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Theo Boer, spécialiste d’éthique médicale aux Pays-Bas, plaide pour davantage de suicides et moins d’euthanasies

par Jeanne Smits, 03/03/2016

En tant qu’ancien membre de la commission régionale de contrôle de l’euthanasie aux Pays-Bas, Theo Boer a assisté aux premières loges à la réalité de la mise à mort de ceux qui souffrent. Le spécialiste d’éthique médicale a d’ailleurs quitté ce poste en raison de ses interrogations croissantes à propos d’une pratique de plus en plus banalisée. Aujourd’hui, il estime que le recours à l’euthanasie devrait céder la place au suicide assisté : avec davantage de gestes mortels assumés par les patients eux-mêmes, il y aurait moins de pression sur les médecins, estime-t-il.

A l’heure actuelle, aux Pays-Bas, aussi bien le suicide assisté que l’euthanasie sont autorisés par la loi sous réserve du respect de conditions posées par la loi ; mais c’est l’euthanasie – l’administration d’une injection létale par le médecin – qui est de très loin la plus fréquente parmi les personnes qui demandent (ou ont demandé) à mourir : pas moins de 96 %.

Le suicide assisté, où le patient ingère lui-même un « médicament », ou plutôt un poison mortel, devrait remplacer une bonne part de ces euthanasies, hormis les cas où le candidat serait incapable de boire lui-même la potion.

Le premier avantage de ce basculement vers davantage de suicides assistés et moins d’euthanasies serait, selon Theo Boer, de permettre une meilleure certitude quant à la volonté réelle du patient : du moins est-on sûr que le patient qui avale lui-même la boisson mortelle désire vraiment arrêter de vivre. En outre, on éviterait ainsi nombre de gestes qui ne seraient pas « nécessaires » : le patient qui procède ainsi serait plus conscient de la portée de son acte.

Mais on devine que l’autre avantage mis en avant par Theo Boer est à son sens le plus important. Il assure que de nombreux médecins préfèrent la procédure du suicide assisté. Des médecins s’en sont ouverts auprès de lui : « Le fait que le patient fait la chose lui-même me soulage car dans ce cas de figure ce n’est pas moi qui tue quelqu’un », disent-ils selon Boer. Et ce même si le médecin est censé rester avec le patient « jusqu’à la fin » ; même si la boisson létale met plusieurs heures à agir.

Boire une potion létale en présence du médecin est considéré légalement comme un « suicide assisté » ; mais en cas de problème ou de contestation, le régime légal est plus léger. La peine encourue est trois fois moins lourde que pour une euthanasie. En prenant les choses entre leurs propres mains, les malades contribuent ainsi à ne pas faire porter le poids de leur décision au médecin – et ils le font davantage encore lorsqu’ils choisissent ce que Boer appelle la « voie autonome ». Le patient organise dans ce cas son propre décès, soit en cessant délibérément de boire et de manger en vue de mourir, soit en thésaurisant des médicaments pour obtenir une dose létale.

Theo Boer faisait ces remarques mercredi soir devant la « ChristenUnie », une organisation protestante.

Il s’est ému à cette occasion de l’augmentation régulière du nombre d’euthanasiés (quelque 15 % d’année en année) et de l’élargissement continuel des justifications de l’euthanasie. Aujourd’hui on fait campagne aux Pays-Bas pour le droit à l’euthanasie pour ceux qui estiment leur vie « accomplie ». La chose est inquiétante, estime Boer.

« Parlons-en : il faut réfléchir au fait de savoir s’il ne faut pas savoir accepter la vieillesse, avec se vulnérabilité », affirme aujourd’hui Theo Boer.

Mais il est déjà bien tard.

Source : leblogdejeannesmits.blogspot.fr