"Marche pour la vie" : des milliers de personnes défilent à Paris
Munis d'affichettes "Je suis Vincent Lambert", quelques milliers de militants "pro-vie" se massaient dimanche à Paris pour prendre le départ de la marche.
par Le Point, 25/01/2015
Plusieurs milliers de manifestants munis de ballons noirs et d'affichettes "Je suis Vincent Lambert" défilaient dimanche, à Paris, pour dénoncer, lors d'une "Marche pour la vie", "la menace de l'euthanasie à l'Assemblée nationale", a constaté une journaliste de l'AFP. Les organisateurs estiment avoir réuni plusieurs milliers de personnes "voire 10 000". La marche pour la vie, dédiée à la dénonciation de l'avortement, a choisi de s'élever cette année contre "la légalisation de gestes euthanasiques", quatre jours après un débat sur la fin de vie à l'Assemblée nationale, autour d'un texte déposé par Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS).
Elle s'est ralliée le soutien de la mère de Vincent Lambert, venue "se battre" pour son fils, victime d'un grave accident de la route en 2008, atteint de lésions cérébrales irréversibles et dont les parents refusent l'arrêt des soins. "On se bat pour Vincent, mais aussi pour la société. (...) Je pense qu'il faut sensibiliser la société. Il y a une porte qui s'est ouverte. Aujourd'hui, c'est Vincent. Il n'est pas le premier et il ne sera pas le dernier", a assuré Viviane Lambert lors d'une conférence de presse avant le début de la manifestation.
"La loi Leonetti permet l'euthanasie ; c'est grave de l'introduire dans le droit sans la nommer", a renchéri le conseiller des parents de Vincent Lambert, le neurologue Xavier Ducros.
"L'avortement est un permis de tuer"
Les organisateurs de la marche font un lien direct entre l'interruption volontaire de grossesse (IVG) et "le droit à mourir dans la dignité" prôné par le gouvernement, c'est-à-dire le droit pour les malades incurables de "bénéficier d'une sédation profonde et continue", comme proposé par Jean Leonetti et Alain Claeys.
"L'avortement est un permis de tuer, mis dans la loi sous couvert de la liberté des femmes qui se poursuit aujourd'hui" avec les textes en débat, a dit Cécile Edel, présidente de Choisir la vie, un des mouvements fondateurs de la marche, lors de la conférence de presse avec Viviane Lambert. Le mouvement, qui dit avoir reçu le soutien du pape François, a réuni l'an dernier à Paris plusieurs dizaines de milliers de personnes contre l'interruption volontaire de grossesse.
Source : lepoint.fr
La Marche pour la vie s’attaque à l’euthanasie
par Libération, 25/01/2015 (extraits)
... Des dizaines de milliers d’opposants à l’IVG ont défilé à Paris, dont nombre de jeunes.
... les manifestants pro-vie qui, armés de boucliers en carton de couleur verte, ont investi, dimanche après-midi, les rues de Paris. «Aimer n’est pas tuer»,«mort sur ordonnance : médecine en déshérence»,«j’ai été un embryon»,«pas d’économie par l’euthanasie», pouvait-on lire. En signe de deuil, les manifestants brandissent aussi un ballon noir.
«Nous sommes là pour la défense de la vie», clament en chœur un couple de septuagénaires de Dijon, Gérard et Marie. Ce sont des habitués. «On est là chaque année», disent-ils encore. Leurs enfants ont fait aussi le déplacement. «C’est pour éviter la piqûre», lâche, mi-figue mi-raisin, Gérard....
Dans la manif, les slogans «grand-mère, grand-père, ne vous laissez pas faire», ou «bébé, mémé, même combat» enfoncent le clou.
Confidentielle à ses débuts, limité aux milieux cathos les plus tradis, la Marche pour la vie prend, d’année en année, de l’ampleur. Cette année, les organisateurs revendiquent 45 000 manifestants. Ils sont, de fait, sûrement plusieurs dizaines de milliers. L’organisation est rodée et efficace, à la manière des manifestations anti-mariage pour tous. On y croise quelques-unes des stars de ce combat comme le cardinal-archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, ou Béatrice Bourges, du Printemps français. Les figures de l’aile traditionaliste du catholicisme français, l’évêque de Bayonne, Marc Aillet, et l’évêque d’Avignon, Jean-Pierre Cattenoz, des habitués, sont cette année, absents, pris par d’autres engagements. Il y a aussi quelques élus, comme Jacques Bompard, maire d’Orange et député du Vaucluse (Ligue du Sud), ou encore Bruno Gollnisch, le très catholique député européen du Front national.
«Parole». La Marche pour la vie profite de l’élan donné par la Manif pour tous et surfe sur la capacité renouvelée du catholicisme français à se mobiliser. Peu à peu, elle élargit sa base, surtout générationnelle. Parmi les «marcheurs», il y a ce dimanche un bon tiers de jeunes d’une vingtaine d’années, signe d’une nouvelle militance. «Depuis la Manif pour tous, la parole s’est libérée. Maintenant nous osons défendre publiquement nos convictions», acquiesce Sixtine, 18 ans. Elle n’a pas loupé une manifestation contre le mariage pour tous comme les trois copines qui l’accompagnent. «Nous sommes là à cause de nos convictions catholiques, reconnaît Marie qui est, elle, venue spécialement de Lyon. Mais c’est un combat culturel que nous menons.» Gonflés à bloc, ces jeunes croient dur comme fer que demain, leur voix portera…