Euthanasie, la loi et le prix de la vie
par Isabelle de Gaulmyn, 09/03/2021, extraits
Drôle de pays. Depuis quelques semaines, le sujet de l’euthanasie et du « droit à mourir dans la dignité » fait son retour. ...
Droit à mourir et lutte contre la covid
Étrange offensive des pro-euthanasie. En dehors du fait qu’elle ne semble pas vraiment répondre aux préoccupations du moment des Français, cette demande du droit à mourir intervient alors même que, depuis un an, toute la société a accepté de se voir privée des libertés les plus fondamentales, justement pour sauver les vies des plus âgés, des plus faibles, des plus malades d’entre nous. Pour eux, et pour leur permettre de vivre, nous avons arrêté notre vie culturelle, notre vie économique, notre vie sociale… Quand il s’est agi de vacciner, ce sont ces personnes âgées et malades qui ont été prioritaires. Nous avons tous vu ces images de médecins piquant les bras de personnes grabataires dans les Ehpad…
Toujours cette année, les décisions des équipes médicales pour savoir dans quels cas elles devaient envoyer ou non les malades Covid en réanimation, et dans quels cas (patients trop âgés ou trop malades) elles s’abstenaient de le faire, ont légitimement suscité des craintes des familles, inquiètes pour leurs propres aînés…
Depuis un an, nous avons privilégié la vie
Au fond, nous sortirons de cette pandémie en ayant fait le choix collectif de protéger les plus faibles et les plus âgés. Sous l’effet du Covid, nous avons privilégié la vie. Et c’est heureux. Comment aurions-nous pu continuer à vivre, et à faire société, dans le cas contraire ? Si nous avions abandonné les plus anciens ? Alors mourir dans la dignité, dire que l’on doit pouvoir choisir le moment où l’on veut partir, en théorie, cela semble évident ! Mais cette épidémie prouve, s’il en était besoin, qu’entre la théorie et la pratique, il y a un fossé, fait de toutes nos histoires et des liens qui nous relient les uns aux autres. ...
La fin de vie n’est pas une affaire d’idéologie
Nous avons appris depuis un an, face à la maladie et la mort, que les certitudes s’effritent. Que personne, ni les médecins, ni les épidémiologistes, ni les politiques, ni nous-mêmes n’avons la bonne réponse. Nous nous sommes justement émus de voir des mourants que l’on laissait seuls, sans permettre aux familles d’être à côté pour ce dernier voyage. Il ne s’agissait pas là de pouvoir donner la mort, mais d’accompagner nos vivants. La fin de vie n’est pas une affaire d’idéologie ni de loi, mais de concertation et de discernement face à la maladie et surtout aux malades. Une histoire d’humanité.
Les parlementaires qui, avant l’échéance présidentielle, s’échinent à vouloir faire pression sur ce sujet devraient en prendre de la graine.
Isabelle de Gaulmyn
Source : religion-gaulmyn.blogs.la-croix.com