Communion de prière pour la Vie : "Jésus, Marie, protégez la vie " ! (ou toute autre prière à Dieu)

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Assemblée plénière de printemps 2018 : discours d’ouverture de Mgr Georges Pontier

Les Etats généraux de la bioéthique

Dans notre pays se déroulent durant cette année une grande réflexion sur le monde que nous voulons, sur la vie que nous souhaitons et cela en relation avec les progrès de la science et les possibilités qu’elle offre. Sans hésiter nous disons que nous voulons un monde fraternel, un monde d’espérance, un monde où personne n’est laissé seul, un monde où les solidarités font cesser les pensées de mort, de découragement, d’abandon.

Nous nous réjouissons des progrès scientifiques qui permettent à la médecine d’être toujours plus performante dans l’exercice du soin, dans le soulagement de la douleur, dans l’accompagnement des uns et des autres. C’est là sa grandeur. Elle est au service de la vie dans le respect des plus fragiles.

Dès sa conception, l’embryon mérite le respect dû à toute personne humaine. Il ne peut être considéré comme un matériau disponible pour des recherches ou des expériences qui ne respecteraient pas sa dignité profonde. A aucun moment de sa vie l’être humain ne peut être considéré indépendamment du caractère profond de sa dignité. Ne pas respecter cette dignité serait risquer d’aller vers une société où l’eugénisme deviendrait légitime, où la personne ayant le moindre handicap se sentirait de trop, où l’on déciderait pour elle qu’elle n’a pas sa place dans la société, où l’on ne saurait plus reconnaître ce que nous apportent ceux et celles qui sont fragiles, âgés, dépendants.

Seuls, nous ne sommes rien. Nous sommes des êtres humains confiés les uns aux autres du tout début jusqu’à la fin naturelle de notre existence terrestre. Quand cette solidarité ne se vit plus, ce sont des solutions de mort qui sont alors envisagées et même présentées comme des solutions de progrès et de liberté. Choisir ou donner la mort ne peut être que le signe du désespoir et d’une solitude profonde.

Nous invitons au courage de la tendresse et de la présence fraternelle qui permettent à celui qui en bénéficie de se reconnaitre aimé jusqu’au bout et digne d’affection. Nous entrons sereinement et avec toute la richesse de la tradition chrétienne dans ce temps de dialogue voulu par le gouvernement au moment où sont évaluées les questions liées aux lois de bioéthique et aux recherches touchant l’avenir de l’homme. Le plus grand service à rendre est de favoriser une réflexion permettant au plus grand nombre de dépasser des évidences trompeuses. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut percevoir les risques pour notre société de s’engager sur des chemins où les seuls désirs des uns et des autres feraient loi sans se soucier de ce que cela signifierait pour le plus grand nombre, pour les plus fragiles en particulier. On ne peut pas toucher à l’être humain, à sa conception, à sa filiation, à sa fin de vie sans se demander quel monde nous sommes en train de construire. Ce ne serait plus un monde humain et fraternel, mais un monde où le « chacun pour soi » se construirait sur le destin des autres. On ne peut accepter que tout progrès technique doive nécessairement déboucher sur une mise en œuvre concrète au risque de porter atteinte à la dignité incomparable de l’être humain et aux fondements même de la vie sociale.

Durant ces jours, nous prendrons le temps de partager sur la manière dont nous sommes engagés dans ces débats de société avec le désir de faire reconnaître avec d’autres les chemins porteurs de vie et d’espérance, les décisions qui rappellent qu’on ne peut avancer sur un chemin tant qu’on n’a pas pu vérifier tous les risques qu’il comporte pour l’avenir des générations futures. C’est ce qu’on pratique dans d’autres domaines et qu’on appelle : le principe de précaution.

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Source : eglise.catholique.fr