ONU : Mgr Auza s’élève contre l’euthanasie et le suicide assisté des personnes âgées
par Zenit, 17/04/2019
Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies, est intervenu à la dixième séance de travail du Groupe de travail à composition non limitée sur le vieillissement, sur le point 5 : Mesures visant à renforcer la promotion et la protection des droits fondamentaux des personnes âgées, à New York, le 15 avril 2019.
Intervention de Mgr Bernardito Auza :
Monsieur le Président,
Le Saint-Siège est heureux de participer à cette dixième session de travail du Groupe de travail à composition non limitée sur le vieillissement et réitère son engagement à renforcer la promotion et la protection des droits fondamentaux et de la dignité des personnes âgées.
Le pape François nous a avertis à plusieurs reprises sur la façon dont nous avons « normalisé l’exclusion de nos personnes âgées » (1). Nous devons faire des progrès significatifs pour mettre fin à cette exclusion en faisant progresser les droits humains des personnes âgées et en reconnaissant leur contribution continue. Le travail que nous effectuerons au cours des prochains jours est d’une importance cruciale pour atteindre cet objectif.
Monsieur le Président,
Les personnes âgées sont touchées de façon disproportionnée par le fardeau de la pauvreté, de la maladie, de l’invalidité, de l’isolement social, de la violence, de l’abandon, des mauvais traitements et du manque d’accès à des ressources de base comme une nourriture et un logement adéquats, des soins de santé de qualité, des communications fiables, une compagnie enrichissante et un soutien efficace en cas de catastrophe ou de violence. Ces fardeaux sont aggravés lorsqu’ils pèsent sur ceux qui ont également connu une grande pauvreté dans leur jeunesse. À cet égard, ma délégation se félicite des deux domaines d’action spécifiques sur lesquels nous travaillons cette semaine :
L’axe d’intervention 1, consacré à « l’éducation, la formation, l’apprentissage tout au long de la vie et le renforcement des capacités », favorise le respect de la sagesse de l’âge et la valeur d’une pleine participation qui ne laisse aucun aîné en arrière. Les personnes âgées sont la « mémoire vivante de notre peuple » (2) et c’est pourquoi elles peuvent aider chacun à découvrir ses racines et à prendre conscience de sa propre dignité.
L’axe d’intervention 2, « Protection sociale et sécurité sociale », est également de la plus haute importance, car les mesures de protection sociale sont essentielles pour garantir que les personnes âgées ne se retrouvent jamais dans des conditions sans un niveau minimal de sécurité et de bien-être. Pourtant, cette protection et cette sécurité leur sont trop souvent refusées alors qu’elles baissent dans l’échelle des priorités politiques, parce qu’elles ne sont plus considérées comme des membres « productifs » et « utiles » de la société, et qu’elles sont même vues comme des fardeaux pour le gouvernement et la société.
L’absence d’une protection sociale et d’une sécurité sociale suffisantes pour garantir que les besoins fondamentaux des personnes âgées sont satisfaits témoigne de ce caractère non indispensable. De façon plus littérale et plus sinistre, on la trouve aussi dans les endroits où l’euthanasie et le suicide assisté tuent les personnes âgées qui sont malades et vulnérables. Le Saint-Siège condamne avec la plus grande fermeté ces pratiques et appelle à la protection des personnes âgées contre de telles attaques.
Monsieur le Président,
Plutôt que d’élaborer une nouvelle convention, ma délégation estime que le moyen le plus efficace de protéger les personnes âgées serait de veiller à ce que les droits qui existent déjà en droit international soient pleinement promus et garantis à toutes les étapes de la vie. La promotion et la protection des droits de l’homme des personnes âgées seront renforcées lorsqu’elles progresseront dans la force de la jeunesse, dans la maturité de l’âge adulte, dans la vulnérabilité de la maladie et dans la faiblesse des derniers moments de la vie.
Cette approche permettra d’éviter la fragmentation accrue du régime des droits de l’homme par la création d’ensembles multiples et spécialisés de droits nouveaux et concurrents. Redoubler nos efforts pour promouvoir les droits de l’homme pour tous contribuera également à promouvoir une solidarité intergénérationnelle qui ne sépare pas les générations les unes des autres, mais les lie les unes aux autres. Comme le dit le Pape François : « Nous ne pouvons jamais laisser les autres derrière nous, nous ne pouvons jamais passer d’une génération à l’autre, mais nous devons nous accompagner les uns les autres quotidiennement… Car si les jeunes sont appelés à ouvrir de nouvelles portes, ce sont les personnes âgées qui détiennent les clés » (3).
Dans les jours à venir, ce Groupe de travail à composition non limitée sur le vieillissement examinera la meilleure façon de concrétiser ses nobles objectifs dans les politiques, programmes et initiatives de la communauté internationale.
Merci, Monsieur le Président.
Pape François, Homélie à l’occasion de la fête de Notre-Dame de Guadalupe, Vatican, 12 décembre 2016.
Pape François, Homélie du mercredi des Cendres, Rome, 14 février 2018.
Pape François, Homélie à l’occasion de la fête de la Présentation du Seigneur, Vatican, 2 février 2018.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Source : zenit.org