Communion de prière pour la Vie : "Jésus, Marie, protégez la vie " ! (ou toute autre prière à Dieu)

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L’EUTHANASIE FACE A LA BIBLE

par le Pasteur A. Boulagnon, 07/02/2013

Nous ferons trois lectures dans l’Ancien Testament, la première dans le livre de Job 6/9 : « Qu’il plaise à Dieu de m’écraser, qu’Il étende sa main et qu’Il m’achève ! » Job était assez déprimé quand il a prononcé ces paroles-là ; puis un peu plus loin dans Job 7/15 : « Ah ! je voudrais être étranglé ! Je voudrais la mort plus que ces os ! » Ensuite, il s’agit d’un autre homme de Dieu, Elie dans 1 Rois 19/4 : « Pour lui, il alla dans le désert où, après une journée de marche, il s’assit sous un genêt, et demanda la mort, en disant :

 C’est assez ! Maintenant, Eternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères ». C’est à croire qu’il s’imaginait être meilleur avant. Et enfin un dernier passage dans Jonas 4/2-3, lui aussi est un candidat à la mort : « Il implora l’Eternel, et dit : Ah ! Eternel, n’est-ce pas ce que je disais quand j’étais encore dans mon pays ?

 C’est ce que je voulais prévenir en fuyant à Tarsis. Car je savais que Tu étais un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère, et riche en bonté, et qui Te repens du mal. Maintenant, Eternel, prends-moi donc la vie, car la mort m’est préférable à la vie. » Je sais que ce sont des propos assez pessimistes, apparemment, surtout que tous les trois sont des d’hommes de Dieu.

En préambule, disons que la grande souffrance conduit souvent au désir d’en finir avec la vie, n’importe quel patient désire en général mourir sans souffrance ; la médecine actuelle essaie de répondre justement à ce désir tout à fait légitime par les soins palliatifs, qui consistent justement à administrer des analgésiques au mourant de manière à ce qu’il ne souffre plus ou le moins possible ; ils peuvent être accompagnés de soins d’ordre psychologique pour éviter l’angoisse extrême au patient, et quand cesse la douleur,

C’est ce que les médecins et les infirmières remarquent, cesse également en général le désir de mourir du malade, et quand il recommence à manger c’est bon signe. Nous avons vu, dimanche dernier qu’il existe diverses formes d’euthanasie, et nous terminerons sur le sujet aujourd’hui, donc, celle qui est passive et celle qui est active et c’est cette dernière qui pose problèmes.

Il me semble donc qu’il est bon de se rappeler que dans la Bible au moins trois hommes sont mentionnés comme ayant demandé à Dieu de mourir ; je rappelle encore que ce furent des hommes de Dieu et dans ces trois cas que nous avons cités, Dieu ne les a pas pour autant exaucés même s’ils étaient des hommes de Dieu, je ne vois aucun de ces trois hommes qui aient reçu l’approbation divine en ce qui concerne la mort.

a)      Job

Prenons son cas, au cours de sa maladie si douloureuse il s’est écrié, nous l’avons lu dans Job 6/9, 7/15 : « Je voudrais la mort… » Après ce temps de souffrance, Dieu accorda à Job un complet rétablissement : physique, émotionnel et social. Ce que Job ne savait pas, c’est que son expérience douloureuse lui a permis de grandir dans la connaissance de Dieu (Job 42/5)

 Apparemment Job était bien sous tous rapports ; on ne sait pas où le situer dans le temps, il est certainement antérieur à la période des patriarches. Job est cité dans le prophète Ezéchiel.

Ce que Job ne savait pas non plus, c’est que son épreuve douloureuse constituait également un défi lancé par Satan à l’Eternel (Job 2/4-7), c’est ce que soulève Satan devant Dieu en disant : « Touche-le, et Tu verras qu’il ne te sert pas d’une manière désintéressée, il y trouve son compte. » Parfois c’est le genre de propos que l’on peut imaginer quand on est brutalement jeté à terre.

b)     Elie

Il est déprimé, et à un moment de sa vie il a demandé de mourir (1 Rois 19/4) « C’est assez ! Maintenant, Eternel, prends mon âme ». Au lieu de cela, Dieu lui prodigua des soins physiques (un bon repas) et psychologiques (une vision de Lui-même), de telle sorte que son ministère se poursuivit et non s’arrêta.

Sans ce sursis de ministère, Elisée n’aurait pas succédé à Elie, Elisée qui devait être le grand homme de Dieu du royaume du Nord, pourtant disons que si Dieu avait agréé sa demande Elisée n’aurait pas pu savoir ce qui allait se passer avec Elie et Dieu.

c)      Jonas

Il était de très mauvaise humeur à l’égard de Dieu et il a demandé la mort à deux reprises : Une première fois, en raison de sa colère provoquée par la miséricorde de Dieu qui a pardonné à la ville de Ninive parce qu’elle s’était repentie de son péché, c’est un comble pour un homme de Dieu, il aurait dû se réjouir de voir ces païens se tourner vers Dieu, pas du tout ! (Jonas 4/2-3) « Il pria l’Eternel : Ah !…Je savais que Tu es un Dieu compatissant et miséricordieux…Maintenant, Eternel, prends-moi donc la vie, car la mort m’est préférable à la vie ».

Une deuxième fois lorsque Dieu détruisit le ricin qui lui procurait de l’ombre et que Jonas tomba en défaillance à cause du vent d’orient étouffant et du soleil qui frappa sa tête (Jonas 4/7-8). Dans le premier cas, Dieu répondit par des « soins palliatifs », le ricin qui poussa miraculeusement, accordant ainsi de l’ombre à Jonas pour lui ôter son irritation.

Dans le deuxième cas, Dieu ne répondit pas toujours au désir de mort de Jonas, mais il lui révéla l’amertume de son cœur, c’est une découverte qu’il va faire, car il n’était pas du tout conscient qu’il en avait contre ces Ninivites qui s’étaient pourtant réellement repentis.

Le Seigneur essaya de réveiller en lui un esprit de miséricorde envers les Ninivites repentants, qui étaient les ennemis jurés d’Israël, en lui disant Son intérêt pour ce peuple pourtant païen (Jonas 4/10-11) explique ces choses.

Dans ces trois cas, Dieu n’exauça pas la demande de mort mais agit plutôt sur la cause de la demande : Pour Job : Dieu lui a accordé une nouvelle révélation de Lui-même et a arrêté ses souffrances en le guérissant. Pour Elie : Dieu l’a restauré en lui donnant à manger et en lui rappelant Sa présence.

 Il a aussi rappelé à Elie la valeur de son service qui n’était pas encore terminé malgré ce qu’il pensait. Pour Jonas : Dieu l’a invité à abandonner son amertume après avoir soulagé sa peine immédiate.

 

Jésus face à la mort.

L’exemple de Jésus-Christ concernant la mort est stimulant. (Phil.2/8) : « Il s’est humilié Lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la Croix ». Le Seigneur Jésus a accepté Sa mort au moment choisi et de la façon décidée par le Père céleste, Il n’a pas regimbé.

Notre Seigneur peut, en raison de l’exemple qu’Il nous a donné, adresser l’exhortation à tous ses enfants (Apoc.2/10) : « Sois fidèle jusqu’à la mort et Je te donnerai la couronne de vie ». Puis (Rom.14/8) : « Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourrions, nous sommes au Seigneur. »

La Parole de Dieu encourage tous ceux qui souffrent, les malades comme ceux qui endurent d’autres douleurs. Il donne des promesses pour qui sait et veut y croire. (Ps.41/4) : « L’Eternel soutient le malade sur son lit de douleur ; Tu le soulages dans toutes ses maladies. » Je sais bien que quand on n’a jamais été malade, c’est difficile à comprendre mais quand on y est passé, on le comprend très bien.

Personne n’aime la douleur sous quelque forme qu’elle se présente, physique, morale ou spirituelle. Nous la repoussons tous. Heureusement la médecine peut l’atténuer, ce qui nous aidera à attendre l’heure de Dieu, celle où le chrétien pourra enfin rejoindre son Seigneur ; Paul disait que pour lui, la mort était un gain.

Pour nous chrétiens selon 2 Cor.5/1-6 : « …Nous gémissons dans cette tente (notre corps) accablés parce que nous voulons, non pas nous dépouiller (mourir) mais nous revêtir (recevoir un corps céleste) afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie… et nous savons qu’en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du Seigneur ! »

Je sais bien que tout est adapté en nous pour vivre sur la terre, mais je pense que notre destinée n’est pas terrestre, elle est céleste et nous sommes tous en période de gestation ; je ne pense pas que les trois pouces de terre sous laquelle nous allons nous retrouver un jour soit l’aspect définitif de notre raison de vivre ;

si nous sommes chrétiens nous devons penser et croire qu’au-delà de ce qui est visible, il y a l’invisible, au-delà de ce qui est terrestre il y a le céleste et tout le temps que nous passons ici-bas est un temps de gestation, de formation qui nous permet d’être formés par le Seigneur.

Que l’on accepte ou non l’autorité de la Bible, maîtriser sa mort n’est pas maîtriser son sort… éternel, notez-le bien, je ne l’ai pas fait exprès mais vous l’avez entendu comme moi à la télévision et à la radio, il y a d’énormes problèmes à cause de l’euthanasie. Elle n’est donc pas nécessairement une délivrance de ses propres souffrances.

Apaiser la douleur, prendre le temps d’écouter ceux qui souffrent, les accompagner dans leur souffrance et leurs questions, car ils s’en posent quand ils sont encore conscients, peut repousser les limites du désespoir en donnant un sens aux derniers moments de notre vie. Au cours de bientôt 44 ans de ministère, j’en ai vu des dizaines de chrétiens partir de ce monde dans l’autre et nous sommes donc appelés, en tant qu’enfants de Dieu, à aider toute personne désirant mourir, à être patiente et à attendre « l’heure de Dieu » ; ce n’est pas facile à faire admettre.

Les souffrances physiques intenses et d’autres inquiétudes sont là parfois pour empêcher le malade d’être serein. Je vous livrerai ici très rapidement quelques réflexions qui m’ont été faites par des gens qui n’avaient plus beaucoup de temps à vivre :

a) « Comment vivront les personnes encore dépendantes de moi ? » J’ai eu la question il y a 15 jours.

b) « Deviendrai-je une charge pour ma famille ? »

c) « Mon testament est-il convenablement rédigé ? »

d) « Reste-t-il de grosses factures à payer… ? »

e) « Qui prendra soin de moi, si je ne peux plus vivre seul ? »

Vous avez là toute une série de problèmes qui vont avoir une répercussion d’ordre physique sur le malade, car il a l’intuition qu’il ne pourra jamais les régler. Toutes ces questions troublent les grands malades, et le résultat de ces réelles inquiétudes, et elles sont bien réelles, est que le malade souhaite partir.

Toutes ces angoisses troublantes peuvent être provoquées par la crainte d’un futur isolement, d’une marginalisation, d’une exclusion, surtout si elle est vraiment toute seule et qu’elle ne peut plus suffire à ses besoins si une intervention l’a laissée handicapée physiquement, réfléchissez à cela.

Comment agir en conséquence ?

Le premier objectif de celui qui est confronté à de telles questions de la part d’un malade sera peut-être de répondre aux inquiétudes du patient afin que la pensée de l’euthanasie ne le trouble plus.

En effet, dès que la souffrance (physique et psychologique) disparaît, le désir de mourir tend à disparaître, et le malade sera mieux à même d’écouter ce que Dieu veut lui dire.

Si c’est la responsabilité du corps médical d’expliquer au malade les soins palliatifs, le pasteur, et/ou les chrétiens capables, pas n’importe qui, devraient être prêts à aborder d’autres difficultés familiales ou matérielles.

Le pasteur pourrait aussi assurer le malade qu’il encouragera la visite de certains membres de la communauté chrétienne afin qu’il soit entouré et ne se sente pas abandonné, c’est mon et votre devoir.

Nous devons également rester honnêtes dans nos propos vis à vis d’un malade qui, à vues humaines, va vers la fin de sa vie terrestre. La lecture du Psaume 23 peut faire énormément de bien : « Même quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal. » Tout homme, femme, enfant, même très malade, porte en lui l’image de Dieu quel qu’il soit. Le malade est bien plus important que sa maladie.

 Il peut vivre dignement et pleinement pour la gloire de Dieu. Le pasteur sait que l’espoir du salut spirituel pour le non-chrétien s’éteint avec la mort. Il désire donc que le malade vive le plus longtemps possible. Il essaiera de lui montrer que les hommes doivent attendre l’appel de Dieu pour partir.

 Je le répète : Dieu nous fait la grâce de vivre, c’est une pure grâce qu’Il nous accorde et Il nous donnera au temps marqué par Lui la grâce de déloger, de mourir. Il expliquera comment se préparer à rencontrer Dieu, s’il s’agit d’un chrétien non préparé ou alors d’un non-chrétien. Vous lirez Amos 4/12 « Prépare-toi à la rencontre de Ton Dieu. » Il y a donc une préparation.

Tout malade a droit à la vérité sur son état de santé. Il faudra donc l’informer avec beaucoup de discernement, à condition qu’il soit suffisamment fort pour supporter éventuellement une nouvelle délicate à assumer. Il faut bien connaître le patient avant de lui dire toute la vérité. Face à ce genre de situation, le responsable spirituel devra faire preuve de beaucoup de tact et de discernement.

Quand on visite un malade non-chrétien, il est sage de demander la permission de lire la Bible, avant de l’imposer, à lui ou à sa famille présente. La réponse est rarement négative. Il faut être vrai et honnête ; si on ne connaît pas la personne, il vaut mieux se taire et laisser une espérance, non de vie, mais qu’il rencontrera le Seigneur et qu’il doit se préparer à cette circonstance quand on sait qu’il n’en a plus que pour quelques heures ou quelques jours à vivre.

Une grande différence existe entre celui qui veut mettre fin à ses jours ou désire que le corps médical le fasse, et le chrétien qui veut rentrer dans la maison du Père céleste, comme le dit l’apôtre Paul, la mort est un gain pour le disciple de Jésus ( Phil.1/21). Un certain désir de s’en aller et d’être avec Christ caractérise tout enfant de Dieu à la suite de son cheminement ici-bas avec Son Sauveur.

 Parfois il y a un mélange des deux, il faut en être conscient : on en a assez de vivre pour toutes sortes de raisons. Nous avons été confrontés avec ces trois hommes de Dieu qui en avaient assez de vivre.

J’imagine ce prophète Elie, c’était un « dur » il était capable de faire massacrer les prophètes de Baal et d’Astarté et le voilà anéanti car une femme Jézabel l’a menacé de mort. Il faut parfois très peu de choses pour déstabiliser un homme de Dieu, car nous ne sommes que des hommes et donc très fragiles mentalement, physiquement et spirituellement.

Son désir de se reposer de ses travaux est tout à fait légitime, voire sain et saint (Apoc.14/13). On comprendra sa demande de le laisser partir en paix pour être avec Christ.

Mais le Père céleste demande à ses enfants d’être patients. Lui-même les appellera à Son moment, décidé par Lui dans Sa souveraineté ; à aucun moment je n’ai le droit d’abréger ma vie ni par le suicide ni par autre chose. Toutefois, malgré la présence du Seigneur, même très fortement ressentie par celui ou celle qui souffre, chaque malade a besoin d’être accompagné.

Conclusion

Nous comprenons que le malade qui souffre de façon intolérable peut souhaiter mourir et qu’un tel désir n’est pas un péché en lui-même, car il y a des degrés de souffrance qui peuvent être insupportables malgré tous les analgésiques.

La famille qui voit souffrir l’un des siens pendant des semaines, voire des mois ou des années, désire souvent que ces souffrances physiques cessent le plus rapidement possible ; parfois on pousse un ouf de soulagement pour la personne qui après avoir tant souffert s’en va vers le Seigneur.

 Le personnel médical, malgré son dévouement dans les soins des malades jusqu’à la fin de leur vie, peut se lasser dans son travail et se tourmenter de les voir souffrir. Lui aussi pourrait en arriver à désirer « voir partir » un patient qui ne supporte plus son état de souffrance, car là aussi les infirmières ne sont que des femmes et les médecins ne sont que des hommes et je comprends que la souffrance en permanence puisse parfois les « blinder » ou alors les faire basculer.

Les frontières entre une mort naturelle et l’euthanasie dite « passive » sont parfois floues et difficiles à cerner. Le dilemme psychologique dans lequel un médecin, une infirmière ou autre soignant peuvent se trouver devant un malade qui réitère continuellement sa demande de mourir peut être stressant, troublant et difficile à supporter par le personnel hospitalier.

Néanmoins, nous voulons encourager vivement toute personne engagée dans les soins des malades à continuer son ministère auprès de ceux qui souffrent, sachant que sa tâche peut être ingrate et sa vocation incomprise par certaines catégories de personnes, dont éventuellement les malades eux-mêmes.

 De la même manière, nous encourageons les malades à se laisser soigner, à manifester leur reconnaissance envers les personnes qui se dévouent, nuit et jour, pour les soulager efficacement, à exprimer leur gratitude envers les équipes médicales ainsi qu’envers Dieu pour les soins palliatifs prodigués dans notre pays, car ce n’est pas partout que ces soins existent.

Quand le malade se trouve en « phase terminale », il est vrai que l’émotion gagne souvent le malade lors des moments de douleurs, ce qui peut facilement l’amener à demander la mort. L’intention du médecin compte alors plus que tout autre chose, lorsqu’il pratique les soins palliatifs, soulage-t-il le patient pour abréger la vie ou veut-il ne pas tuer le patient tout en le soulageant efficacement ? Ce sont des questions et des décisions très délicates, très difficiles à prendre même pour un médecin.

Enfin, il nous faut aussi encourager le malade à attendre dignement et aussi patiemment que possible l’appel de Son Créateur pour déloger, il nous faut l’encourager aussi à se préparer à « rencontrer Dieu » en acceptant le pardon de ses péchés grâce au sacrifice de Jésus-Christ sur la Croix à sa place.

Il faut encore l’encourager à ne pas charger le corps médical d’une mission impossible et répréhensible en lui demandant de le laisser mourir ou se suicider ou encore de le tuer. Respecter la vie humaine, c’est aussi lui permettre de rester humain jusqu’au bout tant pour le corps médical que pour le responsable spirituel et pour le patient lui-même.

La compassion est quelque chose qui n’existe pas forcément dans le cœur de l’homme. Le fait de voir souffrir en permanence peut nous « blinder » même tout pasteur que nous sommes ou alors nous laisser ému de compassion.

Je crois que si j’analyse la vie du Seigneur Jésus, je vois qu’Il était toujours ému de compassion, je ne Le trouve jamais « blindé » face à la douleur et à la souffrance humaine. Il a toujours une parole, un geste envers ceux qui souffrent ; parfois Il guérit au premier coup parfois au deuxième, par exemple pour un aveugle, parfois il faut attendre mais de toute façon Il ne laisse pas le malade sans intervention.

L’essentiel pour nous, qui sommes des malades potentiels, un jour ou l’autre, est de savoir que même dans notre difficulté qu’elle soit d’ordre physique moral ou spirituel, Il sera avec nous dans le tunnel, c’est important à savoir et Il ne nous laissera jamais tâtonner.

Je sais bien que c’est facile à parler, j’en parle librement aujourd’hui parce que je me sens en pleine forme mais quand vous êtes sur un billard et que vous ne savez pas comment vous allez vous en sortir de l’autre côté, c’est une question qui peut angoisser même un chrétien,

J’ajoute surtout lorsque vous êtes handicapé physiquement et que vous sentez que vous le resterez à vie ; quand il y a ce handicap, il faut avoir une certaine idée de Dieu et de Jésus-Christ afin qu’Ils soient au centre de votre handicap ; si vous ne voyez que lui, alors vous serez désespérés comme ces trois hommes dont nous avons vu l’expérience.

 Dieu veut nous mettre au large dans la mesure où Il est au centre de nos préoccupations. On ne peut réellement compatir avec quelqu’un que dans la mesure où l’on a souffert.

Quand Jésus est au centre de notre problème, on ne voit plus les choses, ni les circonstances avec les mêmes yeux, même si on est en pleine turbulence, on garde encore le moral, cela étonne les autres mais c’est parce que l’Esprit de Christ habite en nous, je ne dirais pas que nous sommes inconscients mais il y a cette sérénité, cette paix du cœur car nous faisons confiance au Seigneur car Il est avec nous, Il le sera demain, c’est magnifique et nous savons que c’est toujours Lui qui aura le dernier mot, et pour ce qui concerne l’euthanasie, laissez le soin au Seigneur de vous réconforter et de vous apporter la vie jour après jour, jusqu’au bout du voyage. Que Dieu vous bénisse !

AMEN

Source : pasteurdaniel.com

 

Espagne : l’Alliance évangélique d’Espagne opposée à la légalisation de l’euthanasie

par Evangeliques.Info, 02/11/2018

L’Alliance Evangélique d’Espagne (AEE) prend position contre le projet de loi visant à légaliser l’euthanasie, discuté actuellement par le Parlement espagnol. Elle considère que l’assistance au suicide ne répond pas au problème de la souffrance et de l’invalidité chronique et proposent l’amélioration des soins palliatifs.

Selon l’AEE, la légalisation de l’euthanasie serait contre-productive, relate l’agence de presse Evangelical Focus le 1er novembre. Le projet de loi vise en effet à légaliser l’assistance au suicide dans des situations de souffrance sévère pour lesquelles aucune réponse réelle n’a été proposée.

«Beaucoup de personnes actuellement dans de telles situations seraient contraintes à opter pour le suicide assisté, en tant que seule alternative valide», avertit l’Alliance évangélique d’Espagne.

Des professionnels de la santé et des experts en bioéthique du milieu chrétien travaillent actuellement sur la proposition de mesures, dont l’objectif est d’apporter «une réelle aide aux personnes en situations d’invalidité chronique ou de souffrance sévère». La proposition finale sera publiée une fois terminé, indique l’AEE.

Pour sa part, le projet de loi en cours d’examen par le Parlement espagnol depuis juin 2018 a été proposé par le parti socialiste espagnol.

Source : evangeliques.info

 

 

par Jennifer, Les Dokimos, 01/03/2014

QUE DIT LA BIBLE ?

Il est évident que pour qu’une personne en arrive à préférer la mort à la vie, sa souffrance doit être immense. Nul ne peut rester indifférent face à l’agonie d’un animal, à combien plus forte raison ne serions-nous pas sensibles à la souffrance d’un semblable ? Toutefois notre empathie ne doit pas être voilée par le sentimentalisme et l’humanise car il est ici question de la mort qui est un évènement irréversible. Les partisans de l’euthanasie revendiquent le droit de mourir dans la dignité et la liberté de choisir le moment de leur mort.  Mais au fond que cachent ces revendications ?

Le terme « dignité » renvoie au respect que mérite quelqu’un  ou quelque chose ; une attitude de réserve, de gravité, inspirée par la noblesse des sentiments ou par le désir des respectabilité.  Or une personne qui souffre et qui affronte sa maladie jusqu’au bout n’est pas moins digne qu’une autre. On dit souvent que les personnes qui se font euthanasier sont courageuses. Que dire alors de celles qui affrontent leur maladie jusqu’à leur dernier souffle ? Ce sont des lâches ? Ne nous laissons pas séduire par la pression populaire et médiatique et restons sobres. Une personne qui meurt dans ses péchés est condamnée à souffrir éternellement. Le fait de se suicider revient à commettre un meurtre sur sa propre personne. En posant cet acte, on s’offre un allé simple pour l’enfer et au lieu de la délivrance espérée on récolte un tourment sans fin.

« Tu ne tueras point » Exode 20:13.

« Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort » Apocalypse 21:8.

Il est intéressant de se demander si les candidats au suicide assisté sont invités à une réflexion religieuse ou philosophique sur l’au-delà avant de leur donner le feu vert.  Après tout ils n’ont rien à perdre. Mais on en doute…

Comme nous l’avons vu, les dérives sont inévitables. Au départ, seules les personnes se trouvant en phase terminale d’une maladie incurable et éprouvant des souffrances insupportables étaient concernées par ce dispositif. Nous avons cependant vu que cet acte a été pratiqué sur des personnes qui ne remplissaient pas ces conditions mais qui étaient soit dépressives soit orgueilleuses (refus de se voir vieillir et donc d’enlaidir). Pire encore, des patients ont subi des euthanasies sans qu’ils en aient fait la demande. Au train où vont les choses, toute personne qui connaîtra une baisse de moral passagère pourra demander à être piquée et en finir avec la vie qui offre aussi de belles surprises. A chaque jour suffit sa peine, demain sera un autre jour.

Dans les années à venir, on pourrait inciter subtilement les vieux, ayant dépassé un certain âge et étant devenus trop couteux et trop encombrants pour la société, à se dépêcher de trépasser avec l’aide de la médecine. Tout comme l’avortement, l’euthanasie est un acte grave et répréhensible. Aucune société ne devrait l’autoriser. Une personne qui se suicide seule en assume l’entière responsabilité. Elle laissera derrière elle une famille en proie à de nombreuses questions et une douleur décuplée par l’incompréhension et la brutalité du geste. Une personne qui veut se suicider avec l’assistance d’un tiers (association, État…) commet non seulement un péché mais entraîne d’autres personnes dans son iniquité, répandant le mal comme une traînée de poudre et exposant ainsi toute une société au jugement de Dieu.

Il m’est certes facile d’écrire ces lignes n’étant pas à la place de ceux qui sont accablés par la douleur. Toutefois, en tant qu’enfants de Dieu, nous ne sommes pas là pour laisser parler nos sentiments mais pour avertir avec amour de la part du Seigneur (2 Timothée 4 :2). Beaucoup accusent Dieu et le maudissent lorsqu’ils se retrouvent confrontés à des situations difficiles, notamment la maladie et le handicap. Dans leur colère ils ne savent dire que des « Pourquoi ? » et ne comprennent pas la sagesse de notre Dieu.

« Mais Dieu sauve le malheureux dans sa misère, Et c’est par la souffrance qu’il l’avertit. » Job 36 :15.

 « Éternel! dis-moi quel est le terme de ma vie, Quelle est la mesure de mes jours; Que je sache combien je suis fragile. Voici, tu as donné à mes jours la largeur de la main, Et ma vie est comme un rien devant toi. Oui, tout homme debout n’est qu’un souffle » Psaumes 39: 5-6.

Chaque être humain  souhaite mourir paisiblement dans son sommeil. Or il ignore qu’un cauchemar sans fin l’attend s’il ne s’est pas au préalable réconcilié avec Dieu. C’est pourquoi Dieu l’avertit et l’enseigne par la souffrance. Normalement, une personne qui agonise avant sa mort se remet en question, se repent et les portes du paradis s’ouvrent pour elle. Pour certains cela fonctionne, pour d’autres, trop endurcis de cœur, non…

« L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous ! Mais l’autre le reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal. Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » Luc 23 :39-43.

Le Seigneur parle tantôt d’une manière, tantôt d’une autre. Au travers d’une maladie, Il peut se faire connaître à vous, vous enseigner, se glorifier par une guérison et surtout vous sauver car c’est là son désir suprême.

Alors que faire ? Que dire à ces personnes qui souffrent cruellement ? Comment réagir ? Il faut leur présenter le Seigneur et les préparer à cette rencontre inévitable avec le Créateur. Si leurs souffrances ne peuvent être soulagées par des soins palliatifs (ce qui semble assez rare), soutenons-les par nos prières et témoignons-leur de l’amour par notre présence et des paroles réconfortantes. Ensuite laissons le Seigneur rappeler à lui ses enfants sans s’acharner inutilement pour les maintenir en vie car nul n’est maître de son souffle pour pouvoir le retenir (Ecclésiaste 8 :8).

Jennifer

Source : lesdokimos.org

 

par Fidji P-L, La Rebellution, 21/04/2013

3. Le dérapage de la généralisation

Sans vouloir être alarmiste, je tiens à faire remarquer qu'en toute logique à partir du moment où le confort devient le critère retenu d'une vie qui mérite d'être vécue, même les déprimés pourront un jour demander l'euthanasie. Selon un rapport français, sur 4 000 euthanasies pratiquées en 1995 aux Pays-Bas ( pays où l'euthanasie est légale), 900 l'ont été sans l'accord du patient ! (1)

Une fois que l'Allemagne nazie s'est emparée du livre Destruction des vies qui ne valent pas la peine d'êtres vécues, elle a créé la notion d'homicide légitime aux malades incurables. Le droit à la vie devait se justifier. On se mit alors à calculer en cours de mathématiques le coût que représentait les vieillards malades. Un programme d'extermination se mit en place. A Hartheim, 70 273 individus ont été tués, réalisant une économie de 245 955 Reichsmarks. Lors des procès de Nuremberg, un psychiatre américain tenta de comprendre comment des hommes cultivés avaient pu en arriver là. Son constat : tout découlait de l'idée que la vie n'est pas digne, en elle-même, d'être vécue et que la valeur d'une vie se mesurait à son mérite.

4. Le rôle du médecin

Savais-tu que le serment d'Hippocrate (que doivent prêter tous les nouveaux médecins) décrète que le médecin ne s'occupe que du pouvoir de la vie (et non de la mort) :

« Dans toute la mesure de mes forces et de mes connaissances, je conseillerai aux malades le régime de vie capable de les soulager et j'écarterai d'eux tout ce qui peut leur être contraire ou nuisible. Jamais je ne remettrai du poison, même si on me le demande, et je ne conseillerai pas d'y recourir. Je ne remettrai pas d'ovules abortifs aux femmes. »

Un médecin qui tue ? C'est un retour tragique d'au moins 2 500 ans en arrière dans la morale.

En revanche, je dirais que s'il est bibliquement défendable de ne pas attenterà la vie, il n'est pas bibliquement défendable de chercher à la prolonger à tout prix.

Selon la médecine actuelle, la mort est un échec. J'ai souvent vu lors de mes stages des médecins s'acharner sur des patients et refuser qu'ils avaient « échoué » à sauver un patient ! Mais la perspective biblique est que la mort n'est pas un échec. C'est l'aboutissement de la vie et une réalité inéluctable... alors non à l'acharnement thérapeutique ! Il faut reconnaître la différence entre nourrir un corps inconscient (fonctions normales et vitales) et imposer aux corps des traitements très lourds, pénalisants, douloureux, pour prolonger une agonie dont l'issue est certaine. Alors doit-on juste se croiser les bras en regardant l'agonie de nos proches ? Non ! Heureusement la médecine a fait des progrès incroyables et propose une alternative: les soins palliatifs. On estime qu'un spécialiste est capable d'abolir totalement la douleur physique dans environ 95% des cas. Et il reste alors la douleur spirituelle et émotionnelle, qu'il faut combler par la compassion, le dialogue et la présence. La Bible n'est pas opposée à l'idée d'alléger la souffrance du mourant. Par exemple Proverbes 31.6 nous dit « Donnez des boissons fortes à celui qui périt Et du vin à celui qui a l'amertume dans l'âme. »

Voici mon appel pour la médecine en France : je rêve qu'un jour , au lieu de dépenser des millions dans le développement de la chirurgie esthétique on investisse dans la recherche sur le traitement de la douleur. Aujourd'hui, beaucoup de médecins et de politiciens sont pro-euthanasie car c'est une solution de facilité ! On ne veut pas voir la mort, la souffrance et on ne veut surtout pas avoir à s'en occuper... alors on élimine le problème. Mais cela revient à s'amputer la main parce qu'on s'est cassé un ongle. Au lieu de considérer l'euthanasie comme la solution miracle, ne peut-on pas se retrousser les manches et améliorer la prise en charge physique, psychologique et morale des mourants avec des pôles multidisciplinaires (médecins, infirmières, assistance sociale et pasteurs/prêtres/imams). Il y aurait de l'argent pour cela si on ne le dépensait pas à inventer des nouvelles prothèses mammaires !

NOTES

(1) Jean-Marie Mantz, « Nouvelle donne génétique, nouvelles interrogations »

Source : LaRebellution.com

 

 

ALLIANCE ÉVANGÉLIQUE FRANCOPHONE DE BELGIQUE
MEMBRE DE L'ALLIANCE ÉVANGÉLIQUE EUROPEENNE

Déclaration à propos d'un projet de loi
autorisant l'euthanasie des enfants et des déments (extraits)

L'Alliance Évangélique Francophone de Belgique a jugé opportun d'exprimer l'opinion de la plupart des croyants répartis dans quelque deux cents cinquante communautés protestantes évangéliques de Wallonie et de Bruxelles.

Le point de vue exprimé ici représente un consensus minimaliste sur le délicat problème de l'euthanasie en générale, et de celle des enfants et des déments en particulier. (...)

Comme la plupart des croyants monothéistes, les Protestants évangéliques partagent la conviction que la vie humaine est un don de Dieu et qu'il Lui appartient seul de la reprendre.

En d'autres termes, l'homme ne dispose pas plus de sa propre vie que de celle d'autrui.

Nous réprouvons donc toute disposition qui encouragerait l'être humain à mettre fin à sa propre vie ou à celle d'autrui... Et ce, quelles qu'en soient les motivations, puisque notre opinion en matière de non-violence c'est qu'il n'existe pas de bonne raison de tuer. (...)

Nous partageons d'ailleurs le souci de l'ensemble de la population belge en ce qui concerne l'importance de pouvoir mourir dans la dignité. À ce propos, nous estimons que la plupart des détresses morales et physiques pourraient trouver une solution satisfaisante dans le développement systématique et généralisé des soins palliatifs, aussi bien à domicile qu'en milieu hospitalier. (...)

De façon générale – et quelque peu schématique – on pourrait définir les positions adoptées par la majorité des Protestants évangéliques francophones de la façon suivante :

1° Oui à l'euthanasie "passive" lorsqu'elle est assimilée à un refus de l'acharnement thérapeutique. Cela implique le droit de débrancher les appareils de survie artificielle quand n'existe plus l'espoir raisonnable d'un retour à la vie.

2° La souffrance ne présentant aucune valeur "rédemptrice" : oui à un apaisement optimal de la souffrance, même si certains traitements de dernier recours risquent d'écourter la vie du patient ; étant admis qu'il n'existe pas ou peu de médicaments sans effets secondaires néfastes.

3° Oui aux soins palliatifs et autres formes d'accompagnement en fin de vie : encore trop peu développés chez nous, au regard d'autres pays. Ils demeurent la réponse à privilégier au souci légitime de mourir – ou de voir mourir ses proches – dans la dignité.

4° Non à l'euthanasie "active" comprise comme une injection létale – ou toute autre technique – destinée à mettre délibérément fin à la vie d'un être humain; et ce, aussi bien à sa demande qu'à l'initiative de ses proches... Ceci implique donc un "non" au suicide assisté.

L'instinct de vie est solidement chevillé au corps de tout être humain. Aussi, quand elle vient du patient, on sait qu'une demande d'euthanasie répond au désir de ne pas imposer sa souffrance ou sa déchéance à ses proches, bien plus souvent – mais sans l'exclure pour autant – qu'à un souci de d'apaisement personnel.

Lorsqu'elle émane d'un enfant, une telle demande est d'autant plus suspecte que l'on sait les enfants extrêmement perméables à l'angoisse parentale.

Dans ces conditions, une loi autorisant l'euthanasie des enfants nous paraîtrait d'autant plus inique qu'elle encouragerait le besoin de "bonne conscience" de ses proches, plutôt qu'elle ne contribuerait à sauvegarder la dignité du jeune malade. (...)

Car si l'on veut y voir la liberté pour l'enfant, pour le dément ou pour leurs proches, de choisir la manière et l'heure de sa mort, il faut aussi avoir l'honnêteté de considérer l'euthanasie comme ce qu'elle est de facto : une mise à mort sur ordonnance...

Et l'on comprend que nombre de médecins, croyants ou non, aient quelque problème à y consentir après avoir prononcé le serment d'Hippocrate ! (...)

Pour l'Alliance Evangélique Francophone de Belgique,

Roger Lefèbvre, pasteur
Président de l'AEFB

Source : Euthanasie STOP

 

 

par Fidji P-L, La Rebellution, 14 avril 2013

Il y a 1 an, ma grand-mère nous a quittés. C'était une grand-mère géniale et j'étais très proche d'elle. Dans ma jeunesse, je passais toutes mes vacances scolaires avec elle et en tant que jeune adulte, sa maison dans le Limousin était mon havre de paix. Nous regardions des matchs de foot en mangeant des BNs :-). Rien qu'en écrivant cet article, des larmes me montent aux yeux. Elle est décédée d'un cancer généralisé qui a commencé dans le colon... et franchement, c'était pas beau à voir. Dans les derniers mois, elle souffrait atrocement et nous -ses proches- le voyions bien, même si elle était très digne. Mon sentiment d'impuissance (je suis en médecine en plus !) était à son paroxysme. Voir ma « Maminette » changée par la douleur me brisait le coeur. À la fin, elle était perfusée en morphine 24h/24h... Bref, à l'époque, je n'aurais pas écrit un article sur l'euthanasie.. .car ce que j'aurais dit aurait sûrement était dicté par mon ressenti du moment ! Une fois n'est pas coutume, le sujet est délicat. La douleur et la souffrance que peuvent connaître un proche en fin de vie nous bouleversent et obscurcissent passablement notre jugement. On risque alors de perdre un peu de notre capacité à raisonner et de notre objectivité quand on aborde la question de l'euthanasie.

Qu'entendons-nous par « euthanasie » ? S'agit-il de refuser d'accorder un traitement de survie qui est pesant ou inutile ? De refuser d'accorder un traitement de survie qu'elle qu'en soit la raison ? D'obtenir d'un médecin qu'il vous tue à votre demande ?

On évoque souvent l'euthanasie comme un acte de compassion. On parle d' « abréger les souffrances » d'un être aimé, de le laisser partir avec dignité... Euthanasie veut littéralement dire « belle mort ». La pratique n'est pas nouvelle. Dans la Bible, nous voyons le récit de l'euthanasie d'Abimélek. Une tierce personne est chargée de le tuer pour lui donner « une mort digne » (Juges 9.52-54). Mais même si l'argument est souvent bien présenté (on remplace les termes « suicide assisté » ou « meurtre » par des termes plus flatteurs), rappelons-nous de ce que nous dit la Parole de Dieu. En Genèse 9.1-7, Dieu régule la vie des humains dans le monde de l'après-déluge. Puis il établit un droit pénal (ou punitif) qui reflète la valeur de la vie : si quelqu'un met à mort, il devra être mis à mort par d'autres êtres humains. Ce qui est souligné ici, c'est que tuer un être humain porte atteinte à l'image même de Dieu. Nul ne peut impunément verser le sang d'un autre être humain (voir aussi Exode 20.13).

Et le débat soulève d'autres problématiques. Citons-en quatre :

1. L'erreur diagnostique et/ou la possibilité de guérison.

D'abord l'erreur de diagnostic est beaucoup plus fréquente qu'on ne l'imagine. En médecine (et je suis bien placée pour le savoir), le diagnostic comme le pronostic d'un patient sont sujets à erreur. As-tu lu Le Scaphandre et le Papillon ? C'est une autobiographie de Jean-Dominique Bauby (ex-rédacteur en chef du magazine féminin Elle). En 1995, il est victime d'un accident cardio-vasculaire qui le plonge dans un coma dont il sort affecté du syndrome d'enfermement. Conservant la plénitude de ses capacités intellectuelles, il ne peut plus mouvoir que l'une de ses paupières, ce qui lui permet d'établir une communication avec d'autres personnes. Dans le livre (écrit en dictant chaque lettre par le clignement de son œil gauche) il raconte son expérience du locked-in syndrome qui l'a enfermé dans un corps ne répondant plus à son esprit. Au moment où Jean-Dominique Bauby a été transporté à l'hôpital, tous croyaient qu'il était dans un état végétatif chronique et on voulait lui ôter les respirateurs et les sondes qui le nourrissaient. Mais cet état végétatif chronique était un mauvais diagnostic. Voici un extrait de son livre :

"Je reçois des lettres remarquables. On les ouvres, les déplie et les expose sous mes yeux selon un rituel qui s'est fixé avec le temps et donne à cette arrivée du courrier le caractère d'une cérémonie silencieuse et sacrée. Je lis chaque lettre moi-même scrupuleusement. Certaines ne manquent pas de gravité. Elles me parlent du sens de la vie, de la suprématie de l'âme, du mystère de chaque existence et, par un curieux phénomène de renversement des apparences, ce sont ceux avec lesquels j'avais établi les rapports les plus futiles qui serrent au plus près ces questions essentielles. Leur légèreté masquait des profondeurs. Étais-je aveugle et sourd ou bien faut-il nécessairement la lumière d'un malheur pour éclairer un homme sous son vrai jour ?"

Cet homme, que d'autres ont considéré comme un légume, était pleinement « présent ». De même, dans d'autres situations, on risque de proposer l'euthanasie à des personnes pour qui la guérison reste parfois possible... Je pense par exemple à des personnes tétraplégiques qui se croient sans espoir de remarcher un jour, alors qu'ils y parviennent au bout de quelques années !

2. La valeur de la vie.

Nous avons déjà parlé de ce grand principe à maintes reprises, mais je vais le marteler une fois de plus : la valeur de la vie se mesure à l'aulne de Dieu !! Une vie reflète sa gloire, même dans la maladie, même dans la souffrance. Elle interpelle la compassion des autres et invite à partager ces fardeaux. Rappelons-nous que l'euthanasie est souvent motivée par la souffrance ou la peur : une personne qui souffre énormément ou qui a peur de souffrir, peur d'être dépendante, peur d'être indigne... ou une personne qui se sent inutile ou qui craint de le devenir. Il est pathétique et tragique que des personnes âgées ou handicapées fassent l'objet d'une pression silencieuse, où l'on évoque le coût de leurs soins par exemple. Combien de gens ressentent dans leur vie même une forme de culpabilité inacceptable ?

Source : lerebellution.com

 

 

EUTHANASIE ET SUICIDE MEDICALEMENT ASSISTE

CONSEIL DE L'EUROPE

ASSEMBLEE PARLEMENTAIRE

(REF. Résolution 9898 de Dick Marty, MP, débat du 30 Septembre 2003)

1. Introduction

CARE (Christian Action Research & Education) est une importante O.N.G chrétienne qui a un statut spécial de Conseil aux Nations Unies, un réseau de 350 maisons d'accueil chrétiennes, de 150 unités d'urgences qui dispensent aides, conseils et informations aux femmes qui ont des grossesses imprévues.

Le souci de CARE concerne le bien-être de toute la société, et plus particulièrement des plus vulnérables et des plus nécessiteux.

Depuis le bureau a Bruxelles, CARE FOR EUROPE représente 100 000 adhérents sur le continent européen.

2. Définition de l'euthanasie

En terme légal, l'euthanasie est l'intention de tuer un malade dans un contexte de traitement médical. Elle est parfois présentée comme un acte de dernière miséricorde. Le point principal est l'intention derrière l'acte. Il y a euthanasie lorsqu'un médecin, un ami ou un proche abrège intentionnellement la vie d'une personne, pour la "soulager de ses misères", c'est à dire, la tuer. Au contraire, l'intention d'une bonne médecine de soins est d'améliorer la qualité de vie de ses patients, mais jamais de l'abréger délibérément. Il y a des cas où l'euthanasie fut demandée, non parce que les patients étaient en phase terminale de leurs maladies, mais parce qu'ils étaient déprimés et ne voyaient plus de sens a rester en vie plus longtemps.

3. Quelle est la différence entre euthanasie volontaire et euthanasie non volontaire ?

Euthanasie volontaire. C'est l'euthanasie demandée par le malade ( ils savent ce qu'ils sont en train de demander) et le médecin qui fait l'injection létale. L'euthanasie involontaire est lorsqu'une personne est en état de demander ou de consentir à un tel traitement, mais n'est pas consultée et est délibérément tuée. Il y a euthanasie non volontaire lorsqu'un patient n'est pas en état de comprendre ; ils peuvent être handicapés mentaux, et donc, incapables d'exercer leur jugement.

4. Définition du suicide médicalement assisté

Durant ces dernières années, la question de savoir si les malades pouvaient demander à leurs médecins d'abréger leurs vies a soulevé de plus en plus de débats. Le médecin devient alors un médecin qui aide à mourir ou un médecin qui aide à se suicider. Dans le cas de « suicide médicalement assisté », le médecin fournit l'injection létale, mais c'est le malade qui se l'injecte.

L'Association Médicale Britannique BMA a dressé une étude sur le suicide médicalement assisté, et ses conclusions sont instructives.

En opposition au projet de loi présenté au Sénat par Lord Joffe en Février 2003 sur le suicide médicalement assisté, la UK Disability Rights Commission - DRC - (la Commission pour le Droits des handicapés) a résumé ses objections ainsi :

a) La légalisation du suicide médicalement assisté et de l'euthanasie n'offre pas de garanties de sécurité. On pourrait craindre une pression insoutenable sur les personnes handicapées pour qu'elles choisissent la mort, dans une société qui leur fait sentir leur infériorité, leur poids sur l'entourage, le travail et la communauté ; dans une société qui offre peu d'aides sociales pour les aider a vivre avec dignité et indépendance, et où il y a souvent un manque de ressources en ce qui concerne les soins palliatifs.

b) La DRC prend au sérieux le principe d'autonomie exprimé par l'expression « droit de mourir ». Pourtant, nous pensons que le droit de vivre est autant important. En marge des souhaits exprimés par des personnes telles que Reginald Crew et Dianne Pretty, nous entendons les voix des personnes handicapées, qui expriment une réelle peur de voir leurs vies mises en danger si l'euthanasie volontaire et le suicide assisté étaient légalisés.

c) La DRC n'a connaissance d'aucun pays qui ait préparé une loi permettant le suicide assisté ou l'euthanasie volontaire pour des malades en phase terminale, comme Mr Crew et Mrs Pretty, et qui ait pris en même temps des mesures pour que les personnes handicapées soient protégées contre les pressions et l'euthanasie involontaire.

d) Le projet de loi a plusieurs failles. En particulier une absence de claire règlementation assurant aux personnes handicapées une protection contre le jugement des autres sur la qualité de leurs vies, la certitude qu'elles aient les informations complètes et appropriées pour les aider à prendre une décision, et qu'elles ne soient pas soumises à contrainte, directe, indirecte ou involontaire.

Déclarations d'une conférence de la British Medical Association (BMA - 3-4 mars 2000

En réunissant le large éventail des points de vue moraux et des considérations pratiques, la conférence ne peut pas accepter un changement de loi qui autoriserait un suicide médicalement assisté.

Dans la profession, il y a une grande variété de points de vue sur le suicide médicalement assisté (pour et contre).

La Conférence pense que si le suicide médicalement assisté était pratiqué, cela altérerai les relations entre :

médecins et patients

médecins entre eux ; et médecins et société

La Conférence reconnait l'importance de l'autonomie du patient et d'une communication ouverte avec lui

Dans le contexte d'un débat sur le suicide médicalement assisté, un facteur moral important à considérer serait le juste équilibre entre la libre demande d'un malade et la détresse et la souffrance qui peuvent rencontrer ses proches.

5. Pourquoi les patients veulent-ils cette option ?

La fin de la vie et sa souffrance fait naitre d'inévitables peurs. Certains pensent qu'ils ne pourront pas les supporter et ne veulent pas perdre leur « qualité de vie » D'autres ne veulent pas voir ceux qu'ils aiment souffrir. Tous ces sentiments sont absolument compréhensibles. Mais la loi actuelle permet aux médecins de soulager la douleur des patients, même si cela peut légèrement abréger leurs vies. Ce traitement est connu pour avoir un double effet et cela a été débattu devant la justice.

6. La loi actuelle et le principe du double effet

- L'acte avec double effet permet à un médecin d'administrer à un malade un traitement pour soulager la souffrance pouvant (rarement) avoir pour conséquence, prévisible mais non intentionnelle, d'avancer la mort du patient. Si son intention était de limiter la souffrance, son acte est acceptable. Mais si au contraire son intention était de délibérément abréger une vie, alors un tel acte enfreint la loi actuelle.

- Certains ont souligné que seul le médecin peut savoir quelle était vraiment son intention, et que son geste peut être camouflé. C'est pourquoi de telles décisions devraient être prises en accord avec le plus grand nombre de personnes possibles : le patient, la famille et tous les membres concernés de l'équipe soignante. D'après les enquêtes faites dans les hôpitaux, iI est intéressant de noter que, même avec de hautes doses de soins palliatifs, les traitements adéquats donnés pour soulager la souffrance prolongent généralement la vie et lui apporte une meilleure qualité. (Voir 8.1 ci-dessous.)

- Si le principe du double effet n'est pas maintenu, alors la seule alternative devient l'euthanasie. Sans la protection de cette action légale, les médecins vont devoir freiner l'augmentation des soins palliatifs, ce qui conduira à d'intolérables niveaux de souffrance. Ainsi, l'acceptation du principe du double effet rend l'argumentation en faveur de la légalisation de l'euthanasie encore plus difficile.

7. Les partisans du principe du double-effet

Un récent rapport en faveur du principe du double-effet a été largement répandu par les professionnels de la santé et du droit. Voici quelques commentaires représentatifs pour le Royaume-Uni.

. Comité Spécial sur l'éthique médicale - House of Lords - 1994

« A notre point de vue, aussi longtemps que le médecin agit selon une pratique médicale responsable, avec l'objectif de soulager la souffrance et la détresse et sans intention de tuer, le double-effet n'est pas un argument pour withholding un traitement qui apporterait un soulagement »

Rapport 21-111, chap 4 du Sénat - Proposition no 282

. L'Ecole Royale d'Infirmerie ( The Royal College of Nursing) 1994

« L'actuelle position de la loi anglaise reste celle définie par M. Justice Devlin lors du procès du Dr Bodkin Adams en 1957 dans ces termes : « ... un médecin est chargé de faire tout ce qui est bon et nécessaire pour soulager la douleur, même si la mesure qu'il utilise est susceptible d'abréger accidentellement la vie de quelques heures où peut-être même plus. » Le RCN pense que ce jugement est à la fois sage et toujours pertinent. Donner des médicaments pour soulager la douleur, même avec comme effet secondaire d'abréger la vie, n'est pas l'euthanasie telle que nous la définissons.

Rapport 21-111, vol 2, page 73

Le BMA 1994

Dans le passé, les médecins et les infirmières hésitaient a donner les médicaments pour soulager la douleur à cause du problème de tolérance ou de la peur d'abréger la vie de leurs patients. Aujourd'hui, on souligne que le soulagement de la douleur et de la détresse physique doit être le principal but à la fin de la vie. Les hôpitaux ont prouvé que dans la plupart des cas la douleur peut être contrôlée grâce à des analgésiques donnés dans de bonnes proportions et à intervalles réguliers. »

Rapport des Lords 21-111, vol 2, Page 32

Le Conseil National des Hôpitaux (The National Hospice Council) 1997

« Le besoin occasionnel de fortes doses d'analgésiques et autres médicaments au stade final de la vie, peut angoisser les médecins et le personnel soignant, et être sans cesse perçu par les médias et le public comme une euthanasie déguisée. Le dosage exact nécessaire pour un patient peut être cent fois plus élevé que le dosage d'un autre patient... Même s'il y a un risque d'abréger la vie, le médecin raisonnable et responsable ne fera pas l'économie d'un contrôle approprié des symptômes. Ceci est éthiquement et légalement défendable dans le principe du double-effet. Les médecins ont déjà toute latitude en termes légaux pour faire que leurs patients ne meurent pas dans la souffrance. »

Voluntary Euthanasia - The Council's View Juillet 1997

8. Confusion sur l'utilisation des anti-douleurs

Malgré la hausse dramatique des anti-douleurs ces dernières années, les hôpitaux ont été accusés de n'avoir pu soulager que 95% de leurs patients. D’après Dr Robert Twycross, Macmillan Reader en Médecine Palliative a l'Université d'Oxford, ce constat inexact. Il déclara en juillet 1997 «En dernier lieu, l'insoutenable devient soutenable, et, avec de l'expérience, de l'imagination et de la détermination, devient aisément possible dans à peu près 95% des cas. Pour le restant, 5% environ, il est plus difficile d'atteindre le même but, mais cela ne signifie pas que le malade « ne peut pas être aidé » ou qu'il n'est pas aidé. Dans les cas extrêmes, les patients reçoivent une dose de sédatifs qui les garde endormis, jour et nuit s'il le faut, de façon à les préserver d'une souffrance physique ou d'une détresse mentale intolérable. Personne n'a besoin de mourir en agonisant.. Il n'est pas nécessaire de légaliser l'euthanasie « charitable » pour que cette demande soit satisfaite.

9. Leçons à tirer de la loi criminelle aux Pays-Bas : la « pente glissante »

a) Bien-que l'euthanasie soit interdite par le Code Pénal aux Pays-Bas, la Cour Suprême jugea en 1984 qu'un médecin qui tue un patient peut, dans certaines circonstances, justifier son acte en invoquant pour sa défense le droit de la nécessité, droit également reconnu par le Code Pénal. La même année, l'Association Médicale Royale Hollandaise, la Royal Dutch Medical Association a fait parvenir à ses membres des directives concernant l'euthanasie. Depuis, la vie de centaines de malades Hollandais a été intentionnellement abrégée par leurs médecins.

b) La Commission Remmelink fondée en 1990 par le Dutch Attorney General (Procureur General ) a prouvé l'évidence d'une pente glissante aux Pays-Bas. Les statistiques les plus accablantes fournies dans un rapport de la Commission en 1991 ont révélé que sur les 3300 patients morts par euthanasie en 1990, 1030 malades avaient été euthanasiés sans demande spécifique de leurs parts. De plus, en 1994 dans la très documentée affaire Chabot, un médecin hollandais avait euthanasie sa patiente, une femme de 50 ans qui souffrait de dépression après la mort de ses 2 fils. Bien qu'elle ait été en bonne condition physique, elle fut euthanasiée, et la Court Suprême de Justice hollandaise ne poursuivit pas le médecin pour acte criminel.

c) Ces dernières années, d'autres preuves sont venues confirmer les déclarations de la Commission Remmelink. Le 6 juin 2003,à la Chambre des Lords, Lord Alton déclarait : « Je me trouvais en Hollande la semaine dernière lorsque le gouvernement hollandais a officiellement annoncé qu'il y avait eu 3800 patients euthanasiés et que 900 d'entre eux, soit un sur quatre, ne l'avait pas demandé. Plus choquant encore, le gouvernement hollandais annonçait en 2001 que « seulement 54% de ces décès étaient officiellement déclarés. » Le document concluait que « le faible pourcentage de cas officiels d'euthanasie s'expliquait par le souci des médecins d'éviter la lourdeur administrative des rapports en cas d'euthanasie et leur conscience d'enfreindre peut-être les règlements. Ainsi donc, la boucle est bouclée. On décriminalise ; on glisse vers l'euthanasie volontaire ; puis vers l'euthanasie involontaire ;et ensuite, parce que cela devient une routine, on arrive à ne plus déclarer la presque moitié des cas. »

10. Relations avec le médecin

Historiquement, les médecins ont la mission de guérir et de soigner leurs patients. Légaliser l'euthanasie ou le suicide médicalement assisté altèrerait fondamentalement cette mission, ainsi que la relation de confiance entre le médecin et son patient.

L'expérience des Pays-Bas montre qu'un changement de loi peut conduire a accentuer la pression en faveur de l'euthanasie non volontaire.

11. Arguments-clés contre la décriminalisation de l'euthanasie

CARE pense que l'euthanasie est moralement, légalement et médicalement inacceptable.

- Moralement : En tant que société, nous avons une obligation morale et une responsabilité sociale à prendre soin des personnes âgées, mourantes ou handicapées. Légaliser l'euthanasie conduirait à une pression réelle et/ou perçue ainsi sur les plus vulnérables pour qu'ils demandent à être euthanasiés.

- Légalement : La légalisation de l'euthanasie modifierait profondément la base sur laquelle est fondée la loi criminelle, à savoir l'intention de tuer. L'interdiction de tuer par préméditation - nous protège tous, et tout changement, ainsi que les Hollandais l'ont expérimenté, rendrait le travail de la police impossible, parce que le témoin principal - rien de moins que cela - est mort.

- Médicalement : Le rôle des médecins a toujours été de guérir et de soigner leurs patients, et non de les tuer. La légalisation de l'euthanasie modifierait fondamentalement ce rôle et le rapport de confiance entre eux et leurs malades.

CARE pense que l'euthanasie n'est pas nécessaire

- Les malades peuvent refuser leurs traitements : la présente loi reconnaît fermement aux patients le droit légal de refuser leurs traitements médicaux. Les malades en état de comprendre devraient recevoir l'assurance qu'ils ne recevront aucun traitement pour prolonger leurs vies s'ils ne le souhaitent pas.

- Le mouvement des hôpitaux crée en 1967 en Grande Bretagne par Madame Cicely Saunders est devenu un mouvement pionnier international consacré aux soins des mourants. Avec plus de 200 hôpitaux au Royaume-Uni , l'hôpital St. Bridget sur l'Ile de Man, de nombreuses équipes de soins à domicile, une nouvelle discipline médicale en soins palliatifs et une approche de partenariat entre le médecin et le patient, la qualité des soins maintenant apporté aux mourants rend l'euthanasie non nécessaire.

CARE reconnaît que l 'euthanasie est internationalement condamnée.

- Alors que les débats et les discussions sont internationalement provoqués par un réseau mondial de groupes pro-euthanasie, certains pays dans le monde ont fermement rejeté toute tentative de changer la loi.

- Australie : La première loi au monde à avoir légalisé l'euthanasie, la Northern Terrotiry's Rights of the Terminally III Act 1955 » a été annulée en 1997 par le Parlement Fédéral de Canberra.

- USA : En 1997, la Cour Suprême des Etats Unis a rejeté 2 tentatives de légalisation du suicide médicalement assisté. Le Procureur Rehnquist a déclaré lors d'un vote unanime que l'euthanasie « n'a pas de place dans les traditions de notre nation, et avec le consentement du pays, a été presque totalement rejetée. »

- Pays-Bas : L'exemple du gouvernement hollandais relaté ci-dessus montre clairement qu'un changement qui permettrait la pratique de l'euthanasie en médecine rendrait le travail de la police impossible.

Pour toutes ces raisons, CARE aimerait respectueusement inviter l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe à rejeter la possibilité de légaliser ou même de décriminaliser l'euthanasie ou le suicide médicalement assisté, ainsi que le propose la Résolution de M. Dick Marty.

Source : CPDH               CARE