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Interview avec Kevin Mc Namara (Royaume-Uni, SOC), Rapporteur de la commission des questions juridiques et des droits de l´homme, Accompagnement des malades en fin de vie

Le Parlementaire britannique Kevin Mc Namara exprime, dans une interview effectuée à la veille du débat sur l'accompagnement des malades en fin des vie, ses craintes face aux « dérives » qu'entraînerait une libéralisation de l'euthanasie en Europe, et rappelle que celle-ci est contraire aux principes garantis par la Convention européenne des droits de l'homme.

COE, Strasbourg, 26/04/2005

Question : Les Pays-Bas et la Belgique autorisent l'euthanasie, le Danemark reconnaît l'euthanasie passive, la Suisse tolère le suicide assisté et la France, sans aller jusque là, admet désormais qu'un traitement inutile soit interrompu lorsque le patient souffre sans aucun espoir de guérison. Décelez-vous, dans ces exemples, une évolution des mentalités en Europe en faveur de l'euthanasie, un peu à l'image du rapport sur la fin de vie qui sera discuté par l'Assemblée mercredi ?

Kevin Mc Namara : On ne peut pas comparer la situation française, qui reconnaît l'arrêt des traitements inutiles, avec le fait de tuer délibérément une personne, comme en Belgique ou aux Pays-Bas. Pour moi, la loi doit être claire partout : aucun médecin ne doit avoir le droit de tuer un patient, ni même de prendre des mesures pour accélérer sa mort, par exemple en le privant de nourriture. Je ne sais pas s'il y a une vague en faveur de l'euthanasie en Europe, mais je sais qu'il faut absolument la contenir et l'endiguer, car elle ouvrira sans cela la porte à tous les abus. Si on libéralise l'euthanasie, ce sera un premier vers le « droit de tuer », et je ne sais pas où nous entraînera cette glissade.

Question : Mais, au-delà de votre vote sur la résolution de mercredi, de quels moyens disposez-vous pour vous opposer à l'euthanasie ?

Kevin Mc Namara : Le droit européen est parfaitement clair à ce sujet ! L'article 2 de la Convention européenne des droits de l'homme garantit le droit à la vie, le Protocole 6 interdit la peine de mort, et le protocole 13 précise que cette interdiction s'applique en toute circonstances. Ce sont d'ailleurs ces articles qui ont été invoqués devant la Cour pour donner raison au Royaume-Uni, lors de l'affaire Diane Pretty : celle-ci, très malade, avait demandé que son mari puisse mettre fin à ses jours sans être poursuivi, mais la justice britannique s'y était opposée. J'espère qu'un jour, les pays qui autorisent l'euthanasie seront condamnés par la Cour européenne des droits de l'homme en fonction de ces articles.

Question : Le refus d'arrêter un traitement ou d'abréger des douleurs peut entraîner des situations intolérables, lorsque les soins palliatifs sont insuffisants ou inexistants. Que répondez-vous aux familles ou aux malades qui réclament parfois désespérément l'arrêt de ces souffrances ?

Kevin Mc Namara : Si les soins palliatifs ne suffisent plus à garantir la dignité du malade et a supprimer sa douleur, il existe certains traitements plus puissants qui peuvent y parvenir, quitte à raccourcir la vie du patient. Dans ce cas, et même si le patient doit mourir plus tôt, ces traitements sont acceptables, dès lors que l'issue fatale est une conséquence du traitement, et non un objectif en soi.

Source : Conseil de l'Europe (COE)