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Coup de théâtre scientifique dans la tragédie Vincent Lambert.

Bonjour,

On espère que le service de presse du Conseil d’Etat est bien abonné au  Lancet. Si tel n’est pas le cas il pourra  cliquer ici. Puis  transmettre ce document à sa hiérarchie. C’est là une publication majeure (1). Une publication qui apporte une nouvelle dimension dans cette tragédie contemporaine qu’est devenue l’affaire Lambert. C’est aussi un coup de théâtre dans la course contre la montre décidée par le Conseil d’Etat.

Souhaiter vivre

On se souvient que la juridiction administrative suprême a laissé quelques semaines à trois experts pour répondre à une série de questions aux frontières du possible. On veut dire par là des questions qui dépassent les limites des performances de la science et de la médecine. Dire si, depuis le fond du coma dans lequel il se trouve depuis plusieurs années, un homme souhaite, ou non, continuer à vivre.

Corollaire : dire s’il faut ou non continuer à le nourrir et à le faire boire. Les lois et le droit étant ce qu’ils sont c’est la situation dans laquelle nous sommes en ce printemps français 2014. Trois experts interrogeant une forme de sphinx autour duquel une famille se déchire sous les yeux. Et  des médias-coryphée qui en font un feuilleton.

Coma Science Group

Plus précisément c’était la situation dans laquelle nous étions avant cette publication du Lancet. De quoi s’agit-il ? D’une  étude signée d’un groupe dirigé par le  Pr Steven Laureys, l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des recherches sur les comas. Le  « Coma Science Group » basé dans les locaux universitaires et hospitaliers de Liège. Un groupe qui avait déjà était saisi du cas de Vincent Lambert et qui avait conclu à un état de conscience minimale « plus ».

Tomographie par émission de positons

Aujourd’hui le Pr Steven Laureys démontre qu’il a  considérablement progressé dans ses capacités d’évaluation des degrés de profondeur du coma. Progressé aussi, est c’est essentiel, dans le pronostic des capacités de retour à la conscience des malades comateux concernés. Tout cela grâce à la maîtrise croissante d’une  technique  d’imagerie fonctionnelle du cerveau : la tomographie par émission de positons (TEP). Il démontre que cette TEP peut constituer un outil prometteur pour déterminer l’état précis dans lequel se situent les tissus cérébraux  des personnes situées dans ce continent méconnu qu’est l’ « état végétatif chronique ». Des précisions que ne peuvent fournir ni l’examen clinique ni les autres techniques.

Cartographies cérébrales

« Pour résumer à l’extrême nous parvenons à établir des topographies fonctionnelles neuronales précises chez les personnes cérébro-lésées et nous parvenons, avec le recul dont nous disposons, à établir une corrélation avec un pronostic fiable quant aux possibilités de récupérations, nous a expliqué, depuis Liège, le Pr Laureys. Nous parvenons aussi, à partir de ces cartographies dynamiques, à établir des sous-ensembles au sein de l’entité que nous avions préalablement décrite comme un état de  ‘’conscience minimale’’.»

L’étude a notamment comparé les performances de deux nouvelles techniques d’imagerie cérébrale fonctionnelle : la TEP  avec fluorodeoxyglucose ( TEP-FDG ) et l’IRM fonctionnelle (IRMf ). Et ce chez  126 patients souffrant de  différents types de lésions cérébrales graves (dont 81 en « état de conscience minimale » et 4 avec un « locked-in syndrome »). Les chercheurs ont ensuite corrélé  leurs résultats avec la ‘’Coma Recovery Scale- Revised’’ (CRS-R), test de comportement standardisé considéré comme la méthode la plus sensible dans ce domaine.

Comment faisions-nous avant ?

La TEP-FDG apparaît ici d’une efficacité supérieure à  l’IRMf. « Nous confirmons  qu’une proportion conséquente de patients qui ne répondent pas aux tests comportementaux habituels ont néanmoins  conservé une activité cérébrale compatible avec la conscience, ajoute le Pr Laureys.  Des tests répétés avec la CRS- R complété par un examen cérébral TEP-FDG constituent un outil de diagnostic simple, fiable et d’une grande sensibilité. Cette approche peut compléter l’évaluation de ce qu’il en est de l’état de conservation des capacités cognitives. »

The Lancet associe un commentaire à cette étude. Il est signé du Pr Jamie Sleigh (Université d’Auckland, Waikato Hospital, Hamilton, Nouvelle Zélande).  Un commentaire important. Le Pr Sleigh souligne que désormais il sera difficile de faire un diagnostic véritable sans avoir recours à l’approche développée à Liège. « Dans l’avenir nous serons sans doute stupéfaits quant à la manière dont nous avons pu travailler sans cette technique » dit-elle.

De fait cette publication constitue une étape majeure : c’est la première fois que la preuve est apportée qu’une approche jusqu’ici expérimentale  peut se traduire dans la pratique clinique. La première fois que l’on peut sonder l’état de la conscience de celles et ceux avec qui on ne peut plus rentrer en contact. La première fois aussi, et c’est capital, que l’on peut prédire ce qu’il pourra en être (au prix d’une prise en charge adaptée) des capacités de récupération des personnes concernées. De ce point de vue c’est bel et bien un coup de théâtre dans l’affaire Lambert vs Lambert vs Conseil d’Etat.

Michael Schumacher

Tout laisse penser que des représentants de nombreux  médias demanderont bientôt quand cette technique sera utilisée chez Michael Schumacher. Ignorant que cela a (peut-être) déjà été le cas. Et  que, vedettariat et  médiatisation ou pas, le secret médical et le respect dû au malade et à sa famille s’imposent. Et s’imposeront.

Pour notre part nous observerons de quelle manière ce coup de théâtre sera intégré par les trois experts en charge du dossier de Vincent Lambert. Trois experts qui, à la demande du Conseil d’Etat, ont accepté de répondre à des questions qui, jusqu’à présent, étaient pratiquement au-delà des frontières du possible. Et qui, désormais, le sont un peu moins.

A demain

(1)  ‘’Diagnostic precision of PET imaging and functional MRI  in disorders of consciousness: a clinical validation study’’

Published Online April 16, 2014  http://dx.doi.org/10.1016/ S0140-6736(14)60042-8

See Online/Comment  http://dx.doi.org/10.1016/ S0140-6736(14)60223-3

Johan Stender*, Olivia Gosseries*, Marie-Aurélie Bruno, Vanessa Charland-Verville, Audrey Vanhaudenhuyse, Athena Demertzi, Camille Chatelle,  Marie Thonnard, Aurore Thibaut, Lizette Heine, Andrea Soddu, Mélanie Boly, Caroline Schnakers, Albert Gjedde, Steven Laureys

Coma Science Group, Cyclotron Research Center and Neurology Department, University and University Hospital of Liège, Liège, Belgium (J Stender MD, O Gosseries PhD, M-A Bruno PhD, V Charland-Verville MSc,  A Vanhaudenhuyse PhD, A Demertzi PhD, C Chatelle PhD, M Thonnard MSc, A Thibaut MSc, L Heine MSc, M Boly PhD, C Schnakers PhD, Prof S Laureys PhD); Brain and Mind Institute, Physics and Astronomy Department, University of Western Ontario, London ON, Canada (A Soddu PhD); and Department of Neuroscience and Pharmacology, University of Copenhagen, Copenhagen, Denmark (J Stender, Prof A Gjedde PhD)

Cette  étude a été financée par les Fonds Nationaux belges de la Recherche Scientifique ( FNRS ) , les Fonds Léon Frédéricq , la Commission européenne , la Fondation James McDonnell , le Mind Science Foundation , la Communauté française Action concertée de recherche , l’Université de Copenhague et l’Université de Liège .

Source : jeanyvesnau.com