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Le droit à des soins de fin de vie dans un environnement sans euthanasie

par Odile Marcotte - Directrice adjointe, partenariats, Centre de recherches mathématiques, 11/07/2016

Je veux ici présenter les raisons pour lesquelles j’appuie les médecins en soins palliatifs du Centre hospitalier universitaire de l’Université de Montréal (CHUM) et du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

Nous avons été témoins récemment (et serons encore témoins à l’avenir) d’attaques indignes visant (encore) les palliativistes travaillant en milieu universitaire, en particulier ceux des centres hospitaliers de l’Université de Montréal et de l’Université McGill. Les médecins qui prodiguent des soins palliatifs dans ces institutions sont pourtant fidèles à la définition des soins palliatifs donnée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), c’est-à-dire soulager les patients en fin de vie sans hâter ni retarder la mort.

Les différentes personnes attaquant ces médecins (politiciens, médecins pro-euthanasie, journalistes et intimidateurs de tout poil) leur reprochent de ne pas se conformer à la loi québécoise et de ne pas respecter l’autonomie de leurs patients, en l’occurrence « leur droit » de recevoir les trois injections qui provoqueront la mort du patient dans un court délai. L’administration de ces trois injections représente la prétendue aide médicale à mourir, c’est-à-dire l’euthanasie volontaire (appelée euthanasie dans les lignes qui suivent).

Exemption

Remarquons d’abord que le jugement de la Cour suprême dans la cause Carter n’a jamais spécifié qu’un département universitaire de soins palliatifs, où sont formés les futurs palliativistes, devait offrir l’euthanasie. Kay Carter (qui était atteinte de sténose du canal rachidien lombaire, maladie entraînant la compression progressive de la moelle épinière et condamnant le malade à une immobilité forcée, et dont la cause s’est rendue jusqu’en Cour suprême) a été euthanasiée en Suisse (dans un établissement privé) parce qu’elle ne pouvait obtenir l’euthanasie au Canada ; la Cour suprême a jugé que l’interdiction absolue d’un tel « soin » au Canada n’était pas conforme à la Constitution. Par ailleurs, les maisons de soins palliatifs ont obtenu (heureusement) le droit de se soustraire à l’obligation d’offrir l’euthanasie, et la grande majorité d’entre elles ne l’offriront pas afin de préserver un environnement sécuritaire pour les patients refusant l’euthanasie.

Les attaques des intimidateurs ne visent donc pas à faire respecter les droits des patients, mais à modifier la nature des soins palliatifs en utilisant des méthodes qu’ils n’utiliseraient pas contre d’autres groupes de médecins spécialistes, par exemple les radiologistes ou les neurochirurgiens. Ils veulent détruire toute opposition à leur idéologie. Si ce n’était pas le cas, ils retrousseraient leurs manches et créeraient des cliniques offrant le « traitement médical » auquel ils attachent tant d’importance. Ils pourraient même créer une nouvelle spécialité en sciences de la santé, puisque la loi fédérale permet à d’autres personnes que des médecins de pratiquer l’euthanasie.

Droit aux soins sans euthanasie

Parlons maintenant du fameux droit des patients à mourir, qui est en réalité une exemption du Code criminel permettant de pratiquer l’homicide dans certaines circonstances. Au Québec, un citoyen a droit à un environnement sans fumée, mais pas à un environnement sans euthanasie. Je pense (et je ne suis pas la seule !) que le droit d’une personne à l’euthanasie volontaire est moins important que le droit d’un patient (MON droit) à des soins palliatifs dans un environnement où l’euthanasie n’est pas pratiquée. C’est ce dernier droit que les palliativistes du CHUM et du CUSM défendent et je leur en suis très reconnaissante. Il est dommage que la Cour suprême n’ait pas examiné cet aspect-là du problème.

L’obsession au sujet des délais pour obtenir l’euthanasie est difficile à comprendre si on considère l’état de notre système de santé. Au Québec, les temps d’attente pour des opérations ou à l’urgence sont parmi les plus longs du monde occidental (selon un rapport récent du Commissaire à la santé et au bien-être), et un patient ne peut exiger aucun traitement (par exemple un antibiotique ou un analgésique) de quelque médecin que ce soit. J’en ai fait moi-même l’expérience lorsque je souffrais de violentes migraines. Pourquoi accorder autant d’importance à l’euthanasie rapide et pas aux autres traitements ? Cet acharnement suspect révèle la nature idéologique du combat pour l’euthanasie, qui vise à dénaturer la mission des soins palliatifs et compromet les investissements promis dans ce domaine.

J’aimerais exprimer toute mon admiration aux médecins de soins palliatifs du CHUM et du CUSM, et j’espère qu’ils continueront à prodiguer leurs soins de telle sorte que leurs patients finissent leurs jours en paix, dans un milieu sans euthanasie.

Source : ledevoir.com