Les Français veulent mourir chez eux mais la majorité décède à l'hôpital
PARIS - Huit Français sur dix souhaiteraient finir leurs jours chez eux, mais la majorité d'entre eux meurt à l'hôpital, souligne le dernier rapport de l'Observatoire national de la fin de vie rendu public jeudi qui critique le manque de coordination dans ce domaine.
Les Français veulent à 81% mourir chez eux, mais seulement 25,5% des décès surviennent effectivement à domicile (contre 28,65% en 1990), relève ce rapport intitulé Fin de vie à domicile.
Le domicile est vécu comme le lieu dune mort plus naturelle, plus tranquille, moins technique et moins déshumanisé que l'hôpital où meurent 60% des Français.
Mais vers la fin, quand la situation devient difficile, il arrive que l'on change d'avis: 30 jours avant le décès, seuls 30% des patients sont à l'hôpital, alors que la veille du décès cest le cas de plus de 60% d'entre eux. Autrement dit, seul un tiers des personnes qui vivent à leur domicile un mois avant leur décès y meurent effectivement...
Et alors que la part des décès à l'hôpital restait stable, celle des décès en maison de retraite est passée de 8% en 1990 à 11,6% en 2010.(...)
En France (...) deux maillons faibles de la continuité des soins : la nuit et le week-end.
Le rapport souligne le défaut de coordination des soins. Selon lui, le système de santé, trop complexe, nest plus adapté à la réalité de la fin de vie. Loffre de soins est de moins en moins lisible : les dispositifs de prise en charge se sont considérablement multipliés... au point que plus personne ne sy retrouve vraiment !
Faute d'anticipation et de communication, l'hôpital - qui est un véritable vivier dexpertise avec ses consultations douleur, équipes mobiles de soins palliatifs, équipes mobiles gériatriques - reste une ressource très mal utilisée.
(...)
(©AFP / 18 mars 2013 18h26)