(extraits)
La loi dite « sur l’aide à mourir » vient d’être adoptée en première lecture par l’Assemblée Nationale par 305 voix contre 199 et 57 abstentions. Comme pour toutes les lois sociétales, les mots sont vidés de leur sens pour mieux faire passer la pilule… de mort.
Le patient (...) doit être majeur, de nationalité française et résider de façon stable et régulière en France.
Les médecins de soins palliatifs nous disent tous que lorsque la prise en charge d’un patient présentant des grandes souffrances morales et psychologiques est faite correctement, la quasi-totalité des demandes d’euthanasie disparaissent. (...) Par contre il ne faut pas perdre de vue que la sédation profonde jusqu’au décès proposé par la loi Clays Leonetti est déjà une euthanasie hypocrite car elle associe un arrêt des soins de base que sont l’hydratation et l’alimentation et une sédation d’emblée profonde qui n’est pas toujours indispensable. (...) Jean-Marie le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune, le rappelait dans une tribune du journal La Croix le 13 avril 2022.
C’est le principe d’autonomie souvent revendiqué dans la bioéthique moderne qui l’emporte et qui permet à certains d’aller revendiquer le droit de se supprimer. Nous ne sommes pourtant qu’usufruitiers de notre vie. Le 24 février 1957, Pie XII rappelait ce principe : « Dieu seul est maître de la vie et de l’existence. L’homme n’est donc pas maître ni possesseur mais seulement usufruitier de son corps et de son existence. »
(...) Des études économiques sont parues (...) notamment au Canada et on comprend tout à fait l’enthousiasme des mutuelles complémentaires, notamment de la mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN), en faveur de l’euthanasie. Les gens âgés coûtent cher et plus particulièrement pendant la dernière année de leur vie. Les caisses de retraite ne doivent pas non plus voir cette loi d’un mauvais œil. On supprime les futurs cotisants par l’interruption de grossesse… Il faut donc supprimer les allocataires des pensions de vieillesse pour équilibrer le budget ! Je crois que l’on peut appeler cela un suicide démographique.
L’interdit de tuer reste un fondement des sociétés civilisées. Lors des débats parlementaires le député Charles Sitzenstuhl a déclaré : « Moi j’avais cru comprendre que quand on est plutôt de gauche, c’est quand même la vocation première de protéger les faibles, de protéger les vulnérables […] vous avez voté à l’instant un amendement qui visait à faire sauter une protection des personnes qui ont un problème de discernement, cela ne vous posait aucune difficulté… » Le professeur Lejeune lui a répondu il y a longtemps : « La qualité d’une civilisation se mesure au respect qu’elle porte au plus faible de ses membres ». C’était vrai en 1975, ça l’est toujours en 2025.