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Euthanasie : Opération Chloroforme pour Jean-Marc Ayrault

Publié le 5 juin 2012 par Koz

A six jours du premier tour des législatives, notre nouveau Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, nous sert avec une maîtrise certaine, dans une interview à Radio Fidélité ce que l'on pressent être la stratégie du gouvernement pour le quinquennat potentiel à venir : la stratégie du chloroforme. Elle est simple, toute bercée de cet antisarkozysme qui devrait, à les voir agir depuis un mois, nous servir d'horizon ultime : avec eux, pas d'éclat, pas de brio non plus, pas de stigmatisation, pas de clarté non plus.

Désormais, on n'appellera pas un chat, un chat. Car cela pourrait stigmatiser les chats. Ou, surtout, éveiller l'attention de ceux qui se préoccupent des chats. Si vous voyez ce que je veux dire (c'est une métaphore, n'est-ce pas, pas vraiment un problème de chats).

Sur l'euthanasie, cela donne ceci.

Dès les premiers mots, le ton est donné : "ben, vous employez un mot que François Hollande n'a jamais employé. Il n'a jamais employé le mot euthanasie". Magnifique. Notez cette évolution politique : ainsi un responsable politique ne se contente plus de ne pas employer les mots qui qualifient la réalité mais, plus encore, il s'en glorifie. Dès la première phrase de Jean-Marc Ayrault, l'enjeu est placé : nous parlons de mots.

Alors, ces mots, on les changera, pour ne pas éveiller votre vigilance, ne pas réveiller votre conscience. Même ce mot d'"euthanasie", on ne l'emploiera plus. Il était pourtant initialement censé évoquer une "mort douce", ce qui reste à démontrer.

Plus cliniquement, l'euthanasie peut être définie ainsi :

"L'euthanasie consiste à provoquer intentionnellement la mort quel que soit le moyen utilisé : par un acte (injection, administration de substance...) ou par l'abstention délibérée d'un acte indispensable à la vie, en invoquant la souffrance."

Mais ce mot-là, on ne l'utilisera plus. L'urgence est de renommer le réel. Changer la langue.

Et cela fonctionne. On ne compte pas les sites qui se laissent berner, sur l'initiative de l'AFP, et qui titrent (voir Le Point, France 24, Le Nouvel Obs) : "Ayrault veut "perfectionner la loi Leonetti", pas légaliser l'euthanasie".

Ce n'est pourtant pas ce que dit Jean-Marc Ayrault... puisqu'il n'emploie pas le mot. Non, très significativement, Jean-Marc Ayrault ne dit pas qu'il ne s'agirait pas de légaliser l'euthanasie. Son souci premier, l'urgence véritable, est de dire que l'on utilise "un mot que François Hollande n'a jamais employé". La priorité, ce sont les mots. Pour ce que je m'en fous, moi, des mots que François Hollande utilise ou pas... La vérité me préoccupe davantage.

La vérité, elle, elle avance masquée, dans ce qui relève désormais de l'enfumage d'Etat, sous couvert de quelques truismes lénifiants à base de "c'est sujet extrêmement grave". Au bout du compte, dès la deuxième phrase de Jean-Marc Ayrault, on aura compris le sens du propos car, dans la loi Léonetti, "il y a déjà eu des pas de faits". On ne fait des "pas" que si l'on avance, dans une direction. Et si l'on n'a fait que des "pas", c'est que l'on n'est pas au bout du chemin.

Jean-Marc Ayrault sait que la loi Leonetti est bien perçue. Il n'a pas oublié qu'elle a été votée à l'unanimité. Alors plutôt que la réformer, il prétend la "perfectionner", en se gardant bien de donner quelques détails que ce soit. Celui qui sait entendre sait pourtant parfaitement quel est le chemin emprunté.

Trêve d'hypocrisie, Monsieur Ayrault, et un peu de respect pour ce "sujet extrêmement grave" !

Il n'y pas si longtemps, M. Ayrault le premier signataire d'une proposition de loi certes déjà hypocrite mais moins ambigüe. Son propos préliminaire était le suivant :

"Notre pays est prêt à autoriser que l'on accède à la demande des personnes dont les souffrances sont telles qu'elles souhaitent, de la part des personnes qui les soignent, une aide active pour mettre fin à leur vie."

Si la proposition de loi se complaisait dans les périphrases sournoises, elle s'achevait sans illusion sur cette obligation de formation des soignants :

« Ils assurent également, dans le cadre de la formation initiale et continue des professionnels de santé, une formation sur les conditions de réalisation d'une euthanasie. »

De même, le texte de la proposition n°21 de François Hollande que reprend Jean-Marc Ayrault est identique à la proposition de loi socialiste du 12 juillet 2010 qui a failli donner lieu à une légalisation de l'euthanasie (active) en janvier 2011. Cette proposition de loi ne s'embarrassait pas de faux-semblants lorsqu'elle proclamait :

"Aujourd'hui, notre législation permet donc de « laisser mourir », mais elle refuse toujours que l'on provoque délibérément la mort, même à la demande du malade."

Ainsi est-ce clair.

Assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité = euthanasie

Aide active à mourir = euthanasie

C'est une évidence pour quiconque est moyennement attentif à ces sujets. C'est si évident que, lorsqu'il entre un tant soit peu dans les détails, Jean-Marc Ayrault évoque l'existence d'"un collège de médecins et puis l'engagement de la personne concernée qui sera évidemment sa totale liberté et détermination". Pour décider de quoi ? De quoi de plus que ce que la loi Léonetti permet déjà ?

Jean-Marc Ayrault se réfère explicitement à la Belgique. La Belgique où l'on sait qu'un tiers des euthanasies sont pratiquées sans le consentement explicite des patients, où l'on sait que de très nombreuses euthanasies ne sont même pas déclarées (puisqu'elles ne remplissent même pas les conditions légales Belges). La Belgique qui s'interroge désormais sur l'euthanasie des "déments", sur celle des mineurs.

Alors, de grâce, M. Ayrault, un peu de courage, "employez les mots" qui décrivent la vérité.

Vous, citoyens, demandez-vous ce que craint un gouvernement qui camoufle ainsi ses intentions.

Ne vous laissez pas endormir.

Source : koztoujours.fr