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Contrairement à l’euthanasie, le ridicule ne tue pas

Romero exploite le drame Vincent Lambert

par Eugénie Bastié, 25/06/2014 (extraits)

Sur le plateau du Grand Journal... pas de médecins, pas de juristes, pas de philosophes pour nous parler du douloureux cas Vincent Lambert, et éclairer la décision difficile prise par le Conseil d’Etat. Non, on avait invité M. Jean-Luc Romero, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité. Vincent n’est pas encore débranché, le cœur de Vincent bat encore, que le militant pourtoussiste court les plateaux télé, s’enrobe du tragique de la situation pour réclamer la reconnaissance juridique d’un droit à mourir.

Peu importe que le « cas » Vincent Lambert n’ait rien à voir avec l’euthanasie, mais soit simplement un tragique déchirement familial autour du corps d’un malade. Peut importe que Vincent ne soit pas conscient et qu’on ne puisse donc envisager la solution du suicide assisté que prône M. Romero.

Peu importe que  dans le monde idéal que Romero appelle de ses vœux, où l’on ne fait pas de la mort une maladie et où celle-ci serait réglée par injection létale et voie parlementaire, les cas Vincent Lambert continueront à exister. Parce qu’on ne connaît « ni le jour ni l’heure » et qu’il est difficile de dicter par avances ses dernières volontés. Que la mort sera toujours dramatique, surprenante, et triste, ce moment où « il n’y a que la déchirure, l’horrible déchirure ».

Mais à l’ADMD on se fiche du tragique. On veut sa liberté jusqu’au bout. Son « ultime liberté ». «Il faut qu’on sorte de ces émotions, il y a des gens qui souffrent », déclare-t-il, « en colère » à Jean-Michel Apathie qui approuve gravement. Jean-Luc Romero qui voudrait un monde sans émotions, les exploite sans vergogne quand elles permettent de faire monter la cote de la proposition 21 du candidat Hollande. Mais ne nous y trompons pas. Jean-Luc Romero est contre la souffrance. Il est contre la mort. Dans le monde de Jean-Luc Romero, le négatif n’existe pas, il ne doit pas exister. Rien ne peut rester dans l’ombre de la loi. Les désirs doivent se voir gravés dans le marbre. Les familles homoparentales existent, la loi doit les reconnaître, des gens souffrent, la loi doit les achever. Il veut des solutions morales à des problèmes pratiques. Et des solutions pratiques à des problèmes moraux.

L’euthanasie ? Une solution qui va de soi, comme la tête de Jean-Michel Apathie dodelinant d’approbation au vent du Progrès. Notez que l’argumentaire ici développé est identique à celui qu’il avait employé au sujet du mariage pour tous : cette loi ne fait qu’entériner la liberté des individus, sans enlever rien aux autres, sans gêner personne. On ne vous enlève rien aux hétéros ! On ne vous prive de rien vous les biens-portants ! Il le promet, miséricordieux : « Cette loi n’obligera à rien ».

L’argument ultime est… électoral. Il rappelle à François Hollande son « engagement» et affirme que  « 94% des français sont pour…que vous soyez à droite, que vous soyez à gauche, au centre , vous êtes en faveur »
Mais alors M. Romero, pourquoi, si la demande est si unanime, si c’est si facile, si consensuel, si efficace, pourquoi François Hollande n’instaure par la mort pour tous qui lui permettrait de gagner des points dans les sondages ?

C’est à cause des « lobbies » pardi ! Vous savez, ces fameux lobbies qui n’existent pas quand ils s’appellent Inter-LGBT ou ADMD ! Mais quel lobby en particulier s’acharne à empêcher les gens de mourir en rond ? « Le lobby de l’Eglise et le lobby des grands mandarins », répond tout de go l’onctueux prophète des temps nouveaux. D’ailleurs, déplore-t-il : « En tant que président de l’ADMD, je n’ai jamais été reçu par le Président de la République alors qu’il reçoit Frigide Barjot et d’autres qui ne représentent qu’eux-mêmes ». ...

Source : causeur.fr