Extrait de l'article de Richard Boudes, 28/02/2013
Rémi Penchinat, médecin généraliste nîmois et président de l'Association pour le développement des soins palliatifs (ASP) dans le Gard, affirme qu'en 26 ans de carrière, il n'a jamais été confronté à un patient lui réclamant de l'aider à mourir. Opposé à la légalisation de l'euthanasie, il estime que les conditions créées par la loi Leonetti sont suffisantes, parce qu'elles "instaurent la parole du patient et obligent les soignants à prendre en charge la douleur, y compris si cela entraîne la survenue de la mort".
Le manque de moyens pour les soins palliatifs à domicile
L'association qu'il préside fait la promotion de toute action en faveur des soins palliatifs et forme des accompagnants bénévoles. "Commençons par développer les soins palliatifs puis tirons-en des conséquences", tranche le médecin qui met l'accent sur les inégalités en France dans l'accès aux soins palliatifs, les insuffisances en Languedoc-Roussillon notamment, ou encore le manque de moyens pour les soins palliatifs à domicile. Sur le plan éthique "clairement opposé au geste léthal", le docteur Penchinat avance, au nom de l'ASP, que "dans la très grande complexité des cas, la tentation d'une réponse simple, nous paraît dangereuse", la légalisation de l'euthanasie ouvrant "la porte aux dérives". "Une société qui répond à la plus grande détresse de cette façon-là, c'est inquiétant."
Source : Midi Libre