personnes très âgées et les personnes handicapées. Le respect inconditionnel demandé à leur égard par l'Église au nom de Dieu Créateur et Père de tous est non seulement un signe évangélique, mais aussi une sauvegarde capitale pour l'homme. Tous ceux qui, chrétiens ou non, consacrent leur vie, souvent héroïquement, au service de leurs frères marqués par toutes formes de handicaps, sauvent l'avenir de nos sociétés menacées de déshumanisation. Il faut non seulement les aider, mais leur donner leur place et les responsabilités qu'ils peuvent exercer.
En tous ces problèmes, les chrétiens n'oublieront pas le respect dû à tout l'homme chez tous les hommes. Ce respect pose en particulier la question du dialogue avec les malades à propos de l'évolution de leur état de santé. Les chrétiens verront en chaque malade une image privilégiée du Christ souffrant et se rappelleront que l'attitude du Seigneur devant les malades et les faibles est un des signes du Royaume (cf. Mt 11,5).
Source : Catéchisme des évêques de France