Fin de vie : les seniors veulent lever les tabous
par Mathilde Ledieu, 07/07/2016
Qu’elle représente la fin de la vie, ou le début d’une nouvelle, la mort est un sujet qui reste souvent tabou dans la société. Un sondage réalisé par l'institut ViaVoice pour Harmonie Mutuelle s’est intéressé aux seniors et à leur perception de la mort. Résultat : un tiers des plus de 70 ans l’évoquent avec fatalisme : « La mort est inéluctable », mais aussi de manière très rationnelle : « C’est dans la logique » pour 18 % d’entre eux. Vient ensuite l’aspect spirituel d’une vie après la mort. Toutefois, seuls 2 sur 10 parlent spontanément de tristesse, de souffrance et de la peur de mourir. Pour 73 % des plus de 70 ans, cette vision philosophique est aussi un moyen de mieux profiter de la vie, des petits bonheurs quotidiens.
Préparer sa mort et transmettre
Dans la famille, le sujet peut être abordé : 72 % des sondés en ont déjà parlé à leur conjoint, et plus de la moitié à leurs enfants. Si la mort touche à l’intime, elle n’est pas assez évoquée dans la société pour 44 % des personnes interrogées.
Un tabou qu’il faudrait lever, selon eux, car 6 seniors sur 10 estiment être insuffisamment préparés à leur propre mort ou à celle de leurs proches. Anticiper cette échéance, c’est d’abord transmettre des valeurs et des idées aux générations suivantes (31 % des personnes interrogées), mais aussi des biens matériels (28 %).
Un quart des seniors souhaitent aussi que leurs proches conservent une image positive d’eux, et estiment que la préparation, c’est aussi l’organisation des démarches administratives et financières. La moitié d’entre eux ont déjà prévu ou financé leurs obsèques ainsi que la cérémonie, ou comptent le faire à l’avenir. La rédaction d’un testament et son dépôt chez le notaire ne concernent en revanche que 24 % des sondés.
Plus que la mort elle-même, c’est la fin de vie et le risque de dépendance qui inquiètent les seniors : un sur deux se sent préoccupé. Ils craignent en premier lieu de dépendre de quelqu’un d’autre, de devoir quitter leur domicile ou de ne plus pouvoir exercer certaines activités. Ces appréhensions poussent les seniors à prendre des mesures. 53 % d’entre eux ont réalisé ou pensent réaliser des travaux pour rendre leur logement accessible. Un sur dix a même déménagé pour cette raison.
L’assurance est aussi plébiscitée avec 37 % des sondés qui indiquent posséder ou vouloir souscrire un contrat de prévoyance des risques de dépendance.
Pourtant, les seniors interrogés se sentent majoritairement encore loin de la fin de vie : ils sont en bonne forme morale et gardent un sentiment de jeunesse.
Source : pourquoidocteur.fr